28-03-2006, 01:12 PM
(This post was last modified: 29-03-2006, 08:47 PM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Merwyn s'était dissimulé derrière un arbre. Un patrouille de trooper passait sur un chemin en contrebas.
Après une nuit fraîche, pendant laquelle il s'était forcé à marcher, il s'était reposé en début de mâtinée, sous un soleil tiède. Il avait une barbe bien fournie maintenant et il était perdu dans un nouveau monde dont il ignorait tout...
Après les troopers, il dut chasser loin de lui plusieurs bêtes qui le suivaient à la trace. Armé d'une lourde branche, il faisait de grands gestes menaçants et reprenait sa marche.
Il finit par trouver la voie de monorail indiquée par la princesse Saa. Il dominait un grand plateau rocheux, battu par le vent, au-dessus duquel passaient des escadrons de Tie-fighters. Merwyn crut même apercevoir plus loin de lourds bâtiments impériaux : des Corvettes, voire des frégates d'assaut. Sans surprise, l'Empire devait déployer des moyens phénoménaux pour le retrouver. Mais une recherche à l'échelle d'une planète pouvait prendre du temps. Notre héros sentait qu'on le recherchait. Quelqu'un puisait dans le pouvoir de la Force pour le détecter, mais Merwyn savait résister à ce genre de détections grâce à son entraînement.
Il avait emporté de chez les indigènes de la bouillie de viande et de légumes, qu'il finit de manger, avant d'étudier de plus près la voie du monorail. Il se mit en observation. Un premier convoi ne tarda pas à passer : long de plusieurs kilomètres, il roulait presque en silence et défila pendant une longue minute. Il était composé de dizaines de wagons blindés. Des troopers occupaient l'un des wagons.
Le monorail atteignait le plateau au sortir de la forêt et accélérait vivement après être sorti de sous les arbres. Merwyn attendit le prochain. Il allait falloir du Muscle© pour bondir sur le toit du wagon, mais surtout du Neurone© et de l'Oeil© pour sauter au bon moment et ne pas être vu des troopers.
Un nouveau convoi approcha une heure après. Merwyn s'approcha du talus de ballast ; il allait bondir mais hésita et, au dernier moment, se retint.
Il s'en voulait de ne pas s'être lancé. Il se remit en méditation pour tenter de se calmer. Mais après un jour et une nuit de voyage, il était aux abois. Un nouveau convoi arriva une heure après. Cette fois, il attendit que le wagon des troopers soit passé et il bondit. Une vrille l'amena sur le toit, où il fut plaqué par la vitesse. Et le convoi accéléra sur le plateau rocheux. Merwyn serra les dents : la Force lui procurait un excédent de masse musculaire mais pendant un temps limité. Battu par le vent, il se raccrochait au toit, en tâchant d'apercevoir le système d'ouverture ; il parvint à se pencher sur le côté, au risque de tomber et aperçut le verrou électronique de la porte. Il se souvint de quelques instructions élèmentaires qu'il avait reçues de Moustache Noire concernant cette sécurité et par la télékinésie, réussit à la déverrouiller. Il se raccrocha au toit et se laissa pendre le long du wagon, puis se balança de gauche à droite plusieurs fois et, aidé d'une impulsion de la Force, entra enfin dans le wagon. Il tomba à plat ventre, le souffle coupé. Il se rassit et prit le temps de retrouver sa respiration.
De gros containers étaient empilés autour de lui. Il en trouva un dont l'ouverture était aisée et où il pourrait être plutôt à l'aise. Les containers étaient remplis de matériel de construction. Merwyn parvint à s'installer au milieu des pièces de chantier et put s'accorder quelques heures de sommeil, bientôt bercé par le rythme monotone et le grondement du monorail.

Gaeriel et Nello arrivèrent en vue de Vinovo.
Pendant le voyage, Nello avait évoqué la mission d'infiltration qu'il avait menée pour l'Alliance Rebelle, dans une usine spatiale appartenant aux Séparatistes. Et cette usine se trouvait précisément dans le système de Vinovo.
- Je suis étonné que vous ne l'ayez pas trouvé.
- Je n'en ai jamais entendu parler, dit Gaeriel, stupéfaite.
Nello lui précisa qu'elle avait certainement été plus qu'endommagée par un raid impérial, après que l'information leur était parvenue.
- Il en restera certainement de la tôle fondue et dans tous les cas, les Impériaux n'auront laissé aucun appareil dedans.
En arrivant au palais, Gaeriel organisa une réunion de crise pour exposer la situation. Elle commanda à Déménor d'envoyer rapidement une équipe inspecter la ceinture d'astéroïdes proche, selon les recommandations de Nello. Elle apprit de son ministre de l'Industrie que le professeur Neuhrat avait bien avancé dans ses recherches.
- Il a fini par reconstituer certains rouages essentiels de ces modèles de droïds. Avant peu, il aura sans doute les moyens d'envoyer à nos usines des plans pour un prototype.
Gaeriel dit qu'il fallait continuer à maintenant le scientifique sous pression : il n'avait pas été débauché du Soleil Noir pour venir se tourner les pouces à Vinovo !

- Pour ce qui me concerne, conclut Gaeriel, je dois repartir de façon urgente en mission. Continuez ainsi. Blood, maintenez la flotte en alerte générale. Il n'est pas encore dit que nous n'irons pas faire un tour sur Ossus !
La réunion se finit : Gaeriel et Nello partirent aussitôt à bord d'un vaisseau officiel de Vinovo, à destination du système voisin d'Altaïr, escortés par des chasseurs de la flotte.
La délégation fut admise sur la lune de la planète du Soleil Noir, où des soldats d'élite de l'organisation, des Preston, attendaient l'arrivée du gouverneur. Vêtus de leur manteau de cuir noir, de leurs lunettes de soleil, avec leurs implants cybernétiques et leurs armes à signature, les agents indiquèrent à nos deux héros qu'ils pouvaient s'asseoir. Deux fauteuils avaient été disposés à leur intention.
Ils se trouvaient sur la base lunaire d'Altaïr, dans un de ces décors froids et fonctionnels affectionnés par l'Organisation. Une plateforme holo s'activa et Fayan Diggs, le Gouverneur d'Altaïr, apparut.
- Mademoiselle le gouverneur. Content de vous rencontrer.
- Moi aussi. Entre voisins, nous devrions nous rencontrer plus souvent.
- J'ai toujours nombre d'affaires à traiter, hélas. Que désirez-vous ? Vous n'envoyez pas votre Diplomate cette-fois ?
- Je viens vous voir en particulier à cause de lui... J'aimerais contacter quelqu'un de votre organisation.
- Qui donc ?
- Le général Cypher.
Même le flegmatique et froid Diggs eut une seconde d'étonnement, avant de répondre :
- Certainement. Cependant, contacter ainsi une des instances dirigeantes du Soleil Noir n'est pas gratuit.
- Je paierai le prix : je laisserai mon ministre de l'industrie régler cette affaire.
- Très bien, alors nous dirons au général Cypher que le gouverneur Captinson voudrait lui parler.
- Je vous remercie.
Gaeriel repartit sans tarder. Le temps d'effectuer le voyage de retour et notre héroïne fut prévenue qu'une communication arrivait au palais sur la ligne rouge, la plus sécurisée.
Notre gouverneur ne garda que Nello à ses côtés.
Elle autorisa la communication : le général Cypher, dans son exosquelette noir, apparut devant Gaeriel.
- Vous avez demandé à me parler... J'imagine que c'est au sujet de notre affaire.
- En effet, j'ai retrouvé l'holocron que vous demandiez.
- Alors il faut convenir d'un lieu de rencontre pour l'échange prévu.
- Je voudrais changer les termes de l'échange : je pense que les otages que vous détenez actuellement pourront vous être payés par l'Alliance Rebelle. Je crois qu'ils ne nous apprendront plus grand'chose sur vous. Cet holocron vaut plus...
- Quoi par exemple ?
- Avez-vous entendu parler de la situation sur Ossus ?
- Oui, en effet...
Le général prit un ton intéressé, qui indiquait qu'il commençait à comprendre.
- Je me suis rendu là-bas avec Merwyn. Pour y trouver l'holocron précisément. Nous avons réussi. Mais Merwyn est resté là-bas.
- Je m'explique mieux maintenant les raisons de cette arrivée massive de l'Empire sur place...
- Je vous donnerai l'holocron en échange de Merwyn.
- Vous insinuez que j'aurai les capacités de sortir Merwyn Peake d'Ossus ?
- Je veux qu'il échappe à l'Inquisition. Je crois comprendre que vous tenez à cet holocron. Je tiens aussi à Merwyn.
- Je vais réfléchir à votre proposition. Je vous rappellerai.
La communication se coupa. Gaeriel soupira, étourdie. Elle venait de mettre le doigt dans l'engrenage.
- Cypher est le seul moyen de sortir Merwyn d'Ossus. Mais nous ne pouvons pas donner cet holocron à Cypher...
- Oui, ajouta Nello, nous voulons retrouver Merwyn sans donner l'holocron et Cypher ne pense déjà plus qu'à prendre l'holocron sans rendre Merwyn... Pour le moment, nous ferons bien de nous mettre au vert. Avec le Soleil Noir pour voisins, ils pourraient être tentés d'entrer en force à Vinovo. Disparaissons le temps de régler cette histoire.
- Bonne idée. J'ai une communication personnalisée dans mon YT !
Gaeriel était heureuse d'en finir avec des mois passés dans des Z-10 successifs, pour retrouver le pont de son Hope Star, ce magnifique transport surarmé à bord duquel elle avait défié des armées entières dans des batailles spatiales gigantesques !
Elle se sentait vraiment chez elle dans son YT : son bonheur aurait été complet si Merwyn avait pu être là. Nello s'installa dans une des soutes et le vaisseau décolla à destination de Riflor, le second repaire du Jedi, où les indigènes de cette planète presque déserte avaient bâti des statues en l'honneur de leurs deux sauveurs !

:jmekiffe:
La nuit était tombée sur Ossus ; Merwyn avait attendu longtemps depuis l'arrivée du monorail dans la cité de Felucia.
Les troopers avaient fouillé le wagon et assisté au déchargement des containers ; notre héros avait été secoué mais pas repéré, ce qui était l'essentiel.
Il ouvrit enfin le container de l'intérieur. Il se trouvait dans un vaste entrepôt où circulaient des droïds manutentionnaires. Notre héros se faufila à l'extérieur : l'endroit était mal gardé.
Le jour pointait déjà à l'horizon. La cité de Felucia était bâtie à flanc de montagnes. Une grand'rue principale montait en spirale du bas vers le haut de la ville. Dans la lumière approchante du matin, qui ne tarderait pas à passer la crête, on discernait le palais où était certainement retenue la princesse Saa. Merwyn ne savait pas comment il allait réussir à jouer le chevalier servant. Il savait seulement que là était sa seule piste.
Les troopers surveillaient les abords de la ville, à la porte par où les marchands arrivaient dans les bas quartiers.
Autour des remparts de la cité, des marchands avaient établi leurs échoppes. L'endroit était un de ces souks comme il en existait des milliers de par la galaxie et qui rappelait à Merwyn le cratère de Zzin. Notre héros passa une partie de la mâtinée à se procurer un déguisement. Il avait compté sur le pouvoir de modification d'un esprit pour prendre des vêtements sans payer -car il n'avait pas un crédit en poche ! Hélas, il devait être à bout de jus : il avait beau passer la main devant le visage des vendeurs, la ruse ne prenait pas. :baton:Au bout de cinq magasins où il commençait à se faire remarquer, il finit par se déguiser avec de vieilles fripes, qui ne feraient pas illusion longtemps...
Il entendit la voix de la princesse Saa s'adresser à lui : elle avait senti qu'il était arrivé en ville.
- Je peux me déplacer en ville. Le peuple aime s'approcher de mon cortège personnel. Faufilez-vous dans la foule et ensuite approchez-vous du char principal. Je m'occuperai du reste.
Merwyn entra en ville et vit en effet que la foule se massait dans la rue : des trompettes retentissaient, des cavaliers sur d'immenses chevaux à six pattes avançaient, de grands chars aux couleurs de la cité descendaient lentement la rue principale ; les gens étaient aux fenêtres, les marchands sortaient de leur boutique et la milice populaire peinait à contenir la foule.
- Place ! place au cortège solennel de la princesse Saa !
Merwyn se fondit dans la foule. Il remarqua que les plus fanatiques achetaient de grandes toges à capuches vertes et obtenaient l'autorisation d'approcher le char de la princesse. On savait faire marcher le business ici : notre héros se dit qu'avant peu, Gaeriel aurait bien l'idée d'organiser un tel culte de sa personnalité pour faire rentrer des devises dans les caisses de Vinovo.:roll:
Mais notre héros était toujours fauché comme les troopers. Il décida de faire une petite entorse au code Jedi : nécessité faisant loi, il fallait bien faire avec... Il s'approcha d'un marchand qui voulait sa toge de Saa et l'allégea de son porte-monnaie puis avec l'argent, alla se payer un déguisement folklorique.
Après quoi, il se mit à gesticuler comme les autres groupies et avança vers le char. Il se dit que si jamais quelqu'un de sa connaissance avait pu le voir, il en aurait été si mort de honte que toute solution autre qu'un exil au fin fond de l'Amas de Minos aurait été inutile !:o
A force de scander le nom de Saa et de jouer des coudes, notre Jedi aborda le grand char, magnifiquement décoré de draperies, d'or et cerné par les cavaliers sur leurs terribles montures aux naseaux fumants. Des soldats à pied prirent par la manche Merwyn et les autres admirateurs :
- Allez, bande de vauriens, montez ! La princesse Saa daigne vous laisser l'apercevoir !
On les flanqua à l'intérieur. Merwyn prit garde de bien garder sa capuche sur la tête. Il se trouvèrent une grande pièce décorée de tapis, de blasons et d'armes, avec des parfums qui brûlaients et de lourds coussins. Derrière un fin rideau vert clair se distinguaient une silhouette gracile, allongée sur un sofa. Les gardes firent mettre à genoux les admirateurs, qui pleuraient à chaudes larmes de joie.
- Estimez-vous heureux d'apercevoir votre princesse ! lançait le sergent, vous mériteriez d'avoir les yeux crevés après avoir aperçu son visage radieux !
La princesse passa sa main et passa un instant son visage : Merwyn croisa son regard -elle l'avait reconnu. Elle était d'une beauté simple et élégante ; elle était d'une race presque humaine, la peau et les cheveux bruns ; une chevelure extrêmement abondante, plus grande qu'elle ; presque pas de nez et des gestes timides. Les fidèles embrassaient en pleurant de plus belle leurs médailles.
- Sergent, pourquoi ne pas offrir l'hospitalité à ces braves gens ?
- Princesse ! Ils sortent du bas peuple. Ils souillent déjà votre char.
- Allons, il faut savoir s'amuser en ces temps difficiles.
- Bien noble Saa. Je t'obéis.
Mais le sergent n'approuvait pas pour autant. Le char commença à remonter la pente et, au bout d'une longue heure de pompe grandiloquente et de délires populaires, passait la porte du grand palais de la ville, annonçant la fin des réjouissances : on retournait au travail, à ses préocuppations habituelles, les yeux encore brillants de la joie festive du début de journée.
Merwyn et les fidèles n'avaient plus vu la princesse : on les avait fait passer dans une seconde pièce, à l'arrière du char, où ils avaient eu à manger et à boire. Notre héros n'était pas le moins affamé de la bande. Les soldats les considéraient avec mépris :
- Regardez-moi ces crève-la-faim ! Notre princesse est encore bien bonne de les nourrir. Ce n'est pas le gouverneur qui aurait des intentions pareilles...
Au palais, on les fit descendre en dernier puis on les amena dans l'aile des domestiques. L'endroit était magnifique : des remparts on devait dominer la vue de toute la vallée ; le palais resplendissait d'oriflammes, d'ors, de hautes et innombrables tours et semblait sorti du rêve d'un pays extraordinaire.
On laissa les gueux se promener dans une partie des immenses jardins, celle réservée aux basses classes. D'autres endroits étaient réservés aux domestiques de plus haut standing (les femmes de chambre, les cuisiniers, les serviteurs) et les plus beaux endroits pour la noblesse de Felucia, qui pouvait profiter des massifs de fleurs, des labyrinthes, des fontaines, des vergers, des bassins et des promenades ensoleillées.
L'air était doux et la vie semblait si paisible à cet endroit qu'on imaginait avec peine qu'une princesse puisse y être retenue captive et que l'Empire y fasse peser sa menace d'acier depuis les ténèbres de l'espace.
Quand l'heure vint de raccompagner les bons admirateurs ravis à la porte du palais, Merwyn entendit la princesse lui parler. Alors que la compagnie passait dans un petit couloir, notre héros trouva à s'esquiver dans une ruelle et trouva une porte dérobée. Un escalier de pierre le mena dans un couloir trempé, hérissé de stalagmites et stalagtites, semblables à la dentition d'un monstre des profondeurs. Après un long chemin dans une obscurité quasi-complète, Merwyn aperçut la lumière vacillante d'une torche : une servante l'attendait dans l'embrasure d'une porte, pressée de le voir arriver. Notre héros hâta le pas et s'engagea dans un escalier étroit. La servante jeta un coup d'oeil circonspect dans le couloir et referma la porte.
A suivre...
