10-08-2005, 09:19 PM
(This post was last modified: 04-11-2005, 04:16 PM by Darth Nico.)
Paris, janvier 2006
Résumé : Le terroriste connu sous le nom de Shrek court toujours. Parti au Danemark pour y rencontrer un vieux sage du clan des Vrais Brujah, Loren en apprend plus sur la mystérieuse organisation appelée la Main Noire. De son côté, Graziella doit arrêter ce Shrek avant qu'il ne devienne trop bavard et ne révèle que Sire Santi a traité avec lui.
Loren et Graziella, soupçonnant une implication des Ravnos, se retrouvent par coïncidence dans le bureau du Sénéchal, pour lui demander un rendez-vous avec le Duc, le plus célèbre Gitan de Paris...
VAMPIRE 2006
IV - LATRÉAUMONT

A son réveil, le lendemain, Loren trouva, comme chaque soir, James avec une coupe de sang servie sur un plateau. Il but le précieux liquide rougeoyant qui venait d’être pris aux veines d’une des filles du troupeau et écouta son infant qui énumérait les rendez-vous de la nuit.
- Sire Merlin n’a pas encore rappelé pour votre rendez-vous avec Elisabeth d’Orval : vous devez la rencontrer pour parler de la surveillance aérienne des Gargouilles, en rapport avec l’incident de la rue de Tolbiac. Sire Lucinius a fait savoir qu’il vous recontacterait quand il aurait obtenu le rendez-vous avec le Duc ; mademoiselle Clémentine est toujours en chasse des planques des Sang-Clairs ; George Leblond a demandé à vous rencontrer ce soir pour une affaire urgente semble t-il ; enfin, la bourgmestre Satomé vous convoque pour une réunion sur la sécurité.
Loren finit de boire sa coupe et repassa dans sa tête tout ce que James venait de lui dire.
- Très bien. Dites à Leblond que je vais le recevoir dès qu’il voudra. Rappelez régulièrement Merlin et Lucinius pour vous tenir au courant. Quant à Satomé, rappelez-là à la mairie et dites-lui de se déplacer ici.
James, surpris de cette dernière demande, acquiesça pourtant :
- Bien, Sire. Mais je vous préviens qu’elle en sera très fâchée.
- Tant pis pour elle.
Loren avait dit cela sans méchanceté, mais d’un ton qui n’appelait pas contestation. Il alla se faire habiller par les servantes qui lui servaient aussi de calices. Elles étaient soumises et résignées, prises dans la transe d’un amour contre-nature, prisonnières du filtre maléfique du sang de Loren.
Quand le Ventrue fut habillé, il signala à James qu’il pouvait recevoir Leblond. Ce dernier était arrivé peu de temps avant et l’infant de Loren l’avait fait attendre au salon. On se souvient que Georges Leblond était un jeune Ventrue, affairiste, arrivé quelques jours plus tôt dans les Tours, pour y monter plusieurs succursales. Il avait la physionomie d’un petit patron ambitieux, prisonnier de ce rôle pour l’éternité.
Il salua bien poliment Sire Loren, à la manière de ces petits chefs obséquieux avec la hiérarchie et impitoyables avec ceux d’en dessous. Loren le recevait avec la déférence demandée par la Famille, sans plus. Il s’assit devant lui, sur un fauteuil bien plus confortable que celui de son invité.
- Que puis-je pour vous, Sire Leblond ?
- Je suis honoré d’être reçu si vite par vous, Sire Loren. Je viens vous parler d’une affaire importante, dont je viens juste de prendre connaissance. Vous savez certainement que je suis l’arrière-petit-infant de Sire François de Réaumont…
En entendant ce nom, Loren tiqua : Réaumont était le chef de l’une des trois familles Ventrue de Paris, le clan des Parvenus. Ce sobriquet lui avait été donné par les deux autres familles, les Laurentines et les Protestants. Réaumont résidait dans son manoir normand depuis des siècles ; sa réputation était tout simplement sinistre. On le disait perdu à jamais pour l’humanité, cruel, sanguinaire, un vrai Gilles de Rais. La terreur des villages alentours.
- Il se trouve que Sire de Réaumont, dit Leblond en baissant, la voix, va revenir à Paris. Il possède un pied-à-terre dans le quartier des Tours. Il compte arriver très prochainement.
Loren fit un gros effort pour ne pas montrer de signe d’inquiétude. Pourquoi donc un vénérable vieux machine comme Réaumont quittait-il soudain ses bocages ? Belle guigne qu’il vienne justement dans les Tours… Mais la Tradition était la Tradition et Loren n’avait pas le choix : il devait l’accueillir avec tous les honneurs dus à son ancienneté.
- Savez-vous pourquoi votre arrière-grand-Sire compte revenir à Paris ?
- Je l’ignore, Sire Loren. Ce sont ses infants et petits-infants qui sont au courant. Pour ma part, je suis juste chargé de l’organisation matérielle de son arrivée. Nous sommes bien conscients de la charge qu’il va représenter pour le quartier des Tours mais ma famille a tout prévu pour que les choses se passent en douceur. On ne peut toutefois pas cacher que sire Réaumont a de gros besoins de sang.
- Nous avions quelques problèmes de surpopulations dans ce quartier, mais ils seront bientôt résolus.
- J’en suis certain.
Leblond était manifestement dans ses petits souliers. Il savait dans quel embarras il mettait Loren.
- Etant donné que Sire de Réaumont doit encore s’acclimater au monde moderne, qu’il ne connaît pas et à la vie parisienne, nous pensons dans un premier temps tout faire pour qu’il ne sorte pas de sa propriété. De plus, fit Leblond en baissant les yeux, nous savons qu’il supporterait mal de savoir qu’il a pour voisins des Cathéens. Pour lui, ce sont des ennemis inconnus, il ne peut pas les voir en portrait.
- Je pense que c’est une bonne chose.
Après avoir discuté de quelques détails pragmatiques, Loren dit bonne nuit à Leblond et se fit resservir une nouvelle coupe de sang qu’il manqua de briser d’énervement.
Peu après, il disait à James de faire entrer Satomé, qui venait d’arriver. Il fit en sorte que la discussion soit courte. De plus en plus, la Bourgmestre sentait que c’était son adjoint qui prenait la direction des Tours. L’annonce de l’arrivée de Réaumont la rendit livide ; elle qui voulait promouvoir un nouvel humanisme, inculquer quelques valeurs morales essentielles aux gens de son clan et des Tours, elle aurait belle allure avec ses grands discours quand un abominable et sombre seigneur habiterait à proximité, indifférent à l’humanité et à ses valeurs !
Qui plus est, malgré ses convictions, Satomé était objectivement en train de donner son accord pour une purge en règle de jeunes vampires à moitié humains.
A suivre...
Résumé : Le terroriste connu sous le nom de Shrek court toujours. Parti au Danemark pour y rencontrer un vieux sage du clan des Vrais Brujah, Loren en apprend plus sur la mystérieuse organisation appelée la Main Noire. De son côté, Graziella doit arrêter ce Shrek avant qu'il ne devienne trop bavard et ne révèle que Sire Santi a traité avec lui.
Loren et Graziella, soupçonnant une implication des Ravnos, se retrouvent par coïncidence dans le bureau du Sénéchal, pour lui demander un rendez-vous avec le Duc, le plus célèbre Gitan de Paris...
VAMPIRE 2006
IV - LATRÉAUMONT

A son réveil, le lendemain, Loren trouva, comme chaque soir, James avec une coupe de sang servie sur un plateau. Il but le précieux liquide rougeoyant qui venait d’être pris aux veines d’une des filles du troupeau et écouta son infant qui énumérait les rendez-vous de la nuit.
- Sire Merlin n’a pas encore rappelé pour votre rendez-vous avec Elisabeth d’Orval : vous devez la rencontrer pour parler de la surveillance aérienne des Gargouilles, en rapport avec l’incident de la rue de Tolbiac. Sire Lucinius a fait savoir qu’il vous recontacterait quand il aurait obtenu le rendez-vous avec le Duc ; mademoiselle Clémentine est toujours en chasse des planques des Sang-Clairs ; George Leblond a demandé à vous rencontrer ce soir pour une affaire urgente semble t-il ; enfin, la bourgmestre Satomé vous convoque pour une réunion sur la sécurité.
Loren finit de boire sa coupe et repassa dans sa tête tout ce que James venait de lui dire.
- Très bien. Dites à Leblond que je vais le recevoir dès qu’il voudra. Rappelez régulièrement Merlin et Lucinius pour vous tenir au courant. Quant à Satomé, rappelez-là à la mairie et dites-lui de se déplacer ici.
James, surpris de cette dernière demande, acquiesça pourtant :
- Bien, Sire. Mais je vous préviens qu’elle en sera très fâchée.
- Tant pis pour elle.
Loren avait dit cela sans méchanceté, mais d’un ton qui n’appelait pas contestation. Il alla se faire habiller par les servantes qui lui servaient aussi de calices. Elles étaient soumises et résignées, prises dans la transe d’un amour contre-nature, prisonnières du filtre maléfique du sang de Loren.
Quand le Ventrue fut habillé, il signala à James qu’il pouvait recevoir Leblond. Ce dernier était arrivé peu de temps avant et l’infant de Loren l’avait fait attendre au salon. On se souvient que Georges Leblond était un jeune Ventrue, affairiste, arrivé quelques jours plus tôt dans les Tours, pour y monter plusieurs succursales. Il avait la physionomie d’un petit patron ambitieux, prisonnier de ce rôle pour l’éternité.
Il salua bien poliment Sire Loren, à la manière de ces petits chefs obséquieux avec la hiérarchie et impitoyables avec ceux d’en dessous. Loren le recevait avec la déférence demandée par la Famille, sans plus. Il s’assit devant lui, sur un fauteuil bien plus confortable que celui de son invité.
- Que puis-je pour vous, Sire Leblond ?
- Je suis honoré d’être reçu si vite par vous, Sire Loren. Je viens vous parler d’une affaire importante, dont je viens juste de prendre connaissance. Vous savez certainement que je suis l’arrière-petit-infant de Sire François de Réaumont…
En entendant ce nom, Loren tiqua : Réaumont était le chef de l’une des trois familles Ventrue de Paris, le clan des Parvenus. Ce sobriquet lui avait été donné par les deux autres familles, les Laurentines et les Protestants. Réaumont résidait dans son manoir normand depuis des siècles ; sa réputation était tout simplement sinistre. On le disait perdu à jamais pour l’humanité, cruel, sanguinaire, un vrai Gilles de Rais. La terreur des villages alentours.
- Il se trouve que Sire de Réaumont, dit Leblond en baissant, la voix, va revenir à Paris. Il possède un pied-à-terre dans le quartier des Tours. Il compte arriver très prochainement.
Loren fit un gros effort pour ne pas montrer de signe d’inquiétude. Pourquoi donc un vénérable vieux machine comme Réaumont quittait-il soudain ses bocages ? Belle guigne qu’il vienne justement dans les Tours… Mais la Tradition était la Tradition et Loren n’avait pas le choix : il devait l’accueillir avec tous les honneurs dus à son ancienneté.
- Savez-vous pourquoi votre arrière-grand-Sire compte revenir à Paris ?
- Je l’ignore, Sire Loren. Ce sont ses infants et petits-infants qui sont au courant. Pour ma part, je suis juste chargé de l’organisation matérielle de son arrivée. Nous sommes bien conscients de la charge qu’il va représenter pour le quartier des Tours mais ma famille a tout prévu pour que les choses se passent en douceur. On ne peut toutefois pas cacher que sire Réaumont a de gros besoins de sang.
- Nous avions quelques problèmes de surpopulations dans ce quartier, mais ils seront bientôt résolus.
- J’en suis certain.
Leblond était manifestement dans ses petits souliers. Il savait dans quel embarras il mettait Loren.
- Etant donné que Sire de Réaumont doit encore s’acclimater au monde moderne, qu’il ne connaît pas et à la vie parisienne, nous pensons dans un premier temps tout faire pour qu’il ne sorte pas de sa propriété. De plus, fit Leblond en baissant les yeux, nous savons qu’il supporterait mal de savoir qu’il a pour voisins des Cathéens. Pour lui, ce sont des ennemis inconnus, il ne peut pas les voir en portrait.
- Je pense que c’est une bonne chose.
Après avoir discuté de quelques détails pragmatiques, Loren dit bonne nuit à Leblond et se fit resservir une nouvelle coupe de sang qu’il manqua de briser d’énervement.
Peu après, il disait à James de faire entrer Satomé, qui venait d’arriver. Il fit en sorte que la discussion soit courte. De plus en plus, la Bourgmestre sentait que c’était son adjoint qui prenait la direction des Tours. L’annonce de l’arrivée de Réaumont la rendit livide ; elle qui voulait promouvoir un nouvel humanisme, inculquer quelques valeurs morales essentielles aux gens de son clan et des Tours, elle aurait belle allure avec ses grands discours quand un abominable et sombre seigneur habiterait à proximité, indifférent à l’humanité et à ses valeurs !
Qui plus est, malgré ses convictions, Satomé était objectivement en train de donner son accord pour une purge en règle de jeunes vampires à moitié humains.
A suivre...
