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Journal de Lucinius #12 : Folies ordinaires
#6
Journal d'Aladax Lucinius

FACETIES ONIRIQUES


Le lendemain soir, nous repartons, après une journée à dormir d'un sommeil agité...
Quand nous sommes allés nous coucher, Graziella a cru voir des ombres s'agiter, comme si elles avaient pris vie, et François aurait juré voir le portrait craché d'Helena dans une vieille tapisserie. Quand à moi, il me semble que mon cercueil porte des traces de griffes.
Je n'aurais pas voulu me réveiller, avec ce sentiment lancinant d'une présence superflue non loin de moi, et avec ces griffes sur mon cercueil, et avec l'impression que les ombres s'agitent, et que partout dans les tapisseries, mille portraits d'Helena s'agitent, grimacent, et nous défient...
Mais ça sent le brûlé partout dans le sous-sol du donjon, là où nous avons dormi... En ouvrant la lourde porte qui donne sur les cachots (oui, l'hospitalité de notre hôte est incomparable), Loren découvre que l'autre côté est entièrement rongé par le feu. Pas de flammes, mais un incendie a dévasté pendant la journée tous les lieux. Affreuse odeur de chair grillée... Nous nous pressons de remonter vers l'étage.
Tout est dévasté. Tapisseries arrachées, meubles renversés, ombres rampantes... On a perpetré un beau casse dans cet endroit. Et tout est abandonné. Il n'y a plus âme qui vive dans le coin...
Ou plutôt presque pas.
Quand on parle de harpe, on ne pouvait manquer de tomber sur le harpiste le plus célèbre du clan Gangrel...
Il est là, Kruegger. Poilu et épais comme un gorille, un air dément sur le visage, comme s'il venait de bouffer un Malkavien et que ça lui avait fendillé le cerveau aussi facilement qu'une plaque de verre... Cette fois, c'est la rechute complète.
Il est venu s'emparer de la harpe du Prince, et il ne veut pas la lâcher. Pendant que j'essaye de raisonner le primate, avec sa belle chemise hawaïenne déchirée, Graziella et François cherchent une issue ailleurs.
Manque de pot pour eux, ils m'ont raconté qu'ils étaient tombés sur le maître des vrais Lasombras, le célèbre Montano en personne. Sa Seigneurie des Ombres Conquérant le Sang Frime a ordonné carrément à Graziella de tuer Loren. Le Ventrue a pris la signora de Valori sous sa Domination. Mécontent de l'échec, Montano a sorti un beau katana à la lame d'obsidienne, et s'est apprêté à trancher rituellement la tête de son infant désobéissante. Dans l'histoire, il y a aussi l'Assamite du village irakien, qui est venu pour régler son compte à Loren, mécontent sans doute de l'avoir seulement amené à l'article de la mort ultime la dernière fois.
Pendant ce temps, je ne parvenais pas à calmer Kruegger, qui a balancé la harpe par la fenêtre du deuxième étage... Sur ces entrefaits, Corso est arrivé.
- Vous voyez bien, Lucinius ! Il est irrécupérable ! Je vous l'avait dit depuis le début ! Kruegger est un monstre !
Corso lui a sauté dessus, et l'a expédié ad patres aussi facilement que si c'était un lapin. Il l'a sucé copieusement, avant de se tourner vers moi pour le dessert.
Je crois me souvenir que du coup, j'ai attrapé deux épées attachées au mur, je les ai brandies ; par la fenêtre, j'ai vu la harpe, au pied du mur, encore en bon état ; j'ai vu la Bathory au loin, et j'ai vaillamment sauté par la fenêtre comme un kamikaze.
Je n'étais pas arrivé en bas que ce rêve s'est enfin terminé.

Nous nous sommes reveillés dans nos cercueils. Pas d'ombre, pas de visages dans les tapisseries, pas d'ombre qui s'agitent... Il s'avérait que ce cher comte Arloff était tout à fait facétieux. Il venait de jeter une grosse pierre dans la mare de notre subconscient, histoire de s'amuser à voir les remous que ça provoque... Nos vieilles peurs, nos vieux désirs, nos échecs et nos fantasmes sont remontés en même temps à la surface, dans un bouillonnement crasseux, et le résultat a été ce rêve collectif...
On sait rire, chez les Malkaviens ! Surtout quand on se fait passer pour un Ventrue !
Le Prince Villon a de ces fréquentations... :roll:
Bref et fin finale, nous avons écourté les adieux, nous avons pris la harpe, bien emballé, et d'un saut en avion, nous sommes arrivés à Paris.

Avec le décalage horaire, nous arrivons à l'heure où nous sommes partis. Après une entrevue avec le Prince, durant laquelle de Valori et Loren ont insinué que ce voyage n'était pas de tout repos, nous sommes repartis les mains vides, sans récompense princière.
Loren avait des affaires urgentes à régler.
J'ai invité la signora Graziella à reprende notre promenade interrompue sur les quais de la Seine.
La nuit nous appartenait.
Ah non, j'oubliais : c'est bien nous qui appartenions à la nuit.

A suivre... Virus
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Journal de Lucinius #12 : Folies ordinaires - by Darth Nico - 07-10-2004, 04:54 PM

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