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Allons au cinéma - Philou - 01-09-2006 A ma grande joie, j'ai battu le record de SDM: Je suis allé voir 28 films! J'ai enfin battu le record d'un certain SDM (24 films) Il faut dire que cette année a été fourni en bon film. Le meilleur film: Lord of war<!--sizec--><!--/sizec--> Un super film avec Nicolas Cage ayant pour thème le traffic d'arme. Film très intelligent et super script. La fin est très réussit. Second meilleur film: Le samouraï du crépuscule. Un excellent film de samouraï. Il est honteux que gros nico ne l'ai pas vu. Le plus mauvais film: Le parfum de la dame en noir. Une très mauvaise suite du mystère de la chambre jaune. Une nouveauté pour le nanard land? Autrement, j'ai vu: - Nausicaä de la vallée du vent, excellent dessin annimé de Hayao Miyazaki. - Rosario, prix du festival de cognac (policier). Il s'agit d'un film colombien racontant la vie d'une tueuse à gage. La fin est trop évidente. Mais le film aborde le thème des pauvres femmes colombiennes, de la violence, des ghettos.... - Miami Vice Film policier et adaptation d'une série que je n'ai jamais vu. C'est le second film avec Colin Farrell que je vois (cette année). Je n'ai pas aimé. L'image est mauvaise. L'histoire quelconque. il y a mieux dans le genre polar musclé. - La tourneuse de page Excellent film français, narrant la vengence d'une fille dont les rêves ont été brisés. Interprétation très bonne et l'histoire bien ficelé. - Pirate des caraïbe 2 Le début est long mais la fin pas mal. L'épisode est moins bon que le premier (qui avait crée la surprise). - Slevin Très bon film policier. Au début, on croit à l'histoire d'un loser. La fin est géniale: On ne s'y attend pas. - Les brigades du tigre Il s'agit d'une bonne adaptation de la série TV. La série TV (qui est très bien) repasse sur TMC. - Astérix et les vikings Une adaptation correcte de la BD, très supérieure au crétin Astérix chez les indiens. - Inside man Un bon polar - V pour Vandetta. Une bonne adaptation de la BD. Le film est très correct. Néanmoins, la BD de Alan Moore est meilleur (mais elle fait 272 pages). - Le monde de Narnia. Un bon film avec de très beau décors. Une bonne production disney. - Munich Un bon film sur le confli israelo-palestinien. Le film raconte l'histoire d'agent du Mossad traquant les terroriste des jeux de Munich. un bon Spielberg. - La véritable histoire du chaperon rouge. On sourit, mais c'est en dessous d'un Tex Avri. - la légende de Zorro. Ce film est en dessous du premier épisode (qui lui était- très bon). Il est moyen. - Les Noces funèbres Un Tim Burton. Le film est sympa et joli. - Paradise Now Un excellent film sur le confli Israelo-palestinien. Ce film raconte la vie d'un kamikaze. - appleseed Une assez bonne adaptation du manga. - Le nouveau monde Un film narrant la véritable vie de Pocahontas avec Colin Farrell et Christian Bale (Batman dans batman begins). Les décors sont beaux mais qu'est-ce que l'on s'emmerde. Christian Bale semble s'emmerder. Le role de Batman le passionne beaucoup plus. -Wallace et Gromit le mystère du lapin-garou Excellent film en pâte à modeler. - Superman return Le superman 2006 est bon. Il est largemen aux dessus des deux navets uperman 1 et 4. Il est en dessous des très bon épisodes 2 et 3. - Mon non est Tsotsi Un film interressant narrant la vie d'un voyou qui trouve un enfant. - Dans la peau de Jacques chirac. Un film interressant mais on apprend rien de nouveau. Excellente BO. - Bleu d'enfer Un nanar histoire de vider le cerveau. - Le Vent se lève Un très bon film avec Cillian Murphy (qui joue l'épouventail dans batman begin). L'action se passe en 1920. Le film evoque le problème de l'Irlande. - Trois enterrements Un film de et avec Tommy Lee Jones. Un cow-boy essaie d'offrir à un ami assassiné par accident l'enterrement qu'il souhaitait. L'année prochaine (année 2006/2007): Hum, l'année semble pauvre. Le nouveau James Bond, casino Royale est attendu. Sera-t-on proche de l'excellent roman? Indigène est lui aussi attendu. Nous avons aussi le nouveau Nolan avec The Prestige, avec Christian Bale. Vais-je battre le reccord du Laurent Marchand? Allons au cinéma - sdm - 01-09-2006 Et biens voilà une impressionnante revue ![]() Mais bon sang tu as été voir de ces bouses ![]() ![]() Allons au cinéma - Darth Nico - 05-01-2007 1910 Max reprend sa liberté (1912, de et avec Max Linder). Max Linder était l'un des plus grands acteurs burlesques du muet. Devenu une vedette en France, puis à Hollywood, il a inspiré le personnage de Charlot, et a été largement oublié par la suite. Le personnage de Max, dandy, séducteur, noceur, est le héros de très nombreux courts-métrages de Linder. Dans Max reprend sa liberté, notre jeune époux se dispute avec Madame. Celle-ci va pleurer chez sa mère. Pendant ce temps, Max va tenter de s'occuper des corvées ménagères... Dans Max, professeur de tango, notre héros a fait la nouba toute la nuit dans un cabaret de Berlin. Il s'y réveille le matin, pas très frais... Il se souvient qu'il a rendez-vous pour donner son cours de tango à une très bonne famille... Beaux plans du héros traversant la ville au petit matin. 1920 Das Cabinet des Dr. Caligari (1920) : L'histoire d'un bateleur de foire, Caligari, qui montre dans son cabinet un somnanbule endormi depuis 23 ans, Césare. Quand Caligari le réveille, Césare est capable de voir l'avenir. Il prédit à un jeune homme qu'il mourra à l'aube... et la prédiction se réalise. Bientôt, un autre crime suit... Sans doute le premier film fantastique de l'histoire du cinéma, et le premier avec un "twist ending". Des décors torturés magnifiques : le modèle même de l'expressionnisme allemand. Un chef-d'oeuvre. The Unknown (1927, de Tod Browning, avec Lon Chaney). Le réalisateur, plus connu pour Freaks, a tourné plusieurs fois avec le grand Lon Chaney, un des grands acteurs du muet, qui fabriquait lui-même ses déguisements et s'était spécialisé dans les rôles criminels, grotesques, inquiétants. Dans ce film (appelé "l'inconnu" car on n'a pas retrouvé le titre), Chaney interprète Alonzo, un gitan sans bras qui travaille dans un cirque. Il tombe amoureux de la fille du patron, Nanon, alors que celle-ci aime Malabar, l'homme fort. Le cruel Alonzo ne le supporte pas et, avec l'aide du nain Cojo, va tout faire pour détruire le couple. Un bon film. Même sans les mains, Chaney sait camper un personnage sombre et maléfique. The Circus (1928, de et avec Charles Chaplin). Déprime au cirque : les numéros sont éculés, les clowns sont tristes, monsieur Loyal tourne en bourrique, le public siffle... L'arrivée impromptue de Charlot, poursuivi par la police, va bouleverser le spectacle... Un des derniers films muets. Démonstration permanente de virtuosité, de la poursuite sur place dans le labyrinthe de miroirs, au numéro final de funambule. Chaplin revisite le cirque et son propre art comique, dans un feu d'artifice de gags et de numéros époustouflants : il met à nu cet univers, ne laissant à la fin, du cirque, qu'un vagabond solitaire, au milieu d'un cercle dans le sable. 1930 Mr Smith Goes to Washington (1939, de Frank Capra, avec James Stewart, Jean Arthur, Claude Rains). Un jeune chef scout se retrouve promu sénateur. Idéaliste et naïf, il va vite découvrir l'ampleur de la corruption qui règne à Washington... Un grand film sur les valeurs fondatrices des Etats-Unis : le propos est manichéen, mais derrière l'optimisme du message, apparaît une vision très noire de la politique. De grands acteurs : mention spéciale à Claude Rains (le gendarme dans Casablanca), en vieux sénateur corrompu, et à l'interprète du président du Sénat. 1940 Citizen Kane (1941, d’Orson Welles, avec Orson Welles, Joseph Cotten). Sur son lit de mort, le milliardaire Charles Foster Kane expire en prononçant un dernier mot : « Rosebud ». Afin de découvrir ce qui se cache derrière ce nom mystérieux, un journaliste interroge tour à tour ceux qui ont connu de près le magnat des affaires. « Mes pareils à deux fois ne se font pas connaître / Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître », pourrait dire Orson Welles avec le Cid. Le jeune génie de vingt-six ans s’impose d’un coup comme un réalisateur inégalable autant que comme un acteur d’exception. La composition de son personnage est époustouflante : Welles joue Kane de vingt-cinq à soixante-dix ans, en nous montrant tous ses visages aux différentes époques de la vie –notamment lors de la magnifique séquence du déjeuner avec sa femme, qui en quelques plans nous fait parcourir vingt ans de la vie du couple. De fait, Kane est le double parfait du réalisateur : génie dans son domaine, animé d’ambitions pharaoniques, il cherche à bouleverser la vie de ses contemporains. Le palais de Xanadu est le décor somptueux et démesuré où s’entassent mille trésors de toutes les époques et de tous les mondes, à l’image du cinéma de Welles, capable d’intégrer en lui tous les genres (drame, comédie, tragédie…) et tous les arts (cinéma, roman, danse, magie, peinture…). Chaque scène est faite comme un court-métrage expérimental, où Welles tente quelque chose d’inédit. Welles fait éclater les limites du cinéma en systématisant l’utilisation de la profondeur de champ : grâce à plusieurs truquages, il peut faire la mise au point simultanément sur tous les plans de l’image. Les personnages s’enfoncent dans la profondeur de la pièce, ou bien différentes scènes se déroulent simultanément sur un seul plan. Le cinéma tend alors vers la troisième dimension. Avec ce film, Welles enchantait pour la première fois le spectateur avec une virtuosité qui ne lui ferait jamais défaut, grand illusionniste et maître d’œuvre d’un cinéma élevé au rang d’art total. This Gun for Hire (1942) : Un tueur est embauché par le cadre d'une industrie chimique pour tuer un homme et récupérer une formule chimique. Il s'aperçoit qu'il a été payé en billets marqués et signalés à la police. Il se lance alors à la poursuite de celui qui l'a employé. Un très bon film noir. La nouveauté de ce film est de présenter un tueur qui n'a pas une bobine de fripouille, mais qui ressemble à un type ordinaire. To Be or Not to Be (1942, de Ernst Lubitsch). Une troupe de comédiens de Varsovie se retrouve engagée dans la lutte contre l'occupant nazie : ils vont chercher à démasquer un agent double venu de Londres. Le film commence comme une comédie satirique puis vire peu à peu à l'espionnage. Très intéressant mélange, où le suspens n'empêche pas le rire : le recours au monde du théâtre permet des jeux sur l'illusion et les doubles, avec des chassé-croisés et des quiproquos dignes de Shakespeare. Lubitsch tourne en dérision les nazis et, derrière l'ambiance de grosse farce, laisse deviner l'inhumanité monstrueuse des officiers, qui plaisantent sur leurs exactions comme s'ils parlaient du temps qu'il fait. L'ensemble constitue un tour de force, d'autant que ce film a été tourné au début de la guerre. Double Indemnity (1944, de Billy Wilder, avec Fred MacMurray, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson). Un assureur sonne à la porte d'une belle villa californienne et tombe sur une femme fatale blonde. Elle le convainc bientôt de l'aider à tuer son mari en déguisant cela en accident, de façon à toucher le pactole de la part de l'assurance... S'il ne devait rester qu'un film noir, ce serait celui-là : c'est la quintessence du genre, avec les amants maudits, pris dans leur passion criminelle. "Soudain, je n'entendis plus le bruit de mes propres pas. C'était la marche d'un homme mort..." Phantom Lady (1944, de Robert Siodmak). New-York, 20 heures : un homme, seul dans un bar, a deux places pour un spectacle à Broadway. Il propose à sa voisine de l’inviter. Celle-ci finit par accepter, à condition qu’ils ne se revoient pas après. Quand l’homme rentre chez lui, la police l’attend : sa femme a été étranglée. Tout l’accuse. Et quand il tente de retrouver la femme inconnue, la seule à pouvoir le disculper, aucun témoin ne se souvient de l’avoir vue avec lui… Intrigue prenante, photographie soignée, très bons acteurs, un film noir par un des maîtres du genre. Scarlet Street (1945, de Fritz Lang, avec Edward G. Robinson) : Un petit employé de banque, peintre amateur, est victime d'une jeune femme dont il est tombé amoureux et de l'amant de celle-ci. Un très bon film, très noir comme toujours avec Fritz Lang. The Killers (1946, de Robert Siodmak, avec Burt Lancaster (son 1er rôle) et Ava Gardner). Deux tueurs retrouvent et abattent un boxeur suédois, qui n'oppose aucune résistance. Le détective de l'assurance du Suédois mène l'enquête et découvre que le boxeur était avec une femme belle et dangereuse... Un petit classique noir. The Stranger (1946, d'Orson Welles, avec Orson Welles, Edward G. Robinson, Loretta Young). Un membre de la commission des crimes de guerre nazis part sur la trace d'un responsable de la solution finale. Celui-ci a refait sa vie sous l'identité d'un paisible professeur d'une petite ville du Connecticut. Celui de ses films qu'Orson Welles aimait le moins. On sent qu'il n'en n'a pas eu la maîtrise totale, comme pour Citizen Kane ou son Falstaff. Mais un petit Welles suffit quand même à faire un très bon film : dans le carcan du scénario d'un autre, il parvient à recréer son univers, avec ses plongées et contre-plongées, ses jeux d'ombres et de lumières et ses personnages intenses. Out of the Past (1947, de Jacques Tourneur). Vous prenez Robert Mitchum en ancien détective privé qui essaye de se ranger ; vous prenez un homme d'affaire élégant et véreux (Kirk Douglas) ; vous ajoutez sa maîtresse, femme fatale, partie avec 40.000$ ; vous ajoutez que le héros est rattrapé par un passé qu'il voulait oublier ; vous liez tout ça avec un chantage sur un meurtre, et vous aurez compris qu'on a ici affaire à un film noir, et à un modèle du genre. Sorry, Wrong Number (1948, avec Barbara Stanwyck, Burt Lancaster). Une femme attend son mari depuis des heures, seule au lit dans sa grande maison. Elle veut l'appeler, l'opératrice fait une erreur. La femme surprend alors la conversation de deux hommes qui prévoient d'assassiner une femme dans la soirée. Choquée, elle cherche à prévenir la police, et à savoir ce que fait son mari. Excellent suspens : récit construit sur des aller-retour dans le temps, avec jusqu'à 3 flash-backs les uns dans les autres. Jour de fête (1949, de et avec Jacques Tati). C'est jour de fête au village. Le brave facteur François va aider à la préparation et provoquer aussitôt quelques incidents... Dans la tente d'un forain, il voit un film sur les méthodes des postmen Américains, qui livrent le courrier en hélicoptère. L'idée va lui monter à la tête : lui aussi peut faire sa tournée à l'Américaine ! Pour cela, il va falloir pédaler plus vite et rationaliser chaque mouvement. - Comment y font donc pour livrer le courrier dans les gratte-ciel ? - Ben mon vieux, ils leur mettent une hélice dans le dos ! Comédie burlesque qui est aussi le portrait d'un petit village d'après-guerre, ainsi qu'une mise en scène de l'arrivée de la modernité dans la France traditionnelle. La mésaventure du facteur est pour Tati une manière de montrer comment la technologie, quand elle s'impose brutalement, peut monter à la tête des gens et faire d'eux des machines. The Third Man (1949, de Carol Reed, avec Orson Welles). Dans le Vienne d’après-guerre, tout le monde vit du marché noir. Holly Martins, écrivain de romans populaires, arrive pour retrouver son ami Harry Lime. Mais il ne pourra qu’assister à son enterrement : Harry a été tué dans un accident de voiture. Rapidement, l’écrivain comprend que son ami était impliqué dans de sombres trafics et que sa mort n’est peut-être pas accidentelle… Chaque plan est magnifique, chaque séquence est un vrai bonheur. Dans un Vienne tout en ombres et lumières expressionnistes, avec les architectures baroques, les rues, les ruines, les jeux de miroirs et de perspectives, les plongées et contre-plongées, qui expriment les tourments des personnages et leur noirceur, un chef d’œuvre de bout en bout. Criss Cross (1949, de Robert Siodmak, avec Burt Lancaster). Steve Thompson fait une première erreur, celle de retrouver son ex-femme, qui s'est mise avec un gangster. Celui-ci propose à l'ex-mari de l'aider pour un braquage. Thompson commet alors une seconde erreur : il accepte... Film de suspens, film noir et drame romantique. Décidément, les femmes seront toujours fatales... 1950 Where the Sidewalk ends (1950, d’Otto Preminger). Mark Dixon est un inspecteur de police compétent, mais violent. Les plaintes se multiplient contre lui. Une enquête sur un meurtre le conduit à interroger un suspect avec la manière forte. Accidentellement, il le tue… Il décide de faire disparaître le corps et, pour éviter que lui ou un innocent soient accusés, il veut mettre cette mort sur le dos d’un truand qu’il poursuit depuis longtemps... Sur ce thème classique de la proximité entre flics et voyous, une perle de film noir, avec un héros tantôt séduisant, tantôt inquiétant. Les scènes sont presque toute dans des intérieurs resserrés, avec des vues par la fenêtre sur une métropole écrasante, tout en ombre et en fumée. The Asphalt Jungle (1950, de John Huston, avec Sterling Hayden). Un braquage mis au point par un génie du cambriolage finit par tourner mal pour tous les complices. Du très bon film noir : une photographie parfaite, de très bons acteurs. Presque pas de musique de tout le film, un rythme apparemment jamais haletant, ce qui contribue, contre toute attente, à une ambiance prenante, qui colle aux personnages. A noter un second rôle pour la jeune Marilyn Monroe. Topaze (1950, de Marcel Pagnol, avec Fernandel). Un professeur de primaire, incarnation de la vertu et de l'honnêteté du fonctionnaire de la IIIe République, est victime d'un malentendu et renvoyé de la pension où il enseigne. Il est repéré par un politicien et homme d'affaires véreux, qui compte se servir de lui comme prête-nom pour ses magouilles. Le petit professeur, qui enseignait que "bien mal acquis ne profite jamais" s'aperçoit qu'il commence à tremper dans des affaires crapuleuses. Une comédie cynique et immorale jusqu'au bout, très drôle, sur la vertu impuissante face à la corruption. Sunset Boulevard (1950, de Billy Wilder, avec Eric von Stroheim, Glorian Swanson). Pour échapper aux inspecteurs de la police d'assurance de sa voiture, un scénariste minable de Hollywood trouve refuge dans une vieille demeure. Elle est habitée en fait par une vieille actrice du muet, tombée dans l'oubli mais persuadée qu'un come-back triomphant avec Cecil B. de Mille l'attend pour bientôt. Le scénariste se voit proposer d'écrire l'histoire de ce grand film dont elle rêve. A moitié folle, elle finit par en faire son gigolo et ne tolère plus qu'il quitte sa maison. Un chef d'œuvre du film noir, avec en trame de fond les drames causés par le passage du cinéma muet au parlant. The Enforcer (1951, de Bretaigne Windust, avec Humphrey Bogart). Un procureur tenait enfin le témoin qui allait faire tomber un gros bonnet. Mais l'homme se suicide la nuit avant d'aller au tribunal. Le procureur a le reste de la nuit pour reprendre de fond en comble le dossier et trouver un autre témoin capital... Inspiré du procès d'une agence de tueurs surnommée Murder Inc. par la presse, un très bon film policier. Le chef a un peu la tête de Lee Van Cleef, avec le même air sadique ; quand au second parmi les tueurs, il a sans aucun doute inspiré de Niro pour ses rôles chez Scorcese : même allure, même démarche, mimiques et accent rital. Ace in the Hole (1951, de Billy Wilder, avec Kirk Douglas). Au Nouveau Mexique, un journaliste qui a raté sa carrière sur la côte est attend de prendre sa revanche. Le jour où un homme se retrouve coincé dans une grotte, il décide de monter l'affaire en épingle et de couvrir l'évènement en exclusivité. Le plan délirant du héros réussit au-delà de ses espérances et vire au grand-guignol. Kirk Douglas est magnifique en journaliste ambitieux, aigri et cynique. Satire des médias et des engouements collectifs, un très bon drame de Billy Wilder. Singin' in the Rain (1952, de Gene Kelly, avec Gene Kelly, Donald O'Connor, Debbie Reynolds, Jean Hagen, Cyd Charisse). Nous sommes à l'âge d'or du muet. A l'écran, ils sont le couple vedette d'Hollywood, mais à la ville, ils se détestent. Quand le parlant arrive, lui peut s'adapter grâce à des cours de diction, mais elle, avec son horrible petite voix, devient la risée du public. Le producteur décide de prendre une autre actrice pour la doubler. Quand Hollywood filme Hollywood, nous partons dans les coulisses, qui sont encore des décors. Des numéros spectaculaires de danses et de chants. Une magnifique comédie, virtuose de bout en bout, sur le monde magique et impitoyable du cinéma. Pour l'anecdote : j'ai lu que l'actrice qui, dans le film, joue celle qui double l'héroïne, était en réalité elle-même doublée... par l'actrice qui joue l'héroïne, qui avait en fait une très belle voix ![]() High Noon (1952, de Fred Zinnemann, avec Gary Cooper, Grace Kelly, Lon Chaney Jr., Lee Van Cleef). Le shérif Kane vient de se marier et s'apprête à rendre son étoile. Il apprend alors qu'un tueur, qu'il avait envoyé à la potence, a été libéré et revient se venger. Kane n'a qu'une heure pour trouver quelques assistants prêts à faire face au tueur et ses complices. Il comprend peu à peu que personne ne va le suivre... Un western qui ressemble plus à un drame et un film de suspens. Le film se déroule presque en temps réel, durant la fin de matinée, entre le mariage et le moment où le train sifflera trois fois... Un premier rôle, muet, pour Lee Van Cleef, qui a déjà une belle tête de tueur. Lon Chaney Jr. est très bon en vieil homme blasé. On voit plusieurs éléments qui ont pu inspirer Sergio Leone : trois hommes attendent un train, des trognes de méchants en gros plan... Une grande oeuvre, qu'on pourrait presque qualifier d'anti-western. John Wayne trouva le film "un-American" : un shérif ne peut pas mettre en danger des civils, et les membres d'un petit village frontalier n'auraient pu, de toute façon, se comporter en lâches. Il y voyait de plus une mise en scène déguisée de la lutte contre le mccarthysme. Il répliqua avec Rio Bravo. Madame de... (1953, de Max Ophüls, avec Danielle Darrieux, Charles Boyer, Vittorio Da Sica). Madame de... est une comtesse frivole, qui n'a d'yeux que pour ses bijoux. Endettée, elle se décide à vendre une paire de boucles d'oreilles en diamant, sans le dire à son mari. A l'opéra, elle fait semblant de les avoir perdues. Comme la presse parle d'un vol, le bijoutier révèle la vérité au mari, un aristocratique général. Celui-ci rachète les boucles et les offre à sa maîtresse, qui part à Constantinople et les vend dans un casino. Par un concours de circonstances, un bel ambassadeur italien, Donatti, rachète ces boucles et peu après, tombe amoureux de Madame de... Décors somptueux, escaliers tortueux, tourbillons des bals : dans le décor trop beau de l'aristocratie des officiers et diplomates, Ophüls montre la cruauté des rapports entre individus. La politesse raffinée apparaît comme une forme codifiée d'affrontement, un duel de mots et d'attitude. Le ton glisse insensiblement de la comédie au drame, à mesure que Madame de... , par ses mensonges, révèle la vacuité de son existence. L'héroïne ne conçoit l'amour que comme une passion folle, tandis que son mari se serait contenté d'une camaraderie franche et polie. Tous deux, au fond, passent à côté de l'amour et en affrontent les conséquences tragiques. Une réalisation touchée par la grâce et d'excellents acteurs. Les vacances de M. Hulot (1953, de et avec Jacques Tati). Monsieur Hulot, sympathique mais étourdi personnage, passe quelques jours de vacances dans un hôtel de bord de mer. Sa maladresse va provoquer divers petits incidents... Le film suit ces vacanciers pendant une semaine, proposant une suite de saynètes amusantes, avec une fraîcheur et une légèreté intacts. M. Hulot est le plus vivant parmi ces gens qui ont du mal à se décrisper pendant leurs congés. Lunaire hurluberlu, sorte de père spirituel de Tintin et Gaston Lagaffe, il est plus une silhouette qu'un personnage, un souffle de fantaisie qui fait dérailler les mécaniques trop bien huilées de la vie sociale. Remarqué de quelques vacanciers, M.Hulot est bien vite oublié lorsque vient le temps de faire les valises. Derrière le rire affleure la mélancolie face au conformisme de la vie sociale. Un film d'une poésie unique en son genre. On The Waterfront (1954, d'Elia Kazan, avec Marlon Brando, Karl Malden, Lee J. Cobb). Ancien boxeur, Terry Malloy travaille maintenant comme docker, sur les quais du New-Jersey tenus par la puissante mafia de Johnny Friendly. Témoins de plusieurs meurtres, Terry se retrouve pris entre sa fidélité aux dockers et l'obligation de dénoncer ces crimes... Histoire inspirée d'une série de reportages de l'époque. Beaux plans des quais brumeux, avec l'Empire State Building de l'autre côté du fleuve ; l'ambiance épaisse des cafés du port, des cales de navires, des ruelles sordides ; les toits où l'on peut enfin respirer. Lee J. Cobb est toujours très bon ; le personnage simple et paisible de Marlon Brando prend à la fin des allures de Christ des dockers. Rear Window (1954, d'Alfred Hitchcock, avec James Stewart, Grace Kelly). Un photographe victime d'un accident, se retrouve une jambe dans le plâtre. Pour passer le temps, il observe les voisins depuis sa fenêtre, qui donne sur la cour intérieure de l'immeuble. Un soir, il surprend un étrange va-et-vient de son voisin : il le soupçonne vite d'avoir tué sa femme. Il va mener l'enquête depuis chez lui... Hitchcock nous entraîne dans son voyeurisme obsédant, filmant les appartements comme autant de petites scènes de théâtre. A la chaleur accablante de l'été new-yorkais, le réalisateur ajoute les couleurs saturées et une épaisse atmosphère sonore, entre les bruits de la circulation et la musique du voisinage. Excellent James Stewart, merveilleuse Grace Kelly. Un classique dont on ne se lasse pas. The Big Combo (1955) : Film noir. - I will arrest you. - On what charge ? - Murder. Mine, if necessary. - Don't push me too hard... - It is my sworn duty to push you too hard. Avec, en homme de main, le jeune Lee Van Cleef, sans moustache, à qui les éclairages donnent une tête diabolique. The Seven Year Itch (1955, de Billy Wilder, avec Tom Sewell, Marilyn Monroe). Sherman envoie sa femme et ses enfants en camp d'été. Il se retrouve seul chez lui et découvre qu'il a une pulpeuse et naïve voisine, qui aime les courants d'air provoqués par le métro à travers les grilles d'aération... Le héros voit peu à peu la réalité et ses fantasmes s'entremêler, dans un flirt qui à l'époque était un défi à la censure. Malheureusement, la réalisation de B. Wilder a été plus inspirée. L'acteur principal n'a guère de charisme et l'histoire est finalement assez maigre (un New-Yorkais en proie au démon de midi). Malgré des moments amusants, une petite déception. Du rififi chez les hommes (1955, de Jules Dassin, avec Jean Servais, Carl Möhner, Jules Dassin). Tony le Stéphanois sort de cinq ans de « cabane ». Il retrouve Mado, qui s’est remise avec un autre, et accepte de faire un gros coup dans une bijouterie, avec Joe, Mario et César le Milanais, un expert du perçage de coffres. L’histoire et le style ressemblent de près à The Asphalt Jungle de John Huston : suivre de près une bande complices montant le coup apparemment parfait. Dassin reprend l’idée du casse filmé sans musique et sans parole, mais l’améliore et en fait une séquence d’une demi-heure où tout est minutieusement décrit. Les acteurs sont très bien, l’ambiance sonore et les images soignées au poil. C’est un style à l’Américaine avec des personnages de truands parisiens, dont l’épaisseur humaine n’est pas oubliée. Du caviar de film noir ! The Killing (1956, de Stanley Kubrick). Un des premiers Kubrick. Une bande organise minutieusement le braquage de la caisse des paris d'un hippodrome, le jour d'une importante course. La femme d'un des bandits, avide d'argent, aigrie de sa petite ville banale, met son amant au courant, pour qu'il s'empare de l'argent après le braquage. Une partie de la narration est non-linéaire, avec plusieurs fois la même scène vue de divers points de vue et des retour en arrière, ce qui en fait un ancêtre de Pulp Fiction. Witness for the Prosecution (1957, de Billy Wilder, avec Tyrone Power, Marlene Dietrich, Charles Laughton, Elsa Lanchester). A Londres, un homme est accusé d'avoir tué une vieille dame, dont on peut penser qu'il espérait de l'argent. Le ténor du barreau qui assure la défense pourra t-il compter sur le témoignage de la mystérieuse femme de l'accusé ?... Très bon film de procès : l'humour cynique d'Agatha Christie trouve parfaitement à s'exprimer grâce au réalisateur. De bons retournements de situation et de très bons acteurs. Party Girl (1958, de Nicholas Ray, Robert Taylor, Cyd Charisse, Lee J. Cobb). Thomas Farrell est un brillant et cynique avocat, au service de la mafia. Le jour où il décide d’arrêter de travailler pour eux, et de partir avec la danseuse qu’il aime, il comprend qu’il ne va pas pouvoir quitter si facilement ses clients… Bon film, avec plusieurs très bons d’acteurs, qui jouent des personnages tiraillés entre la grandeur et la vulgarité. Mon oncle (1958, de et avec Jacques Tati). M. Hulot quitte son petit village pour rendre visite à sa soeur, qui vit avec son mari dans une grande maison ultra-moderne. Il va provoquer divers incidents, qui ne sont rien comparé aux gaffes qu'il commet le jour où le mari lui trouve un poste dans son entreprise... Satiriste drôle, léger et profond de la modernité, Tati décrit la déshumanisation et la tristesse d'un monde trop fonctionnel. Le film fourmille de trouvailles du premier au dernier plan. Encore un film dans ces sommets que Tati n'a jamais quittés. Touch of Evil (1958, d'Orson Welles, avec Orson Welles, Janet Leigh, Charlton Heston, Marlène Dietrich) : A la frontière mexicaine, un riche citoyen américain est tué dans l'explosion de sa voiture. Vargas, le chef mexicain du bureau des narcotiques (Heston) est confronté à un énorme policier américain (Welles) qui est prêt à tout pour trouver le coupable, y compris fabriquer les preuves. Pendant ce temps, la femme de Vargas est menacée par la bande d'un baron de la drogue mexicain. Le sommet du film-noir : Orson Welles est énorme, à tous les sens du terme. The Lineup (1958, de Don Siegel, avec Eli Wallach). Un réseau de trafiquants dissimulent héroïne et cocaïne dans des souvenirs achetés par les touristes en Asie. Ils volent ensuite les objets à la descente du bateau à San Francisco. La police se lance sur la piste des gangsters alors que ceux-ci doivent récupérer d'urgence la marchandise qui vient d'arriver... Le jeune Eli Wallach en tueur psychopathe. Poursuites dans les rues en pente de la ville au pont d'or. Un bon film de gangsters, sorte d'ancêtre de Bullitt et l'Inspecteur Harry. Anatomy of a Murder (1959, d’Otto Preminger, avec James Stewart, Ben Gazzara, Lee Remick, George C. Scott ; musique de Duke Ellington). Un officier de l’armée est accusé d’avoir tué l’homme qui a violé sa femme. Il fait appel à un avocat sur le retour. Celui-ci se rend rapidement compte que la version de son client n’est pas du tout certaine, pas plus que le témoignage de sa femme. Il va pourtant accepter cette affaire… Grand film de procès, drôle, cinglant, cru, sans messages grandiloquents ni tirades édifiantes sur la justice. L’histoire se concentre d’abord sur l’enquête préalable, puis sur la confrontation des deux avocats, et la manière dont chacun va essayer d’influencer les différents témoins. En arrière-plan, la vie et la justice ordinaires d’une petite ville des Etats-Unis, et l’incertitude lancinante quant aux motivations des hommes. Some Like It Hot (1959, de Billy Wilder, avec Tony Curtis, Jack Lemmon, Marilyn Monroe). Chicago pendant la prohibition : deux musicians de jazz sont témoins d’un règlement de comptes entre « amateurs d’opéra italien ». Ils s’enfuient en Floride et se travestissent pour intégrer un orchestre de femmes. Parmi celles-ci, la pauvre et adorable Sugar Kane, qui chante « I want to be kissed by you, just you… » Selon certains, la meilleure comédie de l’histoire du cinéma. Deux heures de bonheur, sans un seul temps mort, avec les acteurs principaux au sommet de leur art. Aussi drôle qu’Assurance sur la mort est noir : Billy Wilder rit de tout et de tout le monde et enchaîne les scènes et répliques hilarantes. 1960 The Apartment (1960, de Billy Wilder, avec Jack Lemmon, Shirley McLaine, Fred MacMurray). Un employé d'une grosse compagnie d'assurance new-yorkaise prête son appartement à ses supérieurs pour leurs rendez-vous galants. Mais le jour où il tombe amoureux de la lifitère, qui est déjà la maîtresse d'un des directeurs de la boîte, les ennuis commencent. Billy Wilder nous fait passer insensiblement de la comédie au drame, frôle la tragédie et le film de société. Grand jeu d'acteur de Lemmon, MacMurray très bon en manipulateur élégant. Grand film sur toute la ligne. Tintin et le mystère de la Toison d'Or (1961, de Jean-Jacques Vierne, avec Jean-Pierre Talbot, George Wilson). Le capitaine Haddock hérite d'un navire ayant appartenu à un ami Turc. Hélas, le bateau en question n'est qu'un vieux rafiot. Mais des gens semblent prêts à payer très cher pour le racheter... Les acteurs principaux, choisis pour leur ressemblance avec les personnages, sont dans l'ensemble mauvais, surtout l'acteur qui joue Haddock (il en fait des tonnes). Tintin n'est pas si mal. Le côté lisse et irréaliste du film n'est pas sans coller au style de la BD. L'ensemble a tout de même mal vieilli. Paris Blues (1961, de Martin Ritt, avec Sidney Poitier, Paul Newman, Louis Armstrong). Un casting de rêve pour un très bon film. A Paris, deux musiciens de jazz américains rencontrent un couple d'Américaines en vacances. Chacun tombe amoureux de l'une d'elle. Elles veulent les convaincre de revenir au pays. Mais préféreront-ils leurs USA d'origine à leur carrière à Paris ? Paul Newman et Sidney Poitier rivalisent de charisme et de virilité ; de très beaux décors et des vues de Paris, une histoire romantique, le jazz d'après-guerre, tout cela confère un charme fou à ce film. Et deux guest-stars appearances, Louis Armstrong en vedette américaine et un premier rôle pour Serge Reggiani, en guitariste manouche drogué. To Kill a Mockingbird (1962, de Robert Mulligan, avec Gregory Peck). Une petite ville du sud des Etats-Unis dans les années 30. L'avocat Atticus Finch accepte de défendre un Noir accusé de viol sur la fille d'un paysan. L'histoire est vue par les yeux de ses deux enfants. Ceux-ci vont découvrir la méchanceté et la saleté de certaines personnes. Film de procès, roman d'apprentissage, chronique de la vie rurale : très beau film, un rôle exceptionnel pour Peck. Le premier rôle de Robert Duvall. The Trial (1962, d'Orson Welles, avec Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Orson Welles, Romy Schneider, Michael Lonsdale). Joseph K., anonyme employé de bureau, voit la police entrer chez lui le matin et lui signifier son arrestation, sans lui dire ni qui l'accuse ni de quoi. Il se trouve entraîné dans une confrontation absurde avec la justice. L'histoire apparaît vite erratique, dénuée de sens. Mais il faut s'y laisser prendre comme dans un cauchemar qui suit sa propre logique : le héros découvre peu à peu toute l'ignoble machine judiciaire, indifférente aux gens qu'elle accuse. Architecture écrasante, entre les antiques palais surchargés de décorations et les immeubles de bureaux ultramodernes : la mise en scène magnifie cette quête désespérée de vérité et de dignité. Un film éblouissant. La jetée (1962, de Chris Marker). A l'aéroport d'Orly, un enfant voit un homme se précipiter vers une femme et se faire tuer dans sa course. Plus tard, l'enfant ayant grandi, la 3e guerre mondiale éclate. Des scientifiques capturent le héros et l'envoient dans le passé, puis dans l'avenir, pour trouver de l'aide auprès des hommes d'autres époques... Court-métrage (28mn) qui est présenté comme un "photo-roman" : pas de mouvement, juste une succession de photos en noir et blanc. Le coup de force du réalisateur est à plusieurs niveaux : rendre l'illusion du mouvement non avec le passage d'une pellicule mais avec une suite de photos. Puis nous plonger dans la profondeur du temps alors que tout semble immobile et enfin, nous faire ressentir les tourments d'un homme en quête d'amour et de liberté. En moins d'une demi-heure, une réussite magistrale. Le film qui a servi de base à Terry Gilliam pour L'armée des douze singes. Zatôichi monogatari (1962, de Kenji Misumi, avec Shintarô Katsu). Zatoichi (Ichi le masseur) est un rônin itinérant. Aveugle, il est pourtant maître du sabre. Il va se retrouver pris dans une guerre entre deux clans. Il accepte d’en aider un mais le chef ennemi a embauché un autre rônin tout aussi dangereux que lui. Un bon film de shambara. On n’est pas au niveau d’un Kurosawa ni d’un Takeshi Kitano, mais l’histoire est bien menée. La tension monte lentement entre les deux clans, pour finir dans une explosion de violence aveugle et l’affrontement tant attendu entre les deux rônins. Premier opus d’une série qui comptera finalement, de 1962 à 1989, pas moins de 26 films, toujours avec le même acteur dans le rôle principal ! Advise and Consent (1962, d'Otto Preminger, avec Franchot Tone, Charles Laughton, Henry Fonda). Le Président de la République veut nommer un nouveau secrétaire d'État (ministre des affaires étrangères). Il doit en passer le vote du Sénat. Beaucoup se méfie de l'homme choisi, soupçonné de sympathies pour les communistes. L'enquête et les manigances de l'opposition révèlent peu à peu plusieurs secrets inavouables sur d'influents personnages... Un grand film politique, qui pourrait presque être classé dans les films de procès. Il n'y a pas réellement un seul, mais cinq ou six personnages principaux, qui s'opposent aussi bien sur la scène politique qu'en coulisses. Ce qui est en jeu, par delà les querelles de personnes, ce sont les valeurs fondamentales des Etats-Unis au moment de la guerre froide. On n'est plus dans le manichéisme d'un film comme Mr. Smith Goes to Washington (1939), qui voyait un jeune sénateur idéaliste confronté à la corruption du système. Ici, un peu comme dans Anatomy of a Murder (1959), les personnages ne sont ni tout blancs ni tout noirs : tantôt courageux, tantôt mesquins et lâches, ils s'affrontent dans une lutte d'où ne ressortent pas de leçons définitives sur la vérité et la justice. Sanjuro (1962, de Akira Kurosawa, avec Toshiro Mifune). Un rônin se retrouve pris entre l'affrontement de deux clans de samuraï, et il s'allie successivement avec l'un et l'autre. Il trouve face à lui son égal et son ennemi, qu'il affrontera à la fin en un duel iaijutsu fulgurant. Un très bon film de samuraï, le second avec ce personnage de Sanjuro ("le trentenaire") qui a servi d'inspiration à Pour quelques dollars de plus de Sergio Leone. Mélodie en sous-sol (1963, de Henri Verneuil, avec Jean Gabin, Alain Delon). Dès sa sortie de prison, Charles a déjà un plan pour un coup d'un milliard : braquer un casino à Cannes. Il engage un jeune truand. Les deux hommes ont préparé minutieusement leur attaque, mais un rien suffit à enrayer la machine la mieux huilée... Du film de braquage à la Française. Solide, sans surprises mais sans défauts. Les deux acteurs sont dans leurs rôles de prédilection : le vieux de la vieille et le beau ténébreux. On passe un bon moment. The Nutty Professor (Docteur Jerry et Mister Love) (1963, de Jerry Lewis, avec Jerry Lewis, Stella Stevens). Un professeur d'université de chimie, gringalet, binoclard, maladroit et timide, invente une potion qui le transforme en son opposé, un séducteur macho et narcissique... Détournement du thème de Docteur Jekyll et Mister Hyde. Une comédie pleine d'inventions, et une mise en scène du désir masculin de séduire et dominer les autres. Topkapi (1964, de Jules Dassin, avec Melina Mercouri, Maximilian Schell, Peter Ustinov, Joe Dassin). Une nymphomane croqueuse de bijoux propose à un vieux complice de voler un trésor inestimable d'Istanbul : la dague d'un sultan, sertie de quatre magnifiques émeraudes. Les deux complices décident d'engager une bande d'amateurs, sans casier judiciaire, pour réaliser un cambriolage virtuose dans le musée de Topkapi. Un film haut en couleur, dans une Istanbul de carte postale, avec ses policiers moustachus, son souk bordélique, ses lutteurs enduits d'huiles. L'organisation et la réalisation du casse ont pu inspirer autant l'intrusion dans le QG de la CIA dans le premier film Mission : Impossible que la série des Ocean's Eleven. Divertissement très agréable. Alphaville (1965, de Jean-Luc Godard, avec Eddie Constantine, Anna Karina, Howard Vernon). Un journaliste du Figaro-Pravda est envoyé dans une autre galaxie, dans la cité totalitaire d'Alphaville. Celle-ci est dirigée par un ordinateur omniprésent, Alpha 60. Le héros est en réalité un agent secret, chargé de détruire l'ordinateur et de capturer son inventeur, le professeur Von Braun. Godard mêle film noir, espionnage et science-fiction pour une visite d'un univers absurde et robotisé. Si la réalisation est excellente, la photographie et la mise en scène très bonnes, en revanche les dialogues et le jeu des acteurs ont mal vieilli. Entendre le héros citer des aphorismes célèbres de Pascal ou Nietzsche fait très daté, très "godardien"... De plus, le message final est un peu léger : l'amour et la poésie permettent de vaincre la dictature d'un monde inhumain. Le film est donc assez daté. Chimes at Midnight (1965, d’Orson Welles, avec Orson Welles, Jeanne Moreau, John Gielgud, Margaret Rutherford). Alors que son père, le vieux roi Henry IV d'Angleterre, est menacé, le jeune prince Hal ne pense qu'à faire la fête : il fréquente la bande de mendiants, voleurs et débauchés menés par John Falstaff (Jake pour ses amis). Ce dernier, ventripotent et grotesque personnage, buveur et rieur, vantard et lâche, sera obligé d'accompagné son ami à la guerre, contre les troupes de Percy, l'ennemi du roi... Orson Welles incarne un personnage plus shakespearien et wellesien que jamais, dans ce pot-pourri de pièces du grand William. Images expressionnistes, en contre-plongées, avec de grandes ombres et des éclairages tranchants ; son vieux roi hiératique et triste, seul sur son trône dans son immense palais, sa cour de nobles ; les gueux, les vieillards et les éclopés qui font la fête dans les tavernes. Une scène de bataille épique, avec les lourds chevaliers qui chargent et finissent dans la boue et la brume. Et alors que retentit le carillon de minuit, le vieux bouffon sent la mort approcher... Dans une ambiance de fin du monde, un chef-d'oeuvre sombre et enchanteur. What's Up, Tiger Lily ? (1966, de Woody Allen). Woody Allen prend un vieux film d'espionnage japonais et refait tous les dialogues : l'inspecteur de police part maintenant sur la trace d'une recette de salades... Bonne idée de départ. Quelques répliques amusantes mais l'ensemble est loin d'être inoubliable. Batman: The Movie (1966, avec Adam West). Batman et Robin font face à la plus grande organisation criminelle que le monde ait connue : le Joker (qui s’est mal rasé la moustache avant de se maquiller), le Pingouin, Catwoman (une Russe fatale) et Monsieur Énigme. Quel plan machiavélique ce quarteron de criminels ont-ils ourdi depuis leur QG peinturluré ? Le long métrage tiré de la célèbre série, où les bagarres sont ponctuées d’inserts d’onomatopées. Célèbre attaque de requin en mousse, alors que Batman est agrippé à la bat-échelle du bat-copter. Heureusement que Robin avait prévu le bat-spray anti-requin (rangé à côté du spray anti-pieuvre). Un film comme on en fait plus, au kitsch et à la fantaisie assumés. Toute une époque… On comprend que l’acteur principal n’ait pas aimé le Batman de Nolan. The Chase (1966, d'Arthur Penn, Marlon Brando, Jane Fonda, Robert Redford). Dans le sud des Etats-Unis, un prisonnier s'échappe, ce qui va mettre le feu aux poudres dans une petite ville proche, où beaucoup de gens ont intérêt à lyncher l'évadé. Le shériff va se retrouver seul face aux gens aveuglés par leur haine... Deux très bons rôles pour Brando et Redford, opposés mais tous deux seuls, chacun de son côté, face à la foule en proie à la peur et la colère. Les grandes vacances (1967, de Jean Girault, avec Louis de Funès, Maurice Risch, Claude Gensac). Le respectable directeur d'un pensionnat de garçons veut envoyer son fils en Angleterre pour l'été. Mais ce dernier avait prévu de partir à la voile avec ses amis. Il envoie à sa place le gros Michonnet... De Funès dans son registre bien rôdé de colérique intenable. Des quiproquos, de bonnes scènes de poursuite, pas de temps mort. Toujours divertissant. Play Time (1967, de et avec Jacques Tati). M. Hulot arrive dans un Paris futuriste, immense, fonctionnel et impersonnel. Impossible en fait de raconter l'histoire, il n'y en a pas. Presque pas de dialogue non plus. Les conversations, souvent dans un franglais presque incompréhensibles, sont vite recouvertes par des bruits de fond environnants. L'architecture de ce Paris déshumanisé est ultra-moderne : verre, béton et plastique. La foule des passants se compose de cohortes de touristes interchangeables et de salariés aux démarches stéréotypées, qui se pressent dans les halls blancs tout propres et les rues grises. Parmi ces gens, plusieurs ont de faux airs de Hulot. Dès le premier plan, le grand hall tout propre pourrait être aussi bien un aéroport qu'un hôpital ou un musée. Au sein de cette ville gigantesque, M. Hulot n'est plus qu'un discret fil conducteur entre les dizaines de personnages dont on découvrira quelques moments de vie. L'absence de dialogues, d'histoire et de héros enlève de l'image tout point central, ce qui fait que la totalité de ce qui passe à l'écran est à voir, décuplant la richesse de chaque plan. D'où l'illusion parfaite d'un monde foisonnant, vivant sa propre vie et que nous parcourons nous aussi, comme ces touristes pressés. Mime et magicien, Tati nous entraîne ainsi dans le dédale d'un univers à la fois déshumanisé et fascinant. Le parcours de monsieur Hulot l’amènera jusqu'à une utopie, un monde où les gens ordinaires ne seraient pas oubliés dans un monde trop moderne. Une oeuvre visionnaire, vertigineuse, expression d'un cinéma total, qui en remontrerait par moments à Kubrick. The Dirty Dozen (1967, avec Lee Marvin, Ernest Borgnine, John Cassavetes, Donald Sutherland, Telly Savalas...). Un sergent est chargé d'enrôler douze condamnés à mort dans un commando qui préparera une attaque-suicide contre les Nazis. Très bon film, réaliste, dur, sur le ton "la guerre, c'est sale et injuste". In the Heat of the Night (1967, avec Sidney Poitier). Un policier noir de Philadelphie, spécialiste des homicides, en visite dans une petite ville du Sud pour voir sa mère, est pris pour le meurtrier d'un industriel local. Le malentendu levé, le shériff lui demande de collaborer avec lui. Mais le policier se heurte au racisme des habitants. Musique de Quincy Jones, avec la chanson du générique chantée par Ray Charles. Un très bon polar, dans la chaleur moite du Sud. Sidney Poitier, avant Denzel Washington, était habitué aux rôles de Noir en butte au racisme des Blancs. C'era una volta il West (1968, de Sergio Leone, avec Henry Fonda, Charles Bronson, Claudia Cardinale, Jason Robards). Un mystérieux joueur d'harmonica débarque dans une petite ville de l'Ouest. Il est attendu par trois tueurs, qu'il abat d'un coup. Ceux-ci étaient au service d'un certain Frank, tueur impitoyable au service d'un magnat du chemin de fer... Un western fait comme un opéra, et un opéra fait comme un requiem. Le far-west est mourant face à l'avancée de la civilisation. Incarnations de ce monde, le héros et le tueur appartiennent à une race en voie d'extinction : sauvages, individualistes et sans scrupules. Tout est poussiéreux, desséché et fantomatique (l'homme à l'harmonica n'a pas de nom et ressemble à un revenant vengeur). J'ai surtout été marqué par l'importance de la soif : les personnages sont tous assoiffés, d'eau, de café mais aussi d'espoirs. La propriété de Sweetwater, dont hérite le personnage de C. Cardinale, symbolise tout cela. C'est la terre promise biblique et l'eau représente celle nouvelle vie. Leone compile tous les moments "mythologiques" des grands westernes et met en scène le chant du cygne du genre, comme si cela devait être le dernier conte sur le far-west. Bullitt (1968, de Don Siegel, avec Steve McQueen). Un flic est chargé de protéger, sur demande d'un politicien sans scrupule, un truand qui s'apprête à témoigner contre la mafia. Pas beaucoup d'humour ni de dialogue, des personnages durs les uns avec les autres, pas d'effets inutiles. Le film invente un genre promis à un certain succès : la poursuite en voiture ! Celle-ci est dans les rues en pente de San Francisco. Lalo Schifrin (Mission Impossible...) compose la BO, mais cette séquence est montée exprès sans musique. Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages ! (1968, de Michel Audiard, avec Bernard Blier, Marlène Jobert, André Pousse). Un chargement d'une tonne d'or est dérobé à des convoyeurs. Les voleurs sont attaqués peu après par une autre bande, qui se fait à son tour avoir. Tout ceci va provoquer le retour de la terrible tante Léontine, pire que la peste et le choléra réunis ! L'intrigue est à peu près cohérente au début mais vire rapidement au n'importe quoi. Les acteurs cabotinent à qui mieux-mieux, Marlène Jobert est amusante, André Pousse et Blier font ce qu'on leur demande, mais Audiard a vraiment bâclé le travail, comme s'il avait inventé les scènes au fur et à mesure. Where Eagles Dare (1968, de Brian Hutton, avec Richard Burton, Clint Eastwood). Un commando américain est parachuté en Allemagne pour attaquer une forteresse nazie, perchée dans la montagne. Film de guerre au suspens bien entretenu. Peut-être un peu trop de retournements de situations, mais c'est du travail solide et bien mené. Le grand silence (1968, de Sergio Corbucci ; musique d'Ennio Morricone) : Un chasseur de primes (Klaus Kinsky) et sa bande sèment la terreur dans l'Utah. Arrive un cavalier solitaire et muet (Jean-Louis Trintignant), connu sous le nom de "Silence". Une femme, dont le mari a été assassiné, l'engage pour aller tuer le chasseur de primes. Imaginez un Sergio Leone sous la neige, avec une réalisation un peu moins bonne, et vous aurez une bonne image de ce très bon western. NB : C'est sur ce film qu'ont été complètement recopiés les décors et les personnages du premier Durango. The Party (1968, de Blake Edwards, avec Peter Sellers, Claudine Longet). Un sympathique mais calamiteux figurant de cinéma, originaire d'Inde, provoque une catastrophe sur un tournage. Il est ensuite par erreur invité à une fête chez le producteur. Il va déclencher plusieurs incidents et contribuer à faire virer l'ambiance au délire complet. Entre les vieux bourgeois qui fument le cigare, les serviteurs très raides et la jeunesse hippie, le héros circule comme un trublion, vraiment à sa place dans aucun groupe. Le film est nettement inspiré de l'univers de Tati : tout personnage peut devenir l'occasion d'un gag ; de plus, on retrouve l'ambiance de la fête de la fin de Playtime. Une magnifique comédie burlesque. The Italian Job (1969, de Peter Collinson avec Michael Caine, Benny Hill). Un gangster sort de prison. Il reçoit en héritage d’un vieil ami le plan pour le braquage du siècle : voler un convoi d’or des usines Fiat de Turin en provoquant un gigantesque embouteillage dans la ville. Notre bandit assemble une équipe de spécialistes. Mais une fois passées les Alpes, ils se heurtent à la Mafia… Une vision « hippie » des bandits, élégants et hauts en couleur. Michael Caine est très bon, comme d’habitude. L’excellente poursuite finale est une sorte d’énorme pub pour la Ford Mini. Le ton est léger et humoristique. Un petit classique. Le remake américain de 2003 n'est pas mal mais pas aussi talentueux : plus d'action, moins de légèreté et d'humour. Elle boit pas, elle fume, elle drague pas mais... elle cause ! (1969, de Michel Audiard, avec Annie Girardot, Bernard Blier, Mireille Darc, Sim, Jean Carmet...). Germaine est femme de ménage pour trois personnes : un banquier, une présentatrice télé et un instituteur. Quand elle apprend que chacun a des choses à se reprocher, elle s'arrange pour qu'ils se fassent chanter entre eux. Amusante comédie satirique, qui se déroule entre le front de Seine bétonné et la banlieue de Courbevoie. L'histoire est surtout un prétexte au jeu d'acteur et aux répliques d'Audiard. On retrouve toute l'ambiance d'anarchisme bon enfant du dialoguiste. Blier est excellent en banquier visqueux et lâche, il y a des actrices nues à foison, des réparties pleines de gouaille, que demande le peuple ? Un film d'autant plus agréable que cet esprit moqueur et décontracté a presque disparu du cinéma d'aujourd'hui. Scène d'anthologie avec Sim déguisé en libellule. Le cerveau (1969, de Gérard Oury, avec David Niven, Jean-Paul Belmondo, Bourvil, Eli Wallach, Jacques Balutin). Le Cerveau, un génie du braquage, s'apprête à voler des milliards de dollars dans un train de l'OTAN, lors d'un trajet entre Paris et Bruxelles. Il ignore que deux voleurs parisiens sont aussi sur le coup, ainsi que la mafia sicilienne... Bel ensemble d'acteurs. Entre comédie burlesque, braquages et aventures, un film qui se laisse bien revoir. Coogan’s Bluff (1969, de Don Siegel, avec Clint Eastwood). Un shérif du fin fond de l’Arizona, habitué à traquer les criminels Indiens comme au temps du Far-West, est chargé de convoyer un prisonnier à New-York. Celui-ci s’échappe et notre shérif va aller le chercher… Le film joue sur le contraste entre le cowboy en santiag et la métropole des années 70, période hippie et lutte des minorités. Une sorte de précurseur de l’inspecteur Harry. Plaisant si on aime ce style. Allons au cinéma - Philou - 10-09-2007 <strike>41</strike> 42 Films cette année. Je ne sais pas si j'ai battu le reccord d'un certain Laurent Marchand, mais je n'en suis pas loin. Ce fut une très bonne année. Meilleur film: Deux très bon film, la vie des autres et Persepolis. Meilleur second film: Blood diamand La superbe merde cette année: Borat Vu cette année: La traversé du temps: Bon dessin annimé japonais, avec une bonne histoire. La fin est inatendu. Tel père, tel fille: Comédie amusante (d'après un roman de Virginie Despente). On passe un bon moment. Cartouche gauloise: La fin de la guerre d'algérie vu par un jeune Algérien. The Bubble: L'histoire d'amour entre deux homosexuels (un israëlien et un palestinien). C'est un peu lent, et ce n'est pas le meilleur film sur le problème israelo-palestinien. Ratatouille: si la critique n'avait pas été aussi bonne, je ne serait pas allé le voir. Au final, on a un bon dessin annimé. Rare, venant des studio pixars. Shrek 3: Assez sympa, mais en dessous des deux premiers épisodes. Persepolis: Très bon dessin annimé sur la vie en Iran. Je l'ai d'ailleur revu avec PO hier. A voir absolument. Spiderman 3: Bon film de super héro mais l'épisode est en dessous des deux premiers. Zodiac: Un très bon polar avec un très bon scénario. Pirates des caraïbes 3: Très bon épisode, meilleur que le 2. Mr Bean's holidays: même si il est parfois lent, on rigole. Les simpsons: Le film est correct. On s'amuse. Shooter Tireur d'élite: Bon polar avec un bon scénario. Les contes de Terremer: Très bon dessin annimé de Miyazaki fils. Le candidat: Une très bonne vision d'une campagne présidentielle et de la préparation du débat entre les deux tours. 300: Un bon film. Adaptation d'une BD de Frank Miller. La cité interdite: Le dernier film chinois, qui est de bonne qualité. Deux lettre d'Iwo Jima: La seconde guerre mondiale vu du coté japonais. Mieux que la première partie. Blanche neige, la suite: Vu par Picha. Blood diamand: Film d'aventure avec deux niveaux de lecture. On parle du traffic de diamand venant d'afrique. Election 1: Election chez les triades chinoises, très bien. Election 2: La suite des élections chez les triades chinoises. Aussi bien que le 1. Borat: Ce film, c'est de la merde. Hors de prix: Comédie amusante. Thank you for smoking: Un film humoristique bien pensé sur l'industrie du tabac aux USA. Indigènes: Un bon film de guerre historique. Président: Le film est correct mais j'ai été déçu. O Jérusalem: Très bon film sur le problème israélo palestinnien. Mémoires de nos pères: J'ai pas aimé, surtout la façon dont c'est filmé. Scoop: Le premier woody Allen que je vois. J'ai bien aimé. Shinobi: Pris d'un roman qui a mystifié les ninja. Le livre a été adapté en manga et en annimé (sous le titre de Basilic). Le film est sympa. The queen: Bon film sur Elizabeth II et les premiers jours de Tony Blair. Le Dahlia Noir: Un bon polar avec un scénario bien construit. Casino Royal: Très bon James Bond, proche des romans (enfin! ![]() Le prestige: Le film est bien, mais j'ai été déçu. Le casting (Nolan, Bale) semblait prometteur. Mauvaise foi: Une bonne comédie romantique. La reine soleil: Un bon dessin annimé. Français. Ne touchez pas à la hache: Adaptation d'une nouvelle de Balzac. Ce type de film repose sur le jeu d'acteur. Il n'était pas suffisant ici. La mome: Excellent film sur Edith Piaf. La vie des autres: Excellent film sur la stazy. Die Hard 4: Je ne connaissais pas la série. Le film se laisse regarder mais n'est pas innoubliable. Les infiltrés: Un bon poler Année 2007/2008 Nous avons un nouveau film sur Astérix, deux sur Lucky Luke (dont un dessin annimé). J'attends avec impatience the dark knight et indiana jones 4. Allons au cinéma - Philou - 10-09-2007 Bon, voici une sélection pour gros nico de film que je n'ai évidement pas vu:jmekiffe: Dead or Alive: http://video.google.fr/videoplay?docid=875...h&plindex=4 J'aime comment la meuf elle met son soutien gorge en tabassant le mec. Borat (niveau intellectuel de gros Nico) Les quatres fantastiques et pour finir: Transformers. :nicolas: Allons au cinéma - Philou - 29-09-2007 Bon, histoire d'instruire gros Nico, je lui présente y-a-t-il un flic pour sauver la reine, en 10 min. Du bon film comique. http://fr.youtube.com/watch?v=BeN_o79QS3w Allons au cinéma - Philou - 29-09-2007 et le début de y-a-t-il un flic pour sauver la reine. http://fr.youtube.com/watch?v=x8BThCLmLCg Allons au cinéma - Darth Nico - 29-09-2007 1980 Thief (1981, de Michael Mann, avec James Caan). Frank est un as du perçage de coffre-fort. Il vient de sortir de prison et espère trouver une vie normale. Mais il accepte de travailler pour la mafia et se retrouve pris dans l’engrenage... Premier film de Mann, et tout est déjà là : le réalisme, le style téléfilm, les couleurs, l’ambiance. Certaines scènes sont au niveau de Collateral ou de Heat, notamment une scène au café qui vaut presque la confrontation Pacino / De Niro. Le héros se fait voler sa femme, sa fille, sa vie… Un coup de maître. Espion, lève-toi (1982, d'Yves Boisset, avec Lino Ventura, Michel Piccoli, Bruno Crémer). Un homme est assassiné dans le tramway en plein Zurich. Il avait rendez-vous avec Sébastien Grenier, responsable d'une société de gestion de patrimoine. Grenier est en fait un agent des renseignements français. Bientôt, les têtes commencent à tomber et Grenier comprend qu'une purge est en cours. Deux hommes se présentent tour à tour à lui pour lui venir en aide, chacun affirmant que l'autre est au service du KGB. Qui croire ?... Bon film d'espionnage, avec un Lino Ventura haletant, oppressé par une conspiration sans visage. The Verdict (1982, de Sidney Lumet, avec Paul Newman, Charlotte Rampling, James Mason, Jack Warden). Frank Galvin est un vieil avocat à la dérive, alcoolique et dépressif. Un vieil ami le convainc de défendre un cas difficile : une erreur médicale grave qui a plongé une femme dans le coma. Alors que l’hôpital est prêt à verser une grosse pour un arrangement à l’amiable, Frank décide de porter l’affaire au tribunal. Mais toutes les chances sont contre lui… Sur le thème classique de la rédemption, un film fort, avec un Paul Newman toujours fascinant ; ambiance de grisaille, de saleté poisse, dans laquelle percera un rayon de lumière. Hammett (1982), de Wim Wenders. Dashiel Hammett, auteur du Faucon Maltais, est sollicité par un ancien collègue de l'agence de détectives Continental, pour retrouver une jeune Chinoise. L'ancien détective devenu écrivain accepte de reprendre du service. Il descend dans Chinatown. A San Francisco, ceux qui dirigent, ce ne sont pas les politiciens, mais les riches, les flics et les gangsters. Et quand un écrivain enquête, la réalité se met à ressembler à ses fictions... Un bon néo-noir, hommage au genre et au style de Dashiel Hammett. J'ai toujours adoré le parfum et le charme de ce film, nostalgique juste comme il faut. King of Comedy (1983, de Martin Scorsese, avec Robert de Niro, Jerry Lewis, Diahnne Abbott, Sandra Bernhard). Rupert Pupkin n'a qu'un rêve : passer dans l'émission de son idole, Jerry Langford, le roi du rire. Il poursuit sans cesse ce dernier, avec la complicité d'une autre toquée comme lui. Voyant qu'il ne pourra rien obtenir de Jerry, Rupert décide de le capturer pour obliger les producteurs à le faire monter sur scène... Une vision très cruelle du monde du showbiz et de son envers peu reluisant. De Niro est excellent en schizophrène pathétique obsédé par la gloire. Revenge of the Ninja (1983, de Sam Firstenberg, avec Shô Kosugi). L'histoire d'un ninja, qui va prendre sa revanche. Il ne pourra pas compter longtemps sur l'aide de la police, car : seul un ninja peut vaincre un autre ninja. On navigue entre nanar et navet. Une baston finale plutôt correcte, avec toute la panoplie des combattants en pyjamas noirs. Zelig (1983, de Woody Allen, avec Woody Allen, Mia Farrow). Zelig est un homme-caméléon : il se met à ressembler à toute personne qui l’entoure. Il grossit, acquiert une moustache, devient Indien, Chinois, prolo ou artiste etc. Le film se présente comme un documentaire sur cet homme étonnant ayant défrayé la chronique dans les années 20. C’est aussi un voyage dans ces Roaring Twenties que Woody Allen adore, ainsi qu’une belle mise en scène de la condition de comédien : Zelig peut imiter tout le monde, mais n’a lui-même aucune identité propre. Le film, avant Forrest Gump, utilise le truquage vidéo pour nous montrer des photos de Zelig avec des personnalités de son temps et imiter les bandes d'actualité de l'époque. Les ripoux (1984, de Claude Zidi, avec Thierry Lhermitte, Philippe Noiret, Régine, Grace de Capitani). Un vieux de la vieille du commissariat du 18e va devoir faire équipe avec un jeune idéaliste tout droit sorti de l'école de police... Un buddy movie à la française, sur la recette inépuisable de l'alliance entre deux flics que tout oppose. Une comédie qui a très bien vieilli, sans fausse note, qui nous emmène dans le Paris populaire et sale entre Montmartre et Saint-Ouen. Broadway Danny Rose (1984, de Woody Allen, avec Woody Allen, Mia Farrow). Une bande d'amis évoque la figure de Danny Rose, l’imprésario le plus dévoué et le plus tocard de Broadway. Ils se souviennent de ses artistes improbables (le ventriloque nain, un ténor Rital sur le retour...) et comment il s'est retrouvé, sur un quiproquo, avec la mafia aux trousses. Une comédie très enlevée et très réussie qui devient presque une comédie romantique sur la fin. On retrouve quelque chose de l'ambiance de Manhattan. Une petite perle. The Adventures of Buckaroo Banzai Across the 8th Dimension (1984, de W.D. Richter, avec Peter Weller, John Lighton, Christopher Lloyd, Ellen Barkin, Jeff Goldblum). Buckaroo Banzaï est scientifique, rock-star et expert en arts martiaux. Il est le premier à traverser la matière grâce à une voiture propulsée à la vitesse du son. Il libère alors des aliens venus de la 8e dimension. Buckaroo et son groupe, les Cavaliers de Hong-Kong, vont tenter de les repousser… Un film présenté comme culte, le genre que l’on aime ou qu’on déteste. Pour ma part, j’ai arrêté au bout de 45mn, perdu devant une suite de privates jokes et de références à la SF de série B. A mon avis, à moins d’être fan de Star Trek, on s'y perd. C'est le genre de film, si on veut rentrer dedans, qu’il faut avoir vu et revu entre potes depuis l’âge de dix ans. Commando (1985, de Mark L. Lester, avec Arnold Schwarzenegger, Vernon Wells). Le cuirassé Potemkine. Casablanca. Citizen Kane. Barry Lyndon. Le parrain… Commando. Un soldat : John Matrix. Un méchant : Bennett, sosie de Freddy Mercury. Un enlèvement et un ultimatum : 11 heures. Et un homme seul (avec son lance-roquette à l’épaule quand même) qui va se dresser contre une armée de mercenaires à la solde d’un dictateur sud-américain. Prenez ce que vous saviez sur Schwarzenegger, le film d’action, le scénario, le cinéma et passez tout cela à la puissance dix. Vivez l’expérience de Commando, le film qui n’accepte aucune limite. Pour passer une soirée hilarante entre potes. Deathstalker 2 (1985, de Jim Wynorski, avec John Terlesky, Monique Gabrielle, John Lazar). De l'héroïc-fantasy, avec jupettes, des épées en plastique, des décors en carton et mousse ![]() Des amazones dénudées et du plan-nichon à foison ![]() Du budget ![]() Une attaque de morts-vivants ![]() Une taverne avec des Gamoréens ![]() De la parodie d'Indiana Jones, James Bond et Frankenstein ![]() Du jeu d'acteur, de l'émotion, du sérieux, du drame ![]() ![]() ![]() Buddy la Rosa, nain cruel renvoyé de l'armée d'Ivan le Terrible pour sa brutalité excessive ![]() Un bon nanar plaisir coupable ![]() ![]() ![]() The Black Cauldron (1985, de Walt Disney). Un Walt Disney assez sombre, assez "gothique" (forêts hantées, dragons noirs, donjons...) avec un méchant Nécromancien. Toujours plaisant. Atomic Cyborg (1986, de Sergio Martino, de Daniel Greene). Un cyborg doit assassiner un leader écologiste. Au dernier moment, il se retient et s'échappe en Arizona. Ses supérieurs vont chercher à le retrouver. Dans le genre nanar, c'est peut-être ce qui se fait de moins pire. Ordinateurs kitschs, méchants caricaturaux. Une ou deux scènes amusantes (un routier très méchant avec un accent qui passe de russe à italien puis espagnol), et de beaux plans de la région du grand canyon. J'aime toujours bien John Saxon. Le film à regarder en faisant autre chose. Cobra (1986, de George P. Cosmatos, avec Sylvester Stallone, Brigitte Nielsen). Cobra est un flic ultra-individualiste, avec ses méthodes pas tout à fait conformes aux règlements. A côté de lui, Harry Callahan est un timide et Judge Dredd un modéré. Il va affronter une bande de barbares néo-nazis… Débranchez vos neurones et sombrez la tête la première dans la crétinerie hilarante de Cobra. Le type même du film tellement mauvais qu’il en devient bon. Pour cinéphiles avertis tout de même (se munir d’un très solide sens du second degré). Hannah And Her Sisters (1986, de Woody Allen, avec Woody Allen, Mia Farrow, Michael Caine, Dianne West, Barbara Hershey, Carrie Fischer). Elliott, le mari d’Hannah, tombe amoureux de la soeur de sa femme : la convaincra-t-il de quitter son compagnon, vieux peintre misanthrope ? La seconde sœur a arrêté de se droguer et passe des auditions. Quant à Mickey, le premier mari d’Hannah, il déprime et s’interroge sur le sens de la vie. L’histoire suit sur deux ans les personnages, qui se trouvent, se trahissent, s’évitent et se retrouvent. Une chronique des mœurs de Manhattan, entre l’upperside et le village de Chelsea, dans une ambiance qui oscille sans cesse entre la comédie et le drame, entre le léger et le grave. Un des grands films new-yorkais de Woody Allen. Manhunter (1986, de Michael Mann, avec William Petersen, Kim Greist, Joan Allen, Brian Cox). Un policier fait appel au psychopathe Hannibal Lecter pour démasquer un tueur en série. Bientôt, le policier va devoir s’identifier à sa proie… Troisième film du réalisateur, le premier où apparaît le célèbre tueur cannibale. Là encore, toute l’ambiance Mann y est, avec le bleu océan apaisant, le rouge et le vert du danger, le gris des lieux modernes.... Un thriller psychologique réussi. Dans le rôle principal, l’acteur qui joue Grissom dans CSI : Las Vegas. Down by Law (1986, de Jim Jarmusch, avec Roberto Benigni, John Lurie, Tom Waits), Trois hommes sont arrêtés à la Nouvelle-Orléans et se retrouvent dans la même cellule. Ils ne se connaissent pas. Ils passent le temps, apprennent à se connaître, se disputent, se réconcilient. Ils montent une évasion et se retrouvent la nuit dans le bayou. Un film lent, qui joue surtout sur les dialogues, l'atmosphère, le côté décalé, underground, un peu improvisé. Bonnes performances des trois acteurs principaux. Mission (1986, avec Robert De Niro, Jeremy Irons). Une reconstitution de la vie de l'histoire des Jésuites en Amérique du sud, dans leur tentative de protéger les Indiens des exactions des conquistadors. Le père Gabriel recueille un soldat violent et repentant, alors qu'arrive une délégation du pape pour juger si les Indiens sont des êtres diaboliques. Très belle musique, très beaux paysages, très bons acteurs, un grand film. Radio Days (1987, de Woody Allen, avec Mia Farrow, Dianne West). Woody Allen nous raconte l'âge d'or de la radio, quand il était enfant dans les années 40. On suit sa famille et les voisins, leurs programmes préférés et on découvre le monde des studios, les vedettes ; les feuilletons avec leurs voix anonymes. Les images et les voix se mêlent pour redonner vie à une époque disparue. Une touche de nostalgie, une satire aimable des émissions de l'époque et des familles Juives new-yorkaises : une bonne comédie. House of Games (1987, de David Mamet, avec Lindsay Crouse, Joe Mantegna, Ricky Jay). Une psychiatre, auteur d'un livre sur l'obsession, soigne un patient atteint de dépendance au jeu. Pour l'aider à rembourser une importante dette, elle accepte de se rendre dans le bar où il joue. Là, elle découvre le monde fascinant des joueurs et des tricheurs. Peu à peu, séduite par un escroc, elle s'y laisse entraîner... Premier film du scénariste et réalisateur. La psychiatre décide soudain d'oublier ses propres conseils thérapeutiques et de vivre jusqu'au bout ses désirs. Il se tisse une relation périlleuse entre elle, qui cherche à percer les secrets de l'esprit humain, et l'escroc, qui connait tous les signes par lesquels les gens se trahissent. Un film méconnu à découvrir. Wall Street (1987, d’Oliver Stone, avec Martin Sheen, Charlie Sheen, Michaël Douglas). Les Sheen père et fils jouent respectivement un ouvrier de l’aviation et son fils, jeune trader aux dents longues. Tandis que le père vit selon les valeurs collectives de la solidarité, de la décence et de l’honnêteté, le fils entreprend d’intégrer les hautes sphères de la finance, en travaillant pour un des plus gros requins de Wall Street. Bientôt, il est entraîné dans des magouilles de plus en plus juteuses et dangereuses… Le film de référence sur les golden-boys des années 80, la fièvre de la spéculation et ce qu’il en coûte de devenir très riche très vite. Michael Douglas est très bon, mémorable pour la scène où il explique à un parterre d’actionnaires pourquoi la cupidité est une bonne chose. Dirty Little Scoundrels (1988, de Frank Oz, avec Steve Martin, Michael Caine). Dans une station balnéaire de la Côte d'Azur, deux escrocs que tout oppose (l'un est fier de ses combines à la petite semaine, l'autre joue dans le monde des têtes couronnées) décident que la ville est trop petite pour eux deux. Ils se lancent un défi, dont le perdant devra quitter la ville. Une délicieuse comédie, pleine de bonnes surprises et de rebondissements. Michael Caine est savoureux en escroc mondain. A noter : un rôle secondaire pour Ian McDarmid, ce qui permet de voir Palpatine en majordome ! Thelonious Monk : Straight, No Chaser (1988, de Charlotte Zwerin). Excellent documentaire sur Monk, le plus génial des pianistes de jazz. Des séquences d'enregistrements, des extraits de concerts, des interviews avec ses proches, pour découvrir un personnage lunaire, farfelu, massif et sublime. 1990 Ripoux contre ripoux (1990, de Claude Zidi, avec Thierry Lhermitte, Philippe Noiret, Line Renaud, Grace de Capitani, Guy Marchand, Jean-Pierre Castaldi...) Pléthore de têtes connues pour cette suite qui n'est vraiment pas à la hauteur. Les deux acteurs principaux font la tête, l'histoire est boiteuse, la fin invraisemblable. Les seconds rôles font le boulot, mais l'ensemble ne fonctionne pas bien. King of New-York (1990, de Abel Ferrara) : Un parrain (Christopher Walken) sort de prison. Il va reprendre le contrôle de la pègre, et utiliser l'argent pour construire des hôpitaux pour les pauvres. Des images et des couleurs très stylisées, pour des affrontements qui virent au bain de sang. Avec Steve Buscemi (acteur récurrent chez les frères Coen), et surtout : Lauwrence "Morpheus" Fishburne en racailles aux dents en or, David "Sunglasses" Caruso en jeune flic hargneux et Wesley Snipes, sérieux et crédible. New Jack City (1991, de Mario Van Peebles, avec Ice-T, Wesley Snipes, Chris Rock). L’ascension et la chute de caïds Noirs, menés par un chef mégalo, qui vont prospérer grâce au trafic du crack. Sans être un grand film, il est de bonne tenue du début à la fin, avec Wesley Snipes dans un de ses rares bons rôles. Shadows and Fog (1991, de Woody Allen, avec Woody Allen, Mia Farrow). Une petite ville d'Europe de l'Est : un tueur rôde dans la nuit brumeuse. Les voisins s'organisent en comités de vigilance. Un comptable trouillard se fait enrôler de force... Il va s'aventurer seul dans les rues sordides, et rencontrer quelques personnages insolites, dont une belle artiste de cirque. Tiré d'une des pièces de l'auteur, un film qui emprunte à la fois à l'expressionnisme allemand (ombres spectaculaires, brouillards, rues tortueuses), à Kafka (le héros ne comprend rien de ce qu'on attend de lui et se retrouve accusé à tort), à l'imagerie du muet (le noir et blanc, le monde du cirque, les décors inquiétants). Une sorte de M le Maudit en plus drôle. John Malkovich, Jodie Foster, Donald Pleasance et Madonna apparaissent dans des rôles secondaires. Point Break (1991, de Kathryn Bigelow, avec Patrick Swayze, Keanu Reeves, Gary Busey). Johnny Utah, agent du FBI, infiltre un groupe de surfers qu'il soupçonne d'être des braqueurs de banque. Parmi eux, Bodhi, un champion des vagues, un amoureux fou de l'océan, mystique et extrémiste. Pour gagner sa confiance, Utah devra apprendre à aller au bout de lui-même... 1991, il y a vingt ans : une époque bénie, où Patrick Swayze enchaînait les films cultes (Dirty Dancing, Ghost, Roadhouse), où le surf était l'ultime aventure et où le monde pouvait encore croire qu'un jour, Keanu Reeves apprendrait à jouer. De belles séquences de surf, de sauts en parachute et de braquages. Le grand Patrick transpire de classe. Bien sûr, il faut un peu débrancher son cerveau pour accepter d'entrer dans le trip. Sans être un chef-d'oeuvre, Point Break mérite quand même son statut de petit film culte. Sneakers (1992, de Phil Alden Robinson, avec Robert Redford, Sidney Poitier, Ben Kingsley, Dan Arkroyd, David Strathairn). Une équipe d’experts en sécurité tombe sous le coup d’un chantage de la NSA : ils doivent récupérer un super-décodeur capable d’entrer dans n’importe quel système informatique. Thriller à la Mission impossible, plus réaliste et plus politique, servi par de très bons acteurs. Film visionnaire pour son temps, qui annonçait le piratage à échelle mondiale et les guerres de l’information. Glengarry Glenn Ross (1992, de James Foley, avec Al Pacino, Jack Lemmon, Ed Harris, Kevin Spacey, Alec Baldwin ; scénario de David Mamet). Une agence immobilière voit débarquer un vendeur de la maison-mère : il leur annonce qu'un concours est mis en place pour la semaine. Le meilleur de l'équipe gagnera une Cadillac. Le second, un lot de couteaux de cuisine. Et le moins bon sera viré... Une comédie noire qui vaut avant tout pour son casting quatre étoiles, avec des acteurs au sommet : Al Pacino l'escroc rital, Alec Baldwin en winner avec sa montre en or, Jack Lemmon le vieux loser*, Ed Harris, amer et rageur, Kevin Spacey en petit chef pistonné. On s'installe dans l'atmosphère épaisse de cette agence sordide, avec ses vendeurs humiliés qui se débattent pour montrer qu'ils "en ont". Ambiance typée années 80 : Chicago la nuit, sous la pluie, un resto Chinois rouge, un saxophone qui pleure... Les affrontements entre les vendeurs se font dans un déluge d'injures ordurières : la vie est de la merde ; signer une vente, c'est comme "conclure", et celui qui n'a pas les couilles pour faire ce boulot n'a qu'à aller pleurer chez sa mère. Au moins deux monologues à pleurer de rire et trois dialogues d'anthologie. Sans être un chef d'oeuvre, il y a de quoi se régaler. (Je l'ai pratiquement regardé deux fois de suite tellement c'était savoureux). Unforgiven (1992, de Clint Eastwood, avec Clint Eastwood, Gene Hackman, Morgan Freeman). Un vieux tueur, devenu maladroit, se décide à reprendre du service. Un western sombre, crépusculaire, qui se termine par une ville en feu et le héros qui disparaît à cheval dans la nuit. Husbands and Wives (1992, de Woody Allen, avec Woody Allen, Sidney Pollack, Mia Farrow, Liam Neeson). Deux couples d'intellectuels New-Yorkais s'apprêtent à aller dîner, quand l'un des couples annonce qu'ils se séparent. Ce qui crée une suite de crises, de doutes, des divorces et des liaisons. Un bon Woody Allen, mi-comédie mi-drame, filmé de manière assez surprenante (des personnages mal cadrés, des coupes volontaires), qui donnent un rythme saccadé, très jazz évidemment. Passenger 57 (1992), avec Wesley Snipes. Un formateur du personnel de l'air, spécialisé dans les détournements d'avion, se retrouve dans un avion, qui est détourné par des bandits. Ce n'est même pas assez divertissant pour être un bon film "pizza entre potes". C'est filmé et joué comme un téléfilm policier M6 de milieu d'après-midi. Une petite réplique culte quand même : "Always bet on Black !" Sister Act (1992, d'Emile Ardolino, avec Whoopi Goldberg, Maggie Smith, Harvey Keitel). Une chanteuse de casino surprend son patron et amant au moment où il abat un homme. Elle s'enfuit et va trouver la police. Le commissaire, qui a besoin de son témoignage, la cache dans un couvent où elle se fera passer pour une bonne soeur... Comédie toujours sympathique à revoir. Le bon film de fin d'année à passer aux élèves. El Mariachi (1992, de Robert Rodriguez). Un mariachi (joueur de guitare) est pris par erreur pour un tueur par la bande d'hommes de main du petit village où il passe, et qui est "tenu" par un caïd du nom de Moco. Premier film du réalisateur, filmé pour 7000$. Avec quasiment aucun moyen, le réalisateur parvient à faire un bon film. Il a fait lui-même le remake, Desesperado (1995, avec Antonio Banderas), encore dans l'esprit série B mais plus de moyens, donc plus de guns, de sang qui gicle et des explosions, et une apparition déconnante de Tarantino. Cette épopée de guitares et de flingues se termine avec Once upon a time in Mexico (2003), également sympathique. Batman: Mask of the Phantasm (1993). Un nouveau criminel, le Fantôme, arrive à Gotham City. En l’affrontant, Batman est une fois encore confronté à son passé et à la folie criminelle du Joker… Ambiance gothique pour ce dessin animé qui s’achève par une poursuite dans une fête foraine abandonnée. Une très bonne surprise. A Bronx’s Tale (1993, de Robert de Niro, avec Chazz Palminteri, Robert de Niro). Un jeune garçon du Bronx est témoin d’un assassinat commandité par le parrain du quartier. Bientôt, ce dernier prend le garçon sous son aile, malgré les réticences du père, honnête et humble chauffeur de bus. Une histoire à la Scorsese. On n’est pas au niveau du maître, mais c’est tout de même un bon film. Tombstone (1993, de George P. Cosmatos, avec Kurt Russell, Val Kilmer, Sam Elliott). L’histoire de Wyatt Earp et ses frères, et de leur association avec Doc Holliday comme shérifs à Tombstone. Leur confrontation avec les cowboys de la famille Clanton, qui culmine dans le fameux duel à OK Corral. Tout le monde fait bien son boulot, bien que le film soit un peu long. Le duel lui-même est reconstitué minutieusement pour coller au mieux à la vérité historique. Les trois frères (1993, de Didier Bourdon et Bernard Campan, avec… les Inconnus). Cent patates ! Presque vingt ans après, le film n’a pas vieilli. Le rythme ne faiblit pas tout du long, la satire sociale est toujours d’actualité, les gags toujours aussi drôles. The Pelican Brief (1993, de Alan J. Pakula, avec Julia Roberts, Denzel Washington). Deux juges de la Cour Suprême des Etats-Unis sont assassinés. Une jeune étudiante en droit a une hypothèse pour expliquer ces deux meurtres apparemment sans rapport. Elle rédige un document qui remonte au FBI puis à la Maison-Blanche. L’étudiante se retrouve bientôt traquée par des tueurs au service d’une conspiration… Troisième film du réalisateur sur le thème de la conspiration : après The Parallax View (parano et kafkaïen) et All the President’s men (plus réaliste, sur le Watergate), un film plus hollywoodien mais bien ficelé. Once Upon a Time in China 3 (1993, de Tsui Hark, avec Jet Li) : Le maître du kung-fu Wong Fei-Hung cherche à calmer le jeu entre différentes écoles qui vont participer au grand tournoi du Lion. Une délégation russe a au contraire des plans pour envenimer la situation. Un peu en-dessous des deux premiers, mais quand même de bonnes scènes de baston et de l'humour. Et même une mise en abîme du cinéma, quand les Russes offrent une caméra aux Chinois (on est en 1900) et qu'ils filment le maître faire une démonstration de son art. Quiz Show (1994, de Robert Redford, avec Ralph Fiennes, John Torturro). Dans les années 50, un jeune avocat, membre d'une commission du Congrès, découvre que le jeu-télé vedette est truqué : les producteurs ont demandé au gagnant du moment, un Juif du Queens, de perdre en faveur d'un beau et jeune professeur d'université. Une description des coulisses de la télévision, à la dimension morale (l'honnêteté ou la célébrité) et politique (les mensonges de l'industrie du divertissement). Très bonnes compositions des deux acteurs principaux. Scorcese très bon en homme d'affaires cynique. Chungking Express (1994, de Wong Kar-Wai). L'histoire de deux flics lâchés par leur copine respective. Le premier cherche à tomber amoureux d'une mystérieuse blonde aux lunettes de soleil. Le second rencontre une serveur fofolle au comptoir d'un fast-food. Une promenade onirique, improvisée, dans Hong-Kong, au travers de ses rues encombrées et de ses centres commerciaux. Le réalisateur nous montre l'insolite et l'imprévu des rencontres du soir. Un charme puissant se dégage de ce film. Le complément de Fallen Angels. Clerks (1994, de Kevin Smith). Une journée dans la vie de deux potes : l'un tient une épicerie et l'autre, le magasin de location de films, juste en face. Le premier, Dante, connaît de plus en plus de galères, entre son ex et sa copine actuelle, à mesure que la journée avance. Le style fait penser à Jim Jarmusch : des plans fixes sur des personnages qui se parlent, se disputent et se réconcilient. Galerie de personnages insolites : des clients maniaques, Jay et Silent Bob qui dealent devant la boutique... La construction d'ensemble est calquée sur la descente aux enfers chez Dante, mais transposée dans une banlieue paumée du New Jersey. Sympathique et assez drôle par moments. Bullets over Broadway (1994, de Woody Allen, avec John Cusack, Dianne West, Chazz Palminteri, Rob Reiner). New-York dans les années 20 : un jeune dramaturge ambitieux doit accepter, pour financer sa pièce, de faire appel à un vieux parrain de la mafia. En échange, ce dernier impose sa jeune épouse dans le premier rôle. Elle n’a malheureusement aucun talent. Le héros en vient à lier connaissance avec son garde du corps, qui ne connaît rien au théâtre, mais va lui apprendre la vie. Hommage aux Roaring Twenties, satire du monde du théâtre, récit d’apprentissage, histoire de gangsters, interrogation sur ce qu’est un artiste… Il y a tout cela dans cet excellent Woddy Allen. Un régal. Leaving Las Vegas (1995, de Mike Figgis, avec Nicolas Cage, Elisabeth Shue). Un scénariste dépressif, plaqué par sa femme, part à Las Vegas, où il a l'intention de boire jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il rencontre une prostituée de luxe. Ils vont connaître une liaison intense et désespérée, dans le paradis de la Cité du Vice. Dans un monde où les nuits, torrides et sordides, se passent entre les casinos, les boulevards et les motels, un drame d'une force assez rare, avec deux très bons rôles principaux. Twelve Monkeys (1995, de Terry Gilliam, avec Bruce Willis, Madeleine Stowe, Brad Pitt, Christopher Plummer). Dans un avenir proche, la race humaine a frôlé l'extermination à la suite de la propagation d'un virus. Le prisonnier d'une colonie spatiale est renvoyé dans le passé, juste avant le déclenchement de la pandémie, pour en découvrir l'origine... Bruce Willis à contre-emploi, en misérable taulard à moitié abruti. Brad Pitt en déglingué frénétique. Une Philadelphie décrépite, dans une atmosphère médiévale d'apocalypse. Un scénario vertigineux et angoissant. Un excellent film de science-fiction, qui devient une fable noire sur un monde technocratique des plus inquiétants et une mise en scène de la puissance fascinante du cinéma. Duo luo tian shi (Fallen Angels) (1995, de Wong Kar Wai). Les péripéties nocturnes de deux héros, errants et solitaires : un tueur à gages, aidée d'une partenaire distante, et un muet qui rentre chez les commerçants la nuit pour les racketter. Filmé à la manière d'un clip ou d'un reportage, une chronique de Hong-Kong la nuit, avec la pluie, les lumières des boutiques et des néons. Très bonne ambiance. Get Shorty (1995, de Barry Sonnenfeld, avec John Travolta, Rene Russo, Gene Hackman, Danny DeVito). Un gangster de Miami part à Hollywood pour un recouvrement de dettes auprès d'un producteur de séries Z. Il se découvre une passion pour le cinéma et envisage de porter à l'écran sa propre histoire. Comédie pleine de références, d'auto-parodies et de clins d'oeils. Amusant, bien joué, bien réalisé, bien que le tout ressemble à une grosse private joke à destination du microcosme hollywoodien. The Usual Suspects (1995, avec Gabriel Byrne, Kevin Spacey, Chazz Palmintieri, Benicio del Toro...) : Un petit truand, Verbal Kint, est interrogé par un officier de police. Il lui raconte comment lui et une bande de truands ont été piégés par une figure légendaire du crime, Kayser Sozë... Toujours un régal. When We Were Kings (1996, de Leon Gast). En 1974, le manager Don King organise un match exceptionnel au Zaïre, entre le champion du monde poids lourd George Foreman et son challenger, Mohammed Ali. Tout le monde adule ce dernier, mais personne ne croit à sa victoire face à Foreman, qui vient de démolir Joe Frazier… Pour tous les participants, ce voyage en Afrique est comme un retour aux sources du peuple noir. Les personnages sont plus vrais que des personnages hollywoodiens : un géant de la boxe (George Foreman), deux musiciens d’exception (BB King et James Brown), un manager charismatique et sans scrupules (Don King), un dictateur couard et sanguinaire (Mobutu)… Mais celui qui emporte bien sûr la vedette, c’est Mohammed Ali lui-même, incroyable de virilité, de charisme et de drôlerie. Il boxe comme il parle et comme il danse, avec une énergie du diable et une virtuosité bluffante : « flotter comme un papillon, piquer comme l’abeille » ! Percutant comme les percussions africaines, lorsqu’il mime des coups face à la caméra, on dirait qu’il va crever l’écran. On le sent à la fois mort de peur avant le match de sa vie, et en même temps, d’une force et d’une intelligence extraordinaires. Un excellent documentaire, sur un grand champion et sur la culture noire-américaine. Ali boma ye ! Swingers (1996, de Doug Liman, avec Jon Favreau, Vince Vaughn). Deux jeunes apprentis comédiens cherchent à faire leur trou à Hollywood. En attendant, ils font des virées à Las Vegas, traînent dans des soirées et passent des heures à discuter de Tarantino ou Scorcese. Tandis que Trent est un beau-parleur, Mike se remet péniblement de la rupture avec sa copine. La caméra suit de près ses héros, qui sont dans une période de bohème entre adolescence et âge adulte. Un style à la Scorcese assumé. Un excellent petit film qui a révélé ses deux acteurs principaux. Primal Fear (1996, de Gregory Hoblit, avec Richard Gere, Edward Norton). L’archevêque de Chicago est sauvagement assassiné dans son bureau. Un brillant et célèbre avocat prend gratuitement la défense du suspect : un enfant de choeur manifestement débile mental, pour lequel tout le monde exige la peine de mort. Le rôle qui a lancé la carrière d'Edward Norton. Confrontation bien mise en scène entre lui et le personnage de l'avocat. Un bon film sur le mensonge et la manipulation : ni l'avocat, ni la victime ni le tueur présumé ne sont vraiment ce qu'ils semblent être. The Rock (1996, de Michael Bay, avec Sean Connery, Nicholas Cage, Ed Harris) : Du bon film d'action, avec plein de très bons personnages ; quand le cinéma de Michael Bay n'était pas encore synonyme de gros robots et d'explosions à tout-va. Mission : Impossible (1996, de Brian de Palma, avec Tom Cruise, Jon Voight, Ving Rhames, Emmanuelle Béart, Jean Réno). L'agent secret Ethan Hunt est accusé à tort d'être une taupe au sein de la CIA. Pour prouver son innocence, il va réunir une équipe d'agents désavoués et entrer par effraction dans la chambre forte du QG de Langley... Un scénario assez tortueux, une scène finale qui en fait un peu trop par rapport au reste du film, mais sans cela, une très bonne réalisation, sans temps mort ni rythme frénétique artificiel. The Spanish Prisoner (1997, de David Mamet, avec Campbell Scott, Steve Martin, Ben Gazzara). Le jeune et ambitieux Joe Ross vient d'inventer un "processus" qui permettra à sa société de dominer le marché mondial. Sa formule attire toutes les convoitises. Joe soupçonne son patron de vouloir s'en emparer, mais aussi un milliardaire un peu trop attentionné. Rapidement, Joe ne sait plus à qui se fier. Ambiance et thématique hitchcockiennes : un homme victime d'une machination anonyme. Suspens bien construit, ponctué de bons retournements de situation : le piège se referme lentement mais sûrement sur le héros. Entre espionnage et film d'arnaque, un film très plaisant. Wag the Dog (1997, de Barry Levinson, avec Robert de Niro, Dustin Hoffman). A la veille de l'élection, le président des Etats-Unis est empêtré dans un scandale sexuel. La Maison Blanche recrute un conseiller en communication et un producteur Hollywoodien pour faire diversion. Ceux-ci vont faire croire que le pays est entré en guerre contre l'Albanie... Une comédie noire sur la politique et la manipulation de l'opinion. L'histoire n'a pas pris une ride. On s'y croirait tellement que ça fait un peu froid dans le dos.... Cube (1997, de Vincenzo Natali). Sept personnes se réveillent, enfermées dans des salles cubiques. Ils comprennent qu'il y a des centaines de ces salles, à l'intérieur d'un gigantesque cube. Certaines sont sans danger, d'autres équipées de pièges mortelles. Les prisonniers vont devoir collaborer pour trouver la sortie... Un concept de départ fascinant ; le film ne se passe que dans ces cubes successifs et parvient à ne pas être répétitif. Bientôt, les prisonniers affrontent moins le Cube que leurs congénères, et se retrouvent mis face à eux-mêmes et à leurs failles personnelles. Très original, très prenant. Doodlebug (1997, de Christopher Nolan). Court-métrage d'étudiant du réalisateur (3mn). Un homme poursuit un cafard dans sa cuisine. Atmosphère crasseuse très soignée. Et déjà un twist final... Smilla’s Sense of Snow (1997). Smilla est une Danoise fille d’un chasseur Inuit. Le jour où son père meurt dans des circonstances mal élucidées au Groenland, elle entreprend de découvrir la vérité. Elle devient dès lors la proie d’une conspiration impitoyable. Tout le film baigne dans une ambiance étrange et froide. L’héroïne est d’une beauté et d’une détermination glaçante. A noter une scène très réussie, presque hallucinatoire, à bord d’une plateforme pétrolière. Par contre, la deuxième partie tourne limite au James Bond du pauvre, et la fin est ratée (on se croirait d’un coup dans une mauvaise série B). Dommage, car la première partie est un excellent thriller sous la neige. Une curiosité mais aussi un gâchis. Boogie Nights (1998, de Paul-Thomas Anderson, avec Burt Reynolds, Mark Wahlberg). Par le réalisateur qui a fait ensuite Magnolia et There will be blood. L'histoire d'un réalisateur de porno et de son acteur vedette, au tournant des années 1980. Sexe, drogue, violence et disco. D'excellents acteurs. Réalisation virtuose d'un réalisateur de plein de talents, et qui aime le montrer, quitte à en abuser. The Big Lebowski (1998, d'Ethan et Joel Coen, avec Jeff Bridges, John Goodman, Julian Moore). Jeff Lebowski passe ses journées à fumer des joints et à jouer au bowling avec ses amis. Toute sa vie est bouleversée le jour où il est pris pour un homonyme et où il est chargé de retrouver une fille enlevée par des nihilistes Allemands... L'histoire n'a bien sûr aucune importance : elle n'est qu'un prétexte pour des dialogues délirants et une galerie de personnages loufoques. J'ai d'ailleurs lu que les frères Coen ont en réalité conçu le scénario comme une parodie de film noir : un homme est pris pour un autre, une femme disparaît... On peut noter que Walter, le vétéran du Vietnam, a l'air de juger sans savoir, mais tout ce qu'il dit se révèle être exact : l’enlèvement est faux etc. De plus : "One of the inspirations for the character of Walter is the Coen Brothers' friend, writer-director John Milius, an infamously bombastic right-winger with an obsession with all things militaristic and an enthusiasm for guns. His girth, beard, hair style, and shades are also all reflected in Walter's physical appearance.(IMDB). C'est sûrement cet aspect de comédie purement gratuite, qui vaut à ce film son statut d'oeuvre culte. Following (1998, de Christopher Nolan, avec Jeremy Theobald, Alex Haw). Le héros suit des gens dans la rue, pour découvrir leur vie. Un jour, il se fait repérer : l’homme qu’il suivait a pour hobby d’entrer chez les gens, pas pour voler mais pour le plaisir de déranger leur quotidien. Bientôt, le héros se fait entraîner dans cette passion malsaine… Premier film du réalisateur, tourné pour 6000$, dans le style néo film noir : Nolan utilise déjà une narration non-chronologique et ménage plusieurs retournements de situation. A découvrir. Enemy of the State (1998, de Tony Scott, avec Will Smith, Gene Hackman, Jon Voight, Gabriel Byrne). Un avocat entre en possession d’un film montrant l’assassinat d’un sénateur qui s'opposait à une loi sur la surveillance de la vie privée. Il devient la cible de la NSA, l'agence qui a commandité le meurtre. Il va trouver de l’aide en la personne d’un ex de cette agence, spécialiste de la surveillance. Rythme trépidant, poursuites incessantes, ambiance paranoïaque (la NSA peut surveiller et retrouver tout le monde, en quelque lieu que ce soit). L’action est bien menée, mais assez répétitive. Gene Hackman rejoue presque le même personnage que dans The Conversation (en moins renfermé sur lui-même). Bien fait, mais pas essentiel. The Negociator (1998, de F. Gary Gray, avec Samuel Jackson, Kevin Spacey). Un policier, négociateur de prise d’otages, est accusé de meurtre. Il prend alors en otage des responsables politiques, pour qu’on lui donne les moyens de prouver son innocence. La police fait alors appel à un second négociateur… Bonne confrontation entre les deux acteurs principaux. Rien d’exceptionnel mais c’est distrayant. Le masque de Zorro (1998, de Martin Campbell, avec Anthony Hopkins, Antonio Banderas, Catherine Zeta-Jones). Don Diego de la Vega, vieillissant, se cherche un successeur pour porter le masque de Zorro... De l'humour, des duels, des retournements de situation. Divertissement sympathique, réussi dans la limite de ses prétentions. Croupier (1998, de Mike Hodges, avec Clive Owen). A Londres, Jack, un écrivain sans succès trouve un travail de croupier dans un petit casino. Il décide d’écrire un roman sur ce métier que, pourtant, il méprise. Il s’invente pour cela un double de fiction, Jake. Il apprend à connaître la faune des paumés, des tricheurs et des joueurs compulsifs qui s’accoudent aux tables. Un film lent, réaliste, psychologique, le genre qui passe en deuxième partie de soirée sur Arte. L’intérêt est de nous montrer le quotidien d’un casino, loin du strass et du gigantisme de Las Vegas. L’histoire nous montre comment le héros essaie vainement de résister à l’enfermement dans son rôle. Qui l’emportera, de Jack ou de Jake, du croupier ou de l’écrivain ? Un bon film, à découvrir. Fight Club (1999, de David Fincher, avec Edward Norton, Brad Pitt). Un agent d'assurance insomniaque s'ennuie dans sa vie morose et confortable. Il rencontre Tyler Durden, un exubérant représentant en savons et monte avec lui une salle de combat clandestine. Toutes sortes d'employés y affluent pour défouler leur violence rentrée et bientôt, d'autres salles ouvrent dans le pays. Un film d'époque, sur la misère des employés du tertiaire qui font leurs courses chez Ikéa : devenus incapables d'émotions et de sentiments, ils trouvent dans la violence brute du combat à mains nues les satisfactions primales que la société interdit. Le fight club, dans sa révolte contre le système, tient autant de l'anarchisme que du fascisme -cette dernière tendance finissant par l'emporter. Excellents rôles principaux, surtout Brad Pitt en gourou manipulateur et narcissique. La réalisation, impeccable, provoque le malaise en montrant cette violence abjecte qui est une réponse désespérée au "malaise dans la civilisation" (Freud) : en demandant à l'homme de renoncer à ses instincts primordiaux, la société développe toutes sortes de névroses qui engendrent de nouvelles formes d'agressivités. The Straight Story (1999, de David Lynch, avec Richard Farnsworth, Sissy Spacek). Un vieil homme décide d'aller retrouver son frère, avec qui il s'est disputé il y a longtemps. Il part sur la route, monté sur sa tondeuse à gazon. En chemin, il va rencontrer des gens et prendre le temps de parler avec eux. Lynch fait un film anti-lynchien : histoire réaliste, narration linéaire, humanité ordinaire et rassurante, poésie simple du quotidien. Une très belle oeuvre. Office Space (1999, de Mike Judge). Trois jeunes collègues d'une boîte d'informatique s'ennuient dans leurs cubicles. Ils s'associent pour pirater le réseau bancaire de la boîte et empocher le pactole. Sympathique petite comédie dans une ambiance très COGIP. Bonne prestation de Jennifer Aniston. Payback (1999, de Brian Helgeland, avec Mel Gibson). Porter est un truand. Trahi par sa femme et son complice, il est laissé pour mort. Mais il survit et revient se venger… Ambiance noire, humour noir, flics ripoux, mafieux et truands de bas étage : tous les ingrédients pour un délicieux film de vengeance. Seconds rôles soignés, BO classieuse, de quoi passer un bon moment. Le Director’s Cut (2006) raconte une histoire assez différente, avec d’autres personnages et une autre fin. La BO est moins bonne mais dans l’ensemble, cette version est aussi bien. The Thomas Crown Affair (1999, de John McTiernan, avec Pierce Brosnan, Rene Russo). Un playboy milliardaire s'ennuie dans la vie. Il organise le vol d'un célèbre Monet au Metropolitan Museum de New-York. L'assurance envoie une enquêtrice des plus retorses, qui soupçonne bien vite le beau Thomas Crown. Un peu policier, mais surtout comédie romantique, un film sympathique et divertissant. The Boondock Saints (1999, de Troy Duffy, avec Willem Dafoe). A Boston, deux frères Irlandais tuent en légitime défense deux mafieux Russes. Ils sont rapidement considérés comme des héros dans le quartier. Ils se croient alors investis d'une mission divine : ils vont se transformer en anges de la mort contre tous les criminels de la ville. Présenté comme un film culte ; l'histoire est sympathique au début mais se réduit bientôt à une suite de fusillades. Le pauvre Willem Dafoe s'en sort quand même, dans un rôle idiot de flic qui approuve ces justiciers. Violence gratuite, "fucks" à répétitions, vision simpliste de la religion, apologie de la vengeance qui défoule : tout dans le film fait terriblement adolescent. Entrapment (1999, avec Sean Connery et Catherine Zeta-Jones). L'employée d'une assurance d'art se lance sur la piste d'un voleur virtuose. Pour gagner sa confiance, elle prétend organiser avec lui un vol spectaculaire. Film sympa, rien d'extraordinaire, mais il y a quand même Sir Sean Connery en vieux voleur Écossais élégant. Il y a quelques trous dans le scénario mais la fin réserve quelques retournements de situation. Office Space (1999, de Mike Judge). Trois jeunes collègues d'une boîte d'informatique s'ennuient dans leurs cubicles. Ils s'associent pour pirater le réseau bancaire de la boîte et empocher le pactole. Sympathique petite comédie dans une ambiance très COGIP. Bonne prestation de Jennifer Aniston. Allons au cinéma - CROM - 29-09-2007 ![]() ![]() Allons au cinéma - Philou - 29-09-2007 Voici un bon torrence Hill: http://fr.youtube.com/watch?v=fxKT23PNL8s&...ted&search= http://fr.youtube.com/watch?v=18ZLCdo_LoE&...ted&search= |