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Vampire 2006 - #7 : Les châtiments de Jérémie - Darth Nico - 28-11-2005 VAMPIRE 2006 VII - Les châtiments de Jérémie Paris, 24 janvier 2006 18h30. Dans le sous-sol de sa tour du quartier chinois, Loren était déjà au travail, expédiant quelques affaires courantes. - Des nouvelles du Louvre, James ? - Votre convocation vient de tomber Sire : elle est pour 20h00. - Bien. Nous irons en avance, pour tâter le terrain dans les salons de l'Elysium. James s'inclina. - D'autres nouvelles ? - Impossible de joindre Sire Puysségur. Le conseil Primogène siège en permanence depuis hier et même pendant la journée. Ils sont à huis-clos au 4e. Le quatrième désignait familiérement le quatrième sous-sol du Louvre, celui des bureaux politiques. C'était là que le Primogène s'y réunissait pour les affaires les plus importantes ; pour des occasions plus informelles, ils étaient parfois à Versailles ou au musée d'Orsay. - Dame Satomé vous fait dire qu'elle est en réunion aussi, avec les autres Bourgmestres de Paris. Elle confirme que Béatrice l'Angou est venue lui présenter des excuses hier. - Oui, l'Angou a un bon contact avec les femmes... - Enfin, Clémentine Brujah est convoquée aussi ce soir. Elle vous fait dire qu'elle a livré Emmanuel Moncrieff à la police Brujah. Ils n'étaient pas très contents que Moncrieff ne leur ait pas été donné avant. Mademoiselle Clémentine, en tant que maire-adjoint, a invoqué la sécurité du quartier des Tours. Les deux Ventrue partirent des Tours à 19h00 et à 19h30, François Loren était accueilli à l'Elysium par la Rose, le chef du protocole du Louvre. Le Ventrue fit une entrée remarqué dans les salons : son nom était sur toutes les lèvres. Lui le jeune qui montait, l'ambitieux Dauphin de Paris, l'un des héros de l'attaque contre le Sabbat, l'ancienne éminence grise de la Régence, l'ennemi des Ventrue légitimiste. Relégué au poste de maire-adjoint des Tours, on attendait de lui un coup de force, pour montrer qu'il valait mieux que ça. Loren nota que les Lasombra étaient déjà là. Les trois sombres personnages parlaient dans leur coin, avec des airs de fins comploteurs. Ils attiraient une bonne partie des regards. D'abord, par l'aura maléfique qu'ils dégageaient naturellement, personne n'étant sûr qu'ils étaient vraiment ralliés à la Camarilla ; ensuite parce qu'on savait qu'ils avaient affronté leurs ennemis du Sabbat. Et encore aucun courtisan ne soupçonnait vraiment ce qu'avaient à cacher Graziella de Valori, Cosimo Santi et Camille. Loren vint les saluer, suivi, du coin de l'oeil, par l'assistance. Les murmures montèrent d'un ton. - Sire Loren, dit Santi, nous avons appris que vous étiez le premier convoqué ce soir. - Je pense que vous serez après moi, c'est dans l'ordre des choses. - Oui, dit Graziella, à supposer que les éminences du clan Ventrue respectent la logique... - C'est évident ! sourit Loren. Il vit qu'il était appelé. L'air soucieux du conquérant que de lourdes tâches attendent, la poitrine bombée, le Ventrue traversa le salon, en faisant mine d'écarter poliment deux personnes qui voulaient lui parler et il passa la lourde porte à battants qu'un huissier referma derrière lui. ![]() Face à l'assemblée solennelle réunie dans le grand salon, Loren s'assit sur la chaise qui lui était réservée, au centre d'un demi-cercle composé, de gauche à droite, de Sergio, debout près du mur, stoïque ; Sarmont Brujah, le Fléau de Paris (le garant de la sécurité de la ville), supérieur direct de Sergio, assis d'une fesse sur le bord du bureau ; assis derrière le vaste bureau, Sire Ibn-Azul, Prince de Paris ; à côté de lui, debout devant ce même bureau, Sire Vircenko, Primogène Ventrue, délégué du Cercle Intérieur de la Camarilla ; enfin, à l'extrême-droite, debout, essuyant ses lunettes à petits verres ronds, Jérémie Ventrue, Préfet de Paris (le garant du respect des Lois et de la Tradition). - Nous sommes contents de vous voir, mon infant, dit solennellement le Prince. Encore que nous eussions préféré que cela se produisît dans des circonstances moins dramatiques. Loren songea que les circonstances étaient en effet assez graves pour que son Sire emploie le subjonctif imparfait... ![]() - Nous attendons de vous, dit Vircenko, que vous nous fassiez un compte-rendu détaillé des enquêtes que vous avez menées ces derniers mois et de ce que vous avez appris concernant le terroriste Shrek. Loren ne se fit pas prier et résuma ce qu'il avait appris : l'attaque des Tours, Bernard de Latréaumont, la Birmanie, le Lasombra qui avait attaqué maître Octave, la Main Noire... Les dirigeants parisiens eurent droit à un tableau dramatique des mystères de la nuit. Du reste, Sire Loren ne recherchait pas les effets à tout prix, mais le fait était que ce qu'il avait appris avait de quoi glacer le sang, notamment concernant les pouvoirs employés par Shrek, capables de provoquer folie et illusions. Chacun leur tour, le Fléau et le Préfet lui posèrent des questions, demandant des précisions sur quelques points de détail. Il s'agissait surtout pour eux de bien prendre conscience de l'ampleur du danger. - Connaissez-vous un certain Anatole, dit Sarmont, d'une voix lourde. Il se fait aussi appeler Lapin de Garenne... - Oui, c'est un Nosferatu. J'ai eu plusieurs fois recours à ses services car c'est un excellent informaticien. Loren s'empressa d'ajouter qu'il était d'une moralité douteuse et qu'il tramait de vilains complots. - Cet homme est actuellement logé au Louvre, dit Sarmont. - Au 6e, précisa Jérémie le Préfet, laissant apparaître une cruelle petite canine. Le 6e sous-sol étant celui des prisons. - Sire Sergio a commencé à l'interroger, poursuivit le Fléau. Nous pensons qu'il a beaucoup à nous apprendre, n'est-ce pas ? - Oui, Sire. Il en a des choses dans son sac. Il a une résistance exceptionnelle à nos moyens d'aveu mais nous finirons par le briser. Plus dur sera l'échec pour lui. - Il serait l'heure de retourner vous occuper de lui - Bien, Sire. Sergio s'inclina devant les hauts membres de la Camarilla. Il passa à côté de Loren. Petite tape sur l'épaule. - Bonne chance, vieux. On se tient au courant. Le Préfet sourit en coin de cette familiarité qui déteignait dans la solennité de cette réunion. - Bien, Sire Loren, dit-il en posant ses lunettes sur le coin du bureau. J'aimerais que nous reprenions certains points de votre enquête. En somme, il fit répéter à Loren tout depuis le début. Cette fois, il eut l'air plus convaincu. - Et concernant ce petit problème de surpopulation ? ajouta t-il en remettant ses petites lunettes. - Résolu, Sire. Comme si mon action n'avait pas servi, le Sabbat est passé par là. - Oui, je vois. Et au sujet de cette infraction mineure à la Mascarade, signalée la nuit dernière ? - Réglée elle aussi. La Bourgmestre Satomé me l'a certifié. - Mon infant, dit le Prince en se levant, nous allons maintenant vous laisser à vos occupations et nous vous remercions de votre témoignage. Loren s'inclina devant tous. - Vous avez bien travaillé, Sire Loren, dit Jérémie. Continuez comme ça. Le Préfet était tenté de penser que Loren lui rappelait ce qu'il était à ses débuts. A suivre... ![]() Vampire 2006 - #7 : Les châtiments de Jérémie - sdm - 29-11-2005 Le Préfet était tenté de penser que Loren lui rappelait ce qu'il était à ses débuts, quand il avait ses petites lunettes rondes, son beau brasssard, et parlait avec un charmant accent germanique ![]() Vampire 2006 - #7 : Les châtiments de Jérémie - Darth Nico - 29-11-2005 - Ausweis bitte, herr Rosenberg ! Vampire 2006 - #7 : Les châtiments de Jérémie - Darth Nico - 01-12-2005 Vampire 2006 - #7 Graziella fut la seconde à passer. L'ambiance qu'on lui avait réservée était bien plus formelle, pour ne pas dire froide. On ne manqua pas de l'interroger sur ses options politiques, ses amitiés. Jérémie ne disait rien, mais gardait un oeil suspicieux sur elle. Elle aurait dû être accueillie en héroïne : au lieu de cela, c'était presque un interrogatoire. Comme l'ambiance était différente maintenant, par rapport à l'époque de la Régence ! Le Louvre devenait un lieu froid, inhospitalier. Les fêtes étaient ternes : il y régnait une ambiance morose de complots sans envergure, de petites tractations au jour le jour et plus cette ambiance, déjà légendaire, de l'époque de Villon, de grandes et fines tractations, de cruelles manipulations, de coteries, d'espionnage et de plans de vengeance préparés avec la délicatesse nécessaire à la taille d'une pierre précieuse. Les plans des Ventrue semblaient à si long terme, ou à si court terme, qu'ils perdaient de leur intérêt. C'était avec des préméditations sur cinquante ans au plus que les Harpies du temps jadis montaient en grade. Le moyen terme, c'était cela la leçon de la non-vie de cour sous François Villon : le complot prévu sur trop peu de temps n'a pas d'intérêt. On a pas le temps de le voir se développer. Le complot trop long finit par ennuyer : on en voit pas la fin, la victime le sent venir et l'exécuteur passe pour un dégonflé qui n'ose pas se jeter à l'eau. Maintenant, une Brigitte Cellier prétendait avoir des chantages sur le feu qu'elle n'utiliserait que dans deux cents ans. Le goût moderne ne voulait plus de ces coups dans le dos qui mijotent sur des siècles et des siècles. ![]() ![]() ![]() Un petit vent aigre soufflait sur la cour du Louvre, quand Graziella arriva au pied de la Pyramide. Santi et Camille l'attendaient. Le maître du clan lui sauta presque à la gorge : - Alors, que vous ont-ils dit ? - Ces Ventrue ont de bien étranges manières... Ils ont été désagréables, presque rustres. Ils ont parlé politique. Ils m'ont félicité du bout des lèvres, parce qu'ils y étaient bien obligés. Santi maugré entre ses canines quelques injures bien senties. - Mon tour arrive, ensuite Camille certainement. Je vous recontacte : nous ferons une réunion chez moi sans tarder. Graziella n'eut pas le temps de se retrouver seule : maintenant, elle faisait l'objet de tous les regards au Louvre : admiration, jalousie, haine, envie, curiosité, bien des sentiments s'y mêlaient mais l'indifférence n'y avait pas sa place. Elle évita une conversation avec le chroniqueur Patrice, avec quelques arrogants Ventrue mais accepta de parler avec Mégane. - La Cour n'a d'yeux que pour vous, ma chère Valori ! Ah mais si, je vous l'affirme. Vous le savez comme moi. Pourquoi ne pas aller boire un verre ensemble : j'ai à vous entretenir d'une affaire importante. Graziella se laissa convaincre : pour ce soir, elle n'avait rien de prévu. Mégane l'emmena dans un discret restaurant, dans un ravissant patio du 17e arrondissement : entre les arbres et le chant des oiseaux, on était dans un endroit bien loin du béton et de la pollution parisienne. Aucun bruit de voitures, dans ces sortes de rues de verdure et d'immeubles ravissants. Les deux femmes furent installées à une bonne table, à l'écart des clients (assureurs, éditeurs, banquiers) qui dînaient dans ce cadre élégant. - Nous autres Harpies n'avons pas l'habitude, ma chère Graziella, d'y aller par quatre chemins quand il s'agit de choses sérieuses. Et puis, nous sommes entre femmes, n'est-ce pas ? - Je vous écoute, Mégane, sourit Graziella, vivement intéressée. - Vous n'ignorez pas que votre soirée a été un choc ! Bon, sans même parler des festivités finales, vous avez réussi un gros coup. Entre le Duc, le Sénéchal, ce Cathéen, la fureur de Brigitte Cellier, vous avez réussi un quinte flush royal ma chère ! Et sans avoir à demander de cartes. Vous aviez juste à "poser" au bon moment. Ce que vous avez fait. Et nous savons tous que vous êtes une proche du Sénéchal... - Venez-en donc au fait, Mégane, sourit Graziella. Mégane baissa la voix d'un ton, en jetant un coup d'oeil à droite, un coup d'oeil à gauche : - Graziella, vous avez les moyens de redoubler, de décupler votre prestige ! Continuez sur votre lancée et le quai de Bercy devient l'endroit le plus couru de Paris. La Cour, les Ventrue, les vieillards de cinq cents ans, c'est fini tout ça ! Place à la jeunesse, place à nous qui sommes de notre époque ! Vous pouvez devenir une figure politique d'importance, Graziella ! De Valori sourit. Elle se voyait déjà sur des affiches politiques, posant en Rosa Luxembourg pour la cause des jeunes Caïnites. - Organisez à nouveau une réunion chez vous. Quelques invités triés sur le volet. J'ai des amis à vous présenter. Ils veulent vous approcher, ils veulent pouvoir dire : "j'y étais, Graziella de Valori m'a parlé, elle m'a regardé, elle s'est intéressé à moi : elle a donné du sens pour la première fois à mon insignifiante petite non-vie, passée à servir mon vieux croûton de Sire étreint pendant les Croisades ; maintenant, je vais devenir membre du Tout-Paris !" Oui, Graziella, vous avez besoin de ces ridicules petits arrivistes, parce que nous en sommes tous passés par là et que maintenant, nous sommes sur la marche au-dessus ! Graziella sourit : elle ne se souvenait pas quand elle avait été une "ridicule petite arriviste", en revanche, elle imaginait plutôt bien Mégane dans le rôle. :ahah: Mais notre signora souriait aussi car le charme opérait : faste, politique, intrigues, coteries... Mégane avait appuyé sur les bons boutons : elle avait déclenché de quoi faire saliver le moins ambitieux des Lasombra -celui qui veut juste conquérir un continent et pas le monde entier. ![]() - Entendu, Mégane. Je vais relancer des invitations. - Très bien. Pour après demain ? Dans le taxi qui la ramenait chez elle, Graziella sourit : Mégane avait sûrement déjà prévenu ses amis auparavant, sur le thème "réservez votre nuit après-demain, je rencontre de Valori ce soir et je la convaincs de vous recevoir !" De fait, la Toreador était arrivée à son but. Rentrée chez elle, Graziella, pendant qu'elle enlevait son manteau, lança à sa servante : - A propos, nous repassons les plats dans deux nuits. Veillez à ce que cette demeure soit un peu présentable pour nos invités ! La servante, affolée, se mit à courir en tous sens : brusquement débordée par les tâches, elle ne savait pas par où commencer. ![]() Loren avait quitté le Louvre sans tarder : il n'avait pas envie d'aller barboter dans les salons, parmi les courtisans qui viendraient lui poser des questions indiscrêtes. Il avait obtenu un rendez-vous avec Oh Yoonseuk. En arrivant au pavillon de la porte azurée, dont l'entrée secrête se trouvait dans l'arrière salle d'un grand restaurant chinois de la dalle des Olympiades, Loren ne regretta pas sa décision : il régnait dans le royaume des Kuei-Jin un calme, une sérénité qui tranchait avec l'agitation vulgaire et dorée du Louvre. Yoonseuk le reçut et ils se mirent à genoux à une table au sol, en dégustant des coupes de sang. On se sentait si loin de Paris, dans un endroit un peu irréel, avec un parquet en bois dont le grincement était mélodieux, loin des nuits âpres du quartier des Tours. La discussion que voulait avoir Loren concernait la Birmanie et la diplomatie à Paris. - Vous désirez vous rendre au royaume du Myanmar, monsieur Loren ? Et seul pour le moment ? Bien sincérement, je puis vous donner le conseil amical de ne pas tenter pareille aventure à moins de cinq. Les Occidentaux ont pour nous l'étrange habitude de croire qu'on peut voyager seul. A Lyon ou à Bordeaux peut-être, mais pas à Rangoon. Cinq est un petit minimum. La nuit que nous avons connu avec l'attaque des démons du Sabbat, je me permets de supposer que cela n'arrive pas souvent. Au Myanmar, vous vivrez cela chaque nuit, et plus encore. Entre mes semblables qui n'ont rien ni de ma modeste connaissance des fils de Caïn, entre divers monstres de la jungle et les sanguinaires membres de la secte du Sabbat, vous ne tiendrez pas longtemps. Partez avec mes membres les plus valeureux et j'ose le dire les plus féroces de votre famille. Cette demoiselle de Valori conviendrait bien par exemple. Elle n'a pas froid aux yeux, cela se sent. Loren sourit : Graziella n'était pas de sa famille mais il voyait bien ce que monsieur O voulait dire. Il nota déjà dans sa tête le nom d'Olaf, le Gangrel de la coterie de son Sire. S'il fallait du Caïnite féroce, les Birmans seraient servis en rencontrant Olaf... Restait à trouver entre trois personnes, sans parler de décider Graziella... Peut-être que Sergio consentirait à lui "prêter" un de ses hommes : après tout, cela relevait de la sécurité de la Camarilla parisienne. En prenant le gros Brujah par le bon côté, il pouvait obtenir ça. - J'irai en Birmanie, affirma Loren, je trouverai Bernard de Latréaumont et je le détruirai. Et quand je reviendrai, monsieur Yoonseuk, nous nous occuperons sérieusement des relations diplomatiques entre l'Elysium du Louvre et la Porte Azurée. - Je serai honoré d'être introduit au Louvre par vous à ce moment, monsieur Loren. Si vous ramenez la tête de ce Shrek, vous serez couverts de gloire par votre famille. ![]() Content de lui, Loren salua monsieur O et rentra à pied chez lui. En poussant la porte de son repaire, il trouva Sergio assis dans son canapé, entouré non seulement de Terrence et de deux autres Brujah. - Je les ai fait entrer et s'asseoir, monsieur. - Tu as bien fait, James. Alors, Sergio, comment va ? Le Brujah n'avait pas son air de la dernière fois, celui du fonctionnaire qui mène l'enquête. - Salut Loren. J'ai pris la liberté de venir sonner chez toi. Avec les évènements du moment, j'ai dû faire appel à Lyon pour avoir des renforts. Ils m'ont envoyé deux de leurs meilleurs limiers pour compléter mes effectifs. Loren, je te présente les inspecteurs Novembre et Bonenfant. - Messieurs, enchanté. - Monsieur le maire-adjoint... - La caboche de Bud est toujours en compote. Avec eux deux et Terrence, on devrait pouvoir quadriller Paris plus efficacement. Fini les petits charlots qui jouent avec les règles de la Camarilla. Sergio fit craquer ses doigts, signe de profond contentement chez lui, avant la castagne. Loren était content de retrouver son Brujah en pleine forme. ![]() Les Brujah burent quelques coupes. Puis, titubant, enivrés d'hémoglobine, ils remirent leurs impers et partirent dans le froid. - Le devoir, Loren, toujours le devoir... - Sacrés Brujah, pensa le Ventrue en regardant partir les quatre frères Dupondt dans le froid. - Sire, un carton d'invitation vient d'arriver. De la part de mademoiselle de Valori. - Fais voir. Surpris, Loren parcourut l'invitation. - Pour après-demain ? décidément, elle ne perd pas de temps. Moi qui voulais aller à la bibliothèque ce soir-là justement : j'ai besoin d'en savoir plus sur le Myanmar. - J'attends pour donner une réponse, Sire ? - Non, dis que c'est d'accord. Mais pas avant 1 heure du matin. Je serai occupé avant. James retourna vaquer à ses tâches. Pendant ce temps, Loren, assis dans son fauteuil, les bras pendants, laissa ses calices venir docilement, à genoux, boire à ses veines. - Que mijote encore Valori ? Ces Lasombra sont increvables pour monter des intrigues. S'ils croient m'impressionner. Ils veulent me montrer que ce sont eux les vrais manipulateurs, les maîtres de l'ombre, les gars au courant qui vont en remontrer à tout le monde. Mais jusqu'à preuve du contraire, qui a le pouvoir dans cette ville ? Les Ventrue. Qui a la classe, le pouvoir, le style, la force de commander ? Nous et eux ne sont rien. Sur ces belles pensées, il ressortit expédier quelques affaires courantes dans le quartier : la Bourgmestre voulait encore une réunion de bavardage et de parloterie. Bientôt, il mettrait fin à ces finasseries, quand il aurait viré l'incompétente Brujah de son siège. :ahah: Le Ventrue amorçait déjà le système d'éjection : Satomé n'allait pas le sentir passer qu'elle valdinguerait déjà loin de la mairie des Tours et que Loren, dans son fauteuil, aurait déjà les pieds posés sur le bureau. :jmekiffe: ![]() A cette occasion, Loren apprit qu'Anatole Nosferatu, le Lapin de Garenne, était convoqué pour une durée indéterminé dans les sous-sols du Louvre : renseignements pris en fin de nuit auprès de Sergio, il était entre les mains de la police, sous mandat d'arrestation par le préfet Jérémie. - Les copains et moi, on se cuisine un de ces lapins chasseurs, Loren, tu m'en diras des nouvelles. Ce type a le crâne dur comme j'ai jamais vu. Mais il va finir par lâcher le paquet crois-moi. Et j'ai l'impression qu'il va nous en dire des vertes et des pas mûres ! Je te tiens au courant bien sûr. - Merci, Sergio. Loren n'était pas mécontent que le gros Anatole reçoive la monnaie sa pièce : ce Nosferatu sentait depuis longtemps la magouille la plus pourrie, celle qui vient des bas-fonds et qui n'a rien à voir avec les petites vilénies des courtisans qui se marchent les uns sur les autres pour être invités dans les salons. Enervé par Satomé, qui lui avait fait perdre sa fin de nuit, Loren rentra se coucher, impatient de voir ce que les nuits prochaines allaient apporter. A suivre... ![]() Vampire 2006 - #7 : Les châtiments de Jérémie - sdm - 03-12-2005 Quote:Qui a la classe, le pouvoir, le style, la force de commander ? :ahah:Les Tremere ![]() ![]() Vampire 2006 - #7 : Les châtiments de Jérémie - Darth Nico - 04-12-2005 Vampire 2006 - #7 La nuit suivante fut calme, chacun occupé à ses affaires dans son repaire. Loren apprit que le Lapin de Garenne était encore l'invité exclusif de la police Brujah, qui devait lui réserver un traitement privilégié, tant il était rare de "serrer" un client qui a tant à en dire (et rechigne tant à le faire). ![]() Graziella prépara sa soirée du lendemain : la poussière de la précédente était à peine enlevée qu'il fallait remettre en place le protocole de la suivante. Mais cette fois, réunion plus politique : pas de DJ Wildblood et ses platines infernales, pas de Duc ni de Kuei-Jin. Rien que d'honnêtes conspirateurs favorables à la Régence. Loren apprit que les dirigeants de Paris avaient reçu une grande partie des témoins de l'attaque du Sabbat. En particulier, Clémentine Brujah avait été reçue et des rumeurs circulaient qu'elle était retenue elle aussi, au même sous-sol qu'Anatole... Intrigué, Loren se demanda ce qu'on pouvait reprocher à l'autre adjoint de Satomé à la sécurité. Graziella l'apprit aussi, par Camille qui fréquentait les salons. Elle communiqua la nouvelle à Santi : une pointe d'inquiétude perçait les Lasombra. Anatole puis Clémentine : ils étaient les deux au 158, rue de Tolbiac, lors de l'opération Augustin... Le lendemain soir, Loren terminait d'expédier quelques affaires de la veille, aux quatre coins des Tours : visite aux goules en planque, à George Leblond, à deux Gangrel du 20e. Rien de très réjouissant, mais c'était l'ordinaire d'un maire-adjoint. Au moins était-il sur le terrain, à se faire connaître et reconnaître pour son efficacité. ![]() Ensuite, le Ventrue se rendit à la BNF, pour consulter des documents relatifs au Myanmar : quelques heures de recherches patientes lui permirent d'en apprendre sur la situation là-bas. Pour commencer, la Camarilla n'avait aucune relation diplomatique avec le Myanmar. La junte militaire humaine était constituée de goules de dirigeants occultes, sans doute Cathéens. Les Cathéens étaient établis dans les villes et tenaient l'appareil d'Etat, tandis que dans les jungles, les factions du Sabbat contrôlaient la production d'opium. On ne signalait aucune présence Camariste où que ce soit dans le pays. Un vrai spot touristique tout ce qu'il y avait de plus paradisiaque en somme... Les invités, amenés par Mégane, arrivèrent quai de Bercy vers 22h30. Une dizaine de partisans de la Régence, en grande majorité du clan Toreador. Il y avait aussi un Malkavien et un Tremere, qui ne firent pas grande impression ce soir là. Graziella rencontra à cette occasion Caïnite d'Afrique, du clan Ishtarri (les cousins des Toreador). Il y avait aussi Gabriel et Angélique du Terdy, deux jeunes Vampires jumeaux (qu'on disait incestueux), qui venaient du Havre (14e et 15e arrondissements), Patrice le chroniqueur, Pierre-Yvon de Saint-Huant (cinéaste, vidéaste, jet-setteur, ami du Sénéchal) et quelques autres conspirateurs en herbe, qui frissonnaient en pénétrant dans le repaire d'une Lasombra. Les discussions allaient bon train, vers 1h du matin, quand Loren fit son entrée. Ce fut comme un vent glacé qui passa : le Ventrue avait une réputation des plus ambigues. Eminence grise de la Régence, actuel Dauphin d'un Prince qui passait pour l'instrument des Légitimistes, ami aussi bien avec le Sénéchal adoré que fidèle à sa Famille, rivale des Toreador, on ne savait trop comment le prendre. Les discussions reprirent, mais un ton en-dessous. Impossible de faire abstraction de la présence du maire-adjoint. Le moulin à paroles social avait bien tourné jusque là : puisque tout le monde était d'accord qu'il fallait s'opposer à la politique Ventrue actuelle, on était entre gens de bonne compagnie. Maintenant, il s'agissait de voir de quel bord était François Loren. L'inconscient collectif des invités chercha quelques minutes à désigner un volontaire ; ce fut Gabriel du Terdy. Il y eut un soulagement général. Loren, qui avait senti venir la confrontation, s'assit dans un siège, bien installé une coupe à la main et regarda son interlocuteur, avec un regard qui disait : "Allez viens, mon jeune Toto, je t'attends. Essaye un peu de forcer, que je te montre ce que c'est que d'être un Ventrue." Un silence religieux se fit, quand du Terdy prononça la phrase fatidique : - Et vous, monsieur Loren, que pensez-vous de l'actuelle politique menée par Sire Vircenko ? L'assemblée ne manqua pas de noter l'audace : c'était suggérer que le Prince n'était qu'un exécutant de l'actuel Primogène Ventrue. Loren encaissa sans broncher. - Ma foi, je crois qu'elle s'impose. Après tout, c'est bien la Régence qui a mis les Ventrue au pouvoir. Le Sénéchal a oeuvré dans ce sens : vous devriez en être content. Je fais ma part du travail : étant plus jeune, je dois m'occuper de tâches plus terre à terre, mais c'est dans l'ordre des choses, n'est-ce pas ? Le message était passé : jamais un Ventrue ne désavouerait la famille. - Oui mais ne trouvez-vous pas injuste précisément que les dirigeants Ventrue occupent presque tous les postes de pouvoir ? Nous ne ramassons que des miettes : ce n'est pas représentatif de la population parisienne. - Ma foi, je crois que les Toreador étaient d'accord pour que les Ventrue assument la charge du pouvoir, de manière à ce que vous puissiez vous consacrer à vos activités artistiques... C'est bien ce que le Régent a voulu et le conseil Primogène à sa suite... Loren admirait l'audace de ce Gabriel, mais il n'allait pas se laisser impressionner, même s'il jouait en terrain Toreador. Il savait que les victoires à l'extérieur comptent double. ![]() Graziella venait de s'absenter pour répondre au téléphone. - Monsieur le Sénéchal, murmura sa servante en lui tendant le combiné. - Allô, monsieur Lucinius ? Quel plaisir de vous entendre au téléphone ! Elle avait parlé assez haut, de manière à être entendue de ses invités. Ceux-ci tendirent une oreille attentive, ce qui mit fin à la joute Loren / du Terdy. - Graziella ? La voix du Sénéchal n'avait pas son timbre détaché et plaisant habituel ; elle était inquiète, pressée. - Ecoutez-moi, mademoiselle de Valori : je vous convoque sur l'heure dans mon bureau. Et je vous conseille de ne pas traîner ! - Euh, bien monsieur le Sénéchal. La signora comprit qu'il y avait anguille sous roche. Ce n'était pas pour remplir artificiellement son carnet de rendez-vous que Lucinius lançait cette convocation. - Mes chers invités, prononça Graziella, je vais devoir vous laisser. Petit murmure de déception dans l'assistance, nuancé par un ton complice de gens qui savaient de quoi il retournait. - Monsieur le Sénéchal me convoque sur l'heure... Maintenant, on pouvait se permettre d'être doucement admiratif. Loren sourit, en se demandant ce que le Lucinius avait en tête. - Bien sûr, je reviendrai ici dès que ce rendez-vous sera fini et je vous tiendrai au courant des propos du Sénéchal. Des étoiles brillaient dans les yeux des invités : à se demander si le coup n'était pas préparé ! Graziella invitée chez l'idole des jeunes Toreador ! Il ne manquait plus que Théophile pour répéter l'éloge de "Loucinious, la coquélouche de Paris !" Sans tarder, Graziella passa un manteau. Loren lui emboîta le pas : - J'avais aussi rendez-vous avec le Sénéchal ce soir. Je vous emmène : James est garé à deux pas d'ici. Alors que la voiture démarrait, Graziella reçut un nouvel appel de Lucinius : - Mademoiselle de Valori, écoutez-moi. La police Brujah est en route pour le quai de Bercy. Ils viennent coffrer vos invités ! Au même moment, Loren recevait un appel de Sergio, qui le prévenait du coup de filet prévu. - Barre-toi mon vieux et je ne t'ai rien dit. Tu fricotes avec ces graines de conspirateurs mais je te sauve la mise pour cette fois, parce que tu es Dauphin de Paris et parce que tu m'as déjà rendu service. - Merci, Sergio. Les deux passagers raccrochèrent en même temps. Graziella venait de conseiller fermement à Mégane de faire sortir les invités de chez elle. La cavalerie du Louvre sonnait la charge ! James conduisait dans le trafic de fin de soirée pour les humains. Les vitres fumées de la limousine cachaient Loren et Valori aux patrouilleuses de police qui affluaient vers les Tours. Cette fois, Loren était dans une position difficile : l'adjoint à la sécurité, participant à une réunion à laquelle le Louvre allait mettre fin brusquement. Mais le Ventrue n'était sans doute pas en difficulté comme Graziella. James arrêta le véhicule et vint ouvrir la porte. Il n'était pas garé devant la cour du Louvre, mais rue de Rivoli, près d'une petite entrée de service. - Le bureau du Sénéchal vient de m'appeler, me demandant de me ranger ici. Les deux passagars descendirent et entrèrent dans l'aile du musée. Au troisième sous-sol, à l'entrée de l'Elysium, ils rencontrèrent l'inspecteur Novembre, qui les attendait. Il toucha son chapeau : - Sire Loren. Pour vous signaler que le préfet Jérémie vous attend dans son bureau. - Entendu, je m'y rends maintenant. - Mademoiselle, si vous voulez bien me suivre. Le Fléau de Paris désire avoir un entretien avec vous sur le champ. Graziella se figea : Sarmont Brujah, le Fléau, était la dernière personne avec qui elle souhaitait parler. Brutale, épais, il était là pour maintenir l'ordre, pas pour faire dans la finesse. - Mais j'ai rendez-vous avec le Sénéchal. Il vient de me convoquer ! - Vous irez voir le Sénéchal ensuite. Si vous voulez bien me suivre. Loren n'avait le droit de rien faire. Il salua Graziella et partit de son côté. Au pas de course, Novembre mena Valori vers le bureau de son supérieur. Celle-ci devait se laisser emmener, la poigne du Brujah qui compressant fermement l'avant-bras. Au détour d'un couloir, elle vit surgir Lucinius comme un diable hors de sa boîte. Novembre se figea, respectueux mais un rien hostile. - Monsieur le Sénéchal... Lucinius regarda le Brujah droit dans les yeux : - Inspecteur Novembre, c'est bien cela ? Vous débarquez fraîchement de Lyon je crois ? Et vous m'amenez mademoiselle de Valori ? C'est bien aimable à vous, quoique je sois sûr qu'elle aurait trouvé le chemin toute seule. Novembre, hébété, stupide, bredouilla quelques mots : - Euh oui, bien monsieur le Sénéchal... ![]() La poigne de Novembre se relâcha. - Mademoiselle de Valori, si vous voulez bien me suivre... ![]() - Avec plaisir, monsieur Lucinius. Novembre resta sur place, oscillant sur ses pieds avant de partir, abruti, vers le bureau de Sarmont Brujah. Après un passage rapide par quelques couloirs mal éclairés, Lucinius et Graziella retrouvèrent les grands tapis rouges officiels et passèrent la porte du bureau du Sénéchal. Lucinius appela deux goules, qui servirent des coupes. Il alla s'asseoir à son bureau et indiqua un siège en cuir à Graziella. - Ouf ! il était moins une, pas vrai ! Je pense que j'ai bien fait de vous éviter une entrevue avec Sarmont. Entre nous, il manque quelque peu de finesse dans ses manières. - Mais enfin, Lucinius, que se passe t-il ? Graziella avait parlé comme une femme qu'on a contrarié, qui n'aime pas cela, qui pressent, comme un félin à l'affût, une menace et qui n'est pas décidée à se laisser faire. - Ce qui se passe ? Un décret de sureté vient de tomber, rédigé par le Préfet. Il interdit toute réunion politique, en vertu de la situation instable après l'attaque du Sabbat etc. En gros, un texte préparé spécialement pour votre réunion de ce soir. Il y avait du monde ? - Ma foi, outre Sire Loren, surtout des membres de votre clan. - Vous m'en écrirez la liste, ce n'est pas le plus urgent. Non, il se trouve qu'en début de soirée, Sire Santi a été convoqué à nouveau au Louvre. Et il a été arrêté par le Préfet. - Quoi ! Graziella avait bondi sur son siège. - Camille aussi. A l'heure actuelle, ils doivent être au frais, au 6e. Ajoutez à cela Anatole Nosferatu et Clémentine Brujah. Et un mandat d'arrêt vient de tomber pour vous. Abattu, Valori avala une coupe de sang. Elle ne savait pas quoi dire. - La situation est simple, dit Lucinius. Tant que vous restez dans mon bureau, ils ne peuvent rien contre vous. Ni le Préfet ni le Fléau n'ont le droit d'entrer. Je peux à loisir prolonger ma convocation, mais je ne vais pas vous garder ad vitam eternam si je puis dire. Dès que vous mettrez le pied dehors, ils viendront vous arrêter. J'ai voulu les devancer car les Ventrue se croient tout permis depuis quelques temps. Et je voudrais comprendre ce qui se passe... A suivre... ![]() Vampire 2006 - #7 : Les châtiments de Jérémie - sdm - 05-12-2005 On veut la suite ! ... Enfin, celle où les ventrues perdent ![]() Vampire 2006 - #7 : Les châtiments de Jérémie - Darth Nico - 05-12-2005 La fin alternative mythique, que les Lasombra auraient enterré dans les souterrains du Louvre avant que Vircenko ne la brûle ? ![]() Vampire 2006 - #7 : Les châtiments de Jérémie - sdm - 05-12-2005 La Director's cut légendaire où l'oeuvre prend tout son sens ![]() Vampire 2006 - #7 : Les châtiments de Jérémie - Darth Nico - 05-12-2005 sdm,05/12/2005 à 03:38 Wrote:La Director's cut légendaire où l'oeuvre prend tout son sensGenre la version de Blade Runner où on nous explique le rêve de la licorne et la licorne en origami de la fin. ![]() |