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Vampire 2006 - #2 : Shreknet Paranoia
#38
Vampire 2006 - #2

Le vent aigre de la nuit soufflait entre les grandes tours d'habitation lumineuses, pendant que, d'un pas assuré, quatre créatures de la nuit s'avançaient. Sergio, Bud et Terence étaient venu avec leurs trenchcoats, où ils dissimulaient à peine leurs fusils à pompe et leurs ceintures de munitions. Ils allaient chasser du gros. Ils étaient accompagnés de François Loren, habillé d'un costume trois-pièces repassé par James, sans aucune arme à feu sur lui.
Sergio regardait droit devant lui en avançant, et ses deux limiers, Bud et Terence, fusillaient le quartier du regard, en lançant des regards dominateurs et arrogants à tous ceux qui passaient par là, et se hâtaient de disparaître aussi vite.
Les canines des quatre personnages luisaient dans la nuit, signe avant-coureur d'une soif de sang qui avait besoin de s'épancher rapidement.
- J'ai posté des hommes dans les autres tours. J'ai des snipers en position à la fenêtre, je peux bloquer toutes les rues alentours en moins de cinq minutes. "On a la puissance de feu d'un croiseur et les flingues de concours". Cette fois-ci, Loren, ce terroriste ne va pas nous échapper. On va lui faire sa fête !...
Le téléphone de Sergio sonna. Le Brujah mit le haut parleur :
- Ici équipe n°2. Tireur en place. Nous avons localisé Shrek. Appartement 228. L'enquête de voisinage a déterminé que le type habite là depuis peu de temps : moins d'un mois. Il n'a pas quitter les lieux depuis quatre jours environ.
- Ce salopard doit avoir une bonne réserve de sang. Vous avez pu l'identifier ?
- Non, identification visuelle floue. Il a des rideaux. Il est devant un ordinateur, il ne bouge pas.
- Entendu, on y va, dit Sergio. Restez vigilants.
Le Brujah coupa la communication. Il arma son fusil, pianota le digicode de l'immeuble.
- Bon, on y a va ensemble, dit-il à ses deux coéquipiers et à Loren. Par l'escalier. C'est au 22e étage ; mes gars le surveillent. Les ascenseurs ont été mis hors service. On le tient.
Au pas de course, les quatre Caïnites commencèrent à gravir les marches, qui tournaient inlassablement le long de la course qui les menaient jusqu'au 22e étage, où résidait le mystérieux Shrek.

Virus

Graziella, Anatole et Augustin ressortirent de la cave. Le Kuei-Jin était toujours là. A terre, trois caïnites, qui se pulvérisaient doucement. Graziella nota que l'un d'eux avait été complétement vidé de son sang. Elle remarqua alors le regard rougeoyant d'Anatole et du sang sur sa chemise, qu'il avait essayé de dissimuler sous sa veste. Notre signora frémit en comprenant que, selon toute vraisemblance, l'ignoble Nosferatu venait de se livrer à une diabolisation en règle.
Le Kuei-Jin ressortit avec les autres de l'immeuble du n°158, salua et disparut sans plus d'explication. Clémentine était là, sur le pas de la porte, le pistolet à la main.
- Alors, c'est bon ? je vous signale que les supporters de dame Yvonne sont sur le point de débarquer, alors filons vite d'ici !
Anatole lança alors un manteau d'invisibilité sur le groupe, qui put disparaître aux yeux de deux Nosferatu qui venaient d'arriver sur les lieux, très pressés. Graziella vit alors les nouveaux arrivants ouvrirent le feu, au pistolet à silencieux, sur des agresseurs brusquement jaillis de derrière un muret. Notre Lasombra avait-elle la berlue ? Les agresseurs en question étaient ceux qui venaient de l'attaquer dans la cave de l'immeuble ! Elle les avait pourtant tués ! et jamais ils n'auraient pu se retrouver ici, frais comme l'oeil et prêts à reprendre du service !
Graziella eut beau se frotter les yeux, elle ne parvint pas à comprendre ; mais le groupe avançait rapidement, et profitait de cette diversion bienvenue pour disparaître parmi les ombres.

Virus

L'équipe de Sergio "avalait" les étages. Quand les quatre hommes atteignirent le dixième, Bud tomba soudain à terre, pris de convulsion. Il se mit à crier, à se tordre de douleur, et commença à vider le chargeur de son fusil frénétiquement, comme s'il combattait un ennemi invisible.
- Ils sont là ! tout autour ! chef !
Terence tomba aussi dans cette démence : il hurlait et menaçait des fantômes. Sergio l'attrapa, le plaqua contre le mur et lui coinça le canon de son fusil sous la gorge :
- Espèce d'imbécile ! qu'est-ce qui se passe ! calme-toi !...
Les détonations de fusils, amplifiées par l'écho d'une trentaine d'étages de cage d'escalier, avaient de quoi réveiller tout l'immeuble. Sans compter les cris de cochons qu'on égorge des deux Brujah bleus de peur. C'était un vacarme à réveiller les morts.
- Continuez, Loren, lança Sergio. Rendez-vous au 22e ! moi je vais essayer de calmer ces deux ahuris !
Le Ventrue reprit sa course de plus belle, tandis que, plus bas, les tirs affolés et les cris continuaient.
Au niveau du 18e étage, il avisa, venant du palier d'au-dessus, deux formes animales, semblables à celles de gorilles, qui dévalaient les escaliers par sauts brusques, en hurlant de rage. Loren recula soudain d'une marche : c'était des loups-garous ! Ces formidables prédateurs, qu'il avait combattus en Bretagne, étaient les maîtres des contrées sauvages. Le Ventrue fit jaillir de sa manche un long couteau. Il lui tomba dans la main, et aussitôt, le coup partit comme l'éclair : il entailla profondément un des lupins, qui poussa un immonde cri de douleur. Loren l'entailla encore plusieurs fois, avant que son compère ne se jette sur lui. Le lupin et le Ventrue roulèrent dans les escaliers. Toutes les familles devaient être enfermées à double-tour chez elles, mortes de peur en entendant ces affrontements inhumains.
Loren coupa à vif dans la chair du monstre qui régénérait ses blessures plus vite qu'il ne respirait. Les plaies se recousaient seules, et la vigueur du monstre demeurait intact. Au prise avec ces deux échappés des cauchemars, Loren dut puiser dans toute la réserve surnaturelle de son sang pour les repousser. Le sang giclait en tous sens, en geysers désordonnées, fontaines rouges qui aspergeaient murs et escaliers, et dégringolaient par le trou central de la cage. Les corps se cognaient entre eux, et se cognaient lourdement contre les murs et les rambardes, au milieu du vertige des 17 étages d'en-dessous et des 13e d'au-dessus.
Les vêtements lacérés, ayant abattu plus de coups qu'il ne pouvait compter, Loren parvint finalement à abattre les deux créatures. Elles tombèrent de tout leur poids dans l'escalier, roulant jusqu'au palier d'en-dessous. Loren sentit alors ce qu'il y avait de profondément morbide à ne pas devoir souffler pour reprendre un souffle qu'il n'avait plus du tout. Il se releva et grimpa les quatre étages qui le séparaient encore de Shrek.

Virus

Le groupe de Graziella quitta la rue de Tolbiac, à la recherche d'une voiture facile à voler. Anatole en remarqua une, une petite 205 qui ne payait pas de mine. Ca ne devait pas avoir d'antivol, ça. Il commença à crocheter la porte, puis Clémentine tenta de court-circuiter le démarreur. Pendant tout ce temps, ébahi, Augustin découvrait ce monde nouveau qu'il avait quitté pendant 34 ans. Et encore, en pleine nuit, ne voyait-il qu'une part infime des changements intervenus depuis qu'il avait été mis en torpeur.
- Non, impossible, dit Clémentine. Ca va prendre trop de temps ! on a mille fois le temps de se faire repérer.
- Laissez tomber, dit Anatole. On en prendra une qui roule, au feu rouge !
A contre-coeur, Clémentine ressortit de la 205, et l'équipe reprit sa course nocturne. On entendait des pas de course qui approchaient : les hommes de dame Yvonne pouvaient arriver d'un moment à l'autre.

Décidé à faire monter les statistiques du car-jacking, Anatole se posta à un feu rouge, et attendit le passage d'une voiture providentielle. Hélas, à quatre heures du matin, la rue était vide. Les poursuivants Nosferatu se rapprochaient de plus en plus. Ils débouchèrent au bout de la rue. A ce même moment, une Mercedes déboucha du coin de rue. Caché derrière une voiture à l'arrêt, Anatole bondit sur le véhicule dès que celui-ci stoppa. Il ouvrit violemment la portière, éjecta le conducteur, et ses trois coéquipiers grimpèrent dans la Mercedes, qui, déjà, démarrait en trombe, conduite par Clémentine.
Quelques coups de feu claquèrent, mais la voiture était déjà trop loin. Du 13e, le chemin n'était pas long pour rejoindre le Louvre, à condition d'ignorer quelques sens interdits...

Virus

Couteau à la main, Loren arriva sur le palier du 22e étage. Les bruits s'étaient calmés. C'était le grand silence après le fracas du combat. Soudain, le Ventrue recula de plusieurs pas : une fumée noire sortait de sous la porte. Il l'ouvrit, et vit que tout le couloir du 22e avait pris feu !
Le feu ! la plus grande terreur des vampires ! Primale, bestiale, effroyable, elle pouvait les pouver à se suicider pour y échapper, à la manière des troupeaux de moutons qui se jettent dans le vide pour échapper au loup.
Face aux flammes qui dévoraient les portes, le parquet, le plafond, Loren sentit ses tripes se tordre, et une voix ancestrale lui crier de décamper à toute allure.
Mais Shrek était à l'autre bout du couloir, dans l'appartement 228, et c'était le moment où jamais. Loren serra les poings à se faire saigner par ses ongles, et s'élança au milieu de l'incendie. La porte battit derrière, se referma, le piégeant au milieu de la fumée âcre et du feu. Le Ventrue se mit à courir, et, à sa grande terreur, vit que le couloir rallongeait à mesure qu'il courait ! Il restait bloqué devant le 223. La porte du 228 semblait le narguer, à s'éloigner d'un pas pour chaque pas qu'il faisait.
Bloqué dans ce couloir en feu qui s'étirait comme du chewing-gum, Loren avait rarement été en aussi mauvaise posture. Roll_fast

Virus

La Mercedes conduite par Clémentine partit en trombe dans les rues de Paris. Le portable de notre Lasombra sonna alors qu'ils se trouvaient près de la rue d'Alésia.
- Graziella ? où en sommes-nous ?
C'était la voix de Cosimo Santi.
- Nous avons Augustin. Nous l'emmenons au Louvre, Sire.
- Changement de programme, Graziella. Ne l'emmenez plus au Louvre. Amenez-le directement chez moi.
Le ton était, comme à l'habitude, impératif.
Graziella raccrocha, puis dit posément :
- Nous allons avoir un petit changement de programme. Nous allons maintenant derrière le cimetière Montparnasse. C'est là que nous emmenons Augustin désormais.
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire !
En entendant cela, Anatole avait presque bondi. Assis à l'arrière avec Augustin, il se savait en position de force pour emmener le débarqué des seventies où il voulait.
- J'ai dit que nous n'allons plus au Louvre. Nous allons chez mon maître, Sire Santi.
- Hors de question, trancha Anatole. Je ne change pas d'itinéraire sans recevoir de nouvelles instructions.
- Alors, décidez-vous, où on va ? fit Clémentine, agacée, en s'arrêtant sur le bas-côté.
- Je vais tout de suite vous le dire, dit Anatole, en pianotant sur son portable le numéro de Gros Matin.
Inconsciemment, Anatole et Graziella se préparaient déjà à en découdre pour savoir qui aurait Augustin. Ce qui n'avait pas échappé à l'interessé en t-shirt Che Guevara, qui aurait bien aimé retourner en torpeur à ce moment là.
- Allo, oui ? ici Lapin de Garenne. Vous voulez me passer Garfield ? j'ai besoin de nouvelles instructions concernant Augustin.
- Quelqu'un peut me dire ce qui se passe ? fit timidement ce dernier.
Personne ne répondit. La colère de chacun, pour des raisons différentes, était palpable dans l'habitacle de la Mercedes. Les mains sur le volant, Clémentine attendait de pouvoir enfin redémarrer.
Le portable d'Anatole se mit à sonner.
- Ici Lapin de Garenne.
- Ici Garfield. J'ai contacté Shrek...
Le Nosferatu perçut immédiatement une altération dans la voix de Garfield. Elle ressemblait fort à celle de Shrek, qu'il avait rencontré brièvement au cimetière du Montparnasse.
- Shrek est en danger, Lapin de Garenne. Il a peur...
C'était comme si Garfield parlait plutôt de lui que d'un autre. Ou qu'il parlait de lui comme d'un autre...
- Je veux savoir où emmener Augustin, Garfield.
- Suivez les instructions de Valori. Emmenez-le où elle vous dit.
- Très bien.
Anatole raccrocha, et déclara :
- C'est entendu, mademoiselle de Valori. Nous allons chez votre Sire.
Aussitôt, Clémentine redémarra :
- Vous m'indiquerez, Graziella. Je vous dépose, mais je ne vais pas m'attarder. On m'a juste demandée de couvrir votre départ. Pour le reste, je m'en moque.
- Pareil pour moi, dit Anatole. J'en ai assez vu pour cette nuit ! On vous dépose chez Santi, et on se casse, Clémentine et moi !
La Brujah roula bien au-delà des 50 km/h autorisés en ville, et arriva dans l'avenue du Maine. Elle déposa aimablement mais fermement Graziella à cet endroit. Ils n'avaient qu'à continuer à pied maintenant !
- Allez en route, dit Anatole en montant à l'avant. Nous, on replie dans mon repaire ! Je t'invite à boire un verre, Clémentine !
- Ce sera pas de refus mon lapin !
La Mercedes redémarra. Au pas de charge, Graziella emmena Augustin au manoir de Sire Santi. Le pauvre Nosferatu se demandait bien s'il valait la peine de s'être reveillé au 21e siècle.

Dans cette paisible rue résidentielle, les deux coureurs nocturnes arrivèrent à la grille de la propriété de Santi. Elle s'ouvrit pour eux. Ils passèrent le jardin, et pénétrèrent dans le manoir sombre à plaisir du maître des vrais Lasombra parisiens. La lourde porte se referma derrière eux en grinçant comme il fallait.
En arrivant dans le grand salon de réception, Augustin et Graziella subirent un choc des plus violents. Une coupe de sang à la main, élégant comme Dracula, Santi se tenait là, assis dans son grand fauteuil, avec le beau Camille debout à côté de lui.
Mais il y avait un troisième invité, en la personne d'une frêle et vieille Nosferatu, tremblante comme une petite vieille qui vient de se faire agresser : dame Yvonne !
Elle se mordit toute la main quand elle aperçut Augustin. Et dès que celui-ci vit la Primogène, il sentit le sang lui affluer à la tête :
- Salope ! vieille salope ! te voilà donc !...
- Vous avez perdu, dame Yvonne, ricana Santi. Avouez donc votre défaite ! Vader3
La Primogène était prête à fondre en larmes.

Virus

Desespérement, Loren essayait de progresser dans le couloir, mais rien à faire, le 228 restait hors de portée. Il sentit au bout d'un moment une poigne lui enserrer fortement les poignets, et le plaquer au mur. C'était Sergio.
- Non d'un chien, Loren ! reprenez-vous ! qu'est-ce qui vous arrive !
Secoué comme un prunier par le Brujah, Loren dut ouvrir les yeux : le couloir le brûlait pas. Il n'y avait pas de sang sur ses vêtements. En revanche, il avait bien puisé dans son sang.
- Loren ! oh ! réveillez-vous ! il n'y avait personne dans ce putain d'escalier ! vous déconnez comme Bud et Terence.
- Ca va aller, maintenant Sergio. Je crois que je vois clair...
- Ca doit faire cinq minutes que vous piétinez contre ce mur. Vous comptez arriver au 228 avant le lever du soleil !

Loren secoua la tête : non vraiment. Ni fumée ni feu. Et sans doute que les Lupins n'avaient jamais existé hors de son imagination. Mais qui avait pu projeter pareilles illusions ? Brusquement, un nom afflua dans la mémoire de Loren : le comte Arloff. Le vieux nabot d'aristocrate dans ses montagnes, près de Prague, avec ses lupins qui gambadent dans le jardin. Il allait lui rendre une petite visite, à celui-là, un de ces jours.
- On y va ? dit Sergio. Je vous signale que Bud et Terence sont KO.
- Ok, on y va, dit Loren, résolu.
Les deux hommes, en quelques pas, étaient au bout du couloir.
- Il doit être planqué là-dedans, à se pisser dessus, grogna Sergio. Avec le raffut du diable qu'on a fait, s'il ne nous a pas entendus !
Sergio se posta devant la porte, fusil à la main.
- Je l'enfonce, et vous, vous foncez à l'intérieur, ça va ?
- Ca va, dit Loren, acrroupi près de la porte, prêt à bondir.
A l'intérieur de la pièce, on entendait le bruit d'un clavier qu'on tapote, des rires et un fond musical. Sergio envoya un violent coup de pied dans la porte, qui craqua et s'effondra. Loren se précipita à l'intérieur, son couteau ensorcelé à la main !

Virus

Terrorisée par ce qui allait lui arriver, dame Yvonne recula, pendant que Santi s'était levé. Graziella, d'un geste, empêcha Augustin de se jeter sur la vieille Nosferatu.
- C'est terminé, chère Yvonne. Vous avez parié avec moi, et vous avez perdu. Graziella de Valori m'a amené Augustin avant que vos hommes ne le récupèrent. Payez-en le prix, ou bien subissez-en les conséquences.
Calmement, Santi se saisit d'un couteau, s'ouvrit une veine, et fit couler le sang dans un calice.
- Il faut boire, Yvonne, et jusqu'à la lie !
La vieille Primogène saisit le calice en tremblant. Elle regarda, écoeuré, le sang du Lasombra, et détourna le regard. Santi savourait le moment. Camille s'était approché de Graziella. Les deux s'étaient mis derrière Augustin. Ce dernier jubilait en voyant sa vieille ennemie aussi humilier. Il allait savourer chaque gorgée qui allait donner envie de vomir à Yvonne.
- A vôtre santé, susurra Santi.
- Non ! non !...
Yvonne gémissait comme une condamnée à mort le dernier matin.
- La boisson, ou toute la vérité sur vous et Augustin ! A vous de choisir !
Santi jubilait sinistrement. Ce n'était pas souvent que l'on obtenait de telles victoires.
Yvonne empoigna le calice à deux mains, le porta à ses lèvre de toutes ses forces, et but jusqu'à la dernière goutte de la fatale hémoglobine. On entendit le liquide faire son chemin dans la gorge, et s'écouler avec plaisir en elle, comme si c'était une petite partie de l'âme de Santi qui y pénétrait. Et c'était d'ailleurs bien ce qui se passait.
Yvonne tomba à genoux, écoeurée. Elle regarda Santi, impuissante, vaincue. Qui sait pour la combientième fois elle buvait ce sang ? Si c'était la troisième, elle était liée au Lasombra pour l'éternité, et lui vouerait un amour incassable, tel celui de Tristan et Yseult.
- A la bonne heure.
Santi se rassit tranquillement, puis fit un petit geste en direction de Camille et Graziella, en leur communiquant un ordre télépathique. Sans hésiter, Camille saisit Augustin à la gorge et lui enfonça un poignard dedans, tandis que Graziella dégainait son katana et transperçait la poitrine du malheureux fan des Stones. Il s'effondra à terre, en émettant un gargouillement pathétique.
- Je tiens mes engagements, moi aussi, dame Yvonne, comme par le passé. Vous semblez éprouvée. Permettez-moi donc de vous raccompagner à la porte. Au plaisir de passer très bientôt une nouvelle soirée aussi charmante en votre compagnie.

Camille et Graziella nettoyèrent le sang de leurs armes. Déjà, les exécuteurs des basses oeuvres approchaient pour emporter le corps d'Augustin. Et tandis que Cosimo Santi raccompagnait élégamment son hôte, Condottiere poussa un long miaulement, qui se changea, un court moment, en une sorte de ricanement gratuitement méchant. Swann

Virus

Loren ne vit rien dans l'entrée. Derrière lui, fusil à la main, Sergio se précipita dans l'appartement. Ils entrèrent dans la chambre : personne. Salle de bains : personne. Restait la pièce principale. On entendait toujours ce cliquetis de touches.
Sergio se plaça devant la porte, et fit un décompte avec ses doigts. Quand il replia le dernier de ses doigts, il défonça la porte, et le Ventrue courut à l'intérieur. Dos tourné vers lui, un gros fauteuil en cuir masquait celui qui était assis dessus.
- Shrek !!
Sergio avait gueulé, décidé à passer sa colère sur celui qu'il tenait pour responsable de tout. Il braqua son fusil sur le fauteuil. Loren s'approcha et le fit tourner d'un coup : assis dessus, nul Nosferatu ni Caïnite, mais une poupée qui s'agitait mécaniquement, en poussant un ricanement enregistré !
Derrière elle, tous les ordinaeurs s'allumèrent d'un coup. Sergio se précipita dessus : tous les disques durs étaient en train de se formater et/ou de se télécharger vers Caïn sait quelle destination !
- Ah merde ! merde !
Loren tenta ce qu'il pouvait pour arrêter le processus, mais il était inéluctable. En quelques secondes, tout allait être vidé ! De dépit et de rage, Sergio débrancha l'alimentation.
Il tapa un grand coup sur le clavier. Ils avaient perdu, et le ricanement de la marionette leur faisait amérement comprendre.

Virus

Anatole et Clémentine venaient d'arriver dans le repaire du Nosferatu, sous le cimetière de Montparnasse. Ca faisait du bien de se retrouver dans un endroit familier, et d'en avoir terminé pour cette nuit. Mais Graziella allait entendre parler de lui, pour toute cette histoire, foi d'Anatole !
Tous ses ordinateurs, à ce moment, s'allumèrent d'un coup et on vit un téléchargement de masse arriver sur tous les disques. Anatole se précipita sur ses machines, sans rien pouvoir faire pour empêcher tous ces gigabytes d'envahir son réseau.
La surcharge ne dura qu'un instant : aussitôt arrivés, tous les blocs de données furent comme éjectés vers des dizaines de destinations différentes, voire des centaines, et disparurent entièrement des postes d'Anatole, aussi vite arrivés que repartis, comme une tempête de sable dans le désert.
Il ne restait, affiché sur tous les écrans, que le visage narquois et souriant du monstre vert appelé Shrek.

[Image: Shrek.jpg]

Terreur



FIN



A suivre dans le prochain épisode... Virus
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Vampire 2006 - #2 : Shreknet Paranoia - by sdm - 13-05-2005, 11:17 AM
Vampire 2006 - #2 : Shreknet Paranoia - by sdm - 13-05-2005, 11:23 AM
Vampire 2006 - #2 : Shreknet Paranoia - by sdm - 13-05-2005, 11:32 AM
Vampire 2006 - #2 : Shreknet Paranoia - by Riobe - 13-05-2005, 12:00 PM
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Vampire 2006 - #2 : Shreknet Paranoia - by Riobe - 03-06-2005, 10:05 AM
Vampire 2006 - #2 : Shreknet Paranoia - by Darth Nico - 05-06-2005, 12:04 AM
Vampire 2006 - #2 : Shreknet Paranoia - by sdm - 05-06-2005, 02:16 AM
Vampire 2006 - #2 : Shreknet Paranoia - by sdm - 05-06-2005, 03:42 PM
Vampire 2006 - #2 : Shreknet Paranoia - by Riobe - 06-06-2005, 11:38 AM
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