12-02-2006, 01:08 PM
(This post was last modified: 12-02-2006, 01:57 PM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Après une paisible nuit de sommeil, bercée par le murmure bienveillant du désert, nos héros furent réveillés avant l'aurore. Gandalf préparait lui-même le thé pour les invités, pendant que les fils de Meerkha préparaient les affaires pour le voyage.
A la sortie du village, sur un plateau, alors que le désert rougeoyait, que les ombres semblaient infinies, que le soleil était si proche qu'on aurait pu le toucher, nos héros rencontrèrent les bêtes appelées arnoz-hiro : de grands oiseaux au plumage blanc, tacheté de noirs, élancés, sveltes, avec un long cou fin. Chacun pouvait porter deux hommes sur leur dos. Tandis qu'on les harnachait, ils s'ébrouaient, pépiait et attendaient la becquetée, servie par Gandalf et Meerkha. Gandalf et Merwyn montèrent sur l'un des arnoz, Gaeriel et un des fils de Meerkha sur l'autre : les grands oiseaux déployèrent leurs ailes. Ils avaient presque cinq mètres d'envergure. Ils commencèrent à courir sur le plateau, de plus en plus vite, puis plongèrent dans le vide et remontèrent brusquement, le battement de leurs ailes produisant un claquement presque semblable au tonnerre.
Nos héros s'envolèrent loin au-dessus du grand désert de Zzin, survolant le village du cratère alors que le soleil montait et que les marchands installaient leurs étalages dans les rues étroites et déjà encombrées.
Il fallut près de trois heures de vol, qui permit aux voyageurs d'admirer les grandes étendues de Zzin et de traverser une petite mer, avant d'atteindre une île où se dressait un temple pyramidal, entouré de petites chapelles, à l'écart d'un village côtier. Les oiseaux atterrirent et les passagers purent remettre pied à terre, enivrés par l'air des altitudes.
Des pêcheurs s'approchaient déjà, à la demande de Gandalf, pour offrir du poisson aux arnoz, pendant que nos héros aidaient à délester les animaux. Le fils de Meerkha parlait avec des connaissances de l'île et commençait à monter un campement. En un tournemain, il avait dressé une tente, un tapis, un narguileh, un feu et une théière dessus : le minimum de survie !
Nos héros suivirent Gandalf à l'entrée du temple monumental. Des villageois faisaient la queue pour entrer dans le temple, sollicités par des marchands ambulants qui leur vendait toutes sortes de fétiches et colifichets de Zzin. Dans un dialecte local, Gandalf s'adressa à un garde, en armure dorée, qui gardait le temple et qui fit passer les nouveaux venus par une petite porte.
Gandalf, Gaeriel et Merwyn entrèrent dans une antichambre avec une margelle en marbre qui cernait un bassin avec un petit jet d'eau, près d'un jardin où des oiseaux multicolores chantonnaient. Des prêtres du culte de Zzin passaient dans les couloirs ombragés, en silence.
- Suivez ce prêtre, dit Gandalf. Je vous attendrai ici.
Nos héros durent suivre le religieux, muet comme une tombe, qui leur fit signe de se délester de leurs armements, puis les conduisit à travers de vastes couloirs et des ruelles compliquées dans les profondeurs du temple. On entendait des portes en pierre se lever et se baisser, leur bruit multiplié par l'écho fantastique des murs du temple.
Nos héros arrivèrent dans une autre antichambre. Le prêtre alla devant une porte gravée de signes runiques, récita plusieurs mantras, s'inclina. La porte s'ouvrit et le religieux fit signe à nos héros d'entrer, sans lui.
Le moment était venu. Le prêtre s'assit sur un banc en pierre et continua à réciter ses mantras pendant que nos héros passaient la porte.
Celle-ci se referma séchement derrière eux et ils se retrouvèrent plongés dans le noir complet.
Il leur fallut un peu de temps pour que leurs yeux s'habitue à l'obscurité. Il faisait froid. Ils avancèrent à tâtons, découvrant qu'ils étaient dans un couloir étroit. Ils avancèrent pendant un temps incertains. Ils avaient peut-être parcouru une centaine de mètres quand, brusquement, des flammes jaillirent tout autour d'eux, furieuses, éblouissantes. Et ce n'était pas une illusion : la brusque chaleur dégagée le prouvait assez. Mais nos héros ne faillirent pas : ils restèrent stoïques devant le danger.
Les flammes moururent aussi brusquement et l'obscurité reprit ses droits.
Après une porte, nos héros arrivèrent au bord d'un étang, éclairé par des lueurs phosphorescentes. Impossible de sauter par-dessus car le couloir s'arrêtait là. Pour continuer, il n'y avait pas d'autre solution que de plonger, en espérant trouver un passage en-dessous. Gaeriel et Merwyn sautèrent en même temps à l'eau et descendirent dans une eau verdâtre, guidés par les lueurs du fond. Soudain Merwyn remonta à la surface, s'accrocha au bord et aspira de l'air à grandes bouffées. Il venait d'être saisi d'une violente crampe... :?
Gaeriel, inquiète de ce qui venait de se passer, continua néanmoins à descendre, atteignit le fond, où elle trouva un boyau étroit ; espérant qu'elle allait tenir encore son apnée, elle s'y engagea et ressortit de l'autre côté, après quelques mètres, puis remonta à la surface. Elle n'eut pas le temps de se réjouir, car Merwyn n'arrivait pas encore. Par télépathie, elle sentit qu'il prenait un peu de repos avant d'arriver. Il passa à son tour le goulot d'étranglement et ressortit du bassin.
- Il est temps d'aller faire de l'entraînement "quatre nages" chez les Ichtyos, Merwyn...
Après s'être tant bien que mal sechés, l'alpha-team poursuivit par le couloir qui s'ouvrait à eux. Le sol devenait à cet endroit boueux, avant de déboucher dans une caverne, éclairée par des torches, où se trouvaient, ventripotents, de gros tumulus de glaise humide. Et aucune issue visible parmi ces masses de terre, grasses, adipeuses comme un conciliabule de Hutts. :baton:
Nos héros firent le tour des lieux. Au bout de quelques temps de recherche, à patauger dans la gadoue ("la gadoue, la gadoue..."
), ils trouvèrent un couloir à moitié bouché. Ils comprirent qu'ils allaient devoir payer de leur personne : à la main, ils commencèrent à creuser dans le sol meuble, pour dégager un passage. Ils atteignirent enfin l'étroit couloir et durent pour ainsi dire se couler dedans, car il n'était pas tellement plus grand que le boyau sous-marin de toute à l'heure. Littéralement sous la terre, ils leur fallut creuser pour avancer, mètre après mètre, leur corps se moulant dans la glaise, comme des taupes ou des troglodytes. Après une bonne demie-heure de ce travail, ils avaient désobstrué plusieurs mètres de galeries et débouchaient sur une autre salle souterraine, où soufflait un vent glacé.
Après s'être défaits de l'épaisse couche de boue qui le recouvrait, ils passèrent à travers une ouverture dans le mur, haute d'un mètre et se retrouvèrent, de l'autre côté, sur une plateforme, battue par les vents, au-bord d'un immense gouffre, ténébreux, où hurlaient les courants aériens tranchants, virevoltant, tonitruant, qui usaient en permanence la pierre, et évoluaient ainsi que des chasseurs stellaires engagés en combat tournoyant.
De l'autre côté du précipice, une autre plateforme attendait nos héros. Mais entre les deux, aucun passage.
Si ce n'est une corde, attachée dans la roche, qui pendait entre les deux et que les vents ballottaient à leur gré. Cette fois, nos héros eurent une boule dans la gorge. Il y avait une bonne vingtaine de mètres à parcourir pour atteindre l'autre bord.
- Allons-y un par un, dit Merwyn. Je passe le premier. (
)
Gaeriel s'assit et regarda avec appréhension qui s'agrippait à la corde dans la position dite du cochon pendu et commençait à progresser, alors que le vent pouvait rompre la corde à tout instant et, en attendant, lui sifflait dans les oreilles, perturbant son équilibre.
Merwyn sentait ses muscles se tétaniser, la corde trembler de plus en plus et il faillit lâcher : remué, il lâcha d'une main et ses jambes se décrochèrent. Il se retrouva pendu d'une seule main. Gaeriel lâcha un cri horrifié. Elle tendit la main vers Merwyn et invoqua la Force pour l'aider à remonter. Soulevé par cette main invisible, notre Jedi put se raccrocher comme avant et finit de traverser, surveillé par Gaeriel, anxieuse comme jamais. Enfin, Merwyn arriva, à bout de souffle, épuisé, tremblant des pieds à la tête, sur l'autre bord et resta allongé, à respirer longuement.
Ce fut le tour de Gaeriel de s'engager, surveillé par Merwyn : il fallut pour elle aussi user de la Force pour l'aider à se maintenir droite sous la corde et quand elle arriva de l'autre côté, elle aussi resta, le souffle court, haletante, pendant quelques minutes.

Nos héros furent contents de tourner le dos à ce gouffre terrifiant. Ils pénétrèrent dans un couloir plongé dans l'obscurité. Après quelques mètres, une porte s'ouvrit devant eux et ils entrèrent dans une pièce carrée, aux murs ocres, décorés de signes religieux et mystiques, éclairée par de grandes lampes, disposées autour d'un bassin de moins d'un mètre de profondeur. Au centre de ce bassin, une dalle, nue, légérement brillante. L'eau était très claire et on entendait, apporté par un écho dont la provenance était inconnue, des mantras répétés interminablement.
Prudemment, nos héros descendirent dans le bassin et avancèrent vers la dalle. Il ne se passa rien de notable. Ils montèrent sur la dalle et c'est alors qu'ils remarquèrent que l'eau s'était noirci : on ne distinguait maintenant plus le fond, alors qu'on avait de l'eau que jusqu'aux genoux. Gaeriel et Merwyn sentirent alors nettement la présence du côté obscur dans les lieux.
Merwyn suggéra de continuer : un autre couloir s'ouvrait devant eux. Gaeriel accepta, insatisfaite. Au moment où elle allait passer la porte à son tour, elle eut un frisson dans le dos. Elle se retourna, pour vérifier qu'elle avait bien vu en jetant un dernier regard au bassin... Elle redescendit les marches et regarda son reflet : apeurée, elle recula d'un pas en apercevant le visage de la princesse Amanoa, fond de teint blanc, lèvres rouges, capuche rouge et traits raidis par un rictus de haine.
- Qui y a t-il, Gaeriel ?
Celle-ci ne répondit rien : Merwyn revint à son tour. En voyant son propre reflet, il eut un haut le coeur : c'était lui, mais avec des tatouages Sith sur la figure, la peau blême, les traits rendus inhumains par la transe de rage où les Jedi consumés par le côté obscur peuvent se plonger -comme le faisait Darth Treides.
- Partons, dit Merwyn, dégoûté de voir ressurgir, bien vivace, ce qu'il croyait enterré.
Il fallut que notre héros empoigne le bras de Gaeriel pour la décider à partir. Il semblait qu'Amanoa et Revan, sardoniques, regardaient, depuis le bassin, nos héros fuir leur vérité...
Après cette pièce, il restait un couloir, avec une grande lumière au bout et les chants religieux qui l'emplissaient. Nos héros, épuisés, coururent vers la lumière, qui s'agrandit comme un cercle qui se rapprocherait d'eux et enfin, ils sentirent le vent chaud, le sable, la caresse du soleil et, un instant aveuglés, coururent sur la grande île du temple de Zzin. Gandalf, qui buvait du thé sous la tente, avec le fils de Meerkha les vit, éperdus et se précipita vers eux.
- Par la grande galaxie, que vous est-il arrivés ?
On amena des couvertures, car ils grelottaient de froid. Sous la tente, un bon thé et des patisseries sucrées (
) les remirent d'appoint. Après avoir entendu leur récit, Gandalf hocha la tête et dit gravement :
- Oui, on vous a emmenés au couloir de l'Ordalie. Il s'agissait de vous tester. De
tester votre pureté intérieur. Après les épreuves d'initiation, on accède à la chambre de Vérité, où l'Oracle tranche. Si vous êtes ressortis, c'est qu'il vous a refusé. Sinon, vous l'auriez rencontré. Croyez-bien que j'en suis désolé, mais je ne suis que le passeur de l'Oracle. Je n'ai aucun moyen d'influencer ses décisions.
Nos héros ravalèrent leur déception, amers. L'épreuve de la Vérité avait été pénible mais claire. Le côté obscur était encore présent en eux : rien ne garantissait qu'ils n'y retomberaient pas...
Gaeriel et Merwyn dormirent plusieurs heures, sur l'île de Zzin, avant de repartir, à dos d'arnoz, vers le village du cratère, où ils passèrent encore la nuit. Le lendemain, ils remercièrent encore Gandalf pour son aide, qui les assura qu'ils ne lui devaient rien.
- Aujourd'hui, vous avez échoué mais une prochaine fois, vous passerez l'épreuve de la chambre de vérité, j'en suis certain.
Un peu rassurés par l'optimisme du passeur de l'oracle, nos deux héros remontèrent à bord du Z-10 et quittèrent le cratère de Zzin, encore héberlués de ce qui leur était arrivé et plongèrent en hyperespace, à destination de Vinovo.
A suivre... :jmekiffe:
Après une paisible nuit de sommeil, bercée par le murmure bienveillant du désert, nos héros furent réveillés avant l'aurore. Gandalf préparait lui-même le thé pour les invités, pendant que les fils de Meerkha préparaient les affaires pour le voyage.
A la sortie du village, sur un plateau, alors que le désert rougeoyait, que les ombres semblaient infinies, que le soleil était si proche qu'on aurait pu le toucher, nos héros rencontrèrent les bêtes appelées arnoz-hiro : de grands oiseaux au plumage blanc, tacheté de noirs, élancés, sveltes, avec un long cou fin. Chacun pouvait porter deux hommes sur leur dos. Tandis qu'on les harnachait, ils s'ébrouaient, pépiait et attendaient la becquetée, servie par Gandalf et Meerkha. Gandalf et Merwyn montèrent sur l'un des arnoz, Gaeriel et un des fils de Meerkha sur l'autre : les grands oiseaux déployèrent leurs ailes. Ils avaient presque cinq mètres d'envergure. Ils commencèrent à courir sur le plateau, de plus en plus vite, puis plongèrent dans le vide et remontèrent brusquement, le battement de leurs ailes produisant un claquement presque semblable au tonnerre.
Nos héros s'envolèrent loin au-dessus du grand désert de Zzin, survolant le village du cratère alors que le soleil montait et que les marchands installaient leurs étalages dans les rues étroites et déjà encombrées.

Il fallut près de trois heures de vol, qui permit aux voyageurs d'admirer les grandes étendues de Zzin et de traverser une petite mer, avant d'atteindre une île où se dressait un temple pyramidal, entouré de petites chapelles, à l'écart d'un village côtier. Les oiseaux atterrirent et les passagers purent remettre pied à terre, enivrés par l'air des altitudes.
Des pêcheurs s'approchaient déjà, à la demande de Gandalf, pour offrir du poisson aux arnoz, pendant que nos héros aidaient à délester les animaux. Le fils de Meerkha parlait avec des connaissances de l'île et commençait à monter un campement. En un tournemain, il avait dressé une tente, un tapis, un narguileh, un feu et une théière dessus : le minimum de survie !

Nos héros suivirent Gandalf à l'entrée du temple monumental. Des villageois faisaient la queue pour entrer dans le temple, sollicités par des marchands ambulants qui leur vendait toutes sortes de fétiches et colifichets de Zzin. Dans un dialecte local, Gandalf s'adressa à un garde, en armure dorée, qui gardait le temple et qui fit passer les nouveaux venus par une petite porte.
Gandalf, Gaeriel et Merwyn entrèrent dans une antichambre avec une margelle en marbre qui cernait un bassin avec un petit jet d'eau, près d'un jardin où des oiseaux multicolores chantonnaient. Des prêtres du culte de Zzin passaient dans les couloirs ombragés, en silence.
- Suivez ce prêtre, dit Gandalf. Je vous attendrai ici.
Nos héros durent suivre le religieux, muet comme une tombe, qui leur fit signe de se délester de leurs armements, puis les conduisit à travers de vastes couloirs et des ruelles compliquées dans les profondeurs du temple. On entendait des portes en pierre se lever et se baisser, leur bruit multiplié par l'écho fantastique des murs du temple.
Nos héros arrivèrent dans une autre antichambre. Le prêtre alla devant une porte gravée de signes runiques, récita plusieurs mantras, s'inclina. La porte s'ouvrit et le religieux fit signe à nos héros d'entrer, sans lui.
Le moment était venu. Le prêtre s'assit sur un banc en pierre et continua à réciter ses mantras pendant que nos héros passaient la porte.
Celle-ci se referma séchement derrière eux et ils se retrouvèrent plongés dans le noir complet.

Il leur fallut un peu de temps pour que leurs yeux s'habitue à l'obscurité. Il faisait froid. Ils avancèrent à tâtons, découvrant qu'ils étaient dans un couloir étroit. Ils avancèrent pendant un temps incertains. Ils avaient peut-être parcouru une centaine de mètres quand, brusquement, des flammes jaillirent tout autour d'eux, furieuses, éblouissantes. Et ce n'était pas une illusion : la brusque chaleur dégagée le prouvait assez. Mais nos héros ne faillirent pas : ils restèrent stoïques devant le danger.
Les flammes moururent aussi brusquement et l'obscurité reprit ses droits.
Après une porte, nos héros arrivèrent au bord d'un étang, éclairé par des lueurs phosphorescentes. Impossible de sauter par-dessus car le couloir s'arrêtait là. Pour continuer, il n'y avait pas d'autre solution que de plonger, en espérant trouver un passage en-dessous. Gaeriel et Merwyn sautèrent en même temps à l'eau et descendirent dans une eau verdâtre, guidés par les lueurs du fond. Soudain Merwyn remonta à la surface, s'accrocha au bord et aspira de l'air à grandes bouffées. Il venait d'être saisi d'une violente crampe... :?
Gaeriel, inquiète de ce qui venait de se passer, continua néanmoins à descendre, atteignit le fond, où elle trouva un boyau étroit ; espérant qu'elle allait tenir encore son apnée, elle s'y engagea et ressortit de l'autre côté, après quelques mètres, puis remonta à la surface. Elle n'eut pas le temps de se réjouir, car Merwyn n'arrivait pas encore. Par télépathie, elle sentit qu'il prenait un peu de repos avant d'arriver. Il passa à son tour le goulot d'étranglement et ressortit du bassin.
- Il est temps d'aller faire de l'entraînement "quatre nages" chez les Ichtyos, Merwyn...
Après s'être tant bien que mal sechés, l'alpha-team poursuivit par le couloir qui s'ouvrait à eux. Le sol devenait à cet endroit boueux, avant de déboucher dans une caverne, éclairée par des torches, où se trouvaient, ventripotents, de gros tumulus de glaise humide. Et aucune issue visible parmi ces masses de terre, grasses, adipeuses comme un conciliabule de Hutts. :baton:
Nos héros firent le tour des lieux. Au bout de quelques temps de recherche, à patauger dans la gadoue ("la gadoue, la gadoue..."


Après s'être défaits de l'épaisse couche de boue qui le recouvrait, ils passèrent à travers une ouverture dans le mur, haute d'un mètre et se retrouvèrent, de l'autre côté, sur une plateforme, battue par les vents, au-bord d'un immense gouffre, ténébreux, où hurlaient les courants aériens tranchants, virevoltant, tonitruant, qui usaient en permanence la pierre, et évoluaient ainsi que des chasseurs stellaires engagés en combat tournoyant.
De l'autre côté du précipice, une autre plateforme attendait nos héros. Mais entre les deux, aucun passage.
Si ce n'est une corde, attachée dans la roche, qui pendait entre les deux et que les vents ballottaient à leur gré. Cette fois, nos héros eurent une boule dans la gorge. Il y avait une bonne vingtaine de mètres à parcourir pour atteindre l'autre bord.
- Allons-y un par un, dit Merwyn. Je passe le premier. (

Gaeriel s'assit et regarda avec appréhension qui s'agrippait à la corde dans la position dite du cochon pendu et commençait à progresser, alors que le vent pouvait rompre la corde à tout instant et, en attendant, lui sifflait dans les oreilles, perturbant son équilibre.
Merwyn sentait ses muscles se tétaniser, la corde trembler de plus en plus et il faillit lâcher : remué, il lâcha d'une main et ses jambes se décrochèrent. Il se retrouva pendu d'une seule main. Gaeriel lâcha un cri horrifié. Elle tendit la main vers Merwyn et invoqua la Force pour l'aider à remonter. Soulevé par cette main invisible, notre Jedi put se raccrocher comme avant et finit de traverser, surveillé par Gaeriel, anxieuse comme jamais. Enfin, Merwyn arriva, à bout de souffle, épuisé, tremblant des pieds à la tête, sur l'autre bord et resta allongé, à respirer longuement.
Ce fut le tour de Gaeriel de s'engager, surveillé par Merwyn : il fallut pour elle aussi user de la Force pour l'aider à se maintenir droite sous la corde et quand elle arriva de l'autre côté, elle aussi resta, le souffle court, haletante, pendant quelques minutes.

Nos héros furent contents de tourner le dos à ce gouffre terrifiant. Ils pénétrèrent dans un couloir plongé dans l'obscurité. Après quelques mètres, une porte s'ouvrit devant eux et ils entrèrent dans une pièce carrée, aux murs ocres, décorés de signes religieux et mystiques, éclairée par de grandes lampes, disposées autour d'un bassin de moins d'un mètre de profondeur. Au centre de ce bassin, une dalle, nue, légérement brillante. L'eau était très claire et on entendait, apporté par un écho dont la provenance était inconnue, des mantras répétés interminablement.
Prudemment, nos héros descendirent dans le bassin et avancèrent vers la dalle. Il ne se passa rien de notable. Ils montèrent sur la dalle et c'est alors qu'ils remarquèrent que l'eau s'était noirci : on ne distinguait maintenant plus le fond, alors qu'on avait de l'eau que jusqu'aux genoux. Gaeriel et Merwyn sentirent alors nettement la présence du côté obscur dans les lieux.
Merwyn suggéra de continuer : un autre couloir s'ouvrait devant eux. Gaeriel accepta, insatisfaite. Au moment où elle allait passer la porte à son tour, elle eut un frisson dans le dos. Elle se retourna, pour vérifier qu'elle avait bien vu en jetant un dernier regard au bassin... Elle redescendit les marches et regarda son reflet : apeurée, elle recula d'un pas en apercevant le visage de la princesse Amanoa, fond de teint blanc, lèvres rouges, capuche rouge et traits raidis par un rictus de haine.
- Qui y a t-il, Gaeriel ?
Celle-ci ne répondit rien : Merwyn revint à son tour. En voyant son propre reflet, il eut un haut le coeur : c'était lui, mais avec des tatouages Sith sur la figure, la peau blême, les traits rendus inhumains par la transe de rage où les Jedi consumés par le côté obscur peuvent se plonger -comme le faisait Darth Treides.
- Partons, dit Merwyn, dégoûté de voir ressurgir, bien vivace, ce qu'il croyait enterré.
Il fallut que notre héros empoigne le bras de Gaeriel pour la décider à partir. Il semblait qu'Amanoa et Revan, sardoniques, regardaient, depuis le bassin, nos héros fuir leur vérité...

Après cette pièce, il restait un couloir, avec une grande lumière au bout et les chants religieux qui l'emplissaient. Nos héros, épuisés, coururent vers la lumière, qui s'agrandit comme un cercle qui se rapprocherait d'eux et enfin, ils sentirent le vent chaud, le sable, la caresse du soleil et, un instant aveuglés, coururent sur la grande île du temple de Zzin. Gandalf, qui buvait du thé sous la tente, avec le fils de Meerkha les vit, éperdus et se précipita vers eux.
- Par la grande galaxie, que vous est-il arrivés ?
On amena des couvertures, car ils grelottaient de froid. Sous la tente, un bon thé et des patisseries sucrées (

- Oui, on vous a emmenés au couloir de l'Ordalie. Il s'agissait de vous tester. De
tester votre pureté intérieur. Après les épreuves d'initiation, on accède à la chambre de Vérité, où l'Oracle tranche. Si vous êtes ressortis, c'est qu'il vous a refusé. Sinon, vous l'auriez rencontré. Croyez-bien que j'en suis désolé, mais je ne suis que le passeur de l'Oracle. Je n'ai aucun moyen d'influencer ses décisions.
Nos héros ravalèrent leur déception, amers. L'épreuve de la Vérité avait été pénible mais claire. Le côté obscur était encore présent en eux : rien ne garantissait qu'ils n'y retomberaient pas...
Gaeriel et Merwyn dormirent plusieurs heures, sur l'île de Zzin, avant de repartir, à dos d'arnoz, vers le village du cratère, où ils passèrent encore la nuit. Le lendemain, ils remercièrent encore Gandalf pour son aide, qui les assura qu'ils ne lui devaient rien.
- Aujourd'hui, vous avez échoué mais une prochaine fois, vous passerez l'épreuve de la chambre de vérité, j'en suis certain.
Un peu rassurés par l'optimisme du passeur de l'oracle, nos deux héros remontèrent à bord du Z-10 et quittèrent le cratère de Zzin, encore héberlués de ce qui leur était arrivé et plongèrent en hyperespace, à destination de Vinovo.
A suivre... :jmekiffe: