24-06-2003, 06:03 PM
IX°/ Baptême du feu
Alors qu’El Daoud s’engageait dans le couloir, il vit soudain les affreuses momies s’animer lentement. Il passa la porte qui menait à l’escalier en colimaçon, alors que les gardiennes marchaient vers lui, les bras typiquement tendus vers l’avant. En se penchant par-dessus la rambarde, El Daoud vit monter plusieurs Inquisiteurs. Il était cerné.
L’escalier tournait autour d’un centre théorique, à un rayon d’environ cinq mètres de diamètre, et ce, sur une hauteur d’une vingtaine de mètres. El Daoud ne pouvait hésiter : il s’accrocha d’une main à la rambarde, et se projeta dans le vide. Les Inquisiteurs et les momies tombèrent nez à nez, alors qu’El Daoud effectuait la chute jusqu’en bas. Il se reçut à terre, dans le vestibule, souple comme une panthère. Cinq Inquisiteurs étaient autour de lui, toutes lames dehors. El Daoud était loin d’être une fine-lame, mais sa maîtrise supérieure de la Force fit la différence : quelques passes adroites fit reculer les assaillants, qui reçurent de dures blessures, tandis que notre héros se ruait hors de la bibliothèque et que momies et Inquisiteurs descendaient les marches à vive allure.
Dehors, les pylônes améthystes brillaient de fantastiques lueurs et d’éclairs pourpres qui dansaient comme une méduse à la chevelure de serpentins électriques. El Daoud serra plusieurs talismans, pour résister aux vagues de côté obscur qui l’assaillaient.
On entendait toujours le grondement de la mer, mais des bruits de combat furieux parvenaient maintenant à l’île de la nécropole. Une bataille aérienne s’était engagée. Poursuivi par les tueurs de Zegmor et les gardiennes de la bibliothèque, mais avec une bonne avance, El Daoud courut en direction du cimetière. Il allait jouer le tout pour le tout.
Alors qu’il n’était plus qu’à quelques mètres du mur du cimetière, un prodigieux soulèvement de terre et de poussière se produisit. Des dizaines et des dizaines de créatures d’outre-tombe sortirent de tous les endroits du sol, comme des fourmis en alerte, dans un hurlement collectif abominable. Le sol se crevait sous la pression des monstres qui remontaient. El Daoud ne ralentit pas sa course. L’armée de tous les affreux morts-vivants s’était régénérée et se tenait prête à repartir au combat.
Devant ce mur d’adversaires, notre héros s’arrêta. Les Inquisiteurs n’étaient qu’à quelques mètres derrière. Les créatures sortirent du cimetière comme des loups affamés hors du bois. Cette fois, ils comptaient bien attraper cette proie récalcitrante et la dévorer jusqu’à la réduire à une carcasse !
Devant, les assaillants du cimetière. Derrière, les assaillants de la bibliothèque. El Daoud se planta face aux horreurs morts-vivantes, les provoqua de grognements, de coups de sabre dans l’air. Il n’en fallait pas plus pour rendre ces monstres décervelées victimes d’une frénésie vampirique !
El Daoud repartit en arrière, droit vers les Inquisiteurs. La dizaine d’Inquisiteurs et les vingt momies s’arrêtèrent en voyant leur ennemi revenir vers eux, suivis d’une traînée de zombies !
El Daoud tenta alors ce que Lando Carlissian appellerait un coup de sabbacc : il bondit d’un saut par dessus momies et hommes de Zegmor. La meute de zombies du cimetière, hurlante, emballée, folle, comme une locomotive lancée à pleine allure et dont les freins viennent de lâcher, rentra dans le groupe d’Inquisiteurs, qui dut les recevoir à coups de sabre-lasers. Les morts-vivants n’en avaient qu’après El Daoud. Mais, gêné par les poursuivants de la bibliothèque, ils tournèrent leur fureur contre ces dernier. Ils entreprirent de manger tout cru les Inquisiteurs et momies !
En d’autres circonstances, El Daoud aurait pris le temps d’éclater de rire. Mais au vu de la situation, il se contenta de décoller à quelques mètres du sol, d’éviter la mêlée de combattants. Il courut ensuite au cimetière, poursuivi seulement par quelques créatures. Il eut l’impression de faire un passage triomphal, au milieu du cimetière éventré par la sorTIE massive des créatures, quand le mongbat, du haut de son arbre, se remit à hurler, en voyant le terrible personnage passer comme une flèche.
Quelques mètres plus loin, El Daoud atteignait la porte de la nécropole. Il la passa et la referma aussitôt, en replaçant plusieurs runes qu’il avait fait sauter au sabre en venant. Aussitôt, les coupures que lui-même avait pratiquées disparurent.
La porte de la nécropole était close pour de bon.
El Daoud courut vers les rochers qui avançaient dans la mer. Mentalement, il contacta Eo Khelin : il eut la chaleureuse surprise d’entendre sa voix, empressée, au comble de l’inquiétude, mais indiquant néanmoins que le diplomate se portait bien. El Daoud se laissa choir sur un rocher. Il profita de quelques minutes de répit. Dans la nuit de brouillard, il distinguait au loin des airspeeders et les éclairs de leurs blasters, engagés dans de rapides combats aériens, qui tourbillonnaient, plongeaient, remontaient comme des guêpes.
On tambourinait contre la porte de la nécropole. Et par la mer, El Daoud vit arriver une patrouille d’airspeeders. Il se releva aussitôt : il se voyait perdu, cerné par les monstres de la nécropole, parmi lesquels Zegmor, et les véhicules aériens de l’autre côté. Il ne pouvait se battre contre une force pareille !
Il entendit dans sa tête une voix qui lui ordonnait de se tenir prêt à bondir : c’était Bellerophon. Les airspeeders ennemis n’étaient plus qu’à quelques mètres du rivage. El Daoud sauta au bas de son rocher, courut quelques mètres avant que des tirs de blasters ne détruisent tous ces blocs, dans une série de courtes explosions. L’instant d’après, un groupe de huit chasseurs Y-Wing perçait la couche de brouillard, tombant littéralement du ciel. El Daoud se plaque sur le sable trempé. Les Y-Wing se rétablirent à l’horizontal à quelques mètres du sol, foncèrent sur les airspeeders et les détruisirent dans le même mouvement, dans un jaillissement de lumière et de débris. Ces débris s’abattirent pesamment sur l’eau, provoquant des soulèvement d’écume saumâtre.
Les chasseurs filèrent vers le large. Une minute après, l’un d’eux retourna vers El Daoud à vitesse réduite. A ce moment, Zegmor, entouré de morts-vivants et d’Inquisiteurs, enfonçait la porte de la nécropole. Le groupe se répandit sur la plage comme une traînée de vomi. Le chasseur Y-Wing déclencha ses tirs contre eux, les dispersant à coup de foudre écarlate. Le chasseur refit un cercle au dessus de la mer, pendant que Zegmor et ses hommes refluaient en désordre à l’intérieur de l’enceinte. El Daoud regardait successivement le chasseur et les hommes de Zegmor.
Le y-Wing vint s’immobiliser à dix mètres du sol, près d’El Daoud, dans le souffle tourmenté et puissant de ses moteurs. Le sage sauta alors que la verrière s’ouvrait, et se réceptionna maladroitement sur les genoux du pilote, le capitaine Bellerophon !
- Heureux de te revoir, Ptoh, mais penche un peu la tête à gauche s’il te plaît !
El Daoud s’exécuta, quoique toujours cramponné au siège du capitaine. Ce dernier put alors envoyer une nouvelle salve contre les morts-vivants.
- A ce niveau-là, c’est du tir à pipes de fête foraine !
El Daoud passa derrière le siège de Bellerophon et se glissa jusqu’à sa place, dans la tourelle arrière. Il enfila son casque. Le capitaine referma alors la verrière, effectua un demi-tour à l’appareil, qui tangua, prit de la vitesse juste au-dessus de l’eau, et de décolla brusquement. Il s’éleva dans les airs comme une fusée, creva la couche de nuages, puis toute l’atmosphère et plongea dans le vide spatial. El Daoud, secoué comme un prunier, se cramponnait son siège.
Le Y-Wing rejoignit la patrouille. Le capitaine Bellerophon restait concentré. Il se plaça à l’arrière de la formation. El Daoud, peu adepte des voyages spatiaux, essayait de déglutir, après avoir déjà encaissé le rude choc du décollage en catastrophe. Au-dessus de la verrière, l’espace immense et devant, les autres Y-Wings en formation en A.
Le communicateur de l’écran de bord d’El Daoud s’alluma. Le portrait holographique du commandant de l’escadron apparut :
- Ici le lieutenant Kyner. Bienvenue à bord, sage El Daoud. Content de vous compter parmi nous. A mon tour de vous sauver la vie. Bon, accrochez votre ceinture, et aidez de votre mieux le capitaine Bellerophon. (Le lieutenant passa sur le canal commun à tout l’escadron). J’ai l’impression qu’on ne va pas s’en sortir sans passer par le show spatial que ces fils de chienne de TIE-Fighter nous ont préparés !… Maintenez la formation et faites-les regretter d’être montés dans ces cercueils volants ! Over.
El Daoud eut un haut le cœur. L’écran s’éteignit. Le capitaine dit :
- Bon, serrez bien votre casque, et trouvez le bouton des canons à ions !… Vous avez déjà utilisé ces engins ?
- Ja… jamais… balbutia El Daoud.
- Bah, dit Bellerophon en haussant les épaules, doué comme vous êtes, vous apprendrez vite !
L’escadron prit une vitesse de croisière, tandis qu’El Daoud apprenait en accéléré à manier les armes et à faire tourner la tourelle. Les commandes, très sensibles, entraînèrent El Daoud dans quelques malheureux tours complets.
- Rétablissez-vous, dit Bellerophon, les voilà !
Serré dans son casque, confiné dans l’espace restreint de la tourelle, El Daoud vit les étoiles tourner à vive allure, réalisa qu’il était tourné vers l’arrière, agrippa le manche de commande, le bloqua quand la tourelle passait en position avant et encaissa le choc de l’arrêt brusque. Il se redressa sur son siège, pour être aussitôt être aussitôt plaqué par l’accélération. L’escadron venait de prendre de la vitesse, fonçant à la rencontre des TIE.
C’était la première fois qu’El Daoud participait à un show spatial ! Les engins spatiaux lui semblèrent être des oiseaux de morts. Il était impressionné par tout ce qu’il voyait : le calme de Bellerophon, les ordres donnés par Kyner, qui semblait être comme poisson dans l’eau, l’attaque ultra-rapide des TIE, qui sortaient du noir absolu de l’espace comme des chauves-souris de leur antre !
L’escadron maintint une formation parfaite jusqu’au dernier moment. El Daoud n’osait rien faire. Il transpirait sous son casque, redoutant les périls à venir. Il n’osait plus toucher à rien ! La tête lui tournait, et un vertige l’assaillait.
La formation des Y-Wing se disloqua juste avant l’arrivée des TIE.
- On va les rôtir, ces salopards ! grogna le capitaine.
Le chasseur vira sur l’aile gauche, accomplit un large virage, puis se rétablit par une manœuvre serrée. Autour, des explosions, des chasseurs en tous sens, sens dessus dessous, encore un virage du capitaine, plusieurs tirs qui effleurèrent le chasseur, une plongée à pic, un rétablissement côte à côte avec deux autres Y-Wing, un virage un peu plus lent, d’autres tirs, des explosions, un ciel renversé, des lumières, un rétablissement, l’intercom qui crépite, puis une accélération formidable de Bellerophon.
- Attends un peu saleté ! Je vais te rôtir moi !…
Salve de tir du capitaine contre un TIE, locké par l’arrière, décrochage l’instant d’après, tangage léger, à droite, à gauche et :
- Tirez ! ionisez-le !…
Nouveau tangage, amorce de virage. Encore un tir de Bellerophon, des cris dans l’intercom. El Daoud mit deux secondes à réaliser que Bellerophon venait de s’adresser à lui.
- Tirez-le, par les étoiles !
Dans un réflexe in extremis, El Daoud déclencha le tir du canon à ion. Deux météores bleutés furent expédiés, et se perdirent dans l’espace… Un TIE-Fighter passa alors à quelques mètres au-dessus de la verrière. El Daoud eut un sursaut de peur, le capitaine poussa un juron, renversa l’appareil, jura encore, la radio crépitait d’ordres, un chasseur Y-Wing partait en chandelle puis explosait, à nouveau la voix de Kyner, Bellerophon repartait en ligne droite.
Le capitaine eut le temps de crier :
- Ptoh, vous êtes mon co-pilote ! Vous tirez avec les deux canons à ion ! N’attendez pas mon ordre pour tirer, compris ?
- Euh… compris, capitaine…
Bellerophon effectua plusieurs virages serrés. Il fonça vers deux Y-Wings en difficulté.
- Merde, on en a un au cul ! cria le capitaine. Il va nous locker en plein dans le mille !
El Daoud tira alors de toutes ses forces le manche de commande de la tourelle. Elle effectua un formidable demi-tour. Ptoh frappa du poing les commandes des canons à ion : deux météores frappèrent de plein fouet le TIE poursuivant. Pris dans une couche de plasma, le TIE s’immobilisa. Une seconde après, il explosait, et un Y-Wing coupait la trajectoire de l’appareil de Bellerophon à angle droit.
- Bien joué, s’exclama le capitaine, nom d’un ! !-
El Daoud tira à fond la manette de la tourelle, qui effectua une fulgurante rotation. Il la stoppa à dix heures par rapport au pilote, et largua un double coup de canon à ion, qui frappa l’aile droite d’un deuxième chasseur.
Par les étoiles de l’enfer ! s’exclama Bellerophon, en engageant un virage en plongée sur l’aide droite.
Le deuxième TIE ionisé subit le même sort que l’autre : un coup de canon laser du lieutenant Kyner l’expédia ad patres.
Par les bronches de Vader, s’exclamait dans l’intercom Kyner, Bellerophon, vous avez un sacré co-pilote !…
Le capitaine redressa l’appareil et rejoignit la formation.
- Ils sont terminés !… hurla Kyner. Tous en poussière !
El Daoud, étourdis, entendit tous les pilotes crier victoire dans l’intercom.
Il soupira de soulagement, puis secoua la tête, étonné….
…C’était déjà fini ? !
X°/ L’Aiguille Bleue
L’escadron avait perdu trois appareils sur huit. Il rejoignit l’hyper-espace avant d’être rattrapé par une douzaine de TIE. El Daoud s’était mis en position arrière dans sa tourelle : il voyait les TIE s’approcher comme des charognards et soudain, la vitesse du Y-Wing fut multiplié par quelques millions ; les TIE semblèrent aspirés vers l’arrière par une force inouïe, tandis que l’escadron quittait l’espace ordinaire, plongeant dans un tunnel hyperspatial.
Quelques minutes de saut et l’escadron Kyner retrouvait le vaisseau-mère, un transport blindé. El Daoud fut transporté à l’infirmerie. Il resta quelques heures en cuve à bacta, puis deux jours en repos complet. Une grande faiblesse l’accabla, accompagné de fièvres et de cauchemars. Le contre-coup des abominables rencontres de la nécropole.
Bellerophon et Khelin lui rendirent visite, puis le laissèrent rejoindre sa cabine, où il resta en méditation le reste du voyage, sept jours.
Le vaisseau de transport rejoignit par petites étapes une planète proche de Yavin-IV. On avait expliqué à El Daoud ce qui s’était passé. Après son entrée dans la nécropole, Khelin et Bellerophon avaient fait le tour de l’île, s’étaient infiltrés de façon musclée dans un poste de surveillance et en étaient repartis à bord d’un airspeeder. Ils avaient rejoint une autre île à tombeau ouvert, puis attendu l’arrivée des renforts de la Garde Avalon. A l’issue d’une courte bataille orbitale, les vaisseaux s’étaient posés, puis avait suivi une attaque du palais de Sissieg-B. Cette attaque était faite en collaboration avec la Rébellion. L’escadron du lieutenant Kyner était arrivé opportunément pour contrer une attaque de revers de TIE-Fighters.
Les agents de Yavin IV et de Gondwana repartaient en laissant en ruine un des palais principaux de l’Inquisition. Une dizaine de sbires de Zegmor avaient péri dans l’attaque. L’escadron Kyner fit un détour pour aller chercher El Daoud. Bellerophon avait pris place à bord d’un des appareils, tandis que Khelin avait rejoint le vaisseau-mère avec un transport banalisé.
Reposé et revenu à la paix avec lui-même, El Daoud sortit de sa cabine alors que le vaisseau se posait au point de rendez-vous. Bellerophon et Khelin le félicitèrent chaudement pour son exploit dans la nécropole et au canon à ions ! El Daoud passa quelques temps en discussion privée avec le lieutenant Kyner, puis avec le général Dodonna, venu de Yavin IV. On pense que les deux hommes convinrent d’un soutien mutuel contre l’Inquisition.
Kyner rentra sur Yavin IV à bord du transport. El Daoud annonça à Eo Khelin et au capitaine Bellerophon qu’il finirait de forger l’Aiguille loin de chez Thembee, afin de ne pas attirer l’attention sur Gondwna.
El Daoud se réfugia sur la planète Pangaea. Il mit quelques mois à déchiffrer les parchemins et à achever l’Aiguille.
Quelques semaines plus tard, alors qu’El Daoud devait rencontrer Eo Khelin dans un endroit secret, plusieurs Inquisiteurs débarquèrent soudain dans l’astroport du rendez-vous. Ils parvinrent à s’emparer de l’Aiguille, tandis que les deux Jedi devaient s’enfuir précipitamment. Cet échec était cinglant. L’Aiguille aurait dû être amenée à Zegmor directement et détruite. Mais cette Aiguille fut volée avant d’arriver au chef de l’Inquisition. Un Jedi noir audacieux, nommé Zeether, parvint à la dérober sur Sissieg-B, et à s’enfuir avec. Il est possible que ce Zeether ait été envoyé par Vader. Il choisit de fuir seul avec l’Aiguille, ayant la folie de croire qu’il pourrait en maîtriser le pouvoir, ou même la marchander à Vader ou Zegmor !
Zeether n’était évidemment pas capable de maîtriser l’Aiguille. On ne sait trop comment l’Aiguille fut libérée du caisson où El Daoud l’avait enfermée. Comme un électron libre, l’Aiguille frappa des gens au hasard, dans la ville où Zeether avait eu le malheur de la laisser échapper. Il se trouvait que le Jedi Noir se trouvait alors sur la planète Maiysha. L’ancien Inquisiteur Rendok, gourou de la secte de Thembee, eut vent de cette Aiguille.
Zeether retrouva un soir l’Aiguille, plantée dans le cœur d’un enfant. Il le crut mort, récupéra l’Aiguille et quitta Maiysha. Or, cet enfant avait survécu à l’Aiguille et il se trouvait maintenant liée à elle. Ses cheveux devinrent bleu et il manifesta des pouvoirs hasardeux, qui effrayèrent les gens de l’orphelinat où il vivait. Il s’enfuit et fut recueilli par des fermiers, dans le désert de Satchidananda. La Reine Loloth, avertie des pouvoirs de l’enfant, contribua à le faire cacher et assigna un guide du désert, appelé le Crotale, à la surveillance de l’Orphelin Bleu (ainsi qu’on l’avait surnommé).
Le Jedi Noir Zeether voulait fuir, car il avait appris que Rendok était à ses trousses. Il passa par Agharta, la capitale du secteur, se cacha dans les cyberzones. Il échappa par miracle à deux Inquisiteurs qui le traquaient. Il continua sa folle escapade en direction de Dantooine. Malheureusement, si l’Inquisition ne se trouvait pas là pour le recevoir, c’était les hommes de Vader qui se chargèrent de lui !
Zeether n’avait pas l’Aiguille sur lui : il s’en était débarrassée avant d’arriver sur Dantooine. Il l’avait confié à un marchand qui la revendit à un autre et ainsi de suite. L’Aiguille passa entre plusieurs mains, avant d’être récupéré par un homme de Rendok. Le gourou, qui bénéficiait de complicités dans le pénitencier d’Agharta, fit cacher l’Aiguille dans une grotte non loin. Il la récupérerait plus tard, quand le moment d’utiliser l’Aiguille viendrait. Rendok, qui avait eu entre les mains quelques manuscrits relatifs à cette Aiguille, savait qu’elle ne déclencherait son pouvoir que sous certaines conditions.
El Daoud connaissait pour sa part ces conditions. Il apprit où Rendok avait dissimulé l’Aiguille. Elle serait difficile à récupérer, mais en attendant, elle était en sûreté. El Daoud travailla donc avec acharnement à remettre en état le temple de Gondwana, avec la crainte que l’Inquisition ne trouve sa trace, et donc celle de Thembee.
Quelques mois plus tard, Merwyn Peake, l’ancien élève de Eo Khelin arrivait dans le secteur Maiysha, prenait contact avec Rendok et s’emparait de l’Aiguille, cachée sur Agharta. L’attaque du pénitencier remit en branle tous ceux qui voulaient récupérer l’Aiguille et qui agissaient dans l’ombre à cette fin. Le temps approchait où les puissances telluriques et volcaniques de Gondwana se déchaîneraient, permettant à l’Aiguille de détruire pour de bon la marque de Zegmor…
FIN
A suivre dans l'Episode XIII :jedis:
Alors qu’El Daoud s’engageait dans le couloir, il vit soudain les affreuses momies s’animer lentement. Il passa la porte qui menait à l’escalier en colimaçon, alors que les gardiennes marchaient vers lui, les bras typiquement tendus vers l’avant. En se penchant par-dessus la rambarde, El Daoud vit monter plusieurs Inquisiteurs. Il était cerné.
L’escalier tournait autour d’un centre théorique, à un rayon d’environ cinq mètres de diamètre, et ce, sur une hauteur d’une vingtaine de mètres. El Daoud ne pouvait hésiter : il s’accrocha d’une main à la rambarde, et se projeta dans le vide. Les Inquisiteurs et les momies tombèrent nez à nez, alors qu’El Daoud effectuait la chute jusqu’en bas. Il se reçut à terre, dans le vestibule, souple comme une panthère. Cinq Inquisiteurs étaient autour de lui, toutes lames dehors. El Daoud était loin d’être une fine-lame, mais sa maîtrise supérieure de la Force fit la différence : quelques passes adroites fit reculer les assaillants, qui reçurent de dures blessures, tandis que notre héros se ruait hors de la bibliothèque et que momies et Inquisiteurs descendaient les marches à vive allure.
Dehors, les pylônes améthystes brillaient de fantastiques lueurs et d’éclairs pourpres qui dansaient comme une méduse à la chevelure de serpentins électriques. El Daoud serra plusieurs talismans, pour résister aux vagues de côté obscur qui l’assaillaient.
On entendait toujours le grondement de la mer, mais des bruits de combat furieux parvenaient maintenant à l’île de la nécropole. Une bataille aérienne s’était engagée. Poursuivi par les tueurs de Zegmor et les gardiennes de la bibliothèque, mais avec une bonne avance, El Daoud courut en direction du cimetière. Il allait jouer le tout pour le tout.
Alors qu’il n’était plus qu’à quelques mètres du mur du cimetière, un prodigieux soulèvement de terre et de poussière se produisit. Des dizaines et des dizaines de créatures d’outre-tombe sortirent de tous les endroits du sol, comme des fourmis en alerte, dans un hurlement collectif abominable. Le sol se crevait sous la pression des monstres qui remontaient. El Daoud ne ralentit pas sa course. L’armée de tous les affreux morts-vivants s’était régénérée et se tenait prête à repartir au combat.
Devant ce mur d’adversaires, notre héros s’arrêta. Les Inquisiteurs n’étaient qu’à quelques mètres derrière. Les créatures sortirent du cimetière comme des loups affamés hors du bois. Cette fois, ils comptaient bien attraper cette proie récalcitrante et la dévorer jusqu’à la réduire à une carcasse !
Devant, les assaillants du cimetière. Derrière, les assaillants de la bibliothèque. El Daoud se planta face aux horreurs morts-vivantes, les provoqua de grognements, de coups de sabre dans l’air. Il n’en fallait pas plus pour rendre ces monstres décervelées victimes d’une frénésie vampirique !
El Daoud repartit en arrière, droit vers les Inquisiteurs. La dizaine d’Inquisiteurs et les vingt momies s’arrêtèrent en voyant leur ennemi revenir vers eux, suivis d’une traînée de zombies !
El Daoud tenta alors ce que Lando Carlissian appellerait un coup de sabbacc : il bondit d’un saut par dessus momies et hommes de Zegmor. La meute de zombies du cimetière, hurlante, emballée, folle, comme une locomotive lancée à pleine allure et dont les freins viennent de lâcher, rentra dans le groupe d’Inquisiteurs, qui dut les recevoir à coups de sabre-lasers. Les morts-vivants n’en avaient qu’après El Daoud. Mais, gêné par les poursuivants de la bibliothèque, ils tournèrent leur fureur contre ces dernier. Ils entreprirent de manger tout cru les Inquisiteurs et momies !
En d’autres circonstances, El Daoud aurait pris le temps d’éclater de rire. Mais au vu de la situation, il se contenta de décoller à quelques mètres du sol, d’éviter la mêlée de combattants. Il courut ensuite au cimetière, poursuivi seulement par quelques créatures. Il eut l’impression de faire un passage triomphal, au milieu du cimetière éventré par la sorTIE massive des créatures, quand le mongbat, du haut de son arbre, se remit à hurler, en voyant le terrible personnage passer comme une flèche.
Quelques mètres plus loin, El Daoud atteignait la porte de la nécropole. Il la passa et la referma aussitôt, en replaçant plusieurs runes qu’il avait fait sauter au sabre en venant. Aussitôt, les coupures que lui-même avait pratiquées disparurent.
La porte de la nécropole était close pour de bon.
El Daoud courut vers les rochers qui avançaient dans la mer. Mentalement, il contacta Eo Khelin : il eut la chaleureuse surprise d’entendre sa voix, empressée, au comble de l’inquiétude, mais indiquant néanmoins que le diplomate se portait bien. El Daoud se laissa choir sur un rocher. Il profita de quelques minutes de répit. Dans la nuit de brouillard, il distinguait au loin des airspeeders et les éclairs de leurs blasters, engagés dans de rapides combats aériens, qui tourbillonnaient, plongeaient, remontaient comme des guêpes.
On tambourinait contre la porte de la nécropole. Et par la mer, El Daoud vit arriver une patrouille d’airspeeders. Il se releva aussitôt : il se voyait perdu, cerné par les monstres de la nécropole, parmi lesquels Zegmor, et les véhicules aériens de l’autre côté. Il ne pouvait se battre contre une force pareille !
Il entendit dans sa tête une voix qui lui ordonnait de se tenir prêt à bondir : c’était Bellerophon. Les airspeeders ennemis n’étaient plus qu’à quelques mètres du rivage. El Daoud sauta au bas de son rocher, courut quelques mètres avant que des tirs de blasters ne détruisent tous ces blocs, dans une série de courtes explosions. L’instant d’après, un groupe de huit chasseurs Y-Wing perçait la couche de brouillard, tombant littéralement du ciel. El Daoud se plaque sur le sable trempé. Les Y-Wing se rétablirent à l’horizontal à quelques mètres du sol, foncèrent sur les airspeeders et les détruisirent dans le même mouvement, dans un jaillissement de lumière et de débris. Ces débris s’abattirent pesamment sur l’eau, provoquant des soulèvement d’écume saumâtre.
Les chasseurs filèrent vers le large. Une minute après, l’un d’eux retourna vers El Daoud à vitesse réduite. A ce moment, Zegmor, entouré de morts-vivants et d’Inquisiteurs, enfonçait la porte de la nécropole. Le groupe se répandit sur la plage comme une traînée de vomi. Le chasseur Y-Wing déclencha ses tirs contre eux, les dispersant à coup de foudre écarlate. Le chasseur refit un cercle au dessus de la mer, pendant que Zegmor et ses hommes refluaient en désordre à l’intérieur de l’enceinte. El Daoud regardait successivement le chasseur et les hommes de Zegmor.
Le y-Wing vint s’immobiliser à dix mètres du sol, près d’El Daoud, dans le souffle tourmenté et puissant de ses moteurs. Le sage sauta alors que la verrière s’ouvrait, et se réceptionna maladroitement sur les genoux du pilote, le capitaine Bellerophon !
- Heureux de te revoir, Ptoh, mais penche un peu la tête à gauche s’il te plaît !
El Daoud s’exécuta, quoique toujours cramponné au siège du capitaine. Ce dernier put alors envoyer une nouvelle salve contre les morts-vivants.
- A ce niveau-là, c’est du tir à pipes de fête foraine !
El Daoud passa derrière le siège de Bellerophon et se glissa jusqu’à sa place, dans la tourelle arrière. Il enfila son casque. Le capitaine referma alors la verrière, effectua un demi-tour à l’appareil, qui tangua, prit de la vitesse juste au-dessus de l’eau, et de décolla brusquement. Il s’éleva dans les airs comme une fusée, creva la couche de nuages, puis toute l’atmosphère et plongea dans le vide spatial. El Daoud, secoué comme un prunier, se cramponnait son siège.
Le Y-Wing rejoignit la patrouille. Le capitaine Bellerophon restait concentré. Il se plaça à l’arrière de la formation. El Daoud, peu adepte des voyages spatiaux, essayait de déglutir, après avoir déjà encaissé le rude choc du décollage en catastrophe. Au-dessus de la verrière, l’espace immense et devant, les autres Y-Wings en formation en A.
Le communicateur de l’écran de bord d’El Daoud s’alluma. Le portrait holographique du commandant de l’escadron apparut :
- Ici le lieutenant Kyner. Bienvenue à bord, sage El Daoud. Content de vous compter parmi nous. A mon tour de vous sauver la vie. Bon, accrochez votre ceinture, et aidez de votre mieux le capitaine Bellerophon. (Le lieutenant passa sur le canal commun à tout l’escadron). J’ai l’impression qu’on ne va pas s’en sortir sans passer par le show spatial que ces fils de chienne de TIE-Fighter nous ont préparés !… Maintenez la formation et faites-les regretter d’être montés dans ces cercueils volants ! Over.
El Daoud eut un haut le cœur. L’écran s’éteignit. Le capitaine dit :
- Bon, serrez bien votre casque, et trouvez le bouton des canons à ions !… Vous avez déjà utilisé ces engins ?
- Ja… jamais… balbutia El Daoud.
- Bah, dit Bellerophon en haussant les épaules, doué comme vous êtes, vous apprendrez vite !
L’escadron prit une vitesse de croisière, tandis qu’El Daoud apprenait en accéléré à manier les armes et à faire tourner la tourelle. Les commandes, très sensibles, entraînèrent El Daoud dans quelques malheureux tours complets.
- Rétablissez-vous, dit Bellerophon, les voilà !
Serré dans son casque, confiné dans l’espace restreint de la tourelle, El Daoud vit les étoiles tourner à vive allure, réalisa qu’il était tourné vers l’arrière, agrippa le manche de commande, le bloqua quand la tourelle passait en position avant et encaissa le choc de l’arrêt brusque. Il se redressa sur son siège, pour être aussitôt être aussitôt plaqué par l’accélération. L’escadron venait de prendre de la vitesse, fonçant à la rencontre des TIE.
C’était la première fois qu’El Daoud participait à un show spatial ! Les engins spatiaux lui semblèrent être des oiseaux de morts. Il était impressionné par tout ce qu’il voyait : le calme de Bellerophon, les ordres donnés par Kyner, qui semblait être comme poisson dans l’eau, l’attaque ultra-rapide des TIE, qui sortaient du noir absolu de l’espace comme des chauves-souris de leur antre !
L’escadron maintint une formation parfaite jusqu’au dernier moment. El Daoud n’osait rien faire. Il transpirait sous son casque, redoutant les périls à venir. Il n’osait plus toucher à rien ! La tête lui tournait, et un vertige l’assaillait.
La formation des Y-Wing se disloqua juste avant l’arrivée des TIE.
- On va les rôtir, ces salopards ! grogna le capitaine.
Le chasseur vira sur l’aile gauche, accomplit un large virage, puis se rétablit par une manœuvre serrée. Autour, des explosions, des chasseurs en tous sens, sens dessus dessous, encore un virage du capitaine, plusieurs tirs qui effleurèrent le chasseur, une plongée à pic, un rétablissement côte à côte avec deux autres Y-Wing, un virage un peu plus lent, d’autres tirs, des explosions, un ciel renversé, des lumières, un rétablissement, l’intercom qui crépite, puis une accélération formidable de Bellerophon.
- Attends un peu saleté ! Je vais te rôtir moi !…
Salve de tir du capitaine contre un TIE, locké par l’arrière, décrochage l’instant d’après, tangage léger, à droite, à gauche et :
- Tirez ! ionisez-le !…
Nouveau tangage, amorce de virage. Encore un tir de Bellerophon, des cris dans l’intercom. El Daoud mit deux secondes à réaliser que Bellerophon venait de s’adresser à lui.
- Tirez-le, par les étoiles !
Dans un réflexe in extremis, El Daoud déclencha le tir du canon à ion. Deux météores bleutés furent expédiés, et se perdirent dans l’espace… Un TIE-Fighter passa alors à quelques mètres au-dessus de la verrière. El Daoud eut un sursaut de peur, le capitaine poussa un juron, renversa l’appareil, jura encore, la radio crépitait d’ordres, un chasseur Y-Wing partait en chandelle puis explosait, à nouveau la voix de Kyner, Bellerophon repartait en ligne droite.
Le capitaine eut le temps de crier :
- Ptoh, vous êtes mon co-pilote ! Vous tirez avec les deux canons à ion ! N’attendez pas mon ordre pour tirer, compris ?
- Euh… compris, capitaine…
Bellerophon effectua plusieurs virages serrés. Il fonça vers deux Y-Wings en difficulté.
- Merde, on en a un au cul ! cria le capitaine. Il va nous locker en plein dans le mille !
El Daoud tira alors de toutes ses forces le manche de commande de la tourelle. Elle effectua un formidable demi-tour. Ptoh frappa du poing les commandes des canons à ion : deux météores frappèrent de plein fouet le TIE poursuivant. Pris dans une couche de plasma, le TIE s’immobilisa. Une seconde après, il explosait, et un Y-Wing coupait la trajectoire de l’appareil de Bellerophon à angle droit.
- Bien joué, s’exclama le capitaine, nom d’un ! !-
El Daoud tira à fond la manette de la tourelle, qui effectua une fulgurante rotation. Il la stoppa à dix heures par rapport au pilote, et largua un double coup de canon à ion, qui frappa l’aile droite d’un deuxième chasseur.
Par les étoiles de l’enfer ! s’exclama Bellerophon, en engageant un virage en plongée sur l’aide droite.
Le deuxième TIE ionisé subit le même sort que l’autre : un coup de canon laser du lieutenant Kyner l’expédia ad patres.
Par les bronches de Vader, s’exclamait dans l’intercom Kyner, Bellerophon, vous avez un sacré co-pilote !…
Le capitaine redressa l’appareil et rejoignit la formation.
- Ils sont terminés !… hurla Kyner. Tous en poussière !
El Daoud, étourdis, entendit tous les pilotes crier victoire dans l’intercom.
Il soupira de soulagement, puis secoua la tête, étonné….
…C’était déjà fini ? !
X°/ L’Aiguille Bleue
L’escadron avait perdu trois appareils sur huit. Il rejoignit l’hyper-espace avant d’être rattrapé par une douzaine de TIE. El Daoud s’était mis en position arrière dans sa tourelle : il voyait les TIE s’approcher comme des charognards et soudain, la vitesse du Y-Wing fut multiplié par quelques millions ; les TIE semblèrent aspirés vers l’arrière par une force inouïe, tandis que l’escadron quittait l’espace ordinaire, plongeant dans un tunnel hyperspatial.
Quelques minutes de saut et l’escadron Kyner retrouvait le vaisseau-mère, un transport blindé. El Daoud fut transporté à l’infirmerie. Il resta quelques heures en cuve à bacta, puis deux jours en repos complet. Une grande faiblesse l’accabla, accompagné de fièvres et de cauchemars. Le contre-coup des abominables rencontres de la nécropole.
Bellerophon et Khelin lui rendirent visite, puis le laissèrent rejoindre sa cabine, où il resta en méditation le reste du voyage, sept jours.
Le vaisseau de transport rejoignit par petites étapes une planète proche de Yavin-IV. On avait expliqué à El Daoud ce qui s’était passé. Après son entrée dans la nécropole, Khelin et Bellerophon avaient fait le tour de l’île, s’étaient infiltrés de façon musclée dans un poste de surveillance et en étaient repartis à bord d’un airspeeder. Ils avaient rejoint une autre île à tombeau ouvert, puis attendu l’arrivée des renforts de la Garde Avalon. A l’issue d’une courte bataille orbitale, les vaisseaux s’étaient posés, puis avait suivi une attaque du palais de Sissieg-B. Cette attaque était faite en collaboration avec la Rébellion. L’escadron du lieutenant Kyner était arrivé opportunément pour contrer une attaque de revers de TIE-Fighters.
Les agents de Yavin IV et de Gondwana repartaient en laissant en ruine un des palais principaux de l’Inquisition. Une dizaine de sbires de Zegmor avaient péri dans l’attaque. L’escadron Kyner fit un détour pour aller chercher El Daoud. Bellerophon avait pris place à bord d’un des appareils, tandis que Khelin avait rejoint le vaisseau-mère avec un transport banalisé.
Reposé et revenu à la paix avec lui-même, El Daoud sortit de sa cabine alors que le vaisseau se posait au point de rendez-vous. Bellerophon et Khelin le félicitèrent chaudement pour son exploit dans la nécropole et au canon à ions ! El Daoud passa quelques temps en discussion privée avec le lieutenant Kyner, puis avec le général Dodonna, venu de Yavin IV. On pense que les deux hommes convinrent d’un soutien mutuel contre l’Inquisition.
Kyner rentra sur Yavin IV à bord du transport. El Daoud annonça à Eo Khelin et au capitaine Bellerophon qu’il finirait de forger l’Aiguille loin de chez Thembee, afin de ne pas attirer l’attention sur Gondwna.
El Daoud se réfugia sur la planète Pangaea. Il mit quelques mois à déchiffrer les parchemins et à achever l’Aiguille.
Quelques semaines plus tard, alors qu’El Daoud devait rencontrer Eo Khelin dans un endroit secret, plusieurs Inquisiteurs débarquèrent soudain dans l’astroport du rendez-vous. Ils parvinrent à s’emparer de l’Aiguille, tandis que les deux Jedi devaient s’enfuir précipitamment. Cet échec était cinglant. L’Aiguille aurait dû être amenée à Zegmor directement et détruite. Mais cette Aiguille fut volée avant d’arriver au chef de l’Inquisition. Un Jedi noir audacieux, nommé Zeether, parvint à la dérober sur Sissieg-B, et à s’enfuir avec. Il est possible que ce Zeether ait été envoyé par Vader. Il choisit de fuir seul avec l’Aiguille, ayant la folie de croire qu’il pourrait en maîtriser le pouvoir, ou même la marchander à Vader ou Zegmor !
Zeether n’était évidemment pas capable de maîtriser l’Aiguille. On ne sait trop comment l’Aiguille fut libérée du caisson où El Daoud l’avait enfermée. Comme un électron libre, l’Aiguille frappa des gens au hasard, dans la ville où Zeether avait eu le malheur de la laisser échapper. Il se trouvait que le Jedi Noir se trouvait alors sur la planète Maiysha. L’ancien Inquisiteur Rendok, gourou de la secte de Thembee, eut vent de cette Aiguille.
Zeether retrouva un soir l’Aiguille, plantée dans le cœur d’un enfant. Il le crut mort, récupéra l’Aiguille et quitta Maiysha. Or, cet enfant avait survécu à l’Aiguille et il se trouvait maintenant liée à elle. Ses cheveux devinrent bleu et il manifesta des pouvoirs hasardeux, qui effrayèrent les gens de l’orphelinat où il vivait. Il s’enfuit et fut recueilli par des fermiers, dans le désert de Satchidananda. La Reine Loloth, avertie des pouvoirs de l’enfant, contribua à le faire cacher et assigna un guide du désert, appelé le Crotale, à la surveillance de l’Orphelin Bleu (ainsi qu’on l’avait surnommé).
Le Jedi Noir Zeether voulait fuir, car il avait appris que Rendok était à ses trousses. Il passa par Agharta, la capitale du secteur, se cacha dans les cyberzones. Il échappa par miracle à deux Inquisiteurs qui le traquaient. Il continua sa folle escapade en direction de Dantooine. Malheureusement, si l’Inquisition ne se trouvait pas là pour le recevoir, c’était les hommes de Vader qui se chargèrent de lui !
Zeether n’avait pas l’Aiguille sur lui : il s’en était débarrassée avant d’arriver sur Dantooine. Il l’avait confié à un marchand qui la revendit à un autre et ainsi de suite. L’Aiguille passa entre plusieurs mains, avant d’être récupéré par un homme de Rendok. Le gourou, qui bénéficiait de complicités dans le pénitencier d’Agharta, fit cacher l’Aiguille dans une grotte non loin. Il la récupérerait plus tard, quand le moment d’utiliser l’Aiguille viendrait. Rendok, qui avait eu entre les mains quelques manuscrits relatifs à cette Aiguille, savait qu’elle ne déclencherait son pouvoir que sous certaines conditions.
El Daoud connaissait pour sa part ces conditions. Il apprit où Rendok avait dissimulé l’Aiguille. Elle serait difficile à récupérer, mais en attendant, elle était en sûreté. El Daoud travailla donc avec acharnement à remettre en état le temple de Gondwana, avec la crainte que l’Inquisition ne trouve sa trace, et donc celle de Thembee.
Quelques mois plus tard, Merwyn Peake, l’ancien élève de Eo Khelin arrivait dans le secteur Maiysha, prenait contact avec Rendok et s’emparait de l’Aiguille, cachée sur Agharta. L’attaque du pénitencier remit en branle tous ceux qui voulaient récupérer l’Aiguille et qui agissaient dans l’ombre à cette fin. Le temps approchait où les puissances telluriques et volcaniques de Gondwana se déchaîneraient, permettant à l’Aiguille de détruire pour de bon la marque de Zegmor…
FIN
A suivre dans l'Episode XIII :jedis:
