07-06-2006, 02:54 PM
(This post was last modified: 19-06-2006, 12:48 AM by Darth Nico.)
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE

Nos samouraï passèrent la journée du lendemain à soigner leurs blessures ; les shugenjas furent mis à contribution, dans chaque clan, pour aider les bushis à retrouver leurs forces.
Ayame étudia soigneusement les indications laissées par Jin le marchand. Aidée de Ryu, elle les recoupa avec celles de Chinoko : et il y avait une adresse de plus pour Jin. Or, les autres, communes aux deux, indiquaient des marchands morts ou ayant quitté la Cité.
C'est ainsi qu'en fin d'après-midi la magistrature d'Emeraude, en la personne de Hiruya-sama, Ayame-san, Ikky-san et Ryu-san, monta dans le quartier des charpentiers et se présenta devant l'atelier d'un couvreur, rue des Ormes. Et on fit sortir le maître des lieux et sa famille : ils vinrent se présenter, front à terre, devant les puissants samouraï. Il y avait un homme et ses deux enfants.
- Où est ta femme ?
- Elle doit arriver très bientôt, samouraï. Elle finit de se préparer pour être présentable devant vous !
- Ryu, va la chercher !
Notre Dragon s'inclina brièvement et pénétra dans la maison, suivie de deux soldats. A l'étage, elle entendit du remue-ménage, un meuble qui tombe : elle ouvrit le panneau de la chambre et vit la femme, pendue, les veines taillées.
Ryu coupa la corde et les deux soldats reçurent la femme. Elle venait de rejeter de sous elle un tabouret : elle vivait encore, bien qu'elle fût tombée inconsciente. Elle s'était taillée les veines avec un tanto. Ryu redescendit prévenir Hiruya en lui murmurant à l'oreille. Notre Grue ordonna une fouille exhaustive de la maison.
Ayame et Ikky montèrent dans la chambre et la shugenja procura des soins à la femme. Elle examina la pièce avec Ryu : les deux femmes ne trouvèrent pas trace de maho-tsukaï. En revanche, dans le placard de la femme, on avait gravé la marque du Condor.
Pendant que le rez-de-chaussée était retourné de fond en comble, Hiruya arrivait en haut.
- Elle s'en sortira, Hiruya-sama, dit Ayame.
- Tant mieux. Je vois que vos informations étaient exactes. Qu'on m'emmène toute cette petite famille au palais !
Le soir, il y eut interrogatoire en règle du couvreur : il en ressortit qu'il ne savait rien. Le pauvre tremblait rien qu'à voir Pitoyable approcher ses instruments du feu : on lui évita des supplices corporels, car il était sincère. Il passa dans le cercle magique d'Ayame sans difficulté : il n'était pas porteur de la Souillure de l'Outremonde.
Les enfants ignoraient tout autant ce qui se passait. Le couvreur tomba au dernier degré du desespoir en apprenant que sa femme, sa petite femme si paisible et si douce, était liée à une secte d'adorateurs du Dieu Maudit !
Et une fois de plus, le Condor avait eu l'oreille et l'oeil : il avait ordonné à sa complice de se suicider au moment où la magistrature d'Emeraude arrivait pour l'arrêter. Mais cette fois, c'était un peu tard, pas comme pour la veuve Mayo. Donc le Condor avait été pris de court : il n'était donc pas tout-puissant. Il avait dû agir dans l'urgence.
L'interrogatoire de la femme amena des informations intéressantes : comme les autres, comme Daidoji Unoko, elle était terrifiée par la voix du Condor et par son oeil qui voit partout, qui espionne en permanence. Elle n'était pas entrée dans cette secte de plein gré, au contraire. Alors qu'elle était partie, plusieurs années auparavant, avec d'autres femmes prier dans un temple à quelques lis de la ville, elle avait été capturée sur le chemin du retour. Ses ravisseurs l'avaient assommée et baîllonnée en début de nuit ; toute la nuit, ils l'avaient torturée, jusqu'à ce qu'elle prête allégeance au Condor. Au matin, elle acceptait enfin.
Elle revit d'autres fois ses bourreaux, qui achevèrent en quelques "séances" de briser sa volonté. Ces fois-ci, elle avait été convoquée (sous peine de mort pour elle et sa famille si elle n'y allait pas) dans un discret bâtiment... rue du Saphir ! A l'époque où la boutique était inoccupée, en pleine guerre de l'opium.
Ainsi cette cave avait servi à Dajan, à Nakiro et aux autres, de lieu de rendez-vous et de torture pour leurs nouvelles victimes.
Ayame lui fit mettre un pied dans le cercle magique : aussitôt, les flammes surgirent et la femme eut la jambe brûlée, juste avant qu'on ne l'en retire. Elle était souillée. Le Condor avait dû la forcer à prêter allégeance au Gaki, comme les autres. Et pour un tel crime, elle devait mourir.
Elle put apprendre à nos magistrats une autre information : la première fois qu'elle avait eu affaire au Condor, cela ne s'était pas passé dans la cave rue du Saphir, mais dans une cabane, à la sortie de la ville, dans les bois.
Nos magistrats se promirent d'aller visiter l'endroit aussi vite que possible.
L'après-midi, Hiruya avait assisté à une assemblée extraordinaire au palais du Gouverneur. Shosuro Hyobu-sama avait réuni les dirigeants de famille pour parler de l'attaque de la veille : elle dut remercier Licornes et Grues pour leur aide ; elle félicita Bayushi Korechika pour sa bravoure, ainsi que Bayushi Tomaru, revenu en début de journée : lui et les rônins d'Ozaki avaient repoussé une attaque d'une avant-garde du clan du Crabe. En revanche, Shosuro Jocho fut publiquement réprimandé, avec une dureté qui était autant celle du Gouverneur que celle de la mère.
Il fut accusé d'avoir mal défendu la ville, de n'avoir pas vu venir l'attaquant, d'avoir mal organisé la Garde du Tonnerre. En conséquence de quoi, il se voyait pour le moment retirer le commandement de la Garde, qui passait sous les ordres de Korechika-sama. Ce dernier salua respectueusement le Gouverneur. Et on évita dès lors de regarder Jocho, humiliée. Seul Hiruya, qui éprouvait une certaine sympathie pour lui, se promit de faire, dès qu'il le pourrait, un geste en sa faveur.
Le lendemain, nos héros partaient en campagne, à la recherche de la cabane indiquée par la femme du couvreur.

C'était au sud de la ville, à moins d'une demi-journée de marche. Renseignés par les bûcherons, qui suaient en ce début d'après-midi pour avoir du bois pour l'hiver, nos magistrats s'aventurèrent dans le bois déjà dépouillé de la plupart de ses feuilles. Il s'y trouvait en effet une petite cabane, abandonnée. On aurait pu croire qu'elle servait de refuge aux chasseurs, mais ce n'était pas le cas. Elle avait mauvaise réputation dans la région : on disait que des démons dormaient dedans ; on avait déjà entendu leurs cris... Nos héros pénétrèrent dans cette bicoque fragile et grinçante. Elle était vide.
Mais au premier coup d'oeil, Ryu jugea qu'elle avait été déménagée il y a peu. Les meubles avaient laissé des marques claires sur les murs.
Ayame fit amener de l'eau du puits et la versa dans un petit bol qu'elle transportait dans son furoshiki [sac en tissu]. Puis elle fit découper un morceau de latte en bois du plancher et le plongea dedans. Grâce au rituel magique dit de P'an K'u (dont Akitoki lui avait envoyé le parchemin), elle put "lire" ce dont cet objet avait été témoin : des injures, des coups, des cris, du sang versé, des sévices...
C'était donc bien là que la femme du couvreur avait été emmenée, et certainement d'autres victimes du Condor.
Nos héros décidèrent de passer la région au peigne fin : la bande ne pouvait pas être loin et elle ne pouvait pas passer inaperçue !
Renseignements pris au village voisin, une bande de rôdeurs était passée à proximité de la rivière voisine, la veille. Ils avaient tout l'air de brigands : ils étaient partis dans la forêt. Nos héros suivirent cette piste. Au bord d'une rivière, ils se séparèrent : les deux Phénix remontant le courant, Hiruya et Ryu le remontant, de façon à trouver au plus vite un pont.
La campagne était froide, déjà hostile, sauvage. Nos héros étaient dans une zone marécageuse, où les joncs frissonnaient et les arbres se dénudaient à chaque tremblement de leurs branches dans le vent aigre.
Après une bonne heure de recherche, lassante, nos magistrats continuèrent leur chemin, par le pont en amont du courant. Ils passèrent la nuit au prochain village, où ils demandèrent au guide le plus sûr de la région de les accompagner.
Encore une journée de marche et un nouveau village. Plus aucune nouvelle de la bande qu'ils suivaient. Le soir, saoulés par l'air de la campagne et usés par leurs recherches qui piétinaient, nos magistrats s'endormirent rapidement, dans la meilleure auberge du petit village. Ils vivaient à la dure, à peine mieux que des paysans, mais il fallait abandonner ses goûts de luxe quand on poursuivait des criminels du Condor ! Miya Katsu était bien au chaud dans son palais, mais c'était à nos héros de s'user les semelles sur les chemins. Du reste, sans troupe pour les accompagner, sans étendard, les magistrats d'Emeraude perdaient beaucoup de leur superbe : les villageois ne se rendaient pas bien compte de qui ils étaient, eux qui vivaient dans cette arrière-pays reculé, coincé entre des marécages et la rivière et qui n'avaient guère de contacts avec le monde extérieur que par le collecteur d'impôts, une fois l'an.
Le lendemain matin, après une bonne nuit et une solide collation à base de bouillie de légumes et de millet (tout ce que les pauvres villageois avaient à offrir), les samouraï reprenaient leur traque. Ils firent appel à un nouveau rabatteur, qui leur permit de ressortir de cette région perdue, pour retrouver les grands chemins de terre sèche des Shosuro. Ils étaient soulagés de quitter ce pays humide habité par ces vilains paysans miséreux !
A la mi-journée, ils arrivèrent en vue d'une haute bâtisse en pierre, qui se trouvait être la tour Nihai, le principal poste d'observation des Scorpions dans la région. Et si un des complices du Condor, voire le dernier Condor lui-même, avait pu s'y réfugier ? Il n'était pas impossible que le possesseur de la dernière poupée, grâce à ses pouvoirs, ait senti l'arrivée des magistrats. Ce que craignait nos héros, c'est que ce Condor fût un membre éminent du clan du Scorpion : auquel cas, il aurait pu se faire inviter pour la nut à Nihai. Mais pour ce qui serait de l'arrêter, ce serait une autre paire de manches.
Kakita Hiruya dit qu'ils iraient au village voisin, qui était au bout de la piste qu'ils suivaient. De cette façon, ils seraient de retour à la Nihai à la tombée du jour et il n'y aurait rien de suspect à ce qu'ils y demandent l'hospitalité.
Le dernier hameau de la route était composé de quelques batisses disséminées autour du chemin. Ce village était sous la protection des Soshi. Il était commandé par un samouraï de petite naissance, qui fit de son mieux pour honorer la venue des nobles magistrats assistants.
- Des bandits ? oui samouraï. Il en est venu hier. Une bande d'une dizaine d'individus. Nous avons été avertis de leur approche par la tour Nihai. Nous avons un code pour communiquer, à l'aide de drapeaux. En les voyant claquer au vent hier, j'ai mis mes yorikis sur le pied de guerre et nous avons su les recevoir, ces bandits, par Bayushi ! Nous les avons abattus dès qu'ils ont pointé le bout du nez.
- Tous ?
- Oh que oui !
- Pouvons-nous voir les corps ? dit Ayame.
- Si vous le désirez. Ils sont chez les etas, je vais les faire apporter.
Les hinin apportèrent sur des civières les corps et le village entier put assister à cette macabre procession. Nos héros y jetèrent un oeil rapidement : ils ne reconnaissaient personne. Ils firent remmener les cadavres, que le responsable du crematorium les fasse partir pour de bon en fumée.
- Retournons à Nihai. J'ai le sentiment que nous trouverons plus de choses là-bas.
- Si le dernier Condor est un samuraï, dit Ikky, il a pu abandonner ses complices à une mort certaine, et aller dormir à Nihai, comme si de rien n'était.
Comme prévu, alors que le soleil rouge disparaissait à l'horizon de la campagne, les Magistrats d'Emeraude arrivaient au pied de Nihai. On vint aussitôt leur ouvrir la porte et le taisa [capitaine] les accueillit dans ses appartements.
- Nous enquêtons au nom de Miya Katsu-sama, Magistrat d'Emeraude de la Cité des Histoires, expliqua Hiruya. Nous étions à la poursuite de bandits, mais les Soshi les ont abattus avant que nous ne les rattrapions nous-mêmes. Et maintenant, nous nous sommes laissés surprendre par la nuit.
- Au contraire, ce sont les dieux qui vous envoient, disait le taisa, car notre tour peut ainsi s'honorer d'accueillir la magistrature d'Emeraude ! Soyez les bienvenus parmi nous. Vous mangerez à mes côtés bien sûr !

Ainsi, le soir, dans la salle réservée aux repas des officiers, nos héros prirent place pour déguster leur meilleur repas depuis trois jours. Ils étaient contents de retrouver du poisson, des condiments, du riz digne de ce nom, des légumes bien préparés à la vapeur et cuits à points !
Ils mangèrent avec appétit, en dévisageant l'assistance, sous prétexte de les saluer.
Le repas fut agréable : les hommes de cette tour menaient une vie rude, avec de rares permissions et passaient beaucoup de temps en manoeuvres dans la région. Avec la menace des Crabes, cette tour prenait enfin tout son sens. Nos héros racontèrent quelques-unes de leurs enquêtes. Ils firent en sorte de rester les derniers, même après le repas, à discuter avec le capitaine. Ayame fit semblant de jeter une bénédiction sur la salle puis nos héros descendirent dans leur chambre, dans la partie du bâtiment la mieux chauffée, celle réservée aux officiers.
En réalité, ils ne se mirent pas au lit. Ils étaient sûrs qu'un complice du Condor avait trouvé refuge dans cette tour. S'il se savait poursuivi, il contacterait peut-être son maître. Ainsi, Ayame avait lancé un sort sur la salle commune, qui lui permettait d'écouter ce qui s'y passait, même en son absence. Les Fortunes de l'Air l'avertiraient de ce qui s'y disait. Pendant un bon moment, il n'y eut que le silence. Ayame, nerveuse, continuait à psalmodier son sort, afin de se concilier la patience des Fortunes.
A côté d'elle, les autres magistrats attendaient, tout aussi impatients.
Ayame dut reprendre le sort depuis le début, car les Kamikaze se dispersaient déjà. C'était rageant, car si le complice arrivait pendant ce temps... Pendant que Hiruya et Ryu faisaient de leur mieux pour masquer leur nervosité, la shugenja refit l'incantation. Quand les Fortunes vinrent à nouveau murmurer à son oreille, elle dit aussitôt :
- Des pas dans la pièce !... on ouvre une fenêtre !
Aussitôt, les autres samouraï s'approchèrent, comme s'ils allaient mieux entendre !
Mais les esprits ne parlaient qu'à la shugenja. Elle répétait ce qu'elle entendait.
- Une voix grave, une voix d'homme, caverneuse : "Alors misérable, quelles nouvelles m'apportes-tu ?"
- Une autre voix, obéissante, servile : "Maître, ils me poursuivent !...
- "Les magistrats d'Emeraude !
- Ils sont dans la tour ?
- Oui... [voix pleurnicharde]
- Et tes complices ?
- Morts, tous morts... J'ai prévenu la famille Soshi, lors de mon tour de garde. Ils les ont tués sans discuter.
- Ca ne suffit pas ! Tu as la magistrature aux trousses ! Que comptes-tu faire à présent ?
Ayame sentait les Fortunes se retirer à nouveau. Et pourtant, elle sentait qu'on arrivait au moment crucial.
- Alors quoi, que disent-ils ?
Hiruya ne tenait plus en place : le Condor, le dernier complice de Dajan, était dans la pièce, juste quelques étages au-dessus !
Ayame, prise de panique, lut une troisième fois son parchemin : elle bredouillait, sautait des phrases, reprenait. Il n'était pas bon d'abuser des esprits, mais pas bon non plus d'abuser de la patience de Hiruya-sama !
La shugenja dut y mettre toute sa concentration, puisant dans la force du Vide pour appeler à nouveau les Fortunes. Elle entendit, soulager, la conversation continuer..
- La voix du complice : ... je n'échouerai plus à présent !
- Le Condor : ... tu m'as mis en danger ! Par ta faute, tu entends, par la faute de tes indiscrétions et de tes maladresses, "ils" ont envoyé la Grue Noire me tuer !
Hiruya trembla en entendant ce nom. S'il pouvait s'y attendre ! Les autres repensèrent au criminel d'Heibetsu, qui avait causé le deshonneur de Hida Sotan, mais ils ne connaissaient rien de ce qui s'était dans la Vallée des Cloches de la Mort.
- Le complice : "Mais qu'allons-nous faire !"
- "Pour le moment, tu vas te tenir à carreaux ! Je veux en terminer avec cette ville à présent et les Crabes seront mes meilleurs alliés ! Puissent-ils la raser entièrement !
- Quand devrai-je attendre vos ordres ?
- A l'heure où j'inviterai le Lièvre !
- Bien maître !" J'entends la fenêtre qui claque, dit Ayame. Ils se séparent.
- Allons-y !
Hiruya n'y tenait plus. Suivi par Ryu et Ikky, il se précipita dans l'escalier en colimaçons, quatre à quatre et ouvrit à toute volée le panneau de la grande salle.
Dans les ténèbres nocturnes de la pièce, sous la lueur de la lune dans son premier quartier, le complice, un samouraï Bayushi, hurla sa terreur et dégaina son sabre. Il recula, ses genoux prêts à se dérober sous lui.
Ryu et Ikky, qui entraient juste après, entendirent les pas précipités de Hiruya sur le parquet, son sabre qui sort, un coup dans la chair, un cri de douleur, puis un corps qui tombe à terre de tout son long. Gémissements de douleur.
Les deux femmes s'avancèrent, sabres en main. Hiruya, haineux, dominait le misérable qui se tordait de douleur. Il avait pris une profonde entaille dans l'épaule. Hiruya rengainait posément.
Les deux femmes allèrent à la fenêtre. Ayame arriva : on jeta un oeil par dehors : y avait-il quelqu'un d'accrocher au mur, au-dessus ou en-dessous ? Un ninja, tapis dans l'ombre ?
Non personne.
- Où est ton maître ?
- Parti...
Le mot se finit en gémissement plaintif. Hiruya le souleva par le col :
- Où est ton maître !
- Parti ! envolé !...
Le Bayushi était mort de peur.
- Il me contacte toujours comme ça ! Je ne l'ai jamais vu ! Il me parle à distance !
Hiruya jeta un oeil à Ayame.
- Oui, c'est possible. Mais cela signifie que son maître est shugenja, et qu'il est puissant.
- C'est vrai, ça, que c'est un shugenja ?
- Je ne sais pas !
Hiruya soupira et le laissa tomber à terre.
Le capitaine et ses hommes entrèrent à ce moment dans la pièce, des lampes à la main.
Hiruya s'avança, s'inclina, prêt à fournir des explications :
- Au nom du Champion d'Emeraude, j'arrête cet homme !
Stupéfait, le capitaine eut le réflexe de s'incliner légérement, tout en fixant le misérable que ses hommes étaient en train de relever.
- Qu'a t-il fait ?
- Peut-être préféreriez-vous, taisa, que nous en parlions à part.
- En effet, honorable magistrat.
On attacha solidement le Bayushi, pendant que nos héros se rendaient dans les quartiers du taisa.
A suivre...
