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Mon historique (enfin... soupire Willo :)) - sdm - 27-02-2003
[?] la pi?ce suivante est une transcription d?une bande trouv?e au XXX rue XXXXXX lors d?une perquisition dans le cadre de l?enqu?te Gardini. Elle a vraisemblablement ?t? enregistr?e sur le dictaphone portable ?galement trouv? lors de la perquisition. Toute une s?rie de bande ?tait class?e dans une armoire. Celle-ci ?tait la derni?re.
??
Affaire 372-2
Le meurtre de Mr Corso Alexandre
Client : Mr Corso Alexandre?merde va falloir que je me paie moi-m?me?
<? ce moment on entend distinctement sur la bande le crissement d?un briquet qui refuse de s?allumer>
?
Par o? commencer ? Par cet hiver pourri de 98 sans doute. Je bossais alors pour...comment s?appelait-il d?j?, tout ?a me semble si loin. Helsenberg, oui c?est ?a, il m?avait contact? pour retrouver l?assassin de sa fille. Il faut dire que la police ?tait sur les dents, il se passait des choses ?tranges dans les rues de Paris, une d?sagr?able recrudescence d?exsanguinations mena?ait de faire tanguer les statistiques de la pr?fecture. La presse n?avait pas encore flair? le coup mais apr?s le fiasco de l?affaire Georges il ne faisait aucun doute que lorsqu?elle aurait mordu la jambe de la PJ elle ne l?cherait plus le morceau.
C?est mon ancien ?quipier, le Teckel, qui avait rencard? Helsenberg ? mon sujet. Un brave flic ce Jalefsky, la carrure d?une crevette mais une descente digne de son ascendance polonaise, je me souviens de la t?te des ahuris qu?il plumait en pariant ? celui qui tombera le premier pendant nos?enqu?tes dans les bars du XX?me. Apr?s mon d?part de la brigade criminelle c?est le seul avec qui j?avais gard? contact, le seul aussi qui ?tait l? quand j?avais tir? sur ce con de braqueur, le seul enfin qui avait comprit que sur ce coup c??tait lui ou moi. L?inspection g?n?rale des services n?avait pas ?t? exactement de cet avis. Le placard ou la porte qu?ils m?ont dit, le choix a ?t? vite fait.
<? ce moment de la bande une sonnerie de t?l?phone se fait entendre. La bande est coup?e, puis reprise sans qu?il soit possible de d?terminer la dur?e de l?interruption.>
Quoi qu?il en soit je me rappelle que l?argent ne coulait pas ? flot et il fallait bien que je paie la secr?taire alors j?avais pris cette affaire comme une b?n?diction. La fille en question faisait partie du lot de morts suspectes alors il avait fallu que je louvoie pas mal pour r?ussir ? me procurer le rapport d?autopsie. Heureusement que je connaissais encore quelques gars ? la morgue. Ca ne s?annon?ait pas tr?s rose, quelqu?un l?avait enti?rement vid? de son sang, et le plus beau c?est que le m?decin l?giste n?avait pas ?t? capable de trouver par o? tout ce foutu sang ?tait parti. J?imagine qu?il s?est arrach? des poign?es de cheveux devant ce probl?me, et que les gars de la PJ lui ont arrach? le reste en apprenant ?a. Elle avait ?t? trouv?e dans une ruelle d?un quartier mal fam? du XVIII?me par un clodo qui cherchait son chien. Apr?s un rapide interrogatoire, il avait paru ?vident qu?il n??tait pas dans le coup. Les flics avaient d?termin? qu?elle avait pass? le d?but de la nuit dans un happening underground au milieu d?une usine d?saffect?e. Par nature les participants ? ces r?jouissances ne laissent que rarement leur carte de visite au vestiaire, donc la piste s?arr?tait quasiment l?. Il avait fallu que j??tende le cercle de l?investigation aux autres cas.
J?avais fait la tourn?e des indics, les putes, les videurs, les malfras plus ou moins cas?s, interrog?s plus ou moins gentiment. Pas un seul n?avait vu le meurtrier ? l??uvre mais en recoupant tous ces t?moignages j?avais fini par dresser une liste de personnes qui semblaient avoir ?t? pr?sentes ? plusieurs reprises pr?s du lieu d?un crime. J?avais identifi? quatre profils, une fille d?abord, remarqu?e deux fois et toujours quand les autres ?taient pr?sents, quasiment aucun renseignement sur elle. Un type friqu? ensuite, vu au volant d?un grosse BMW noire ? au moins trois reprises et une fois avec l??quipe au grand complet. Une autre fille, brune volcanique ? en juger par l?histoire que m?avaient racont? deux putes des beaux quartiers, elles m?avaient assur? l?avoir vu sortir des pistolets quand un client l?avait abord? par erreur dans la rue o? elles officiaient ? l??poque. Le dernier as de cette funeste main ?tait le plus ?voqu? dans ces discussions au coin du feu, on me l?avait d?crit comme un gars un peu bizarre, de petite taille, habill? comme un clodo, et plut?t nerveux lui aussi.
A y repenser la description correspondait assez bien au sieur Krueger, mon assassin. Mais ne br?lons pas les ?tapes, on commence par l? on fini par ses doigts me disait mon grand-p?re quand je passais les ?t?s ? sa ferme.
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<? nouveau on entend le bruit d?un briquet qui ne s?allume pas>
Etrange comme je pense ? mon grand-p?re d?un coup, ces petits matins dans la campagne indolente, le rire de ce gamin qui doit ?tre moi. Docteur Freud qu?en pensez vous ? Ah non c?est vrai les morts ne font pas partie de votre champ d??tude. Vous ne savez pas ce que vous perdez, Krueger aurait ?t? un cas ? la mesure de votre ambition. Il faut cependant admettre que la discr?tion ne faisait pas partie de ses qualit?s les plus d?velopp?es, tant et si bien que j?avais fini par circonscrire le quartier ? partir duquel il semblait ?merger ? la nuit tomb?e. A force de patrouiller dans ce secteur j?avais m?me r?ussi ? le rep?rer et le suivre jusqu?? sa demeure.
R?trospectivement je me suis souvent demand? quand aurais-je pu ?viter tout ?a. Quels sont les croisements qui m?ont men? ? ce que je suis. J?en trouve r?guli?rement de nouveaux mais cette nuit o? j?ai escalad? les grillages du zoo de Vincennes ? 5h du matin en est toujours le point de r?f?rence. Je l?avais suivi sans bruit dans les sous-sols du parc, un v?ritable labyrinthe de couloirs encore vaguement ?clair?s pour les mieux entretenus et de passages d?saffect?s plong?s dans l?ombre. J?entendais parfois des bruissements d?animaux qui se teintaient dans ces circonstances d?implications effrayantes. Puis peu ? peu il m?avait attir? dans une r?gion totalement abandonn?e et si obscure que j?en ?tais r?duit ? allumer mon briquet de temps en temps pour voir o? je me trouvais. Subtilement, si subtilement qu?aujourd?hui encore je ne peux dire ? quel moment pr?cis, les r?gles du jeu chang?rent. De pr?dateur je devins proie et la peur se fit plus pr?sente ? mes c?t?s. La main crisp?e sur ce magnum 44 qui dort encore ce soir sur mon bureau je ne pensais plus qu?? trouver la sortie de cet enfer. Je pourrais dire enfin qu?il avait surgit face ? moi et que je m??tais battu f?rocement pour d?fendre ma vie, mais la r?alit? est plus simple. J?avais eu ? peine le temps de voir deux rubis coruscants voler vers moi que j?avais re?u un coup suffisant pour me plonger dans un sommeil sans r?ve.
Pendant la p?riode o? mon Sire ?tait encore ici et qu?il me transmettait quelques connaissances erratiques sur la Camarilla je lui ai pos? la question. Pourquoi moi. Malheureusement il ne m?a jamais donn? de r?ponse pr?cise, parfois il me disait qu?il avait appr?ci? mes qualit?s de traqueur, qu?il m?avait choisi en connaissance de cause, dans un but pr?cis, mais en d?autres occasions il me d?clarait avoir agit spontan?ment sans r?fl?chir aux cons?quences. A pr?sent je crois que je comprends un peu mieux sa r?action, il sentait que sa nature autodestructrice finirait par prendre le dessus, inconsciemment il a voulu cr?er une lign?e qui lui survive, comme si incapable d?assumer sa propre immortalit? il l?avait r?alis? dans ma corruption. En fait je ne sais pas si c?est la v?rit? mais je me plais ? penser que mon destin n?a pas bascul? juste sur un coup de d?s d?un Dieu imb?cile. Bref je suis mort le 15 d?cembre 1998 dans une salle oubli?e des sous-sols du parc zoologique de Vincennes et je n?y ai pris aucun plaisir.
Que dire de l?Etreinte. J?ai connu des Tor?adors qui en parlent comme d?un paroxysme de sensualit?, m?me des Ventrues qui la voit juste comme une formalit? ? r?gler avant de rejoindre le club, pour ma part j?en ai ressenti toute la violence, un acte de pure animalit? comme la mise ? mort de la b?te traqu?e, l?acte final tragique, forc?ment tragique, d?une chasse mill?naire. La plus grande douleur pourtant ne vint pas de la mort elle-m?me mais de ce filet de sang impur qu?il fit couler entre mes l?vres exsangues et qui consuma ma gorge plus violemment qu?aucun poison au monde. Je sais maintenant que le cops s?oppose ? la Vitae, il lutte de toute ses forces pour rejeter cette essence d?anormalit?, souvent il r?ussi et trouve le repos d?un tr?pas amn?sique. Parfois, par bonheur parfois seulement, il abdique et se plie ? la volont? du Sang, ainsi il en fut du mien qui rendit les armes, mais j?entends encore dans tous mes os les ?chos de cette guerre civile.
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<encore une fois on entend le bruit d?un briquet qui refuse de s?allumer>
Maudit zippo, il ne marche plus depuis si longtemps. Je n?ai pas r?ussi ? perdre ce r?flexe alors que je serais bien incapable de trouver un quelconque plaisir ? m?en griller une. En fait j?aime l?ironie de cette habitude, j?ai toujours cru qu?elle me tuerait et maintenant elle me rattache un peu ? ma vie pass?e.
Dans les mois qui ont suivi mon Sire cessa, heureusement pour tout le monde, de semer des cadavres dans Paris mais il disparaissait r?guli?rement je ne sais o? et il a fallu que j?apprenne vite et seul. La condition de Vampire d?abord, les premi?res chasses pour se nourrir et le d?go?t de soi qui suit, la douleur de premi?re la balle re?ue en plein c?ur et la surprise de se voir encore debout, les lumi?res de la ville et son deuil du soleil. La Camarilla et ses jeux politiques ensuite, ? la fois si typiquement humains mais si incomparables dans leur complexit? et leur ampleur temporelle. Plusieurs fois il s?en est fallu de peu que je ne disparaisse pour de bon, j?ai compris ? mes d?pends que mon Sire avait ?t? mis au ban de la Camarilla et pour certains vampires je ne pouvais qu??tre trait? de la m?me fa?on. Ma seule chance dans cette lutte ?tait que le Sang qui animait Krueger avait fait de moi un Gangrel comme lui. Profitant de la r?putation et de la marge de man?uvre de ce clan, je pus rester ? l??cart des all?es mortelles du Louvre sans provoquer de suspicions suppl?mentaires. Aujourd?hui encore je sais trop bien la pr?carit? de ma situation et je prends garde ? ne pas trop m?attirer l?hostilit? du Prince. Bien s?r cela ne m?enchante gu?re car comme nous tous je suis visc?ralement attach? ? ma libert? de pr?dateur solitaire mais la meute est omnipr?sente tout autour et pour survivre il faut savoir accepter des ordres, sans baisser les yeux.
Moi qui avait ?t? flic par conviction, pour prot?ger les gens, pour en sauver. J?avais continu? m?me si le c?ur n?y ?tait plus vraiment dans mon boulot de d?tective. J?en suis l? maintenant, je ne ressens que des ?motions voil?es comme ternies par le temps et c?est le plus souvent la souffrance que je r?pands autour de moi. Et j?ai peur que la chute ne s?arr?te pas l?.
?
La bande se termine ici. Les experts psychiatres qui l?ont ?cout? parle d'un cas de schizophr?nie aig?e accompagn?e de d?lire parano?aque. L?affaire Gardini ayant ?t? class?e sans suite cette pi?ce [?]
Mon historique (enfin... soupire Willo :)) - sdm - 27-02-2003
Comme de bien entendu dans le cas d'un texte ?crit de mes propres doigts sur mon non moins propre clavier, j'implore la cl?mence des lecteurs sur l'orthographe en premier lieu (toujours ?t? une buse) et le reste (si c'est pas couvrir ses arri?res ?a
).
Mon historique (enfin... soupire Willo :)) - Darth Nico - 27-02-2003
Damned ! J'ignorais que "coruscant" f?t un adjectif !
Je vais me renseigner pour les autres plan?tes, ? tout hasard.
Ouais euh SDM, je vais imprimer ton historique pour le lire, ce sra plus facile. Mais c'est vrai que le mot coruscant m'a saut? aux yeux.
Tu t'es mis en condition r?elle pour ?crire ton texte : post? ? pr?s de 3h du mat', ? cette heure-ci, un Vampire est en plein forme !
"Elle mit sa jupe de tatooine bleue, ses perles couleur dagobah, et ramassa ses cheveux alderandes, r?haussant ainsi son charme follement endorien. (Proust, A la recherche du bantha perdu)
Incroyable, non ? :shock:
Mon historique (enfin... soupire Willo :)) - sdm - 27-02-2003
Comment pouvais-je r?sister au double plaisir d'utiliser un mot tout poussi?reux
et de faire un clin d'oeil ? nos exploits spaciaux 
? C'?tait trop tentant
Mon historique (enfin... soupire Willo :)) - CROM - 27-02-2003
Yes!!!!!
Je l'ai imprim? au boulot ce matin, je l'ai lu pendant que le Frontal chargeait, et franchement je dis : grandiose!!!!!!!!
Si ?a c'est pas de l'historique de gangrel, alors l? j'y connais rien.
Lu et approuv? par Le MJ sanguinaire (de Khorne)
Mon historique (enfin... soupire Willo :)) - Darth Nico - 03-03-2003
Tout le monde en parle, du meurtre d'Alexandre Corso.
Sebastien Daniel Marchand : il passe ? table.
AFFAIRE ALEXANDRE CORSO
Les enregistrements. Les t?moignages. Les aveux.
TOUT SUR LA PLUS SANGLANTE AFFAIRE DE L'ANN?E 1998 !
Bois de Vincennes, putes de Saint-Denis, claques du 20e arrondo : tout Paris est concern? par celui qu'on surnomme d?j? "le fauve de Vincennes", alias .
R?v?lations saignantes, t?moignages accablants, v?rit?s sordides : LA TOTALE.
Des ann?es d'enqu?te, et aujourd'hui : la v?rit?, IMPLACABLE, HORRIBLE !...[/color]
Tous les d?tails [i]sanglants, journal libre et ind?pendant de qualit?.
Mon historique (enfin... soupire Willo :)) - sdm - 04-03-2003
C'est du recyclage pur et simple de news ?a !
Monsieur Hieronymus, je dis
la presse ? scandale ne passera pas ! 8)
Mon historique (enfin... soupire Willo :)) - CROM - 04-03-2003
Si tu savais toutes les choses vraies qui transitent dans la presse ? scandale et auxquelles personne ne croit...
Mon historique (enfin... soupire Willo :)) - Riobe - 04-03-2003
n'emp?che j'ai trouv? cet historique vra?ment g?nial
j'oserait m?me dire qu'il est encore meilleur que ceux que Nico lui-m?me fait
8) Bon, ben va vraiment falloir que j'assure comme un fou pour le mien :oops: :? :?
Mon historique (enfin... soupire Willo :)) - Darth Nico - 04-03-2003
Quote:ce n'est qu'en r?digeant des choses vraiments extraordinnaires que l'on gagne l'estime de ses amis.