29-05-2004, 05:38 PM
Les scorpions de la vallée d'Inchu
OU NOS HEROS RETROUVENT L'EVENTAIL VOLE
Le ciel bleu prenait des teintes orangées. Les ombres s'allongeaient. La chaleur de la journée pesait encore lourd. Un petit vent du soir soufflait dans le village. Des feuilles mortes passaient à travers le chemin, dans un bref tourbillon. Le panneau en bois d'une demeure abandonnée claquait régulièrement, comme les dents d'une vieille vieille femme...
Deux groupes de samurai avançaient séparément vers les deux entrées opposées du village. Rien ne remuait dans les habitations. Aucun yoriki dans la rue, les champs déserts, des instruments abandonnés sur le sol. Les Fortunes kaze murmuraient une indicible angoisse, qui allait en augmentant.
Les ombres de Kohei, Ryu et Riobe s'avançaient lentement sur le chemin, pareilles à de grands épouvantails noirs. De l'autre côté, trois rônins à la posture digne, au regard attentif avançait aussi. Ces rônins, nos héros les avaient rencontré en forêt. Ils avaient d'abord cru à d'autres bandits du groupe de Chikaro. En réalité, il s'agissait d'anciens frères d'armes de Riobe, du même groupe que celui de Kakachi. Shinjo Kohei avait accepté qu'ils viennent au village tenu par Chikaro et sa bande. Eux aussi avaient un compte à régler...
Les six nouveaux arrivants avaient la main près de la garde de leurs sabres. Tandis qu'ils avançaient résolument, leurs yeux scrutaient les ruelles, les habitations les toits. Riobe vit le soleil luire sur la pointe de métal, Ryu vit l'ombre qui se précipitait, depuis l'intérieur de la maison, vers le panneau en papier.
Kohei et Riobe se jetèrent de côté : trois flèches, lancées de derrière eux, depuis le toit, vinrent s'écraser à leurs pieds. Sans regarder, Ryu passa son katana à travers le panneau à sa gauche, et sentit sa lame pénétrait la poitrine de l'adversaire.
Trois rônins surgirent de derrière la maison, juste Kohei et Riobe. La tête du premier roula à terre : le bras du Licorne avait dégainé et frappé dans le temps d'un éclair, comme Hiruya lui avait appris. Ryu passa à travers le panneau déchiré et coupa vivement le second assassin, puis un autre encore. Les deux agresseurs dans la rue s'effondrèrent sous les coups furieux et précis des deux autres samouraï.
Les lames rejoignirent le fourreau. Les guerriers sans honneur avaient expié leur déchéance.
Il semblait que le vent s'était arrêté un instant. Il recommença à emporter les feuilles mortes à travers le chemin, dans le silence des morts. Nos héros avancèrent jusqu'à la sortie du village. On voyait reparaître les têtes des paysans, qui contemplaient ces samuraï et leurs victimes, dans le soir rougissant.
Trois rônins avaient demandé l'honneur de se joindre à nos héros. D'anciens frères d'armes de Riobe, rencontrés dans la forêt, qui avaient eux aussi une dette envers les crapules. Une dette de mort. L'un d'eux avait succombé face aux adversaires, un autre était blessé.
Kohei fit signe qu'il reconnaissait leur courage. Maintenant, il fallait trouver au plus vite l'éventail. Le soleil disparaissait lentement, comme une sentence d'échec prochaine. Les talents experts de Mirumoto Ryu permirent de mettre la main sur le précieux cadeau.
Nos héros prirent ensuite trois poneys à l'écurie : ils devaient galoper à bride abattue. Ce soir-là, Mirumoto Ryu et Riobe, pas cavaliers pour trois zenis, firent un grand effort, et suivirent Kohei dans sa course vers la ferme d'Ikoma Akira.
Ils y furent reçus, sans qu'on fît de commentaire sur leur fatigue, la poussière et le sang qui maculaient leurs armures. Akira-san se contenta de hocher la tête. Non, les routes n'étaient pas sûres... mais Matsu Matasaka ne tarderait pas à y mettre de l'ordre.
La cérémonie eut lieu comme prévu, sans fioriture. Mais elle fut faite dans les règles. Kohei décrivit l'éventail. Il avait appartenu à une brave Vierge de Bataille Otaku, qui avait remporté quatre victoire successives contre l'Outremonde, alliée à une puissante infanterie Matsu. Les dessins de l'éventail racontaient la dernière bataille de la samourai-ko, avant qu'elle ne succombe face à un monstre qu'elle venait de blesser à mort. Cet éventail symbolisait la bonne entente entre les deux clans, montrant à un bout du papier une Licorne et à l'autre un Lion et rappelant par là-même l'union de tous les samurai.
Ikoma Akira refusa poliment par deux fois, car il ne pouvait accepter un si beau cadeau. Kohei-san insista et la troisième fois, le Lion accepta en remerciant infiniment le clan de la Licorne pour cet éventail somptueux.
Le repas servi fut honnête, sans prétention. Akira Ikoma s'excusa alors platement de ne pouvoir héberger pour la nuit ses nobles visiteurs. Il leur rendit toutefois service en signant un permis de circuler pour cette nuit.
Avant qu'ils ne partent, pendant que Mirumoto Ryu et Shinjo Kohei observaient les montures de Ikoma-san, ce dernier échangea quelques mots avec Riobe. Les deux anciens amis étaient maintenant des étrangers, sinon des ennemis potentiels. Matsu Matasaka avait l'intention d'épouser Ikoma Yoko. C'était un grand honneur pour elle, et pour Akira. Si le seigneur Lion croisait la route de Riobe, il y aurait certainement un duel à mort. Matasaka-sama tenait à effacer pour de bon les traces du passé. Riobe en était conscient. Il se désolait de provoquer tant d'agitation par sa seule présence. Mais s'il le fallait, il tirerait le sabre face au daymio d'Inchu. Pourtant, il promit à Ikoma Akira qu'il ne reviendrait plus dans la région. Jamais plus Riobe le rônin n'approcherait Ikoma Yoko. Akira-san subodorait que Riobe avait une idée derrière la tête, mais il ne parvenait pas à savoir quoi... Le rônin espérait-il retrouver un mon chez un autre clan ? Il semblait bien s'entendre avec les Licornes...
Akira-san salua ses visiteurs et leur souhaita bonne route. Nos héros remercièrent leur hôte et reprirent la route. Une heure après, ils retrouvaient le village où ils avaient logé la nuit d'avant.
La lumière était encore allumée. Kakita Hiruya et Isawa Ayame veillaient sur Shiba Ikky, allongée. La yojimbo avait été blessée gravement. Et Ide Soshu n'était pas là.
Kohei, Ryu et Riobe s'assirent et écoutèrent ce qui était arrivée à leurs compagnons...
A suivre...
OU NOS HEROS RETROUVENT L'EVENTAIL VOLE
Le ciel bleu prenait des teintes orangées. Les ombres s'allongeaient. La chaleur de la journée pesait encore lourd. Un petit vent du soir soufflait dans le village. Des feuilles mortes passaient à travers le chemin, dans un bref tourbillon. Le panneau en bois d'une demeure abandonnée claquait régulièrement, comme les dents d'une vieille vieille femme...
Deux groupes de samurai avançaient séparément vers les deux entrées opposées du village. Rien ne remuait dans les habitations. Aucun yoriki dans la rue, les champs déserts, des instruments abandonnés sur le sol. Les Fortunes kaze murmuraient une indicible angoisse, qui allait en augmentant.
Les ombres de Kohei, Ryu et Riobe s'avançaient lentement sur le chemin, pareilles à de grands épouvantails noirs. De l'autre côté, trois rônins à la posture digne, au regard attentif avançait aussi. Ces rônins, nos héros les avaient rencontré en forêt. Ils avaient d'abord cru à d'autres bandits du groupe de Chikaro. En réalité, il s'agissait d'anciens frères d'armes de Riobe, du même groupe que celui de Kakachi. Shinjo Kohei avait accepté qu'ils viennent au village tenu par Chikaro et sa bande. Eux aussi avaient un compte à régler...
Les six nouveaux arrivants avaient la main près de la garde de leurs sabres. Tandis qu'ils avançaient résolument, leurs yeux scrutaient les ruelles, les habitations les toits. Riobe vit le soleil luire sur la pointe de métal, Ryu vit l'ombre qui se précipitait, depuis l'intérieur de la maison, vers le panneau en papier.
Kohei et Riobe se jetèrent de côté : trois flèches, lancées de derrière eux, depuis le toit, vinrent s'écraser à leurs pieds. Sans regarder, Ryu passa son katana à travers le panneau à sa gauche, et sentit sa lame pénétrait la poitrine de l'adversaire.
Trois rônins surgirent de derrière la maison, juste Kohei et Riobe. La tête du premier roula à terre : le bras du Licorne avait dégainé et frappé dans le temps d'un éclair, comme Hiruya lui avait appris. Ryu passa à travers le panneau déchiré et coupa vivement le second assassin, puis un autre encore. Les deux agresseurs dans la rue s'effondrèrent sous les coups furieux et précis des deux autres samouraï.
Les lames rejoignirent le fourreau. Les guerriers sans honneur avaient expié leur déchéance.
Il semblait que le vent s'était arrêté un instant. Il recommença à emporter les feuilles mortes à travers le chemin, dans le silence des morts. Nos héros avancèrent jusqu'à la sortie du village. On voyait reparaître les têtes des paysans, qui contemplaient ces samuraï et leurs victimes, dans le soir rougissant.
Trois rônins avaient demandé l'honneur de se joindre à nos héros. D'anciens frères d'armes de Riobe, rencontrés dans la forêt, qui avaient eux aussi une dette envers les crapules. Une dette de mort. L'un d'eux avait succombé face aux adversaires, un autre était blessé.
Kohei fit signe qu'il reconnaissait leur courage. Maintenant, il fallait trouver au plus vite l'éventail. Le soleil disparaissait lentement, comme une sentence d'échec prochaine. Les talents experts de Mirumoto Ryu permirent de mettre la main sur le précieux cadeau.
Nos héros prirent ensuite trois poneys à l'écurie : ils devaient galoper à bride abattue. Ce soir-là, Mirumoto Ryu et Riobe, pas cavaliers pour trois zenis, firent un grand effort, et suivirent Kohei dans sa course vers la ferme d'Ikoma Akira.
Ils y furent reçus, sans qu'on fît de commentaire sur leur fatigue, la poussière et le sang qui maculaient leurs armures. Akira-san se contenta de hocher la tête. Non, les routes n'étaient pas sûres... mais Matsu Matasaka ne tarderait pas à y mettre de l'ordre.
La cérémonie eut lieu comme prévu, sans fioriture. Mais elle fut faite dans les règles. Kohei décrivit l'éventail. Il avait appartenu à une brave Vierge de Bataille Otaku, qui avait remporté quatre victoire successives contre l'Outremonde, alliée à une puissante infanterie Matsu. Les dessins de l'éventail racontaient la dernière bataille de la samourai-ko, avant qu'elle ne succombe face à un monstre qu'elle venait de blesser à mort. Cet éventail symbolisait la bonne entente entre les deux clans, montrant à un bout du papier une Licorne et à l'autre un Lion et rappelant par là-même l'union de tous les samurai.
Ikoma Akira refusa poliment par deux fois, car il ne pouvait accepter un si beau cadeau. Kohei-san insista et la troisième fois, le Lion accepta en remerciant infiniment le clan de la Licorne pour cet éventail somptueux.
Le repas servi fut honnête, sans prétention. Akira Ikoma s'excusa alors platement de ne pouvoir héberger pour la nuit ses nobles visiteurs. Il leur rendit toutefois service en signant un permis de circuler pour cette nuit.
Avant qu'ils ne partent, pendant que Mirumoto Ryu et Shinjo Kohei observaient les montures de Ikoma-san, ce dernier échangea quelques mots avec Riobe. Les deux anciens amis étaient maintenant des étrangers, sinon des ennemis potentiels. Matsu Matasaka avait l'intention d'épouser Ikoma Yoko. C'était un grand honneur pour elle, et pour Akira. Si le seigneur Lion croisait la route de Riobe, il y aurait certainement un duel à mort. Matasaka-sama tenait à effacer pour de bon les traces du passé. Riobe en était conscient. Il se désolait de provoquer tant d'agitation par sa seule présence. Mais s'il le fallait, il tirerait le sabre face au daymio d'Inchu. Pourtant, il promit à Ikoma Akira qu'il ne reviendrait plus dans la région. Jamais plus Riobe le rônin n'approcherait Ikoma Yoko. Akira-san subodorait que Riobe avait une idée derrière la tête, mais il ne parvenait pas à savoir quoi... Le rônin espérait-il retrouver un mon chez un autre clan ? Il semblait bien s'entendre avec les Licornes...
Akira-san salua ses visiteurs et leur souhaita bonne route. Nos héros remercièrent leur hôte et reprirent la route. Une heure après, ils retrouvaient le village où ils avaient logé la nuit d'avant.
La lumière était encore allumée. Kakita Hiruya et Isawa Ayame veillaient sur Shiba Ikky, allongée. La yojimbo avait été blessée gravement. Et Ide Soshu n'était pas là.
Kohei, Ryu et Riobe s'assirent et écoutèrent ce qui était arrivée à leurs compagnons...
A suivre...
