New Age
"Au moins, pendant ce temps, je n'ai pas à m'occuper de former Dorsk81..."
Maigre consolation. Merwyn venait d'atterrir au beau milieu d'un carrefou, au croisement de deux routes à six voies ! Il évita de justesse un énorme camion-speeder qui poussa un coup d'avertisseur digne d'un hurlement de Dragon Krayt !
Il roula sur un trottoir, après avoir créé une belle pagaille. Mais les ennuis ne faisaient que commencer. Les policiers qui surveillaient la rue appelaient déjà les soldats de choc !

Et Merwyn était filmé par une bonne vingtaine d'holocaméras simultanément.
Il y avait plusieurs cris de panique. Merwyn aperçut alors une sorte de météorite qui allait entrer en collision avec la rue dans moins de trente secondes.
C'était Soul, et ce qui restait de son X-Wing ! Dans le grondement et le sifflement aigu des moteurs, l'appareil, fumant, cassé, se préparait à un bel atterrissage sur le nez !
Les conducteurs de speeders pilèrent à mort et se ruèrent hors de leurs engins. Les troopers accouraient, trop intrépides : Soul redressa au dernier moment son appareil, qui se posa sur le ventre, racla dans un affreux bruit de tôle froissé le bitume, et dans un jaillissement d'étincelles et de flammes. Il y eut une vingtaine de speeders fracassés sur le coup, fauchés par le tournoiement du X-Wing, qui termina juste au pied d'un kiosque à saucisses. Le vendeur, qui exposait sa viande par chapelets qui pendaient sur le côté, les retrouva rôties à point par le souffle du réacteur. Hurlements, panique, mouvements de foules.
Soul dut détacher la verrière (ce qu'il en restait) avec les commandes manuelles. Elle détacha sa ceinture, secouée par son atterrissage, crispée, et s'arracha péniblement de son cockpit.
Des troopers accouraient déjà. Soul peinait à tenir debout. Elle saignait du front et vit les garçons en blanc accourir et la mettre en joue. Elle se jeta derrière son appareil, dégaina son blaster. Soudain, d'autres hurlements sinistres tombèrent du ciel : les Tie !
La Shaull se mit à courir ventre à terre, au moment où un des appareils s'alignait dans l'allée, la visait et déclenchait une rafale de tirs ! Ce fut une casse monstre ! Des incendies de carcasses de voitures, des incendies, des bornes d'eau qui explosaient, des canalisations éventrées, des dizaines de vitrines soufflées par le seul passage du Tie !
Seule au milieu de la métropole surpeuplée, la Shaull se jeta au dernier moment dans une ruelle, et se reçut contre une poubelle. Elle poussa un cri de douleur : elle venait de se démettre le bras. Mais le Tie était déjà loin, emporté par sa vitesse.
La Shaull, survoltée par l'adrénaline, passa la tête : sur le boulevard, c'était le chaos. Elle vit des tirs, et, au milieu de la pagaille, aperçut la lame d'un sabre-laser, qui s'agitait frénétiquement. Elle vit Merwyn bondir en arrière et renvoyer plusieurs tirs. Il l'avait vue ; il accourait vers elle. Soul courut dans la ruelle, qui débouchait sur une avenue plus étroite. Ils se retrouvèrent là, au pied des sièges des banques intergalactiques. Ils étaient arrivés en plein quartier des affaires, parmi les mastodontes de bâtiments blancs et orgueilleux. Il y avait une foule frémissante d'agitation, l'ébullition du début de journée, le mouvement incroyable de la foule s'écoulant sur les grandes artères.
Nos héros crurent pouvoir se fondre dans la foule. Mais les caméras holo, montées sur des droïds-sondes, les traquaient : déjà les troopers arrivaient, écartant sans ménagement les piétons. Soul avançait en se tenant le bras, et boîtait. Les soldats braquèrent leurs fusils. Des civils tombèrent, mortellement blessés. On ne voulait pas nos héros vivants !
Ce fut là encore une belle panique, qui finit par gêner les troopers, pris dans la marée d'humanoïdes essayant de sauver leur peau. Dans le mouvement qui en suivit, nos deux héros furent séparés. Soul cherchait un speeder pour fuir. Elle en avisa un, avec le conducteur à bord.
Merwyn courait pour rejoindre sa partenaire, quand, au croisement d'une rue, il heurta un trooper. C'était un sergent, avec quatre hommes derrière lui !
Le sous-officier n'eut pas le temps de voir le sabre du Jedi le décapiter. Merwyn dévia les tirs des autres garçons. Soul, voyant le Jedi en danger, s'adossa à un grand réverbère et tira : elle paralysa un des soldats. Mais d'autres arrivaient de derrière !
Folle de rage, elle tira et tira encore, mais elle visait mal, relancée par la douleur. Et son arme s'enraya ! Elle la maudit et courut, ramasser le fusil d'un trooper, tombé au milieu de la route. Elle dut slalomer entre les speeders qui ne savaient plis s'ils devaient s'arrêter ou continuer. Un concert de klaxons accueillit la performance de notre héroïne, qui ramassa l'arme et menaça plusieurs conducteurs pour les faire stopper. Merwyn, en nage, jouait du sabre pour se débarrasser de ses ennemis. Il y allait comme un explorateur qui taille à la machette ! Ce qui lui donnait une meilleure idée de la méthode de combat Barabel, du reste !
Soul épaula son arme et jeta à terre deux soldats, pendant que le Jedi en terminait avec les siens.
Les deux agents se retrouvèrent dos à dos : les troopers arrivaient encore. Il n'était plus temps d'attraper un trooper. Ils se précipitèrent dans une rue traversière, coururent jusqu'à être à bout de souffle, et s'engagèrent dans un grand escalier métallique, qui descendait le long d'un bâtiment en zig-zag. Ils passèrent les étages en sautant les barrières, les unes après les autres.
Après avoir descendu ainsi dix étages, ils débouchèrent sur une grande impasse désaffectée, qui servait de dépôt d'ordure, au pied d'une voix rapide et de lignes aériennes de métros.
Nos deux héros s'enfoncèrent dans un long tunnel aux murs gris, couverts de morceaux d'affiches usées et de grandes fresques de graffitis exubérants. Après le tunnel, ils débouchèrent sur un terrain vague, et ne s'y attardèrent pas. Dans une cage métallique qui montait haut dans le ciel, ils trouvèrent une plateforme et continuèrent grâce à elle leur descente.
Au niveau d'en-dessous, c'était un grand chantier ; en-dessous, des entrepôts. A chaque étage, une nouvelle ville dans la ville. Et à mesure que le soleil s'éloignait, la rumeur folle de la ville devenait de plus en plus distante. Soul, allongée sur le dos, aspirait l'air à grandes bouffées.
On entendit le cri strident d'un escadron Tie, dans le lointain. Le ronflement de barges d'assauts impériales. Le roulis des trains de marchandises. A la jumelle, Soul observait les lieux. Elle apercevait une grosse centrale électrique, des champs de transformateurs avec des câbles haute tension qui jaillissaient en tous sens et allaient se perdre aux quatre coins de la métropole.
Ils étaient dans les niveaux industriels de la Cité. Très loin, on pouvait apercevoir des cheminées crachant de lourdes fumerolles, des poutrelles passant sur des rails, et des lueurs rouges signalant la fournaise qui devait régner là-bas.
- Personne en vue pour le moment.
Soul défit sa chemise et mit son bras à nu : elle avait pris un sale coup. Elle ignorait si elle avait des lésions internes. Elle prit son medpack, respira, se le plaqua sur le bras et l'activa. L'injection de bacta la fit serrer les dents, mais quand elle sentit le liquide couler en elle, elle en fut soulagée.
Merwyn se concentrait, essayant de localiser Gaeriel par la Force. Il sentit une direction générale, mais il la savait éloignée.
- On peut continuer, annonça Soul, qui ne sentait plus son bras.
Nos héros quittèrent leur abri provisoire et entrèrent dans une petite cité ouvrière, envahie par une épais brouillard qui lui masquait le jour presque en permanence. Ils n'avaient pas fait trois pas qu'ils virent arriver en courant une patrouille de troopers !
Ils repartirent en arrière : il y avait une longue passerelle, qui permait de traverser un vide d'au-moins cent mètres de hauteur. Impossible de sauter. Merwyn prépara son sabre : les soldats allaient passer au coin de la rue d'un moment à l'autre. Le brouillard régnait ici en maître, et dans cette atmosphère flou, épaisse, on se sentait seul au monde, environné de silence, et les bruits résonnaient d'autant mieux dans une immensité indistincte. Nos héros virent rouler cinq grenades.
Merwyn, aussitôt, projeta une vague de Force et rejeta les ananas quadrillés en arrière !
Soul sortait son matériel d'escalade : elle commença à s'harnacher et acrrocha son grappin au garde-fou, pendant qu'elle fixait l'enrouleur à sa ceinture. Les grenades explosèrent alors, soufflant le brouillard. Merwyn s'était éloigné : ce fut le bâtiment du coin de rue qui prit toute l'explosion. Dans la fumée brûlante qui se dégagea, les troopers jaillirent en ordre. Merwyn se jeta sur eux, dans l'atmosphère de schrapnel et les repoussa à coups de sabres. Il y avait un sergent en retrait, qui avait reflué, incapable de respirer dans la fumée, n'ayant pas de masque. Merwyn lui-même était en apné. Le sergent décrocha de sa ceinture un détonateur thermal et visa.
Voyant cela, notre Jedi recula, et laissa ainsi le temps aux soldats de le remettre en joue.
Soul, au bord du vide, avait fini de se préparer au saut. Le sergent lança le détonateur, sans qu'elle puisse le voir. Elle attendit encore pour sauter, ne voyant pas venir Merwyn. A ce moment, une explosion monstrueuse, dévastatrice, souffla les bâtiments. Soul, projetée en arrière par le souffle, tomba en chute libre ; la synthé-corde se déroula à toute vitesse, cependant que la passerelle, calcinée par l'explosion, chauffée, commençait à se tordre, à fondre : elle allait lentement s'écrouler. Merwyn s'était jeté en arrière, pour échapper à cet enfer, mais il dut sauter dans le vide car la passerelle, grinçante, gémissante, croulait pour de bon.
La corde de Soul, brûlée, céda au moment où celle-ci n'était plus qu'à quelques mètres du sol. Et elle se reçut sur son même bras, et hurla de douleur. Merwyn atterrit, aidé par la Force, les vêtements noircis. Il sentait son dos le brûler atrocement. Il vit alors tomber des grenades comme s'il en pleuvait : il ramassa Soul violemment et l'entraîna. Juste à temps pour passer un bâtiment. Les deux agents se bouchèrent les oreilles et se protégèrent la tête comme ils purent. Ils entendirent des morceaux de murs trembler, de la poussière, du plâtre, de la terre tomber, des vitres éclater... Ils se relevèrent enfin, sûrs que ni le ciel ni un morceau de bâtiment n'allait leur tomber sur la tête. Merwyn, le dos écarlate, avait du mal à respirer.
Nos héros se trouvaient maintenant dans une cité ruche industrielle. Des milliers d'ouvriers résidaient dans des logements exigus, entassés comme des insectes au coeur de leur gros complexe résidentiel vrombissant d'activité. Le passage des deux agents ne fut pas inaperçu. Plus loin, sur une grande plaque métallique qui servait de plateforme d'atterrissage, nos héros s'accordèrent de souffler. Ils avaient traversé en courant la cité-ruche. Merwyn enleva son haut : des cloques s'étaient formés dans son dos ; il était brûlé au deuxième degré à certains endroits et il avait le sang qui lui battait dans la tête.
Soul avait encore un medpack. Elle le posa sur le dos du Jedi, qui serra les dents et tressauta au moment où Soul activa le pack. Bientôt, il sentit le bacta se diffuser en lui, endormant provisoirement la douleur.
- Comme quoi, dit Soul, on trouve du pire comme du meilleur sur Thyfferra. Le produit miracle pour les agents spéciaux comme les pires traîtresses.
Merwyn lui fit signe de se taire. Il tendait l'oreille. Encore le hurlement sinistre. Mais plus lourd, plus sourd.
- Des bombardiers, souffla Merwyn.
Et ils approchaient ! Soul prit un instant ses jumelles et les vit : ils étaient quatre, avec le ventre plein de charges au plasma ! La fête de la pyromanie n'était pas finie !
Nos héros trouvèrent un gros toboggan pour la livraison de matières premières, sur lequel ils se laissèrent descendre. Quand ils arrivèrent en bas, l'étage d'au-dessus était littéralement annihilé par un déluge de plasma. Tout devint blanc, et une horrible pluie de métal fondu se répandit à l'étage où nos héros venaient d'arriver. Ils n'eurent que le temps de se jeter sous une grosse cuve en synthacier gondolé et gras. La pluie de mort éblouissante, étouffante, s'abattit sur ce sous-sol industriel, pendant de longues minutes. Un mouchoir sur le nez, nos héros ressortirent. Une grosse cage de monte-charge avait été miraculeusement épargnée de ce désastre. En s'accrochant au grillage, les deux agents purent descendre encore un peu plus vers les profondeurs de Coruscant.
- Bande d'enc- !! cria Soul, vers le ciel noir, lourd, de ces souterrains de métal. On la vendra chèrement notre peau ! Commencez à démonter pièce par pièce votre put !! de ville pour espérer nous retrouver.
Elle tomba à genoux, haletante. Elle hoqueta un sanglot et se reprit.
- Ils peuvent bien nous croire morts !
- Pas sûr, dit Merwyn. J'ai bien peur qu'ils sachent à quoi s'en tenir avec nous.
Soul se moucha.
- Excusez-moi de m'être énervée...
- Ca va aller... Nous avons passé le pire pour un moment. C'est un miracle d'être arrivé ici. Et s'ils ne nous croient pas morts, ils vont peut-être attendre un peu avant de venir ici. Les étages au-dessus doivent être impraticables pour longtemps, raisonnait Merwyn. Bien sûr, ils peuvent arriver d'ailleurs, même d'en-dessous... Non, le problème pour le moment, c'est de s'orienter un peu dans cette saleté de métropole.
- J'ai peut-être une idée, dit Soul. Je connais un coin.
- Vous "connaissez un coin" ?
L'expression prêtait à rire, puisque sur des milliers de kilomètres, ce n'était qu'un monstrueux dédales de canalisations, de rues, de voies de transports, de passages, de conduits, de tuyauteries, de plateformes...
- Je connais un coin, oui. C'est El Daoud qui me l'a donné.
- El Daoud ?
Merwyn se demandait si la pauvre Shaull ne débloquait pas.
- Il ne vous en a pas parlé à l'époque ? fit Soul, malicieuse. C'est l'endroit où il a rencontré son maître Jedi pour la première fois. Une ancienne station d'épuration d'eau.
Merwyn n'en croyait pas ses oreilles.
- Et d'ici, vous savez comment on y va ?
Soul sortit de son sac son databloc, et fit quelques recherches. Bientôt, elle parvint à localiser sa position et un plan en 3D apparut.
- Ce n'est pas la porte à côté, mais on devrait y arriver avant de tomber de fatigue.
Deux droïds-ingénieurs surveillaient le fonctionnement de grosses cuves où arrivaient les eaux usées. La station était entièrement automatisée, confiée aux droïds les plus évolués qui commandaient à d'autres machines. Il n'entrait un humain dans ce lieu qu'une fois par mois, pour vérifier qu'il n'y avait pas d'accro.
Le droïd chef de la station surveillait des manouvriers qui actionnaient des pompes et des sas où allaient être broyés de gros déchets.
Sur l'écran de contrôle qui se situait dans son dos, il aurait pu voir arriver une embarcation de fortunes avec un humain et une Shaull à bord. Mais il était occupé à surveiller la composition du liquide d'un bassin de réserve.
- Soul, réveillez-vous...
Celle-ci poussa un ronflement et s'éveilla en sursaut.
- Vous dormiez comme un bantha.
- Merci pour le bantha.
- Les banthas ronflent moins fort.
Soul se frotta le visage. Elle avait piqué du nez dès qu'elle s'était assise sur l'embarcation.
- Il est temps de retrouver la terre ferme.
Un peu plus loin, le courant d'eau chutait dans un premier bassin, avant d'entrer dans la station.
- L'avantage, dit Soul, est que l'endroit n'est pas trop surveillé. Qui irait voler quelque chose dans une station de retraitement ?
- Le droïd du vaisseau de Nello. Mais lui, il est malsain.
Nos héros contournèrent le bâtiment et attendirent sur le parking.
- Et alors ? demanda Merwyn.
- Attendez. A partir d'ici, je vais pouvoir nous situer plus précisément.
- Sur les indications d'El Daoud ?
- J'ai pris ce lieu pour point de repère et j'ai téléchargé des données précises, avec ce que les bases de données de l'Alliance contenaient. Les plans des souterrains de la capitale, cela ne se trouve pas non plus sous le pas d'un tuglurk de Kürk.
- Non, en effet.
Soul consulta son databloc en mangeant un bout. Merwyn ne sentait pas mieux Gaeriel.
- Venez, dit-il brusquement à Soul.
Il l'emmena se cacher derrière un gros container. Merwyn désigna alors le bout du parking, où se trouvait un petit escalier en fer. Un humain était en train de descendre.
- Vous le connaissez ?
Soul scrutait à la jumelle.
- C'est Tycho Celchu ! cria en murmurant Soul.
- Vous êtes sure ?
- Oui, oui, j'ai étudié son dossier. C'est lui.
Soul sentit la moutarde lui monter au nez. Elle sortit de son sac le fusil prit sur le trooper, et le remonta en deux temps trois mouvements. Elle fixa la lunette de visée, le régla sur paralysant et s'allongea sur le dos, la tête contre le container.
Brusquement, elle roula sur le côté et, allongée sur le ventre, le fusil pointé vers Celchu, elle cria :
- Mains en l'air, capitaine ! Jetez-votre arme !
Surpris, Celchu, hésita.
- Je ne plaisante pas, jetez votre arme ! Mains en l'air !
Celchu obtempéra et avança, les mains sur la tête. Merwyn, blaster à la main, avança vers l'officier et ramassa son arme, puis le fouilla en quelques gestes.
- Vous faites erreur, capitaine Kephrin.
- Commandant Kephrin. Qu'est-ce que vous faites là ?
Le moins qu'on puisse dire, c'est que nos héros n'étaient pas d'humeur à l'entendre dire un mot de trop. Ils firent mettre Celchu à genoux.
- J'imagine, capitaine, que vous savez que la moitié de la galaxie vous prend pour un traître.
- C'est faux, s'écria l'officier.
- Tiens donc. Et où est Corran Horn ? Et Gaeriel Captinson ?
- Laissez-moi vous expliquer !
- Tu ferais mieux d'être bref et précis, dit Merwyn.
- Lorsque Corran Horn est arrivé sur Coruscant, nous nous sommes retrouvés dans cette station.
Merwyn regarda Soul de travers : elle avait refilé un tuyau donné par El Daoud en personne à de simples agents !
- Nous sommes alors allés à l'une des stations d'alimentation des boucliers planétaires. Il était vraiment dangereux de tenter le coup à deux. Alors j'ai proposé de m'occuper seul des boucliers, pendant que Corran Horn tenterait de localiser Dodonna.
- A l'heure qu'il est, dit Soul, la bataille pour Coruscant est engagée. Avant peu, la Rebellion aura gagné pour de bon. Malgré le traître envoyé par l'Empire.
- Je vous jure que ce n'est pas moi. Je suis revenu ici parce que j'ai entendu parler de l'attaque de la planète. L'information est censurée : on dit aux gens que c'est une simple escarmouche, une flottille de pirates en rades. Mais j'ai pensé que c'était le moment de revenir, car d'autres agents pouvaient arriver à cette station.
Soul, en deux mots, mit Celchu au courant des évènements dramatiques survenus au sein de l'Escadron Rogue.
- Janson ? ce n'est pas possible. Cette Erisi Dlarit, pourquoi pas. Mais le colonel, non !
- Peu importe qui a trahi ; l'Empire aura bientôt perdu sa capitale. Mais nous, nous pouvons aider à sa victoire. En désactivant ces boucliers. Mais vous ne nous avez pas dit où se trouve Corran Horn ?
- Je l'ignore.
- Nous, nous croyons savoir qu'il a été capturé avec Gaeriel.
- Alors vous en savez plus que moi. Même si cela ne me surprend pas. Je pense que les Impériaux me font porter le chapeau. Ils ont réussi à couvrir ainsi Erisi Dlarit. Si Horn a été capturé après m'avoir quitté, lui aussi a pu penser que c'est moi qui l'avait trahi. C'est compréhensible, mais c'est faux.
Merwyn fit un signe à Soul : Celchu semblait sincère.
- Je lis dans son esprit, dit le Jedi, qu'il a été attaqué par des troopers. Et qu'il s'en est sorti de justesse.
- Ne perdons plus de temps, dit Soul. Il faut aller détruire ces boucliers.
- D'abord, il faut aller à la prison, dit Merwyn.
- Vous parlez d'une prison qui, selon nos quelques informations, se trouverait enfouie sous la capitale, pas loin du centre de la planète !
- Oui, cela recoupe à peu près nos informations, dit Merwyn, qui ne s'en souciait pas outre mesure.
- Donc, pour vous, dit Soul à Merwyn, c'est la prison d'abord.
- C'est ma priorité.
- Je peux peut-être vous aider, dit Celchu.
- Vous allez vous couper en deux ? rétorqua Soul.
- Non. Mais j'ai une piste qui peut nous mener à un gardien de cette prison. Seulement, ce gardien est censé être mort.
- Ca commence mal, votre histoire.
Soudain, Merwyn fut frappé par une impression douloureuse. Un éclair de douleur traversa sa tête. Il ne sentait pas Gaeriel, mais la présence d'un de ses ennemis, sur cette même planète. Un ennemi souvent rencontré. Konen ? Ou bien l'Inquisiteur Tremayne ?
Merwyn se tordit en deux. Il se releva, la haine crispant son visage :
- Où est-il, ce gardien, Celchu ?
Le capitaine prit peur et jura de dire ce qu'il savait. Il s'expliqua en vitesse :
- Je connais un homme qui connait ce gardien.
Merwyn empoigna le capitaine par le col :
- Et où est cet homme ?
- Pas loin d'ici. Je devais le rencontrer, justement...
Merwyn relâcha sa prise. Il sentait de plus en plus distinctement un de ses vieux ennemis dans les parages. Et il ne ferait pas de quartier s'il le rencontrait.
A suivre...