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8e Episode : Au château de la honte - Darth Nico - 25-04-2009 CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE
<span style="color:orange">Les 5 Rônins : 8ème Episode</span><!--/sizec--> Lièvre et Dragon 402 Au château de la honte<!--/sizec--> ![]() 1ère partie : La Cité du Levant<!--sizec--><!--/sizec--> La petite route de l'Aurore passait à quelques lis au nord de la Cité du Levant. Ce jour-là, sous un grand soleil de midi, éclatant, déjà accablant de chaleur bien qu'on ne fût qu'au début du printemps, deux groupes de Phénix se rencontrèrent. Le premier groupe était mené par Isawa Nobuyoshi, tensaï de l'Air, et venait de l'ouest, de la Cité des Apparences. Le second groupe venait de l'est, et c'est le gunso Shiba Satoru qui le menait. - Konnichi-wa, dit Satoru respectueusement. - Konnichi-wa, fit Nobuyoshi en s'inclinant légèrement. C'est une chance que les dieux nous permettent de nous rencontrer ici. En réalité, c'était le tensaï qui avait invité le gunso à le rencontrer. - Nous courons après ce criminel, Sazen, depuis plusieurs jours, dit Nobuyoshi. Ce maladroit de gouverneur Kokatsu l'a laissé échapper. Mais ce vieillard ne peut pas être loin. A vrai dire, nos soupçons se portent sur la Cité du Levant. C'est la ville la plus proche où il ait pu aller trouver refuge. - Cette ville vient d'être conquise par ce même Kokatsu. - Sazen a toutes les audaces. Il a très bien pu profiter de l'agitation là-bas pour se cacher. D'autant qu'ils pourraient avoir des complicités sur place. - Des complicités ? dit Satoru, mais c'est très grave. - Oui. Au point qu'il se pourrait que cette ville ne reste pas longtemps entre les pattes des Lions. - Nous comptions nous y rendre pour rencontrer le gouverneur, dit Satoru. Nous avons reçu une plainte qui a valu que l'on m'envoie. - Excellent, dit Nobuyoshi. Les Matsu sont décidément trop maladroits, et nous n'aurons pas de mal à avoir raison d'eux. Le tensaï transmit quelques conseils et recommandations au gunso, puis lui dit que sa mission se terminait, et qu'il rentrait sur les terres des Isawa. Il ne poussa pas le vice jusqu'à demander à Satoru de saluer Matsu Sasuke de sa part (car il était déjà au information de l'entrée de son ancien "ami" dans le clan du Lion ! ![]() ![]() Shiba Satoru et ses hommes arrivèrent en fin de journée à la Cité du Levant. Ils se signalèrent à l'entrée et demandèrent à être reçus par le gouverneur. Les soldats les prièrent d'aller attendre dans une auberge au centre de la ville. C'est là qu'ils retrouvèrent le vieux Shiba Anzaï, qui y séjournait depuis une semaine. - Je remercie les dieux de vous avoir fait venir ici, soupira le shugenja. Cette auberge sert d'annexe au palais, c'est pourquoi je savais qu'en vous y attendant, je vous rencontrerais à votre arrivée. - Nous sommes honorés de venir vous aider, Anzaï-sama, dit Shiba Satoru. Dites-nous ce qui vous est arrivé dans ce palais. - Par les kami, j'ignore qui sont ces Lions, mais croyez-moi, ils ne font pas honneur à leurs Ancêtres... Satoru écouta le récit du shugenja, de plus en plus scandalisé. Les soldats du palais arrivèrent et les prièrent de venir car le gouverneur allait les recevoir. ![]() Mitsurugi ignorait ce que pouvait lui vouloir cette délégation. Elle n'augurait rien de bon. Les soldats avaient rapporté qu'il s'agissait de plusieurs petits inquisiteurs, guidés par un gunso et deux soldats. Le gouverneur reçut presque à huis clos la délégation. Yatsume était à ses côtés, ainsi que Sasuke, dans un coin de la pièce. Les serviteurs ouvrirent les panneaux en bois, et le chef de la délégation, le gunso Satoru, eut un choc. Il reconnut aussitôt son ancien ami, sous les traits du gouverneur Mitsurugi. Le gunso pâlit et dut s'efforcer de se contrôler. Jamais il ne se serait attendu à cette rencontre ! Et il reconnut Sasuke ! Il les revoyait, le jour de leur déchéance, partant sur les routes... Et Satoru revoyait surtout le jour où Mitsurugi avait été choisi à sa place pour partir sur l'île... Mitsurugi, quant à lui, reconnut aussi son ancien camarade mais ne montra pas d'émotions. - Asseyez-vous, samuraï, déclara-t-il fièrement. Il se sentait bien dans la peau du Lion ! Les dieux l'avaient vraiment destiné à ce clan-là ! - Je suis disposé à écouter ce que vous avez à me dire. Shiba Anzaï s'était assis à côté de Satoru, et regardait le gouverneur, furieux. - Il se trouve, dit Satoru, que nous avons reçu une plainte du vénérable Shiba Anzaï, qui a été invité par un de tes conseillers à séjourner dans ton palais, gouverneur. - Je ne vois là rien de répréhensible ! - L'invitation était dans les règles. "L'accueil et le logis beaucoup moins... Anzaï-sama se plaint d'avoir été traité comme un suspect ! Son honnet a été bafoué, selon lui, par des questions indiscrètes et même infamantes de tes hommes. Anzaï approuva du chef. - Ça alors, s'exclama Mitsurugi, c'est incroyable ! Il le retenait, Sasuke, sur ce coup-là ! "Interrogatoire serré", tu parles ! - Je ne suis pas au courant de tels agissements en mon palais, affirma le Gouverneur haut et fort, et je ne l'aurais jamais permis. Ce sont des accusations extrêmement graves que vous portez contre ma Cité... Or, je suis un Lion... Il marqua une petite pause en toisant Satoru : - ... donc, je ne veux pas laisser pourrir cette affaire. Elle doit se régler rapidement. Je suis quelqu'un qui préfère agir au lieu de perdre du temps. "Il y aura donc duel. Le couperet tombait. Satoru était un peu pris au dépourvu : - Très bien, ô gouverneur. Cette solution est honorable. - Comme je suis mis en cause, je me battrai moi-même. Qu'Anzaï-sama se trouve un champion et nous demanderons à nos seigneurs de fixer la date du duel. Je suis certain, de mon côté, que Matsu Kokatsu aura à cœur de voir ce duel très bientôt. "Ce sera tout. Satoru s'inclina et remercia le gouverneur pour son audience. Anzaï ne décolérait pas : son regard aurait foudroyé Mitsurugi, mais il ne pouvait rien ajouter. Les Phénix n'eurent donc qu'à partir. Dès qu'ils furent sortis, le gouverneur soupira et se frotta le visage. Il jeta un regard à Sasuke, qui ne se sentait pas tellement coupable ! Il semblait même dire que c'était normal que le chef assume les maladresses de ses subordonnés ! Il exagérait bien sûr, pour faire enrager Mitsurugi. Il sentait néanmoins les ennuis revenir sur eux. ![]() Un courrier fut envoyé à Matsu Kokatsu, qui convoqua Mitsurugi dès qu'il le reçut. La gorge serrée, le gouverneur se rendit à la Cité des Apparences. Il croisa dans le grand palais cette sans-honneur de Maya, dont il apprit qu'elle était devenue la favorite de Kokatsu. Il soupira, consterné... mais il y avait plus grave ! Kokatsu le reçut en privé, et lui passa un beau savon ! Sa voix de stentor fit trembler les murs du palais, alors que Mitsurugi écoutait, prosterné à terre. Le gouverneur ajouta, après avoir passé sa colère : - Tu as bien fait, évidemment, de proposer un duel. C'était la meilleure façon de clouer le bec de ces Phénix. Mais le traitement que tes hommes ont infligé à ce vieux Shiba est inexcusable. Et cela, pour quelle raison ?... Il ne laissa pas à Mitsurugi le soin de répondre : - Pour une affaire criminelle, tu vas me dire ? Oui, sauf que tu es mouillé jusqu'au cou dans cette histoire, mon vassal ! Oui, le témoignage d'Anzaï est formel : tu abritais sous ton toit un criminel recherché, Tange Sazen. Mitsurugi accusa le choc. C'était un aveu sans ambiguïté. Autant la plainte des Phénix mettait Kokatsu hors de lui, quoi qu'il n'eût pas de compassion réelle pour le Phénix, autant l'affaire de Tange Sazen lui faisait réellement peur. Au point qu'à ce sujet, il ne pouvait pas simuler une bonne grosse colère contre un subordonné maladroit. C'était bien trop grave. - Ce vieillard éclopé qui s'est rebellé contre l'autorité impériale, qui était traité avec égards, alors qu'Anzaï a été maltraité physiquement par ton bras droit... ton âme damnée... ce Sasuke... Kokatsu soupira profondément. Il croyait cette histoire enterrée. Et comme un fantôme, Sazen rejaillissait. - Sache donc, Mitsurugi, que je regrette amèrement de vous avoir nommé dans ma famille. J'ai choisi des brebis galeuses ! Que Matsu me foudroie de son regard pour avoir fait une telle erreur ! Mais pouvais-je savoir que des guerriers sans peur avaient l'âme si noire ?... "J'autoriserai donc bien sûr le duel. Et je te conseille vivement de le gagner, Mitsurugi-san !... Mais cela ne regarde que ton honneur. Ensuite, viendra le plus grave. Le Lion se leva et regarda par la fenêtre. - A savoir que nous ne pourrons plus garder la Cité du Levant. Ce vilain shugenja que j'ai reçu me l'a fait comprendre : ces Phénix, derrière leurs grands airs outragés, n'oublient pas leurs intérêts. Anzaï n'ira pas plus loin dans sa plainte si nous rendons la Cité du Levant !... Belle humiliation au passage pour toi, Mitsurugi-san, -donc indirectement pour moi. Or, pour éviter la gangrène, il faut amputer. Ainsi, pour éviter que la honte ne rejaillisse sur moi, tu auras quitté la Cité avant que les Phénix ne la reprennent. Nous chargerons quelqu'un d'autre de la rendre, et nous lui offrirons de faire seppuku. Quant à toi et tes hommes, vous serez envoyés ailleurs. Je t'aurai trouvé un poste loin d'ici. "Sache en effet qu'en une petite semaine, Anzaï a remué du monde. Sa plainte est arrivée aux dirigeants de sa famille. Et le Gozoku en a été averti. Tu ne devineras pas qui le shinsen-gumi envoie ici ?... Oui, le capitaine Otomo Jukeï ! Ce chien va venir renifler dans notre linge ! Il faut donc le prendre de court une fois de plus, comme à la dernière bataille, et que l'affaire soit réglée avant son arrivée ! "Je vais signer l'autorisation de duel et nous ferons pression sur les Phénix pour que cela se fasse dans les jours à venir. Si ce ne sont pas des poules mouillées, ils seront d'accord pour qu'on ne tarde pas ! "Voilà, c'est tout... Tâche donc de sauver la face, Mitsurugi-san ! Notre héros s'inclina encore bien bas, se frappa le front à terre et sortit humblement. Rouge de honte, il quitta le palais et la Cité sur le champ. Aussitôt rentré chez lui, il se fit amener Sazen et lui dit, humblement mais fermement, qu'il allait avoir besoin d'entraînement ! A suivre... ![]() 8e Episode : Au château de la honte - Darth Nico - 25-04-2009 CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE
L'entraînement de Mitsurugi commença le lendemain matin. Il retrouva au dojo Sazen, qui avait passé la nuit dans une discrète petite auberge surveillée par un homme de Sasuke. Le gouverneur fit ses mouvements d'échauffement en même temps que le vieux rônin, puis ils firent plusieurs passes au bokken. Jusqu'ici, Mitsurugi n'avait pas vu Sazen se battre. Aujourd'hui, le rônin ne fit que se défendre. D'une seule main, il parait sans mal les attaques de son disciple. Et il y avait cette technique secrète ! Mitsurugi la voulait. Seulement, il aurait été hautement inconvenant de la demander. L'ancien Shiba donna le meilleur de lui-même pour mériter la considération de son maître. Il attaqua, rapide comme un phénix, féroce comme un lion. - Tu as du feu dans le sang, dit Sazen après un enchaînement fracassant de Mitsurugi, qui avait porté trois coups d'affilée à une vitesse impressionnante. Essoufflé, Mitsu répondit que ses techniques n'étaient pas encore suffisantes pour impressionner son maître. Sazen rangea le bokken et dit : - Non, tu te sous-estimes. Tu as les qualités requises pour devenir un bon duelliste. Tu es fort, rapide, sûr de toi. Tu as l'entrain de la jeunesse, mais tu n'es pas trop impatient. Tu n'oublies pas d'être précis. Cependant... C'est le "cependant" que Mitsu attendait ! - Cependant, il y a, quelque part dans Rokugan, un ancien élève, qui m'a trahi. Celui qui a vendu au Gozoku les secrets de mon dojo. - Il connait votre technique secrète ? dit Mitsurugi, d'un air faussement détaché, comme s'il disait ça pour bavarder. - Une partie, dit Sazen, d'un air malicieux. Mitsu se rongeait les sangs. Il attendait que le vieux senseï en tire la seule conclusion logique possible : "Donc, mon cher élève, je vais t'apprendre cette technique ultime en entier. Ainsi tu pourras vaincre mon élève, ainsi que la plupart des arrogants Kakita qui se croient invincibles, et tu auras à tes pieds les femmes des vaincus et on viendra des six provinces de l'Empire te supplier etc." ![]() Sazen dit simplement : - Continue tes mouvements de sabre. Tu es sur la bonne voie. Et il planta là Mitsu ! Alors que pour lui, on venait juste de commencer l'échauffement ! Mitsu en était même humilié, d'avoir si peu de considération. Il allait lui envoyer la police secrète de Sasuke, si ça continuait comme ça ! Rageur, le gouverneur s'entraîna avec acharnement. Le lendemain, à la première heure, il retrouva Sazen au dojo, qui n'était aussi serein que la veille, comme s'il venait pour une cérémonie de thé. C'était trop fort ! Mitsu fourbissait son sabre dans son coin. "Tu vas voir, vieux senseï... Je vais t'en mettre plein la vue." Le rônin se mit en garde paisiblement, affable -ce qui mettait Mitsu hors de lui ! Il attaqua, dans l'idée de mettre le vieux en danger, de l'obliger à sortir de sa réserve. Sazen dut reculer devant l'impétueux assaut de Mitsu, mais il fit une simple esquive de côté et frappa le Lion au poignet, qui en perdit ses moyens : il ne pouvait plus manier son arme ! - Trop léonin, pas assez phénix. Tu te laisses emporter. Tu étais meilleur hier. Ce n'était pas un reproche, juste un constat ! Sazen reposa le bokken et partit tranquillement. Ce petit manège dura encore quatre jours. Chaque fois, Mitsurugi passait la fin de mâtinée à chercher un autre moyen de surprendre le senseï. Le troisième jour, Sazen essuya les coups et sourit : - Je vois que tu as aussi du Loup en toi... C'est bien. Ce sont des coups qui ne pardonnent pas. Mais n'oublie pas le phénix, ou bien tu perdras ta précision. Il fallait quoi encore ! Le phénix, le lion, le loup... Et pourquoi pas la grue, la tortue, la licorne, le buffle, la chèvre et la mouette ! ![]() Tandis que Mitsurugi s'absorbait dans son entraînement, ses subordonnés ne cessaient pas leurs manigances. Matsu Sasuke s'était fait raconter en détail par Yojiro ce qu'il avait appris lorsqu'il cherchait Asahina Bakin, l'un des membres de la liste de Sazen. - Donc tu affirmes, Yojiro, que tu connais l'endroit où vit ce Bakin ? - Oui, sa famille possède un domaine sur le golfe de l'écume d'argent. - Bien. Je me demande si je ne vais pas lui rendre une petite visite. Une visite discrète. Je pense que toi et Mamoru pourriez m'accompagner. - A tes ordres, Sasuke-san. Le shugenja se frottait les mains. - Dans combien de temps est le duel, déjà ? - Dans trois jours, dit Yojiro. - Cela fera trop court pour que nous soyons revenus avant. Sasuke réfléchit un moment, un doigt sur les lèvres. - Mais j'ai peut-être un moyen... Va, Yojiro. Prépare tes bagages. Le shugenja fit le tour de ses informateurs en ville. On le prévint que Maya venait d'arriver à la Cité. - Que fait-elle là ? - Des rumeurs venues de la Cité des Apparences disent qu'elle n'est plus désirée par le gouverneur Kokatsu. C'était vrai : le Lion la trouvait trop encombrante. Fort séduisante, mais compromise aussi dans cette vilaine histoire de Sazen. Il allait être temps de couper les ponts : il commençait par sa favorite, qu'il n'aurait pas de mal à remplacer par d'autres femmes moins excentriques, et moins belles, mais moins dangereuses. Sasuke dit à son rônin espion : - Tu iras prévenir Maya de venir discrètement jusqu'ici. Elle va partir avec moi. Sasuke savait que Mitsurugi n'approuverait pas son voyage (il dirait à coup sûr qu'il ne voulait rien savoir). Pour se faire pardonner, le shugenja emmenait donc avec lui Maya. C'était un compromis acceptable ! ![]() Il n'y avait pas que Sasuke à mener des tractations en secret. Matsu Yatsume, la ténébreuse et séduisante garde du corps du gouverneur, ne perdait pas son temps en ville. Depuis plusieurs jours, elle était en contact avec plusieurs soi-disant rônin, qui n'étaient autres que des espions envoyés chez par la Cité des Mensonges. Oui, c'était des Scorpions chargés de garder un œil sur les affaires des Phénix... jusque récemment, car la prise de la ville par les Lions les avait surpris. Et ce à quoi ils s'attendaient encore moins, c'était à l'arrivée de Sazen ! Pour eux, l'ancien senseï Bayushi Natsu était un traître, recherché par le Gozoku. Yatsume retrouvait ses agents dans une auberge, dont elle savait qu'elle n'était pas surveillée par les hommes de Sasuke ! - Tu as compris le marché que nous te proposons, Yatsume. Qu'une ancienne des nôtres se retrouve intégrée au clan du Lion est inespéré. Tu en es consciente. Le hasard a trop bien fait les choses. - Aussi bien que nous, si nous avions voulu t'infiltrer chez les Matsu, ajouta l'autre "rônin". Dans la balance, il y avait des enjeux très lourds pour Yatsume. Déchue de son clan après avoir assassiné son mari, elle ne pouvait pas prétendre n'y être plus fidèle. La fidèlité était bien la seule vertu enseignée aux Scorpions ; elle leur était chevillée au corps, en sorte que les rares Scorpions déchus à l'état de rônin ne pouvaient jamais renier complètement leur appartenance passée. Pas même sur pression de leurs anciens camarades : mais parce que la discipline d'acier apprise dans les dojo ne pouvait pas s'oublier du jour au lendemain. - Il nous faut des informations supplémentaires sur Sazen, dirent les Scorpions. - Il est en ville, vous le savez bien, dit Yatsume. On comprenait que les deux espions, si courageux qu'ils fussent, n'auraient pas osé s'attaquer à Sazen. Ils ne pouvaient l'affronter en face, et ils hésitaient même à monter un piège contre lui. - Nous voulons savoir ce qu'il manigance. Aide-nous, Yatsume, et tu seras récompensée. La yojimbo laissa là les conspirateurs et dit qu'elle réfléchirait. Elle rentra au palais et s'enferma dans sa chambre pour méditer. Elle savait que les Scorpions pouvaient l'aider à retrouver le vrai assassin de son mari, le démon qui l'avait possédé, et qui avait obligé Yatsume à tuer son époux. Cela impliquait de trahir le vieux senseï, dont Yatsume estimait la cause juste. A qui était-elle fidèle ? Au clan Scorpion d'avant le Gozoku ? Au clan Scorpion actuel ? Au clan du Lion ?... Il semblait que dans chaque cas, elle trahissait quelqu'un. Elle n'aurait pas dû avoir de doute. Chacun à leur manière, les Scorpions ni les Lions n'ont pas d'hésitation sur leur devoir. Yatsume, elle, ne savait plus à quoi obéir. Officiellement, la yojimbo avait une mission, confiée par le Gouverneur : son rônin lui avait appris que des Daidoji pourraient chercher à s'infiltrer en ville pour préparer une reprise de la ville. Des Daidoji soutenus par les Phénix. Rien de bien grave en comparaison de ce dans quoi Yatsume trempait. ![]() C'est la veille de son départ que Sasuke avertit Mitsurugi de ses intentions. - Je vais retrouver Bakin, et apprendre ce que Sazen ne nous a pas encore dit. - Je ne vois pas ce que tu espères apprendre de plus. Je crois qu'il n'y a plus de mystère. Sazen a vu son honneur détruit car il a surpris une conspiration contre l'Empereur. - Avant de le savoir, nous avons cru à une histoire d'honneur, puis à une histoire de technique secrète. Je crois qu'il y a plusieurs double-fonds, et je vais continuer à creuser. Nous aidons le senseï, il est normal que nous sachions la vérité sur lui. - Tu crois que ce Asahina t'en dira plus ? - On ne perd rien à essayer... A propos, je me suis arrangé pour que la date du duel soit reculée ! - Comment ça ? - J'ai découvert que les dieux des routes pourraient être fâchés si le sang coule au jour prévu. Il est plus sage de reculer de cinq jours, pour que l'affrontement ait lieu sous de bons hospices. Mitsurugi avait oublié que Sasuke était, de fait, la plus haute autorité religieuse de la ville ! Le gouverneur restait estomaqué de sa désinvolture ! - Tu as donc quelques jours en plus pour t'entraîner. Les deux amis étaient au dojo où Mitsurugi attendait Sazen. Le soleil était à peine levé. Sasuke retrouva Mamoru, Yojiro et Maya à la sortie de la ville. Ils prirent la route de l'est, à dos de poneys. - Nous laisserons nos montures dans un village ce soir, dit le shugenja. Et nous poursuivrons à pied. J'ai l'intention que nous traversions les terres Phénix, sans être dérangés. Sasuke avait préparé son itinéraire avec soin. Le groupe passa la nuit au village et reprit le lendemain à pied. Sasuke passa un kimono sans marque distinctive de clan, acte déshonorant, et c'est ainsi qu'ils purent passer la frontière : Yojiro avait repéré une passe peu gardée, lorsqu'il était parti chercher Bakin. Surgirent alors un groupe de garde-frontières de la famille Shiba, mais nos héros étaient déjà redescendus du col et ils échappèrent aux soldats. Ils furent aidés par une bande yobanjin, qui venaient de piller un village : les barbares fuyaient, les bras chargés de provisions et tombèrent nez à nez sur nos héros, qui surent les recevoir avec les égards qui leur étaient dûs ! Maya bondit sur eux en faisant des pieds et des mains, tandis que la BEC tailla joyeusement ces yobanjin en pièces. Sasuke surveillait les arrières, pour s'assurer que les Phénix ne les rattrapaient pas. Nos héros reprirent leur route en laissant les corps des barbares bien exposés. Au village d'après, ils apprirent que d'autres groupes de ces pillards étaient signalés dans la région. - Trop occupés à les chercher, dit Sasuke, ils ne nous courront pas après. ![]() Ce fut le cas. Nos héros ne furent plus inquiétés. Par les chemins de traverse, ils arrivèrent à la petite Cité de l'Or Bleu, où Yojiro s'était fait des accointances parmi les contrebandiers. Sasuke apportait des kokus sonnants et trébuchants pour une traversée rapide. - Et sans poser de questions, ajouta Yojiro. Les contrebandiers empochèrent l'argent sans rien ajouter et sortirent du vilain troquet. Rendez-vous était donné pour le lendemain soir. Ils embarquèrent alors sur un petit rafiot qui quitta le port sans que les douaniers y trouvent à redire. La fragile embarcation rejoignit un navire plus solide, capable de naviguer en haute mer. Il fallut payer encore, mais Yojiro confirma d'un signe qu'ils étaient "réglos". - Pas désagréable de retrouver l'ambiance du pont, dit Yojiro. Le navire partit et navigua à la lumière des étoiles, aussi près que possible des côtes. Deux jours après, on arrivait au golfe de l'écume d'argent. - Vous nous attendez ici, dit Yojiro en descendant dans la barque. Nous serons de retour ce soir. La BEC se mit à ramer : on accosta dans une crique déserte. Mamoru et Yojiro trainèrent la barque hors de l'eau et l'ensablèrent. - Asahina Bakin doit habiter là-bas, dit Yojiro. - Bien, je vais aller voir. Attendez-moi là. L'ancien Crabe avait désigné un promontoire rocheux à la naissance duquel se tenait une maison traditionnelle, au milieu d'un grand jardin. Sasuke remonta la côte qui séparait la crique de la route, et se présenta à l'entrée du domaine. Il était prêt à raconter qu'il était en pèlerinage spirituel... Le soldat qui gardait la maison lui apprit alors qu'Asahina Bakin n'habitait plus là depuis l'an passé. Sasuke réussit à se faire introduire, et il put rencontrer la mère de Bakin. C'était une vieille femme triste, qui se mit aussitôt à raconter qu'elle avait perdu son mari, et son fils ensuite. - Il est mort ? - Non, mais tout comme, Phénix-san ! A peine si elle avait pris le temps de faire les présentations et de servir un rafraîchissement à son hôte. Sasuke passa une petite heure à discuter avec elle et repartit. Il retrouva les autres à la crique, où ils faisaient la sieste. - Debout, tas de fainéants ! Mettez la barque à la mer, et souquez ferme ! - Quoi de neuf ? demanda Maya. - J'en ai appris une belle de la maman de ce cher Bakin, figurez-vous. Pendant que la BEC ramait, Sasuke raconta ce qu'il savait : - Bakin a dû quitter ses terres. Il est parti sur une île, rejoindre une garnison qui surveille la frontière maritime avec le clan de la Mante. En fait, un îlot minable où sont envoyés les samurai en disgrâce. Or, devinez quel est le nom de la personne qui a exigé ce départ ?... Nuage ! La mère avait fini par le dire, malgré sa peur. Elle se sentait si proche de mourir qu'elle se disait que plus rien ne pouvait l'atteindre. Nuage, le conspirateur derrière la disgrâce de Bayushi Natsu... Il avait envoyé Bakin finir ses jours loin du monde... - Je connais un archipel où nous trouverons des informations à coup sûr, dit Yojiro. La cité des pirates des sept mers est un coffre aux trésors de renseignements et de canailles de la meilleure espèce ! - C'est de ces gens-là dont nous avons besoin, dit Sasuke. Alors que le soleil se couchait, très loin sur le grand désert de l'ouest au-delà de Rokugan, nos héros revenaient à bord du navire de contrebande, qui reprit sa traversée pendant la nuit. ![]() 8e Episode : Au château de la honte - Darth Nico - 26-04-2009 CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE
Nos héros abordèrent l'archipel des sept mers le surlendemain. Ils entrèrent dans la grande crique de l'île de la montagne divine. La nuit tombait et de nombreux feux s'allumaient dans la cité de bois des pirates, depuis les pontons d'amarrage jusqu'aux campements éparses le long de la montagne. C'est surtout en centre-ville que régnait une animation incroyable. Il y avait beaucoup de gens du clan de la Mante, et des pirates de la pire espèce, ainsi que divers représentants de peuplades barbares étrangères. L'alcool coulait à flots, entre les tavernes, les bordels, les tripots et les ponts des différents navires. - Vous pouvez acheter ici les marchandises les plus rares, les plus précieuses, dit le chef des contrebandiers. - Nous venons acheter des informations, dit Sasuke. - Alors suivez-moi. Il emmena les visiteurs dans une taverne bondée de monde, où il y avait des filles, de la musique, de la vinasse. Le contrebandier, qui s'appelait Hori, glissa quelques mots au patron, qui ouvrit une trappe derrière son comptoir. Nos héros y descendirent et se retrouvèrent dans une salle de jeux enfumée. Des indigènes de races différentes, aux habits chamarrés, jouaient aux dominos, de fortes sommes. Hori glissa à l'oreille d'un grand individu à la peau sombre qu'il avait un individu important, prêt à payer cher. L'homme cracha par terre et jeta un œil vers Sasuke. A ses côtés, Mamoru et Yojiro faisaient des gardes du corps très acceptables. Il y eut quelques tractations, mais quand le shugenja lança une bourse remplie pleines de bus, les langues se délièrent. Nos héros ressortirent et dirent à Hori d'aller les attendre au navire. L'île où se trouvait Asahina Bakin était voisine de celle-ci. C'était bel et bien un lieu d'exil pour les samuraï déshonorés, qui finissaient leur vie de guerrier sur cet avant-poste qui n'était battu que par les flots. Sasuke et la BEC montèrent dans une barque. Maya restait avec Hori (pas mécontent, du reste, d'avoir cette compagnie). Mamoru et Yojiro ramèrent sur les flots éclairés par les reflets de la lune. Ils abordèrent un petite île, qui était davantage un vilain gros rocher où tenait une bâtisse qu'une marée un peu forte aurait pu emporter. - Attendez-moi ici, dit le shugenja. Les deux rônins se mirent à l'abri du vent dans les rochers, auxquels ils avaient attachés la barque. Sasuke monta vers la bâtisse de pierre et de bois. Malgré son dénuement, elle était bien surveillée. Le shugenja ne voulait pas aller jusqu'à se faire passer pour un rônin. Il redescendit à la barque, où il écrivit un message, qu'il confia à Mamoru. Le rônin obéit et alla se présenter à l'entrée du fortin. - Si cela se passe bien, dit Sasuke, nous devrions voir Bakin arriver d'ici peu. Mamoru glissa la pièce au soldat de garde, ensommeillé, qui consentit à porter le parchemin. Le rônin attendit devant la porte, frissonnant dans le grand vent. Sasuke lui fit signe de redescendre. Yojiro avait sorti une petite ration d'alcool et sa bouffarde de loup de mer. Il la bourra de tabac et tira dessus pour se réchauffer. La porte du fortin se rouvrit alors : un maigre samuraï, inquiet, le visage blafard sous la lune, sortit et chercha des yeux ceux qui voulaient lui parler. Sasuke monta quelques rochers et lui fit signe de le suivre, à la pointe de l'île. - Je ne sais pas comment vous avez entendu parler de moi, dit le samuraï, mais je ne vous souhaite pas d'être condamné comme je le suis. Il ne devait pas avoir trente, mais il en paraissait au moins dix de plus. Sa frêle carrure de vieux jeune homme faisait peine à voir. - C'est par Sazen que j'ai eu votre nom, dit Sasuke. Il compte retrouver les gens qui l'ont défié. - Qu'il vienne jusqu'ici s'il le souhaite, et qu'il mette fin à mes souffrances. - Pourquoi vous-a-t-on envoyé ici ? - Pour le meurtre de mon père... - Quoi ? Mais votre mère... - Ne vous en a rien dit ? Bakin n'ajouta rien. - Qui a arrangé ce crime ? dit Sasuke. - Nuage, bien sûr. Celui qui nous a envoyé chez Natsu. - Comment s'est passé cette accusation ? - Un matin, je me suis réveillé, à côté du corps ensanglanté de mon père... - Comment cela est-il possible ? On vous a fait boire ? - Non... Nuage est un sorcier redoutable. Il m'aura hypnotisé pour arranger cette mise en scène. - S'il y avait eu usage de la magie, des shugenjas auraient pu le reconnaître. - Je ne sais pas, samuraï... Je sais seulement que Nuage est puissant. Il est capable de nous écouter, en ce moment-même, tapi dans son repaire de conspirateurs... - Nuage est capable de manipuler Otomo Jukeï ? - C'est un officier du shinsen-gumi, non ? Il doit obéir aux ordres qu'il reçoit... Oui, il est évident que le capitaine était un pion sur le jeu de go de Nuage. Et nous tous, autant que nous étions. - Vous ne connaissez personne qui puisse me mener à Nuage ? - Il est complice d'une sorcière qui habite dans ces îles. C'est elle qui m'a amené ici. - Où est-elle exactement ? Et à quoi ressemble-t-elle ? - La peau d'ébène, de visage jeune, mais un regard de démon. Des serpents dans les cheveux et autour du cou, des peaux de bêtes comme habits. - Je vais de ce pas lui rendre visite. - La magie de cette femme est puissante. - Sûrement, sourit Sasuke, mais la mienne n'est pas mal non plus. ![]() Le shugenja redescendit les rochers, pressé. Les rônins mettaient déjà la barque à l'eau. En quelques coups de rame, ils étaient de retour sur l'île principale. - Préparez-vous à rencontrer une opposition dangereuse, dit Sasuke, impatient. Nos trois héros sautèrent sur le ponton et traversèrent la ville des pirates, en proie aux excès et aux libations nocturnes les plus débridées. Ils montèrent les marches grinçantes en bousculant les ivrognes et débauchés qui titubaient, et, arrivés au-dessus de la ville, ils s'engagèrent dans les bois. Il y avait une cabane, juste au-dessus, qui prenait feu. Sasuke courut et fit une rapide incantation : ouvrant les bras en grand devant lui, il chasse d'un coup les esprits et le feu s'éteignit. Restait que la bicoque était noircie, et abandonnée. A l'intérieur, des dépouilles d'animaux empaillés et une odeur de moisi et de rôti. Mamoru aperçut une silhouette qui s'enfuyait. Ils lui coururent après. Cette silhouette, souple et féline, sautait par dessus les grosses branches et ricanait comme une folle. Elle redescendait en ville, où elle s'engagea dans des passages étroits. Nouvelles bousculades ; Yojiro dut jouer des coudes et écarter sans ménagement plusieurs gêneurs, qui sifflait la sorcière sauvage qui leur passait sous le nez. Elle courait à une vitesse démoniaque et accomplissait des sauts surhumains. Sasuke n'avait pas le temps de préparer son sort foudroyant de la queue du phénix -sans quoi, sorcière ou pas, il l'aurait clouée sur place de stupeur ! Il fallait monter et descendre sans cesse de petites volées de marches. Plusieurs fois, pour gagner du temps, Mamoru se jeta en avant sur un groupe d'ivrognes qui chantait, et se reçut dans leurs bras ! Après avoir traversé la ville à cette allure, la sorcière, qui poussait des sifflements et des hurlements stridents, prit un chemin qui montait vers le sommet de la montagne. Mamoru et Yojiro suivaient de près Sasuke. Dans une clairière, la sorcière s'arrêta soudain et darda de ses yeux jaunes ses poursuivants. Le shugenja craignit le pire et s'apprêta à rôtir vivante cette furie ! Elle frappa dans ses mains et les serpents qui sonnaient sur sa tête se mirent à siffler de façon stridente ! Un tourbillon d'air l'entoura, et elle y disparut dans un dernier rire effrayant. Sasuke, à bout de souffle, savait que Bakin ne lui avait pas raconté d'histoire : elle était effectivement puissante ! Nos héros reprirent la mer à bord du bateau de Hori et trois jours plus tard, ils étaient de retour à la Cité du Levant, juste à temps pour assister au duel de Mitsurugi. ![]() Le Gouverneur avait continué son entraînement avec Sazen. Il progressa en rapidité et en précision, mais le senseï n'avait pas reparlé -au grand dam de Mitsurugi - de sa technique spéciale. L'avant-veille du duel, il dit qu'il était temps pour lui de partir. - Je ne sais comment te remercier pour ton aide, dit Sazen. Toi et tes amis parmi les seuls à m'avoir aidé. - Personne d'autre ne t'est venu en aide ? - Si, le daimyo de la famille Akodo. Lui m'a soutenu. Il connaît les intentions du Gozoku et, par fidélité à l'Empereur, il veut lutter contre leurs sombres projets. - C'est bon à savoir. En attendant, senseï, je ne vais pas te laisser partir seul. Je vais te donner une escorte. - C'est mettre en danger celui qui m'accompagnerait. - Ma yojimbo, Matsu Yatsume, t'aidera à quitter la ville sain et sauf, et t'escortera tant que tu le souhaiteras. - Je t'en remercie mille fois, Mitsurugi-san. Au crépuscule, Yatsume trouva le vieux senseï et s'inclina devant lui. la yojimbo du gouverneur avait pris sa résolution : elle ne trahirait pas. Elle savait qu'elle ne pourrait un jour venger son mari si elle comptait sur les actuels Bayushi inféodés au Gozoku. C'est ainsi que les deux anciens Scorpions partirent de la Cité du Levant. Ils croisèrent à la sortie le rônin qui servait Mitsurugi. Il était en nage : - Yatsume-san, j'ai couru à travers la ville pour te trouver à temps !... Sache que j'ai appris que des agents Daidoji rôdent dans les parages, et qu'ils ont l'intention d'enlever le vieil homme ! - Merci de nous prévenir, dit Yatsume. Elle savait qu'il y avait du Bayushi là-dessous. - Nous redoublerons de vigilance. Le rônin les accompagna. Et il ne s'était pas trompé : sur le chemin de l'est qui menait à la frontière des Phénix, le petit groupe fut assailli par quatre samuraï, qui exigèrent qu'on leur livre le senseï. Yatsume s'interposa, son yari en main, et dit qu'ils devraient lui passer sur le corps pour l'avoir ! Les Daidoji ne firent pas plus de politesse et attaquèrent. Yatsume en transperça un de sa lance ; le rônin fut blessé mais Sazen vint à son secours et frappa mortellement. Deux Grues s'écroulèrent, terrassés par l'attaque du Scorpion. Yatsume s'attaqua au dernier et lui entailla l'épaule. - Fuis donc, misérable, dit Sazen. Dis à ceux qui t'envoient que dix comme vous ne nous arrêteraient pas ! Le Daidoji n'eut d'autre choix que de tourner les talons, humilié. Le rônin rentra à la Cité, car il n'aurait été qu'un poids mort. Yatsume passa la frontière avec Sazen et marcha avec lui jusqu'à l'aube. On arrivait alors en vue de la Cité de l'Or Bleu : - C'est par là que Sasuke et les deux rônins ont pris la mer, dit Yatsume. - Je connais moi aussi quelques passeurs discrêts, dit le senseï. Je suis attendu à bord d'un navire par le clan du Loup. Juro et ses hommes ont trouvé une cachette sûre dans une île. - Que les vents vous soient favorables, senseï. - Je n'oublierai pas ce que toi et les autres avez fait pour moi, Yatsume-san. J'espère un jour pouvoir repayer ma dette envers vous. Les deux samuraï se saluèrent, puis Yatsume repartit à la Cité du Levant. Elle y arriva en fin de journée. Sazen avait pris la mer et manqua de peu de croiser Sasuke et la BEC. Le lendemain, Matsu Kokatsu arrivait à la Cité du Levant, en même temps que les émissaires Phénix réunis autour de Shiba Anzaï. Le duel eut lieu en milieu de journée, dans la cour du palais. ![]() Kokatsu s'assit à un bout de la cour. Une brise semblable à celles de l'été remuait les feuillages des grands arbres. Le général avait pris soin de se mettre à l'ombre, et deux serviteurs l'éventaient lentement. La journée était déjà très chaude, alors que le soleil n'avait pas encore passé le zénith. Kokatsu était particulièrement de mauvaise humeur, puisque quelle que soit l'issue du duel, le clan du Lion n'en sortirait pas grandi. Au mieux, pas diminué ! Les témoins des deux combattants se rencontrèrent pour se mettre d'accord sur les modalités de l'affrontement. Kokatsu n'avait salué que pour la forme le daymio de Shiba Anzaï, un de ces shugenja arrogants, pleins de leur savoir, tels que le général ne pouvait les supporter. Alors que les deux adversaires arrivaient dans la cour, Kokatsu murmura, mécontent, quelques mots à son aide de camp. Il se grattait nerveusement une dent, pressé qu'on en finisse. Mitsurugi avait passé la mâtinée à répéter ses mouvements et à prier. Le champion de Shiba Anzaï était un duelliste réputé, dont notre héros avait entendu parler quand il était encore dans son clan. Il y avait dans un coin de la cour le gunso Shiba Satoru. Isawa Nobuyoshi, en revanche, ne s'était pas présenté : il attendait l'issue du duel hors des murs de la Cité. Des serviteurs aidaient les deux adversaires pour attacher les manches de leurs kimonos. On voyait qu'ils suaient déjà abondamment. Maussade, Kokatsu observait : il sentait que ce serait sans grâce. L'essentiel était, pour lui, qu'il avait déjà scellé le sort de Mitsurugi et de ses compagnons. Les Phénix récupéreraient sous peu la Cité du Levant et il reviendrait aux Lions de s'en sortir en présentant le moins d'excuses possibles. Les amis de Mitsurugi se tenaient à quelques pas de Kokatsu, abrités sous un parasol tenu par un serviteur. Il y eut une petite brise qui consentit à descendre sur la cour. Les préparatifs étaient longs, très longs. Sasuke devait bénir le sable, faire une prière aux divinités du combat. Il se passa ainsi presque une heure, au ralenti, où l'on observait des rituels centenaires en s'efforçant d'ignorer la chaleur. Enfin, Sasuke fit signe que le duel pouvait avoir lieu. Ce fut un soulagement dans l'assistance. ![]() Mitsurugi et le champion Phénix se mirent l'un en face de l'autre et entreprirent de se concentrer. Là, le temps parut vraiment suspendu :plus personne n'osait respirer. Il était impossible de n'avoir pas la gorge serrée. Kokatsu se rongeait un ongle, agacé. Mitsurugi était nerveux. Il sentait qu'il n'était pas prêt : Sazen ne l'avait pas poussé assez loin, parce que son élève n'aurait pas pu suivre ! Malgré ses efforts, notre héros ne trouva pas en lui assez d'énergie. En face, son adversaire manqua aussi d'assurance : les deux hommes dégainèrent simultanément, mais esquivèrent chacun le coup de l'autre. Sasuke laissa tomber un chiffon rouge : c'était terminé. Aucun ne l'avait emporté. On sentit comme un dépit dans l'assistance. Les deux hommes n'y étaient pas allés franchement. Ils s'étaient préparés à éviter le coup de l'autre plutôt que de frapper vraiment. Ils se saluèrent et se retirèrent. - Les voilà bien avancés, maugréa Kokatsu. Il fit un signe à l'assistance, montrant qu'il approuvait l'issue du duel. En face, le daimyo de Shiba Anzaï en fit autant. On pouvait se séparer. Personne ne s'attarda, ni Kokatsu, ni les Phénix. Mitsurugi, frustré, rentra se laver et passa l'après-midi seul. L'ambiance dans le palais était comme vide. On traînait des pieds, on ne savait comment s'occuper. Nos héros préparèrent au ralenti leurs bagages, car ils savaient qu'ils étaient voués à partir, mais ils ignoraient où. Le lendemain, Mitsurugi se leva à l'aube et se rendit à la Cité des Apparences. Kokatsu le reçut rapidement, pressé d'en finir : - Comme je te l'avais dit, je t'ai trouvé une autre responsabilité ailleurs... Officiellement, cela sera une promotion, quoique personne ne s'y trompera. Tu partiras avec tes amis, tous ceux qui étaient à la bataille, y compris Maya. Vous devrez avoir quitté la ville sous deux jours. Bien compris ? - Oui, Kokatsu-sama !... Où allons-nous ? - Tu es nommé à partir d'aujourd'hui ambassadeur-adjoint auprès de la famille Hida ! Les Crabes ! Mitsurugi frissonna ; il savait ce que signifiaient ces postes d'ambassadeurs chez les Crabes : un poste en première ligne sur la Muraille ! - Bien, Kokatsu-sama. - Tu auras là-bas l'occasion de prouver ta valeur au combat, comme tu l'as déjà fait pour moi. Que les Ancêtres te protègent ! Notre héros s'inclina. Il sortit, secoué, et alla boire dans ses quartiers, où il se fit offrir à boire. En fin de journée, il rentra dans la Cité du Levant et annonça la nouvelle à ses amis. - Nous allons découvrir l'Outremonde de près ! - Bien, dit Sasuke, cela nous changera. Et je n'aurai pas à me retenir dans l'utilisation de mes pouvoirs ! - Je dirais même qu'ils ne seront pas de trop, dit Yojiro, qui savait ce que c'était que de combattre sur la Muraille ! Comme exigé, nos héros partirent le surlendemain en direction du sud, avec un minimum de bagages. Une fois encore, ils étaient les jouets du destin. Après avoir rejoint les Loups, puis les Lions, qu'adviendrait-il d'eux face aux hordes infinies des démons du Dieu Maudit ? Le chemin que les dieux avait tracé pour eux était décidément tortueux !
FIN
DE LA PREMIERE PARTIE ![]() 8e Episode : Au château de la honte - Darth Nico - 27-04-2009 CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE
2ème partie : La vallée de la honte<!--sizec--><!--/sizec--> ![]() L'air chaud du sud montait de la terre, grasse et humide. Il pleuvait sans discontinuer depuis trois jours, une tiède pluie de printemps. Les paysans travaillaient pesamment dans les rizières. Des buffles chassaient inlassablement les mouches qui venaient se coller à eux. Les bâtiments eux-mêmes étaient poisseux de chaleur mouillée. Yojiro et Mamoru connaissaient bien cette atmosphère des terres des Crabes, et les odeurs de la région, qui surgissaient de terre quand le sol était remué par la pluie. Nos héros avaient passé les terres marchandes de la famille Yasuki, après avoir traversé la Chaîne du Toit du Monde et les terres Bayushi. C'est sans entrain qu'ils se dirigeaient vers la pointe australe de l'Empire, où la chaleur pesante se muait en miasmes infernaux, à l'entrée de l'Outremonde. C'est le dixième jour de leur voyage qu'ils virent la muraille grise se dresser à l'horizon. Ils arrivèrent, par une après-midi orageuse, trempés de sueur et se présentèrent au palais de la petite ville où ils avaient été assignés. Ils arrivèrent à la caserne de la famille Hida, où de jeunes samuraï torses nus faisaient des parcours du combattant, accablés par la poussière et l'air gorgé d'eau, électrique. Le grondement du tonnerre éclatait régulièrement, encore lointain. - Qu'Osano-Wo fasse éclater sa colère pour de bon, gémit le soldat qui accompagnait nos héros. Tout le monde sait bien qu'une bonne engueulade vaut mieux que de garder ça sur le cœur... On regardait le ciel, inquiet, qui noircissait à chaque heure. Le sergent qui reçut nos héros était plein d'ennui : il jeta un œil paresseux aux papiers présentés par Mitsurugi, nullement impressionné. Appuyée sur sa table, la joue écrasée dans sa main, il prit une plume et signa le papier, puis bailla en le rangeant dans une armoire. - Vous irez vous présenter à la capitainerie de la muraille, au poste le plus proche, à la sortie de la ville. Vous serez affectés au régiment du capitaine Kaiu Koga. Bienvenue parmi nous et que les dieux vous protègent. Il était sincère mais sans entrain. Nos héros, surpris de cet accueil, mais sachant que le pire était à venir, allèrent se présenter à l'officier désigné. Un soldat qui montait la garde leur apprit que le capitaine Koga surveillait des réparations. Nos héros le trouvèrent au pied du Mur, occupé à diriger des équipes d'ingénieurs et des ouvriers. Torse nu lui aussi, il s'était noué un foulard sur la tête pour échapper aux coups du soleil qui perçait entre les gros nuages poivrés. - Hâtez-vous, bande de fainéants ! Qui m'a fichu des incapables comme vous ! Il râlait pour la forme et allait même de temps en temps donner des conseils amicaux aux ouvriers. Il buvait à la bouteille à grandes lampées quand Mitsurugi, martial, claqua des talons et le salua. - Par les entrailles de... Qu'est-ce que c'est, Lion-san ? - Matsu Mitsurugi, de la Cité du Levant ! Moi et mes hommes avons été affectés dans ton régiment. - Parfait, nous manquons justement de bras. Il reprit une gorgée et jeta un œil aux nouveaux arrivants. Il s'essuya la bouche et dit : - Vous savez porter des pierres et monter un mur au mortier de chaux ? - Pardon ? - Non, évidemment, chez les Lions, on n'a pas l'habitude de la maçonnerie... Vous allez apprendre sur le tas, mes gaillards, c'est comme cela que ça se fait chez nous ! Allez poser vos beaux habits dans la remise de la tour, et mettez-vous à la tâche ! Allons ! C'est ainsi que quelques minutes après, nos héros se retrouvaient dans la chaîne d'acheminement des pierres. Il fallait rouler les blocs sur des rondins de bois puis les hisser à la corde aux créneaux. Yojiro et Mamoru connaissaient déjà le travail mais les trois Lions furent surpris de se retrouver à faire le travail d'hommes de peine ! Kaiu Koga vit qu'ils manquaient d'entrain et leur cria : - Allons, mes gaillards ! Souvenez-vous que c'est grâce à cette Muraille que l'Empire tient debout ! Un défaut dans l'agencement des pierres, et demain, les onis peuvent aller faire un festin de vos familles !... Et surtout, souvenez-vous de l'essentiel : la muraille, c'est nous. Le reste, c'est juste de la brique... Quand vous aurez compris ça, vous saurez tout ! Nos héros peinèrent plus d'une heure avant que Koga n'annonce la fin du temps des équipes de jour. Les hommes se rhabillèrent et se précipitèrent à la caserne où de grandes tables avaient été dressées. Les serviteurs mangeaient en bout de table, mais pas dans un lieu séparé des samuraï. Bien sûr, cela choqua nos Lions, qui n'avaient pas l'habitude, même dans leurs anciens clans, de manger avec des gens du demi-peuple. Il y avait une joyeuse ambiance de fin de journée, ambiance réchauffée encore par l'orage qui ne voulait pas éclater et la bière, généreusement servie. Il y avait une centaine de samuraï sous le commandement de Koga. Celui-ci imposa le silence et fit brièvement les présentations de nos héros : c'est à dire qu'il signala qu'ils venaient de chez les Lions, mais les laissa se présenter eux-mêmes ! - Koga n'est pas le mauvais bougre, dit le voisin de Sasuke à ce dernier, mais vous aurez remarqué qu'il ne prend pas le temps de faire des manières. Il aime la discipline et le travail bien fait. - Cela se comprend, dit Sasuke. - Nous ne sommes pas à la cour des Kakita ici, vous aurez remarqué... ![]() L'orage éclata dans la soirée. Ce fut un déluge qui s'abattit d'un coup, accompagné de profondes secousses dans les nuages. Le ciel tremblait, de même que les animaux et les hommes les plus peureux. - Osano-Wo déménage ses meubles, disaient les Crabes. Un autre ajoutait : - Il avait une sacrée envie de pisser. Le lendemain soir, il pleuvait encore. Des murailles liquides tombaient sur les samuraï et le grondement continu de l'eau devenait abrutissant. - Vraiment une grosse envie, dit le samuraï de la veille. C'est ce soir-là que nos héros prirent leur première garde sur la Muraille. Le capitaine Kaiu Koga vint les visiter dans leur tour de garde. - On vous a assigné la protection d'une section du Mur, dit l'officier. Souvenez-vous que la moindre faille dans notre défense, et demain, des légions entières déferleront sur l'Empire. - Nous nous en souviendrons, affirma Mitsurugi. Un serviteur sortait des provisions : - On vous a apporté de quoi tenir cette nuit, dit Koga. Du pain, des légumes, et de la bière. - Je vais m'en occuper, dit Sasuke en s'emparant du panier, sur lequel la BEC lorgnait déjà. - Quel genre de bestioles pouvons-nous rencontrer ce soir ? demanda Mitsurugi. Koga regarda les étendues de l'Outremonde, attentif. La pluie devenait plus fine et les roulements d'orage s'éloignaient. - Des créatures, il y a pour tous les temps... Par ce temps-là, il peut y avoir des rampants. Si vous en voyez, il faudra brûler à la racine la mère... - J'en ai déjà entendu parler, dit Yojiro. - Alors c'est parfait, dit Koga en saluant ses samuraï. Il y eut de longues heures mornes, durant lesquelles on passa lentement, insensiblement, du jour mauvais et pluvieux à la nuit sans étoiles. Ce fut pendant le tour de garde de Mamoru qu'on entendit de l'agitation. La terre remuait devant la muraille, comme si des dizaines de taupes y creusaient ensemble des galeries. Mamoru sonna la cloche et nos héros furent aussitôt sur le pied de guerre. Le poste de guet voisin avait entendu et se préparait aussi au combat. La terre se bombaient de grosses taupinières et bouillonnait de plus en plus fort, comme une marmite de soupe épaisse. - Des rampants ? dit Mitsurugi. - Oui, dit Yojiro. La terre gonfla, gonfla et soudain, les créatures qui grouillaient en-dessous surgir d'un coup : d'ignobles grosses larves à carapaces avec de longues griffes, qui jaillirent ensemble et s'accrochèrent au mur. Il en arriva d'un coup des dizaines, tandis que de dix endroits jaillissaient d'infernales racines auxquelles étaient accrochés d'autres grappes de ces larves. Les racines poussaient à une allure démente. Les rampants arrivaient en haut. Sasuke passa la tête par les créneaux et, tel un dragon, leur cracha un énorme geyser de flammes, qui les rôtit. Les larves retombèrent, agitant leurs vilaines pattes au ciel. Il arrivait d'autres groupes, que nos héros reçurent sabres en mains. Plusieurs groupes avaient pris pied sur le chemin et furent emportés par les crachats de Sasuke. Notre shugenja n'était pas mécontent de montrer ses nouveaux pouvoirs à ses amis. Mitsurugi vit que c'était encore une occasion de se donner en spectacle... Maya écrasa plusieurs de ces bêtes immondes entre son poing et la Muraille, tandis que le yari virevoltant de Yatsume faisait un sort à nombre d'autres ennemis. Bientôt, l'assaut fut repoussé pour de bon. - Nous n'allons pas nous arrêter là ! cria Mitsurugi. C'était le signal de la contre-attaque. Mitsurugi voulait montrer l'exemple : il enjamba les créneaux et s'accrocha à l'échelle. Il entendit alors Yojiro crier avec enthousiasme "banzaï" et vit le rônin qui se jetait directement dans la boue, comme on saute dans son bain ! La BEC fut la première en bas, en première ligne contre les rampants. Le reste du groupe arrivait derrière. Mitsurugi monta aux côtés de la BEC et trancha dans les racines, pendant que Yatsume et Maya faisait le nettoyage autour. Sasuke se concentra, gêné par le temps pluvieux, et envoya sa spécialité : le quatuor de boules de feu crépitant ! Le feu prit aux racines où s'accrochaient les rampants et plusieurs cris monstrueux résonnèrent de sous-terre. Sasuke se retourna vers ses amis : - J'ai l'impression qu'on tient la reine ! Il ne croyait pas si bien dire : dans son dos, un énorme monticule était en formation, d'où jaillissaient des racines énormes et affûtées. Le sol se déroba sous les pieds de notre shugenja. Nos autres héros battirent en retrait et ne furent pas happés. Sasuke, voyant qu'il était entraîné par cette boue mouvante vers une gueule monstrueuse, envoya une autre attaque enflammée en plein sur la reine des rampants. En un hurlement final, la bête, ravagée par les flammes, plongea sous terre, et l'on vit la boue se fissurer, éclater sous la pression des flammes et de la fumée, et plusieurs départs de feu reprendre à la surface et dévorer les rampants. Maya s'approcha pour aider Sasuke à se tirer de son trou. Ce n'est que sept siècles plus tard que la réincarnation de Sasuke put rendre la pareille à la réincarnation de Maya... - Magnifique, dit Mitsurugi. Magnifique, c'était le mot. Épuisés, crottés, boueux, trempés, nos héros revinrent à la Muraille où les Crabes les accueillirent. On ouvrait la réserve spéciale et mettait déjà un tonneau en perce pour fêter cette victoire. Le lendemain matin, Kaiu Koga arrivait : - C'est ce qu'on appelle le baptême du feu mes gaillards, rigola-t-il. - Nous avons défendu notre poste, dit Mitsurugi en bombant le torse. - Allez, je vous accorde trois jours de permission ! Amusez-vous, c'est un ordre ! On reprit une tournée en l'honneur de la générosité de Koga-sama ! A suivre... ![]() 8e Episode : Au château de la honte - Gaeriel - 02-05-2009 Ca c'est clair... ![]() 8e Episode : Au château de la honte - sdm - 07-05-2009 Aux cours d'hiver Crabe, on fait des concours d'édification de mur c'est pas mal aussi ![]() 8e Episode : Au château de la honte - Gaeriel - 07-05-2009 Ca y est mamar tu es en congé pour commencer à poster à des heures si tardives ![]() 8e Episode : Au château de la honte - sdm - 07-05-2009 Ah ah, 4h de sommeil sont bien suffisants pour le samurai ![]() 8e Episode : Au château de la honte - baronpiero - 07-05-2009 Quote:Aux cours d'hiver Crabe, on fait des concours d'édification de mur c'est pas mal aussi Aux réceptions de l'ambassadeur crabe, on vous sert une muraille d'apéricubes. 8e Episode : Au château de la honte - Darth Nico - 08-05-2009 Et si tu la finis pas, tu as un gage ![]() ![]() |