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20e Episode : La captive
#1
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE

<span style="color:orange">Les 5 Rônins : 20ème Episode</span><!--/sizec-->
Tigre 402



LA CAPTIVE<!--/sizec-->


Samurai


Geki évita la bourrasque de neige en se plaquant derrière la gargouille massive qui dominait toute la cour intérieure. Elle devait peser le poids d’une dizaine d’hommes, cette statue de monstre censé veiller sur la capitale des Crabes. Trois étages en-dessous, des serviteurs, plaintifs, terminaient de rentrer du bois.

- Le feu ne prendra pas, c’est certain, avec cette neige.
- Il faudra bien brûler les corps des soldats…
- Les familles les ont vus, ont prié, maintenant ils doivent partir en fumée, c’est comme ça…
- Et un vieux rônin éclopé a réussi à entrer dans une réception impériale. Drôle d'époque.
- Et l'Empereur l'a laissé parler. Oh oui, drôle d'époque...

Geki buta sur une tuile, qui glissa et tomba sur la corniche. Il refit un pas en arrière. Le deux vieux serviteurs gémirent.
- Qui va aller remettre cette tuile que le mauvais temps décroche, hein…
- Pas nous. Pas ce soir... Allez, viens, il doit rester un fond de vin de la réception d’hier…
- Béni soit l’Empereur d’en laisser pour ses humbles serviteurs…
- Il a pas fait exprès d’en laisser pour toi, mon pauvre vieux, c’est juste que l’attaque de ce rônin a dû Lui passer le goût des bonnes choses…
- Il était encore plus vieux et plus estropié que nous, il paraît.
- Et pourtant, c’est pas nous qu’on irait se frotter au shinsen-gumi.
- Tiens ta langue imbécile…
Ils fermèrent le grand panneau. Geki se retrouvait seul dehors. Les bourrasques cinglantes gênèrent sa progression sur la corniche. Il fixa une corde sur une statuette et se laissa descendre à terre, souple et silencieux. Plus personne ne sortirait maintenant. Ses traces de pas seraient effacées avant le matin. Il se plaqua contre le mur donnant sur les cuisines. Les deux petit vieux faisaient sauter des bouchons et ricanaient comme des ouistitis.
- Goûte un peu ce nectar…
- A la santé du Gozoku !
- Toi tu vas vraiment finir par avoir des problèmes…
Geki se rassura en se disant que la seule personne qui pouvait avoir la curiosité de le chercher en ce moment, c’était l’inquisiteur Tadao. De la salle de bibliothèque de la tour des Inquisiteurs, au cinquième étage, il avait une vue sur cette cour extérieure du palais. Peut-être qu'il l'observait en ce moment. Geki avança vers la porte qui donnait sur l’enceinte intérieure. Deux soldats Hida, qui connaissaient Yasashiro, entretenaient un feu dans une cahute tremblante.
- Tu vas voir que ça va souffler toute la nuit sans arrêt…
- On a les démons et on a la neige… Quand tu penses que chez les Phénix, ils ne connaissent ni l’un ni l’autre…
- Ils n’ont pas de neige chez eux ?
- Pfff, il paraît qu’ils utilisent la magie pour la disperser…
- Ils ont vraiment rien à faire de leurs esprits eux…
- Ben tiens !

Geki sauta au mur, se hissa à la force des bras sur le chemin de ronde. Il courut en équilibre sur la pierre glissante et étroite, redescendit de l’autre côté par l’échelle. Juste le temps de se cacher derrière un tonneau et une patrouille passait.
- Parait que cette fois, le capitaine Otomo Jukeï va rafler tous le rônins, pour l’exemple…
- Il a été humilié, à sa place je ferais pareil. C’est son truc lui, de traquer les sans-clans et de faire des exemples…
- Pourquoi ne pas plutôt les envoyer sur la Muraille ces rônins, hein ? A quoi ça sert de les pendre alors que nous on manque tellement de monde ? Ils pourraient se battre à nos côtés.
- A nos côtés ? Devant nous tu veux dire !
- Bien sûr.
Geki passa la seconde cour. Il arrivait à la porte du cellier. D’autres soldats faisaient leur ronde juste au-dessus. Quand ils furent éloignés, notre justicier nocturne frappa trois fois, comme convenu. La porte s’ouvrit en raclant sur la neige. Un serviteur, une torche en main, passa la tête et lui dit de rentrer.
Il repoussa la porte et ferma le verrou. Ils se trouvaient dans l’entrée des réserves. Un petit escalier descendait aux grains.
- C’est vous qui, alors ?...
- Oui, dit Geki.
- Vous cherchez le… le Lotus, hein ? murmura l'homme, d'un certain âge.
- Oui.
- Vous savez, on est nombreux à entendre ce nom, nous autres… Les samuraï l’ignorent mais…
- Je sais cela. Qu’avez-vous à me dire ?
- Il viendra ce soir, je le sais.
- La Grue Noire ?
- Oui, il sera dans le passage.
- Quel passage ?
- Nous, on appelle « passage » le chemin qui mène du château à la Muraille, sous le chemin de ronde qui sert presque jamais de l’extérieur, par le haut, mais dont on se sert en passant par l’intérieur. Même que ce serait par là que le vieux fou serait arrivé...
- Sazen ?
- Ouais, celui qui s’est attaqué à l’Empereur.
- Au Gozoku plutôt.
- Pour moi, vous savez…
- Où est l’entrée alors ?
- A l’autre bout de la cour, vous avez une entrée. Eux ils sont en fait sortis de l’autre côté du mur d’enceinte.
- La Grue Noire sera dans ce passage ce soir ?
- Oui, mais vous dire où exactement, c’est autre chose… C’est un sacré labyrinthe là-dessous. Personne n’a jamais tout exploré. Il y a des tas de couloirs qui tournent et qui sont des culs-de-sacs pour la plupart. Reste que pour celui qui connait, il y a de quoi se planquer.
Geki glissa quelques pièces au domestique.
- Vous pensez pouvoir les arrêter, tous ces comploteurs ?
- J’en ai fait le serment, dit Geki.
Il rouvrit la porte, inspecta la cour. La patrouille était loin. Il sortit et se plaqua au mur, puis il courut le long du mur, gêné par la neige. Il atteignit la porte d’entrée. Il ignorait, comme tout le monde, que c’était Yatsume qui avait ouvert la porte pour Sazen et ses hommes. Il y avait un soldat qui gardait de l’autre côté du premier mur ; il avait été mis là au cas où d’autres intrus essaieraient de pénétrer comme les rônins. Les Crabes savaient bien que c’était inutile de surveiller, car personne n’oserait refaire le même coup, mais il était impossible de le faire entendre aux courtisans. La porte de l'autre côté n’était pas gardée, heureusement. Geki pénétra dans le passage souterrain. Il trouva l’accès menant à la Muraille. Si les informations données par le serviteur étaient exactes, la Grue Noire devait se trouver aussi dans ces passages, ou ne tarderait pas à y entrer…


Samurai


Notre héros découvrit le dédale de boyaux étroits, aussi emmêlés qu’une pelote de laine. Les passages principaux étaient entretenus, mais dès qu’on s’en éloignait, on arrivait dans un entrelacs humide, un repaire idéal pour qui voudrait se cacher juste sous le palais des Hida. Après avoir fait un tour, Geki revint près d’une des portes, qui n’avait pas bougé. Il refit un tour, plus avant dans les boyaux. Il tourna en rond, explora méthodiquement plusieurs embranchements.

Il découvrit les restes d’un campement. On ne devait plus être sous le palais, mais près de la rivière. Une cheminée naturelle avait permis de faire du feu sans être étouffé par la cheminée. Il ne restait rien d’identifiable autour des cendres.
Le passage continuait en s’enfonçant raide. Il y avait un embranchement à trois voies, d’autres voies à suivre qui pouvaient mener n’importe où, semblait-il. Geki n’avait pas la moindre idée de qui avait pu creuser ces dédales. On aurait dit un royaume ancien de Nezumi. Ce qui était sûr, c’est que plus personne n’y habitait, sauf cette personne qui était venue y faire du feu.
Geki revint en silence vers l’entrée. Il se plaqua vivement au mur car la porte s’ouvrait et se refermait. Il ne pouvait pas prendre le risque de regarder. Quelqu’un entrait dans le passage principal, celui qui menait vers la Muraille au sud. Ce nouveau venu ne s’y engagea pas ; Geki l’entendit partir par un autre couloir orienté vers l’est. Il lui laissa de l’avance et le poursuivit en usant de tout son art de la discrétion. Le vent qui balayait la ville faisait un bruit de fond suffisamment lourd pour couvrir ses pas.
Les deux silhouettes avancèrent dans ce passage tout droit. Geki savait approximativement qu’ils allaient toucher la rive de la baie des poissons morts. Une bifurcation les emmena vers le nord-est. Le terrain montait régulièrement. Ils sortaient sûrement des limites de la ville. Ils devaient se trouver au nord de la baie, donc aux abords de la falaise qui touche la lune, de sinistre mémoire. C’était au moins la preuve que Geki suivait la bonne personne... Il avançait sans plus voir l’autre, il faisait trop sombre. Il finit par réaliser qu’il n’y avait plus personne devant lui depuis quelques pas. Il se mit sur ses gardes car l’autre avait pu se mettre en embuscade dans un coin.
Il recula de plusieurs pas, sonda les murs à l’aveugle. Il sentit un courant d’air qui venait du haut. Le plafond était troué. Il prit le temps de s’habituer au peu de lumière du dehors. De grosses racines masquaient ce trou. Geki s’y agrippa, passa la tête. La silhouette continuait sur le chemin de la colline, sans se douter qu’elle était suivie. Notre héros sortit entièrement et se plaqua à terre. Puis il courut vers un arbre et continua son avancée en profitant des différents couverts.

Le chemin souterrain ne sortait vraiment pas loin du château de la pointe de la falaise.
Il courut le long du chemin pentu. Le ressac de la mer et le vent couvraient toujours le bruit de ses pas. Les vagues s’échouaient de toute leur force sur le granit, leur mugissement mêlé aux complaintes du vent.
Il arriva en vue du château. Des bougies étaient allumées dans la grande pièce. Geki approcha par l’aile ouest et attendit. Il se glissa par un panneau mal fermé et se plaqua sur le ventre à l’un des vieux tatamis humides.
Il entendait des pas au-dessus. Il se releva, avança en silence, monta l’escalier marche par marche. Une pièce était éclairée. Geki courut accroupi et colla l’oreille au panneau.
- … bien certain que nous pouvons en finir ?
- Oui, seigneur, j’ai entassé ce qui pouvait avoir été touché. Tout va être brûlé. J’ai pris soin de disposer de la poudre de cristal, au cas où des ombres accourraient.
- Alors descends ce qu’il faut dans le dojo. Dispose tout ce qui a pu être touché et viens me prévenir.
Geki recula en vitesse dans le couloir et entra dans la première pièce derrière. Son cœur battait à tout rompre. C’était bien la Grue Noire et Cristal qui parlaient !
Ils allaient brûler ce bâtiment maudit, ce qui était une bonne chose au vu de la magie sombre que Kokamoru, Petite Vérité et le troisième personnage y avaient pratiqué.
Il tendit l’oreille. Le panneau s’ouvrait ; Geki jeta un oeil : la Grue Noire sortait. Ce qui signifiait que Cristal restait seul !
Il attendit le départ de l’assassin, revint près de la pièce où se trouvait le conspirateur. Il n’entendait aucun autre bruit. Cristal était manifestement seul.
C’était les dieux qui lui offraient cette occasion ! La Grue Noire était un étage en-dessous. Geki passa deux doigts dans la fente du panneau et vit le conspirateur, dans sa robe noire, qui lui tournait le dos, assis au milieu de la pièce. Il vit que des poutres horizontales traversaient l’étage. Il alla dans la pièce en face, monta sur la plus grosse et retraversa le couloir, à quatre pattes. Il passait au-dessus du mur. Encore quelques pas et il serait au-dessus de Cristal. Il y a des exploits qui ne seront jamais reconnus publiquement, dont l’auteur ne tirera aucune gloire, alors même qu’ils sont véritablement héroïques ! Cette infiltration dans le château en faisait partie.
Yasashiro transpirait dans son costume ; il avait du mal à se prendre pour une terreur de la nuit, car il voyait que sa tentative n’allait tenir à rien. Il arrivait au-dessus de Cristal. Le conspirateur portait son masque d’ambre, il lisait des parchemins. Qui pouvait se cacher derrière ce personnage dangereux entre tous, complice de ceux qui voulaient renverser l’Empereur, mais acharné à combattre la magie de l’ombre ?
Geki s’accroupit sur la poutre ; il dut provoquer un léger grincement au-moment de bondir : il sauta mais Cristal s’écarta au dernier moment, et Geki roula à terre. Il se releva, affolé. Cristal était face à lui, tout haut de sa grande silhouette, rendue encore plus impressionnante par sa grande robe noire flottante ! Il avait tiré un poignard. La Grue Noire remontait en catastrophe. Geki se mit en garde. La Grue Noire arrivait au second étage. Elle allait surgir d’un moment à l’autre ; la partie était trop inégale, Geki bondit vers la fenêtre. Cristal ne tenta pas de le frapper. La Grue Noire ouvrit le panneau en grand, Geki passait par la fenêtre. Il atterrit dans des branchages. Il se releva et courut vers le bois à quelques pas de là. La Grue Noire sauta par la fenêtre. Geki avait déjà pris de l’avance. Il faisait nuit noire. Il s’enfonça entre les arbres morts, trouva un sentier qui longeait la falaise. Il sut que la Grue Noire ne pourrait pas l'y suivre.

Il avança prudemment, au bord de la falaise. Il reprit son souffle, après avoir eu la plus belle peur de sa vie, et avoir raté une occasion en or ! Il s'en mordrait les doigts longtemps !

Il se retourna et vit que le château était en feu. Cristal finissait sa sale besogne, dont on ne pouvait oublier qu'elle était pourtant bénéfique à l'Empire. C'était d'ailleurs troublant de penser que personne d'autre que Cristal n'aurait su protéger l'Empire de cette magie des ombres...

Il revint en ville avant l’aube. L’Inquisiteur Tadao venait de se lever au-moment où Geki entrait par l’entrée secrète dans les prisons de l’Inquisition. Le justicier nocturne raconta en quelques mots ce qu’il avait vu et il alla au lit, épuisé.



A suivre...Samurai
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#2
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE

- Il n'y a d'autre solution, avait conclu le vieux Norio, que de lui annoncer avec tact la nouvelle.

Tokan avait baissé la tête en cachant une grimace. C'était pour lui la corvée.
- Mitsurugi est un vrai fidèle de l'Empereur, un des trop rares, il nous faut donc l'aider au mieux de nos moyens.
C'était un de ces jours où le Vieux montait sur ses grands chevaux, invoquait le passé, la grandeur perdue. C'était Tokan qui allait donc mettre les mains, une fois encore, dans les bassesses contemporaines...
Il choisit d'inviter Mitsurugi à un thé dans la maison favorite des ingénieurs de la Muraille. Pas le genre d'endroit habituel pour les intrigues mondaines, au milieu des discussions sur les consolidations de terrain et la grogne sur la paresse des travailleurs eta.
Mitsurugi arriva le premier, comme le voulait l'étiquette. Tokan ne fut pas trop en retard. Signe qu'il venait pour un sujet important. Il était visiblement empressé. Il se donna une contenance en commandant deux thés différents et des accompagnements bien précis. Ensuite, il en vint sans trop attendre à son sujet.
- Des difficultés se présentent pour le printemps... Le Gozoku ne demande que l'apaisement. L'Empereur est d'accord... Donc certainement pas de guerre permise entre les Grues et les Lions. Certaines escarmouches, tout au plus, pourraient être autorisées. Rien d'ampleur.

Mitsurugi n'avait encore jamais connu la vie des Lions au printemps, habitués à faire la guerre à leurs voisins à ce moment. Tokan vit que l'ambassadeur ne tiquait pas, il continua.
- En particulier, pour apaiser les relations, on évitera les sujets de discordes qui peuvent être évités... Il faut comprendre, dit-il pour se laisser un détour, que le Gozoku a d'abord à coeur de promouvoir les arts, la culture, le raffinement de la vie. Les périodes de guerres sont derrière nous. Les clans Phénix, Grue et Scorpion ont eu leur part de souffrances ces dernières années. Il est juste, selon eux, de les laisser se reconstruire solidement.
Tokan, qui serpentait doucement autour du pot, prit une petite gorgée de thé, et dit, comme si c'était accessoire :
- En particulier, des difficultés pourraient se présenter pour le mariage avec Ikue...
Il vit Mitsurugi garder contenance. Il connaissait les hommes résolus et fermes comme lui. Ils ne changent pas facilement d'idée. C'est leur force, mais aussi leur faiblesse. Car il lui faudrait du temps pour réaliser...
- Le clan de la Grue veut voir refleurir la culture rokugani... C'est pourquoi ils désirent construire une grande cité, la cité officielle du Gozoku. Cela s'appellerait Bakufu.
- Voilà qui ressemble encore à une hérésie, dit Mitsurugi. Une nouvelle capitale à présent !
- Oh, non, pas une vraie capitale...
- Que vont-ils encore inventer pour rogner sur le pouvoir impérial, hein ?
Bakufu faisait un peu oublier Ikue.
- Certains vous apprécient en haut lieu, Mitsurugi, vous le savez... D'autres non. Il est inévitable de se faire des ennemis à la cour...

Surtout quand on ne manque jamais une occasion pour forfanter, pour briller, pour provoquer, pour défier ouvertement !
C'était la gloire de Mitsurugi !
- Certains apprécient votre courage dans une période où la modération est de bon aloi.
Mitsurugi ne dit rien, mais ce que Tokan appelait de la modération, il appelait cela de la lâcheté.
- D'autres au contraire vous trouvent trop expansif, trop sûr de vous.
- J'ai fait en sorte de provoquer ces appréciations contraires, oui.
- Quant à Ikue, dit Tokan, je crois que vraiment, vous devez voir avec votre clan si, réellement, vous pensez rejoindre un jour la famille Doji.
- Je vais en parler, oui.

La corvée était finie. Tokan ne désirait pas laisser à Mitsurugi l'occasion de lui poser des questions. Il se leva et affirma être impatient de le revoir.


Samurai


Mitsurugi dîna en compagnie du général Kokatsu et de sa femme.
- Ces Grues se croient tout permis, dit l'ambassadeur.
Le général cassait de sa poigne des pinces de homard.
- S'ils sont trop fatigués et peureux pour nous attaquer au printemps, dit-il la bouche pleine, nous consoliderons les murs de notre ville, et même nous l'agrandirons ! De mon vivant, la Cité des Apparences ne sera pas rendue aux Grues.
- Vous pensez qu'ils n'attaqueront pas du tout ?
- Ils seraient bien capables de passer le printemps à faire de la broderie ! Cela fera enrager la famille Daidoji qui, seule, n'attaquera pas. Quant aux Kakita, ils se serviront de leurs sabres pour cueillir des cerises !
Le général engloutit un gros bol de soupe aux légumes et prit une belle langoustine. Sa femme, une dame âgée, digne et mince, aspirait du bout des lèvres des nouilles épaisses.
- Je pense que vous avez également entendu parler de leur projet de ville ?
- Oh oui, dit Kokatsu entre deux bouchées de champignons. Si on pouvait tous les regrouper entre les quatre murs de cette cité de "Bakufu" et les enfermer là, comme dans un asile de fous !
- L'honorable Tokan a également évoqué des difficultés quant à mon mariage...
Kokatsu, qui avait vu venir le sujet, posa son bol et remplit les verres de vin. Plus posément, il dit :
- La question est de savoir s'il est envisageable qu'au printemps, tu deviennes "Doji Mitsurugi".
- Puisque c'est la tradition des Matsu que de rejoindre la famille de leur épouse, je rejoindrai les Doji. Je suis honoré de vous servir aujourd'hui, général mais si je le dois, je servirai aussi fidèlement le clan de la Grue. Bien sûr, je ne serai pour autant pas d'accord avec le Gozoku et je tenterai de fédérer autour de moi ceux qui n'ont pas oublié que l'Empereur est assis sur le trône d’Émeraude.
Kokatsu avait approuvé opiné plusieurs fois.
- Oui, nul ne doute de ta droiture, Mitsurugi, et surtout pas moi.
Kokatsu souriait déjà en imaginant son vassal monter un contre-Gozoku chez les Grues !
- J'ai pensé une fois au pire. Toi servant les Doji venant attaquer la Cité des Apparences... Mais nous n'en sommes pas là. Je crois que Hanteï Tokan venait t'apporter un conseil de la part de Hanteï Norio. Je dirais qu'ils ont voulu te prévenir avant qu'une décision ne tombe pour de bon...

Kokatsu aussi était gêné. Mitsurugi n'y pouvait rien. Cette fois, cela dépassait le cadre de la haine que pouvait lui porter la famille de Kakita Yagyu. Bien sûr, ceux-ci avaient intrigué pour empêcher le mariage. Bien sûr, d'autres courtisans du Gozoku avaient aussi, depuis le Parfum Céleste, réuni leurs énergies et leurs rancoeurs contre Mitsurugi. Il y avait plus. Il y avait ce qu'il avait pu apprendre par ses relations avec les Yasuki, qui ne manquaient pas une occasion de baver sur leur ancien clan. Il y avait cette volonté du triumvirat dirigeant de domestiquer les ardeurs guerrières des clans. Il y avait surtout l'attitude de l'ambassadeur Mitsurugi contre le Gozoku.
- J'ignore si le clan de la Grue, dit Kokatsu, laissera ce mariage avoir lieu. Or, comme c'est pour le moment le conseiller Bayushi Tangen qui arbitre, le mieux serait de connaître sa position. A mon avis, tu devrais envoyer ton propre conseiller Sasuke lui demander.

Mitsurugi jugea l'idée pertinente. Sasuke irait un peu se frotter à la politique, au lieu de faire semblant de méditer en apprenant des sorts magiques !
- Je vous remercie de vos conseils, général.
Mitsurugi se dit que les dieux avaient vraiment choisi pour lui le meilleur des daimyo. Il faisait sans cesse de son mieux pour le soutenir. Il appréciait visiblement la fougue de l'ambassadeur.
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#3
Bonjour le daymio!!!
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#4
Un daimyo en forceAloy
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#5
Chez les lions on se parle à coeur ouvert http://www.youtube.com/watch?v=C4NfhXoqTG0
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#6
3 voix pour cette vidéoMachinegun
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#7
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE

Sasuke prit son temps avant de relever les yeux de ses papiers. Yatsume attendait front à terre.
- Alors, qu'es-tu venue me demander ? dit le conseiller.
Il replia un parchemin dans un tube.
- Je suis venue humblement vous demander de me mettre à votre service.
- Tu n'as pourtant pas mis longtemps à repartir quand nous sommes venus te chercher dans les Sables Brûlants.
- Je suis partie chercher ma fille, Sasuke-sama.
- Tu l'as trouvée ?
- Oui, nous sommes installées dans une petite maison.
- Près du quartier des etas, oui je l'ai entendu. Il y a aussi cet étranger...
- Il vient des Royaumes d'Ivoire.

Sasuke fit sentir à la rônin que sa situation n'était pas bien reluisante. Elle vivait avec la lie du peuple, quasiment dans la misère. On la sentait toutefois changée depuis qu'elle avait retrouvé sa fille. Elle était moins la lionne furieuse à qui on veut prendre sa petite. Elle avait rentré les griffes.
- Dans les Sables Brûlants, dit Sasuke, il y avait ce Kokamoru...
- Je sais, seigneur...
- Vous vous connaissez, nous pouvons en témoigner. Tu as voulu le protéger quand nous l'avons poursuivi dans ce temple. Seul Mamoru a pu t'en empêcher...
- C'est à propos de ma fille, seigneur... Il savait où elle était...
Sasuke sentait que ce n'était pas entièrement vrai. Elle devait mentir par omission. Cependant, il ne fit pas de remarque et dit :
- Tu as revu Kokamoru depuis ?
Yatsume se troubla. Elle essaya de répondre non, rougit.
- Oui, oui je l'ai revu.
- Bien, je m'en serais douté. As-tu idée de la magie qu'il emploie ?
- Non, seigneur.
- Un peu quand même... Tu as vu ce qu'il a fait dans les Sables Brûlants... Il utilise la magie des ombres... Je n'en connaissais pas l'existence avant, mais c'est de cela dont il s'agit. Je ne crois pas que ce soit lié à la souillure de l'Outremonde. En un sens, c'est peut-être pire...
"Quelque chose comme le pouvoir du néant, murmura le shugenja pour finir.
- Seigneur, je sais qu'il est dangereux. Aujourd'hui, j'ai ma fille, je n'ai pas d'attachement envers ce Kokamoru. Je suis prête à le tuer si je le retrouve !
- Sais-tu où il est ?
- Non.
- Alors tu as trouvé du travail.
Yatsume, surprise, releva la tête.
- Pardon ?
- Retrouve-le.

Sasuke n'eut rien à ajouter. Il lui conseilla simplement de voir Yojiro, qui était dans la "maison" depuis un certain temps.
- Il te guidera. En plus, il connaît bien la capitale.

Yatsume sortit. Elle attendit dans un couloir car Yojiro était justement en conversation avec Mitsurugi.


Samurai


- Elle réside depuis deux jours dans l'enceinte impériale. Elle a une chambre non loin de celle de l'Impératrice.
- Que d'honneurs on lui fait, dit Mitsurugi, plus circonspect qu'admiratif.
- Elle travaille comme élève de l'artiste-peintre, Doji Shuzuka. C'est la plus réputée à la cour du Gozoku en ce moment, d'après ce que j'ai entendu.
Mitsurugi avait entendu parler de ce senseï. C'était un honneur de plus fait à Ikue.
- Elle est donc bien entourée. Entre l'Impératrice et cette peintre...
- A mon avis, c'est aussi une prison dorée.
On comptait généralement sur Yojiro pour ses avis officieux, en prise sur les réalités de la rue et marqués du sceau du bon sens. Ce bon sens que les règles de l'étiquette et de la diplomatie faisaient parfois perdre.
- Pourquoi une prison ?
- Elle n'en est pas sorti depuis deux jours. Je veux bien qu'elle y réside à plein temps. Cependant, même son père n'a pu la voir. Les domestiques sont formels sur la question.
Mitsurugi n'avait pas trop envie de savoir comment Yojiro obtenait ses informations.
- Bon, c'est bien, conclut-il. Continue ta surveillance et préviens-moi s'il y a quoi que ce soit.

Le rônin salua et sortit.
On continuait à se demander pourquoi il avait refusé de rejoindre le clan du Lion, lorsque Kokatsu l'avait offert. Etait-ce par fidélité au clan du Crabe ? Espérait-il y revenir un jour, ou bien appréciait-il la marge de liberté des rônins ?
Quand il fut sorti, Mitsurugi fit venir son conseiller qui, pour le faire enrager, jouait les importants et mettait du temps à venir. Il y avait longtemps que l'ambassadeur ne croyait plus à ces prières et ces méditations profondes. Sasuke était trop bien adapté au clan du Lion : ce n'était pas la lecture du Tao ni les prières aux esprits qui lui prenaient trop de temps !
- J'ai une mission à te confier... Une mission un peu délicate.
- Allons donc.
- C'est politique, dit Mitsurugi.
- Je ne sais pas si c'est pour moi alors.
- Tu vas trouver le conseiller Tangen. Bayushi Tangen. Tu vas lui demander quel est aujourd'hui son arbitrage sur mon mariage. J'ai besoin d'une réponse claire. Comme je connais les Scorpions, je crains qu'il manœuvre pour se ranger à l'avis de mes adversaires. Ce qu'il n'a pas fait après mon duel.
- Bien, je vais demander à le rencontrer.
- "Ils" ont un repaire attitré, m'a-t-on dit. Le parfum céleste, un établissement qui fait restaurant et maison de thés. Les courtisans qui mendient les faveurs des dignitaires du Gozoku se retrouvent tous là-bas.
- Un sacré nid de serpents...
- Tu vas mettre les deux pieds dedans. On m'a dit que Bayushi Tangen s'y trouve tous les midis.
- Il va falloir que je trouve un prétexte. Je vais lui écrire...
- Fais au mieux, dit Mitsurugi, qui cachait mal son impatience.


Samurai


Sasuke fit comme Mitsurugi lui avait dit : il sollicita un entretien avec le puissant Bayushi Tangen, gouverneur de la Cité des Mensonges, conseiller du maître des Scorpions. Ce dernier reçut le message, le lut et le replia, amusé. Son propre bras droit, Bayushi Renshun se tenait à ses côtés.
- Tiens, lis...
- Bien, seigneur.
Bayushi Renshun représentait l'excellence du samuraï. Il avait trahi son ancien maître, Bayushi Natsu -alias Tange Sazen- pour apporter au clan le secret de la technique du Scorpion d'Obsidienne. Il avait combattu en duel plusieurs opposants du ralliement au Gozoku. Il avait plusieurs fois aidé le shinsen-gumi à traquer des rônins qui infestaient les terres du clan. Il avait mis son sabre, toutes ses forces et son âme au service de sa famille, et plus largement du Gozoku.
Il semblait qu'il n'en attendait pas de récompense particulière. C'était pour lui comme une épreuve, un dévouement. Cette abnégation faisait froid dans le dos, même dans son clan, comme si voir soudain la vertu Bayushi incarnée était effrayant. Un homme capable de se vouer entièrement à être une âme damnée pour le bien des siens...
Ce n'était pas une surprise si Renshun avait fini comme proche conseiller du conseiller Tangen. Il fallait être ce dernier pour prendre auprès de lui un tel fanatique.
Pendant que Renshun lisait, Tangen se rappelait le jour où il en avait fait son bras armé.
- Tu as trahi ton maître sans hésiter. Tu m'amènes son secret. Pourquoi fais-tu cela ?
- Je sers mon clan.
- C'est une réponse de Kakita.
- Seigneur, je ne demande qu'à vous servir.
Tangen avait insisté :
- Quel serpent niche au fond de ton coeur ? Si tu veux me servir, tu dois être transparent.
- Mon coeur est vide, seigneur. Vide de tout secret.
- Alors tu n'appartient pas aux vivants, tu es déjà un spectre.
- Je ne demande qu'à mourir chaque jour complètement.
Quels sentiments Tangen avait-il éprouvé à cet instant ? De la tristesse devant cet homme mortifié ? De l'admiration devant le samuraï parfait qu'il cherchait ? De la peur face à une crapule pire que lui ?
- Qu'est-ce qui est mort en toi, Renshun ? Qu'est-ce qui est mort pour que tu trahisses ton maître ?
- Pour que les héros existent, il faut des salauds.
Tangen n'avait rien, avait tressailli.
- Tu l'aimais donc ?
Renshun n'avait rien dit. Il avait baissé la tête, comme un chien soumis.
Tangen n'avait eu d'autre choix que de le prendre, puisqu'il apportait sa propre chaîne.

Renshun referma le parchemin et le rendit à son maître.
- Mitsurugi veut s'attaquer à nous, seigneur. Il envoie son conseiller, mais bientôt, il viendra en personne vous défier.
- Jusqu'où peut-il aller, à ton avis ?
- Ce sera une guerre à mort, seigneur. Je ne vous apprends rien.
- Penses-tu, Renshun, qu'il y aurait un moyen d'amadouer ces Lions un peu trop féroces ?
- Non. Lui, vous ne l’achèterez pas. Vous négocierez une trêve, vous reculerez le moment de l'affrontement.
- Pourtant, ce Mitsurugi n'est pas un fanatique de l'honneur. Il ne se prend pas pour un saint. Il boit, fréquente les femmes, fait la guerre... Ce n'est pas non plus une franche crapule. Malgré son passé de rônin, il n'a pas oublié les vertus du samuraï. Il a tenu bon face aux épreuves. Il a enduré, et s'en est toujours sorti avec une chance insolente. Il n'est pas comme toi, mort en lui-même...
Tangen se leva et passa sur la terrasse :
- Lui, il vit pleinement, il s'amuse, il bataille... Tout lui réussit.
Tangen était amusé. Vraiment amusé, presque content pour Mitsurugi.
- Il n'est pas de taille face à vous, seigneur, dit Renshun, qui était resté à l'intérieur. Malgré toute sa chance et son insolence. Ce sont des biens trop précaires. Un petit mouvement de la roue du destin, et il retombera dans la crotte dont il n'aurait pas dû sortir.

Les deux Scorpions allèrent, le lendemain, comme chaque jour, manger au Parfum céleste. Ils avaient l'alcôve avec le sol surélevé, un peu en retrait, la meilleure place du restaurant. D'autres Scorpions étaient admis à leur table, et ce bon juge Kempô, ce brave imbécile, bien plus amusant que le Bouffon, parce que lui se prenait au sérieux.
Ni Tangen ni Renshun n'avaient bien sûr prévenu qui que ce soit de l'arrivée de Sasuke. Un silence pesant tomba dans la salle quand le conseiller Lion, alerte, l'air dégagé, bien nourri, entra et se fit asseoir à une table. Tangen continuait à parler, comme si de rien n'était, comme s'il ne s'apercevait de rien, tandis que la colère, la méfiance ou parfois la peur se peignaient sur les visages des invités.

Sasuke prenait un petit verre. Il était l'ambassadeur de l'ambassadeur Mitsurugi, donc il devait se comporter comme lui -il ne forçait en rien sa nature en faisant cela !
Il dégustait son vin, regardait le menu en amateur de bonne chère, prenait ses aises. Puis, négligemment, il faisait venir la serveuse pour porter un mot à Bayushi Tangen. Celui arrivait, prosterné déjà bien avant d'arriver à dix pas du conseiller. Celui-ci mettait les formes pour lire le message.
Tout cela prenait du temps, et c'était le spectacle du jour. On regardait à la dérobée ce manège. En fait, c'était Tangen et Sasuke qui étaient les seuls à s'amuser dans la salle !
La réponse revenait à Sasuke, qui patientait avec un bon plat de poisson. Quand il avait fini, il se dirigeait vers l'alcôve. A ce moment, Tangen recommandait une bouteille de vin.
- On me dit que vous désirez me voir, dit le conseiller, très détaché.
Cela se jouait entre eux deux, avec Renshun comme témoin privilégié, mais silencieux. Les autres étaient éclipsés. Mentalement, ils s'écartaient, comme on recule quand un duel va avoir lieu.
- La vie fait bien les choses, dit Sasuke, car j'ai lu il y a peu ce recueil de pensées, Mensonges. Et j'ai la chance de résider pour quelques temps dans la même ville qu'un descendant du prestigieux Bayushi Tangen.
Ledit descendant le laissait aller, trousser son petit compliment, puis il répliqua, on ne peut plus mondain :
- Il ne se passe pas une semaine sans que je relise les pensées de mon aïeul, c'est vrai. J'ai d'ailleurs la vanité d'anoter son ouvrage, d'y adjoindre quelques-unes de mes pensées, qui ne se comparent pas aux siennes.
La vie de Bayushi Tangen faisait partie de la légende dorée du clan. C'était un conseiller scrupuleux, dévoué, redoutablement intelligent. Il s'était rendu célèbre avec ce recueil, Mensonges, qui traitait de l'art de la cour, de la subtilité politique, en un mot de l'art d'arriver à ses fins. On l'avait un jour accusé publiquement d'avoir écrit un tissu de faussetés.
- C'est faux, avait répliqué le conseiller avec hauteur, mon oeuvre ne contient pas un seul mensonge.
Et il avait été pris d'une violente douleur au bras, s'était raidi, était tombé mort.

- La lecture de cet ouvrage, poursuivait Sasuke, m'a été recommandée par un courtisan de votre clan, Bayushi Kokamoru.
Tangen approuva, en masquant parfaitement qu'il voyait un peu où Sasuke voulait en venir. Kokamoru, ce petit courtisan qui avait disparu depuis des semaines ! Que savait Sasuke sur lui ?
- Je sais que vous êtes un homme sage, instruit par une longue expérience du gouvernement, seigneur Tangen. C'est pourquoi je profite de pouvoir vous rencontrer pour solliciter votre avis.
- Nous n'allons pas parler le ventre vide, dit le conseiller. Qu'on amène à manger pour notre invité Lion !
Les autres Scorpions mangeaient en silence. Certains soulevaient un peu leurs masques pour avaler les nouilles.
- Vous avez rendu un arbitrage décisif lors du duel de mon maître, Matsu Mitsurugi.
- Je manque à toute politesse en oubliant de vous demander de ses nouvelles.
- Il se porte à merveille. Il ne manque à sa tranquillité qu'un avis de votre part.
- En ce qui concerne ce duel, j'ai rendu mon avis, et il n'a pas changé. Le voici : Matsu Mitsurugi s'est attaqué à un samuraï qu'il jugeait deshonorable, Kakita Yagyu. Le sort des armes lui a donné raison -sur la question de l'honneur. Il semble en plus que Mitsurugi ait certaines vues sur la fiancée de feu Yagyu -la belle Doji Ikue, qui serait, en cette affaire, comme une prise de guerre.
"Très bien, mais le duel portait sur une question d'honneur, pas de mariage. Aussi, il me paraît raisonnable que votre maître attende la fin de la cour d'hiver avant de demander la main de Doji Ikue.
C'était on ne peut plus clair. Le Gozoku voulait se laisser du temps. Si Mitsurugi devait un jour épouser Ikue, il devrait suivre la tradition des Matsu selon laquelle c'est l'homme Matsu qui rejoint la famille de son épouse.
Mitsurugi s'était préparé à cet avenir dans la famille Doji, famille qui ne pouvait pas moins lui convenir !
- Si cela doit arriver, disait volontiers Mitsurugi, tant pis. Je me devrai juste de reprendre la Cité des Apparences au général Kokatsu.

Le conseiller Tangen avait dit ce qu'il avait à dire. Sasuke prit le temps de finir son plat en discutant de la pluie et du beau temps. Il rentra, ni déçu ni satisfait. Tangen avait eu une réponse trop raisonnable, trop incontestable. On attendait mieux -ou pire- de lui ! A d'autres les opinions sages, les arbitrages mesurés !

Quand le shugenja rentra au palais, on lui dit que Mitsurugi était en visite chez Doji Onegano, le père d'Ikue.


A suivre...Samurai
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#8
La vertu et l'amitié sont à l'honneur dans la suite du récit ci-dessus : portrait de Bayushi Renshun et visite de Sasuke à Tangen.Samurai
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#9
de la qualitaÿ monsieurredaface2

Mais je pense que notre prochaine rencontre sera un peu plus borderline
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#10
Quand les masques tombent, les katanas peuvent vite sortir.redaface2
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