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Les Contes de la Canine #5 : Histoire d'Athamis Fraundon - Darth Nico - 23-11-2003 :LeLudwig: LeLudwig Studios & Gronicö Inc. ![]() présentent Une production Garfield ![]() Décembre 2002 : La Comtesse Bathory est assassinée en plein opéra de Paris. Les assassins s'enfuient, après avoir semé le chaos lors de la représentation de La flûte enchantée. Cinq ans auparavant, un enchaînement de haine, de vengeance et de trahisons amenaient à une série de crimes qui secouaient Paris et sa banlieue. Noirs comme un café à reveiller les morts, impitoyables comme un Gangrel enragé, sombres comme les secrets enfouis pendant des siècles... ![]() LES CONTES DE LA CANINE Ce soir, :demoniaque: [size=18]HISTOIRE D'ATHAMIS FRAUNDON :demoniaque: Février 1998 [b]Gare du nord, gare de l’est Gare du nord, gare de l’est, tu erres de troquets en bistrots ; c’est la promenade le long des comptoirs, qui te réchauffe de l’air glacial de Paris. Hendaye hier en début de soirée – Hendaye, et le train jusqu’à Lourdes. Lourdes, changement de train, la gare déserte, les sifflements stridents sur les quais, des contrôleurs et des zombies qui rôdent, des livreurs inquiétants ; chutes de valises ; sifflets pour le départ ; une dame-pipi s’endort à son poste. Fumée, verrière, et les rails qui partent dans l’obscurité à l’horizon ; le béton, l’acier solitaires, pour le réveil de dix heures du soir ; sac au dos, valises à la main, dans l’entêtante solitude, qui ronfle et gronde dans la nudité de la gare. Noirceur glacée des quais, l’hiver ; tu montes dans ta voiture et c’est la moiteur blanche du wagon ; passage dans le couloir, à la recherche d’un compartiment inoccupé. Tu ouvres violemment les portes, tu surprends les passagers installés dans la tiédeur, tu te heurtes aux portes fermées à clef, qui protègent les endormis. Tu arrives dans un wagon empli de passagers sans couchette. Enfants braillards, passage des contrôleurs, pas alerte des resquilleurs qui vont se planquer aux toilettes, des dormeurs se bousculent. Tu trouves une place, côté fenêtre ; tu poses ta tête sur le rebord, sur la soufflerie de la climatisation, comme d’autres passagers, qui ne peuvent trouver le sommeil. On sent la pesanteur, le malaise de la promiscuité, on grogne contre ces randonneurs qui bousculent, avec leurs sacs comme des cheminées, contre les sans-gêne pendus au téléphone, qui font profiter toute l’assemblée de leurs passionnantes anecdotes… Dehors vide et noir, et intérieur de moiteur blanche compacte. Le train démarre enfin ; la fatigue s’épaissit encore, et épaissit tous les paysages, les câbles électriques, les villages de nuits, les routes, les panneaux de signalisation… La nuit est une négresse blanche. Tu t’enfonces dans le sommeil, dans l’hermétisme de rêves pesants, jusqu’à Paris, Montparnasse. Avant l’aube, dans l’obscurité desséchée, tu as pris le métro de la capitale qui s’éveille lentement, ligne 6, direction Nation ; le métro s’est ébranlé, à l’heure des boulangers et de leurs four ; tu attends encore un peu avant de disparaître avant l’aube, tu passes inaperçu parmi les livreurs, les ouvriers qui viennent pour leur noir serré avant le travail ; tu marches au pied de l’ange de la Bastille, puis boulevard Lenoir, dans le frimas matinal –les plumes, les feuilles chantonnent, s’ébrouent, bruissent, pendant que les canaux s’ennuient (et tu ne connais de si ennuyeux que le canal de l’Ourcq, où tu iras demain, sinon le canal Saint-Martin !). Tu rôdes dans les cafés, tu as tout Paris au fond de ton verre, ou dans les yeux de la patronne. Voici la Seine qui tremble, ondule, se berce, puis l’ancienne gare d’Orsay, les Tuileries sous la bruine et Notre-Dame majestueuse, et la Tour Eiffel, plus haute encore qu’une potence… ![]() Les pleurs de ta secrétaire Tu as fini par rentrer à ton bureau. Les traits brûlants du soleil t’y ont chassé. Alors que les ombres s’allongeaient sur les murs, que ce silencieux bourreau s’élevait impitoyablement, tu as couru dans les rues étroites, du côté des nouvelles boutiques de mode qui fleurissent d’ici au Marais. Tu as tourné le dos à ce Caïn doré, apeuré comme un condamné à mort évadé. Tu es arrivé à temps dans le local de la cave dont tu disposes dans l’immeuble où tu as installé ton agence de détective. Tu as passé journée enfermé dans une caisse en bois, dans le réduit fermé au cadenas de l’intérieur. Le lendemain soir à ton réveil, tu t’es précipité dans la rue pour absorber le sang chaud d’un passant pris au hasard. Tu as croisé un jeune fêtard branché, vêtements moulants et pectoraux de monsieur propre, cheveux bleus, tu l’as agrippé à la gorge, ce qui l’a plongé en torpeur. Tu t’es nourri, puis enfui. Tu l’as laissé sur un banc. A son réveil, il croira avoir eu un léger malaise. Tu es revenu à ton bureau, tu as passé plusieurs coups de fil. Ta secrétaire est arrivée vers neuf heures. Elle doit être la seule secrétaire de détective à ne travailler qu’au tarif de nuit, et à devoir porter de si lourds secrets. Certains révèlent un jour au grand public leur homosexualité. Toi, certains soirs, tu serais tenté de faire ton coming-out pour dénoncer la mascarade qui se joue à Paris et dans le monde. Mais tu es tenu au secret, jusque dans la tombe, et même mort, alors que tu le peux, tu ne dois pas parler ! C’est lundi, et ce soir, le Prince de Paris reçoit au Louvre. Sans doute une magnifique réception, qui brille de milles feux, à laquelle sont conviés des notables mortels de la République. Ta secrétaire est déjà là, alors qu’assis sur ton fauteuil en cuir, tu feuillettes quelques quotidiens, à la rubrique des faits divers. - Alors patron, quelles nouvelles ? ose t-elle enfin timidement, en buvant le premier de ses nombreux cafés de la nuit. Tu attends un moment avant de répondre. Tu finis de lire ton article, puis tu maugrées : - Rien de bien nouveau. J’ignore pourquoi on m’envoie là-bas, à vrai dire… ![]() Elle s’assoit à son propre bureau, trie des papiers, tapote sur le clavier de l’ordinateur. Elle t’a toujours secondé efficacement cette secrétaire, même quand tu respirais encore. Depuis, tu en as fait ta créature : c’est une goule, un peu de ton sang coule en elle. Elle a les nerfs bien accrochés pour supporter de vivre avec toi. Elle raconte à sa famille qu’elle doit travailler de nuit pour t’assister dans tes filatures. Tu envoies régulièrement des fleurs et des chocolats à sa mère. Malgré toutes ces attentions, ta secrétaire est comme marquée de ton odeur ; dans son entourage, on suspecte que son travail sort de l’ordinaire. On a parfois du mal à la sentir. Toi-même, tu ne te montres pas. - A propos, vous avez réussi à contacter Corso ? - Non, patron, toujours pas. - Vous avez essayé ? - Oui, cette après-midi même. C’est trop tôt ? - Non, non… - C’est urgent ? - Je ne sais pas trop. Corso est un collègue. Il a ouvert il y a peu une agence de détective. Il m’avait contacté il y a trois ans, quand il a quitté la police, vous vous souvenez ? - Peut-être bien. J’avoue que ça ne m’a pas marquée… - Aujourd’hui, ce Corso a mis le pied dans une affaire qui sent mauvais. Je voudrais lui éviter d’avoir des ennuis… - Vous pensez pouvoir le conseiller sur ce coup-là ? - Oui. Je voudrais lui éviter d’avoir les mêmes ennuis que moi… Elle n’ajoute rien. Le ton de ta voix quand tu abordes tes « ennuis » en dit long sur le silence qu’il faut observer en la matière : un souffle rauque, une haine prête à éclater, des relents de peur… tout cela s’entend dans ta voix, sans compter une expression de dureté sur le visage et une crispation irrésistible des mains. Il fait soudain très lourd dans la pièce. Tu restes à mâchouiller un crayon, les pieds sur le bureau, en regardant par la fenêtre. Ta secrétaire essaye de s’abstraire dans son travail. Mais il fait lourd, vraiment trop lourd… Tu aimerais fumer, mais tu ne peux pas. Et tu voudrais éviter ce petit désagrément à Corso… Tu tripotes ton briquet, tu allumes la flamme, qui tressaille et te fascine. Tu entends le ronronnement du frigidaire et de l’ordinateur, de l’eau dans les canalisations du bâtiment, des pas chez les voisins du dessus. Tu te lèves, tu veux fouiller dans tes papiers, mais tu sais que tu n’as rien à y trouver. Tu voudrais te trouver une occupation, te donner consistance mais tu n’y arrives pas. Tu tord le cou à une girafe d’origami que tu avais confectionnée. ![]() - Vous n’avez rien de prévu ce soir, patron ? - Non, rien. Rien du tout. - De mon côté, j’ai presque fini. Vous ne voulez pas qu’on sorte ? Pour une fois ? Qu’on aille au cinéma par exemple ? - Vous êtes gentille Hélène (toutes les secrétaires de détective s’appellent Hélène, c’est la règle), mais je n’aime pas trop sortir. Plus ça va, moins je supporte la ville, être enfermé dans le béton parmi la foule. - Comme vous voudrez… Moi je disais ça parce que rester enfermé, ce n’est pas très bon… - Ecoutez, si vous avez fini, prenez donc votre soirée. Je ne vais pas vous retenir à ne rien faire. Dans cette phrase, tu aurais voulu mettre de l’amabilité. Tu n’as réussi qu’à être cassant. - Vous êtes sûr que vous n’avez plus besoin de moi ce soir ? - Mais non, mais non… Allez donc profiter de la capitale ce soir. Nous aurons du travail dans les jours à venir. Et si vous avez besoin d’une rallonge ce mois-ci, ça ne pose pas de problème non plus, d’accord ? - Vous êtes gentil, patron, sourit-elle. Je sais que vous vous donnez du mal parce que, parce que… Un sanglot étrangle sa phrase. Tu t’approches d’elle, tu l’aide à enfiler son manteau alors qu’elle veut cacher son visage. - Oui, Hélène, vous pouvez le dire… Parce que vous êtes assez courageuse pour travailler pour moi et partager mon secret, pour risquer d’être impliquée et mise en danger par les intrigues du Louvre… Elle pleure maintenant à chaudes larmes. Elle se cache le visage dans son mouchoir. Elle court à la salle de bains, où elle repart de plus belle en sanglots hoquetants. Tu t’approches de la porte, qu’elle a fermée à clef. Tu lui parles posément : - Ecoutez, Hélène, j’ai besoin de vous. Je ne vous lâcherai pas. Je fais tout pour vous tenir à l’écart de mes ennuis, pour vous payer décemment, alors tenez le coup, je vous en prie. Evidemment, c’est tout sauf le langage à lui tenir. Tu n’aurais pas à te forcer beaucoup pour bien le comprendre. Instinctivement, tu laisses pousser les ongles de ta main gauche, tu griffes la porte nerveusement. La pleine lune qui se lève te défie maintenant. - Hélène, ça va ? Tu ne l’entends plus depuis un moment. Tu tapes encore à la porte. Elle ouvre enfin. Tu caches ta main et rentres tes griffes. - Rentrez chez vous, Hélène, reposez-vous. Prenez quelques jours de congés si ça vous dit. Si le ton n’y est pas, au moins la proposition est aimable. ![]() Elle regarde dans le vague, elle serre son mouchoir, tu te tiens près d’elle. - Je vais aller voir ma mère, déclare t-elle, on ira dans sa maison de campagne. - Très bien. C’est où ? En Normandie ? Tu espères que non –tu as de mauvais souvenirs de la côté normande ! - Non, c’est près de Saint-Malo. C’est très joli là-bas, c’est calme, les gens du village nous connaissent, on s’entend bien avec eux. - Bon, ça m’a l’air parfait. Allez prendre l’air quelques jours. - Et vous, qu’est-ce que vous allez faire ? - Je n’ai rien de prévu. Je fais refaire mes réserves. Je viens de penser qu’il ne me reste presque plus de poches dans le frigo. Elle te regarde en souriant, acceptant presque l’idée que tu n’as rien à envier à ces gens qui mangent leur femme. Toi, tu te contentes de plasma d’animal la plupart du temps. Tu chasses l’homme soit quand tu en as trop envie, soit quand un besoin irrépressible de mordre un bel humain frais te saisit, au détour d’une rue. Tu raccompagnes ta secrétaire jusqu’au métro. Tu lui souhaites de bonnes vacances, et tu retournes rapidement à ton bureau. Tu décroches le téléphone, compose, et attends qu’on te réponde, laissant passer de longues sonneries. - Allô ?… Allô ? On a décroché mais pas de réponse. Tes paroles restent pendues en l’air… Enfin, une voix étouffée te répond. Tu parles bas : - Allô ? Oui, Guy… Oui, ici Fraundon… Oui, c’est Fraundon. Oui, j’appelle directement à la « maison », je sais que je ne devrais pas, mais je voulais te dire que j’ai donné quelques jours de congés à ma secrétaire… C’est ça, elle va partir au bord de la mer, loin de Paris… Oui, j’ai besoin d’elle ! Tu as appuyé fort sur cette dernière phrase. - Non, ni toi ni personne ne s’occupe d’elle, c’est compris Guy ?… Oui, tu m’as bien compris : personne ne la touche, sans quoi… C’est ça ! oui, qu’est-ce tu crois ?… écoute-moi, Guy, je vais te dire une chose : je n’ai pas de leçon à recevoir de toi, mais alors vraiment pas !… ![]() Tu mets de la dureté dans ta voix, voire de la brutalité. - On en est au même point je te signale !… oui, au même point toi et moi… Dans le sud, j’en reviens. Et pour rien encore… Non, je n’ai pas le manuscrit. Ne joue pas à être plus con que tu n’es… Non, je n’ai rien trouvé, et ça n’a pas été faute de chercher !… J’en ai plein le cul je vais te dire de ce manuscrit !… C’est ça oui… oui, et alors ?… et alors ?… ouais, et alors ? Regarde où ça m’a mené ! Non mais regarde où j’en suis… Lucien dira ce qu’il voudra !… oui, ce qu’il voudra ! C’est pas moi qui lui suce le sang chaque fois que… oui, mon pauvre Guy, Lucien a fait de toi sa créature, mais moi ça ne prendra pas… Son manuscrit tu te le mets dans… laisse-moi parler… écoute-moi… non, toi tu me laisses parler… écoute, Guy, je pars moi aussi… non, pour plusieurs jours, et ne me demande pas où tu ne le sauras pas… c’est ça, envoie un de tes limiers me pister, crois-moi il sera bien reçu… ouais, je te le renverrai en trois fois sans frais ! colis colissimo 48 heures chrono ! compte là-dessus… je pars en banlieue, chez mes semblables… je te rappelle qu’on est pas tout à fait de la même famille toi et moi, Guy… le prédateur sort ses griffes, n’essaye pas de me contrarier… je suis gaucher et les gauchers sont susceptibles… non, moi je te rappellerai quand je serai revenu… non, moi je te rappelle. J’ai des affaires à régler qui ne concernent que moi… exactement, tu ne mettras pas ton nez de fouine là-dedans… Tu diras à Lucien que Hendaye et Andorre, c’est pas la bonne piste pour son manuscrit… non, il s’est gouré et voilà tout… la prochaine fois, j’achèterai des caisses de clopes, histoire de me faire un peu d’argent de poche une fois rentré sur Paris… Mais oui, c’est ça, retourne dépoussiérer tes candélabres, Guy !… Moi je me casse, je me mets au frais quelques jours… Tu crois pas si bien dire… A la semaine prochaine, Guy… ![]() Tu raccroches. Tu fixes longuement le combiné, en te repassant en mémoire la discussion que tu viens d’avoir. Manière de la digérer, d’en tirer des conclusions. Tu sais qu’il est plus temps d’avoir des remords. Tu appelles chez Hélène : elle est chez elle, elle te dit qu’elle va se coucher, qu’elle a pris des calmants. Tu lui souhaites bonne nuit, et tu es à nouveau seul dans le silence du bureau. Tu n’as pas défait tes bagages. Tu regarde le sac à dos et la valise. Tu prends le sac, après avoir vérifié le contenu. Tu enfiles de solides bottines en cuir, des Rangers qui proviennent des surplus de l’armée. Un couteau à la ceinture, ton revolver en holster. Là où tu vas, il se peut qu’une partie de chasse soit organisée à l’improviste… A ta montre, il est onze heures et quart. Tu as juste le temps de faire le trajet cette nuit. Tu laisses un mot à Hélène sur son ordinateur, puis tu pars prendre le métro. Puis le RER, vers la banlieue sud. Vers une ville anonyme, entre Juvisy et Orly, loin de la nationale et des transports. Tu devras terminer le trajet à pied. Dès que tu as quitté l’agglomération parisienne, tu retrouves l’odeur malsaine de bêtes, tes semblables, qui rôdent sur ces territoires. Tu quittes la gare de RER, et tu suis une petite route qui traverse plusieurs bleds. Des voitures, qui roulent pleins phares allumés, te croisent, et éclairent brièvement la route noire devant toi. ![]() [i]A suivre... ![]() Les Contes de la Canine #5 : Histoire d'Athamis Fraundon - CROM - 24-11-2003 ![]() ![]() Vivement janvier, que j'ai mon serveur pour herger tout ça sur mon site. ça y trônera dignement! ![]() Les Contes de la Canine #5 : Histoire d'Athamis Fraundon - Darth Nico - 25-11-2003 ![]() ![]() [b]Banlieue sud Tu es arrivé dans une cité parking. Les bâtisses de béton sont construites au-dessus de parking où sont garés des centaines de véhicules. Dans les fourrés de la butte d’une voie désaffectée, tu sens la présence de prédateurs. Tes semblables. Le soleil couché, ils sortent de leur tanière. Des sifflements aigus retentissent, comme ceux d’une marmotte. Tu sens l’urine : les fauves ont marqué leur territoire. L’alchimie du sang, pour un vampire, permet d’obtenir toutes les sécrétions humaines. Des museaux de loups se pointent vers toit, dans le soir lourd. ![]() Tu accélères le pas. Les bêtes rôdent dans les environs ; certaines sont des fauves, d’autres des humanoïdes poilus, d’autres entre les deux. Plusieurs sont des change-formes ; autrement dit des loups-garous… On te surveille depuis les hauteurs d’un toit, peut-être depuis l’ouverture de cette bouche d’égout, sans doute depuis plusieurs fenêtres de ces immeubles interchangeables. Des voitures passent rapidement, certaines grillent les feux rouges. Ton flair ne te trompe pas : il doit y avoir une trentaine de tes congénères à l’affût. Tu rentres dans le premier troquet venu. Plusieurs ouvriers du bâtiment, qui ont fini leur journée, regardent le match de foot, avec leur famille et leurs collègues des services publics. L’ambiance est animée, la mi-temps approche. Aux murs, des posters du PSG, de Johnny Hallyday. Tu commandes machinalement une bière. Tu la savoures, sachant que tu devras aller la recracher, mais content de ne pas perdre tes habitudes humaines. Tu ne sais que trop combien on garde la tête hors de l’eau, question humanité, par des habitudes passées dans le mécanisme du quotidien. Et dès que l’une de ces habitudes a menacé de disparaître, dès qu’une voix en toi l’a jugée inutile, tu as senti qu’une pièce de la machine « vie » menaçait de se défaire. Et tu ne veux pas partir en morceaux, tu ne veux pas sentir le sol qui se dérobe sous tes pas, le ciel qui s’écrase… Ton flair très puissant te pousserait à ramper, à renifler le bas corporel, et tous les orifices et secrets cachés. La puanteur des Gangrel qui t’attendent dehors emplit tes narines. La sauvagerie menace de s’infiltrer en toi par la bouche et le nez… Il n’en faut pas plus pour devenir un Robinson qui se roule dans son informe souille… Tu bois ta bière, tu en commandes une autre. Des voitures passent en trombe, quelques consommateurs te regardent de biais, avant de retourner à la chaude ambiance de leur match. Le patron lui-même, tu le sens, aimerais bien que tu partes, afin de profiter du foot. Toi, tu éveilles la peur, tu es sombre. Tu pars aux toilettes recracher la bière. Dans l’arrière-cour traîne un chien, qui renifle les poubelles. Des applaudissements fusent du café, des exclamations, des encouragements. Tu attrapes vivement le chien, tu lui plantes tes canines dans la gorge, et absorbe une dose raisonnable de sang ! Le chien pousse un petit gémissement. La bête en sera pour une deuxième tournée dans les déchets ! Tu t’essuies, tu reviens dans le café, tu penses à cligner des yeux régulièrement, à sourire, à dire au revoir. ![]() Dehors, les Gangrel se sont rapprochés. Quand ils voudront te parler, ils n’hésiteront pas. Mais toi, tu voudrais laisser jaillir tes griffes, et les enfoncer dans la poitrine de l’un d’eux ! Tu voudrais un combat féroce, une victoire violente… Ils te suivent, ils sont derrière toi, comme si tu les traînais, pris comme des mouches, dans une toile d’araignée. Quelques rues après le café, tu trouves l’impasse que tu cherchais. Tu frappes à la porte du fond, tandis que l’on t’observe depuis l’entrée de l’impasse. Derrière une palissade en bois, on aperçoit un terrain vague : l’enclos d’un ferrailleur. Ici, on maquille des voitures. On vient t’ouvrir. C’est un Tzymisce. Il a une mine presque humaine. Contrairement à plusieurs de ses congénères, il n’a pas encore pratiqué de profondes modifications chirurgicales sur son anatomie. Il ressemble plutôt à un Nosfératu. Il parle d’une voix nasillarde : - Tiens donc, Mathias… Que viens-tu faire chez moi ? - Mathias, c’est fini, maintenant je m’appelle Athamis. J’imagine que tu es averti de mon arrivée. - Oui, les charmantes bêtes qui te pistent depuis ton arrivée sont mes molosses. - « Attention, chiens méchants »… - En quelque sorte, oui. Je devrais mettre un panneau à l’entrée de la ville… Assez bavardé, rentre. Il fait signe aux vampires que tout va bien. Ceux-ci s’éloignent. Tu es rentré dans le petit appartement. Il est sans dessus dessous. L’occupant ne prête aucune attention à l’ordre ni à l’hygiène. Tu sais qu’il est connu des habitants de la commune comme une personne à ne pas fâcher, à qui on peut demander des services de temps à autre, en échange de demandes souvent lourdes. C’est le Dracula local. Dans un coin de la salle de séjour, une pile de vieux livres. - Des volumes de la Série Noire, remarques-tu. - Exact… je les ai gardés avec moi. - Leur odeur de papier jauni me rappelle exactement l’hôtel du boulevard Elskamp… - Oui, ils viennent de là-bas. La mauvaise lumière éclaire à peine les lieux. Les murs doivent suinter de plomb et de mercure, le grenier doit grouiller d’insectes, la cave de rats. Tout est visqueux ici ! Tu considères quelques volumes. - Ouais… Simenon… Tu murmures pour toi-même, en hochant la tête. - Je me suis pas mal nourri de cette littérature là… - Tu as été étonné d’en trouver chez Lucien. Cette odeur de papier, c’est l’odeur que tu as sentie en arrivant là-bas pour la première fois, je m’en souviens. C’est moi qui t’avais ouvert la porte. - Et regarde ce que nous sommes devenus par sa faute. Il grimace ce qui doit être l’équivalent d’un sourire pour un Tzymisce. - Je vois où tu veux en venir, maintenant… - Ose donc me dire que tu préfères être le premier ici que le second chez Lucien… - Je n’ai pas envie de revenir chez Lucien, monsieur le détective. Ton flair devrait te l’indiquer… - J’ai les narines creuses, c’est vrai. C’est pour ça que je suis venu te voir. - Je ne peux rien t’apporter. - Si, je veux que tu m’aides. - A mon avis, tu perds ton temps. Je ne rend pas ce genre de services. - Tu veux rester le baron de ta petite commune pouilleuse ? - Ne parle pas trop vite, Naundorff… J’en sais plus sur toi que toi sur moi. Je sais que tu es aux abois. Tu crois que c’est le moment de t’attaquer à un gros gibier comme Lucien ? Tu frappes du poing sur la table ; tes ongles poussent, tu griffes le bois ; encore un peu, et tu retrousseras tes babines ! - Sois raisonnable, Mathias ou quelque soit ton nom maintenant. Je parie que Lucien t’a oublié. Tu devrais essayer de te refaire, au lieu de tenter un coup pareil. - Et toi, que vas-tu faire ? - Moi ? J’ai tout mon temps. Rien ne me presse. - Alors tu commences à perdre pied pour de bon… - C’est toi qui raisonnes encore comme si tu devais biologiquement mourir demain. Du calme, Mathias ! Nous avons l’éternité devant nous ! Qui a dit déjà « Pendant nous, le déluge ! » ? - Beckett. - Tu ne lis pas que des polars… - Lucien me tient encore dans sa gueule !… Il peut me gober quand il voudra. - Tu as voulu jouer au plus malin sur l’histoire des manuscrits de Villon. Alors maintenant, il te surveille. - Mais je ne les ai même pas trouvés ces manuscrits ! - Oui, tu n’es pas en position de force, décidément. Son sourire narquois, mécanique, t’agace au plus haut point. Tu comprends combien sa position est stable. Il va être difficile de le décider à pencher en ta faveur. - Ecoute-moi, Guy ! - Je m’appelle Gwydion maintenant. Ça sonne plus « tzymisce » ! Et toujours ce sourire narquois, ce visage qui te toise, te décortique, chaque mouvement du Tzymisce qui analyse ta disposition mentale. Il te scrute, et pas qu’avec les yeux ! Les mouvements de ses zygomatiques forment une grimace souriante qui se plie et se tord en correspondance avec tes mouvements, imperceptibles, de désarroi, de colère, de découragement, de peur et d’ennui. ![]() - Ecoute, Gwydion, j’en connais assez sur la bête de Vincennes pour mouiller sérieusement Lucien ! - Comment es-tu sûr qu’elle se cache bien là-bas ? C’est ton fameux flair ? - Non, je n’ai que des indices vagues. Mais je crois qu’elle se cache dans un des pavillons des oiseaux. - Tiens donc ! J’aurais parié sur les fauves. - Oui, elle se nourrit de sang de lions et de hyènes. Mais je crois qu’elle mange parfois des corbeaux. - Et tu veux déloger ce king-kong de là ? - Ce n’est pas vraiment un gorille. - Alors quoi ? Une sorte de Prédator ? un Alien ?… - Je pense que c’est un Gangrel presque entièrement possédé par la Bête. Lucien pourrait l’utiliser pour ses rapines, ses meurtres, ses opérations d’exploration. Des Nosfératus se sont plaints ces derniers temps que plusieurs de leurs repaires de Saint-Lazare et Bastille avaient été « visités ». - Qu’est-ce que Lucien chercherait chez les rats d’égout ? - Je n’en sais rien. Je dirais qu’il cherche sans doute plus profond. Plus profond, plus loin encore… - Que veux-tu dire ? Il garde sa distance narquoise, mais son intérêt pour ton histoire s’est accru. - Il cherche des choses qui datent de Mathusalem, si tu vois ce que je veux dire. - Du côté des Antédiluviens ?… Tu garde le silence. - Lucien exploiterait donc l’idée que l’enfer fuit comme un tuyau troué. - Ne dis pas de conneries, « Gwydion ». Je ne te parle pas de mysticisme, ni de théosophie ! Je te parle de l’appétit de pouvoir d’un très ancien vampire, qui s’est fait l’ennemi du Prince. - Tu défends les Princes maintenant ? - J’ai de bonnes raisons de croire que Lucien a mis la main sur de vieux cultes des insectes… des trucs malsains qui remontent au Moyen-Age. - C’est tout à fait gothique… - Moque-toi si tu veux. C’est sans doute ça que cachait son intérêt pour les vieux manuscrits, pour la « poésie de la Renaissance du 13e siècle », comme il disait ! - Tu veux plonger dans « la grande nuit du Moyen-Age », Mathias ? - Non, non, et non ! Ces conneries ne m’intéressent pas ! Je me fiche de ces cultes sectaires à Baal, et toute cette bimbeloterie carthaginoise ! Je laisse ça à Balzac, à Nostradamus et aux francs-maçons !… - Alors, quoi ? - Alors, je veux que ça se sache ! Que le Louvre se décide à comprendre la menace représentée par Lucien. - Je serais trop heureux d’aider un défenseur de la paix des familles… Tu peines à te contenir. Ce Tzymisce est pourtant ton seul appui possible. Tu le regardes, sans plus pouvoir dissimuler la haine qu’il t’inspire. - Allons, Mathias… ne te mets pas dans cet état. Nous avons tous les deux servi Lucien, nous savons tous les deux qu’il est trop fort pour que nous nous vengions. - Mais regarde ce qu’il a fait de nous ! regarde donc !… Bordel, tu es monstre à présent ! Moi je suis une bête, et toi, un épouvantail hideux ! - Nous connaissons pourtant maintenant des passions inconnues du commun des mortels… ![]() Créatures féroces Tu tapes du poing, tu plies l’échine, tu tournes en rond… tu perds tes moyens. - Tu ferais mieux de partir, Mathias… Nous n’aurions pas dû nous revoir. Pas dans ces conditions. - Tu ne vas pas m’abandonner comme ça, « Gwydion »… Tu es toutes griffes dehors, tu montres les crocs, tes muscles sont tendus. Tes griffes s’entrechoquent doucement. Le Tzymisce recule d’un pas, s’appuie sur une chaise derrière lui. - Calme-toi, Naundorff… souffle t-il, tu ne pourras rien me faire. - Ah non ? Tu l’as pris comme un défi. Tu écartes violemment la chaise devant toi, tu va bondir sur Gwydion. Trop tard : la fenêtre à ta gauche vole en éclats, un prédateur s’abat sur toi, griffes et crocs sortis, vous roulez à terre, vous vous cognez contre le mur. Le Tzymisce recule d’un pas, se mord le pouce de peur. Vous vous débattez : c’est un Gangrel, et il est féroce ! Il ne porte aucun vêtement, tu peux sentir la puissance de ses muscles, toute leur vigueur fulgurante. Tu as le visage dans son épaisse chevelure. En te sautant dessus, il t’a lacéré la poitrine. Il mord ton bras, enfonce ses griffes dans tes flancs. Les griffes de ses pieds s’enfoncent à leur tour dans ta jambe. Le Tzymisce n’ose rien dire. Il ne sait s’il veut ta mort ultime. Quoique lacéré d’entailles de griffes, tu parviens à faire basculer ton agresseur à terre, sur le flanc. En se retirant, ses griffes t’arrachent un cri de douleur. Tu lui brises le nez d’un coup de tête, tu entends l’os craquer. Tu roules de côté, tu te cognes contre la table, qui manque de se renverser. Le Tzymisce recule. Tu te relèves. La porte de la petite pièce s’ouvre : un autre Gangrel est là. Le corps plein d’adrénaline, couturé de souffrances abominables, tu lui sautes dessus. Tu as planté tes deux mains dans sa gorge ; tu l’attrapes à bras le corps, tu te retournes avec lui : il se fait transpercer des griffes de l’autre Gangrel. Tu mords un grand coup dans ta victime, tu prends une bonne gorgée de sang, tu jettes le corps sur ton ennemi. Tu es dos à la porte : un bras passe au travers, à hauteur de tes épaules. Le Gangrel a été jeté au sol par son congénère agonisant. Tu attrapes le bras du Gangrel au dehors, tu mords dedans sauvagement. Tu arraches à moitié le membre. Un hurlement retentit au dehors. Tu te retournes, ouvre la porte. Le Gangrel à l’ample coiffure s’est relevé. Il va te sauter dessus, tu sors vivement, frappe au visage le Gangrel qui se tord de douleur, tu refermes la porte. En deux volées de griffes, tu expédies dans la mort ultime le Gangrel dont tu avais presque amputé le bras. Tu bois goulûment à sa carotide. Cet afflux d’hémoglobine calme tes blessures. Dans l’impasse, d’autres prédateurs arrivent. Tu rétractes les griffes de ta main droite, tu sors ton révolver et le décharge dans la tête des Gangrel. Trois tombent à terre, hors de combat. Tu te retournes, les griffes du Gangrel chevelu te lacère le visage. Tu es jeté en arrière : ta main, serré sur ton arme, presse la gâchette. Deux coups partent, atteignent le chevelu à la poitrine. Le sang dégouline devant toi, tu vois rouge. A genoux, tu bois encore à la gorge d’une de tes victimes. Aveuglé, titubant, perclus de douleurs, tu finis de vider tes munitions, au hasard dans la ruelle. Tu pars la gueule en sang. Tu cours, tu tombes, tu te relèves. Tu agrippes un passant imprudent, tu absorbes encore le précieux liquide vital, et tu détales en direction de la gare RER. Série noire pour toi, Fraundon. Et tu connais comme moi la loi des séries… [i]A suivre... ![]() Les Contes de la Canine #5 : Histoire d'Athamis Fraundon - CROM - 25-11-2003 Rrrraaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhh!!!!!!!!!!!!!!!!!! Lovely!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ![]() Les Contes de la Canine #5 : Histoire d'Athamis Fraundon - Darth Nico - 28-11-2003 HISTOIRE D'ATHAMIS FRAUNDON (suite et fin) [b]Les proies, les ombres Oui, incontestablement, la vie de Gangrel te réussit plutôt bien, Naundorff… Toi qui te plaignais d’avoir été changé en bête par Lucien, tu as saigné cinq de mes chasseurs. Et tu m’as flanqué la plus belle terreur de ma non-vie. Evidemment, j’ai de suite téléphoné à la police, je leur ai expliqué qu’il était inutile qu’ils se dérangent. Quant au café où tu es passé avant de venir, je les ai appelés, en leur disant de regarder la fin du match sans inquiétude. Pauvres et faibles humains, ils sont habitués à mes bizarreries, ils ont appris à me craindre. Mais ils n’ont jamais eu à faire la sourde oreille sur une fusillade digne de OK Corral ! J’ai appelé plusieurs de mes goules, qui habitent dans la commune voisine. Elles sont venues enterrer dans le terrain les corps des Gangrel. Joli carton, Mathias. A charge de revanche. Pendant que mes serviteurs vaquaient aux basses besognes (ils enterraient les morts dans le terrain à côté), j’ai appelé Lucien. Qu’est-ce que tu crois ? Que j’avais rompu toutes relations avec un tel personnage… Imbécile ! Je ne suis plus à son service, mais je sais où est mon intérêt. Si tu savais, mon pauvre… Lucien te fait surveiller depuis ce triste matin de décembre 1995, quand, dans l’aube grise de la rue du Bac, tu commençais à comprendre qu’il avait fait de toi : une de ses goules. Peu de temps après, tu rejoignais pour de bon la non-vie des Caïnites. Depuis trois ans, tu es suivi, tu es sur écoute et filé dès ton réveil. Je n’ai pas été le dernier à collaborer à ta surveillance… J’ai rapidement senti chez toi la volonté d’indépendance, l’instinct de trahison, depuis le début. Maintenant, Lucien est certain que tu vas te renseigner sur ce Caïnite féroce réfugié au bois de Vincennes. S’il te laisse arriver jusqu’à lui, je te souhaite bien du plaisir… ![]() Une fois mon repaire remis en ordre, j’ai appelé plusieurs de mes ordres : dès demain, ils iraient parler au maire, à la police, aux commerçants, et feraient passer le message : se tenir tranquille, étouffer les événements dans l’oubli. D’ici là, toute la population, terrorisée qu’une fusillade se soit produite chez moi, garderait les lèvres parfaitement closes. Le lendemain soir, à mon réveil, je fis le tour de la commune. Mes hommes me confirmèrent que le calme était revenu. Personne n’aurait l’idée de trop chercher à en savoir. Les clients du café consommaient en bavardant à voix basse, plusieurs bandes de jeunes rasaient les murs en me voyant approcher, entouré de deux Gangrel qui avaient échappé à ta fureur, Fraundon. Les voitures passaient plus vite qu’à l’habitude, les noirceurs qui plombent cette ville s’épaississaient, et formaient un contraste fulgurant avec les éclairages criards des parkings. Je régnais sur ma ville, Fraundon, elle devenait spectrale ; la peur rendait ces gens transparents et malléables, faibles comme du chiffon. Mes hommes ont dû user de violence contre des habitants qui menaçaient de tout balancer aux journaux, contre d’autre qui voulait organiser une descente musclée contre mon repaire, et brûler le vampire ! Lucien a repris son contrôle sur moi : j’ai dû plier l’échine. J’ai quitté mon repaire, je suis parti m’installer ailleurs en banlieue. Dans la semaine, plusieurs Gangrel quittèrent les lieux, la police fit une descente dans mon repaire, avant qu’un incendie criminel ne le dévaste. Je me suis trouvé un petit manoir parfaitement gothique, où je suis tranquille. Mes fauves de gardes rôdent dans le parc ; ils s’enterrent le jour venu. J’ignore où tu es parti te cacher, Fraundon : je suis certain en revanche de te débusquer et de m’offrir avant peu ta tête comme trophée ! ![]() ![]() Les Contes de la Canine #5 : Histoire d'Athamis Fraundon - CROM - 29-11-2003 -cri muet de jouissance- Les Contes de la Canine #5 : Histoire d'Athamis Fraundon - Darth Nico - 29-11-2003 ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Les Contes de la Canine #5 : Histoire d'Athamis Fraundon - CROM - 29-11-2003 Pour les textes, je suis une sous merde à côté de Seb et toi. Pour la répartie et la culture, je suis une sous merde à côté de Matthieu et toi. Je rêve d'atteindre un jour votre niveau. Heureusement qu'il me reste le flood, dont je reste un champion intergalactique ![]() Les Contes de la Canine #5 : Histoire d'Athamis Fraundon - Riobe - 29-11-2003 Non, je pense que tu peux très bien te débrouiller, si tu y met le temps 8) Les Contes de la Canine #5 : Histoire d'Athamis Fraundon - CROM - 29-11-2003 C'est vrai que j'ai tendance à toujours vouloir aller trop vite. :roll: |