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Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - Darth Nico - 21-12-2003 ![]() ![]() Ce soir... LA BALLADE DES BALKANS Nuits du 24 avril au 5 mai MISES AU POINT Je suis en train de m'assoupir dans l'avion qui nous emmène au dessus de l'océan atlantique. Je repose la brochure offerte à chaque passager de notre petit appareil. Je ne me prive jamais de rêver devant ces reportages sur les produits de luxe des grandes maisons japonaises et françaises, ses photos glacées qui illustrent la vie idéale des élites cosmopolites, le raffinement des palais et des jardins où ils semblent passer leur vie... Ce sont de belles pages à feuilleter à dix mille mètres d'altitude, en contemplant la mer de nuages sous l'appareil, avec ce petit point de crépuscule qui finit de noircir, très loin, très loin... Corso est assis dans la rangée opposée. J'ai cru l'entendre murmurer pour lui même. Disons qu'il marmottait, qu'il grognait. Je crois qu'il s'adressait à un dictaphone dissimulé dans son imperméable. Est-ce qu'il sent que je le fixe du coin de l'oeil ? Qu'a t-il confié à son appareil ? Loren parle avec les membres d'équipage, s'informe des conditions de vol. Et Bénédict n'est pas du voyage. Reprenons. Nous sommes sortis de ce repaires de fanatiques, celui de la société de Léonard. Le Prince de Montréal a probablement été assassiné. Kara et moi sommes retournés à notre palace de station de métro désaffectée, dormir dans des cercueils disposés dans une rame abandonnée. Cette rame est renversée sur le côté, éventrée, carbonisée, un vrai squelette de dinosaure. Une rapide chasse nous sustente. Corso faisait peur à voir : en haillons sanglants, autant hyène qu'homme... Il vient nous retrouver le lendemain soir, avec Loren et Bénédict. Tous ont repris du poil de la bête : leurs blessures cicatrisent. Bénédict se montre plus distant. Il n'intervient guère dans notre discussion... Quelque chose est changé en lui. Nous parvenons enfin, Loren, Corso et moi, à mettre les choses au point concernant nos projets. Pendant que je souffrais le martyre au fond de mon cercueil à Montmartre, eux sont partis à Londres, à la recherche de Sophie Malone, une des têtes de la Toute-Vie. Le temps de fâcher très fort le Prince local et de faire choux-blanc, et les voilà partis pour Berlin, où doit se trouver Malone. Une visite à un grand cimetière de la capitale leur permet d'être au première loge pour un affrontement mémorable entre des Inquisiteurs et des Caïnites féroces. Griffes, armes aux phosphores, mitrailleuses, avalanche de coups de poings meurtriers, folie bestiale... sont de la partie. Mes alliés prennent part à ce très sanglant réglement de compte. A peine remis, une fusillade les cueille le lendemain dans une grande artère berlinoise, vers 4h du matin. Des tireurs embusqués à la fenêtre les prenne pour cible. Nouveau déchaînement de violence, au cours duquel ils apprennent toutefois que le siège de la société de Léonard est à Montréal. Ils partent sur l'heure, et nous nous retrouvons en ville, alors que je sors à peine des grandes forêts profondes et froides. Après qu'ils m'aient raconté cela, nous mettons en commun nos projets. Nous sommes d'accord sur l'idée que la Toute-Vie est une organisation qui nous dépasse : nous ne sommes pas de taille à lutter ; nous devons retourner à Paris pour y trouver des contacts et des alliés. C'est encore là que notre position sera la plus assurée. Me prenant ensuite à part, Corso m'annonce qu'il veut me confier plusieurs choses. Voici qui vaut son volume de sang ! Il tergiverse, fait les cent pas, hésite... il grogne, il tourne autour du pot. ![]() En substance, il m'apprend que, contrairement aux autres vampires, je ne lui inspire ni haine ni peur particulière, ce qui est déjà en soi beaucoup. Il n'en est pas à éprouver des sentiments positifs pour moi, tant s'en faut, mais toutefois... il requiert mon appui ! Très étonné, j'écoute ce qu'il a à me dire, flatté à vrai dire d'entendre de telles paroles de la part d'un Gangrel. Je lui assure que sa confiance me fait chaud au coeur. Je ne cache à personne que je veux retrouver Lisbeth, prisonnière en Australie, même si l'entreprise m'apparaît démesurée. Corso lui aussi cherche une femme. Cherchez la femme. Lui ne cherche pas par amour. Il s'agit d'Héléna, la Tremere passée chez les Tzymisce. La dernière fois que nous l'avions vu, elle s'envolait au-dessus du Père-Lachaise, emportée par une Gargouille, après avoir crucifié François Loren. Le lourd passé de Corso est chargé en particulier de la diablerie d'un Tzymisce, ce qui a diffusé dans son sang un poison aux effets lents. Depuis, Corso se sent glisser vers la folie. Il se fait fort de maîtriser la Bête en lui. Mais ce poison lie dans relie insidieusement l'exercice de la cruauté avec le plaisir. Il veut que je sois là pour l'empêcher de céder à ce penchant morbide, que je lui serve d'avertisseur s'il risque de céder à une violence incontrôlable. Décontenancé, mais flatté (je le répète) de pouvoir lui apporter de l'aide, amusé et surpris que la première personne que je puisse aider vraiment soit ce Gangrel rustre et séduisant comme un hyène, je lui promets néanmoins de l'aider à lutter contre l'infection Tzymisce. De quoi est faite la vie d'un homme... ![]() Loren était parti chercher nos billets d'avion. Benedict refuse de nous suivre. D'ailleurs, il s'en va presque sans nous saluer. Il en vient à se comporter comme un étranger. Surpris, mais impatients de partir, nous filons à l'aéroport. Nous montons à bord du jet commandé par Loren. Fidèle à l'esprit de tromperie politique de son clan :roll: , il nous annonce que notre destination est Izmyr en Turquie, et non la capitale française... Sire Ibn-Azul, toujours en croisade contre la Toute-Vie, nous requiert. Et puis, Loren semble si sûr que ce détour sera rapide... A la grâce d'Allah ! A suivre... :yo: Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - sdm - 22-12-2003 ![]() Me demande comment vont finir les notes de Lucinius, dans l'état où il est ça va être en lettre de sang sur le trottoir parisien ![]() Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - Darth Nico - 22-12-2003 CHERCHER LA FEMME A Izmir, nous sommes accueillis à la descente d'avion par trois Caïnites bien gaillards, aimables comme des officiers de la Stasi. Nous craignons un moment un piège. Il n'en est rien. Nos trois gorilles nous conduisent au repaire souterrain d'Ibn-Azul (où était-ce déjà ? ![]() Ici aussi c'est un très beau palais souterrain où j'espère que le Sire de Loren a loisir de passer mille et une nuits de tranquillité. Nous avons une entrevue courte et cordiale avec lui. Bien entendu, si nous avons été conviés en Turquie, ce n'est pas pour un y faire du tourisme. En réalité, nous ne repartirons pas les mains vides en France. Ibn-Azul désire nous confier une petite mission. Il s'agirait de convoyer jusqu'à Paris un très important colis, à déposer à la fondation Tremere de Versailles, à Antoine de Saint-André (sans doute un ponte de ces sorciers...). Incorrigibles Ventrue !... Corso est plutôt tiède, mais il suivra notre décision. Pour ma part, je suis prêt à rendre ce service à Ibn-Azul : avoir un important Ventrue pour débiteur est plutôt précieux, non ? C'est finalement à Loren que revient la décision. Bien évidemment, il accepte : les désirs de son Sire sont des ordres. Après une collation, nous sommes conduits à un cimetière non loin du repaire. A l'entrée, imprévu majeur. Une Caïnite s'approche de nous et prétend nous accompagner dans notre mission. Allons bon. :? Elle se nomme Morgane, elle est au courant de notre commanditaire et du destinataire. Inutile de dire que nous sommes tout sauf confiants envers cette inconnue. A entendre ce qu'elle sait de notre mission, qui est censée être confidentielle et se dérouler dans la discrétion, nous sommes très déagréablement surpris. Loren explique rapidement les termes de l'alternative à Morgane : soit nous lui faisons confiance, soit nous la tuons. Je lui demande quelle raison nous aurions de lui faire confiance. Elle dit connaître notre colis, ainsi que ce Saint-André. Encore une fois, c'est à Loren que revient la décision, puisque c'est son Sire qui nous requiert. Le Ventrue accepte, en rappelant à Morgane qu'au premier geste suspect, nous devrons nous débarrasser d'elle. Nous descendons dans une crypte du cimetière, où notre "colis" va nous être présenté. Parmi des tombes très anciennes, nous découvrons une petite fille effrayée, qui tient une poupée de chiffon. Une Caïnite elle aussi. J'ignore à quel clan elle appartient. Elle porte une marque sur le front. Je crois pourtant me rappeler de détails, de vieilles histoires secrêtes, encore confuses pour moi. Je fouille dans mes souvenirs : ah mes soirées à mener des recherches en occultisme, dans les souterrains du Louvre. Tout une époque... J'avais lu des écrits anciens qui m'aideraient à comprendre qui est cette fille. Soudain, des cris d'humains effrayés retentissent à l'entrée de la crypte. Grognements de loup, feulement animal : c'est Kara ! Je remonte quatre à quatre les marches et j'ordonne à ma nouvelle domestique de se calmer immédiatement. Elle en avait après les goules d'Ibn-Azul : elle leur grognait dessus, prête à bondir. Je suis arrivé à temps pour éviter un très sérieux incident. Ah la vilaine bête ! Je dois la tondre chaque soir au réveil, je dois la dresser, lui apprendre à bien se tenir, à s'habiller : tout est à faire ! Déjà la deuxième fois que je joue les bons samaritains !... Quand je repense que cet horrible et blafard nabot de Felias a trahi toute ma confiance !... Ah, je vois rouge ! J'ordonne à Kara de se tenir tranquille. Je redescends auprès de la petite fille. Morgane est avec elle. Elle se nomme Eda. Je regarde la jeune femme : je crois que nous avons tous les deux une idée de la provenance de notre "colis"... Un échange de regard me confirme, par une sorte d'empathie intuitive, qu'elle s'y connait bien en occultisme, cette Morgane... Cherchez la femme... Loren a obtenu un gros van blindé pour notre voyage. Nous grimpons tous à bord. Corso au volant, Loren a ses côtés. Moi à l'arrière, avec les femmes. Pendant tout le reste du trajet, il était écrit que je devrais jouer les nounous pour Eda, tout en m'occupant de l'éducation de Kara et de garder un oeil sur Morgane. De plus, comme on pouvait s'y attendre, Morgane surveille de près la fille. Bonne surprise Kara s'est pris d'affection pour Eda : tout le monde n'a pas la chance d'avoir une nounou si chaleureuse que ma louve... Corso appuie sur l'accélérateur. Voilà notre grandiose équipe en route pour Paris. Première étape de notre voyage : passer en Europe. Istanbul nous voilà ! [i]A suivre... ![]() Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - Darth Nico - 22-12-2003 LA BALLADE DES BALKANS Première nuit à Istanbul, à l'est du détroit. Nous n'avons pas le temps d'apprécier (correction : JE n'ai pas le temps d'admirer) les merveilles de cette ville, digne de Venise ou de Séville. Nous dormons dans quelque cave pierreuse, dans les sous-sols d'un grand hôtel. Quelle triste nuit ! je me jure de revenir ici bientôt pour un séjour digne de ce nom. Le lendemain matin, nous passons le détroit, sur le pont encombré par les camions et leur fumée. Nous filons rapidement vers la frontière. Nous pensions un moment passer par la Bulgarie et l'est de l'Europe. Mais nous prendrons la Grèce, puis l'Albanie et les côtes de la Croatie. Nous roulons des kilomètres et des kilomètres sans croiser aucune habitation. Nous sommes arrêtés au milieu des collines du bord de mer par un contingent de soldats turcs avinés. Pas de poste frontière : juste quelques camions, et ces bidasses solidement armées, qui ne comprennent pas un mot d'anglais. Ces soudards nous font descendre, inspectent le véhicule, puis en viennent aux fouilles corporels, de manière particulièrement appuyée sur les femmes. Je leur souhaiterais bien du plaisir s'ils devaient embarquer Kara à plusieurs... Je dois ordonner à ma servante de rester calme. Pas le moment de provoquer un incident frontalier... Nous repartons le long de la mer Egée, nous traversons la Macédoine. Le soir, nous nous arrêtons dans le bled le plus paumé qu'il m'ait été donné de voir. Le ressac de la mer nocturne berce ces lieux solitaires, où tous les dieux sont endormis. Un cimetière, une bâtisse en pierre, ce sont les constructions qui s'élèvent dans ces lieux perdus. Un autochtone vient nous voir : il s'agit du Caïnite local, qui demeure dans le cimetière, et se nourrit du sang du rottweiller de la famille du coin. Il est jovial, avenant, il ne demande qu'à aider, bref le vrai pot de colle. Il s'attache aux basques de Corso, puis revient vers moi. Pour ajouter à notre malheur, il parle bien français ; il admet ne pas trop connaître la ville, il s'enquiert de notre itinéraire... Sympathique, bon vivant (deux qualités rares pour un Caïnite), mais quel boulet ! Ah oui, et comme nous sommes en Grèce, nous disons que c'est un boulos ! ("Ici petÿte scène qui me fait bien loler : Corso veut rentrer chez les payzans en enjambant le rebord de la fenêtre. A ce moment-là, le père de famille sort par la porte. ![]() Nous ne nous attardons pas dans cet endroit. Les rats, les serpent de cimetière ne sont pas d'aimable compagnie. Après une nuit passée dans ce cimetière de bord de mer, nous repartons plein ouest. Nous passons en Albanie en fin de soirée. Nous passons par les montagnes, sur de mauvais sentiers, au travers de villages perdus dans la nature. Nous évitons les agglomérations. Peu après Tirana, l'inévitable se produit : nous tombons sur un poste de contrôle. Cette fois, ce ne sont pas des humains, mais des Caïnites du coin. Des Tzymisce... Ces simili-dracula sont presque aussi laids que des Nosfératus, plus blafards qu'eux, inutile enfin comme relation sociale. Ils nous emmènent dans leur authentique petit cimetière, où ils trouvent plaisants de nous faire payer le passage non en liquide, mais en énigme. Soit nous trouvons la solution et arrivons à les coller à notre tour, soit nous leur servirons de dîner. :? Tomber sur ces lugubres démons était inévitable. J'enrage en pensant qu'Eda ne supporte ni l'avion ni le bateau : nous serions à Paris depuis longtemps, loin de ces venimeux énergumènes ! Ils commencent par nous poser leur propre énigme (gniii ! :x M'en souviens plus. :( ). C'est la Tremere Morgane qui trouve la réponse : Caïn, tout simplement ! Les mouches Tzy-Tzy sont bien surpris que nous ayons trouvé. Ils masquent leur déception derrière leur habituelle grimace de jokers contrariés. A notre tour ![]() Manifestement, la culture old school de nos interlocuteurs leur fait en ce moment défaut. Ils se consultent, font des messes basses, murmurent et craquètent comme des cloportes. Ahah ! le temps est écoulé ! Dépités, ils annoncent qu'ils ne trouvent pas. "C'était une clef, tout simplement !" Si même les Tzymisce n'utilisent plus ces vieilles clefs en cuivre à bout rond, alors où va-t-on ? Ils n'en sont quand même pas au digicode maintenant ! :P Avant qu'ils ne se fachent tout verts, notre équipe de choc à bord de notre véhicule tout-terrain, et nous continuons notre excursion sur les routes chaotiques. Nous filons vers l'Albanie, Corso toujours au volant, moi à l'arrière à veiller sur Kara et Eda. Nous n'aurons pas le temps de nous arrêter sur les côtes dalmates, qui commencent à attirer tant de touristes d'Europe de l'ouest, maintenant que le pays commence à sortir de la guerre pour entrer dans l'économie de marché occidentale. Et nous, nous sommes en rodage pour un trophy en 4x4 en Amazonie ! Nous passons la Croatie avec un halte à ( ![]() L'appel de la nature se fait ressentir chez Corso : il aimerait dormir dehors, mais il devra lui aussi passer la journée dans ce caveau sordide. Pendant notre sommeil, une gargouille viendra d'ailleurs le titiller : nous frôlons l'incident. Heureusement, Corso se retient de planter ses griffes dans la créature. A notre réveil, nous partons sans demander notre reste. Ne vaut pas le détour ! Nous remontons plein nord vers l'Autriche. Dans une forte côte, la batterie nous lâche. Nous descendons de voiture. Il va falloir faire redémarrer la voiture en la faisant rouler en marche arrière dans la pente. Malgré les probabilités faibles de succès, le moteur repart. Nous étions sur la route, pendant que Morgane était au volant, avec Eda dans le véhicule. Qui nous dit qu'elle n'a pas eu la tentation de s'enfuir à ce moment-là ? Nous n'avons toujours pas confiance en elle. Les vrais ennuis commenceront à Paris, pas sur les territoires du Sabbat. Nous passons la frontière autrichienne. Il va falloir prendre un nouveau véhicule. Nous nous arrêtons près de Graz, chez un désagréable vieux Prince Ventrue, le typique vieil admirateur de Bismarck, qui ne sort jamais de ses montagnes en croyant vivre dans un passé mythifié. On a connu des Lasombras plus chaleureux que lui ! Il va finir par ressembler à ses ancêtres officiers du 1er Reich, sans doute momifiés dans sa cave. Nous ignorons à quel clan appartient Eda. Disons que Morgane et moi avons notre idée sur la question... :roll: Quant à Kara, il est presque certain que c'est une Gangrel. Mais ces approximations ne suffisent guère au chambellan du Prince. Il exige que nous passions la nuit, pour une entrevue avec le Prince le lendemain. Un petit incident extérieur va nous éviter cet ennui. Nous discutons Loren et moi de ce que nous allons raconter au Prince (c'est Loren qui parlera, il est le seul à connaître l'allemand), quand Corso, parti gambader dans le parc, nous appelle. Il nous conseille vivement de quitter le pavillon où nous logeons, et de tirer une croix sur notre rencontre avec le Prince. Sans rancune ! Je cours vers la chambre de ses dames, et je leur ordonne de décamper avec nous sans attendre. Nous prétextons le besoin de visiter la ville aux goules. Nous avons à peine fait quelques pas dans la rue qu'une déflagration énorme souffle le palais ! Oh la belle rouge, jaune, verte, grise ! L'air s'embrase comme une torche autour du bâtiment, formant un dôme de feu terrifiant. Des silhouettes noires s'agitent au milieu du brasier, poussant des cris déchirants. (Plus tard, j'apprends par Corso que l'engin infernal était rien moins qu'une bombe au phosphore !). Nous partons sans dire au revoir, après avoir volé un modèle genre "Espace". La Suisse nous attend. A suivre... ![]() Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - Darth Nico - 23-12-2003 DERNIERE LIGNE DROITE Nous traversons l'Autriche d'est en ouest, puis nous grimpons sur les hauteurs paisibles de la Suisse. François Loren se sent à l'aise ici : du calme, de l'ordre, de la propreté, de l'argent dont on a éliminé les odeurs... le paradis du Ventrue, l'enfer d'ennui du Gangrel et du Brujah ! Nous arrivons à Genève, où nous faisons une courte mais décisive étape. Je ne sais trop ce qui se passe : Corso se fait embarquer dans une sombre histoire. Toujours est-il que nous devons repartir de Suisse sans lui. Il doit nous rejoindre avec une voiture qu'il va se faire un plaisir de voler. C'est Morgane qui prend le volant. Loren est à côté d'elle. Nous sommes à Besançon quand nous voyons notre Gangrel de choc au volant d'une Porsche flambant neuf, en train de jouer les flambeurs, avec les indispensables voitures de police, toutes sirènes hurlantes, qui lui foncent au train. Morgane se range poliment sur la droite pour ne pas entraver la marche des forces de l'ordre. Nous apprendrons plus tard que Corso s'est sorti de cette poursuite à l'américaine. Il a abandonné sa Porsche et a emprunté une voiture plus discrête pour arriver à Paris. Nous avons pris de l'avance sur lui ; nous désirons filer rapidement à la fondation Tremere de Versailles, remettre enfin notre "colis". Nous roulons à bonne allure sur ces routes familières, après notre périple dans ces terres inconnues, peuplées d'êtres dangereux. Nous pénétrons dans l'agglomération parisienne, puis empruntons le périphérique. Nous ne sommes plus qu'à un kilomètre de l'arrivée : la flamme rouge pour nous ! Il était trop tôt pour crier victoire : alors que nous roulons bien trop vite, la voiture part soudain sur le côté, glisse, se renverse sur le côté droit. Sonné, je me retrouve sur Kara et Eda, qui étaient à ma droite. Nous nous extrayons du véhicule, moi le premier. Je me remets de mon étourdissement, m'assure de l'état de mes deux protégées : elles n'ont rien. Loren s'est mis face à Morgane : quel dommage, n'est-ce pas, que notre véhicule, par hasard, se soit renversé juste avant le but, alors que rien de tel n'est arrivé dans les montagnes ?... Au-dessus de nous, un nuage de mauvais augure plane. Eda est apeurée. Morgane nous dit que nous ne devons pas emmener la fille à la fondation Tremere. Corso arrive sur ces entrefaits. Nous marchons ce qui nous reste de chemin, surveillé par cette brume menaçante. Selon Morgane, il s'agit d'un esprit prêt à nous sauter dessus. Cette fois, notre encombrante compagne de voyage tombe le masque. Je ne sais quelle supercherie ces Tremere ont encore inventé !... Elle nous répète que nous ne devons pas aller à la fondation de Versailles. Mais nous avons juré à Ibn-Azul d'y emmener Eda : nous tiendrons parole. Nous ne sommes plus qu'à cent mètres du bâtiment. Quatre de ces sorciers gardent l'entrée. Ils attendent que nous venions à eux, pendant que nous hésitons sur la conduite à adopter. Nous décidons, Loren et moi, d'aller vérifier si ces gens connaissent bien Antoine de Saint-André (alors que Morgane prétend qu'il n'est pas là). Corso et Kara surveillent les agissements de cette Tremere de plus en plus indigne de confiance... Mais si j'avais su ce qui m'attendais en allant négocier, je me serais toutefois jeté dans ses bras, sans craindre de sortilège pervers. Nous arrivons devant les quatre apprentis-sorciers qui gardent la fondation. Nous demandons à parler à Saint-André : eux prétendent que ce Tremere n'est pas là, mais qu'ils le représentent. C'est à eux qu'il faudrait livrer Eda. Inutile de dire que le Ventrue et moi ne céderons jamais la fille à ces types-là. L'un d'eux me propose de me serrer la main. Je refuse tout net, en sentant l'impatience qui me gagne. Je suis fatigué d'être perpétuellement pris pour un demeuré et un agneau. ![]() L'instant d'après, le Tremere, qui est en réalité un magicien sanguinaire, coupe court à mon énervement : je suis jeté à terre par une formidable lacération, qui m'écorche vif et me fait tordre de douleur. Je pousse un râle pathétique, tandis que je tombe à genoux. Ma plainte fait bondir Kara et Corso : ils se précipitent vers nous, la bête de proie en eux brusquement réveillée (et de mauvaise humeur au réveil). Pendant le cent mètre qu'il pique, Corso se métamorphose en hyène puante et féroce comme je les aime, tandis que Kara redevient la chasseresse du grand nord. Deux des Tremere se font déchirer par les crocs et griffes des deux Gangrel, furieux comme des cerbères. A terre, appuyé sur mon épaule gache, je sors mon révolver, vide le chargeur sur un autre Tremere qui s'enfuit : ma poisse me poursuit, je ne lui ferai rien. J'ai subi par deux fois l'attaque du sang, je suis comme un haillon déchiré. J'ignore pour le moment ce qui s'est passé. Corso nous a laissés, Kara et moi, pour se mettre à la poursuite de Morgane, partie je ne sais où avec Eda, et Loren à ses trousses. J'ai appris au cour de ce voyage que les Tremere veulent qu'on leur fasse confiance aveuglément, surtout quand ils respirent la traîtrise, et qu'ils négocient en écorchant vif leurs interlocuteurs. Je m'appuie sur l'épaule de Kara : nous quittons les lieux. Je dois rentrer à Montmartre, je dois me soigner... un grand silence, très noir, très profond, m'enveloppe maintenant, je crois que je suis assez trop loin, que je perds pied, que la noyade n'est plus loin. Mon corps et mes vêtements ruissellent de sang et d'une vilaine bruine collante. Série noire pour moi... Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - sdm - 24-12-2003 Quote:Corso se métamorphose en hyène puante et féroce comme je les aime C'te pervers ![]() Par contre je ne peux que plussoyer (ou plussoir au choix) quant aux conclusions sur les méthodes de négociation Tremere ![]() Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - Darth Nico - 24-12-2003 Quand la hyène puante et féroce pointe son museau au dessus de votre nez quand vous un êtes un Toto ensanglanté gisant sur le bitume, et qu'elle vient de se bouffer 2 Tremere, on aime la hyène ! ![]() Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - Guest - 24-12-2003 C'est clair que tu l'aimes ta hyène ![]() ![]() Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - Darth Nico - 24-12-2003 M'aimer, je ne sais pas. Apprécier mon aide, j'espère ! ![]() ![]() Journal de Lucinius #6 : La ballade des Balkans - Guest - 24-12-2003 l'amour n'existe pas entre caïnites ![]() |