14-03-2005, 03:27 PM
Quote:et que le FN n'est pas pire qu'eux finalement.
Pour ma part, ayant eu entre les mains des dossiers de gens qui luttaient contre ce parti, dossiers contenant des brochures, des interviews etc. destinés aux militants surtout, eh bien je peux te dire qu'ils prônent la violence, le racisme, légitiment les ratonnades à mots couverts, et leur monstrueuse hypocrisie fait passer celle des autres partis pour de la menthe à l'eau. Par ailleurs, l'écoute de 5mn de Radio Courtoisie permet aussi de dire que nombre de ces gens sont esclavagistes, et, bien sûr, négationnistes. Il est presque amusant qu'ils brassent des choses à priori incompatibles entre elles, comme une sorte d'aristocratisme réactionnaire (retour à l'Ancien Régime, à la noblesse) et le plus bas populisme (défense petites gens, poujadisme).
Mais après, c'est l'Etat qui les censure, et ils ne sont pas libres d'exprimer leurs opinions... :roll:
Ils essayent de se donner une façade respectable, mais derrière ça, ils sont répugnants.
Ceci dit, le repoussoir du FN ne peut suffire à défendre -par la négative- les autres partis politiques. Ajd, on a l'impression qu'on a le choix qu'entre accepter les choses comme elles vont (les USA gendarmes du monde, la mondialisation plus ou moins à l'aveugle) ou bien se tourner vers des fausses solutions (syndicalisme révolutionnaire, trotskisme, groupuscules politiques en tous genres). Toutefois, il me semble, du fait même que les gens s'affrontent et ne sont pas tous d'accord, il y a des possibilités de changement. Maintenant, c'est vrai que ces oppositions sont souvent stériles, et ne visent qu'à conforter le pouvoir des uns et des autres (oligarchie des grands patrons, corporatisme des syndicats etc.)
Pourtant, il ne faudrait pas vivre dans un mythe : nos hommes politiques ne sont pas plus corrompus ajd qu'hier. Les fondateurs de la IIIe République, les Gambetta, Ferry, Thiers etc. étaient tous des affairistes, corrompus par le monde de la finance, des débuts du capitalisme mondial.
Pendant la IVe République, l'instabilité ministérielle était la règle, et les partis n'arrivaient pas à s'entendre. Et sous Mitterrand, les journalistes étaient aux pieds de Tonton, et celui qui s'intéressait de trop près à une certaine Mazarine Pingeot, ou au passé pétainiste du Président, risquait un contrôle fiscale salé.
Alors, c'est vrai que Chirac n'a plus de programme depuis 1997, qu'il ne fait qu'occuper le temps, que Sarko est ambitieux, que Hollande n'est pas un battant etc. etc.
Mais pour ma part, je ne crois pas à un monde idéal, débarrassé des conflits sociaux, de la corruption, de l'incompétence des uns et des autres, de la mauvaise foi, des luttes partisanes, des problèmes parfois insolubles, des oppositions irréductibles, des contingences de la vie de tous les jours. Toutefois, on est vraiment libre qu'en affrontant de telles contingences, pas en attendant qu'elles disparaissent. Les affronter ne les fait pas disparaître nécessairement, mais au moins, on est moins passifs face à elles.
