07-06-2003, 03:49 PM
IV°/ Au pied de la nécropole
La barque à moteur fendit le lac noir, traçant un sillage qui semblait être une coupure sur un tissu sombre. Le marin évitait divers récifs dangereux, ainsi que des amas d’ordures flottants. Il traça un chemin entre les piliers rocheux des falaises, qui plongeaient dans la mer. La traversée dura peu de temps. Nos héros pénétrèrent dans un épais nuage, qui donnait à l’obscurité la profondeur d’une gorge de cyclope. La petite barque perçait ce brouillard à mesure qu’elle s’y enfonçait, avant que la mâchoire ne se referme et qu’ils soient absorbés dans ce coton gris qui reposait sur le lac.
Ils aperçurent les contours d’une île, puis les tours d’une nécropole, accueillante comme la fête foraine des morts-vivants. Poser le pied sur cette île, c’était comme entrer dans le repaire d’un cannibale de thriller… Le pilote de la barque décrivit encore quelques lacets pour ne pas s’écraser contre les rochers que le brouillard enveloppait.
Les trois héros mirent pied à terre. Le pilote partit sans demander son reste. Bellerophon allait se mettre à lancer des injures, mais ses deux compagnons le retinrent. Il fallait garder le silence. El Daoud monta sur un monticule rocheux, sur lequel frétillait une colonie de crabes semblables à des petits samouraï noirs.
- Par les étoiles d’Alderande, murmura El Daoud, c’est le repaire de l’enfer ici. Nous venons de découvrir les crabes darth-vader !
Les trois hommes tapèrent du pied, ce qui chassa les crabes, qui allèrent se réfugier dans les anfractuosités des rochers. De leur poste d’observation, nos héros apercevaient le no man’s land devant l’entrée de la nécropole. Au loin, de temps à autre, toujours les sirènes de navires. Mais maintenant, des aboiements se répercutaient ; à un chien qui aboyait répondait l’écho de toutes parts, donnant l’illusion d’être dans un chenil de cerbères. Des soldats de choc en armure noire patrouillaient autour des remparts. Ils allaient par groupe de quatre, plus, tenus par de solides chaînes, d’énormes molosses au poil gris, qui flairaient au vent une menace.
- Des Vornskrs, dit Bellerophon. Ils sentent les Jedi… Ils nous cherchent…
- En avançant contre le vent, dit Khelin, nous pouvons déjouer jusqu’au dernier moment leur odorat.
Le vent, aigre, soufflait vers le lac gris. Ils descendirent tous les trois des rochers où le vent sifflait et où les crabes frétillaient. Dans l’obscurité inquiétante de la plage, ils avancèrent à plat ventre vers les remparts. Ils distinguaient les silhouettes des dogues, entendaient les grognements, leurs aboiements, tandis que les vagues roulaient et s’affaissaient sur la côte dans un grondement permanent. Ils avaient rampé jusqu’à une petite dune. Ils s’y adossèrent. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres des chiens. El Daoud se plongea quelques secondes dans une profonde méditation. Il sentait que le vent n’allait pas tarder à tourner. Les vornskrs les renifleraient alors aussi facilement que des saucisses ! Nos héros avaient pris soin de dissimuler leur présence dans la Force. Les chiens semblait s’y laisser prendre.
Les trois hommes se regardèrent, le soldat téméraire, l’habile diplomate et le mystique penseur. Ils dégainèrent leurs sabre-laser.
Une patrouille de quatre maitre-chiens passait devant l’entrée principale de la nécropole. La lourde porte en bronze, haute de près de 6 mètres, encaissait les assauts du vent. Deux soldats la gardaient. La patrouille s’arrêta un instant : les soldats voulaient s’allumer une cigarette à l’abri du vent humide. Ils se mirent un instant face au mur et tentèrent d’allumer leur briquet.
Les deux soldats de la porte virent alors jaillir de derrière une dune, dans le paysage désolé et froissé par le vent, trois torches lumineuses, mauve, orange et doré, qui s’élevèrent dans le ciel ; l’instant d’après, trois silhouettes atterrissaient au pied des remparts. Les soldats de la patrouille aperçurent de fulgurants éclairs, puis le corps de leurs vornskrs, dans une traînée de sang, projeté à quelques mètres de là. Ils voulurent dégaîner leurs armes : une puissance invisible leur arracha des mains. Les deux gardes de la porte tirèrent de leur fusil sur la troisième silhouette, qui renvoya leur tir vers eux et les envoya au tapis.
Les soldats ne virent pas le tourbillon fulgurant des deux lames de Bellerophon qui leur trancha la tête en quelques passes habiles.
Deux autres patrouilles arrivaient en courant. Khelin et Bellerophon se mirent en position défensive : par d’habiles moulinets, ils renvoyèrent une giclée de tirs qui perçaient l’obscurité sale et poisseuse de la plage. El Daoud attaquait pendant ce temps l’énorme verrou de la porte, épais de près de 30cm, à l’aide de son sabre-laser couleur de lune. Des éclairs jaillissaient de la lame, tandis que le métal fusionnait dans un dégagement intense de lumière.
Khelin et Bellerophon avançaient chacun vers l’ennemi, lentement, comme d’invincibles adversaires. Les soldats tiraient tant et plus sur eux, mais leurs tirs rebondissaient à tout coup. Ils plongèrent alors derrière quelques dunes. D’autres patrouilles arrivèrent et firent de même. Khelin et Bellerophon se rapprochèrent d’El Daoud. Une quinzaine de soldats les encerclaient maintenant, à une dizaine de mètres d’eux. Le verrou millénaire ne cédait toujours pas.
Les soldats projetaient sur les Jedi leurs torches lumineuses. Khelin se concentra, mit la main à plat face aux soldats : l’instant après, la lumière s’estompait, puis disparaissait pour de bon. Quelques tirs fusèrent encore, sans plus de succès pour les soldats. Le diplomate et le capitaine se tenaient en garde.
Au bout d’une longue minute d’attente, le verrou avait presque fondu ; le métal à blanc coulait lentement. On entendit alors un cri déchirant dans les cieux. Quelques secondes après, des tirs de laser tombaient du ciel. Nos trois héros se couchèrent, juste au pied des remparts. Un airspeeder passa en sifflant au-dessus d’eux.
- Il va refaire un passage, dit El Daoud, et il ne sera pas seul !
Une quinzaine de soldats sortirent alors des dunes et montèrent à l’assaut. Khelin était prêt à les recevoir. El Daoud continuait à attaquer la porte. Bellerophon lui se concentrait, le sabrelaser tenu à l’horizontal devant lui. Khelin tailla dans les soldats ennemis, amputant plutôt que tuant. Sa lame passait comme un rasoir chargé d’énergie. Effrayés, les soldats reculèrent, emportant avec eux les victimes. Khelin les poursuivit de quelques mètres : pris de paniques, ils détalèrent pour de bon. Bellerophon était toujours immobile sur la plage.
Un grand silence se fit. Puis on entendit le grondement de l’airspeeder qui revenait. Il passa au dessus de la nécropole, exécuta son demi-tour au dessus de la mer, et plongea à quelques mètres du sol. Il allait déclencher un tir nourri, quand Bellerophon, tel un ressort compressé à l’extrême, se détendit brusquement. Il bondit en l’air comme un missile, la tête en bas, passa à l’oblique au-dessus du chassseur, frappant des deux lames destructrices dans la verrière, qui explosa ; Bellerophon acheva de décrire une cloche, se rétablit les pieds en bas et atterrit sur une dune. Il se réceptionna mal, roula dans le sable, à plat ventre, releva la tête : l’airspeeder, comme un oiseau décapité, alla se fracasser contre les remparts qui ceinturait la nécropole. Bellerophon rit à pleine gorge. El Daoud dispersa d’un geste de la main les projectiles qui le menaçaient. Voyant cela, les soldats qui couraient sur la plage se jetèrent à l’eau, fuyant ces trois démons, leur préférant les eaux lugubres…
Khelin aida le capitaine à se relever et tous deux coururent vers la porte. El Daoud acheva le verrou.
- Il vont revenir, et plus nombreux, prévint-ils.
- Khelin et moi allons les occuper, déclara Bellerophon. Vous, pénétrez dans la nécropole et allez vous emparer des manuscrits.
- La Force soit avec nous trois, déclara Khelin.
- Courage et lumière sur vous mes amis, dit El Daoud.
El Daoud n'attendit pas plus. Le ciel se remettait à gronder. Les airspeeders n'étaient pas loin. Le sage passa la lourde porte entr'ouverte, et quand il eut franchi le seuil, il se trouvait dans la grande nécropole de Darth Zegmor...
A suivre...
La barque à moteur fendit le lac noir, traçant un sillage qui semblait être une coupure sur un tissu sombre. Le marin évitait divers récifs dangereux, ainsi que des amas d’ordures flottants. Il traça un chemin entre les piliers rocheux des falaises, qui plongeaient dans la mer. La traversée dura peu de temps. Nos héros pénétrèrent dans un épais nuage, qui donnait à l’obscurité la profondeur d’une gorge de cyclope. La petite barque perçait ce brouillard à mesure qu’elle s’y enfonçait, avant que la mâchoire ne se referme et qu’ils soient absorbés dans ce coton gris qui reposait sur le lac.
Ils aperçurent les contours d’une île, puis les tours d’une nécropole, accueillante comme la fête foraine des morts-vivants. Poser le pied sur cette île, c’était comme entrer dans le repaire d’un cannibale de thriller… Le pilote de la barque décrivit encore quelques lacets pour ne pas s’écraser contre les rochers que le brouillard enveloppait.
Les trois héros mirent pied à terre. Le pilote partit sans demander son reste. Bellerophon allait se mettre à lancer des injures, mais ses deux compagnons le retinrent. Il fallait garder le silence. El Daoud monta sur un monticule rocheux, sur lequel frétillait une colonie de crabes semblables à des petits samouraï noirs.
- Par les étoiles d’Alderande, murmura El Daoud, c’est le repaire de l’enfer ici. Nous venons de découvrir les crabes darth-vader !
Les trois hommes tapèrent du pied, ce qui chassa les crabes, qui allèrent se réfugier dans les anfractuosités des rochers. De leur poste d’observation, nos héros apercevaient le no man’s land devant l’entrée de la nécropole. Au loin, de temps à autre, toujours les sirènes de navires. Mais maintenant, des aboiements se répercutaient ; à un chien qui aboyait répondait l’écho de toutes parts, donnant l’illusion d’être dans un chenil de cerbères. Des soldats de choc en armure noire patrouillaient autour des remparts. Ils allaient par groupe de quatre, plus, tenus par de solides chaînes, d’énormes molosses au poil gris, qui flairaient au vent une menace.
- Des Vornskrs, dit Bellerophon. Ils sentent les Jedi… Ils nous cherchent…
- En avançant contre le vent, dit Khelin, nous pouvons déjouer jusqu’au dernier moment leur odorat.
Le vent, aigre, soufflait vers le lac gris. Ils descendirent tous les trois des rochers où le vent sifflait et où les crabes frétillaient. Dans l’obscurité inquiétante de la plage, ils avancèrent à plat ventre vers les remparts. Ils distinguaient les silhouettes des dogues, entendaient les grognements, leurs aboiements, tandis que les vagues roulaient et s’affaissaient sur la côte dans un grondement permanent. Ils avaient rampé jusqu’à une petite dune. Ils s’y adossèrent. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres des chiens. El Daoud se plongea quelques secondes dans une profonde méditation. Il sentait que le vent n’allait pas tarder à tourner. Les vornskrs les renifleraient alors aussi facilement que des saucisses ! Nos héros avaient pris soin de dissimuler leur présence dans la Force. Les chiens semblait s’y laisser prendre.
Les trois hommes se regardèrent, le soldat téméraire, l’habile diplomate et le mystique penseur. Ils dégainèrent leurs sabre-laser.
Une patrouille de quatre maitre-chiens passait devant l’entrée principale de la nécropole. La lourde porte en bronze, haute de près de 6 mètres, encaissait les assauts du vent. Deux soldats la gardaient. La patrouille s’arrêta un instant : les soldats voulaient s’allumer une cigarette à l’abri du vent humide. Ils se mirent un instant face au mur et tentèrent d’allumer leur briquet.
Les deux soldats de la porte virent alors jaillir de derrière une dune, dans le paysage désolé et froissé par le vent, trois torches lumineuses, mauve, orange et doré, qui s’élevèrent dans le ciel ; l’instant d’après, trois silhouettes atterrissaient au pied des remparts. Les soldats de la patrouille aperçurent de fulgurants éclairs, puis le corps de leurs vornskrs, dans une traînée de sang, projeté à quelques mètres de là. Ils voulurent dégaîner leurs armes : une puissance invisible leur arracha des mains. Les deux gardes de la porte tirèrent de leur fusil sur la troisième silhouette, qui renvoya leur tir vers eux et les envoya au tapis.
Les soldats ne virent pas le tourbillon fulgurant des deux lames de Bellerophon qui leur trancha la tête en quelques passes habiles.
Deux autres patrouilles arrivaient en courant. Khelin et Bellerophon se mirent en position défensive : par d’habiles moulinets, ils renvoyèrent une giclée de tirs qui perçaient l’obscurité sale et poisseuse de la plage. El Daoud attaquait pendant ce temps l’énorme verrou de la porte, épais de près de 30cm, à l’aide de son sabre-laser couleur de lune. Des éclairs jaillissaient de la lame, tandis que le métal fusionnait dans un dégagement intense de lumière.
Khelin et Bellerophon avançaient chacun vers l’ennemi, lentement, comme d’invincibles adversaires. Les soldats tiraient tant et plus sur eux, mais leurs tirs rebondissaient à tout coup. Ils plongèrent alors derrière quelques dunes. D’autres patrouilles arrivèrent et firent de même. Khelin et Bellerophon se rapprochèrent d’El Daoud. Une quinzaine de soldats les encerclaient maintenant, à une dizaine de mètres d’eux. Le verrou millénaire ne cédait toujours pas.
Les soldats projetaient sur les Jedi leurs torches lumineuses. Khelin se concentra, mit la main à plat face aux soldats : l’instant après, la lumière s’estompait, puis disparaissait pour de bon. Quelques tirs fusèrent encore, sans plus de succès pour les soldats. Le diplomate et le capitaine se tenaient en garde.
Au bout d’une longue minute d’attente, le verrou avait presque fondu ; le métal à blanc coulait lentement. On entendit alors un cri déchirant dans les cieux. Quelques secondes après, des tirs de laser tombaient du ciel. Nos trois héros se couchèrent, juste au pied des remparts. Un airspeeder passa en sifflant au-dessus d’eux.
- Il va refaire un passage, dit El Daoud, et il ne sera pas seul !
Une quinzaine de soldats sortirent alors des dunes et montèrent à l’assaut. Khelin était prêt à les recevoir. El Daoud continuait à attaquer la porte. Bellerophon lui se concentrait, le sabrelaser tenu à l’horizontal devant lui. Khelin tailla dans les soldats ennemis, amputant plutôt que tuant. Sa lame passait comme un rasoir chargé d’énergie. Effrayés, les soldats reculèrent, emportant avec eux les victimes. Khelin les poursuivit de quelques mètres : pris de paniques, ils détalèrent pour de bon. Bellerophon était toujours immobile sur la plage.
Un grand silence se fit. Puis on entendit le grondement de l’airspeeder qui revenait. Il passa au dessus de la nécropole, exécuta son demi-tour au dessus de la mer, et plongea à quelques mètres du sol. Il allait déclencher un tir nourri, quand Bellerophon, tel un ressort compressé à l’extrême, se détendit brusquement. Il bondit en l’air comme un missile, la tête en bas, passa à l’oblique au-dessus du chassseur, frappant des deux lames destructrices dans la verrière, qui explosa ; Bellerophon acheva de décrire une cloche, se rétablit les pieds en bas et atterrit sur une dune. Il se réceptionna mal, roula dans le sable, à plat ventre, releva la tête : l’airspeeder, comme un oiseau décapité, alla se fracasser contre les remparts qui ceinturait la nécropole. Bellerophon rit à pleine gorge. El Daoud dispersa d’un geste de la main les projectiles qui le menaçaient. Voyant cela, les soldats qui couraient sur la plage se jetèrent à l’eau, fuyant ces trois démons, leur préférant les eaux lugubres…
Khelin aida le capitaine à se relever et tous deux coururent vers la porte. El Daoud acheva le verrou.
- Il vont revenir, et plus nombreux, prévint-ils.
- Khelin et moi allons les occuper, déclara Bellerophon. Vous, pénétrez dans la nécropole et allez vous emparer des manuscrits.
- La Force soit avec nous trois, déclara Khelin.
- Courage et lumière sur vous mes amis, dit El Daoud.
El Daoud n'attendit pas plus. Le ciel se remettait à gronder. Les airspeeders n'étaient pas loin. Le sage passa la lourde porte entr'ouverte, et quand il eut franchi le seuil, il se trouvait dans la grande nécropole de Darth Zegmor...
A suivre...
