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Journal de Lucinius #4 : L'Appel à la Croisade
#1
Virus JOURNAL D'ALADAX LUCINIUS Virus

tresfache L'APPEL A LA CROISADE tresfache

Nuits du 31 mars au 18 avril.

« J’arrive à la porte du bureau de Corso. Je l’entends parler. Je frappe à la porte, il me reçoit, ni content ni mécontent, ni surpris de me voir. Je m’excuse de le déranger alors qu’il est au téléphone. Il n’était pas au téléphone : il se parlait tout seul. Je note sur son bureau un dictaphone. Prendrait-il des notes comme moi sur nos nuits ? Nous pourrions alors mettre en commun nos récits ?…
Nous n’avons pas le temps de parler quelques minutes qu’il repère soudain une créature cachée dans un coin de son bureau !… Nous n’arriverons donc jamais à parler sérieusement sans être interrompus !
Il éteint la lumière et prend ses yeux rouges de bête nyctalope. Il sort son pistolet, moi mon revolver, mais je ne vois rien dans l’obscurité parisienne des lieux. A peine si je distingue les traits des bâtiments gris au-dehors.
Corso ordonne à la créature de s’arrêter, alors qu’elle a atteint la porte de sortie. Celle-ci dit qu’elle veut juste partir. Elle le dit avec un ton râleur et blasé, comme si par-dessus le marché nous la dérangions dans son travail !
Mais j’ai reconnu cette voix. Je rallume la lumière : c’est Felias. Aucun doute sur ça, même s’il se dissimule grâce à un pouvoir de masque. Il n’apparaît que comme une silhouette évanescente. Je l’apostrophe durement, m’indignant de son comportement, le traitant comme le mauvais domestique qu’il est. Corso retrouve déjà sa très mauvaise et très intraitable humeur. Nous sommes chez lui, donc je préfère lui obéir. Felias refuse de nous dire pourquoi il nous espionnait.
Corso veut le laisser partir. Je ne suis pas d’accord, mais je ne fais rien pour m’opposer. Felias s’en va, après que Corso lui a signifié qu’il vaudrait mieux qu’il ne le retrouve pas… J’approuve Corso : je ne sais pas ce qui se passe, mais cela doit être lié au Caïnite de Thoiry. Aucun problème pour que je brise le lien de Felias !
Corso me complimente alors sur ce dernier. Je comprends ce que veut dire le détective : la prochaine fois, Felias connaîtra la mort ultime…

diablotin

Je veux appeler Bénédict, mais la ligne est en dérangement. Le Brujah est toujours à sa soirée au Père-Lachaise. Avant de partir, le vil Felias nous a prévenus : nous devrions nous inquiéter pour François Loren qui se trouve en ce moment à Roissy.
J’ai horreur de ce genre de mise en garde. Pour qui se prend ce moins que rien, ce sale paquet de Nosfératu !
Nous appelons le Ventrue : pas de réponse non plus ! Nous sortons dans la rue. Direction Roissy. Corso veut voler une voiture. Il choisit une Fiat blanche, garée non loin. Nous avons à peine démarré que le propriétaire, une racaille montée en graine, qui accourt vers nous, se met à gueuler. Le Gangrel démarre en trombe.
Sur l’autoroute, nous sommes rattrapés par une puissante BM et une autre Fiat. Dans la boîte à gants, je trouve un sachet d’héroïne et un AK-47 démonté ! Nous sommes tombés sur un caïd, à ce qu’il semble… La BM nous tape dans l’arrière, tandis que la Fiat, conduite par l’Arabe, s’est mise à notre hauteur. Corso, avenant comme une hyène affamée, lui ordonne de dégager. Les deux conducteurs sont très bons : ils ne vont pas tarder à nous mettre dans le fossé. Les pneus crissent et les moteurs rugissent de plus belle.
Je sors mon Magnum 357, je vise en passant mon bras derrière la tête de Croso, et je tire sur le caïd il reçoit une balle dans la jambe. Il hurle de douleur, mais tient bon !
Le type à la place du mort le remplace au volant. Ils s’acharnent ! La BM nous cogne comme un buffle, Corso s’énerve et m’ordonne de les tuer tous !
Nouveau coup de 357 : le type la prend dans l’épaule ! Il faut qu’il soit solide comme zébu ce type là. Il y aurait de quoi lui arracher le bras !
La folle poursuite continue. Les trois véhicules accélèrent. Je me concentre : je regarde dans le blanc des yeux notre caïd, je lui lance mon regard le plus terrifiant, lui transmettant une terreur panique par ce simple regard -Hegel dit que quand on regarde quelqu’un dans le fond des yeux, on y voit la nuit du monde !
L’Arabe perd tous ses moyens : de gros dur, il devient poupée de chiffons, me supplie de l’épargner et ordonne à ses copains de décrocher.
La BM ralentit et nous laisse prendre de la distance. Je jette le sachet de came par la fenêtre. Je garde l’AK-47.
Quel rodéo !

diablotin

Nous arrivons à Roissy, secoués mais pas ébranlés dans notre détermination. Corso gare la Fiat derrière un aérogare isolé. Il est 23h30. Nous devons retrouver Loren dans le traffic encore intense qui anime l’aéroport à cette heure-ci. Nous pénétrons dans le grand hall, accueillis par la voix lointaine, désincarnée d’une hôtesse qui annonce les arrivées, les retards, les destinations lointaines, les portes, les pistes, les appareils…
Corso ne peut pas se confronter à la foule : avec son visage de Jack l’Eventreur, il déclencherait des mouvements de peur parmi les passagers, fatigués, impatients, étreints par la nuit et les éclairages de lumière gris clair dans laquelle nous baignons.
Nous apprenons qu’un vol à destination de Sidney a été détourné. J’apprends ceci avec une tristesse glaçante. C’est Kruegger qui est l’auteur de cela, et il y a Lisbeth avec lui. La belle et la bête disparaîtront bientôt dans le bush australien. Les caractères digitaux de couleur verte me font l’effet d’un terrible destin que l’on grave sous mes yeux. Je me sens seul, très seul, et mon angoisse est bien supérieure à celle des gens qui s’effraient naturellement à l’annonce de cette prise d’otage aérienne -septembre 2001 est encore proche !
Les panneaux d’affichage nous apprennent que deux vols spéciaux viennent d’être affrétés, à destination de Moscou et de Kaboul. Une intuition nous dit, à moi et Corso, que Loren est dans l’un d’eux. Je me rends à la porte pour l’Afghanistan, tandis que Corso ira vérifier si le Ventrue n’est pas en route pour la Russie.
Je passe dans la foule, et j’arrive au terminal d’embarquement. Le vol pour Kaboul est un jet privé. Il n'y a que l’équipage encore présent. Par la fenêtre du hall, je découvre un bus sur le tarmac, avec les passagers. Parmi eux, François Loren !
Je demande à une hôtesse si je pourrais parler à un des passagers. Je lui inspire manifestement de la méfiance, sinon de la répugnance. Serais-je en train de perdre moi aussi visage humain ?
Elle accepte quand même que je parle à Loren. Il semble être là de son plein gré !
Moi qui me prenais déjà pour Tintin, à la poursuite du professeur Tournesol drogué par la momie de Rascar Capac !
J’appelle Corso, qui est à l’autre bout de Roissy. Il va me rejoindre aussi vite que possible. Loren arrive, élégant comme un grand-duc, poli et distant, quoique plutôt bienveillant. Il m’explique qu’il part rejoindre son Sire Ibn-Azul, à Kaboul. Nous n’avons guère le temps de discuter pour le moment. Corso arrive. Nous mettons Loren au courant de la situation, de ce vil espion de Felias. Il ne paraît pas trop inquiet. Il prend seulement bonne note de ces événements graves.
Corso propose alors de vive-voix ce que je sentais venir depuis quelques minutes : pourquoi ne pas accompagner Loren à Kaboul ?
J’hésite quelques minutes. Corso parvient à me convaincre : nous n’avons rien de plus à apprendre à Paris sur les louches histoires auxquelles Felias est mêlée. Nous n’avons par ailleurs aucune attache, aucune affaire qui nous retienne dans l’immédiat.
Je tâte mes poches : j’ai mon revolver, mon portefeuille avec ma carte de crédit international. Inch’Allah, en avant pour Kaboul !

diablotin

Nous sommes cordialement accueillis par l’équipage du petit appareil luxueux. On nous sert des calices de sang, alors que nous avons déjà quitté le sol. Nous mettons François Loren au courant de la situation en quelques mots. Nous avons essayé de téléphoner à Benedict : il a répondu cette fois, et nous l’avons prévenu de notre départ pour le Moyen-Orient.
Loren nous annonce que nous ferons un important détour par la corne est de l’Afrique, par Djibouti, pour nous réapprovisionner en kérosène. Il n’est pas cher là-bas. Pendant le vol, alors que Corso s’est assoupi et que Loren règle quelques affaires avec ses goules (dont un troupeau de sept blondes, qui sont du sang de choix pour notre Ventrue), je me récite des poèmes de voyage de Blaise Cendrars.
L’Orient-Express… l’Extrême-Orient… Corto Maltese. Je rêvasse en regardant par le hublot.

diablotin

Quelques heures plus tard, nous survolons le désert irakien. Soudain, un choc brutal frappe l’appareil, une alarme stridente retentit. Si nous avions un cœur, il se mettrait à battre à toute allure. Notre sang immortel se met à tourner précipitamment. Toutes les lumières du cockpit passent au rouge, l’appareil tangue, perd de l’altitude comme s’il avait passé dans un trou d’air. Au milieu de la nuit, un vomissement de flamme part de l’aile droite.
Corso se réveille, d’une humeur de vautour qui a subi un long jeûne. Loren va aux nouvelles : le pilote nous crie que nous avons été touché par un missile !
Par la barbe du prophète, mais ce n’est pas encore la guerre dans ce Golfe !
L’appareil perd dangereusement de l’altitude. Encore un violent tangage : nous sommes jetés à terre, impuissants comme des sardines dont on secoue la boîte. Le pilote va essayer un atterrissage sur le ventre, en plein désert.
Le moteur droit brûle, et les flammes giclent, aiguisées par la vitesse de la chute. Nous nous cramponnons vivement. Encore quelques longues minutes de descente à une allure terrifiante et nous touchons terre, frappés comme un plongeur qui fait un plat sur l’eau !
Le pilote freine de toutes ses forces, déploie des parachutes, tandis que notre gros oiseau se plisse, se froisse, rugit comme un aigle abattu. Plusieurs rebonds, des frottements qui déchirent le ventre de l’appareil, un morceau d’aile qui se détache, de la coque frappée contre des rochers, des éclats de milliers de grains de sable.
Le troupeau de Loren a été projetée à terre par un dernier choc : plusieurs sont assomés, et tuées dans leur inanition. L’appareil continue sa course ventre à terre dans le sable. Les femmes baignent dans leur sang. Le feu a pris à l’avant, envahit le cockpit. L’un des membres parvient à ouvrir la porte de l’appareil : nous nous jetons au dehors, alors que l’incendie ravage l’intérieur de l’appareil.
Ce sera le tombeau ou le crématoire de tout l’équipage, brûlé ou tué par un choc violent. L’appareil n’est pas encore à l’arrêt alors que nous sautons : nous roulons comme des ballots à terre, pendant que l’appareil finit sa course et finit de se disloquer.

diablotin

Nous voilà, comme dit Saint-Exupéry, « à mille milles de toute terre habitée ». Nous reprenons nos esprits. Nos vêtements sont roussis, nous souffrons de plusieurs plaies superficielles, que le sommeil guérira. Alors que la carcasse finit de s’enflammer, que l’avion se transforme en bûcher, nous nous éloignons en courant.
Au loin, l’aube pointe déjà. Nous atteindrons bientôt cette heure où l’on peut distinguer un fil blanc d’un fil noir, heure à laquelle doit commencer le jeûne en période de Ramadan. Dans le désert, le jour se lève vite. Nous pouvons être rôtis proprement dans une heure. Le crépuscule du matin et du soir n’est pas comme en Europe, long, immense, déployant sa beauté avec une magnificence de roi, pour charmer les amoureux ou les nostalgiques. Ici, le soleil et la nuit se succèdent abruptement, comme un mur de lumière qui s’élève à la place d’un mur de noirceur.

diablotin

Corso n’aura pas de mal à se nicher : il possède la capacité de fusionner avec le sol. Quant à Loren et moi, qui sommes dépourvus d’un tel talent, nous n’aurons qu’à œuvrer comme les derniers des terrassiers, ou des poilus de la grande guerre, et creuser notre trou ! Enterrés pour la journée, nous ne ressortirons qu’à la nuit tombée.
Nous nous hâtons, alors que le soleil, quoiqu’encore derrière l’horizon, nous menace déjà de ses traits frappeurs. Quelle déchéance ! Il y a une semaine encore, je participais à une réception très sélect, au Louvre. Depuis, j’ai perdu mon domestique, mon repaire a brûlé, et je suis comme le dernier des fellahs, dans le désert au sud de l’Irak.
Nous finissons de nous recouvrir de sable déjà jaune alors que le soleil perce la ligne des dunes.

Le lendemain soir, nous émergeons de notre trou, comme des herbes sauvages. Nous sommes propres avec nos habits de citadins ! Corso a l’air plus frais que nous.
Nous partons en direction de Basra. Nous devons trouver du sang, et notre soif sera dure à étancher !
Nous repartons dans le désert, froid, dure, qui est comme un fond sous-marin asséché, que nous parcourons comme des fossiles animés, des réchappés du désastre. Nous laissons derrière nous trois ligne de pas, qui déambulent maladroitement dans cet espace lisse, lisse comme les dunes, comme le ciel, comme le lointain, comme les courbes de la lune… Dès que ce froid mordant, dur comme la pierre, s’estompe, que la chaleur monte, nous commençons à faiblir. Le désert jaunit, la dureté de la nuit laisse place à la fournaise solaire, et quand nous creusons notre trou, nous sentons le sable et les roches devenir comme molles, l’air se flouer. Nous creusons un gruyère, nous nous glissons dans notre repaire, dans notre cave, prisonniers du royaume desséché du soleil. On pourrait nous suivre avec nos traces qui se perdent sur des kilomètres. Par ces traces et ces trous, qui ponctuent le trajet.

diablotin

Après plusieurs jours de marche, nous arrivons en vue d’un village. Il ne s’agit que d’un bled d’une centaine d’habitants. Des proies faciles.
Nous nous glissons entre les habitations, fennecs poussés hors du désert. Il fait calme. Les habitants dorment tous. Nous nous saisissons de quelques personnes à la périphérie du village, nous nous rassasions passablement. Loren supporte péniblement de ne pas boire le sang de femme blonde. Nous nous emparons d’un camion bâché. Corso le fait démarrer et sort du village. A l’arrière, Loren et moi trouvons un enfant : je le regarde au fond des yeux, et il décampe sans demander son reste.
Nous n’avons pas quitté le village depuis une heure que nous tombons en panne ! Une traînée d’essence coule du réservoir jusqu’au village !
Et le jour va bientôt se lever. Je me dévoue pour réparer comme je peux le trou du réservoir. C’est encore moi le plus mécanicien de nous trois !
Puis Loren et moi creusons nos trous. Corso met le camion par-dessus et se fond dans le sable à son tour.
Le lendemain soir, nous sommes tous d’une humeur à couper au couteau !
Nous repartons au bled, pour le retour de la nuit des morts-vivants !...

diablotin

Quand nous arrivons, silhouettes inquiétantes de fauves aux yeux écarlates, les hommes du village sont là qui nous attendent, kalachnikov à la main ! Loren, qui a le pouvoir de se faire obéir facilement, ordonne aux hommes de ne pas nous attaquer et de se plier à nos volontés. Corso s’est glissé dans une ruelle du bled : il a trouvé une petite habitation, où une jeune femme blonde fait la vaisselle en sifflotant. Il a bu son sang, a laissé la jeune pousse s’évanouir dans ses bras. Il la garde pour Loren !
Nous avons des difficultés à faire obéir les hommes et à en attirer deux ou trois pour boire leur sang, tout en n’étant pas vu des autres. Même au fin fond de l’Irak, les règles de la Mascarade nous conditionnent encore !
Nous ne parvenons pas à nous dépêtrer de nos ennuis !
Arrive alors un Caïnite, le visage dissimulé par un foulard noir, un cimeterre à la ceinture ! C’est lui qui règne sur le troupeau, et il n’entend pas partager avec nous !… Ce guerrier, nous en avons l’intuition palpable, est un Assamite, un scorpion du désert, aux attaques mortelles, un assassin qui ne non-vit que pour boire le sang des autres vampires !
Arrive alors Corso, le pistolet pointé vers le Caïnite. Ce dernier accepte que nous partions avec le camion et de l’essence pour arriver à Basra.
Nous montons dans le véhicule. Nous quittons la place du village, sous l’œil hostile des hommes. Corso glisse alors à Loren qu’une jeune femme blonde est non loin de là, dans une ruelle. Loren accepte que le Gangrel fasse un crochet rapide : ils ramassent la jeune femme, puis Corso met le pied au plancher. Nous fonçons dans le désert, comme des outlaws qui viennent de dévaliser la banque !

Moins d’un kilomètre plus loin, nouvel incident : le camion stoppe net. Nous descendons. Et là, surprise affreuse : le scorpion Assamite est là, la main sur le cimeterre. Il nous toise, fanatiquement déterminé prêt à nous couper la tête. Nous avons commis l’erreur d’emporter en sus la femme blonde, bravant son interdit. Nous reculons d’un pas.
Pas de deux. Il se jette sur Loren et lui entaille profondément la poitrine. Son cimeterre a surgi en un éclair. Le Ventrue s’effondre à terre. Corso a déjà sorti ses griffes, moi mon Magnum. Corso essaye de calmer l’Assamite : la leçon a été salutaire, autant en rester là.
L’Assamite nous regarde d’un air furieux quelques instants, puis il charge la femme sur son épaule et s’en retourne au bled sans mot dire.
Nous chargeons Loren dans le camion. Le Ventrue saigne abondamment. Nous pouvons être à Basra avant le levée du jour. Il faudra trouver là-bas d’importantes quantités de sang : la blessure infligée par l’Assamite aurait dû tuer Loren...

diablotin

Corso remet le contact et fonce à travers le désert rocheux. Il ne ralentit qu’une fois que nous arrivons, après une nuit de trajet, dans les faubourgs de Basra. Nous nous installons dans la cave d’une bicoque abandonnée. Nous allongeons Loren, qui est très affaibli. Il va lui falloir de l’hémoglobine sous peu, sans quoi il va tomber dans une soif frénétique et se muer en bête féroce !
Comme il est hors de question que Corso se montre, c’est moi qui me charge, dans les jours suivants, de récolter des passants pour que Loren puisse boire. Basra accueille encore des touristes, malgré la guerre qui menace d’éclater dans peu de temps. Des navires américains et britanniques se massent déjà dans le Golfe non loin.
A la radio, j’écoute les déclarations guerrières des faucons de Washington. Ils sont impatient de venir se repaître du pétrole de la région, après avoir fondu sur le pays, comme des vampires d’acier.
En une petite semaine, le Ventrue a repris ses forces. Je me réjouis à l’idée qu’il est en dette envers moi particulièrement, qui le nourris de blondes et suis aux bons soins pour lui ! Quoi de précieux comme un débiteur Ventrue !

Maintenant que nos réserves de sang sont reconstituées, nous pouvons poursuivre notre périple. Il n’est pas envisageable, pour rejoindre Kaboul, de remonter au nord de l’Irak. Pas encore une traversée du désert !
Nous décidons de passer au Koweït. Là-bas, nous trouverons un pilote qui nous mènera en Afghanistan.
Le soir suivant, à plat ventre sur une dune, nous retrouvons le sable froid et l’obscurité complète sous les étoiles. A quelques hectomètres, le poste frontière, et les points rougeâtres des cigarettes que les soldats fument, en marchant pour se réchauffer.
Nous rampons, pareils à des serpents, jusqu’à un endroit sans surveillance, à un kilomètre du bâtiment principal. Je passe le premier sans encombre, imperceptible aux yeux des soldats, tous mes sens en alerte, pour me glisser, semblable à un grain de sable, de l’autre côté de la frontière.
Loren et Corso me rejoignent peu après, alors que je foule déjà le territoire irakien. Sans attendre, nous partons vers la ville la plus proche. Dans un aéroport civil, nous trouvons un pilote indépendant, prêt à nous emmener à Kaboul à bord de son coucou. Pour donner $ 12.000, l’affaire est entendue.
Nous décollons une heure après. Un voyage inconfortable, dans cette carcasse de métal qui tremble de toutes parts, nous emmène en cinq heures dans la capitale afghane.

diablotin

[i]A suivre... Vader3
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Journal de Lucinius #4 : L'Appel à la Croisade - by Darth Nico - 25-06-2003, 01:00 PM

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