08-10-2004, 10:31 PM
Paris-Monstroport
J'aurais aussi pu appeler cette partie : Du rififi au Ritz...
Avant d'aller nous promener le long de la Seine, j'ai proposé à Graziella d'aller boire un verre. La Tour d'Argent la dernière fois : ce soir, je l'emmène au Ritz, place Vendôme.
Je lui propose de nous y rendre à pied. Du Louvre, il y a quelques centaines de mètres à parcourir dans la rue de Rivoli.
A priori, ceci nous promet une promenade paisible, pour que notre Florentine découvre Paris la nuit. Nous avons la chance, elle et moi, de paraître tout à fait humains sans efforts. Je sais que même Loren doit puiser dans l'énergie du sang pour se composer un visage sain.
Nous passons donc près de la grande pyramide de verre, dans la nuit tranquille, près du jardin des Tuileries -au loin la tour Eiffel, la grande roue de la Concorde, les stands de la fête foraine-, puis nous passons sous les arcades, nous traversons la route et nous marchons le long des grandes galeries -les bijouteries, les cafés, les souvenirs, les boutiques de luxe, les antiquaires, le trafic fluide à cette heure tardive- et je profite de ce moment de répit.
Depuis notre retour de Prague, je suis encore victime d'hallucinations auditives, du même type que celles consécutives à ma visite nocturne au parc de Sceaux. Satanés Malkaviens ! Le comte Arloff n'a pas raté son coup, j'ai les oreilles qui me sifflent, et je suis encore aussi réceptif qu'un poste de radio saturé d'ondes. J'entends des voix qui s'agitent en moi, prennent naissance, font écho, se répercutent, m'agitent à mon tour, et une épée sonore me perce les tympans. De temps en temps, des voix imaginaires ou réelles viennent me parler.
Il faudra du temps avant que le phénomène ne cesse. D'ici là, faire la part des choses, ne pas laisser ma vision du monde s'imprégner de ces hallucinations. Ne pas laisser les hallucinations - Tout à coup, une saleté de petite créature bondit par-dessus la grille des Tuileries, et saute sur Graziella, la renversant en pleine rue !
Ca, c'est la catastrophe pour la Mascarade ! La créature, une sorte de gobelin blafard, l'agrippe un moment, puis soudain s'enfuit en bondissant sur les toits des véhicules ! Je m'empresse de relever Graziella. Elle n'a pas l'air blessée. Pas de contusion. Saloperie de bestiole de merde !
Personne ne semble pourtant s'être aperçu de son apparition. Les gens arrivent autour de nous. Ils ont vu la demoiselle tomber par terre, comme sous le coup d'une commotion. Je les rassure : tout va bien, il n'y a rien de grave, pas à s'inquiéter...
Grazielle m'ayant assuré qu'elle va bien, nous reprenons notre route. Je lui donne toujours galamment le bras, et notre quatre yeux surveillent tous les lieux alentours. Si ce n'est plus possible de se promener rue de Rivoli, à 100m du Louvre, sans être agressé !...
Comble de malheur, mademoiselle de Valori suggère que décidément, j'attire les ennuis à la chaîne !
Ah non, là, c'est trop dur ! :( En plus, pour une fois, ce n'est pas à moi qu'en avait cette saleté de gobelin ! La Bathory, la Toute-Vie, tout ça, je ne dis pas, mais là non.
- Maman, maman ! Pourquoi la madame elle a pas de reflet dans les miroirs ?
Après le sale petit monstre, l'innocence assassine. Une gamine s'est approchée de Graziella, l'a regardée dans les yeux, et a tout de suite vu en elle comme dans une eau transparente. La petite Alice au pays des merveilles est certes bien gentille, mais nous aimerions qu'elle reste de son côté du miroir -elle qui a vu que Graziella n'était d'aucun côté de ce miroir...
Elle a affreusement pâli, face à cette enfant qui a tout compris d'elle soudainement.
Arrivent les parents...
- Elle a de l'imagination cette petite, dis-je, en masquant que je ris jaune.
Elle regarde beaucoup les dessins animés ? elle joue à la console ? Ahlalala, elle a peut-être entendu ça à l'école ! Les enfants se racontent tellement d'histoires ! Elle a de l'imagination en tous cas, c'est très bien ! Elle ira loin grâce à ça.
Je discute le bout de gras deux secondes avec les parents, une bonne famille sans histoire, qui ne prêtent pas plus que ça attention au ton accusateur de leur enfant...
- Allez, bonne soirée !
On se quitte bons amis, en riant de la fantaisie des enfants.
Graziella n'a pas décoché une syllabe, elle a une mine sinistre.
Après ce deuxième incident, nous arrivons quand même place de la Concorde, encore embouteillée, puis place Vendôme, au milieu de toutes les bijouteries et les appartements de rois du pétrole.
Au Ritz, nous prenons une table à l'écart. Le serveur de notre table est vite remplacé par un serveur spécialisé pour les gens comme nous. On nous donne une carte convenable.
Sang d'homme.
Sang de femme.
Sang de vierge.
Sang de blonde.
Sang d'asiatiques...
C'est triste à dire, mais c'est comme le porno : yen a pour tous les goûts !
Nous commandons un verre, et moi, troublé par les occupants d'une table du coin de la salle, et par la voix du comte Arloff qui me parle en continu, je bredouille une conversation décousue... Passerai-je une soirée tranquille un soir ? :thewall:
Difficile, vous me le concéderez, de mener une discussion, quand j'ai la certitude que les trois occupants de la table du fond sont Kruegger, Corso et Kara, en impers, derrière leurs journaux, qui font semblant de ne pas me voir.
Et Graziella me confirment qu'il y a bien à cette table trois personnes telles que je les vois... Peu après, je lui confirme qu'elle n'a pas d'hallucination non plus : il ya bien encore le gobelin blanc-verdâtre qui s'est collé dehors à la fenêtre, et qui nous épie.
Le coin est trop peuplé, fût-ce d'illusions. Nous nous proposons d'aller enfin nous promener le long de la Seine.
Le taxi vient nous chercher à la sortie de l'hôtel, et nous partons vers le quai des grands Augustins...
A suivre... :?
Hellsing Wrote:Shooby dooby doo shooby dooby doo durul
Shooby dooby doo shooby dooby doo durul
J'aurais aussi pu appeler cette partie : Du rififi au Ritz...
Avant d'aller nous promener le long de la Seine, j'ai proposé à Graziella d'aller boire un verre. La Tour d'Argent la dernière fois : ce soir, je l'emmène au Ritz, place Vendôme.
Je lui propose de nous y rendre à pied. Du Louvre, il y a quelques centaines de mètres à parcourir dans la rue de Rivoli.
A priori, ceci nous promet une promenade paisible, pour que notre Florentine découvre Paris la nuit. Nous avons la chance, elle et moi, de paraître tout à fait humains sans efforts. Je sais que même Loren doit puiser dans l'énergie du sang pour se composer un visage sain.
Nous passons donc près de la grande pyramide de verre, dans la nuit tranquille, près du jardin des Tuileries -au loin la tour Eiffel, la grande roue de la Concorde, les stands de la fête foraine-, puis nous passons sous les arcades, nous traversons la route et nous marchons le long des grandes galeries -les bijouteries, les cafés, les souvenirs, les boutiques de luxe, les antiquaires, le trafic fluide à cette heure tardive- et je profite de ce moment de répit.
Depuis notre retour de Prague, je suis encore victime d'hallucinations auditives, du même type que celles consécutives à ma visite nocturne au parc de Sceaux. Satanés Malkaviens ! Le comte Arloff n'a pas raté son coup, j'ai les oreilles qui me sifflent, et je suis encore aussi réceptif qu'un poste de radio saturé d'ondes. J'entends des voix qui s'agitent en moi, prennent naissance, font écho, se répercutent, m'agitent à mon tour, et une épée sonore me perce les tympans. De temps en temps, des voix imaginaires ou réelles viennent me parler.
Il faudra du temps avant que le phénomène ne cesse. D'ici là, faire la part des choses, ne pas laisser ma vision du monde s'imprégner de ces hallucinations. Ne pas laisser les hallucinations - Tout à coup, une saleté de petite créature bondit par-dessus la grille des Tuileries, et saute sur Graziella, la renversant en pleine rue !
Ca, c'est la catastrophe pour la Mascarade ! La créature, une sorte de gobelin blafard, l'agrippe un moment, puis soudain s'enfuit en bondissant sur les toits des véhicules ! Je m'empresse de relever Graziella. Elle n'a pas l'air blessée. Pas de contusion. Saloperie de bestiole de merde !
Personne ne semble pourtant s'être aperçu de son apparition. Les gens arrivent autour de nous. Ils ont vu la demoiselle tomber par terre, comme sous le coup d'une commotion. Je les rassure : tout va bien, il n'y a rien de grave, pas à s'inquiéter...
Grazielle m'ayant assuré qu'elle va bien, nous reprenons notre route. Je lui donne toujours galamment le bras, et notre quatre yeux surveillent tous les lieux alentours. Si ce n'est plus possible de se promener rue de Rivoli, à 100m du Louvre, sans être agressé !...
Comble de malheur, mademoiselle de Valori suggère que décidément, j'attire les ennuis à la chaîne !
Ah non, là, c'est trop dur ! :( En plus, pour une fois, ce n'est pas à moi qu'en avait cette saleté de gobelin ! La Bathory, la Toute-Vie, tout ça, je ne dis pas, mais là non.
- Maman, maman ! Pourquoi la madame elle a pas de reflet dans les miroirs ?
Après le sale petit monstre, l'innocence assassine. Une gamine s'est approchée de Graziella, l'a regardée dans les yeux, et a tout de suite vu en elle comme dans une eau transparente. La petite Alice au pays des merveilles est certes bien gentille, mais nous aimerions qu'elle reste de son côté du miroir -elle qui a vu que Graziella n'était d'aucun côté de ce miroir...
Elle a affreusement pâli, face à cette enfant qui a tout compris d'elle soudainement.
Arrivent les parents...
- Elle a de l'imagination cette petite, dis-je, en masquant que je ris jaune.
Elle regarde beaucoup les dessins animés ? elle joue à la console ? Ahlalala, elle a peut-être entendu ça à l'école ! Les enfants se racontent tellement d'histoires ! Elle a de l'imagination en tous cas, c'est très bien ! Elle ira loin grâce à ça.Je discute le bout de gras deux secondes avec les parents, une bonne famille sans histoire, qui ne prêtent pas plus que ça attention au ton accusateur de leur enfant...
- Allez, bonne soirée !
On se quitte bons amis, en riant de la fantaisie des enfants.
Graziella n'a pas décoché une syllabe, elle a une mine sinistre.
Après ce deuxième incident, nous arrivons quand même place de la Concorde, encore embouteillée, puis place Vendôme, au milieu de toutes les bijouteries et les appartements de rois du pétrole.
Au Ritz, nous prenons une table à l'écart. Le serveur de notre table est vite remplacé par un serveur spécialisé pour les gens comme nous. On nous donne une carte convenable.
Sang d'homme.
Sang de femme.
Sang de vierge.
Sang de blonde.
Sang d'asiatiques...
C'est triste à dire, mais c'est comme le porno : yen a pour tous les goûts !
Nous commandons un verre, et moi, troublé par les occupants d'une table du coin de la salle, et par la voix du comte Arloff qui me parle en continu, je bredouille une conversation décousue... Passerai-je une soirée tranquille un soir ? :thewall:
Difficile, vous me le concéderez, de mener une discussion, quand j'ai la certitude que les trois occupants de la table du fond sont Kruegger, Corso et Kara, en impers, derrière leurs journaux, qui font semblant de ne pas me voir.
Et Graziella me confirment qu'il y a bien à cette table trois personnes telles que je les vois... Peu après, je lui confirme qu'elle n'a pas d'hallucination non plus : il ya bien encore le gobelin blanc-verdâtre qui s'est collé dehors à la fenêtre, et qui nous épie.
Le coin est trop peuplé, fût-ce d'illusions. Nous nous proposons d'aller enfin nous promener le long de la Seine.
Le taxi vient nous chercher à la sortie de l'hôtel, et nous partons vers le quai des grands Augustins...
A suivre... :?