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Les Contes de la Canine #2 : Histoire de Hieronymus Lucien - Printable Version

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Les Contes de la Canine #2 : Histoire de Hieronymus Lucien - Darth Nico - 04-02-2003

:LeLudwig: Le Ludwig-Nico Productions & Garfield Paramount Garfield Mayer

pr?sentent :

Virus Les Contes de la Canine Virus

[i]Tremblez Mortels !... Terreur Tremblez Mortels !...


Ce soir :

Emperor HISTOIRE DE HIERONYMUS LUCIEN Emperor

Ami lecteur, si tu es de caract?re timor?, peureux, si ton esprit se remplit de terreur au moindre r?cit comptant les noirceurs de l'?me humaine, alors ne lis pas ce conte !

Oui, tu m'as bien entendu ! Ne lis pas ce conte !...

Va t-en vite !... Laisse-l? ce r?cit !

Retourne lire Harry Potter et consorts !
Fuis vers des ailleurs plus tendres et plus sereins, ou tu ne risques pas de tomber raide de frayeur, esp?ce de poule mouill?e !

En revanche, cher lecteur, si ton ?me endurcie se plait aux r?cits pleins de frissons et de fantastiques ?vocations, alors sans nul doute, tu liras ce texte, et tu aimeras l'histoire du sinistrement c?l?bre Emperor Hieronymus Lucien
!

Voici donc.


1ERE PARTIE : NUIT, FOR?TS ET F?ERIES
Quote:Vois, je t'ai donn? des ailes pour planer incroyablement au-dessus de la terre enti?re et du grand d?sert de la mer, sans contrainte (Th?ognis de M?gare).

[b]LE CHANT DU BOUC PAR LA NUIT SANS LUNE


Par une nuit terrible, o? l'astre lunaire, parfois si splendide et si pur, ?tait comme d?vor? par d'?normes nuages couleur de tombe, vint au monde un individu proprement affreux !
Je crois pouvoir dire que m?me le c?l?bre Emile Zola, qui pourtant n'a jamais l?sin? sur la tourbe et la salet?, aurait h?sit? ? d?crire pareil personnage !
Car c'est une chose que de d?crire la mis?re de la soci?t? humaine... c'en est une autre de conter le destin d'une cr?ature ? la naissance de laquelle ont pr?sid? les forces de l'Enfer !...

Da-oui ! La cr?ature qui vint au monde par cette nuit sans lune de f?vrier 1323 ?tait un rejeton du Diable en personne !...
Cette nuit-l?, dans un petit village du centre de la doulce France, le chant du bouc se fit entendre !...
Oui, le chant du bouc, brutal et primal !
Terreur dans le village !
Et qu'on imagine qu'en ce Haut-Moyen ?ge, la nuit, la peur, les brigands, les maladies ?taient monnaie courante !...
Mais le cri du bouc !
C'?tait une peur encore plus plus affreuse ! Inhumaine !

Par trois fois, retentit le cri de l'animal des myst?res dionysiaques.
Lanterne ? la main, ? pied sur le chemin boueux, transi de froid, le sacristain du village aper?ut l'animal ?norme, poussant son cri pr?s du cimeti?re de l'?glise, accompagn? d'un vieillard d?charn?, qui jouait de la cornemuse !...
Vision horrible entre toutes !
Ils venaient sans doute de surgir de sous la terre ; et les yeux du vieillard luisaient, glauques comme ceux d'un hibou tapi dans le trou de son arbre !

Le malheureux sacristain s'enfuit en courant, pataugeant dans la gl?be humide, et ne s'arr?ta qu'une fois arriv? ? l'?glise.
L?, il faillit mourir de frayeur : car soudain, les cloches se mirent ? sonner, ? toutes vol?es ! Elles retentirent dans tout le pays, comme si le Diable lui-m?me ?tait venu tirer sur les cordes !...
Le sacristain fut un moment paralys? par la peur, et vit soudain tomber du clocher des pichets de vin de messe !...
Quel envoy? des Enfers jetait ainsi le sang du Christ ?!!!
Le sacristain eut sa soutane ?clabouss?e par le liquide vineux, et se pr?cipita dans l'?glise, le coeur haletant, ouvrant ? toute vol?e les portes, qui firent entendre la plainte de leurs battants grin?ants.
On entendait des cris d'affolement qui sortaient des chaumi?res voisines.
La peur prenait dans son ?treinte tout le petit village.

Dans l'?glise, au coeur d'une obscurit? parfaite, notre sacristain buta alors contre un gros objet pos? ? terre.
Le sacristain recula d'un pas, et se signa.
Les cloches s'arr?t?rent de sonner.
Le sacristain alluma une lanterne, et, ? cette faible lumi?re se pencha, et d?couvrit un b?b? emmaillot? ? la diable (c'est le lieu de le dire !), dans de vieilles fripes.
Le sacristain prit l'enfant dans ses bras, et avan?a dans l'?glise. Il vit alors le cur?, pr?s de l'autel. Le bon p?re se tenait dissimul? derri?re un pilier, et fit signe ? son sacristain de venir le rejoindre.
On entendait un grand meue-m?nage dans le village. Affol?, le cur? souffla quelques mots ? son sacristain, puis les deux hommes all?rent dissimuler l'enfant.
Puis, ils se mirent ? genoux devant l'autel, et implor?rent longuement l'assistance de la bonne Vierge.
En d?pit de la chaleur rassurante des tisons, nos deux hommes de foi peinaient ? retrouver leur calme. Le sacristain grelottait de froid. Le cur? l'adjura de rester ? prier.
C'est ? ce moment que les paysans, effray?s par le chant sauvage du bouc, vinrent frapper ? la lourde porte del'?glise. Le cur? les accueillit tous, en prenant l'air le plus aimable et le plus paisible possible.
Il ?couta les histoires des pauvres familles affol?es, et fit mine de ne pas bien comprendre leur histoire de cri terrifiant.
Il fit asseoir toute la communaut? villageoise, puis leur demanda de prier pour implorer l'aide du Seigneur, alors que dans la nuit immense, le silence retombait...
Les lourds nuages se dissip?rent, et les rayons de la lune, tendres comme le visage de la Vierge, purent ?clairer l'assembl?e des fid?les en pri?re.

[size=15]L'ENFANT BLAFARD


Apr?s cette nuit d'effroi, la vie reprit un cours normal dans le village.
Normal du moins pour la communaut? des familles de paysans, attach?s ? leur labeur. Mais pour le cur? et son sacristain, rien n'?tait plus comme avant : le chant du bouc avait ?t? le signal de l'effondrement de leur monde de vertu.
Car les deux hommes avaient recueilli l'enfant trouv? dans l'?glise. Et ils avaient aper?u une cr?ature fantastique dans le beffroi : cette cr?ature qui avait sonn? ? toute vol?e les cloches apr?s le cri de la b?te !
Et ils avaient enfin vu l'horrible vieillard en haillon, les yeux luisants, qui disparaissaient dans le chemin creux, en direction de la for?t ?paisse, au loin... La cr?ature du beffroi devait ?tre un d?mon : elle s'?tait transform?e en chauve-souris, et s'?tait envol?e par la fen?tre, en hululant comme un chat-huant. Puis, dans le frisson du vol, elle avait disparu, sans doute pour rejoindre le vieillard, son ma?tre !...

L'enfant que le cur? et son sacristain avaient cach? aux paysans ?tait laid. La peau rugueuse, s?che ; une maigreur qui tranchait singuli?rement avec l'id?e que l'on se fait d'un enfant joufflu, d'un poupon ; des yeux tr?s clairs. Certainement un rejeton du diable !
Malheureuse petite cr?ature, d?j? p?cheresse, et en plus damn?e par avance. Surmontant leur effroi, les deux hommes se promirent d'aider l'enfant de leur mieux : puisqu'il se retrouvait l?, c'est que la providence l'avait voulue. Et tant pis si le diable avait mis sa patte de bouc dans ce drame !
Ils ?lev?rent donc l'enfant, gr?ce aux soins d'une ribaude repentie, qui l'allaita, en jurant de garder le secret. Cette ancienne d?bauch?e accomplissait des travaux pour l'?glise. Elle passait pour folle aupr?s du village : on ne lui posait pas de question.
Autour du cou, l'enfant portait un m?daillon avec ce nom : Hieronymus.
Le cur? le baptisa en secret, et lui donna le nom du saint du jour : Lucien.
Et ainsi, Hi?ronymus Lucien passa ses premi?res ann?es allait? par une ancienne prostitu?e, qui le cachait, avec l'aide du cur?, dans un cabanon au fond du cimeti?re. Il fallut recourir ? toutes sortes de ruses pour le nourrir, et pour que les doutes ne circulent pas.
Au bout d'un an et demi, le cur? finit par annoncer qu'il venait de trouver un enfant, sur le parvis de l'?glise : les paysans, cr?dules, ne firent pas le lien avec la nuit terrifiante. Ainsi, Hieronymus Lucien ne fut plus cach?.
D?s qu'il eut l'?ge, le cur? entreprit son ?ducation, puis, vers l'?ge de douze ans, il commenca ? le faire travailler ? l'?glise, au cimeti?re, et pour garder les terres alentours.
Il devenait un jeune homme robuste, mais toujours l'air h?ve, inqui?tant. Le cur? l'?loignait quand on donnait la messe... La femme repentie qui l'avait nourrie au sein mourut bient?t, emport?e par une ?pid?mie, tout comme le sacristain, puis ce fut le tour du cur?. Ce dernier, rempli d'angoisse, sur son lit de mort, implora le Tr?s-Haut de veiller au destin du malheureux Hieronymus Lucien.
L'?pid?mie passa comme un vent mauvais, emportant sur son passage nombre de membres du village.

LES SORTIL?GES DE L'HIVER
Quote:La vie est une histoire, pleine de bruits et de fureurs, racont?e par un idiot, et qui ne signifie rien. (Shakespeare)

L'hiver 1344 fut particuli?rement rude. Lucien venait d'avoir vingt-et-un-ans. Le nouveau cur? du village venait d'arriver, et il n'?tait pas au courant de l'histoire de ce jeune homme au teint p?le. M?fiant, il accepta n?anmoins de le garder pour lui donner des t?ches de terrassement et de d?blaiement des chemins ? accomplir.
Pour son soulagement, le nouveau cur? n'eut pas ? supporter longtemps ce personnage.
Ce fut au coeur d'une temp?te de neige rude, o? les flocons glac?s, innombrables, dansaient follement dans le paysage gris, emport?s par le vent carnassier.
Le cur? avait r?uni ses ouailles dans la plus importante grange du village : on se serrait, on se r?chauffait mutuellement, et on implorait l'aide de Dieu pour que passe ces calamit?s. La maladie, puis le froid maintenant, et des bandes de loups, blancs et f?roces comme la temp?te, qui r?daient ? l'or?e des bois sombres.
Ce fut en fin d'apr?s-midi, alors que derri?re l'?pais brouillard se couchait un faible soleil, que retentit ? nouveau l'affreux, l'innommable, l'inhumain cri du bouc !...
Oui, encore ce b?lement affreux !...
A vingt et un ans d'?cart, la b?te dionysiaque poussait son cri !... Entre-temps, nombre de paysans ?taient morts, mais les plus vieux se souvenaient de cette nuit d'alors, et en avaient parl? ! Bien s?r, on avait cru ? une l?gende !
Mais non ! La l?gende ?tait bien r?elle : elle avait des sabots, des cornes, et un poil noir comme l'enfer !
Et comble de terreur, on frappa ? la porte de la grange. Des coups sourds, frapp?s r?guli?rement. Les villageois, apeur?s, se tass?rent comme un seul homme dans le fond de la grange.
Le cur?, entour? de deux solides gaillards, alla ouvrir. Le vent enneig? s'engouffra dans la grange, et le vieillard aux yeux de hibou entra dans la grange. Dehors, la neige semblait brillait comme des lucioles, et le vent ?tait tomb?.
Le vieillard ?tait v?tu de fourrures, et portait comme b?ton une grosse racine, noueuse, tortueuse. Il ?tait suivi de sa b?te ? lui, de son bouc, aux yeux comme des lunes phosphorescentes.
Parmi les villageois se trouvait Hieronymus Lucien. Il sortit du groupe, et alla vers le vieillard. Le cur? voulut protester : le vieillard interposa son b?ton. Il regarda Lucien, le toisa des pieds ? la t?te : puis il sortit une bourse de ses fourrures, et jeta sur le sol une poign?e de belles pi?ces d'or, qui tint?rent et tr?buch?rent gaiement.
Une grande inspiration de stupeur partit de l'assembl?e des paysans, tandis que le vieillard les regardait d'un air ironique. ALors que toute l'assembl?e n'avait plus d'yeux que pour ce tr?sor, Hieronymus Lucien, le vieillard et le bouc disparurent dans la neige, qui perdit son ?clat, et fut ? nouveau ballot?e au gr? du vent violent.

Or donc, ils partirent pour les bois profonds, recouverts d'?paisse neige, et ne furent inqui?t?s ni par les loups, qui les observaient depuis leurs taillis en grondant, ni par les autres pr?dateurs, qui semblaient ?nerv?s de peur alors que les deux hommes et le bouc avan?aient, comme port?s sur les ailes blanches de l'hiver.
Ils march?rent sans s'arr?ter, toute la nuit durant. D?s que le jour se levait, le vieillard s'allongeait ? terre, et Hieronymus le recouvrait de neige. Et durant le jour, il restait avec le bouc, ?trange monstre, et il allait chercher de la nourriture : ? la vue du bouc, les animaux se couchaient en signe de soumission ; et d?s qu'un gibier se montrait, Hieronymus n'avait qu'? s'approcher de lui et ? l'?gorger : l'animal restait sans d?fense. Apr?s quoi, le souffle br?lant du bouc aidait ? allumer le feu.A la nuit tomb?e, Hieronymus retournait ? l'endroit o? reposait le vieillard, et il le voyait sortir peu ? peu de sous la neige, avant qu'ils ne reprennent leur route.
Ils ?vitaient les bourgs, mais trouv?rent parfois refuge chez des nobles mis?reux qui les accueillaient pour la nuit.
Au cours de ces mois d'hiver, Hieronymus fut initi? aux myst?res des Ca?nites. Et quand vint l'heure pour lui de rejoindre le peuple des buveurs de sang, le vieillard, le bouc et lui venaient d'arriver en la for?t enchant?e de Broceliande.

LA F?ERIE DE BROCELIANDE
Quote:La vie est un r?ve. (Calderon)

Oui, cette for?t l?gendaire ?tait bien le but du voyage de ces trois sombres voyageurs.
Et quand ils eurent pass? par de sinueux chemins perdus, boueux, enneig?s, par des sentiers entrelac?s, qu'ils eurent travers? ? gu? des rivi?res glac?es, des buissons de ronces, nos voyageurs p?n?tr?rent dans la clairi?re d'hiver de Broc?liande.
L? s'?tait assembl? le peuple des f?es, qui dansaient sur les feuilles des sapins, comme des gouttes de cristal. Ces lucioles luisaient dans la verdeur froide du coeur de la for?t. Les sangliers, les renards, les loups r?daient dans les sous-bois proches ; des biches s'approchaient des fontaines enchant?es, et des lutins jouaient pr?s de la margelle d'un puits qui pouvait d?clencher les plus foudroyants orages.
Vinrent ensuite des processions de trolls, de cyclopes, des chim?res, puis des p?gases, des licornes, des centaures, des hippogriffes qui compos?rent un man?ge bizarre, avant de s'agenouiller au pied du vieillard, que l'on respectait comme un arbre v?n?rable.
Puis, dans une imposante fum?e color?e, apparurent des pantins d?sarticul?s, des marionettes ?tranges, des clowns grima?ants, des nains joyeux lol , des bossus en bois et des matriochkas anim?es.
Puis arriv?rent trois vilaines sorci?res, celles-l? m?me qui parl?rent ? Macbeth, trois hideuses femmes, aussi hideuses que les yeux de tritons, racines de mandragores et biles de serpent qu'elles cuisaient dans leur marmite bouillonnante. Elles pr?c?daient de peu le ventripotent Falstaff, bandit temp?tueux, ivrogne lucide, roulant avec son tonneau, et poussant des injures ? faire rougir un faune !
Enfin, majestueux, shakespearien, le ma?tre de la nuit, le puissant Ob?ron, sorti du songe d'une nuit d'?t?, suivi de Puck et du grotesque Bottom. Et toute l'assembl?e f?erique salua ce noble personnage.
Et Oberon s'inclina respectueusement devant le vieillard :
- Salut ? toi, noble Merlin. Nous tous ici pr?sents nous r?jouissons de ton retour en cette for?t.
- Je te rends ton salue, Oberon, fit le vieillard, Merlin, de son air bourru. J'ai pu ?chapper en effet aux sortil?ges de l'amour avec lequel Viviane m'a emprisonn?. J'ai pu fuir, mais maintenant, je suis un Vampire ; j'ai pour compagnon le bouc et la nuit, et les hommes me prennent pour un d?mon ! Et m?me pour le Diable mon p?re ! Je suis maintenant un errant, un nomade. Je me nourris de sang clair, et je suis le d?nuement m?me. Je suis ?tranger en mon propre domaine, et je suis seul, maintenant qu'Arthur et ses chevaliers ont rejoint leur dernier s?jour... Et quand je marche au bord du lac, je n'aper?ois plus jamais le bras d?licat de la dame qui nous offrit Excalibur.
- Allons, Merlin... r?pondit Oberon. Quelqu'un qui a l'?ternit? devant lui a t-il le droit ? l'amertume ?... Pr?sente nous plut?t ton jeune ?l?ve...
- Oui, tu as raison. Regardons vers l'avenir. Cet homme a pour nous Hieronymus Lucien. Il est instruit des ?critures humaines. Il lui reste maintenant ? percer les myst?res de la for?t. Tes myst?res, grand Oberon. Je l'ai choisi pour prendre la suite de mon ancien disciple, mort sur le b?cher pour diablerie. Il prendra ma suite, et moi je demeurerai prisonnier du r?ve de Broceliande, sans consolation face au monde qui s'enfuit. Je donnerai donc ? Hieronymus les yeux des hiboux, pour qu'il scrute les t?n?bres ; je lui donnerai le flair de mon bouc, et il p?n?trera les desseins secrets des hommes, enfouis dans leur esprit ; enfin, il volera des ailes de ma chauve-souris, et ma sorcellerie ?largira superbement le champ de ses horizons. Il conna?tra donc comme nous des passions inconnues du commun des mortels, et il aura pouvoir pour dispenser charmes et mal?dictions, grands hasards et surprises fantastiques !...
Merlin ayant achev? sa phrase, surgirent des bosquets un groupe de satyres, qui entam?rent une musique enchanteresse ? la fl?te de Pan.
Et toute la nuit, une c?r?monie extraordinaire eut lieu, de danses, de folies, d'ivresses... Et avant que la pointe de l'aube ne pique le ciel, Hieronymus Lucien quitta le r?gne des humains, et entra dans la famille des Ca?nites.

[i]Emperor A suivre...


Les Contes de la Canine #2 : Histoire de Hieronymus Lucien - Darth Nico - 06-02-2003

Ooouuiiinnn !!! pleure

J'avais continu? ? ?crire un long passage, mais ma connexion a plant? et tout est effac? !!!...
fache :thewall: Guillotine


Je recommencerai demain !!...
Quelle perte de temps ! Emperor


Les Contes de la Canine #2 : Histoire de Hieronymus Lucien - CROM - 06-02-2003

Hi hi hi, c'est un coup de mes amis Nosferatus, hi hi hi....


William Raphael Robinson de Bartholome, prince de la nuit


Les Contes de la Canine #2 : Histoire de Hieronymus Lucien - Darth Nico - 07-02-2003

Emperor HISTOIRE DE HIERONYMUS LUCIEN (suite) Emperor

[b]2EME PARTIE : SIECLES, MASQUES ET MASCARADES


DIABLERIE MEDIEVALE
Quote:Le Moyen-Age est un banquet de po?sie (L?on Bloy)

Lors, Hieronymus Lucien quitta Broceliande et ses sorcelleries ; Merlin quitta son allure de vampire, et s'en retourna, prisonnier dans la grotte de Viviane ; le songe de la nuit se terminait.
Pour la derni?re fois, Hieronymus osa regarder le jour qui per?ait ? l'horizon, et qui inonderait le firmament. Il alla s'enfouir sous la neige, et ? son r?veil, la nuit suivante, la f?erie avait disparu : Broceliande ?tait redevenue une for?t inerte, d'arbres gr?les, envahie par les ronces.
Hieronymus ?tait seul dans la for?t ; il ?tait le ma?tre des sortil?ges d?sormais ; les si?cles s'ouvraient ? lui. Il entendit alors dans un souffle la chouette venir ? lui. Et les autres chouettes, de leur trou dans les arbres, se mirent ? hululer, et les trous s'illumin?rent ? chaque syllabe.
La chauve-souris aux ailes sanglantes vint ensuite ? lui, suivi du bouc au pelage ?norme et ? l'haleine puante.
Et Hieronymus se mit en route.

Il quitta les profondeurs touffues des bois, et monta vers Paris, la puante et gothique capitale, o? il se lia d'amiti? avec Fran?ois Villon, le po?te, c?l?bre compositeur de la Ballade des Pendus. Sans doute d'ailleurs Hieronymus fut-il envoy? ? la corde avec le po?te gredin, et sans doute ce fut lui qui retranscrit par ?crit les vers que le malheureux Villon prononca alors qu'on allait renverser le tabouret, et qu'il acheva de d?clamer dans l'?tranglement du noeud qui se resserrait.
Plus tard, Lucien se plairait aux descriptions grotesques de Rabelais.
Apr?s la mort de Fran?ois Villon, il participa ? la composition les soties et myst?res religieux que l'on donnait sur la place des ?glises, et qui duraient de longues heures. Lucien lui composait les interludes destin?s ? distraire le bon peuple : et l'on appelait ces interludes des "diables ? quatre", et il s'agissait de farces, de grossi?ret?s et de mille tours pendables, qui provoquaient des rires ?normes, et aidait ? supporter de longues heures d'?dification religieuse...
On vit Hieronymus sur des gravures, chantant et dansant ? la fl?te de Pan sur les ponts de Paris, en compagnie de gredins enjou?s.
On disait qu'il ?tait sorcier, qu'il ne gu?rissait pas les ?crouelles (il n'avait pas le pouvoir thaumaturge des rois) mais qu'il redonnait la sant? et la gaiet? aux plus moribonds. Il fut chef de bandes de baladins, jongleurs, trouv?res, de troupes de pitres et de cabots que l'on chassait des ch?teaux ? coups de pied au cul.
Il 'int?ressa aux recherches alchimiques du c?l?bre Nicolas Flamel : mais sans doute Lucien ne croyait gu?re ? la transmutation du plomb en or. Plut?t il se plaisait ? immiscer la folie dans l'esprit de Flamel, et ? lui faire miroiter la d?couverte de la pierre philosophale !...

Il organisa des parades d?mentes, des processions de fant?mes hurlants, de pestif?r?s ressuscit?s jouant de leur cr?celle, de squelettes d?bonnaires lol ou d?hanch?s, de singes, d'ours, des bourr?es de ribaudes, de boiteux et d'aveugles emball?s, de sorci?res hilares, de pantins joviaux, et qui finissaient tous par s'emporter dans un mouvement d'ivresse folle, et ? aller choir dans un ?tang saum?tre remplie de crapauds, ou dans le bas-c?t? d'un chemin boueux !...

Il inspira ? J?r?me Bosch ses visions apocalyptiques, ses nuits en feu, ses brasiers de pays, ses danses macabres, et ses blancs paradis oniriques.
Il connut le terrible Jacques Molay, peu de temps avant que ce dernier ne finisse, avec ses Templiers, sur le b?cher auquel les assigna l'Inquisition et Philippe-Auguste. Il inspira des folies ? nombre de sectes religieuses ; il fut ? Monts?gur, avant la fin des cathares.

Il voulut conna?tre, puis d?testa la pucelle d'Orl?ans, cette berg?re d'Arc qui entendait des voix, et sans doute se r?jouit de voir le roi Charles VII la laisser tomber aux mains des Anglais. Il pr?f?rait le preux chevalier Du Guesclin.
Mais s'il n'aima pas Jeanne, il aima en revanche son compagnon d'armes, le terrible Gilles de Rais, conn?table de France, que l'on surnommait "Barbe-Bleue", dans les chaumi?res environnant ses domaines. Car le seigneur de Rais aimait les enfants. Il envoyait ses sbires, parmi lesquels le sinistre Gilles de Sill?, cueillir ses jeunes proies, les amener en son ch?teau, et pendant la nuit, Barbe-Bleue leur faisait subir les derniers outrages. Au matin, les corps des victimes partaient en une abominable fum?e noir?tre par les chemin?es du ch?teau. Hieronymus Lucien passait la nuit cach? dans chambre de Gilles de Rais, observant par l'oeil d'un tableau la sc?ne horrible qui s'y d?roulait, tandis que l'?tre semblait br?ler de toute la violence des viols et des tortures. Et lorsque la fum?e inf?me montait dans le petit matin, Hieronymus Lucien regagnait le plus profond cul-de-basse-fosse des souterrains, et y passait la journ?e, enfouie parmi les restes des victimes ; et Gilles de Rais, ivre mort des turpitudes et de chairs sanguinolentes, allait cuver ses tourments.

Plus tard, Hieronymus Lucien aima le po?te et duelliste c?l?br? par Edmond Rostand, l'homme au nez qui "en tout lieu d'un quart d'heure me pr?c?de", le fameux Cyrano de Bergerac, qui ?crivit les "Histoires des Etats du Soleil et de la Lune". Et Lucien aima ?galement le difforme Scarron, contre qui Cyrano ?crivit de violents pamphlets.
Scarron ?tait dans sa jeunesse un homme du monde, s?duisant, plein d'esprit, aim? des femmes ; il participer ? des soir?es costum?es. Au cours de l'une d'elle, alors qu'il ?tait d?guis? en volaille, la soir?e d?g?n?ra : on engagea une folle poursuite dans les rues de la capitale, Scarron caqueta et battit des ailes comme une stupide poule, et finit par choir dans l'eau glac?e et t?n?breuse de la Seine.
Il ne s'y noya pas, mais en contracta une affreuse maladie, qui le rendit difforme, bossu, recroquevill?, presque un Quasimodo. Il parvint ? surmonter son desespoir en faisant preuve d'un esprit brillant et d'une ironie f?roce. Il fut ainsi la coqueluche de ces dames ? nouveau.
Il fut mari? ? une femme qui fut plus tard la c?l?bre Pompadour, ma?tresse de Louis XIV. Mais c'est une autre histoire...

Apr?s la France, Hieronymus Lucien partit pour Florence, puis Venise, o? il marcha dans les rues, sous les lanternes, participa aux bals, aux festivit?s donn?es par le doge, aux triomphes des Pantalons et Arlequins, ? certains sombres festins de Boh?mes.
Accompagn? de la malicieuse chauve-souris, de la profonde chouette et du redoutable bouc, il enchantait les soir?es au bord de la lagune, et s'?clipsait quand l'aube rosissait derri?res les ?glises et les palais somptueux.

Comme ?bloui par ces fastes et ces sombres myst?res de l'?me humaine, Hieronymus Lucien d?cida de se plonger dans un long sommeil. A l'or?e du 18e si?cle, il alla se terrer dans une profonde crypte (comme il sied bien ? ce genre de personnage). Il ne connut donc pas la d?cadence de l'aristocratie fran?aise, l'affaire des Poisons et le marquis de Sade.

Quand le soir d'un solstice d'hiver, ses animaux vinrent tirer Lucien de son sommeil, il se savait pr?t ? repartir dans la bouffonnerie du monde, et ? participer aux folles gesticulations de l'histoire, et ? ses acteurs emball?s comme des marionnettes aux milles membres.
Nous ?tions alors ? la fin de l'ann?e 1918.

LA VIE PARISIENNE
Quote:Bravo, bravi, que c'est beau, ah, c'est trop beau ! (Offenbach)

Apr?s l'effroi immense de la Grande Guerre, la France regrettait la Belle Epoque, et id?alisait cette ?poque o? l'on dansait, on chantait. Revenu de son lourd sommeil de deux si?cles, Hieronymus Lucien parcourut la campagne fran?aise ravag?e par les trous d'obus, la terre gav?e de rats, de maladies, d'ossements. Sur la plaine de Verdun, il vit d?filer longuement, durant des heures, les millions de mort, tous v?tus de leur habits, mais d?charn?s comme des Nosferatus. Lucien regarda le d?fil? de la Grande Faucheuse, et crut n'avoir pas quitt? le Moyen-Age : la maladie et la mort moissonnaient un tribut encore jamais atteint sur le b?tail humain.
La procession de douleurs, de famines et de froid partit dans un brouillard plein et blanc comme de la poudre d'os. Et Lucien entendit sa chauve-souris qui planait au-dessus de cette immense c?r?monie fun?bre.
Il reprit son chemin, et erra par les villages et les chemins meurtris. Et la for?t de Broc?liande ne s'animait plus des lueurs de la f?erie d'Oberon ou de Puck, mais semblait br?ler du feu des obus, des ?tincelles cr?pitantes des mitrailleuses, qui, comme dit Apollinaire, jouaient un air ? double-croche. La for?t ?tait de plomb, d'acier, de nuit et de fournaise.
Quelque part sur un champ de bataille encore ti?de, Lucien vit le cadavre de l'appareil du "Baron Rouge", alias Manfred von Richtofen, l'as des as de l'aviation allemande, qui avait abattu des dizaines d'appareil ennemis.
A Paris, Lucien croisa Louis Destouches, futur Louis-Ferdinand C?line, m?daill? de guerre et r?form?. Il vit les "gueules cass?es", et crut voir la parade des pieds-bots et des boiteux qu'il dirigeait au temps de Fran?ois Villon, non loin du Pont Mirabeau.

Dans la capitale fran?aise, Lucien se perdit dans les plaisirs nocturnes ; il su?a le sang de plusieurs danseuses du Moulin-Rouge, et allait admirer leurs guibolles folles qui s'envolaient de dessous leurs ?normes jupes rouges !

Plus tard encore, Hieronymus se prit de passion pour l'Opera, et se mit ? en hanter les couloirs. Il habitait dans une cache introuvable, et s?duisait les actrices, apr?s les repr?sentations. Il vivait entre les loges, les confidences des ouvreuses, le public vampire qui assistait aux soir?es. En particulier, il se prit de passion pour la belle Christine Daa?. Gaston Leroux, p?re de Rouletabille, a cont? cela dans Le fant?me de l'op?ra.

Puis, vers 1935, il disparut de la sc?ne parisienne. Il repartit errer dans le monde ; il d?couvrit le 19e si?cle, la passion dun Hugo pour le moyen-?ge, le go?t pour les ballades, les rondaux. Il s'int?ressa de pr?s ? la mythologie du romantisme noir, aux perversions de l'aristocratie sadienne, aux sc?nes de philosophie et de partouzes dans des boudoirs, aux bougies noires et aux rideaux cramoisies.

Il vivait sans doute quelque part au fond de la for?t de Fontainebleau, sous un des rochers. Pendant la guerre, il ne laissa aucun allemand le d?ranger. Il partit vers la Russie, entendit mugir les orgues de Staline. Apr?s cela, il passa sans doute par le Vercors, et y rencontra le po?te Ren? Char, chef d'un maquis. Puis il partit vers la Bavi?re, la For?t Noire, et l?, v?cut jusqu'en 1967, ? l'?cart des ?lites sociales nazifiantes. Terr? dans un abri, il commen?a ? attirer ? lui nombre d'animaux, qu'il vampirisa les uns apr?s les autres, et qui lui furent fid?les d?finitivement. Il sentit alors la tentation de la souille monter : la B?te prenait possession de lui ; il entrait en d?ch?ance ; il vivait comme un verrat ; il s'enlisait dans la boue grasse. Il faillit se m?tamorphoser pour de bon en animal, devenir un bouc, un loup, un chat-huant ou un cheval de Gericault.
Il ?chappa de peu ? la d?ch?ance, ? la d?composition.

Il put s'extraire de la tourbe, de la catatonie. Il accepta finalement de rejoindre la cour du Prince de Villon, ? Paris.
En effet, depuis qu'il avait re?u l'Etreinte dans la for?t, parmi les cr?atures magiques de Oberon et de Merlin, jamais il n'avait adh?r? ? un clan Vampire. Il fr?quentait presque exclusivement les humains. Il aimait leur folie. Par d?faut, les membres de la Camarilla et du Sabbat le consid?raient comme un ind?pendant.
Hieronymus Lucien, le sorcier du fond du moyen-?ge, l'enchanteur noir, le siffleur des t?n?bres, le ma?tre des animaux, fut donc re?u officiellement au Louvre par le Prince Fran?ois Villon et sa cour au d?but de l'ann?e 1969.
M?me parmi cette assembl?e habitu?e aux perversions, au sang, aux cryptes et aux mal?fices, on peut imaginer ce que produisit comme effet l'arriv?e de ce fantastique personnage, suivi de son bouc ?norme, de sa chaube-souris tranchante comme une lame de rasoir, de sa chouette hypnotique, et ensuite d'un loup gris comme la cendre, d'un chat au regard cruel et au pelage ?lectrique, et d'une procession de goules qui jouaient de la harpe, des maracas, des fl?tes, des tambourins et emplissaient la salle d'une musique envo?tante.
Hieronymus Lucien, le ma?tre des illusions, apparaissait enfin ? la grande nuit de la Camarilla, pour devenir le metteur en sc?ne attitr? du Prince. Il accepta de mettre ses pouvoirs au service de l'Opera.
Ses pr?f?rences allaient aux Tor?adors, parfois aux Trem?res, mais il restait dans l'ensemble plus ombrageux qu'un orage, noir comme un ciel de charbon. Et de plus, au grand scandale de certains, il prenait des contacts dans le Sabbat, les Lasombras, et parfois parmi les Ravnos ! Personnage qui sentait le soufre fortement concentr? ! On voulait le classer parmi les Inconnus, mais cette cat?gorie semblait peu lui convenir.
Mais dans l'ensemble, il se tenait ? l'?cart de la mesquinerie des passions ordinaires et ds intrigues politiques. Il se faisait consid?rer comme un 6e ou 7e g?n?ration, une sorte d'Ancien, mais ? part.
Il prenait volontiers un aspect qui le vieillissait : il se grimait de mani?re ? pouvoir ressembler au vieux Merlin, prisonnier ? jamais de sa caverne de mort et de cristal.

Lucien devint dans les ann?es 1980 l'ami du chef d'orchestre Eros Tropovitch : tous deux ?taient consid?r?s comme les deux grands artistes au service du Prince Villon, et leur r?putation passait les fronti?res de Paris et de l'Europe.
Hieronymus, d'apr?s les incessants ragots qui couraient au Louvre, n'appr?ciait gu?re le Prince Villon ; il demeurait distant ; il respectait son pouvoir, mais n'avait pas d'admiration pour lui : il laissait entendre, lors de ses rares confidences, que ce Prince n'avait rien ? voir avec le po?te Fran?ois Villon, n? en 1431, ann?e du d?but de la Peste Noire, et mort pendu avec Hieronymus. Ce dernier l'aurait bien su si l'auteur de la Ballade des Pendus ?tait reparti sur les routes avec lui, la corde serr?e autour de la gorge !
Idem pour le Marquis de Sade, dont on disait qu'il vivait encore en r?gion parisienne avec des admirateurs. Hieronymus n'avait pas connu le personnage (il ?tait plong? dans son sommeil alors), et il n'avait pas l'intention de r?parer ce manque. L'auteur des 120 journ?es de Sodome ne l'attirait pas.

Enfin, on pense que Hieronymus fut le rival, sinon l'ennemi jur?, de la comtesse Constance Bathory. On ignore vraiment pourquoi, et surtout si cela aurait pu aller jusqu'? une haine ? mort.
Toujours est-il que, le soir o? celle-ci fut assassin?e ? l'Opera de Paris, pendant le chant de la Reine de la Nuit, c'?tait bien s?r Tropovitch qui ?tait le chef d'orchestre, et Hieronymus Lucien, fils de personne et du diable, des apparences et des artifices, qui ?tait le ma?tre des lieux...

EPILOGUE
Quote:Hypocrite lecteur, mon semblable, mon fr?re... (Baudelaire)

[i]Ainsi se termine -provisoirement sans doute- l'histoire du redoutable Hieronymus Lucien, dont la vie est cousue de la trame des songes, de la r?alit? et des bouffoneries historiques.
Tu as lu ce conte plein de fureurs et de myst?res, lecteur, et ? n'en pas douter, maintenant tu comprendras que ce qui est fou, sp?cial et insolite, ce ne sont pas toutes ces parties de diable-?-quatre, ces danses d'as de piques, ces guignolades, mais bien ta vie seule et unique.
Tu crois que ton monde est paisible, et qu'il est loin des exc?s violents que Hieronymus Lucien a connus, mais tu te trompes. La v?rit? est qu'? chaque instant, ces quelques fulgurants aper?us aux confins de la mort et de la vie sont encore en dessous de la r?alit?.
Et toi m?me, lecteur, fr?re en desh?rence de Lucien, tu es un mort vivant. Oui, ta respiration s'est arr?t?. Et d'ailleurs, tes ?motions sont factices ; tes sentiments et tes passions sont cr?es de toutes pi?ces. Ton sang circule dans tes veines de mani?re artificielle. Non, tu n'as d?j? plus de souffle. Tes membres sont ceux d'une marionnette que nul n'agite. Ton reflet dans le miroir dispara?t, il ne reste que la nuit ; ce texte a pomp? le sang mauvais de tes illusions, et tu te m?tamorphose lentement, ? ton tour, en fils de Ca?n. Tu vis dans l'?ternit?, et tu sens passer le temps d?vorateur et vomisseur. Tu rejoins la confr?rie des ombres, tu deviens un loup, une chauve-souris, et ton existence, confi?e aux hasards des cartes, n'est plus qu'une mascarade !...


Emperor
FIN


Les Contes de la Canine #2 : Histoire de Hieronymus Lucien - sdm - 11-02-2003

Je note que le background de Vampire t'inspire bien, mon cher Nico. Nul doute que Hieronymus finira par se trouver sur le chemin de notre coterie une nuit ou l'autre. Je crois que mon d?tective sera ravi d'engager la conversation avec cet ?tre intriguant 8) .


Les Contes de la Canine #2 : Histoire de Hieronymus Lucien - Darth Nico - 02-03-2003

Virus HIERONYMUS LUCIEN PREND LA T?TE DE CHRISTOPHER LEE ET RENTRE DANS LA L?GENDE... Virus

[Image: draclee.jpg]


Les Contes de la Canine #2 : Histoire de Hieronymus Lucien - CROM - 21-10-2004

Une légende de qualité 8)