03-08-2004, 06:07 PM
Premiers frimas d'hiver
Passablement fatiguée par son interrogatoire, Ayame-san trouva dans la cour de l'Académie Akitoki-sama, ainsi que sa fidèle yojimbo, Ikky-san, et Shinjo Kohei. Elle leur déclara qu'elle avait répondu du mieux qu'elle avait pu au question des deux dignitaires Asako. Akitoki-sama informa alors les deux Phénix qu'ils se rendraient le surlendemain à la Cité Chêne Pâle, pour y recevoir officiellement leurs invitations à la cour d'hiver.
Les deux Phénix passèrent la journée en ville avec Kohei-san, puis Ayame rencontra son daïmyo. Elle désirait s'informer de ce qu'il étai advenu du parchemin qui avait servi à l'accuser à Heibetsu, le parchemin prétendûment de maho utilisé par Nahoko. Depuis sa rencontre avec le magistrat Kitsuki Hanbei, Ayame avait des doutes sur ces écrits. Akitoki-sama lui répondit que ce parchemin avait été confié à la sagesse des Asako, que ceux-ci n'avaient pas reparlé de ce parchemin et qu'ils ne le feraient que quand ils l'estimeraient nécessaire. Ayame remercia, s'inclina, puis partit. Voilà une piste d'enquête qui se refermait pour elle.
Durant la journée du lendemain, Kohei-san eut le grand honneur d'être admis dans le dojo où s'entrainait Ikky. Le claquement des botten retentissaient de chaque terrain d'entrainement, ainsi que les cris guerriers des duellistes et les odres de leurs maîtres d'armes. Ikky-san se battit contre trois samuraï et en vainquit deux. En tant que yojimbo, il était essentiel qu'elle ne relache jamais son entrainement. Kohei-san fut invité à combattre face à elle. Fulgurante, échauffée par les combats précédents, la yojimbo ne laissa aucune chance au Licorne et le frappa en moins de temps qu'il n'en faut pour battre un cil.
S'avouant vaincu, et honoré d'avoir pénétré dans ce sanctuaire de l'école Shiba, Kohei-san se retira du terrain.
Une journée se passa dans la paisible Cité du Repos Confiant, puis les deux Phénix, leur daïmyo, ainsi que Ide Soshu et son yojimbo Shinjo Kohei partirent vers la Cité du Chêne Pâle.
Après un voyage dans la douce campagne de Rokugan, sous les rayons incertains et déjà plus froids de dame Soleil, dans les premiers frimas de l'hiver, la délégation arriva en vue de la Cité. Habillés de leurs kimonos et atours cérémoniels, les Phénix et les deux Licornes se rendirent devant l'arbre vénérable au pied duquel un ancien Empereur avait fait enterrer sa bien-aimée. De nombreux pélerins affluaient vers le Chêne, qui pour y acheter des racines aux verts médicinales, qui pour lui demander sa protection, qui pour trouver la sagesse... De longues prières furent dites par Akitoki-sama et son élève Ayame, afin d'attirer la bénédiction du Chêne sur les arrivants. Puis les samurai se rendirent au palais pour y trouver leurs chambres. Le daïmyp de la Cité était absent, mais son intendant veilla à accueillir selon les rituels d'hospitalité la délégation menée par Isawa Akitoki.
Le soir-même, une petite réception fut organisée dans les jardins d'hiver du splendide palais, qui abandonnait sa rougeoyante beauté d'automne, pour se parer déjà de ses ornements d'hiver. Outre nos héros, Akitoki et Sohu, se trouvaient là plusieurs dignitaires Phénix, ainsi que deux bushi du clan de la Grue. Kohei-san eut du mal à rester droit et impassible toute la soirée, aux côtés du magistrat Soshu, à entendre de fines discussions politiques dont il ne saisissait que peu les ficelles. Il apprenait la patience... Ikky-san en revanche se mêla plus volontiers aux conversations. Elle entendit les nouvelles rapportées par Daidoji Yajinden, contrôleur du commerce avec le clan de la Mante. Sévère, froid, une de ses pupilles très pâle, le bushi Grue n'inspirait pas confiance. Il avait typiquement le visage de celui qu'on charge d'apporter les mauvaises nouvelles. De fait, Yajinden-san racontait ses inquiétudes quant au mouvements des armées Crabe. Les marchands itinérants Yasuki démentaient tous fermement que le daïmyo Hida Kisada pût avoir des velléités guerrières. Il n'en restait pas moins que le mépris du Grand Ours pour l'Empereur Hanteï 38 n'était un secret pour personne. Et le jeune Empereur actuel ne semblait pas éargner par les quolibets du chef des Crabes. Daidoji Yajinden craignait que les gardiens de la muraille Kaiu ne faillissent à leur devoir... Il n'osait en dire plus, mais ses sous-entendus étaient lourds de sens, comme des nuages noirs sont lourds d'un orage...
Ayame-san ne s'était pas mêlée des conversations. Elles se promenaient dans les allées du jardin, seule au milieu de ces plantes et ces arbres qui frissonnaient. Elle préférait la compagnie des bassins, des rochers, des massifs de fleur. Au détour d'une allée, derrière un vieux cerisier tremblant, elle rencontra le second samurai de la Grue. C'était un jeun homme à l'air timide, dont le kimono n'était pas orné des motifs somptueux habituels aux gens de son clan.
La shugenja se présenta, et salua le bushi Grue. Ce dernier sourit, toussota et s'excusa, l'air gêné par son aspect sans magnificence :
-Veuillez me pardonner, Ayame-san, mais je n'appartiens pas au riche clan de la Grue. Je ne suis qu'un humble Moineau. Mon nom est Suzume Yugoki, et mon père est le daïmyo de notre clan.
Ayame sourit et se déclara honorée de rencontrer un fils de chef de clan. Poliment, Yugoki-san refusa d'être si bien considéré par une shugenja d'un prestigieux clan de Rokugan. Lui n'était qu'un Moineau, et il n'était pas à l'aise dans le monde des cours d'hiver, parmi tous ces grands seigneurs. Il n'en était pas digne. A quoi Ayame répondit que les grandes cours ne recèlent pas plus de sagesse que le plus humble des clans. Elle non plus n'appréciait pas les mondanités fastueuses. Elle sentait qu'elle y perdait son temps. Elle préférait se consacrer aux études et à la sagesse. Content de trouver une personne partageant son sentiment, Suzume Yugoki déclara qu'il serait ravie si Ayame-san acceptait son invitation pour le lendemain. Le jeune homme, le temps de son séjour à la Cité du Chêne Pâle, habitait dans une petite maison à la sortie de la ville. Il y réunissait pour le lendemain quelques invités. Ayame-san refusa par deux fois, et accepta la troisième. Elle accepta également de transmettre l'invitation aux deux Licornes, Kohei et Soshu.
Passablement fatiguée par son interrogatoire, Ayame-san trouva dans la cour de l'Académie Akitoki-sama, ainsi que sa fidèle yojimbo, Ikky-san, et Shinjo Kohei. Elle leur déclara qu'elle avait répondu du mieux qu'elle avait pu au question des deux dignitaires Asako. Akitoki-sama informa alors les deux Phénix qu'ils se rendraient le surlendemain à la Cité Chêne Pâle, pour y recevoir officiellement leurs invitations à la cour d'hiver.
Les deux Phénix passèrent la journée en ville avec Kohei-san, puis Ayame rencontra son daïmyo. Elle désirait s'informer de ce qu'il étai advenu du parchemin qui avait servi à l'accuser à Heibetsu, le parchemin prétendûment de maho utilisé par Nahoko. Depuis sa rencontre avec le magistrat Kitsuki Hanbei, Ayame avait des doutes sur ces écrits. Akitoki-sama lui répondit que ce parchemin avait été confié à la sagesse des Asako, que ceux-ci n'avaient pas reparlé de ce parchemin et qu'ils ne le feraient que quand ils l'estimeraient nécessaire. Ayame remercia, s'inclina, puis partit. Voilà une piste d'enquête qui se refermait pour elle.
Durant la journée du lendemain, Kohei-san eut le grand honneur d'être admis dans le dojo où s'entrainait Ikky. Le claquement des botten retentissaient de chaque terrain d'entrainement, ainsi que les cris guerriers des duellistes et les odres de leurs maîtres d'armes. Ikky-san se battit contre trois samuraï et en vainquit deux. En tant que yojimbo, il était essentiel qu'elle ne relache jamais son entrainement. Kohei-san fut invité à combattre face à elle. Fulgurante, échauffée par les combats précédents, la yojimbo ne laissa aucune chance au Licorne et le frappa en moins de temps qu'il n'en faut pour battre un cil.
S'avouant vaincu, et honoré d'avoir pénétré dans ce sanctuaire de l'école Shiba, Kohei-san se retira du terrain.
Une journée se passa dans la paisible Cité du Repos Confiant, puis les deux Phénix, leur daïmyo, ainsi que Ide Soshu et son yojimbo Shinjo Kohei partirent vers la Cité du Chêne Pâle.
Après un voyage dans la douce campagne de Rokugan, sous les rayons incertains et déjà plus froids de dame Soleil, dans les premiers frimas de l'hiver, la délégation arriva en vue de la Cité. Habillés de leurs kimonos et atours cérémoniels, les Phénix et les deux Licornes se rendirent devant l'arbre vénérable au pied duquel un ancien Empereur avait fait enterrer sa bien-aimée. De nombreux pélerins affluaient vers le Chêne, qui pour y acheter des racines aux verts médicinales, qui pour lui demander sa protection, qui pour trouver la sagesse... De longues prières furent dites par Akitoki-sama et son élève Ayame, afin d'attirer la bénédiction du Chêne sur les arrivants. Puis les samurai se rendirent au palais pour y trouver leurs chambres. Le daïmyp de la Cité était absent, mais son intendant veilla à accueillir selon les rituels d'hospitalité la délégation menée par Isawa Akitoki.
Le soir-même, une petite réception fut organisée dans les jardins d'hiver du splendide palais, qui abandonnait sa rougeoyante beauté d'automne, pour se parer déjà de ses ornements d'hiver. Outre nos héros, Akitoki et Sohu, se trouvaient là plusieurs dignitaires Phénix, ainsi que deux bushi du clan de la Grue. Kohei-san eut du mal à rester droit et impassible toute la soirée, aux côtés du magistrat Soshu, à entendre de fines discussions politiques dont il ne saisissait que peu les ficelles. Il apprenait la patience... Ikky-san en revanche se mêla plus volontiers aux conversations. Elle entendit les nouvelles rapportées par Daidoji Yajinden, contrôleur du commerce avec le clan de la Mante. Sévère, froid, une de ses pupilles très pâle, le bushi Grue n'inspirait pas confiance. Il avait typiquement le visage de celui qu'on charge d'apporter les mauvaises nouvelles. De fait, Yajinden-san racontait ses inquiétudes quant au mouvements des armées Crabe. Les marchands itinérants Yasuki démentaient tous fermement que le daïmyo Hida Kisada pût avoir des velléités guerrières. Il n'en restait pas moins que le mépris du Grand Ours pour l'Empereur Hanteï 38 n'était un secret pour personne. Et le jeune Empereur actuel ne semblait pas éargner par les quolibets du chef des Crabes. Daidoji Yajinden craignait que les gardiens de la muraille Kaiu ne faillissent à leur devoir... Il n'osait en dire plus, mais ses sous-entendus étaient lourds de sens, comme des nuages noirs sont lourds d'un orage...
Ayame-san ne s'était pas mêlée des conversations. Elles se promenaient dans les allées du jardin, seule au milieu de ces plantes et ces arbres qui frissonnaient. Elle préférait la compagnie des bassins, des rochers, des massifs de fleur. Au détour d'une allée, derrière un vieux cerisier tremblant, elle rencontra le second samurai de la Grue. C'était un jeun homme à l'air timide, dont le kimono n'était pas orné des motifs somptueux habituels aux gens de son clan.
La shugenja se présenta, et salua le bushi Grue. Ce dernier sourit, toussota et s'excusa, l'air gêné par son aspect sans magnificence :
-Veuillez me pardonner, Ayame-san, mais je n'appartiens pas au riche clan de la Grue. Je ne suis qu'un humble Moineau. Mon nom est Suzume Yugoki, et mon père est le daïmyo de notre clan.
Ayame sourit et se déclara honorée de rencontrer un fils de chef de clan. Poliment, Yugoki-san refusa d'être si bien considéré par une shugenja d'un prestigieux clan de Rokugan. Lui n'était qu'un Moineau, et il n'était pas à l'aise dans le monde des cours d'hiver, parmi tous ces grands seigneurs. Il n'en était pas digne. A quoi Ayame répondit que les grandes cours ne recèlent pas plus de sagesse que le plus humble des clans. Elle non plus n'appréciait pas les mondanités fastueuses. Elle sentait qu'elle y perdait son temps. Elle préférait se consacrer aux études et à la sagesse. Content de trouver une personne partageant son sentiment, Suzume Yugoki déclara qu'il serait ravie si Ayame-san acceptait son invitation pour le lendemain. Le jeune homme, le temps de son séjour à la Cité du Chêne Pâle, habitait dans une petite maison à la sortie de la ville. Il y réunissait pour le lendemain quelques invités. Ayame-san refusa par deux fois, et accepta la troisième. Elle accepta également de transmettre l'invitation aux deux Licornes, Kohei et Soshu.