24-05-2004, 07:59 PM
Les scorpions de la vallée d'Inchu
PARTIE DE CHASSE
Après une journée de voyage, les samouraïs arrivèrent à la cité d'Inchu. Ils furent reçus chez Shinjo Egawa. Celui-ci eut plaisir à discuter avec nos héros, en particuliers les trois samouraï-ko Ayame, Ikky et Ryu. Ils parlèrent des bonnes relations qu'entretenaient Egawa-sama et son voisin, Ikoma-sama, avant d'en venir à la chasse : Egawa se ferait un plaisir d'initier les jeunes samouraï-ko à cette noble occupation. Etant lui-même très amateur, il ne voulait pas que les trois samourai-ko repartent sans avoir appris les rudiments du repérage et de la traque de gibier. Il leur proposa donc de former un groupe qui resterait d'abord sur le pourtour du bois, afin de dénicher quelques proies faciles. Ce à quoi les deux Phénix et la Dragon donnèrent leur assentiment.
Pendant ce temps, Riobe avait droit aux honneurs de la cuisine des domestiques. Gens bien intentionnés et sympathiques, quoique parfaitement rustres, ils mangeaient de la viande rouge, metts répugnant partout sauf chez les Licornes, en accompagnant leur repas de force bruits de déglutition, ingestion, succion et autres bruits corporels désagréables. Dépourvus de manière, ils mettaient mal à l'aise le rônin, qui dut leur apprendre quelques rudiments de politesse. Ces paysans ne se privaient pourtant pas de manger avec les doigts, en les léchant de la sauce saignante, buvant du saké préparé à la manière des barbares de l'Ouest.
Dans leur patois épais à couper au katana, ils déploraient le peu d'appétit de Riobe, qui n'avalait pas plus qu'un oisillon. Le rônin avala rapidement un bol de riz et un morceau de poisson, avant de prendre congé de ces encombrants compagnons.![[Image: icon2.gif]](http://sdm-jdr.homelinux.com/forum/style_images/set_Invi-516/icon2.gif)
Dans la grange où il était autorisé à dormir, il trouva un autre rônin, nommé Kakachi. Hébergé lui aussi par Egawa-sama, il n'avait pas toute sa tête, visiblement. Il parlait avec un ton de familiarité, comme si Riobe était une vieille connaissance. Jeté sur les chemins comme tous les samourais de la confrérie du Loup, Kakachi se demandait bien comment Riobe faisait pour survivre au jour le jour, et quels projets il avait pour l'avenir.
Et entre rônins, ils ne pouvaient manquer de parler d'honneur. Kakachi se demandait jusqu'où aller pour de l'argent. Pour Riobe, il était clairement défini qu'il ne s'abaisserait pas à des tâches deshonorables pour des kokus. Kakachi acquiesça. A vrai dire, cette réponse de la part de Riobe ne le surprenait pas.
Enfin, la conversation les amena aussi à parler de Toturi, le Lion noir : Kakachi ne se sentait pas de taille à rejoindre cette armée, ce n'était pas son affaire. Pourquoi Riobe n'irait-il pas ? Notre rônin répondit que l'heure n'était pas encore venue pour l'armée de Toturi de se réunir...
Kakachi déclara qu'il était fatigué. Riobe sentait ses membres lourds aussi, si bien que d'un commun accord, les deux rônins se trouvèrent un coin dans la paille et s'endormir bien vite.
Le lendemain, à l'heure de Hantei, une vingtaine de samourais à cheval, accompagnés de rabatteurs, de chiens de chasse et d'etas approchaient au pas du bois du daim d'argent, à travers la bruyère sèche de la lande. L'honorable daymio Shinjo Bunjiro dirigeait la troupe. A ses côtés, son conseiller, le shugenja Iuchi Kumanosuke, au profil de vieux renard, et son vassal Shinjo Egawa, daymio de la cité d'Inchu.
Suivaient plusieurs samouraïs du domaine de la Grenouille Riche, puis le magistrat Ide Soshu, aux côtés d'Ikoma Akira et ses deux hommes. Derrière eux, nos héros : Isawa Ayame, en chaise à porteurs et Shiba Ikky ; Kakita Hiruya aux côtés de Shinjo Kohei ; Mirumoto Ryu, accompagné de Riobe, à pied.
La troupe mit pied à terre à l'orée du bois. Devant l'assemblée des nobles membres de l'ordre céleste, Shinjo Bunjiro prit la parole pour déclarer ouverte cette journée de chasse. Les équipes se composeraient de deux ou trois samouraï, qui auraient jusqu'au coucher du soleil, à l'heure de Shinjo, pour ramener les plus belles proies.
Déjà expérimentés, Kohei-san, Hiruya-san et Riobe s'associèrent de leurs côtés, tous les trois impatients de lever du bon gibier. Ils partirent sans hésiter jusqu'au plus profond du bois, là où galopaient les biches... et rugissaient des ours !
Les équipes se dispersèrent alors que Dame Soleil arrivait à son zénith d'automne, dans sa robe lumineuse.
Egawa-sama, accompagné des trois samouraï-ko, resta longtemps en bordure du bois, pour son plus grand dépit. L'heure d'Akodo, de Doji s'écoulaient, et aucune proie valable n'avait été aperçue. Or ne rien ramener serait particulièrement deshonorant, surtout pour un chasseur d'expérience comme lui. Quand ils aperçurent enfin une biche, Shiba Ikky et Mirumoto Ryu ne bandèrent pas leurs arcs à temps : leurs flèches se plantèrent dans les herbes hautes. Quelques temps plus tard, les Fortunes voulurent bien mettre sur leur chemin non pas une biche, mais tout un groupe ! Elles cavalaient à bonne allure, mais cette fois, une flèche alla se planter dans le flanc de l'une d'elle. Mirumoto Ryu se lança à leur poursuite. Mais l'animal n'était que légérement blessé : il put continuer sa course légére à travers des taillis de plus en plus épais. La bushi Dragon ne put suivre longtemps. Essoufflée, elle revint bredouille auprès de son groupe...![[Image: icon2.gif]](http://sdm-jdr.homelinux.com/forum/style_images/set_Invi-516/icon2.gif)
Egawa-san commençait à sentir peser sur lui le poids du deshonneur. La journée était déjà bien avancée, et il ne pouvait être question de rentrer les bras balants devant les autres invités qui, à coup sûr, auraient traqué de l'excellent gibier. De plus, ne pas ramener de proie signifiait provoquer le mécontentement des fortunes de la chasse... l'automne pourrait alors être particulièrement défavorable à la terre de Shinjo Egawa. Le daymio prit l'initiative d'emmener plus loin les trois samouraï-ko. Qu'elles le veuillent ou non, on raménerait du gibier ! Après avoir passé plusieurs épais taillis, le groupe aperçut un daim, resté en arrière de son groupe. Ikky-san et Ryu-san l'avaient aperçue, caché derrière un buisson. Ni une ni deux, Egawa-san banda son arc, son regard traça jusqu'à la biche la ligne parfaite que suivit aussitôt sa flèche. L'animal fut mortellement touché !
Shinjo en soit remercié, ils ramenaient enfin une proie !
Le temps de prévenir les etas, le temps de la chasse serait terminée. Amaterasu commençait déjà à décliner à l'horizon, vêtue de son kimono orangé.
A suivre...
PARTIE DE CHASSE
Après une journée de voyage, les samouraïs arrivèrent à la cité d'Inchu. Ils furent reçus chez Shinjo Egawa. Celui-ci eut plaisir à discuter avec nos héros, en particuliers les trois samouraï-ko Ayame, Ikky et Ryu. Ils parlèrent des bonnes relations qu'entretenaient Egawa-sama et son voisin, Ikoma-sama, avant d'en venir à la chasse : Egawa se ferait un plaisir d'initier les jeunes samouraï-ko à cette noble occupation. Etant lui-même très amateur, il ne voulait pas que les trois samourai-ko repartent sans avoir appris les rudiments du repérage et de la traque de gibier. Il leur proposa donc de former un groupe qui resterait d'abord sur le pourtour du bois, afin de dénicher quelques proies faciles. Ce à quoi les deux Phénix et la Dragon donnèrent leur assentiment.
Pendant ce temps, Riobe avait droit aux honneurs de la cuisine des domestiques. Gens bien intentionnés et sympathiques, quoique parfaitement rustres, ils mangeaient de la viande rouge, metts répugnant partout sauf chez les Licornes, en accompagnant leur repas de force bruits de déglutition, ingestion, succion et autres bruits corporels désagréables. Dépourvus de manière, ils mettaient mal à l'aise le rônin, qui dut leur apprendre quelques rudiments de politesse. Ces paysans ne se privaient pourtant pas de manger avec les doigts, en les léchant de la sauce saignante, buvant du saké préparé à la manière des barbares de l'Ouest.
Dans leur patois épais à couper au katana, ils déploraient le peu d'appétit de Riobe, qui n'avalait pas plus qu'un oisillon. Le rônin avala rapidement un bol de riz et un morceau de poisson, avant de prendre congé de ces encombrants compagnons.
![[Image: icon2.gif]](http://sdm-jdr.homelinux.com/forum/style_images/set_Invi-516/icon2.gif)
Dans la grange où il était autorisé à dormir, il trouva un autre rônin, nommé Kakachi. Hébergé lui aussi par Egawa-sama, il n'avait pas toute sa tête, visiblement. Il parlait avec un ton de familiarité, comme si Riobe était une vieille connaissance. Jeté sur les chemins comme tous les samourais de la confrérie du Loup, Kakachi se demandait bien comment Riobe faisait pour survivre au jour le jour, et quels projets il avait pour l'avenir.
Et entre rônins, ils ne pouvaient manquer de parler d'honneur. Kakachi se demandait jusqu'où aller pour de l'argent. Pour Riobe, il était clairement défini qu'il ne s'abaisserait pas à des tâches deshonorables pour des kokus. Kakachi acquiesça. A vrai dire, cette réponse de la part de Riobe ne le surprenait pas.
Enfin, la conversation les amena aussi à parler de Toturi, le Lion noir : Kakachi ne se sentait pas de taille à rejoindre cette armée, ce n'était pas son affaire. Pourquoi Riobe n'irait-il pas ? Notre rônin répondit que l'heure n'était pas encore venue pour l'armée de Toturi de se réunir...
Kakachi déclara qu'il était fatigué. Riobe sentait ses membres lourds aussi, si bien que d'un commun accord, les deux rônins se trouvèrent un coin dans la paille et s'endormir bien vite.
Le lendemain, à l'heure de Hantei, une vingtaine de samourais à cheval, accompagnés de rabatteurs, de chiens de chasse et d'etas approchaient au pas du bois du daim d'argent, à travers la bruyère sèche de la lande. L'honorable daymio Shinjo Bunjiro dirigeait la troupe. A ses côtés, son conseiller, le shugenja Iuchi Kumanosuke, au profil de vieux renard, et son vassal Shinjo Egawa, daymio de la cité d'Inchu.
Suivaient plusieurs samouraïs du domaine de la Grenouille Riche, puis le magistrat Ide Soshu, aux côtés d'Ikoma Akira et ses deux hommes. Derrière eux, nos héros : Isawa Ayame, en chaise à porteurs et Shiba Ikky ; Kakita Hiruya aux côtés de Shinjo Kohei ; Mirumoto Ryu, accompagné de Riobe, à pied.
La troupe mit pied à terre à l'orée du bois. Devant l'assemblée des nobles membres de l'ordre céleste, Shinjo Bunjiro prit la parole pour déclarer ouverte cette journée de chasse. Les équipes se composeraient de deux ou trois samouraï, qui auraient jusqu'au coucher du soleil, à l'heure de Shinjo, pour ramener les plus belles proies.
Déjà expérimentés, Kohei-san, Hiruya-san et Riobe s'associèrent de leurs côtés, tous les trois impatients de lever du bon gibier. Ils partirent sans hésiter jusqu'au plus profond du bois, là où galopaient les biches... et rugissaient des ours !
Les équipes se dispersèrent alors que Dame Soleil arrivait à son zénith d'automne, dans sa robe lumineuse.
Egawa-sama, accompagné des trois samouraï-ko, resta longtemps en bordure du bois, pour son plus grand dépit. L'heure d'Akodo, de Doji s'écoulaient, et aucune proie valable n'avait été aperçue. Or ne rien ramener serait particulièrement deshonorant, surtout pour un chasseur d'expérience comme lui. Quand ils aperçurent enfin une biche, Shiba Ikky et Mirumoto Ryu ne bandèrent pas leurs arcs à temps : leurs flèches se plantèrent dans les herbes hautes. Quelques temps plus tard, les Fortunes voulurent bien mettre sur leur chemin non pas une biche, mais tout un groupe ! Elles cavalaient à bonne allure, mais cette fois, une flèche alla se planter dans le flanc de l'une d'elle. Mirumoto Ryu se lança à leur poursuite. Mais l'animal n'était que légérement blessé : il put continuer sa course légére à travers des taillis de plus en plus épais. La bushi Dragon ne put suivre longtemps. Essoufflée, elle revint bredouille auprès de son groupe...
![[Image: icon2.gif]](http://sdm-jdr.homelinux.com/forum/style_images/set_Invi-516/icon2.gif)
Egawa-san commençait à sentir peser sur lui le poids du deshonneur. La journée était déjà bien avancée, et il ne pouvait être question de rentrer les bras balants devant les autres invités qui, à coup sûr, auraient traqué de l'excellent gibier. De plus, ne pas ramener de proie signifiait provoquer le mécontentement des fortunes de la chasse... l'automne pourrait alors être particulièrement défavorable à la terre de Shinjo Egawa. Le daymio prit l'initiative d'emmener plus loin les trois samouraï-ko. Qu'elles le veuillent ou non, on raménerait du gibier ! Après avoir passé plusieurs épais taillis, le groupe aperçut un daim, resté en arrière de son groupe. Ikky-san et Ryu-san l'avaient aperçue, caché derrière un buisson. Ni une ni deux, Egawa-san banda son arc, son regard traça jusqu'à la biche la ligne parfaite que suivit aussitôt sa flèche. L'animal fut mortellement touché !
Shinjo en soit remercié, ils ramenaient enfin une proie !
Le temps de prévenir les etas, le temps de la chasse serait terminée. Amaterasu commençait déjà à décliner à l'horizon, vêtue de son kimono orangé.
A suivre...