27-10-2004, 12:51 AM
La java du pont de l'Alma
Même à cette heure tardive pour les humains, il y a encore du trafic place de la Concorde. La longue file des phares rouges et jaunes s'étend à plaisir sur les Champs-Elysées, entre les rangées d'arbres et de bâtiments illuminées, et il semble que ces véhicules décrivent un interminable manège qui monte et descend cette immense avenue, et tourne follement autour de l'arc de Triomphe.
Alors que nous partons en direction de la Seine, et que le chauffeur râle contre ces bons à rien de conducteurs (tous sauf lui et ses collègues), j'espère enfin passer une bonne soirée avec Graziella de Valori.
Mais il suffit d'y penser, n'est-ce pas, pour que le démon revienne vous titiller.
Nous entendons soudain un bruit sourd, un choc sur le toit de la voiture. De petites pattes griffues, blafardes, s'accrochent fermement. Saloperie de bestiole, elle nous suit partout ! Mais d'où vient-elle comme ça ? Elle a enjambé les autres voitures ? Elle est tombée comme un fruit mûr de l'obélisque ??
Seuls Graziella et moi semblons l'avoir remarqué. Le chauffeur ne tique pas du tout. Aurait-il l'habitude de prendre des passagers supplémentaires place de la Concorde ? Demi-tarif pour une course accroché au toit ?
Cette fois, ça passe les bornes. Il faut vraiment s'en débarrasser.
- Chauffeur, mon amie et moi aimerions une course un peu particulière. Accélérez et emmenez-nous visiter les quais de la Seine !
- Holà, m'sieur, va falloir aligner un supplément. Faites voir la couleur de votre pèze !
- On perd pas le nord, hein... Allez, buvez-moi tout ce blé, et offrez-nous une belle java... Yaura une rallonge à l'arrivée selon performances !
Je lui aligne quelque grosses coupures. Il a les yeux qui brillent, un air satisfait.
Ok, c'est parti, il appuie le champignon, en avant le rodéo !
Le moteur gronde dans l'accélération, au sortir des embouteillages de la Concorde. Ca chauffe comme un début de Gimme Shelter, et je sens toute la carcasse du véhicule excitée comme une guitare entre les mains de Keith Richard. On pousse les amplis à fond, et nous voilà près de Saint-Michel en peu de temps. L'aiguille du compteur s'affole, et nous passons en trombe le quai des Orfèvres. Pas froid au yeux, l'ami chauffeur, de mettre le pied au plancher devant la tour Pointue [siège de la PJ !] !
Nous nous engageons plein pot le long de la Seine illuminée et parcourue de lents bateaux-mouches. La saleté de bestiole n'est pas encore décrochée. On va voir si elle les a bien accrochées, cette saloperie !
J'aligne encore quelques billets, et la vitesse s'envole frôler les 170... Déjà plus raisonnable pour traiter radicalement le mal.
- Foncez, chauffeur ! Au pont de l'Alma ! Le treizième pilier !
- C'est parti, m'sieur !...
Les ponts, les bornes et les autres voitures défilent à toute allure devant nous, tandis que nous nous engageons dans un slalom géant dans les tunnels et les courbes ; nous remontons, et nous plongeons résolument dans le pont de l'Alma qui a coûté la vie à une princesse, et nous passons à l'allure d'un obus les piliers... Undeuxtrois sept, huit, dixonzedouze...
- Stop !
Coup de frein brusque, la gomme s'arrache, les étincelles giclent et le bitume chauffe. Beau freinage, qui vous ferait remonter le coeur dans la gorge, juste à hauteur du poteau sanglant, après une pointe à près de 190 -mais je n'essaierai pas la même chose avec la voiture de papa, les enfants ! Kindred only. 8)
Cette fois, la saleté s'est décrochée. Elle part rouler devant, frappée impitoyablement par le freinage. Elle reste au sol.
- Parfait, roulez-lui dessus !
J'ai la rage aux dents.
- Hé, attendez monsieur, je peux pas faire ça !
Il regarde un coup devant, un coup derrière ; personne : le tunnel est vide.
- Ok, c'est bon, on y va !
Et il écrase la pédale à nouveau, et s'eva proprement écraser notre monstre. Un brusque choc soulève le véhicule. S'il n'en reste pas de la confiture de tripes moisies maintenant !![[Image: icon7.gif]](http://forum.mamarland.info/style_images/set_Invi-516/icon7.gif)
Le chauffeur freine à nouveau, se retourne, et enclenche la marche arrière. Il va nous passer la deuxième couche !
Quelle dévouement, quel zéle -nous n'avions pas commandé ce supplément !
Le taxi repasse violement sur la bête, et notre taxi-driver sans peur repart en avant, pour de bon.
Nous filons vite, direction... le canal Saint-Martin. Un quartier plus calme généralement. :roll:
Même à cette heure tardive pour les humains, il y a encore du trafic place de la Concorde. La longue file des phares rouges et jaunes s'étend à plaisir sur les Champs-Elysées, entre les rangées d'arbres et de bâtiments illuminées, et il semble que ces véhicules décrivent un interminable manège qui monte et descend cette immense avenue, et tourne follement autour de l'arc de Triomphe.
Alors que nous partons en direction de la Seine, et que le chauffeur râle contre ces bons à rien de conducteurs (tous sauf lui et ses collègues), j'espère enfin passer une bonne soirée avec Graziella de Valori.
Mais il suffit d'y penser, n'est-ce pas, pour que le démon revienne vous titiller.
Nous entendons soudain un bruit sourd, un choc sur le toit de la voiture. De petites pattes griffues, blafardes, s'accrochent fermement. Saloperie de bestiole, elle nous suit partout ! Mais d'où vient-elle comme ça ? Elle a enjambé les autres voitures ? Elle est tombée comme un fruit mûr de l'obélisque ??
Seuls Graziella et moi semblons l'avoir remarqué. Le chauffeur ne tique pas du tout. Aurait-il l'habitude de prendre des passagers supplémentaires place de la Concorde ? Demi-tarif pour une course accroché au toit ?
Cette fois, ça passe les bornes. Il faut vraiment s'en débarrasser.
- Chauffeur, mon amie et moi aimerions une course un peu particulière. Accélérez et emmenez-nous visiter les quais de la Seine !
- Holà, m'sieur, va falloir aligner un supplément. Faites voir la couleur de votre pèze !
- On perd pas le nord, hein... Allez, buvez-moi tout ce blé, et offrez-nous une belle java... Yaura une rallonge à l'arrivée selon performances !
Je lui aligne quelque grosses coupures. Il a les yeux qui brillent, un air satisfait.
Ok, c'est parti, il appuie le champignon, en avant le rodéo !
Le moteur gronde dans l'accélération, au sortir des embouteillages de la Concorde. Ca chauffe comme un début de Gimme Shelter, et je sens toute la carcasse du véhicule excitée comme une guitare entre les mains de Keith Richard. On pousse les amplis à fond, et nous voilà près de Saint-Michel en peu de temps. L'aiguille du compteur s'affole, et nous passons en trombe le quai des Orfèvres. Pas froid au yeux, l'ami chauffeur, de mettre le pied au plancher devant la tour Pointue [siège de la PJ !] !
Nous nous engageons plein pot le long de la Seine illuminée et parcourue de lents bateaux-mouches. La saleté de bestiole n'est pas encore décrochée. On va voir si elle les a bien accrochées, cette saloperie !
J'aligne encore quelques billets, et la vitesse s'envole frôler les 170... Déjà plus raisonnable pour traiter radicalement le mal.
- Foncez, chauffeur ! Au pont de l'Alma ! Le treizième pilier !
- C'est parti, m'sieur !...
Les ponts, les bornes et les autres voitures défilent à toute allure devant nous, tandis que nous nous engageons dans un slalom géant dans les tunnels et les courbes ; nous remontons, et nous plongeons résolument dans le pont de l'Alma qui a coûté la vie à une princesse, et nous passons à l'allure d'un obus les piliers... Undeuxtrois sept, huit, dixonzedouze...
- Stop !
Coup de frein brusque, la gomme s'arrache, les étincelles giclent et le bitume chauffe. Beau freinage, qui vous ferait remonter le coeur dans la gorge, juste à hauteur du poteau sanglant, après une pointe à près de 190 -mais je n'essaierai pas la même chose avec la voiture de papa, les enfants ! Kindred only. 8)
Cette fois, la saleté s'est décrochée. Elle part rouler devant, frappée impitoyablement par le freinage. Elle reste au sol.
- Parfait, roulez-lui dessus !
J'ai la rage aux dents.
- Hé, attendez monsieur, je peux pas faire ça !
Il regarde un coup devant, un coup derrière ; personne : le tunnel est vide.
- Ok, c'est bon, on y va !
Et il écrase la pédale à nouveau, et s'eva proprement écraser notre monstre. Un brusque choc soulève le véhicule. S'il n'en reste pas de la confiture de tripes moisies maintenant !
![[Image: icon7.gif]](http://forum.mamarland.info/style_images/set_Invi-516/icon7.gif)
Le chauffeur freine à nouveau, se retourne, et enclenche la marche arrière. Il va nous passer la deuxième couche !
Quelle dévouement, quel zéle -nous n'avions pas commandé ce supplément !
Le taxi repasse violement sur la bête, et notre taxi-driver sans peur repart en avant, pour de bon.
Nous filons vite, direction... le canal Saint-Martin. Un quartier plus calme généralement. :roll: