07-03-2006, 12:10 AM
(This post was last modified: 07-03-2006, 04:10 PM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Le Z-10 Seeker ( il serait temps de le baptiser ce vaisseau

La planète Sauron tournait, lugubre, solitaire, dans ces confins du monde, abandonnée de tous, même des sombres seigneurs qui l'avaient habitée. Il n'y régnait plus la terreur mais la désolation. Le palais de Darth Treides, où Revan avait passé près de deux ans, et que Merwyn ne put revoir sans frémir, tombait en ruine, après avoir manifestement subi de violents assauts. Il était difficile de se sentir mieux à survoler cette planète qu'à s'enfoncer à l'aveugle dans l'espace indéfini et noir, à parcourir ces étendues inertes, inhabitées, où le Duc Lepto était venu pendant plus de vingt ans, s'enfoncer dans les ténèbres et assumer sa malédiction, tout en passant pour un entreprenant et orgueilleux dirigeant du clan Korbo, mais sans qu'on soupçonne que lorsqu'il se rendait dans ces profondeurs, un homme qui se faisait appeler l'Empereur de Gondwana instillait en lui un orgueil bien plus grand, un orgueil fou qui seul avait pu le pousser à monter une armée contre l'Empire.
Les fracas lointains du tonnerre n'étaient pas un réconfort, pas une lumière pour se guider, non plus que la lueur des étoiles qui semblaient souffrir à regarder les étendues rocheuses de Sauron.
Et sur l'ancien palais Sith, encore debout il y a un an, en ruine comme s'il était abandonné depuis des siècles aoujourd'hui, tombait l'ombre menaçante de la seule lune de la planète.
Les deux vaisseaux, après cette reconnaissance, montèrent vers cette lune, où se dressait le palais personnel de Darth Orcus. Et cette fois, c'était Gaeriel qui se sentit envahie par une terreur primordiale, presque une terreur sacrée, à revenir dans l'antre infernale de son ancien maître et bourreau, de celui qui l'avait soumise et transformée en une harpie impitoyable.
- Gaeriel, si tu ne veux pas, tu n'es pas obligée d'y aller. Nello et moi pouvons nous charger de rechercher ce que nous voulons...
- ... Inutile de reculer. Je me sens prête. Et puis, de toute façon, c'est encore moi qui connais le mieux l'endroit.
Le château d'Aghaast se dressait sur la lune, seul face à l'immensité désolante de l'espace, avec pour seuls témoins des crimes qui s'y étaient produits, les galaxies rougeoyantes, les explosions de nova, les effondrements de constellations et les déformations de poussières d'étoiles...
L'endroit n'avait pas été touché comme le palais de Treides. Aghaast continuait à se dresser et nos héros, en rentrant, crurent qu'ils rentraient dans un bain de noirceur, comme s'ils plongeaient dans un miroir liquide de côté obscur.
Le silence qui régnait était celui d'un tombeau, d'un tombeau vide où le moindre bruit peut résonner, d'un caveau qui ne semble fait que pour attirer les vivants et leur rappeler leur insignifiance... Des serviteurs homoncules, la peau verte, bossu, puant, difformes, couraient dans les coins, discrets comme la poussière. La solennité des lieux imposait un silence stupéfait. Le château tenait autant du palais Sith que du laboratoire d'expérimentation sur la douleur, de la chambre de torture, de la prison pénitentiaire et du temple d'un culte maudit...
Nello et Merwyn montèrent à la bibliothèque, pendant que Gaeriel s'aventurait dans les quartiers réservés à Orcus, ceux près desquels elle était passée pendant ces années noires ; elle tremblait à toucher cette pierre, se sentait retombée dans un cauchemar et peinait à réaliser ce que cela avait pu être de plonger dans le côté obscur.
- Princesse... princesse... Vous êtes revenue...
Gaeriel se retourna, la sueur aux tempes.
C'était un des petits serviteurs, les yeux pleins de terreur et d'admiration, qui la fixait.
- Où est... où est passé maître Orcus ?... Il y a si longtemps qu'il n'a plus donné de nouvelles...
- Il ne reviendra plus désormais... Ne l'attend pas. Conduis-moi plutôt à ses appartements.
Le petit serviteur faisait une apparition aussi grotesque que dérisoire. Que pouvait-il bien comprendre, du haut de son mètre vingt, à ce qui se passait dans la galaxie ?

Nello et Merwyn arrivèrent dans la bibliothèque. Elle avait été tenue propre par les serviteurs. Nello sortit de son sac les livres qu'il avait étudiés ces derniers jours à propos d'Andeddu.
- J'avais été autorisé à venir ici, quelques fois...
Il se reconnaissait mal dans les lieux mais savait à peu près où chercher.
- Voilà, c'est dans ce livre-là, regardez. Je savais bien qu'Orcus avait parlé d'Andeddu...
Merwyn regarda, très curieux, et déchiffra les quelques pages qui les intéressaient. Sous l'égide de Treides, il avait appris à lire ces manuels occultes où sont consignés les récits sur les seigneurs Sith.
- Les données ne sont pas précises, dit Nello. Comme d'habitude pour ce genre de récits.
- Nous avons cette indication, nota Merwyn. Andeddu se serait servi de plusieurs technique d'alchimie Sith mises au point par Belia Darzu autour de -1200. Et le Belia Darzu était le nom du vaisseau amiral de Treides. Est-ce un hasard ?
- "Belia Darzu, l'une des seules Dames du Sith, redécouvrit et perfectionna l'art de l'alchimie appelé Mechu-Deru, qui lui permit de construire des créatures appelées Techno-Bêtes, mi-animales mi-machines, ainsi des armures de combat, toutes sortes d'armes terrifiantes..." Ecoute donc ce passage : "sa dernière création, sur laquelle elle épuisa ses dernières forces, fut la Source Obscure, un vaisseau appelé aussi Oeuf des Ténèbres, qui pouvait projeter l'énergie du côté obscur comme un laser." On a bien vu la machine à l'oeuvre, ça c'est sûr... Encore plus intéressant : "La Source Obscure fut construite avec des monolithes noirs, faits d'une matière inconnue, parfaitement lisses, qui avaient, dit-on, le pouvoir de transformer l'espace normal. En les positionnant autour d'une planète, on pouvait faire disparaître celle-ci. Qui tenterait d'aller sur la planète serait en réalité dévié dans sa trajectoire. Les monolithes noirs trompaient les systèmes d'astronavigation..."
- Oui, c'est bien de ça dont Thembee s'est servi. Il a utilisé les Monolithes pour cacher Gondwana à l'Empire et pour s'emparer des scientifiques de D-Tronic, et pour faire disparaître les flottes impériales qui étaient prêtes à le rallier...
- Je me demande si Darth Andeddu aurait pu être l'élève de Belia Darzu. Ou bien vient-il plus tard, après le règne de Darth Bane et l'établissement de la Règle des Deux ?
- Dans ce cas, dit Merwyn, Andeddu aurait pu connaître la bataille de Ruusan...
- Oui, mais tout ça ne nous dit pas si Orcus était bien en possession de l'holocron de ce Sith...

Gaeriel passa par les laboratoires de l'ancien maître des lieux. Elle tapota quelques codes mais ne parvint pas à trouver de détails intéressants. Beaucoup de communications avec Darth Yotis, l'Arconien qui avait servi de garde du corps à Amanoa, capable d'infuser la terreur chez n'importe qui, des modélisations de trajectoires de flottes, des rapports d'espionnage sur le palais de Treides...
Gaeriel pénétra ensuite dans les appartements d'Orcus. Elle visita la chambre, le grand lit à baldaquin, les armoires où se trouvaient plusieurs robes. Et devant le lit, deux piliers couronnés de cristaux. Un serviteur suivait Gaeriel à distante respectueuse, boitillant, inquiet de savoir ce qu'elle faisait.
- Dis-moi, c'est toi qui t'occupais des appartements du maître ?
- Oui... princesse... fit-il de sa voix chevrotante.
- Il devait bien s'être réservé des quartiers secrets, où lui seul avait le droit de se rendre...
- En effet, en effet...
Le petit bonhomme s'approcha du clavecin à côté de la fenêtre et tapota quelques notes de ses doigts gourds. Un panneau bascula en grinçant au fond d'une grande armoire, découvrant un escalier qui montait vers un entre-sol.
Gaeriel s'y aventura, le coeur palpitant, avide de plonger les mains dans le coffre aux secrets d'Orcus. Quelle femme dans cette galaxie avait jamais tant convoité un trésor si appétissant !

L'escalier aboutit à un ascenseur, qui s'ouvrit automatiquement puis emmena Gaeriel quelques étages plus bas, silencieusement, dans une grande salle qui ressemblait à un QG de navigation de la marine. De grandes cartes holo, des projecteurs, des consoles d'ordinateurs, des droïds de communication. Des données continuaient de défiler à l'écran, sans doute sans interruption depuis un an. Les trajectoires prévues pour l'attaque contre le Noyau, les recensements de flottes, les rapports de mondes sympathisants, les positions des armées impériales... Gaeriel s'aventura dans la mémoire de ces ordinateurs, mais n'y découvrit rien de nouveau.
Elle sentait la clef du mystère toute proche d'elle et en était plus excitée que jamais. Elle découvrit une pièce adjacente : une salle d'entraînement, un dojo. Une piste circulaire, avec de vieilles armes blanches accrochées croisées au mur. Il n'y avait rien dans ces lieux et pourtant Gaeriel avait pris le temps d'examiner la salle de navigation de façon exhaustive. Elle savait bien qu'Orcus, pour avoir pris la peine d'établir ces quartiers secrets, devait y cacher des choses.

En retournant dans le dojo, elle vit que la poussière au sol cachait une plaque de métal. Etonnée, elle rejeta la poussière du pied puis, fébrilement, commença à l'enlever à pleines mains : c'était un vaste projecteur holographique qui se cachait dessous !
Elle l'alluma : l'image se diffusa, sphérique, tout autour d'elle ; Gaeriel se trouva au milieu d'une projection de la galaxie entière. Des faisceaux lasers vinrent scanner ces mains, puis passèrent au vert. Elle pouvait maintenant, simplement en bougeant ses mains, faire tourner la sphère ou bien zoomer sur une planète en "appuyant" dessus. La cartographie était détaillée : apparaissaient non seulement les centres les plus connues mais aussi bien des planètes mineures. En sus, Gaeriel nota que plusieurs planètes étaient plus brillantes que d'autre. Elle se hâta de les "agrandir". Il s'agissait de Gondwana, Sauron, Barab, Coruscant, Corellia, Onderon, Ossus et une dernière planète, anonyme, dont les coordonées étaient incomplètes.
"Sur" Gondwana, se trouvaient stockées des informations relatives à la situation des tribus et diverses accès secrets de Thembee. Rien à signaler de particulier quant aux autres planètes, sinon que sur Onderon étaient classées des dossiers issues des recherches d'Orcus là-bas, quand il se nommait encore Vosta Fangu.
Sur la planète anonyme, Gaeriel, le coeur battant la chamade, découvrit des codes d'accès confidentiels à un secteur interdit sur cette planète. Elle mourrait déjà d'envie d'aller voir là-bas ce qui s'y trouvait. :shock:
Enfin, sur Ossus, qui fut, vers -4000, un grand centre Jedi, elle trouva la localisation d'un manoir mentionné comme appartenant à... Darth Andeddu !
Elle touchait au but ! Si l'holocron pouvait être quelque part, c'était bien là-bas !
Gaeriel enregistra ces informations rapidement et remonta trouver Nello et Merwyn à la bibliothèque, où ils purent mettre en commun leurs informations.
- Je suggère que nous partions sur Ossus, Merwyn et moi, pendant que toi, Nello, tu iras voir l'Alliance Rebelle pour tâcher de découvrir où se situe cette planète anonyme. Tu peux aller sur Bakura : mon père ne fera pas de difficulté pour t'aider.
Gaeriel avait oublié la princesse Amanoa et était redevenue l'amirale de corvette Captinson, celle qui prend des décisions et se fait obéir sans discussion !

Les deux transports quittèrent sans tarder la lune de Sauron et foncèrent dans l'hyperespace, leurs passagers heureux de revenir vers la civilisation.
A suivre...
