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21-10-2008, 11:12 AM
(This post was last modified: 21-10-2008, 11:17 AM by Darth Nico.)
Konnichi-wa,
L'histoire qui suit est celle d'un samuraï légendaire de Rokugan.
Ou comment un redoutable senseï de l'école Bayushi fut déchu au rang de rônin et comment il devint une légende dans Rokugan, sous un autre nom, celui de Tange Sazen, le samuraï borgne et manchot.
Les aventures de ce héros ont déjà été racontées ailleurs. En effet, l'histoire de Tange Sazen, fort populaire au Japon, a de nombreuses fois été adaptée au cinéma et a fait les beaux jours du chambara, le film de sabre japonais.
Le samuraï Tange Sazen, créé par l'écrivain Fubo Hayashi s'est d'abord illustré dans un film de 1935, Le pot d'un million de ryos ou encore dans Samuraï sans honneur, en 1966. Sazen a ainsi connu une longue carrière cinématographique, et tout le monde connaît maintenant ce rônin sarcastique, hédoniste et railleur.
Tange Sazen a ensuite inspiré d'autres personnages, tel le masseur aveugle et duelliste Zatoichi, récemment joué au cinéma par Takeshi Kitano, et plus directement le personnage du chevalier Condor dans la BD de Cothias et Julliard Les sept vies de l'Epervier ou encore le chevalier Jedi Wolf Sazen dans Star Wars Legacy.
Mais ce que l'écrivain Fubo Hayashi n'a pas dit, dans les années 30, c'est qu'il n'avait rien inventé, et qu'il s'était en fait inspiré d'un samuraï ayant réellement existé !
Oui, le rônin borgne et manchot connu sous le nom de Tange Sazen a vraiment vécu et combattu, non au Japon, mais bien à Rokugan, dans une période des plus troublées : celle du Gozoku.
Il était donc temps, après plus de 70 ans d'existence, que Tange Sazen retrouve ses origines...
Les voici enfin révélées.<!--sizec--><!--/sizec-->
![[Image: sazen.jpg]](http://altabtv.free.fr/images/sazen.jpg)
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(This post was last modified: 03-02-2009, 04:04 PM by Darth Nico.)
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La véritable histoire de Tange Sazen<!--/sizec-->

Première partie<!--/sizec-->
Chapitre 1 : La morsure du scorpion<!--/sizec-->
C'était à l'époque du Gozoku, au coeur des terres du clan le plus redouté de Rokugan...
Bayushi Natsu était en ce temps l’incarnation de l’idéal des Scorpions : courtisan intrigant et séduisant, duelliste redouté puis senseï de son propre dojo. Cette légende, la légende de Bayushi Natsu, le Scorpion d’Obsidienne s’écroula en quelques minutes, et laissa place à une autre légende, celle de Tange Sazen, le samuraï borgne et manchot.
Outre les victoires en duel et dans les intrigues de palais, Natsu accumulait aussi les conquêtes féminines. Il avait déshonoré plus d’un samuraï Lion ou Grue, dont les épouses ne vivaient plus que pour une nuit d’amour avec lui. Et les malheureux cocus, le plus souvent, n’osaient pas se venger, de peur d’affronter le clan du Scorpion dans son entier. La famille Bayushi voyait ces conquêtes féminines d’un œil ravi : occasions trop belles d’exercer un chantage contre le mari, terrifié à l’idée qu’on expose publiquement l’infidélité de sa femme.
Les rares époux qui osèrent défier Natsu en duel en repartirent blessés ou estropiés, donc encore moins séduisants aux yeux de leur femme, et en piteux état devant leur famille et leur clan.
Autant dire que les exploits de Natsu étaient aussi appréciés dans son clan que redoutés dans les autres. Ce qui lui permit, vers l’âge de 35 ans de prendre la tête de son propre dojo, le Dojo de la Voie d’Obsidienne. Outre l’enseignement traditionnel des techniques Bayushi, Natsu enseignait comment séduire les hommes et les femmes, comment devenir aussi redoutable dans une cour d’hiver que sur un champ de duel. Il apprenait l’art de la parole autant que celui du sabre ; ses étudiants aiguisaient autant leur katana que leur plume.
C’est à ce moment que courut la rumeur selon laquelle Natsu et ses étudiants avaient fini par mettre au point une botte secrète pour le combat au sabre. Beaucoup prétendirent que c’était une ruse Scorpion de plus pour effrayer les adversaires potentiels. D’autres prétendaient que c’était un coup mortel et imparable.
- Le problème, soupiraient les plus sages, c’est que les Scorpions ne sont jamais aussi mortels que lorsqu’ils sont rusés…
Une réussite aussi insolente le fit haïr des Matsu et des Grues dans leur ensemble. Et au sein des Scorpions, il commença à susciter des jalousies. Ses détracteurs, de plus en plus nombreux, intervinrent auprès du chef de la famille Bayushi, le seigneur Gensshin, pour signaler qu’une telle réussite individuelle était contraire au code de loyauté des Scorpions, qui voulait que le clan prime absolument sur ses membres. Or, Natsu, de plus en plus, ne vivait-il pas pour sa propre gloire, et plus pour celle de son clan ?
Des émissaires de la famille Yogo lui rendirent visite à son dojo, demandant poliment qu’il amende sa conduite. De moins se faire remarquer, voire, si possible, de fermer son dojo. Tout aussi poliment, Natsu les éconduisit, répondant qu’il n’obéissait qu’à sa famille ou au champion du clan. Vexés, les Yogo se retirèrent, prenant cette réponse pour un véritable affront. Ces émissaires firent part de la réponse de Natsu à leur famille, et dès lors, les Yogo refusèrent tout soutien à Natsu. Au mieux seraient-ils indifférents à son sort.
Des amis de Natsu vinrent leur tour le prévenir qu’il allait trop loin. Mais rien n’y fit : le Scorpion d’Obsidienne disait n’agir que pour le bien du clan. Et renoncer à sa position, c’était faire mentir sa réputation, donc ternir l’image des Scorpions dans leur entier.
- Il faut que tu sois bien orgueilleux, lui répondit-on, pour croire qu’à toi seul tu pourrais influer sur l’image de notre clan…
Chapitre 2 : La vengeance des Yogo<!--/sizec-->
Sans doute Natsu sous-estima-t-il ses adversaires. La mort du chef de sa famille, Bayushi Gensshin fut pour lui le début de la fin. Soudain privé d’appui, il ne put espérer d’aide de la part du nouveau chef de famille, qui était loin de lui être favorable. Cette fois, les Yogo se frottèrent les mains. La chute du Scorpion d’Obsidienne était proche.
Poussant l’ignominie à bout, les sinistres émissaires Yogo contactèrent la plupart des victimes de Bayushi Natsu et les convainquirent de s’allier contre lui pour le défier en duel. On parvint même à réunir, au sein de cette petite alliance, des Matsu et des Kakita !
Ceux-ci promirent de s’attaquer à Natsu. Mais ils firent comprendre qu’ils ne s’y risqueraient que s’ils avaient l’assurance que le clan du Scorpion ne se retournerait pas contre eux.
Les Yogo moquèrent ces samuraï pour leur timidité puis promirent d’arranger au mieux la rencontre avec le Scorpion d’Obsidienne.
De plus, les Yogo, supposant intelligemment que Natsu pouvait malgré tout survivre à ces duels, avaient préparé un dernier piège…
Ils savaient qu’un important seigneur impérial devait venir dans la région. Et il s’agissait de rien moins qu’un officier du shinsen-gumi, la brigade créée par le Gozoku pour remplacer la Magistrature d’Emeraude ! Le capitaine Otomo Jukeï était l’équivalent d’un contrôleur des impôts. Parcourant toute l’année l’Empire, il veillait à la bonne collecte des kokus destinés aux caisses impériales.
Sa tournée l’amenant près du Dojo de la Voie d’Obsidienne, la famille Yogo, avec l’appui tacite des Bayushi, invita l’honorable capitaine à séjourner un temps non loin de chez Bayushi Natsu. On fit même en sorte que parviennent aux oreilles d’Otomo Jukei des rumeurs selon lesquelles le seigneur Natsu n’était pas tout à fait en règle avec l’impôt impérial... Le capitaine ne tarda pas à rendre visite à Natsu, et devant la surprise de celui-ci (lui, un tricheur ?...), sa curiosité n’en fut que plus aiguisée.
Or, il ne s’agissait pas, de la part des Yogo, de faire condamner Natsu pour non-paiement de l’impôt. Le piège était plus redoutable. Il se trouvait qu’Otomo Jukei voyageait avec son épouse, dotée d’un titre honorifique dans la brigade du shinsen-gumi. Et cette épouse, Otomo Ise, avait la réputation d’être très séduisante, bien que fidèle. Du reste, son mari lui-même n’était pas le dernier à aller voir régulièrement ailleurs. Les Scorpions le savaient bien.
Et puisque le contrôleur séjournait près du dojo de Natsu, il était inévitable que ce dernier rencontrât Otomo Ise !
Les Yogo ne s’étaient pas trompés : Natsu fit part à ses disciples de son l’intention de séduire l’épouse, pendant que le mari inspectait ses comptes ! Ce bruit revint aux oreilles des Yogo.
- C’est téméraire de votre part, senseï, lui dirent quelques-uns de ses fidèles élèves, au courant de ses frasques.
Ils servaient sous ses ordres depuis si longtemps qu’ils étaient devenus des amis. Mais Natsu avait détesté dès le premier jour le capitaine Otomo Jukeï. Cet arrogant impérial venait s’attaquer à lui, sur ses terres. Il était capable de créer de toutes pièces une fraude, et d’infliger ensuite une lourde amende à Natsu. Pour ce prix-là, se disait le Scorpion d’Obsidienne, il le payerait de l’honneur de sa femme.
Et cela ne manqua pas : conseillé discrètement par les Yogo, Otomo Jukeï réussit à prouver que l’impôt n’avait pas correctement été payé depuis plusieurs années. L’amende qui en résultait était si énorme qu’elle signifiait peu ou prou la ruine de Natsu, qui serait sans doute obligé de fermer son dojo.
- C’est toujours ça de pris, se dirent les Yogo. Si la suite ne réussit pas, nous aurons déjà acculé Bayushi Natsu à la misère !
A suivre...
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Chapitre 3 : La réception du Gouverneur<!--/sizec-->
Le Scorpion d’Obsidienne, comprenant que ses ennemis se vengeaient de lui, se résignait déjà à se raser la tête et à partir méditer sur sa prochaine vie dans un temple isolé.
- Voilà qui risque de me changer, disat-il, ironique et amusé, devant ses disciples.
- Il serait peut-être bon d’adopter cette solution, senseï. Vous avez bien profité de la vie, et après tout, il y a un âge pour chaque chose…
- Vous avez raison mes amis, dit Natsu, à moitié convaincu.
Il décida de s’accorder une nuit pour réfléchir.
- L’heure est venu de faire le point sur ta vie, Natsu, se dit-il en silence. Tu as bientôt quarante ans. Autant dire que tu seras bientôt un vieillard. Pourquoi ne pas ranger maintenant le sabre au fourreau et passer à autre chose ?...
Plus il se le disait, et plus il sentait qu’il ne pourrait s’y résoudre. Il se connaissait bien : la preuve en est que dans les mois qui suivirent, il tua sans doute plus de monde que pendant les cinq années précédentes !
Au matin, il s’endormit d’un sommeil presque euphorique. Quand il se réveilla, il s’habilla, pria, se prépara, longuement.
Otomo Jukeï et ses assistants passaient maintenant leurs journées dans son dojo, à interroger chacun. A peine s’ils ne se servaient pas directement dans ses meubles et tapisseries pour se dédommager !
Le soir, Natsu se regarda encore dans la glace, nu des pieds à la tête, avant d’aller prendre son bain. Ensuite, il prit sa plus belle plume et écrivit une invitation aux meilleurs dignitaires de la ville. Une réception à son dojo.
Il invita aussi les Yogo, dont il savait pertinemment qu’ils conspiraient à sa chute. Telle que sa lettre était formulée, on pensait qu’il s’agissait d’une dernière réception avant sa retraite dans un monastère. Sa soirée d’adieu.
- Son dernier baroud d’honneur ! ricanèrent les Yogo.
Ce fut une réception somptueuse. Natsu y engagea ce qui lui restait d’argent. Ses disciples y mirent aussi du leur, pour aider une dernière fois leur vieux maître.
Les Baysuhi arrivèrent les premiers, sa famille proche et lointaine ; puis les Yogo, obséquieux. Enfin, le capitaine Otomo Jukeï, et son épouse Otomo Ise.
Alors que les serviteurs faisaient passer les invités à table, Natsu se rendit en vitesse aux cuisines, sous prétexte de voir si le repas serait bon. Il s’approcha de sa réserve de saké, en sortit une bouteille, l’ouvrit et s’arrêta.
- Perdu pour perdu, se dit-il. Ce chien du Gozoku ne l’emportera pas au Paradis Céleste !
Natsu sortit une petite fiole et en versa le contenu dans la bouteille.
Il se donnait comme excuse qu’Otomo Jukeï ne servait pas véritablement l’Empereur mais plutôt le Gozoku. Les Scorpions étant l’un des trois clans profitant de ce « Gouvernement du Peuple », Natsu ne se faisait aucune illusion sur sa véritable nature et sa prétendue fidélité au trône d’Emeraude…
Il referma la bouteille et dit à un serviteur :
- Vous veillerez à faire servir ce saké au capitaine.
- Bien, maître.
Il avala ensuite une décoction qui le protégerait des effets de la fiole.
Le soir au repas, devant les invités, il trinqua ostensiblement, et à plusieurs reprises, avec Otomo Jukeï. Pour tous, il était acquis que Bayushi Natsu avait renoncé à ses ambitions. C’était bien son dernier repas en tant que samuraï. On s’attendait même à ce que, devant une si prestigieuse assistance, il annonce son retrait pour la vie monastique.
Dès le milieu du repas, les convives étaient bien égayés. On était si heureux que les choses se passent bien.
- Buvez, mes compères, se disait à part soi notre Scorpion, videz mes réserves, baffrez avec ma nourriture, alors que vous avez précipité ma ruine.
L’excellente nourriture et l’alcool firent, ce soir-là, oublier à tous, y compris aux Yogo, qu’un Scorpion n’est jamais si redoutable que quand il a l’air inoffensif. Ce n’est qu’en fin de repas que Natsu fit apporter la fiole de saké spécial. Il jeta un regard entendu à son serviteur. Il trinqua une dernière fois avec le capitaine et but le premier, une bonne gorgée.
- Kampaï, Jukeï-sama !
- Kampaï, Natsu-san !
- A la gloire du shinsen-gumi… et à la santé de votre charmante épouse !
Otomo Ise fut brusquement tirée du prudent retrait où elle s’était tenue pendant le repas. Elle rougit et remercia son hôte. Il y eut une petite gêne dans l’assistance, mais bien vite, Natsu porta un nouveau toast, au Gozoku et à l’Empereur !
Puis il récita un petit poème sur la confiance et l’amitié. Enfin, il fit signe que le repas était fini.
Otomo Jukeï le remercia et partit avec son épouse. De tout le repas, Natsu n’avait pas quitté celle-ci des yeux, et de plus en plus à mesure qu’il faisait boire ses invités. Ce manège n’avait pas échappé à Ise. Elle était bien plus jeune que son époux, encore follement désirable.
Natsu avait placé à table les Yogo de manière à ce qu’ils ne puissent pas trop le remarquer. Il ignorait en fait que ceux-ci faisaient semblant de ne pas voir…
Ses derniers invités partis, après moult politesses sucrées, Natsu alla respirer dans son dojo, seul.
Maintenant, la drogue n’allait pas tarder à agir. S’il ne faisait rien, le Gouverneur passerait juste la nuit dans un très profond sommeil. Mais il ne voulait plus reculer. Il agissait en mémoire de Bayushi Gensshin, feu son daimyo, qui n’aurait pas toléré une telle intrusion du shinsen-gumi dans les affaires des Bayushi. S’en prendre aux Lions, aux Crabes, oui, mais pas aux Scorpions !
Pendant le repas, Nasu avait fait signe au plus fidèle de ses bushis. C’était un signe convenu, qui voulait dire :
- Tu vas prendre nos dernières réserves de saké, et tu vas les porter maintenant à la résidence du capitaine, à l’intention de ses domestiques et de sa garde.
Alors qu’on sortait de table chez Natsu, le bushi arrivait aux portes de la résidence et offrait le saké, accompagné d’une lettre de son maître au commandant de la garde. Ce dernier la lut et dit à ses hommes :
- Le seigneur Natsu nous offre à boire, pour que nous soyons aussi de la fête.
Le shinsen-gumi ne voyageait jamais sans un spécialiste des poisons, qui s’humecta la lèvre du saké et dit qu’il était bon.
- Tu remercieras ton maître.
Chapitre 4 : La morsure du Scorpion<!--/sizec-->
Quand Otomo Jukeï rentra chez lui, sa femme remarqua qu’on menait joyeuse vie.
- Vos soldats sont dans un état…
- Ma foi, dit le capitaine en baillant, ils avaient eux aussi le droit de s’amuser. D’ailleurs, je suis épuisé, donc je vais aller vite dormir.
Il fut à peine au lit qu’il ronflait. Enivrés, ses hommes ne tardèrent pas à s’endormir aussi. Seule Otomo Ise, qui avait bu avec modération, ne trouvait pas le sommeil. Le regard perçant de Bayushi Natsu ne quittait pas sa mémoire. Elle le voyait, même dans la noirceur de sa chambre. Fatiguée, elle s’endormit à moitié, mais elle rêvait encore de lui.
Elle entendit alors le panneau de sa chambre s’ouvrir. Un serviteur entrait, une chandelle à la main. Elle allait lui faire signe de partir quand, à la lumière de la flamme, elle reconnut les yeux noirs.
Elle s’assit, affolée, et recula. A côté d’elle, son mari ronflait.
Le serviteur s’approcha. C’était bien Bayushi Natsu, comme invoqué directement par le rêve d’Ise !
- Vous, vous ici… Dans cet accoutrement !
- Silence, murmura Natsu.
Il s’approcha doucement.
- Pour vous, belle Ise, je prendrais tous les risques…
Il lui servit un florilège de ses phrases enjôleuses les mieux tournées, et sa résistance fondit peu à peu. Il s’assit près d’elle.
Elle était prête à se laisser faire mais elle avait encore une petite gêne… Otomo Jukeï ronflait toujours à côté d’eux !
Sans ménagement, Natsu le repoussa sur le côté.
- N’ayez crainte, il ne se réveillera pas…
Effrayée, Ise regarda Natsu prendre son mari par les épaules, et le traîner à l’autre bout de la pièce. Il revint vers elle, et s’allongea. Il étreignit Ise et la déshabilla lentement.
- On croira que le capitaine a retrouvé sa vigueur de jeune homme, dit-elle, amusée.
- Vous avez parfaitement raison, murmura-t-il.
Tout ce temps, Jukeï dormit paisiblement, et n’entendit pas, ensuite, la fenêtre qui s’ouvrait ; Natsu qui enjambait le rebord, laissait descendre une corde, embrassait une dernière fois Ise et partait, en silence.
Au petit matin, le Scorpion rentrait dans sa chambre.
Le matin, il était à son dojo, avec ses fidèles disciples.
Il savait maintenant que le temps lui était compté.
L’après-midi, on venait lui annoncer que le capitaine Otomo Jukeï repartait. Bayushi Natsu et ses disciples vinrent le saluer dans les règles. Aux côtés de son mari, Otomo Ise resta digne, quoiqu’un peu pâle. Natsu la regarda une dernière fois et lui souhaita bon voyage.
Puis il rentra avec ses disciples et leur dit simplement que sa vengeance était accomplie. Ils ne comprirent pas, sur le moment, ce que leur maître avait fait. Natsu n’en dit pas plus.
Deux jours plus tard, des émissaires Yogo vinrent à la rencontre du capitaine Otomo Jukeï et suggérèrent qu’il ferait mieux de se préoccuper rapidement des fréquentations de sa femme… Frappé dans son honneur, le capitaine aurait volontiers abattu sur place ces fielleux émissaires. Dans le doute, il choisit de parler à sa femme. Aussitôt, celle-ci, qui s’était contenue jusque là, fondit en larmes.
Abasourdi, Jukeï balbutia, partagé entre l’étonnement et la rage, que les Yogo avaient donc raison !
Folle de regret et de honte, Otomo Ise, n’y tenant plus, se jetait aux pieds de son mari, implorant son pardon. Elle pleura et elle hurla longtemps avant de lui avouer l’acte ignominieux qu’elle avait commis !
Elle avouait avoir couché avec Bayushi Natsu ! Et le pire de tout pour Jukeï fut bien sûr d’apprendre qu’il était juste à côté du couple au moment où ceux-ci faisaient l’amour dans son lit !
Fou de haine, Jukeï gifla sa femme et la battit, et la battit encore, les yeux injectés de sang. Rossée comme une mule, défigurée, Ise partit en s’arrachant les cheveux.
Mortifié, le capitaine prit la décision de la répudier avant que la rumeur de cet affront ne s’ébruite. Il l’envoya dans un temple, où elle finirait ses jours. Les Yogo promirent de tenir leur langue. Ils avaient ce qu’il voulait. Mystérieusement, dans les années qui suivirent, la famille Yogo ne fut plus visitée par les contrôleurs du shinsen-gumi…
Le capitaine demanda alors une plume et du papier : il écrivit une lettre, sommant les treize maris trompés par Natsu de le rejoindre sans délais. Dix jours après, ils étaient tous réunis autour d’Otomo Jukeï, venus de tous les clans de l’Empire. Celui-ci, laissant sa garde dans son palais, partit à la tête de ces treize samuraï bafoués, excitant leur rage d’autant mieux que leur vengeance recevait maintenant la bénédiction d’un officier du shinsen-gumi ! L’occasion était trop belle !
A suivre...
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18-01-2009, 01:44 PM
(This post was last modified: 18-01-2009, 01:45 PM by Darth Nico.)
Chapitre 5 : Massacre au dojo de la voie d'obsidienne<!--/sizec-->
Les quatorze bushis arrivèrent trois jours après devant le dojo de la voie de l’obsidienne.
- Sors de là, Bayushi Natsu, hurla Otomo Jukeï. Sors avec tes disciples !
Un serviteur vint ouvrir la porte et demanda poliment ce qui se passait et pourquoi on faisait tant de bruit. Jukeï, pour toute réponse, dégaina et lui trancha la tête.
- Allons-y !
Furieux, les quatorze hommes en colère pénétrèrent dans le dojo.
- Méfiance, dit Jukeï, ce chien a pu poster ses disciples dans les recoins ! Surveillez vos arrières !
Les samuraï envahirent les lieux, mais ils ne trouvèrent personne.
C’est par le panneau ouvert de la salle d’entraînement qu’ils virent le senseï, assis en tailleur, méditatif. Deux solides Matsu et un Daidoji fracassèrent proprement le mur à coups de katana et toute la compagnie entra. A leur tête, Otomo Jukeï cria :
- Tu vas payer tes crimes, Bayushi Natsu ! Je viens ici défendre tous ceux qui ont été victimes de ta lubricité !
Calmement, Natsu se leva et sourit :
- Je n’ai peur d’aucun samuraï, surtout pas d’une belle troupe de cocus comme la vôtre… Si vous voulez vous battre, je suis votre homme. A condition que vous promettiez de ne pas utiliser vos cornes !
On l’aurait taillé en pièce sur place, mais Jukeï voulait faire cela dans les formes.
- Nous allons exterminer ton dojo, misérable ! Mais où sont tes disciples ? Cachés, prêts à nous poignarder dans le dos ?...
- Tu te trompes, Jukeï-sama.
Natsu ouvrit alors le panneau derrière lui. Dans la salle d’à côté, on vit alors les douze disciples, allongés, vêtus de leurs kimonos blancs, le ventre ouvert par leur wakisashi.
- Sachant ce qui m’attendait, dit le senseï, je leur ai ordonné de faire seppuku. C’était plus honorable pour eux de mourir ainsi…
Effrayés par cette détermination sans faille du Scorpion, les samuraï firent un pas en arrière. Otomo Jukeï ne bougea pas :
- Tu vas donc te battre seul contre nous tous !
- Je n’ai pas peur de mourir. Ma vie est faite. J’ai servi mon clan.
Aujourd’hui, je ne me vois pas finir comme un petit vieillard qui prodigue ses conseils de sagesse... Ce ne serait pas en cohérence avec mes actes passés.
Et Natsu repensait en cet instant au vieux daimyo, Bayushi Gensshin. Lui, Natsu, était un homme de cette époque, avant le Gozoku et le shinsen-gumi. Il n’avait donc que mépris pour cette caricature de gouvernement, quand bien même celui-ci servirait les intérêts de son clan. La fidélité de Natsu allait d’abord à la famille Hanteï, pas à ceux prétendant combattre pour lui.
- Devant un vrai Magistrat d’Emeraude, capitaine, lança Natsu, je me serais incliné. Mais pas devant toi !
- Suffit ! fit Jukeï, blême de rage. Tu viens de mettre à mort ton honneur pour de bon ! Vous autres, finissons-en !
Un Daidoji s’avança le premier et se mit en garde devant Natsu pour le duel iaijutsu. Le Scorpion le toisa sans cligner des yeux.
- Nous allons peut-être enfin voir à l’œuvre ta technique secrète, dit le Daidoji.
- C’est vrai, ricana un Matsu, la fameuse technique du Scorpion d’Obsidienne !
Le Matsu n’avait pas fini de rire que la tête du Daidoji volait dans les airs. Et son corps tombait à terre.
Stupéfaite, l’assistance fixa Natsu.
- Je m’excuse, dit ce dernier, le rire de Matsu-san a troublé ma concentration. Je n’ai pas su retenir mon coup.
Il rengaina son sabre :
- Je voulais juste lui entailler la joue.
Le Matsu avança :
- Moi, je vais découvrir le secret de ta fameuse technique !
- Je suis sûr qu’il vient de l’utiliser sur Daidoji-san, dit un grand Shiba. Par traîtrise, bien sûr…
Natsu se remit en garde. Son adversaire allait dégainer mais le Scorpion le précéda et lui lacéra le visage. Le Matsu recula en hurlant et s’écroula par terre, le sang giclant de sa face. Il n’y perdrait pas la vie, mais il resterait marqué.
Natsu respira. Ils étaient encore onze, sans compter Otomo Jukeï.
- Je n’ai rien vu, dit le Shiba.
- Moi je crois que j’ai compris, dit un Kakita, impatient d’en découdre.
Il s’avança.
- Mes deux prédécesseurs étaient trop pressés, dit-il. Moi, du coup, j’ai eu le temps d’étudier ton mouvement de sabre.
- A ton service, dit Bayushi Natsu.
Les deux hommes se mirent en garde. Leurs sabres jaillirent presque en même temps, mais les deux coups ratèrent. Ils reculèrent chacun d’un pas et s’observèrent, alertes comme des prédateurs.
- C’est maintenant qu’on va bien voir, se dit le grand Shiba.
Natsu et le Kakita étaient immobiles. Le Bayushi abaissait lentement son sabre. Les autres samuraï n’osaient plus respirer. D’eux tous, le Kakita était sans doute le plus à même de vaincre le Scorpion d’Obsidienne.
D’un coup, les deux hommes, poussant un cri de rage, attaquèrent. La passe d’armes fut instantanée. Le Kakita entailla profondément le bras de Natsu, et celui-ci lacéra le ventre du Kakita. Il allait hurler mais Natsu lui trancha proprement la tête.
Cette fois, le Scorpion pâlit. La douleur était insupportable. Il ne sentait plus son bras droit, d’où le sang coulait abondamment.
- A partir de maintenant, lança le Shiba, c’est du travail de boucher !
Il fit un pas en arrière, signe qu’il ne se battrait pas aujourd’hui.
- Tu es un lâche, Phénix ! rugit un Crabe. Je vais te montrer comment en finir avec une vermine malfaisante comme lui !
Natsu prit son sabre dans sa main gauche. Il n’était pas habitué à se battre comme ça. Il allait devoir apprendre aussitôt à changer tous ses mouvements de combats. Et avec la montagne de muscles qui s’avançait, il allait devoir apprendre sans faute !
- Avoue ta défaite, dit Otomo Jukeï, et tu auras droit au seppuku !
Natsu fit un pas en arrière et rengaina. Il déplaça lentement son fourreau vers la droite sans quitter son ennemi des yeux. Le Crabe se mit en position. Derrière ses airs de brute, il n’était pas si stupide et avait observé attentivement. La douleur empirait. Natsu retint ses larmes.
- Alors, geisha-san, ricana le Crabe, où est passé ton maquillage ?
Natsu dégaina brusquement et manqua son coup. Il avait frappé comme un débutant. Le Crabe partit d’un gros rire. C’était à lui de dégainer. Il prit son temps et frappa dans le bras de Natsu. Le Scorpion hurla de douleur, recula et, voyant rouge, attaqua de plus belle. Il taillada la cuisse du Crabe, qui fléchit, et Natsu désarma d’un revers de lame. Le Crabe le fixa, atterré, et Natsu lui fracassa le crâne.
- Tu n’avais pas le droit, cria le Shiba. Pas le droit de l’achever après l’avoir désarmé. Tu t’es battu comme un chien sans honneur !
Le Shiba jouait la vertu effarouchée, mais le résultat était là : ce satané Scorpion avait déjà mis à terre quatre adversaires !
- A ton service, Shiba-san, cria Natsu.
Le Phénix, quoiqu’il ait dit auparavant qu’il ne se battrait pas, ne pouvait reculer devant ce défi. De tous, c’était le plus posé, le plus calme. Contrairement aux autres, qui étaient arrivés ivres de fureur.
Tous savaient qu’il n’y avait rien de dangereux qu'un Phénix calme et serein, capable de puiser dans l’énergie du Vide pour accomplir des exploits.
- Arrête-toi là, dit le Shiba, tu n’es même plus en mesure de me défier du regard…
Natsu se tenait toujours le bras, crispé par la douleur.
- Silence, fit le Scorpion, bats-toi ou bien… retourne dans les jupons de ta mère !
L’insulte piqua au vif le Shiba, qui se donnait d’habitude une allure de grand sage qu’aucune contingence humaine ne peut atteindre.
- Silence ! hurla-t-il.
Il restait encore dix prétendants. Chaque fois que l’un d’eux avait perdu, ils avaient été partagés entre la peur de ce Scorpion, et l’impatience de se mesurer à lui. Mais ils se doutaient bien que le Phénix serait le dernier. S’il avait montré de la colère, il gardait encore pour lui la puissance mystique de son clan.
- Utilise-la donc face à moi, ta technique secrète face, dit le Phénix. Que tous la voient avant que tu ne meures !
Natsu toussa et cracha du sang.
- Finissons-en…
- Cette fois-ci, murmura un Akodo, on va bien voir ce qu’il en est…
Chapitre 6 : Frappe par devant, frappe par derrière<!--/sizec-->
Les deux duellistes restèrent face à face longtemps. Natsu reprenait son souffle. Il tenait son bras droit dans son dos et sentait le sang qui continuait à goutter. Il fléchit les genoux, écrasé par la douleur.
Le Phénix sentait que c’était la fin pour son adversaire. Il dégaina, se préparant à l’achever d’un coup. Et il abattit son sabre.
Il fut surpris de voir que son sabre rencontrait le vide. Son adversaire s’était esquivé ! Il venait de lui passer dans le dos ! Le Phénix voulut alors pivoter ; il se sentit bousculé dans le dos et il vit alors, surpris, une lame ressortir par son ventre. Natsu, dos à dos avec lui, poussa un cri et remonta la lame jusqu’au cœur du Shiba !
Ce dernier cracha, vomit et s’écroula à son tour.
- C’était donc cela, dit Otomo Jukeï, sa technique secrète ! Une frappe dans le dos à la vitesse de l’éclair.
Natsu tomba à genoux, appuyé sur son bras gauche.
- Non, votre Excellence, dit le duelliste Akodo. Avec tout le respect que je vous dois, j’ai déjà vu d’autres Scorpions pratiquer ce coup. Ces chiens sans honneur ne reculent devant aucun moyen pour vaincre…
- Ce n’était donc pas ça, la technique de la voie d’obsidienne !
Dans le dojo, c’était un beau carnage. Le Matsu qui se tenait le visage. Et les quatre autres qui gisaient sur le tatami.
- Il a vaincu cinq adversaires en duel à la suite, murmura un Mirumoto. Cet homme a le démon en lui…
- Du moins, il l’avait, ricana Otomo Jukeï.
A cet instant en effet, en essayant de se relever, Bayushi Natsu venait de tomber sur le dos.
- Hippon ! rit le capitaine. Tu as perdu, Scorpion-san…
Natsu haletait. Jukeï s’approcha de lui, prudemment suivi des huit autres samuraï. Le Scorpion essayait de remuer mais rien n’y faisait. Il était paralysé. Lentement, Otomo Jukeï tira son sabre.
- Tu t’es battu vaillamment, mais ton courage ne fait pas oublier tes insultes envers ces honorables samuraï… ni surtout envers le Gozoku !
De la pointe de son arme, il déchira les insignes de clan de Natsu.
- Tu as proféré des paroles d’insulte contre le Gouvernement du Peuple… Tu n’es donc plus considéré comme un samuraï, mais comme un chien sans honneur… Tu n’as pas droit au seppuku…
Il continuait à lacérer son kimono.
- Tu as droit de crever le nez dans la boue… parmi les vermines, tes semblables !…
Natsu le fixait, humilié, son œil noir plus terrible que jamais.
- Ah oui, susurra Jukeï, le fameux regard, hein… Le regard du Scorpion d’Obsidienne… qui a fait chanceler bien des femmes…
- … dont la tienne !
D’un coup de sabre, Jukeï lui creva l’œil gauche. Natsu hurla à la mort et se recroquevilla.
- Tu me prends pour un sadique, Natsu, parce que je me venge de ce que tu as fait à ma femme...
Les autres samuraï n’osaient plus bouger.
- Ton regard noir, mon pauvre Natsu, est un regard en sang…
Jukeï ricana, et comme Natsu continuait de le toiser de son autre œil, il cracha dessus.
Et il rengaina. Il s’agenouilla devant le samuraï dans son kimono blanc.
- Hein, tu me crois sadique, n’est-ce pas, Natsu-san ? Et pourtant, tu vois, je crois que je suis plus masochiste que jamais. Car je n’exécute pas sur place l’amant de ma femme…
- Ne te prive pas ! gémit Natsu.
- Partons, mes amis, clama l’officier. Laissons-le mourir, à petit feu…
Les samuraï s’éloignèrent, en aidant le Matsu à marcher. Ils laissèrent le senseï Bayushi Natsu gésir au milieu de flaques de sang, entouré des corps sanglants de ses adversaires et de ses disciples. Le dojo devait ressembler de près à une antichambre de Toshigoku, le Royaume du Massacre !
Peu après le départ d’Otomo Jukeï, des villageois, qui entendaient des gémissement, osèrent pénétrer dans le dojo. Révulsés par tout ce sang, ils trouvèrent le senseï, plus proche de la mort que de la vie.
- Emmenons-le, dirent-ils.
Ils firent appeler les etas, qui emmenèrent les cadavres, et mirent ensuite des jours à nettoyer tout ce sang et ces déjections organiques.
Natsu fut recueilli chez le barbier du village qui se vantait d’être le meilleur guérisseur de la région, et que d’aucuns croyaient sorti de Toshigoku tant il avait envoyé de "clients" chez les morts avec une adresse surprenante !
Ce barbier, grand échalas sûr de lui, se nommait Koan-radu et se chargea d’examiner les blessures du senseï.
- La gangrène risque de prendre sur le bras, jugea-t-il. Il va falloir amputer.
Il se fit assister de deux autres sympathiques personnalités du village, le fossoyeur eta, qu’on soupçonnait de trafiquer des cadavres avec le barbier lui-même, et un honorable pilleur de champ de batailles local.
Cette belle compagnie allongea Natsu sur la table d’équarissage et le tint solidement, tandis que Koan-radu sortait le couteau de boucher.
- Tenez-le bien, dit-il, un éclat sanguin dans l’œil.
Il abattit sa lame et on entendit le Scorpion hurler dans tout le village.
Il y avait une belle entaille dans le bois.
Essoufflé, le barbier cracha à terre, se fit éponger le front par son assistant et dit :
- Il y a encore des tendons qui tiennent...
Et il abattit de nouveau sa lame.
Natsu défaillit
Le barbier, qui s’épongeait encore le front souffla :
- Amenez des herbes pour le ranimer.
Il n’était pas peu fier d’avoir réussi. Ce n’était pas tous les jours !
A suivre...
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03-02-2009, 04:01 PM
(This post was last modified: 03-02-2009, 04:03 PM by Darth Nico.)
Chapitre 7 : Tange Sazen<!--/sizec-->
Après le barbier, on appela Tsuya, la vieille guérisseuse du village. Celle-là, on la soupçonnait d’avoir passé les cent ans, et de continuer à vivre grâce aux faveurs de démons qu’elle invoquait à la pleine lune dans son jardin, pour danser nue avec eux en versant le sang de vierges !
Elle avait les ongles noirs, la peau plus plissée que celle d’un bébé mouillé et moins de dents que ledit bébé.
Elle passa des plantes sur le moignon et sur l’œil du blessé.
- Borgne et manchot, vieux et sans honneur, dit le fossoyeur, dis-moi la vieille, il va bientôt être bon pour toi !
Et tous de ricaner méchamment, pendant que le pauvre Natsu cauchemardait sans discontinuer depuis des jours.
La cabane du barbier était à la sortie du village. La famille Bayushi vint constater la destruction du dojo du Scorpion d’Obsidienne. On y mit le feu rituellement. On honora le nom des disciples suicidés, et nul ne proféra le nom du senseï, déchu par l’officier du shinsen-gumi.
L’hiver approchait et pendant les trois mois qui suivirent, aucun membre du clan du Scorpion ne s’approcha de ce village maudit.
C’est là que Natsu passa la saison neigeuse, à l’abri dans la cabane du barbier, puis de la guérisseuse. Contrairement aux rumeurs, elle n’essaya pas d’abuser du corps de son hôte, même quand celui-ci eut repris des forces. Il mit du temps à accepter de se regarder dans la glace. Défiguré, il n’était plus le même homme.
- Bayushi Natsu est mort dans le dojo, lui dit la vieille. Oublie ce nom !
- Oui, le vieux senseï est parti en cendres, dit le samuraï… J'ai perdu un bras, un oeil et mon honneur.. Je ne vaux pas mieux que les animaux qui rampent et qui grouillent sur et sous terre.
La vieille attrapa une poignée de scarabées qu’elle conservait dans le miel et les croqua goulûment :
- Ne sous-estime pas ces charmantes bêtes !
- Maintenant, je dois adopter un autre nom.
- Excellente idée, mon mignon !
- Je vais reprendre le nom de mon père, Tange, et celui de mon grand-père, Sazen. Qu’ils me pardonnent, mais eux vivaient du temps du vieux daimyo Bayushi Gensshin. Vivants, ils auraient combattu le Gozoku… Oui, c’est cela, les noms de mon père et de mon grand-père. Je serai donc désormais : Tange Sazen. Qu’en penses-tu ?
La vieille, qui mâchait des herbes, cracha par terre et dit :
- Ce qui importe, mon joli, c’est ce que tu comptes faire maintenant ? Tu as quarante ans, plus de logis… Si tu veux, je peux te garder ici. Je ne suis pas bien riche, et j’ai une réputation moins sinistre que la tienne désormais. Avec mes vieux os, je peux encore faire la cuisine… Si tu acceptes de faire le ménage.
- Merci, la vieille, mais je ne vais pas rester ici. Sans vouloir t’offenser. Mais des samuraï ont défié le senseï Bayushi Natsu en duel. Et certains n’ont pas eu la possibilité de se battre contre lui. Je me dois de leur donner cette occasion.
- Mais tu es fou, dans l’état où tu es !
- J’aurais assez d’entraînement pour me battre les yeux fermés, dit-il se mettant un bandeau sur l’œil, et j’ai appris à tenir mon sabre de la main gauche.
Après une semaine de repos, le rônin appelé Tange Sazen, salué par le barbier, le fossoyeur, la guérisseuse et le pilleur de tombes, quitta le village de son dojo et sa région natale, et les terres de son clan.
- Que les dieux le protègent, dit le barbier, car moi je ne lui donne pas trois jours dans l'état où il est, sur les chemins, en cette saison...
- Tu te trompes, éructa la vieille, il a le démon chevillé au corps, ça se sent...
- Tu l'as senti, la vieille, son démon ? ricana le fossoyeur.
- Tais-toi, jeune sot. Tu ne peux pas comprendre.
Tandis qu'ils devisaient ainsi, le vent se leva et le rônin disparaissait dans un brouillard tout blanc.
Le premier objectif de Sazen était de se rendre au château de la famille Akodo, car un de ses adversaires venait de cette famille. Le voyage fut long. Il fallut traverser la chaîne du toit du monde. En chemin, pour pouvoir manger, Tange Sazen racontait des histoires aux paysans ou bien veillait sur leur village la nuit.
- Mais il y a des démons qui rôdent sur la région, samuraï.
- N’aie crainte, paysan, répondait-il, malicieux, le pays des démons, j’y suis passé et j’en suis revenu…
Et on le regardait, stupéfait par la crainte et le respect.
Après la prétendue mort de Bayushi Natsu, la légende du senseï à la technique secrète et aux cinq victoires consécutives en duel s’était répandue dans l’Empire. On respirait, même chez les Kakita, de savoir un tel enragé du sabre mort et brûlé. Les samuraï qui avaient suivi Otomo Jukeï firent beaucoup pour accréditer la nouvelle de cette mort. Certains se vantèrent même de l’avoir tué !
Tange Sazen finit donc par entendre parler des exploits de Bayushi Natsu et de la fourberie de ses adversaires. Le peuple aima rapidement ce samuraï, ce Scorpion pas comme les autres, le seul juste parmi les corrompus, luttant contre une bande d’odieux seigneurs cocus !
- Un tel samuraï ne pouvait vivre bien longtemps, disaient, amers, les vieux du village.
- Tu dis que le senseï Natsu a été vaincu en duel ? demanda Sazen, un soir à un aubergiste qui lui racontait cette histoire.
- Hé oui, c’est ce qui se dit…
- Par lequel des samuraï ?
- Il n’y a pas deux rumeurs d’accord sur la question ! C'est simple, tous disent qu’ils l’ont vaincu !
- Il y en a forcément plusieurs qui mentent, sourit le rônin. Peut-être même tous...
- Ah ça !...
- Et si le fantôme de ce samuraï venait se venger de tous les menteurs ?
- Alors malheur aux menteurs ! dit l'aubergiste en servant une soupe brûlante.
Sazen la but avec plaisir et dit, en contemplant son bol vide :
- Oui, malheur aux menteurs...
Le rônin arriva au milieu du printemps en vue de Shiro Akodo. Il ne s’était fait remarquer nulle part en chemin, sinon comme un pauvre vieux fou d’estropié, qui allait au devant de la mort à chaque pas. De chaque village dont il partait, on s'attendait à le voir trébucher et tomber dans le fossé, vaincu par le froid. Il disparaissait et nul ne savait jamais s'il survivait jusqu'au prochain village.
C'est ainsi que naquit la légende d'un rônin fantôme, estropié, toujours entre la vie et la mort, apparaissant un jour et disparaissant le lendemain, sans laisser de traces. Mais on lui attribua vite d'avoir défendu des villages contre les démons, d'apparaître juste au bon moment pour repousser une menace mortelle.
Natsu séjourna deux jours dans la ville au pied du château des Akodo.
Il songea alors qu’il n’avait pas eu de femme depuis longtemps. Pas depuis Otomo Ise. Après tout ce temps, serait-il encore capable ?...
Il se rendit dans le premier établissement venu, le bas de gamme, dans le quartier réservé, et constata bientôt qu’il n’avait pas perdu toutes ses forces, à défaut d’avoir conservé son charme…
- Toi, tu es un homme, un vrai, lui dit sa compagne, épuisée.
- Je le sais bien, dit Sazen en ouvrant une bouteille de saké.
A l’aube, avec une fille dans ses bras, il prit un parchemin, une plume et, de sa plus belle écriture, commença à tracer des noms sur le papier qu'il avait posé sur le dos de sa deuxième compagne.
- Qu’est-ce que c’est que tu fais ?...
- Tu vois, répondit Sazen, j’écris des noms sur le papier…
Plus exactement, il inscrivait en colonnes les noms des cinq samuraï qu’il avait vaincus. Et, à l’encre rouge, il raya ces noms : le Daidoji, le Matsu, le Kakita, le Hida et le Shiba.
Il en restait encore huit à mettre derrière et, en dernier, le nom du capitaine : Otomo Jukeï.
- Les noms de gens qui m'ont causé du tort...
- Il y en a un paquet, dis-moi... Tant de monde pour un seul homme ?
- Tu vois, je suscite beaucoup de haines...
- Viens par là, on va te consoler...
Un peu plus tard, Sazen émergea des brumes de l'alcool et de la volupté. Il était l'heure pour lui de partir.
- Je garde ça, dit-il en parlant du pot d’encre rouge et de la plume.
Chapitre 8 : La colère du maître des Akodo<!--/sizec-->
Dans l’après-midi, le daimyo de la famille Akodo apprit qu’un rônin désirait le voir.
- C’est un vieillard, seigneur, plus estropié que des Grues après la charge de la famille Matsu. Il demande à te parler…
- Ma foi, dit le daimyo, je ne peux refuser de recevoir un vieillard…
Il se trouvait que le duelliste Akodo, qui avait accompagné Otomo Jukeï, séjournait à ce moment chez son daimyo, à Shiro Akodo. Ce samuraï se trouvait précisément là quand le rônin fit son entrée dans la pièce. Sur le moment, il ne le reconnut pas. L’ancien beau et ténébreux senseï avait les traits accusés, les cheveux hirsutes, et des habits usés.
- Que veux-tu donc ? demanda avec hauteur le daimyo Akodo.
Toute l’assistance ne se sentait que de la répugnance pour cette créature, cette caricature grotesque de samuraï. Pour un peu, on l’aurait pris pour un démon de l’Outremonde ! Au mieux, on avait pitié pour lui.
- Honorable seigneur, tu illumines ma journée en acceptant de me recevoir…
- Laisse donc là tes belles formules, vieillard... Que veux-tu ?
- Pardonne-moi, seigneur, si ce n’est pas toi que je suis venu voir…
- Qui alors ?
- Un de tes hommes…
- Pourquoi donc ?
On soupçonnait déjà une question d’honneur. Quoi d’autre ?...
- Quelqu’un t’aurait offensé ? dit le daimyo.
Il y eut des rires dans l’assistance, mais le maître des Akodo, lui, ne riait pas. Il avait senti quelque chose dans ce vieillard grotesque. Quelque chose qui en faisait quelqu’un d’autre qu’un pauvre loqueteux d’éclopé.
- Parle donc !
- Je viens parler à ce samuraï, dit Sazen, en pointant du doigt son adversaire, situé à la gauche du daimyo.
- Akodo Isoshi ? C’est un de mes vassaux.
Le daimyo se tourna vers lui :
- Allons, Isoshi-san, dis-nous qui est ce vieillard.
Le samuraï se jeta aux pieds de son daimyo :
- Par mes Ancêtres, je jure que j’ignore qui c’est ! Je ne l’ai jamais rencontré !
- En un hiver, lança le rônin, j’ai bien changé.
Troublé, Akodo Isoshi se releva et s’approcha du vieillard. D’un coup, il le reconnut !
- Par Akodo le Borgne, c’est… c’est le senseï Bayushi Natsu !
Stupeur dans l’assistance.
Le daimyo se leva de son trône :
- Bayushi Natsu ? Le Scorpion d’Obsidienne ?
- Oui, seigneur !
- J’ai entendu parler de lui toute la dernière cour d’hiver, dit le daimyo ! On ne cessait d’évoquer l’homme aux cinq victoires en duel d’affilée ! Ce serait donc toi ?
- Oui, répondit Sazen. Et aujourd’hui, je suis venu répondre au défi de ton samuraï, puisqu’il était avec les autres dans mon dojo !
- Je ne l'autoriserai pas, lui signifia le daimyo. Le combat serait par trop inégal contre un vieillard impotent tel que toi !
- Il ne s’est pas battu contre moi, l’autre fois, seigneur alors qu'il le voulait. C'est de ma faute, je suis tombé. Mais aujourd'hui, tu ne lui fais pas honneur. Peut-être a-t-il peur de m’affronter, ne serait-ce que du regard… Mais qu’a-t-il à craindre ? Regarde, dit-il en soulevant son bandeau, voilà le joli coup que m’a porté le capitaine Otomo Jukeï, alors que j’étais à terre !... Le shinsen-gumi sait respecter le bushido !
- Quoi, tu prétends qu’Otomo Jukeï, l’officier du shinsen-gumi était à la tête de ces samuraï ?
- Demande à ton bushi !
- Akodo Isoshi ! Répond !
- Oui, seigneur, il était à notre tête…
- Par nos Ancêtres, je l’ignorais ! Ce n’est pas ce que j’ai entendu ! J’ai entendu que vous étiez six ou sept !... Combien étiez-vous vraiment ?...
- Une dizaine, seigneur…
- Ils étaient quatorze en tout ! cria Sazen.
- Tu es allé te battre en duel contre un Scorpion, fit le daimyo, ulceré, à quatorze contre un, sans demander à ton clan, et en te protégeant derrière un envoyé du Gozoku !... Si je comprends bien, tu faisais donc partie de cette bande de cocus qui est repartie la queue entre les jambes de ce dojo, après que le senseï en a étripé cinq des vôtres ! C’est extraordinaire !... Mes félicitations, Akodo Isoshi !
Rouge de honte, le samuraï se mit à genoux et s’inclina bien bas.
- S’il le faut, dit-il en approchant la main de son wakizashi, j’assumerai les conséquences de mes actes…
- Silence, relève-toi ! cria le daimyo, et va plutôt te battre !... Sur le champ !
Akodo Isoshi se releva. Soudain, il tremblait comme une feuille.
Tange Sazen soupira, et déposa son sac de voyage ainsi que son manteau. Il fit craquer ses articulations et se mit en garde. Mal assuré, le Lion se recommandait à Akodo-le-Borgne, sans trop y croire.
Il se posta devant le rônin borgne et manchot, se disant qu’il ne pouvait pas perdre face à un estropié comme lui. Le silence se fit dans la pièce, et dura une éternité.
Le Lion devenait de plus en plus blanc. Il voulait en finir. C’était insupportable. Il voyait défiler sa vie. Toute sa vie pas bien brillante. Et cette stupide expédition chez les Scorpions. Il s'en voulait trop !
Soudain, le vieillard lui fit une grimace moqueuse :
- Hein - hein…
Le coup de sabre parti au même moment et Isoshi recula, gémissant, le visage dans les mains. Sazen venait de lui taillader le nez.
Isoshi en était quitte pour une marque à vie. Il était presque soulagé d'en avoir fini.
Le daimyo soupirait à son tour.
- Va te laver le visage, Isoshi-san… et ne reparais plus devant moi avant longtemps !... Quant à toi, rônin, j’ai à te parler, suis-moi.
Sazen obéit. Entouré de sa garde rapprochée, qui ne quittait pas le rônin des yeux, le daimyo se rendit dans ses appartements.
- Dépose ici tes armes, dit-il, et rentre.
Sazen posa son katana. Les soldats le coincèrent contre le mur et le fouillèrent. Ils trouvèrent un tanto dans sa manche.
Le rônin protesta :
- C’est pour éplucher mes légumes !
On le laissa enfin rentrer.
Le daimyo fit apporter à boire et à manger.
- Tu dois être mort de faim, sers-toi.
Malgré une vie de bonnes manières, l’ancien senseï se jeta sur la nourriture et but pour plusieurs jours.
- Bien, tu es rassasié ?... Alors, parlons…
- C’est un grand honneur que tu me fais, seigneur…
Sazen retrouvait la voix du senseï Bayushi Natsu.
- J’ai autorisé ce duel, vieil homme, car nous autres Lions n’aimons pas trop le Gozoku. J’apprécie à tout le moins qu’un Scorpion ait cocufié un officier du shinsen-gumi.
- Ce n’est pas qu’une histoire de fesses, répondit le rônin. Je me bats aussi en souvenir de mon daimyo, Bayushi Gensshin, qui a vu la formation du Gozoku -et l’a détesté dès le début.
- Je me souviens de lui, dit le daimyo. Deux fois, nous avons réussi à signer un traité, empêchant une guerre meurtrière d’avoir lieu entre les Bayushi et les Matsu. C’était quelqu’un d’avisé.
- Haï !
- Que vas-tu faire maintenant, Sazen ?
- Ils étaient quatorze, seigneur. J’en ai vaincu six. Il en reste huit. Je connais le nom du capitaine. Il me faut les noms des sept autres.
Le daimyo fit appeler Akodo Isoshi, qui avait un bandage en travers du visage :
- Tu vas écrire le nom des sept samuraï qui ne se sont pas battus contre Bayushi Natsu. Hâte-toi !
- A tes ordres, seigneur, dit humblement le vaincu.
Ceci fait, Sazen reprit son papier, inscrivit le nom d’Akodo Isoshi et le barra à l’encre rouge. Furieux, le Lion allait réagir.
- Tu peux te retirer, merci…
Le soir, Sazen quittait Shiro Akodo.
- Tu comprendras, lui avait dit le daimyo, que je ne puisse pas m’en prendre directement au Gozoku. Cependant, je ferai de mon mieux pour te soutenir, Tange Sazen. Les Matsu t’en voudront d’avoir vaincu un des leurs. Cependant, tu pourras compter sur l’aide de ma famille, et probablement sur celle de la famille Ikoma. Je leur parlerai et ils m’écouteront. Que les Ancêtres te protègent, valeureux samuraï !
- Mille fois merci, seigneur. Je me battrai en pensant à mon daimyo, et aussi à toi. A vous deux, vous prêterez force à mon bras…
Alors que Tange Sazen s’éloignait sur la route, le daimyo parla à Akodo Isoshi :
- Tu tiendras ta langue. Tu ne parleras à quiconque de ce rônin et tu continueras à considérer que Bayushi Natsu est mort pour de bon. Je passerai la consigne à tous ceux qui étaient présents aujourd'hui, mais je la donne à toi en particulier. Ne t'avise pas d'en parler à ce capitaine Jukeï ou à ses "amis"...
- Bien, seigneur…
- D’ailleurs, songea le daimyo, il est vrai que Bayushi Natsu est mort… Mais il y a maintenant un scorpion enragé, sur les chemins de Rokugan, pour défendre l’honneur perdu du senseï de la voie de l’obsidienne…
- Oui, seigneur...
Tange Sazen avait des vivres pour quelques jours. Il partit vers l'ouest, c'est à dire dans la direction de l'intérieur des terres du Lion. Le daimyo Akodo lui avait appris que le capitaine Otomo Jukeï se rendrait bientôt dans cette région pour superviser la collecte de l'impôt impérial. Il s'arrêterait avant l'hiver dans les terres Ikoma, dans un bourg appelé la Cité du Cri Perdu...
FIN
(DE LA PREMIERE PARTIE)<!--sizec--><!--/sizec-->
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Du bien bel ouvrage qui nous révèle tout ou presque de ce cher sensei
J'ai vu à la volée des références kill billienne (No Kiddo, at this moment, this is me at my most...masochistic  ) et même à une fine équipe d'un village de warhammer
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Rien n'échappe à Mamar le cinéphile et rôliste averti.
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