29-05-2004, 11:22 AM
Hé ho, Riobe il a déjà 3,5 en Honneur, un bol de riz chaque soir, un gros Koko avec qui se marrer... y va pas non plus vouloir monter sur le podium de la gloire. :baton:
Allez, la suite.
Les scorpions de la vallée d'Inchu
L'EVENTAIL VOLE
Deux jours plus tard, nos héros, sous la direction du magistrat Ide Soshu, étaient de retour sur les bords de la rivière d’Inchu.
Ils logeaient dans un petit village paysan, non loin de la frontière. Mais cette fois, il ne pouvait plus être question de la traverser inconsidérément… Le jeune magistrat avait manifestement cessé la boisson, sans doute dégrisé par sa bourde vis-à-vis d'Ikoma Akira. En privé, il n’avait pour le moins pas reçu de félicitations de la part de Shinjo Egawa : il avait failli causé un incident diplomatique frontalier ! A son tour, Iuchi Kumanosuke, l'honorable shugenja de la Grenouille Riche, était venu lui souffler dans les bronches : il n’avait plus droit à l’erreur !
Ide Soshu avait reçu de nouvelles instructions. Le seigneur d’Inchu, le très noble et très ombrageux Matsu Matasaka avait probablement eu vent de cette affaire de frontière. Kumanosuke-sama, quoique fin renard et expérimenté dans l’art de la diplomatie, n’entendait pas aller traiter avec le Lion d’Inchu pour des querelles de territoire. Les Matsu étaient plus guerriers que jamais : leurs assauts à outrance contre le clan de la Grue le prouvaient assez. Il n'était pas bon de les provoquer : ils mordaient facilement.
Le soir de leur arrivée à Inchu, Ide Soshu convoqua séparément nos samouraï : d’abord Mirumoto Ryu, Shinjo Kohei et Riobe, puis les deux Phénix et Kakita Hiruya.
Au premier groupe, il confia une mission diplomatique : afin de conclure les réconciliations avec les Lions, Shinjo Kohei irait offrir un bel éventail de guerre à Ikoma Akira. Ce dernier pourrait à son tour l’offrir à Matsu Matasaka, et les Licornes seraient alors irréprochables.
Mirumoto Ryu accompagnerait Kohei-san (les chemins n’étant pas sûr dans cette région à peu près dépourvu d’autorité réelle). Riobe étant toujours au service de Ryu-san sur ordre du capitaine Taro, il épaulerait lui aussi le Licorne.
Le lendemain matin, à l’heure de Lune, alors que Dame Soleil nimbait de ses cheveux d’or la campagne fraîche et endormie, les trois samouraï terminaient d’enfiler leurs armures. Ils devaient se présenter en tenue impeccable devant Ikoma-san pour la cérémonie de remise du présent.
La ferme fortifiée du Lion n’était qu’à une heure de marche de là. Kohei-san pourrait offrir l’éventail à l'heure d'Akodo. En recevant les samouraï pour le repas, Akira Ikoma signifierait l’oubli du petit incident frontalier. Le précieux éventail avait été déposé la veille dans un coffret satiné, et attelé à un beau destrier Shinjo.
Kohei se rendit avec Ryu et Riobe à l’écurie. Il vérifia que le coffret était bien attaché à la monture. Il l’était. Kohei ouvrit le coffret…
L’éventail n’y était plus !
Le sang des trois samouraï ne fit qu’un tour. Kohei-san eut la vision fulgurante de son wakisashi lui perçant le ventre. Il porta la main à sa bouche, très pâle. Ce n’était pas possible, l’éventail était bien là la veille… on avait pas oublié de le mettre dans la boîte !
Percevant tout de suite le poids qui venait de lui tomber sur les épaules, Riobe assura Kohei de son soutien. Désarçonné, comme s’il venait de tomber de monture, ce dernier accusait le coup. Il savait pourtant qu’un samouraï n’a pas le droit de fléchir ainsi face à l’adversité.
Ryu proposa d’engager immédiatement une enquête. C’était bien là la spécialité du clan du Dragon : la méthode de recherches de preuves et de recoupement des témoignages appelée Nazodo. Une telle manière de procéder provoquait le sourire de la part des autres clans, surtout des Lions et des Grues, qui moquaient ces méthodes terre-à-terre qui refusaient de s’en tenir au témoignage sur l’honneur. Ceci et le Niten, la technique du combat à deux sabres, achevait de classer le clan de Togashi à part…
Mirumoto Ryu commença par inspecter, avec Riobe, la grange et les alentours. Ils relevèrent dans la terre humide des traces de pas qui allaient vers l'arrière de la bâtisse, mais n’en repartaient pas. Mais le voleur n’était pourtant plus à l’intérieur. Il était certain qu’il s’était introduit. Kohei-san alla interroger à l’auberge du village le yoriki de garde la nuit. Celui-ci jura sur l’honneur n’avoir rien vu. Kohei et Riobe ne furent alors pas trop de deux pour dissuader Ryu-san d’aller faire subir un second interrogatoire au soldat… Ces Dragons ne voulaient pas se fier à la parole d’honneur !
La samourai-ko commençait déjà à spéculer sur les raisons de ce vol : sans doute voulait-on provoquer une fâcherie, sinon pire, entre les Licornes et les Lions, donc les entraîner à la guerre !... En examinant une seconde fois, les traces de pas, nos enquêteurs découvrirent que le voleur avait sans doute marché dans ses pas à reculons. Les traces menaient jusqu’à une petite route, derrière le village. Kohei reconnut au sol des traces de sabot de poney… lui aussi se mettait à la méthode Dragon !
Sans tarder, nos trois samouraï se mirent en marche sur la route. Ils avançaient d’un bon pas, malgré la chaleur qui tombait sur la campagne. Le bushi Licorne ne s’attendait pas du tout à pareil coup du sort… Le voleur pouvait être bien loin maintenant. S’ils n’amenaient pas l’éventail, Kohei n’aurait plus qu’à offrir son honneur en sacrifice. Riobe ne put s’empêcher de lui rappeler, au passage, qu’il y avait des sorts pire que la mort…
Pour le Licorne, ce vol ne pouvait s’expliquer que par la volonté des Fortunes : elles le mettaient à l’épreuve après lui avoir accordé toutes leurs faveurs pendant la chasse. Il allait peut-être payer sa gloire de sa vie… Riobe était d’accord pour parler d’une mise à l’épreuve. Toutefois, ses croyances lui suggéraient plutôt une épreuve imposée par les Ancêtres. Peut-être Ancêtres et Fortunes étaient-ils un même mot pour désigner les puissances qui règlent le destin des mortels…
La chaleur ne pesait pas plus lourd sur les épaules de Kohei-san que l’accablement. Ils avaient jusqu’au coucher du soleil pour amener le présent à Ikoma Akira. Perdu comme un voyageur au milieu du brouillard, Kohei avait en ce moment bien besoin d’assistance. Discutant avec Riobe, il se souvint alors qu’un temple se trouvait non loin de là, dans la campagne. Les bons moines de la rivière d’Inchu gardaient une fontaine dont on vantait les propriétés curatives et apaisantes. Le temple n’était pas certes sur la route du prochain village, vers où le voleur avait dû s'enfuir. Riobe exprima alors le désir de se laver… Il n’en fallait pas plus. C’était décidé : ils feraient un détour par le temple d’Inchu. Kohei avait trop besoin d'assistance spirituel : il voulait comprendre le sens de l'épreuve envoyée par les Fortunes !
Kohei et Riobe s'arrêtèrent près de la rivière. Ils suaient déjà beaucoup. Ils ne voulaient pas se présenter au temple en dégageant une odeur de palefrenier ! Ou plutôt : sans le sage conseil de Riobe, Kohei-san se serait malencontreusement présenté couvert de poussière au temple !
Mirumoto Ryu partit devant, seule à travers la campagne paisible. Les paysans assistèrent au spectacle rarissime d’une bushi du Dragon marchant solitaire dans leur champ ! Et des bushi du Dragon, il n’en passait pas une par siècle dans cette région frontalière ! A soi seul, cet évènement tenait du prodige. Une croyance forte et largement partagée par le peuple disait qu’apercevoir un serviteur de Togashi annonçait de grands bouleversements. Les moines du temple d’Inchu ne furent pas moins estomaquées d’accueillir Mirumoto Ryu dans leur sanctuaire ! Et ces moines ne passaient pas pour faciles à impressionner. Ryu-san déclara simplement qu’elle venait trouver des réponses à ses questions...
La stupeur des bons moines grandissait à chaque instant : ainsi donc, les Fortunes avaient guidé jusqu’ici une samouraï-ko, descendue de ses montagnes pour se rendre spécialement dans ce temple-ci ! Pour le coup, le sol allait au moins s’ouvrir !
Les moines invitèrent poliment Mirumoto-san à la cérémonie du thé. Ils tentèrent avec mille délicatesses de lui poser des questions sur sa venue, auxquelles, selon les coutumes propres au Dragon, Ryu-san répondit obligeamment par d’autres questions.
Les moines ne s’étaient jamais senti si profondément remis en question ! L’un d’eux commença à prendre en notes les minutes de la discussion. La communauté n’aurait pas assez du prochain siècle pour comprendre toutes les énigmes posées par Ryu-san !
Pendant que cette cérémonie débutait, Kohei et Riobe avaient fait halte à la rivière pour leurs ablutions. Ce n’était pas la première fois que Riobe se lavait dans cette rivière, mais c’était la première fois en tant que rônin… Les deux hommes se frottèrent avec des pierres ponces et s’aspergèrent de l’eau bien fraîche et riante d'Inchu. Ils se surprirent à jouer comme de vrais garnements à s’éclabousser et à rire comme ils n’en avaient pas eu l’occasion depuis longtemps !
Ils se rhabillèrent ensuite, le vent les faisant frissonner au sortir de l'eau, alors que même Dame Soleil souriait de leurs gamineries. Les paysans durent arrêter un instant leurs travaux, stupéfaits de voir ces deux guerriers sortir de l'eau, nus comme des vers n'était leur daisho à la ceinture ! On en voyait de belles décidément dans le pays ! Ca ne trompait pas, l'arrivée d'une bushi du Dragon : avant la fin de l'hiver, de grands changements se produiraient !...
Kohei-san et Riobe arrivèrent au temple d'Inchu alors que la cérémonie du thé se poursuivait dans la méditation : ils s’installèrent en silence.
L’eau bouillait lentement, un moine effeuillait le thé, un autre écrivait sur un parchemin, les autres réfléchissaient en leur for intérieur. Un grand calme et une grande paix s’était installés sur les bords de la rivière d’Inchu.
A suivre...
Allez, la suite.

Les scorpions de la vallée d'Inchu
L'EVENTAIL VOLE
Deux jours plus tard, nos héros, sous la direction du magistrat Ide Soshu, étaient de retour sur les bords de la rivière d’Inchu.
Ils logeaient dans un petit village paysan, non loin de la frontière. Mais cette fois, il ne pouvait plus être question de la traverser inconsidérément… Le jeune magistrat avait manifestement cessé la boisson, sans doute dégrisé par sa bourde vis-à-vis d'Ikoma Akira. En privé, il n’avait pour le moins pas reçu de félicitations de la part de Shinjo Egawa : il avait failli causé un incident diplomatique frontalier ! A son tour, Iuchi Kumanosuke, l'honorable shugenja de la Grenouille Riche, était venu lui souffler dans les bronches : il n’avait plus droit à l’erreur !
Ide Soshu avait reçu de nouvelles instructions. Le seigneur d’Inchu, le très noble et très ombrageux Matsu Matasaka avait probablement eu vent de cette affaire de frontière. Kumanosuke-sama, quoique fin renard et expérimenté dans l’art de la diplomatie, n’entendait pas aller traiter avec le Lion d’Inchu pour des querelles de territoire. Les Matsu étaient plus guerriers que jamais : leurs assauts à outrance contre le clan de la Grue le prouvaient assez. Il n'était pas bon de les provoquer : ils mordaient facilement.
Le soir de leur arrivée à Inchu, Ide Soshu convoqua séparément nos samouraï : d’abord Mirumoto Ryu, Shinjo Kohei et Riobe, puis les deux Phénix et Kakita Hiruya.
Au premier groupe, il confia une mission diplomatique : afin de conclure les réconciliations avec les Lions, Shinjo Kohei irait offrir un bel éventail de guerre à Ikoma Akira. Ce dernier pourrait à son tour l’offrir à Matsu Matasaka, et les Licornes seraient alors irréprochables.
Mirumoto Ryu accompagnerait Kohei-san (les chemins n’étant pas sûr dans cette région à peu près dépourvu d’autorité réelle). Riobe étant toujours au service de Ryu-san sur ordre du capitaine Taro, il épaulerait lui aussi le Licorne.
Le lendemain matin, à l’heure de Lune, alors que Dame Soleil nimbait de ses cheveux d’or la campagne fraîche et endormie, les trois samouraï terminaient d’enfiler leurs armures. Ils devaient se présenter en tenue impeccable devant Ikoma-san pour la cérémonie de remise du présent.
La ferme fortifiée du Lion n’était qu’à une heure de marche de là. Kohei-san pourrait offrir l’éventail à l'heure d'Akodo. En recevant les samouraï pour le repas, Akira Ikoma signifierait l’oubli du petit incident frontalier. Le précieux éventail avait été déposé la veille dans un coffret satiné, et attelé à un beau destrier Shinjo.
Kohei se rendit avec Ryu et Riobe à l’écurie. Il vérifia que le coffret était bien attaché à la monture. Il l’était. Kohei ouvrit le coffret…
L’éventail n’y était plus !
Le sang des trois samouraï ne fit qu’un tour. Kohei-san eut la vision fulgurante de son wakisashi lui perçant le ventre. Il porta la main à sa bouche, très pâle. Ce n’était pas possible, l’éventail était bien là la veille… on avait pas oublié de le mettre dans la boîte !
Percevant tout de suite le poids qui venait de lui tomber sur les épaules, Riobe assura Kohei de son soutien. Désarçonné, comme s’il venait de tomber de monture, ce dernier accusait le coup. Il savait pourtant qu’un samouraï n’a pas le droit de fléchir ainsi face à l’adversité.
Ryu proposa d’engager immédiatement une enquête. C’était bien là la spécialité du clan du Dragon : la méthode de recherches de preuves et de recoupement des témoignages appelée Nazodo. Une telle manière de procéder provoquait le sourire de la part des autres clans, surtout des Lions et des Grues, qui moquaient ces méthodes terre-à-terre qui refusaient de s’en tenir au témoignage sur l’honneur. Ceci et le Niten, la technique du combat à deux sabres, achevait de classer le clan de Togashi à part…
Mirumoto Ryu commença par inspecter, avec Riobe, la grange et les alentours. Ils relevèrent dans la terre humide des traces de pas qui allaient vers l'arrière de la bâtisse, mais n’en repartaient pas. Mais le voleur n’était pourtant plus à l’intérieur. Il était certain qu’il s’était introduit. Kohei-san alla interroger à l’auberge du village le yoriki de garde la nuit. Celui-ci jura sur l’honneur n’avoir rien vu. Kohei et Riobe ne furent alors pas trop de deux pour dissuader Ryu-san d’aller faire subir un second interrogatoire au soldat… Ces Dragons ne voulaient pas se fier à la parole d’honneur !
La samourai-ko commençait déjà à spéculer sur les raisons de ce vol : sans doute voulait-on provoquer une fâcherie, sinon pire, entre les Licornes et les Lions, donc les entraîner à la guerre !... En examinant une seconde fois, les traces de pas, nos enquêteurs découvrirent que le voleur avait sans doute marché dans ses pas à reculons. Les traces menaient jusqu’à une petite route, derrière le village. Kohei reconnut au sol des traces de sabot de poney… lui aussi se mettait à la méthode Dragon !
Sans tarder, nos trois samouraï se mirent en marche sur la route. Ils avançaient d’un bon pas, malgré la chaleur qui tombait sur la campagne. Le bushi Licorne ne s’attendait pas du tout à pareil coup du sort… Le voleur pouvait être bien loin maintenant. S’ils n’amenaient pas l’éventail, Kohei n’aurait plus qu’à offrir son honneur en sacrifice. Riobe ne put s’empêcher de lui rappeler, au passage, qu’il y avait des sorts pire que la mort…
Pour le Licorne, ce vol ne pouvait s’expliquer que par la volonté des Fortunes : elles le mettaient à l’épreuve après lui avoir accordé toutes leurs faveurs pendant la chasse. Il allait peut-être payer sa gloire de sa vie… Riobe était d’accord pour parler d’une mise à l’épreuve. Toutefois, ses croyances lui suggéraient plutôt une épreuve imposée par les Ancêtres. Peut-être Ancêtres et Fortunes étaient-ils un même mot pour désigner les puissances qui règlent le destin des mortels…
La chaleur ne pesait pas plus lourd sur les épaules de Kohei-san que l’accablement. Ils avaient jusqu’au coucher du soleil pour amener le présent à Ikoma Akira. Perdu comme un voyageur au milieu du brouillard, Kohei avait en ce moment bien besoin d’assistance. Discutant avec Riobe, il se souvint alors qu’un temple se trouvait non loin de là, dans la campagne. Les bons moines de la rivière d’Inchu gardaient une fontaine dont on vantait les propriétés curatives et apaisantes. Le temple n’était pas certes sur la route du prochain village, vers où le voleur avait dû s'enfuir. Riobe exprima alors le désir de se laver… Il n’en fallait pas plus. C’était décidé : ils feraient un détour par le temple d’Inchu. Kohei avait trop besoin d'assistance spirituel : il voulait comprendre le sens de l'épreuve envoyée par les Fortunes !
Kohei et Riobe s'arrêtèrent près de la rivière. Ils suaient déjà beaucoup. Ils ne voulaient pas se présenter au temple en dégageant une odeur de palefrenier ! Ou plutôt : sans le sage conseil de Riobe, Kohei-san se serait malencontreusement présenté couvert de poussière au temple !
Mirumoto Ryu partit devant, seule à travers la campagne paisible. Les paysans assistèrent au spectacle rarissime d’une bushi du Dragon marchant solitaire dans leur champ ! Et des bushi du Dragon, il n’en passait pas une par siècle dans cette région frontalière ! A soi seul, cet évènement tenait du prodige. Une croyance forte et largement partagée par le peuple disait qu’apercevoir un serviteur de Togashi annonçait de grands bouleversements. Les moines du temple d’Inchu ne furent pas moins estomaquées d’accueillir Mirumoto Ryu dans leur sanctuaire ! Et ces moines ne passaient pas pour faciles à impressionner. Ryu-san déclara simplement qu’elle venait trouver des réponses à ses questions...
La stupeur des bons moines grandissait à chaque instant : ainsi donc, les Fortunes avaient guidé jusqu’ici une samouraï-ko, descendue de ses montagnes pour se rendre spécialement dans ce temple-ci ! Pour le coup, le sol allait au moins s’ouvrir !
Les moines invitèrent poliment Mirumoto-san à la cérémonie du thé. Ils tentèrent avec mille délicatesses de lui poser des questions sur sa venue, auxquelles, selon les coutumes propres au Dragon, Ryu-san répondit obligeamment par d’autres questions.
Les moines ne s’étaient jamais senti si profondément remis en question ! L’un d’eux commença à prendre en notes les minutes de la discussion. La communauté n’aurait pas assez du prochain siècle pour comprendre toutes les énigmes posées par Ryu-san !
Pendant que cette cérémonie débutait, Kohei et Riobe avaient fait halte à la rivière pour leurs ablutions. Ce n’était pas la première fois que Riobe se lavait dans cette rivière, mais c’était la première fois en tant que rônin… Les deux hommes se frottèrent avec des pierres ponces et s’aspergèrent de l’eau bien fraîche et riante d'Inchu. Ils se surprirent à jouer comme de vrais garnements à s’éclabousser et à rire comme ils n’en avaient pas eu l’occasion depuis longtemps !
Ils se rhabillèrent ensuite, le vent les faisant frissonner au sortir de l'eau, alors que même Dame Soleil souriait de leurs gamineries. Les paysans durent arrêter un instant leurs travaux, stupéfaits de voir ces deux guerriers sortir de l'eau, nus comme des vers n'était leur daisho à la ceinture ! On en voyait de belles décidément dans le pays ! Ca ne trompait pas, l'arrivée d'une bushi du Dragon : avant la fin de l'hiver, de grands changements se produiraient !...
Kohei-san et Riobe arrivèrent au temple d'Inchu alors que la cérémonie du thé se poursuivait dans la méditation : ils s’installèrent en silence.
L’eau bouillait lentement, un moine effeuillait le thé, un autre écrivait sur un parchemin, les autres réfléchissaient en leur for intérieur. Un grand calme et une grande paix s’était installés sur les bords de la rivière d’Inchu.
A suivre...
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