28-04-2005, 10:53 PM
(This post was last modified: 28-04-2005, 11:17 PM by Darth Nico.)
SCUD WARS +DARK AGE+
#3 - Loondernagg Swamp
Jean-Michel Jarre - Oxygène -#3
C'était un endroit infect. Une vaste étendue de mort, de pourriture, une désolation absolue. Le Croiseur du Duc se tenait au-dessus de cet endroit, projetant son ombre fantastique sur ces marécages putrides, ces forêts molles, pourries, sombrant lentement dans la vase et les sables mouvant, comme autant de carcasses de navires éventrés. Des millions de roseaux ondulaient sous le vent lourd et le soleil de plomb, et des milliards de moustiques frétillaient dans cette prolifération de végétation puante. C'était un océan d'écoeurement, d'ombres, d'humidité, de maladies, d'arbres putréfiés attendant l'heure de couler pour de bon, en gargouillant, dans les entrailles moisies de la planète.
Des flaques de lumière fragile réchauffaient des épaisseurs de boue et d'eau visqueuse, des paquets d'algues, des îlots à la dérive, des morceaux de jungle craquelant, emportés vers nulle part par des rivières et des fleuves épais.
Un petit transport se détacha du grand Croiseur immobilisé, et vint se poser à l'entrée d'une profonde et tortueuse forêt, où la lumière, comme menacée par les entrailles du lieux, entrait à peine.
L'arrière de l'appareil s'ouvrit. Darth Konen en sortit, suivi par Feyd et Merwyn, sabres à la ceinture.
- Notre maître veut que vous vous aventuriez dans ce marais, grogna le brutal Konen, en désignant le bois malsain qui s'étendait devant eux, et que vous découvriez le tombeau d'un ancien maître Sith. Ramenez-lui l'armure, et prouvez que vous pouvez être de vrais guerriers ! Allez !
C'est tout juste si Konen ne poussa pas les deux jeunes apprentis en avant, la tête la première dans la vase gluante.
Il se mit fermement sur ses deux pieds, les bras croisés, et regarda s'éloigner les deux jeunes apprentis, les pieds dans la boue, sous le soleil blafard mais bouillant qui régnait sur le marais planétaire de Loondernagg.
Au bout de quelques temps à avancer de plus en plus péniblement, à se battre contre une végation dense, qui mordait de toutes ses épines et ronces, Feyd et Merwyn transpirait à grosses gouttes.
- Saleté d'endroit, maugréa Feyd, je ne viendrais pas y passer mes vacances.
- Tais-toi, imbécile, et avance plutôt.
Merwyn avait été cassant comme les branches des marais.
Feyd commençait à en avoir marre de Merwyn. Il lui pesait sur le système. Depuis que l'entraînement avait commencé, il se mettait toujours en position de supériorité, et Feyd ne le supportait pas.
Quand le Duc Lepto avait ordonné le début de l'entraînement, Konen avait aussitôt emmené les deux apprentis dans la salle d'entraînement du vaisseau. Un vaste terrain de combat circulaire.
Konen avait décroché un des longs manches de sabre accrochés au mur, ordonnait aux deux élèves de se mettre en garde, puis avait activé les deux lames rouges.
- Attaquez-moi, maintenant ! Montrez-moi un peu ce que vous savez faire !
Feyd et Merwyn s'étaient mis en position de défense, comme ils l'avaient appris. Feyd avait tiré un sabre à lame orange, et Merwyn sa nouvelle arme, avec sa belle lame violette.
Feyd enrageait en y repensant.
Konen faisait tourner son double-sabre, excitant les deux apprentis au combat. Merwyn posément s'était approché, montant peu à peu son sabre, de même que Feyd, qui cherchait déjà à déployer son énergie au combat.
Le choc des quatre lames retentit dans toute la pièce. Les deux lames rouges tournaient très vite, arrêtant la frappe combinée de Feyd et Merwyn. Konen repoussa violemment les deux élèves.
Ceux-ci prirent le temps de reconsidérer leur attaque.
- Maintenant, on y va en même temps, dit Feyd.
- Sa garde est ferme, mais je crois que je peux la passer.
- Moi aussi, dit Feyd en levant à nouveau bien haut son sabre.
Les deux attaques partirent, celle de Merwyn avec un iota d'avance. Elle était plus précise, et celle de Feyd plus puissante. Konen repoussa violemment ce dernier, et para au dernier moment l'attaque de Merwyn.
- Tu es rapide, toi, dit-il avec un sourire mauvais, avant de repousser tout aussi fort notre héros.
Les attaques continuèrent ainsi pendant plusieurs échanges, Konen restant sur la défensive, attendant de voir les deux élèves déchaîner leurs forces. Feyd frappait plus lentement et plus violemment, tandis que Merwyn, plus réfléchi, n'était jamais loin de trouver le défaut dans la garde du maître d'armes.
- Rah, j'y étais presque ! ça ne tenait à rien ! grognait Feyd.
- Sa garde n'est pas infaillible, j'en suis sûr, souriait Merwyn.
Konen arrêta encore quelques coups, puis ordonna aux deux apprentis de cesser.
- Toi, lança t-il à Feyd, tu es trop imprécis. Tes coups partent au hasard. Ta garde est pleine de trous. Tout est à reprendre.
Feyd encaissa le coup, en baissant les yeux.
- Toi, dit-il un ton plus bas à Merwyn, tu es rapide et précis, mais tu manques de toutes les bases. Ton style ne te permet pas de déployer toute ta puissance. Je remédierai à cela.
Merwyn baissa la tête, mais sourit en coin.
Feyd cracha à terre, et son glaviot alla se fondre dans l'immonde marais. Il allait faire payer à son compagnon d'armes son air de supériorité.
Ils continuèrent ainsi à progresser, bien lentement, sur ce sol à moitié liquide, à moitié solide, et complétement dégoûtant, parmi la décomposition, les arbres pétrifiés et les carcasses de troncs aux formes torturées.
Plus loin, ils débouchèrent hors du bois, qui semblait maintenant les recracher dans un bourbier toujours aussi repoussant. Il y avait plusieurs îlots de sol meuble ici et là, bien dissimulés sous les touffes d'herbes. D'ailleurs, à propos de touffes, nos héros commençaient à avoir la désagréable impression de marcher... sur des cheveux !
- Qu'est-ce que c'est que cette horreur, fit Feyd, avec une moue dégoûtée.
Il venait de mettre le pied sur quelque chose de dur et de craquant. L'agitation de la boue fit alors remonter lentement à la surface le haut d'un crâne ! Cette herbe, c'était bien des cheveux ! C'était un véritable cauchemar, ils marchaient sur des dizaines de crânes, enterrés dans la boue grasse ! C'était un véritable paysage de cauchemar, d'Outremonde !
Parmi cette immense pourriture, il y avait des landes infinies, des brumes, crevasses, des rivières qui s’enfoncent dans les ténèbres en chantant un requiem, et au milieu de celà, nos héros, parmi le tapis de cheveux, avec les dizaines de crânes montant et descendant lentement, allant jusqu'à montrer leur rictus effrayant s'ils ressortaient trop !
Feyd et Merwyn pressèrent le pas, pressés de ne plus déranger ces encombrants voisins du dessous !
C'est alors que ça commença à trembler. Un tremblement de terre ? ou bien une sorte de colonies de taupes creusant brusquement le sous-sol ?
Un gigantesque tentacule jaillit soudain du marais, dans un éclaboussement d'épaisse croûte, tournoya et s'attaqua aux deux intrus !
Ils plongèrent à terre, et dégainèrent rapidement leur sabre. Le tentacule fouettait l'air, et balayait tout autour de lui ! Les deux hommes lancèrent eux aussi des coups à toute volée, sans attendre leur terrible adversaire. Soudain, un second tentacule jaillit de même, et chacun attaqua l'un des deux guerriers. Quel monstre pouvait être assez gros pour avoir des membres si grand et si puissants ? quel poulpe hideux nichait dans les profondeurs ?
Les deux membres caoutchouteux battaient l'air, comme des fouets, et s'abattaient sur nos héros, qui peinaient à les repousser, perçant de leurs lames lasers l'air épais à couper au couteau. Les coups fusaient des deux anciens Jedi et les tentacules s'acharnaient. Merwyn était en grande difficulté, et avait déjà reçu deux claques retentissantes de la bête. Feyd avait lui aussi été frappé, et avait failli lâcher son arme.
Le sol tremblait de plus en plus, crevé en plusieurs endroits par des morceaux de la bête ; des yeux phosphorescents, gros comme des ballons, émergeaient peu à peu de la vase, dans un clapotis vaseux qui se changeait en ébullition dantesque !
Deux autres tentacules surgirent ; heureusement, Feyd s'était ressaisi. Merwyn roula encore à terre, puis soudain, bondit et trancha l'un des membres. Un geyser de sang froid gicla comme une fontaine ; Feyd coupa un second tentacule. Les deux guerriers se mirent dos à dos, et contre-attaquèrent. Bientôt, le monstre se faisait proprement charcuter par les sabres brûlants, et, transpercé plusieurs fois des lames enragées, hurla un cri de douleur abominable, puis replongea dans son royaume de vase, laissant à la surface un long gargouillement qui se propagea par ondes tout autour.
Le gardien des lieux était vaincu. Feyd et Merwyn rengainèrent leur sabre, puis partirent en courant. Plus loin, au milieu d'une grande île, entre deux parois rocheuses, s'étendait une forêt de très grands cristaux laiteux.
Ces cristaux pouvaient mesurer jusqu'à cinq mètres de haut. C'est comme s'ils avaient poussé du sol. Une mousse blanche tapissait le sol spongieux. Les deux hommes continuaient de patauger, en passant parmi les énormes minerais. Merwyn jeta un oeil dans l'un d'eux, plus translucide que les autres. Un frisson glacée le parcourut : à l'intérieur était emprisonné un humain, une expression de terreur sur la face. Il avait dû être surpris, pétrifié d'un coup. Ces horreurs poussaient-elles spontanément ?
Merwyn remarqua ensuite que dans chaque cristal se trouvait enfermé un humanoïde. Ces cristaux étaient des tombeaux.
Ils formaient un labyrinthe très compliqué, qui obligea nos deux aventuriers à reprendre plusieurs fois leur chemin, à enjamber plusieurs minerais, à avancer à tâtons.
- Dépêche-toi donc un peu, dit Merwyn à Feyd, qui prenait du retard.
Celui-ci protesta qu'il vérifiait qu'il n'y avait aucun piège, et qu'il ne voulait pas foncer tête baissée dans un piège.
Mais déjà, Merwyn ne l'écoutait plus. Il avait trouvé la sortie du labyrinthe. Une grosse porte en bronze ouvragée, recouverte de signes cabalistiques, ne demandait qu'à s'ouvrir...
A suivre...
#3 - Loondernagg Swamp
Jean-Michel Jarre - Oxygène -#3
C'était un endroit infect. Une vaste étendue de mort, de pourriture, une désolation absolue. Le Croiseur du Duc se tenait au-dessus de cet endroit, projetant son ombre fantastique sur ces marécages putrides, ces forêts molles, pourries, sombrant lentement dans la vase et les sables mouvant, comme autant de carcasses de navires éventrés. Des millions de roseaux ondulaient sous le vent lourd et le soleil de plomb, et des milliards de moustiques frétillaient dans cette prolifération de végétation puante. C'était un océan d'écoeurement, d'ombres, d'humidité, de maladies, d'arbres putréfiés attendant l'heure de couler pour de bon, en gargouillant, dans les entrailles moisies de la planète.
Des flaques de lumière fragile réchauffaient des épaisseurs de boue et d'eau visqueuse, des paquets d'algues, des îlots à la dérive, des morceaux de jungle craquelant, emportés vers nulle part par des rivières et des fleuves épais.
Un petit transport se détacha du grand Croiseur immobilisé, et vint se poser à l'entrée d'une profonde et tortueuse forêt, où la lumière, comme menacée par les entrailles du lieux, entrait à peine.
L'arrière de l'appareil s'ouvrit. Darth Konen en sortit, suivi par Feyd et Merwyn, sabres à la ceinture.
- Notre maître veut que vous vous aventuriez dans ce marais, grogna le brutal Konen, en désignant le bois malsain qui s'étendait devant eux, et que vous découvriez le tombeau d'un ancien maître Sith. Ramenez-lui l'armure, et prouvez que vous pouvez être de vrais guerriers ! Allez !
C'est tout juste si Konen ne poussa pas les deux jeunes apprentis en avant, la tête la première dans la vase gluante.
Il se mit fermement sur ses deux pieds, les bras croisés, et regarda s'éloigner les deux jeunes apprentis, les pieds dans la boue, sous le soleil blafard mais bouillant qui régnait sur le marais planétaire de Loondernagg.
Au bout de quelques temps à avancer de plus en plus péniblement, à se battre contre une végation dense, qui mordait de toutes ses épines et ronces, Feyd et Merwyn transpirait à grosses gouttes.
- Saleté d'endroit, maugréa Feyd, je ne viendrais pas y passer mes vacances.
- Tais-toi, imbécile, et avance plutôt.
Merwyn avait été cassant comme les branches des marais.
Feyd commençait à en avoir marre de Merwyn. Il lui pesait sur le système. Depuis que l'entraînement avait commencé, il se mettait toujours en position de supériorité, et Feyd ne le supportait pas.
Quand le Duc Lepto avait ordonné le début de l'entraînement, Konen avait aussitôt emmené les deux apprentis dans la salle d'entraînement du vaisseau. Un vaste terrain de combat circulaire.
Konen avait décroché un des longs manches de sabre accrochés au mur, ordonnait aux deux élèves de se mettre en garde, puis avait activé les deux lames rouges.
- Attaquez-moi, maintenant ! Montrez-moi un peu ce que vous savez faire !
Feyd et Merwyn s'étaient mis en position de défense, comme ils l'avaient appris. Feyd avait tiré un sabre à lame orange, et Merwyn sa nouvelle arme, avec sa belle lame violette.
Feyd enrageait en y repensant.
Konen faisait tourner son double-sabre, excitant les deux apprentis au combat. Merwyn posément s'était approché, montant peu à peu son sabre, de même que Feyd, qui cherchait déjà à déployer son énergie au combat.
Le choc des quatre lames retentit dans toute la pièce. Les deux lames rouges tournaient très vite, arrêtant la frappe combinée de Feyd et Merwyn. Konen repoussa violemment les deux élèves.
Ceux-ci prirent le temps de reconsidérer leur attaque.
- Maintenant, on y va en même temps, dit Feyd.
- Sa garde est ferme, mais je crois que je peux la passer.
- Moi aussi, dit Feyd en levant à nouveau bien haut son sabre.
Les deux attaques partirent, celle de Merwyn avec un iota d'avance. Elle était plus précise, et celle de Feyd plus puissante. Konen repoussa violemment ce dernier, et para au dernier moment l'attaque de Merwyn.
- Tu es rapide, toi, dit-il avec un sourire mauvais, avant de repousser tout aussi fort notre héros.
Les attaques continuèrent ainsi pendant plusieurs échanges, Konen restant sur la défensive, attendant de voir les deux élèves déchaîner leurs forces. Feyd frappait plus lentement et plus violemment, tandis que Merwyn, plus réfléchi, n'était jamais loin de trouver le défaut dans la garde du maître d'armes.
- Rah, j'y étais presque ! ça ne tenait à rien ! grognait Feyd.
- Sa garde n'est pas infaillible, j'en suis sûr, souriait Merwyn.
Konen arrêta encore quelques coups, puis ordonna aux deux apprentis de cesser.
- Toi, lança t-il à Feyd, tu es trop imprécis. Tes coups partent au hasard. Ta garde est pleine de trous. Tout est à reprendre.
Feyd encaissa le coup, en baissant les yeux.
- Toi, dit-il un ton plus bas à Merwyn, tu es rapide et précis, mais tu manques de toutes les bases. Ton style ne te permet pas de déployer toute ta puissance. Je remédierai à cela.
Merwyn baissa la tête, mais sourit en coin.
Feyd cracha à terre, et son glaviot alla se fondre dans l'immonde marais. Il allait faire payer à son compagnon d'armes son air de supériorité.
Ils continuèrent ainsi à progresser, bien lentement, sur ce sol à moitié liquide, à moitié solide, et complétement dégoûtant, parmi la décomposition, les arbres pétrifiés et les carcasses de troncs aux formes torturées.
Plus loin, ils débouchèrent hors du bois, qui semblait maintenant les recracher dans un bourbier toujours aussi repoussant. Il y avait plusieurs îlots de sol meuble ici et là, bien dissimulés sous les touffes d'herbes. D'ailleurs, à propos de touffes, nos héros commençaient à avoir la désagréable impression de marcher... sur des cheveux !
- Qu'est-ce que c'est que cette horreur, fit Feyd, avec une moue dégoûtée.
Il venait de mettre le pied sur quelque chose de dur et de craquant. L'agitation de la boue fit alors remonter lentement à la surface le haut d'un crâne ! Cette herbe, c'était bien des cheveux ! C'était un véritable cauchemar, ils marchaient sur des dizaines de crânes, enterrés dans la boue grasse ! C'était un véritable paysage de cauchemar, d'Outremonde !
Parmi cette immense pourriture, il y avait des landes infinies, des brumes, crevasses, des rivières qui s’enfoncent dans les ténèbres en chantant un requiem, et au milieu de celà, nos héros, parmi le tapis de cheveux, avec les dizaines de crânes montant et descendant lentement, allant jusqu'à montrer leur rictus effrayant s'ils ressortaient trop !
Feyd et Merwyn pressèrent le pas, pressés de ne plus déranger ces encombrants voisins du dessous !
C'est alors que ça commença à trembler. Un tremblement de terre ? ou bien une sorte de colonies de taupes creusant brusquement le sous-sol ?
Un gigantesque tentacule jaillit soudain du marais, dans un éclaboussement d'épaisse croûte, tournoya et s'attaqua aux deux intrus !
Ils plongèrent à terre, et dégainèrent rapidement leur sabre. Le tentacule fouettait l'air, et balayait tout autour de lui ! Les deux hommes lancèrent eux aussi des coups à toute volée, sans attendre leur terrible adversaire. Soudain, un second tentacule jaillit de même, et chacun attaqua l'un des deux guerriers. Quel monstre pouvait être assez gros pour avoir des membres si grand et si puissants ? quel poulpe hideux nichait dans les profondeurs ?
Les deux membres caoutchouteux battaient l'air, comme des fouets, et s'abattaient sur nos héros, qui peinaient à les repousser, perçant de leurs lames lasers l'air épais à couper au couteau. Les coups fusaient des deux anciens Jedi et les tentacules s'acharnaient. Merwyn était en grande difficulté, et avait déjà reçu deux claques retentissantes de la bête. Feyd avait lui aussi été frappé, et avait failli lâcher son arme.
Le sol tremblait de plus en plus, crevé en plusieurs endroits par des morceaux de la bête ; des yeux phosphorescents, gros comme des ballons, émergeaient peu à peu de la vase, dans un clapotis vaseux qui se changeait en ébullition dantesque !
Deux autres tentacules surgirent ; heureusement, Feyd s'était ressaisi. Merwyn roula encore à terre, puis soudain, bondit et trancha l'un des membres. Un geyser de sang froid gicla comme une fontaine ; Feyd coupa un second tentacule. Les deux guerriers se mirent dos à dos, et contre-attaquèrent. Bientôt, le monstre se faisait proprement charcuter par les sabres brûlants, et, transpercé plusieurs fois des lames enragées, hurla un cri de douleur abominable, puis replongea dans son royaume de vase, laissant à la surface un long gargouillement qui se propagea par ondes tout autour.
Le gardien des lieux était vaincu. Feyd et Merwyn rengainèrent leur sabre, puis partirent en courant. Plus loin, au milieu d'une grande île, entre deux parois rocheuses, s'étendait une forêt de très grands cristaux laiteux.
Ces cristaux pouvaient mesurer jusqu'à cinq mètres de haut. C'est comme s'ils avaient poussé du sol. Une mousse blanche tapissait le sol spongieux. Les deux hommes continuaient de patauger, en passant parmi les énormes minerais. Merwyn jeta un oeil dans l'un d'eux, plus translucide que les autres. Un frisson glacée le parcourut : à l'intérieur était emprisonné un humain, une expression de terreur sur la face. Il avait dû être surpris, pétrifié d'un coup. Ces horreurs poussaient-elles spontanément ?
Merwyn remarqua ensuite que dans chaque cristal se trouvait enfermé un humanoïde. Ces cristaux étaient des tombeaux.
Ils formaient un labyrinthe très compliqué, qui obligea nos deux aventuriers à reprendre plusieurs fois leur chemin, à enjamber plusieurs minerais, à avancer à tâtons.
- Dépêche-toi donc un peu, dit Merwyn à Feyd, qui prenait du retard.
Celui-ci protesta qu'il vérifiait qu'il n'y avait aucun piège, et qu'il ne voulait pas foncer tête baissée dans un piège.
Mais déjà, Merwyn ne l'écoutait plus. Il avait trouvé la sortie du labyrinthe. Une grosse porte en bronze ouvragée, recouverte de signes cabalistiques, ne demandait qu'à s'ouvrir...
A suivre...