RotS OZ - Episode V : Les mystères d'Andeddu

[Darth Nico]

REVENGE OF THE SCUD

La porte de Farfax était un lieu de passage obligé pour les marchands interstellaires et tous les voyageurs qui passaient sur la route Perlemienne. Celle-ci partait du Noyau galactique, de Coruscant même, puis non loin du consortium de Hapes, avant de rejoindre les territoires neutres du Secteur Méridien, où elle passait par la porte de Farfax et de se perdait ensuite dans les régions nébuleuses de la Bordure Extérieure. Nos héros étaient parmi les seuls à connaître ce qu'il y avait eu vraiment au bout de cette route Perlémienne, c'est à dire le système de Gondwana et, plus loin encore, les systèmes inconnus d'où Thembee avait monté sa guerre contre l'Empire. Et c'était en remontant la route Perlémienne que le duc Lepto avait lancé sa campagne finale : d'abord en envoyant la princesse Amanoa conquérir Farfax (conquise vingt-deux ans plus tôt par le commandant McRye) puis en avançant résolument jusqu'au Noyau, avant de combattre dans la périphérie de la capitale, pour y récupérer la Sphère à torpilles qui servit à détruire l'impénétrable barrage de milliers de mines spatiales protégeant la capitale galactiques.

Gaeriel et Merwyn avaient mis le conseil Jedi au courant de la menace exacte que représentait la Ligue d'Expansion Barabel. Luke Skywalker avait mis au point la situation sur celle-ci :
- Nous savons que les ambitions du général Konen ne diminuent pas, bien au contraire. Il a passé des alliances avec ses voisins Gamoréens, qu'il a embrigadés largement dans son armée, avec les Hutts, qui se trouvent non loin de Barab I et enfin avec plusieurs planètes de l'organisation du Soleil Noir. Autant dire qu'il représente déjà une menace redoutable ; chaque jour, les ambitions de la Ligue se font plus fortes. Mais pour le moment, l'Alliance a en vue la reconquête de Coruscant. Ils pensent (et je partage leur avis) que la Nouvelle République n'aura pas de crédibilité sans la capitale galactique. D'autant que celle qui a succédé à Palpatine à la tête de l'Empire, le gouverneur Ysanne Isard, dite Coeur de Glace, multiplie les vociférations guerrières contre nous, donc le QG de l'Alliance ne s'arrêtera pas avant de l'avoir renversée. Quant à savoir si elle irait jusqu'à s'allier avec le général Konen, c'est une autre histoire...



Gaeriel sortit en douceur le Z-10 de l'hyperespace et s'avança jusqu'au circuit de contrôle de la douane. Et les employés de celle-ci firent une drôle de tête quand ils l'alpha-team en personne ; mais Farfax était un secteur indépendant, donc ils ne firent pas trop d'histoire et assignèrent un hangar, sans percevoir, comme leurs homologues impériaux, de droits de dossiers spontanés... :baton:
Nos deux héros partirent en ville avec un speeder de location, dans l'agitation de la grande métropole marchande, sûre d'elle et triomphante, arrogante en ces temps d'incertitude, son centre-ville se construisant à vitesse accélérée, se transformant en conglomérat d'affaires grâce à l'afflux brusque de commerçants, passant à Farfax comme de l'eau de retenue brusquement lâchée du barrage. La fin de l'Empire signifiait un relâchement extraordinaire des barrières douanières et du protectionnisme. Si, dans le discours, les dirigeants de Farfax réprimaient les activités de la Frange, en réalité ils en vivaient largement.
Au pied des banques, des centres commerciaux géants et des avenues d'affaires, Gaeriel et Merwyn trouvèrent la cantina appelée "Le Sauvax* Apprivoisé", où les hommes d'affaires venaient offrir à boire à de jolies filles qui rêvaient de se hisser vers les sommets du pouvoir, dans un cadre classieux et propret ; à vrai dire nos héros n'étaient pas trop habitués à fréquenter ce genre d'établissement de bonne tenue, mais plutôt les boui-boui sulfureux, canailles où on trouve les bons renseignements auprès du barman chasseur de primes à la retraite.
Le serveur, derrière son comptoir pimpant, un Bothan à la crinière gominée, devait même sortir d'une école hôtelière, vu ses bonnes manières. Pour la première fois depuis longtemps, Gaeriel et Merwyn se sentaient en terre étrangère. A peine s'il était nécessaire dans ce genre d'endroit d'avoir une place dos au mur.Dans un coin, discret et élégant, un orchestre de smooth-jazz jouait une mélodie chaloupée, sûr et certain de décrocher dans les mois à venir un concert dans les salles géantes de Corellia.

*

Ils trouvèrent Nello, assis seul à une table, à siroter un white russian on the rocks (vodka, lait, citron). Il les salua, amusé, en levant son verre :
- A notre ami Tremayne !
Nos héros, très professionnels, commandèrent la bière locale, forcément la meilleure du monde selon le patron.
- Tu deviens une célébrité, murmura Merwyn. Les gens du Soleil Noir commencent même à t'imiter. Tu as tes groupies. A quand un concours de sosies ?:ahah:
Nello soupira, en considérant un glaçon qui fondait lentement, laiteux.
- Je n'arrive pas à comprendre pourquoi ils ont fait ces clones de moi ! C'est absurde !... Et si j'avais su que vous étiez à me courir après depuis des semaines... Saleucami, Nar Shaddaa... Vous n'avez pas ménagé vos forces... Que de temps perdu.
- Ce qui est fait est fait, tant pis.
- Comment se passe la vie sur Ruusan ? Vous avez monté votre petit conseil Jedi, m'a dit Limbo.
- Maître Skywalker aimerait d'ailleurs que tu en fasses partie.
Nello fit tourner les glaçons dans son verre et le finit d'un trait.
- Je me suis renseigné sur ce qui vous occupe. Cet holocron...
Il baissa d'un ton. Il sortit de son sac un vieux livre aux pages jaunies, racornies et à la couverture en cuir maculée de tâches. Il était écrit en antiques caractères glypho-cryptiques. Nos héros avaient oublié que l'ami Nello était un érudit en matière Sith...En ouvrant le livre, il les fixa, passionné par son sujet.
- Regardez, c'est à cette page... L'holocron trouvé par Quinlan Vos sur Korriban appartenait bien à cet Andeddu, qui a dû vivre juste avant l'avènement de la vieille République, donc il y a un millier d'années environ.
Sur la page en question, un texte indéchiffrable, enrichi de belles enluminures dorées et azur.
- Je crois avoir une piste pour remettre la main sur l'holocron... Evidemment, je ne sais pas exactement où il se trouve. On ne trouve pas de trésor en suivant le X marqué sur une carte.:professeur_jones:
Nello attendit un peu, pour jauger de son effet. Gaeriel jetait des coups d'oeil discrêts vers la ceinture de Nello, pour voir s'il n'y portait pas le sabre rouge de Vos. Mais elle ne le vit pas.
- Autant que je me souvienne, mais je peux me tromper, j'ai entendu il y a plusieurs années Baados en parler avec...
Il jeta un regard circulaire à la salle. Les filles riaient, assises sur les genoux de très importants Bothan qui sortaient de leur séminaire de formation.
- ... en parler avec Orcus... Et ils semblaient tenir ce personnage en haute estime. Il est fort possible qu'Orcus ait été en possession de cet holocron...
- Génial, murmura Gaeriel avec une tête d'enterrement.
- Oui, cela ne peut vouloir dire qu'une chose : il faut aller visiter son repaire, sur la lune de Sauron...
Gaeriel fit une mine sinistre, qui montrait qu'elle aurait préféré visiter un cachot impérial que retourner là-bas, affronter l'image de la princesse Amanoa. Merwyn toussota, gêné. Mais lui aussi comprenait bien que ce n'était pas une mauvaise piste.
- J'ignore, dit Nello, si Konen est revenu là-bas depuis l'année dernière. Mais je ne pense pas qu'il allait dans le repaire d'Orcus...
- Non, effectivement, dit Gaeriel.
- Autant que je sache, ajouta Merwyn, il restait au palais de Treides, sur la planète même.
Nello referma son livre en le claquant.
- Alors il ne nous reste plus qu'à aller fouiller chez Orcus...

A suivre...