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7e Episode : Le levant et le couchant
#1
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE

<span style="color:orange">Les 5 Rônins : 7ème Episode</span><!--/sizec-->
Tigre 401 et Lièvre 402



Le levant et le couchant<!--/sizec-->


Samurai


Les couleurs de la famille Matsu claquaient sur la Cité des Apparences.
Les orgueilleuses murailles n'avaient pu contenir l'assaut soudain et furieux des Lions et de leurs rônins.
Ce matin-là, Matsu Kokatsu s'éveillait, heureux et repus. La veille, il avait remporté une immense victoire, inattendue. Il avait proprement bouté ces Grues hors de ce bastion qu'ils occupaient injustement depuis des générations. Ensuite, il avait fait venir dans sa chambre cette espèce d'espionne Ize-Zumi qu'il avait auparavant envoyée aux cuisines. Il avait passé une nuit délicieuse avec elle, profitant de ce repos du guerrier envoyé par les dieux.
Il avait au passage appris qu'elle était passée avant par la couche d'Otomo Jukeï !
- Tu as vu du pays, toi, alors ! avait ri le gros Matsu satisfait.
Il était bien heureux de cette prise de guerre. D'abord, il avait rejeté Jukeï de sa ville, et le même jour, il lui prenait sa favorite.
Le matin, il alla s'assurer qu'on rasait jusqu'à la dernière pierre le temple consacré à la famille Daidoji et qu'on commençait aussitôt à bâtir un temple pour les Matsu. Il fit une offrande très généreuse et remercia les Ancêtres pour tout ce bonheur qui pleuvait sur lui !

Avant le repas de la mi-journée, il récompensait les braves. D'abord, il fit monter en grade plusieurs officiers, pour remplacer ceux tombés au combat.
Puis, il désigna plusieurs rônins qui s'étaient bien battus et à qui fut donnée l'autorisation de mourir dans l'honneur, par le seppuku.
Puis il fit approcher les rônins qui s'étaient emparés de la bannière ennemi : Manji, Katon et Yatsume.
Kokatsu se sentait vraiment de bonne humeur et voulait faire partager à tout le monde cet honneur qui illuminait sa journée.
- Un Matsu n'a qu'une parole, rônins ! Je vous ai promis hier de vous récompenser pour votre acte de bravoure au combat. Les Lions n'oublient jamais ceux qui les aident à remporter la victoire. Vous avez humilié nos ennemis de la plus belle façon et il ne sera pas dit que le général Matsu Kokatsu est un ingrat. Aussi, comme je l'ai dit, je vous reçois dans la famille Matsu. Dès à présent, vous porterez notre nom, le plus glorieux qui soit pour un guerrier et vous oublierez tout de votre vie passée. Votre nom, vos errances, vos fautes. Vous êtes purifiés sur l'autel de la guerre : nos Ancêtres sont fiers de vous compter dans leur lignée.
"Vous avez eu le courage dans vos épées et la mort dans les yeux : vous êtes des Matsu. Tous vous doivent le respect, et vous craignent, car vous êtes des Lions. Votre parole impose le silence, votre colère peut infliger la mort.

Nos héros étaient agenouillés, front à terre. Un officier s'approcha d'eux et leur passa autour du bras le mon de la famille. Puis Kokatsu se leva, armé d'un bokken et leur donna à chacun un rude coup sur l'épaule.
- Relevez-vous !
Nos trois héros obéirent. Matsu Kokatsu se rassit face à eux. Il aboya :
- Quel est votre nom samuraï ?
Yatsume fit un pas en avant :
- Mon nom est Matsu Yatsume, seigneur !
Katon s'avança :
- Mon nom est Matsu Sasuke, seigneur !
Enfin Manji :
- Mon nom est Matsu Mitsurugi, seigneur !
- Bien, répliqua Kokatsu. Alors, allez brûler vos vêtements pouilleux, revêtez des kimonos dignes de ce nom... et passons à table !
Tout le monde éclata de rire et leva son verre aux nouveaux Lions.

A l'extérieur du palais, Yojiro et Mamoru repartaient dans les rues de la ville et entraient dans une auberge. Ils se commandèrent un solide repas, bien arrosé. Du saumon en quantité, des légumes à la vapeur, du riz vinaigré, avec des crevettes et des beignets dans la friture.
- Alors, toi non plus, dit Yojiro, tu ne voulais pas rejoindre les Lions ?...
- Non, fit Mamoru. Je ne peux pas vraiment...
- Moi non plus. Je dois rester fidèle à ma famille... Ce n'est pas elle qui m'a chassée, c'est ce juge au service du Gozoku... Je trouverai le moyen de retrouver mon honneur, mais pas chez les Matsu...
Quoi qu'ils aient refusé le titre, les deux membres de la BEC avaient été grassement payés par les Matsu, et invité à continuer à se battre dans leurs rangs.
- Encore du saumon ! dit Mamoru.
- Et la petite sœur, ajouta Yojiro en tendant la bouteille de soshu.

Les deux Crabes se régalèrent comme jamais et finirent par une solide sieste dans leurs chambres, pour se réveiller au crépuscule... à l'heure d'aller boire une bière, avant de chercher un restaurant pour le soir ! Puis une bonne nuit de sommeil et un solide déjeuner le lendemain pour bien commencer la journée. Et le soir, avant de se mettre à ronfler, Yojiro chantonnait cette comptine de son enfance :
J'ai bien mangé, j'ai bien bu, j'ai la peau du ventre bien tendue, merci à toi Daikoku...

Samurai

Les trois nouveaux Lions découvrirent les chambres qui leur étaient réservées au palais de la Cité des Apparences.
- Alors, Matsu Mitsurugi, content ? demanda Matsu Sasuke.
A la fois, ils retrouvaient leurs prénoms de samuraï de clan, mais avec un autre nom de famille.
- Je ne m'attendais pas à pareil revirement de situation, dit Mitsurugi. Hier, j'étais encore Manji, le rônin...
- Je crois que Katon le rônin n'est pas mécontent de s'appeler à nouveau Sasuke.
- Et toi, Yatsume ?
- Ma foi, dit la jeune femme, je ne me serais pas non plus attendu à ça. Mais je suis une guerrière et à ce titre, je suis fière de me battre pour les Lions.
- Je crois, dit Mitsurugi, que même si nos deux amis les rônins ont choisi de rester des "hommes de la vague" [1], ils continueront à nous suivre.
- Certainement, dit Sasuke.
- Il faudra penser à contacter le clan du Loup, ajouta Mitsurugi. Quand ils apprendront la nouvelle...

Sasuke se souvenait qu'il occupait le rang d'informateur en chef du clan du Loup, quand Manji en était le chef. Il n'avait pas l'intention de laisser échapper ces précieux alliés. Il comptait bien garder un œil sur Juro et les guerriers du troisième repaire.

Les trois Lions profitèrent du reste de leur journée pour participer aux rituels funéraires, pour les Matsu tombés la veille. Et après les crémations et les prières en commun, ils reçurent le titre de gunso [2] et allèrent prendre le commandement de leurs hommes.
- Astiquez vos armures, leur dit leur capitaine. Car demain, nous repartons en campagne. Le général Kokatsu n'est pas homme à se ramollir dans cette Cité de plaisirs, ni à s'arrêter en si bon chemin.
- Où allons-nous ?
- Plus vers l'est.


A suivre...Samurai


[1] En japonais, rônin signifie littéralement "homme-vague". L'anglais dit "wave man".

[2] Gunso = sergent. Il commande un guntaï = 20 hommes.

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#2
J'adore les petÿtes précisions culturelles de bon goutYodaloy
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#3
Tiens ca fait 2 jours qu'il y a plus eu de résumé de postéredaface2

Fouet
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#4
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE


Résumé : Nos héros savourent quelques jours de repos à la Cité des Apparences, après la prise de celle-ci par le général Matsu Kokatsu. Bientôt, ce dernier emmène ses armées poursuivre leur conquête, plus à l'est...

La Cité du Levant était à quelques lis à l'est de la Cité des Apparences. C'était le poste-frontière des terres du Phénix.
Nos héros se souvenaient être passé par là lorsqu'ils avaient été exilés. Ils eurent un pincement au cœur quand ils apprirent que le général Kokatsu avait l'intention de s'en emparer : c'était une chose d'être chassé de son clan, c'en était une autre d'aller le combattre.
Toutefois, ils se souvinrent de la façon ignominieuse dont ils avaient été dégradés et ils retrouvèrent courage et résolution. Les trois gunso, Yatsume, Sasuke et Mitsurugi furent chargés par Kokatsu de mener une attaque de flanc sur la petite cité frontalière. Le général s'était amusé à ne pas faire mentir la Cité et avait attaqué à l'aube.
- Et avant le coucher du soleil, je serai le maître ici...

Ce ne fut pas une bataille spectaculaire. Une grosse escarmouche tout au mieux. Le raid des Lions surprit complétement les Phénix, qui ne pensaient pas que Kokatsu continuerait son avancée après la Cité des Apparences.
Les trois gunso et leurs soixante hommes, avec Mamoru et Yojiro en tête, attaquèrent le mur nord de la ville, défirent les quelques gardes qui s'y trouvaient et montèrent aux remparts en un rien de temps. Ils s'emparèrent du chemin de ronde en un affrontement bref et furieux avec les gardes et y prirent solidement position. De là, ils continrent les renforts qui arrivaient de l'intérieur de la Cité, dans le désordre. Pendant ce temps, Kokatsu faisait enfoncer la porte principale et menait l'attaque sur le quartier noble.
Les deux troupes firent leur jonction devant le palais du gouverneur, où les Phénix firent signe qu'ils se rendaient.
- Merveilleux, s'écria Kokatsu, je savais que les Phénix savent être sages...
C'était en fait une belle journée, pas une journée à s'entre-tuer sauvagement. Pour des Lions, c'était un bon début de journée !
- Par Akodo le Borgne, cette petite course m'a mis en appétit ! grogna le général, tout content.
Tandis que les Phénix pansaient leurs plaies, les Lions s'installaient déjà dans le palais ou dans les auberges.
Le Gouverneur signa sa reddition et fut autorisé à pratiquer le seppuku avec sa famille et ses proches.
- J'aime que les choses se fassent dans l'honneur, affirma Kokatsu, solennel.
Il laissa le Gouverneur se retirer dans un pavillon pour y méditer quelques heures et il fit dresser la table. Les serviteurs n'eurent qu'à présenter les plats qu'ils destinaient à leur maître déchu !
- Excellent, dit Kokatsu en croquant dans de grosses crevettes. Cette petite ville pourra être bien mieux défendue quand nos ingénieurs seront passés par là, et une fois que nous aurons organisé la défense bien mieux que ces Phénix. Qu'en penses-tu, Mitsurugi-san ?
- Oui, Kokatsu-sama ! La défense était indigente !
- Bien, tu te chargeras dès demain de veiller à m'améliorer cela.
- C'est un honneur !
- Je rentre à la Cité des Apparences, dit Kokatsu en se léchant les doigts. Toi, tu resteras ici : je te nomme Gouverneur de la Cité !

Estomaqué, Mitsurugi se redressa, bomba le torse et s'inclina devant le général.
En fin d'après-midi, Kokatsu pliait bagages et rentrait à la Cité des Apparences. Il était impatient de retrouver Maya qu'il avait laissée là-bas.
Mitsurugi et ses amis assistèrent au seppuku des anciens dirigeants de la Cité et à leur crémation, puis Mitsurugi alla s'installer dans le bureau du Gouverneur.
- La chance tourne, dit-il à Sasuke.
- Oui, qui l'eût cru ?
- Je ne sais pas si des gens d'ici sont susceptibles de nous reconnaître...
- Je ne le crois pas, ils ne croiraient pas que ce soit nous.

Dans les jours qui suivirent, le Gouverneur s'informa que tout continuerait comme avant dans le palais. Il gardait en place les mêmes fonctionnaires et ne comptait pas bousculer les habitudes de vie des uns et des autres. On trouva que pour un Lion, il s'adaptait vraiment bien aux coutumes Phénix. C'est pourquoi il fut bien accueilli. On comprit vite qu'il était moins brutal que Kokatsu.
Sasuke devint une sorte d'âme damnée du Gouverneur : il installa dans les caves du palais quelques salles d'interrogatoire. Il avait comme projet de monter une petite police de renseignements. Mitsurugi ne voulait pas entendre parler de ce genre de services d'espionnages franchement deshonorables. Sasuke répondit que le Gouverneur n'aurait pas à en entendre parler...

C'est ainsi que Yojiro et Mamoru furent chargés de recruter des rônins pour servir d'agents de renseignements. Nos deux héros de la BEC en trouvèrent deux, qu'ils amenèrent devant le Gouverneur. Mitsurugi les fit s'agenouiller et mit leur honneur à l'épreuve, en testant jusqu'où ils seraient prêts à aller pour servir.
L'un d'eux dit qu'il ne trahirait pas sa famille si on le lui demandait, qu'il n'accepterait pas de salir la lame de ses ancêtres pour n'importe quel sale boulot, même venant d'un supérieur. Pour lui, l'honneur passait avant. Mitsurugi approuva et le prit à son service. Quant à l'autre, il eut moins de scrupules et dit qu'il ferait tout pour servir. Mitsurugi n'en voulut pas, mais Sasuke le rattrapa à la sortie du palais et l'embrigada dans ses services spéciaux !

L'espion du Gouverneur fut envoyé retrouver le clan du Loup, qui était parti sous le commandement de Juro. Et l'espion de Sasuke fut chargé d'espionner les autres rônins de la Cité !


Samurai

A la Cité des Apparences, Kokatsu retrouva Maya, qui l'attendait "fidèlement". Le bon général en riait tous les jours d'avoir pris l'ancienne conquête d'Otomo Jukeï. En même temps, il rageait de n'être qu'un suiveur du capitaine !
Kokatsu passa quelques jours à se reposer des fatigues des combats, à se ramollir doucement dans le luxe de sa Cité. Depuis plusieurs années, le Gozoku avait encouragé le développement des arts et des plaisirs, et il n'y avait pas que les Cités scorpions à se transformer en lieux de festivités et d'amusements, d'un bout à l'autre de l'année. C'en était fini de décennies de vie austère et sobre chez les nobles de la cour impériale : symbole de cela, la capitale fut changée. Ce n'était plus Otosan Uchi, mais une Cité construite de toutes pièces, Bakufu. Et cet endroit devint le centre des réjouissances et du mécénat artistique dans l'Empire. Et pendant que la fine fleur de la noblesse se distrayait, le pouvoir en place était tranquille. Les duels de peinture et de poésie avaient pris la place des duels au sabre.

Kokatsu faisait organiser pour bientôt un défilé de triomphe dans la ville, au cours duquel il serait acclamé et distribuerait du pain et du vin au bon peuple !
Deux jours avant le défilé, alors que le général était occupé à essayer des kimonos somptueux avec son tailleur, on vint le prévenir qu'une délégation de Phénix désirait être reçue.
- Qui sont ces casse-pieds ? dit Kokatsu en se servant un verre de saké. Pourquoi ne vont-ils pas chez mon vassal, Mitsurugi, à la Cité du Levant ? Et d'ailleurs, comment sont-ils arrivés ici sans passer par chez lui ?
- Ils viennent des terres du Dragon, seigneur. Ils sont arrivés par le nord.
- Bien, bien, je vais les recevoir...
Mais pas question de prendre du retard dans son choix de kimono.Les Phénix furent donc autorisés à s'agenouiller devant le Gouverneur pendant que le couturier et ses assistants prenaient ses mensurations et que Kokatsu se regardait complaisamment dans la glace. Il est vrai que ses kimonos ocre, jaune, or, étaient éblouissants, et qu'il voulait apparaître dans toute la gloire due à un Lion victorieux.

Les Phénix entrèrent et s'agenouillèrent. Ils portaient le mon de la famille Isawa.
- Des shugenja, soupira à part lui Kokatsu, qui se demandait avec quels sujets ils allaient le tracasser.

A la porte du palais, Maya arrivait, en sueur.
Il faut savoir qu'elle avait tenu à repérer les Phénix avant leur arrivée au palais du Gouverneur. Kokatsu avait accepté en haussant les épaules. Il se demandait quelle idée venait encore de piquer Maya. Et l'Ize-Zumi avait trouvé les Phénix dans une auberge. Elle avait surveillé de l'extérieur, jusqu'à ce qu'ils sortent. Quand ils étaient sortis pour aller au palais, elle avait trouvé le moyen de les perdre, et elle les avait retrouvés juste au dernier moment, quand ils se présentaient à la poterne.
Maya put être reçue par Kokatsu alors que les Phénix ressortaient de chez lui.
- Alors, quoi ? gronda le Gouverneur, fâché par ce qu'il venait d'apprendre des Phénix, tu as découvert des informations ?
- Nonneutral, avoua platement Maya.
- Il va falloir que tu arrêtes de jouer les espionnes amateurs ! Ou que tu ouvres mieux les yeux !
- Bien.

Le surlendemain, lors du défilé triomphal de Kokatsu, Maya ouvrit les yeux. La foule se pressait dans la grande rue, où les troupes Matsu défilaient, leurs armures étincelant au soleil du jeune printemps. On acclamait le glorieux Gouverneur. Maya suivait le cortège depuis les rues adjacentes. C'est alors qu'elle distingua nettement dans la foule un vieillard borgne et manchot, qui observait avec attention Kokatsu et son entourage.
Sazen !
Pas de doute, c'était bien lui.
Maya dut traverser la rue derrière le cortège. Elle fut arrêtée par des soldats, qui la reconnurent et la laissèrent continuer. Elle courut retrouver le vieux rônin. Celui-ci, habitué à courir et se cacher, avait disparu. La ville n'était cependant pas grande, et Maya retrouva sa trace : elle le vit quitter la Cité par une petite porte du sud-est, qui était peu gardée.
Incroyable ! C'était dans la Cité des Apparences que Tange Sazen avait assassiné, disait-on, deux soldats Grues, et il avait eu le culot d'y revenir !
Maya alla informer Kokatsu de sa découverte. Celui-ci n'eut pas l'air plus surpris que cela. C'était bien de cela, en effet, que les Phénix étaient venus lui parler.
- Mon nom est Isawa Nobuyoshi, avait dit le chef de la troupe. Je suis envoyé par mon clan pour mettre la main sur un criminel dangereux qui sévit dans la région.
Nobuyoshi, puissant tensaï de l'air, était cet ancien ami de Isawa Sasuke que ce dernier avait croisé au poste de douane à la sortie de la Cité des Mensonges. Cela, Kokatsu l'ignorait entièrement. Quand Maya lui eut raconté son histoire, le Gouverneur envoya la nouvelle aux Phénix : Sazen était parti par le sud-est. Donc probablement en direction de la Cité du Levant.
- Nous irons là-bas, dit Isawa Nobuyoshi. Nous te remercions de ton aide précieuse, puissant Gouverneur.
Ils s'inclinèrent et sortirent.
Maya se demanda ce qu'allait penser Mitsurugi et les autres de cette affaire...

Samurai

Après le départ de son espion, Mitsurugi fit convoquer Yojiro et lui demanda de retrouver un certain Asahina Bakin. Il était l'un des derniers noms de la liste de Sazen :

<span style="font-family:Garamond"><strike>Daidoji Kazu
Matsu Norio
Kakita Hotta
Hida Toshio
Shiba Takeru
Akodo Isoshi
Asahina Minden et Daidoji Haronobu
Kitsu Moriare</strike>
Matsu Kokatsu
Asahina Bakin
Mirumoto Robun
Shiba Anzaï
<span style="color:#FF0000">Otomo Jukeï
</span><!--sizec--></span><!--/sizec-->


- Nous devons retrouver ce samuraï avant Sazen, dit Mitsurugi. Je compte sur toi pour trouver des renseignements sur lui. Pars sur l'heure dans les terres des Grues, qui sont à moins de trois jours d'ici. Je te ferai donner une monture. Nous devons savoir si ce Bakin habite près d'ici ou pas. Et si c'est possible, bien évidemment, ramène-le ici, à mon invitation.
Yojiro s'inclina et sortit. Il salua son ami Mamoru, qui lui souhaita bon courage. La Brigade d'Enquête Crabe (BEC) allait se trouver coupée en deux pour quelques temps !
- N'aie crainte, dit Yojiro, j'en ai vu d'autres que les Grues ! Je me ferai discret. Ce n'est qu'une petite mission de reconnaissance. Pas de difficultés à craindre.

Le Gouverneur convoqua alors Matsu Yatsume : celle-ci avait requis l'honneur de servir comme yojimbo du Gouverneur, et l'avait obtenu. C'était toutefois un titre honorifique, car Mitsurugi était très capable de se défendre seul. Il demanda à sa garde du corps de partir avec le rônin Mamoru à la recherche d'un autre membre de la liste, Shiba Anzaï, et de le ramener à la Cité à son invitation.
Il devenait urgent de retrouver un de ces samuraï avant que Sazen ne mette la main sur eux tous ! Il fallait surtout en apprendre plus sur les motivations du rônin, et sur ce qui s'était passé dans son ancien dojo.

A suivre...Samurai
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#5
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE

Trois jours plus tard, Yojiro était de retour à la Cité du Levant. Il apportait des informations sur Asahina Bakin : il vivait dans le sud des terres de la Grue.
- J'ai préféré revenir ici t'en informer, Mitsurugi-sama.
- Tu as bien fait. Nous lui écrirons pour lui l'inviter.

Le lendemain soir, on prévint le Gouverneur qu'un de ses rônins demandait à lui parler. Il demandait à le voir près des cuisines.
- Il a dit qu'il avait des informations importantes pour vous, seigneur. Doit-on le faire bastonner et chasser ? Ou bien vous l'amener ?
- Non, attendez, dit Mitsurugi. Qu'il m'attende là-bas...
- Bien...
Le gouverneur avait un mauvais pressentiment.
Il se rendit en personne aux cuisines, seul et jeta un œil : c'était Sazen ! Il était avec Yojiro. Mitsurugi lui fit signe de venir :
- As-tu une explication à me fournir ?
- C'est simple. Je surveillais les quartiers nord de la Cité, quand il m'a trouvé... Il m'a surpris dans le dos. Il aurait pu m'abattre sur place. Ce vieux Scorpion sait se faufiler comme une ombre...
- Tu as été joué, Yojiro... Et ensuite ?
- Ensuite, je l'ai accompagné ici.
- Bon, tu as bien fait. Personne ne t'a vu ?
- Non, j'en suis certain. Sazen l'aurait vu avant moi.

Le gouverneur fit mener Sazen discrètement dans une chambre où il le retrouva.
- La roue du destin t'a été favorable, dit le vieil homme.
- Je compte t'aider, Sazen, mais tu me mets en difficulté. Tu arrives sans prévenir...
On tapa à la porte : un serviteur dit que Sasuke était en ce moment-même avec un important shugenja Phénix, du nom de Shiba Anzaï, et qu'il désirait parler au Gouverneur. Le nom n'avait pas échappé à Sazen :
- Shiba Anzaï... Il était sur ma liste, aussi...
C'était le Phénix que Mamoru et Yatsume étaient partis chercher.
- Bien, il est temps d'organiser une confrontation, soupira Mitsurugi. Suis-moi.
Au sous-sol, Anzaï était entouré de Sasuke, Mamoru et Yatsume. Il avait les traits tirés. C'était une vraie salle d'interrogatoire.
- Par les dieux, murmura Mitsurugi, furieux, à Sasuke, qu'as-tu fait ? Cet homme est notre invité. Pas un suspect !
- Nous n'avons fait que l'interroger, dit Sasuke, sûr de lui... De façon un peu "serrée", peut-être, mais c'est tout...
- Un interrogatoire "serré", hein... Tu m'en diras tant...
Digne dans son humiliation, Shiba Anzaï, shugenja d'un âge respectable, regarda le Gouverneur et Sazen.
- Si je m'attendais à cela...
Sazen regarda l'ancien complice d'Otomo Jukeï sans commisération.
- Je pense que je n'ai plus qu'à te répéter ce que j'ai dit à tes séides, dit Anzaï.
- Je veux bien, dit Mitsurugi.
- Cela ne tient qu'en quelques mots. Il y a trois ans de cela, j'étais invité à la cour d'hiver, tenue cette année-là par les Grues. J'avais été approché par un homme qui se nommait "Nuage". Bien sûr, ce n'était qu'un surnom, mais ce genre de pratique est courante dans une cour d'hiver. Il m'avait dit que je pourrais l'aider, qu'il était un seigneur puissant qui pouvait faire beaucoup pour moi. Il m'a remis ceci : une amulette en diamant. Il m'a dit que cela servirait à me reconnaître. J'ignorais dans quel genre de conspiration j'étais pris, mais j'étais très excité.
"Mais de la cour d'hiver, je n'ai pas revu ce Nuage. Un jour, on m'a demandé de rendre mon amulette. J'ai alors remarqué que, quoi qu'elle fut en diamant, elle avait commencé à se corrompre. Comme si elle commençait à revenir à l'état de charbon. Je n'ai pu identifier quelle magie c'était là. Le fait est qu'une telle amulette devait servir à me surveiller. Je pense qu'elle concentrait un sortilège de l'Air. Je n'en suis pas certain...
- Nuage, j'ai déjà entendu ce nom, dit Sazen. C'est même cela qui m'a valu ces ennuis. Et pas d'avoir cocufié quelques samuraï trop susceptibles. C'est pour cela, Anzaï-san, que tu as été choisi pour accompagner Otomo Jukeï. Pour me détruire, car j'en ai trop appris, lors de cette même cour d'hiver...
- Que sais-tu de ce Nuage ? demanda Sasuke.
- Il faisait partie du Gozoku, j'en suis certain. Mais d'une fraction radicale, qui ne voulait pas se contenter d'affaiblir l'Empereur et de régner à sa place. Eux voulaient éliminer purement et simplement la lignée des Hanteï...
Un silence de mort s'abattit dans la pièce.
- Tu délires, siffla Anzaï.
- Tu prétends ne rien savoir de plus ? fit Sazen.
- Je n'ai pas à répondre à un vieillard éclopé.
- J'ai perdu un bras et un œil, mais pas mon honneur.
- Vous regretterez de m'avoir fait venir ici, dit Anzaï, et de m'avoir traité comme un criminel...
- Tu prétends qu'on a voulu te deshonorer car tu étais au courant de ce complot contre le Fils du Ciel ? dit Mitsurugi.
- Bien sûr. Ce n'était ni pour l'honneur des maris trompés, ni seulement pour s'emparer des techniques de combat propres à mon clan -quoi qu'il soit vrai qu'un de mes disciples m'a trahi pour "vendre" ma technique au Gozoku. Non, le fin mot de l'histoire était cette conspiration dont Nuage faisait partie. J'ai surpris leur mascarade lors de cette cour d'hiver. On a ensuite utilisé le capitaine Jukeï pour me faire taire. Pas difficile, si Nuage est bien placé dans le Gozoku, d'envoyer les chiens du "shinsen-gumi" en chasse...
"Reste que cette conspiration existe encore, et je pense pas qu'ils auront renoncé à détruire la lignée des Hanteï...










SamuraiFORCE ET HONNEUR, SAMURAÏ !<!--sizec--><!--/sizec-->Samurai
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#6
Gouverneur si peu de temps:(

Mais je suis sûr que mon action décisive dans le cours de la vie politique de la cité du Levant aura marqué l'histoire:jmekiffe:

En tout cas c'est cool que le Gronico ait retrouvé le temps de nous écrire ses bons résumés au milieu de son planning de ministre...Whistle
Reply
#7
La Cité aura retenu du Gouverneur qu'il fut juste et modéré dans ses décisions... et que la police politique de son conseiller occupa jusqu'à 50% des effectifs de la ville.biggrin
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#8
Et que ce fut à la limite de l'insuffisantSpamafote
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