18-12-2004, 01:57 PM
Vous avez lu le texte du forumiste de la VdR sur le kenshinzen Grue ?
Son idée était de faire des textes d'ambiance sur les styles de combat des différents clans.
J'ai proposé celui-ci pour les Licornes, un peu dans la suite de celui de Mathieu sur le Garde Noir.
"Moi, Kuni Ketedore, vieux chasseur de sorcières, vieil attrapeur de démon, j'avais mené, selon sa volonté, ce jeune et fringant bushi Shinjo aux frontières de l'Outremonde. C'est lui qui l'avait voulu, après tout, et il portait une lettre de son daimyo, Yokatsu-sama, alors je n'avais pas le choix !
Monté sur sa superbe monture, son armure reluisante, sa coiffure impeccable, il avait fier allure, par la Ki-Rin ! Ne disaient-ils pas, les enfants de Dame Shinjo, qu'ils étaient le peuple du vent ? Ce soir là, les Fortunes du vent emportaient mon ami Licorne vers la pointe aiguë de son destin...
Quand nous eûmes passé la rivière des Mille Kappas, il me demanda de ne pas l'accompagner plus loin. Et j'avais juré d'obéir à ses ordres... Zakennayo !... Il avait la foudre dans les veines, ce gaillard-là !
Resté en haut de cette colline boueuse, je l'ai regardé partir vers la plaine maudite, jonchée de crânes humains et démoniaques.
Il tenait fermement son yari, et galopa sans hésitation dans le soleil qui se couchait sur les terres au-delà de la Grande Muraille.
Rapide, imprévisible, fracassant comme le tonnerre, son adversaire apparut soudainement, bondissant depuis le sol, comme recraché par la terre. Monté sur un onikage des plus hideux, portant une caricature d'armure Shinjo, dégoulinant de moisissure, et porté par une aura verdâtre maléfique, il se précipita au galop sur son adversaire.
Mon ami Shinjo leva alors sa lance à hauteur de sa tête, bien horizontale, et lança son cheval à toute vitesse. Fantastique galop, dans la plaine grasse, des deux ennemis.
Au bout du yari, une pointe de jade, brûlant de flammes vertes. Soudain, plus rapide encore que le destrier, le yari fusa dans l'air, porté par les kaze-no-kami. Le Shinjo avait hurlé en projetant son arme.
Celle-ci vint s'enfoncer dans la poitrine de son adversaire, profondément, lui arrachant un cri inhumain, à faire pâlir d'horreur un bushi endurci.
Les deux cavaliers étaient alors sur le point de se rencontrer. Presque désarçonné, le Garde Noir se maintint en selle, et lorsqu'il croisa le Shinjo, tous deux avaient dégainé de mortels no-dashi, aussi grands qu'un homme. Les deux lames, dans l'air poisseux du soir, tranchèrent l'espace, et se rencontrèrent, dans un fracas puissant. Exécutant de lents mouvements, pour diriger leurs montures et attaquer, les deux ennemis exécutèrent un lent et tragique ballet, comme deux acteurs de nô, comme deux rubans ensanglantés tourbillonnant au ralenti.
J'avais ordre de ne pas intervenir, mais je m'en rongeais le poing.
Les grands sabres volaient et se rencontraient, comme deux éclairs, pendant que le yari de jade, toujours enfoncé dans le corps du Moto déchu, lui brûlait les entrailles.
Soudain, le monstre parvint à frapper l'impétueux Shinjo : le no-daishi lui lacéra le flanc droit, pendant que l'onikage, effectuant une brusque ruade, lacéra de ses griffes la monture Shinjo.
Le cavalier humain s'écroula à terre, parmi la boue et les crânes, avec sa monture, qui hennissait à la mort.
Le Garde Noir se recula, et dans un abominable hurlement, retira le yari à la pointe incandescente.
Le bushi se releva, dégainant posément son sabre, pendant que l'akutsukai revenait à la charge. Mon ami le Shinjo trébucha, et parvint au dernier moment à esquiver l'onikage et son cavalier, qui l'auraient impitoyablement broyé. Son katana partit d'un coup, en un arc de cercle précis, et trancha une patte de la hideuse monture. Puis il se remit fermement sur ses deux pieds, et dévia un coup de no-daishi, grâce à cette célèbre parade gaijin propre au dojo Shinjo.
Le Licorne contre-attaqua : rapide, sa lame blessa son ennemi à la jambe. Mais l'autre ne semblait ressentir aucune douleur. Pourtant, dans un moment de faiblesse, il ne put empêcher le Shinjo de décapiter l'onikage. Il s'écroula à son tour à terre. Le Licorne se jeta à terre, évitant d'être écrasé sous l'animal, pour aller rouler près de son cheval à l'agonie.
L'akutsukai fut presque bu par la boue grasse, comme l'onikage, mais, après s'y être vautré, il en émergea, implacable, se remit sur ses jambes, son katana fermement tenu à deux mains. Spectral, épouvantable, il avança lentement vers le Licorne, impatient de lui fracasser le crâne.
Le Shinjo se saisit de son arc et put décocher une flèche à son adversaire.
Vaine tentative. Le projectile fit une blessure dérisoire à l'akutsukai, qui retira le bout de bois sans peine de son épaule.
Le Shinjo avait rengainé son katana pour utiliser l'arc. Sa blessure s'était encore plus ouverte après tous les mouvements violents qu'il avait effectués.
Il tourna son katana, encore au fourreau, lame vers le ciel gris, agrippa fermement de la main droite la garde, fléchit les jambes et s'apprêta à porter une dernière attaque contre son formidable adversaire, sorte de réplique grotesque, cauchemardesque de lui-même, qui avançait, animé par une parcelle de la puissance de Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Etre-Nommé... "
Son idée était de faire des textes d'ambiance sur les styles de combat des différents clans.
J'ai proposé celui-ci pour les Licornes, un peu dans la suite de celui de Mathieu sur le Garde Noir.

"Moi, Kuni Ketedore, vieux chasseur de sorcières, vieil attrapeur de démon, j'avais mené, selon sa volonté, ce jeune et fringant bushi Shinjo aux frontières de l'Outremonde. C'est lui qui l'avait voulu, après tout, et il portait une lettre de son daimyo, Yokatsu-sama, alors je n'avais pas le choix !
Monté sur sa superbe monture, son armure reluisante, sa coiffure impeccable, il avait fier allure, par la Ki-Rin ! Ne disaient-ils pas, les enfants de Dame Shinjo, qu'ils étaient le peuple du vent ? Ce soir là, les Fortunes du vent emportaient mon ami Licorne vers la pointe aiguë de son destin...
Quand nous eûmes passé la rivière des Mille Kappas, il me demanda de ne pas l'accompagner plus loin. Et j'avais juré d'obéir à ses ordres... Zakennayo !... Il avait la foudre dans les veines, ce gaillard-là !
Resté en haut de cette colline boueuse, je l'ai regardé partir vers la plaine maudite, jonchée de crânes humains et démoniaques.
Il tenait fermement son yari, et galopa sans hésitation dans le soleil qui se couchait sur les terres au-delà de la Grande Muraille.
Rapide, imprévisible, fracassant comme le tonnerre, son adversaire apparut soudainement, bondissant depuis le sol, comme recraché par la terre. Monté sur un onikage des plus hideux, portant une caricature d'armure Shinjo, dégoulinant de moisissure, et porté par une aura verdâtre maléfique, il se précipita au galop sur son adversaire.
Mon ami Shinjo leva alors sa lance à hauteur de sa tête, bien horizontale, et lança son cheval à toute vitesse. Fantastique galop, dans la plaine grasse, des deux ennemis.
Au bout du yari, une pointe de jade, brûlant de flammes vertes. Soudain, plus rapide encore que le destrier, le yari fusa dans l'air, porté par les kaze-no-kami. Le Shinjo avait hurlé en projetant son arme.
Celle-ci vint s'enfoncer dans la poitrine de son adversaire, profondément, lui arrachant un cri inhumain, à faire pâlir d'horreur un bushi endurci.
Les deux cavaliers étaient alors sur le point de se rencontrer. Presque désarçonné, le Garde Noir se maintint en selle, et lorsqu'il croisa le Shinjo, tous deux avaient dégainé de mortels no-dashi, aussi grands qu'un homme. Les deux lames, dans l'air poisseux du soir, tranchèrent l'espace, et se rencontrèrent, dans un fracas puissant. Exécutant de lents mouvements, pour diriger leurs montures et attaquer, les deux ennemis exécutèrent un lent et tragique ballet, comme deux acteurs de nô, comme deux rubans ensanglantés tourbillonnant au ralenti.
J'avais ordre de ne pas intervenir, mais je m'en rongeais le poing.
Les grands sabres volaient et se rencontraient, comme deux éclairs, pendant que le yari de jade, toujours enfoncé dans le corps du Moto déchu, lui brûlait les entrailles.
Soudain, le monstre parvint à frapper l'impétueux Shinjo : le no-daishi lui lacéra le flanc droit, pendant que l'onikage, effectuant une brusque ruade, lacéra de ses griffes la monture Shinjo.
Le cavalier humain s'écroula à terre, parmi la boue et les crânes, avec sa monture, qui hennissait à la mort.
Le Garde Noir se recula, et dans un abominable hurlement, retira le yari à la pointe incandescente.
Le bushi se releva, dégainant posément son sabre, pendant que l'akutsukai revenait à la charge. Mon ami le Shinjo trébucha, et parvint au dernier moment à esquiver l'onikage et son cavalier, qui l'auraient impitoyablement broyé. Son katana partit d'un coup, en un arc de cercle précis, et trancha une patte de la hideuse monture. Puis il se remit fermement sur ses deux pieds, et dévia un coup de no-daishi, grâce à cette célèbre parade gaijin propre au dojo Shinjo.
Le Licorne contre-attaqua : rapide, sa lame blessa son ennemi à la jambe. Mais l'autre ne semblait ressentir aucune douleur. Pourtant, dans un moment de faiblesse, il ne put empêcher le Shinjo de décapiter l'onikage. Il s'écroula à son tour à terre. Le Licorne se jeta à terre, évitant d'être écrasé sous l'animal, pour aller rouler près de son cheval à l'agonie.
L'akutsukai fut presque bu par la boue grasse, comme l'onikage, mais, après s'y être vautré, il en émergea, implacable, se remit sur ses jambes, son katana fermement tenu à deux mains. Spectral, épouvantable, il avança lentement vers le Licorne, impatient de lui fracasser le crâne.
Le Shinjo se saisit de son arc et put décocher une flèche à son adversaire.
Vaine tentative. Le projectile fit une blessure dérisoire à l'akutsukai, qui retira le bout de bois sans peine de son épaule.
Le Shinjo avait rengainé son katana pour utiliser l'arc. Sa blessure s'était encore plus ouverte après tous les mouvements violents qu'il avait effectués.
Il tourna son katana, encore au fourreau, lame vers le ciel gris, agrippa fermement de la main droite la garde, fléchit les jambes et s'apprêta à porter une dernière attaque contre son formidable adversaire, sorte de réplique grotesque, cauchemardesque de lui-même, qui avançait, animé par une parcelle de la puissance de Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Etre-Nommé... "