22-06-2006, 02:58 PM
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CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE
![[Image: ninja3.gif]](http://www.sdm-ftp.homelinux.com/L5R/ninja3.gif)
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Le lendemain du départ des deux samuraï, on vint annoncer à Hiruya le retour de Miya Katsu.
Il fallut bien commencer par lui apprendre ce qui s’était passé sur l’île de la Larme.
- Mais c’est invraisemblable !… l’opium !
Le Magistrat pouvait se préparer à bien des mauvaises nouvelles, mais pas à celle-ci. Le coup venait de ses propres subordonnés. Hiruya savait bien que c‘était en partie sa faute. Il aurait voulu plaider responsable mais pas coupable : mais cette ligne de défense n’aurait pu tenir face à Katsu-sama !
Le vieil homme était dans tous ses états.
- C’est une véritable humiliation pour nous ! Au moment même où je mène de très délicates négociations !… Quand cela va se savoir à Shiro no Shosuro ! Je devais y retourner d’ici peu ! Mais j’ai déjà perdu la face !
Hiruya se taisait. Il fallut du temps pour que le Magistrat retrouve ses esprits et puisse tenir un discours cohérent.
- A tout le moins, c’est une belle leçon de modestie pour ces deux samuraï ! Une leçon qui aurait pu coûter la vie à la shugenja !
- Elles ne sortiront plus du temple avant qu’Ayame n’ait entièrement renoncé à sa drogue.
Katsu but son thé, les mains tremblantes. Il n’affichait pas sa consternation parce que c’était l’attitude convenable à ce moment. Il était vraiment atteint, frappé aussi durement que lorsqu’on avait tenté de l’empoisonner. Perdre la vie oui, mais perdre son honneur !…
- N’ayant plus que deux assistants valides, j’ai placé Ryu sous le commandement de Shigeru. Et j’ai pris la liberté de demander deux autres assistants. Bayushi Bokkai, que vous connaissez déjà ainsi qu’Iuchi Shizuka, la femme de Shinjo Kohei.
Si Katsu approuvait cette décision, il n’en retrouvait pas pour autant son calme. Hiruya-sama ne l’avait jamais vu comme ça, lui qui sans trembler avait enquêté sur la plus dangereuse secte de maho-tsukaï de l’Empire !
Il demanda à Hiruya de le laisser.
- Nous nous reverrons demain. Je vous parlerai de mes négociations avec le général Daini.
Non, la situation n’était pas brillante et Hiruya se sentait atteint dans son honneur. Il restait à la Cité pour calmer le vieux Katsu : il enviait Ryu et Shigeru, partis à la chasse au meurtrier dans une vallée perdue.
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Le jour-même, Kakita Hiruya se rendit au temple de Daikoku.
Les deux Phénix s'y trouvaient depuis deux jours. Il fit appeler Ikky, dans la salle réservée aux visiteurs de marque. La yojimbo arriva, dans son kimono prêtée par le temple et s'agenouilla aussitôt, plaquant son front à terre.
- Konnichi-wa, Ikky-san. Je suis venu prendre quelques nouvelles.
Hiruya n'avait pas pris un ton chaleureux, il gardait de la distance, mais il n'était plus aussi cassant que lorsque la yojimbo s'était réveillée de son ivrognerie.
- Je suis honorée de me trouver ici. Le moine qui veille sur nous, Heiji, nous a donné du travail. Je dois couper du bois, tandis qu'Ayame s'occupe des fleurs, au pavillon des senteurs.
- Tu m'en vois ravi. Cela vous fera le plus grand bien.
- Normalement, c'est dans deux jours que la shugenja aurait dû retourner consommer de l'opium.
Il semblait qu'un tabou avait été levé : maintennant on parlait ouvertement de la dépendance de la shugenja.
- Je compte sur toi pour soutenir Ayame, comme tu l'as toujours fait. Les jours à venir vont être les plus durs je pense. Elle devra apprendre à se passer pour toujours de cette substance.
- Oui, Hiruya-sama.
- Pour toi, je ne m'en fais pas trop. Je sais que tu es prête à te passer d'alcool.
- Merci, Hiruya-sama, merci ! Grâce à vous, nous retrouverons le chemin de l'honneur. Heiji est un bon moine : un coeur pur, un esprit droit !
Ayame, qui ne passait pas loin, entendit cette dernière phrase :
- Un grand dadais oui !
Bien sûr, elle avait murmuré cette phrase pour elle-seule...
Elle entendit alors qu'elle était convoquée à son tour. Elle croisa Ikky, qui l'embrassa d'un regard lourd.
- J'ai appris la nouvelle à Katsu-sama.
Ayame baissait la tête devant Hiruya.
- Tu peux facilement imaginer sa réaction... Il exige de savoir ce qui s'est passé...
- Je ne sais pas... je me souviens être allé dans le même établissement...
- Seule ?
- Oui, seule...
Ayame se sentait épuisée. Face à Hiruya, elle n'avait plus la force de lutter. Elle était comme une petite fille malade.
- Et pour ce qui concerne tes insatiables recherches ? ajouta Hiruya. Qu'en est-il ? Ce n'est peut-être pas une coïncidence si tu as abusé de l'opium ces temps-ci.
- Mais non, je vous jure...
- Je ne te crois pas ! Je ne suis pas dupe, Ayame !... Tu as grand tort d'essayer de me mentir. Je suis certain qu'il s'est passé quelque chose récemment. Ces choses-là se sentent à force. J'ai appris à reconnaître ceux qui ne sont pas au clair avec eux-mêmes, qui ont bafoué leur honneur.
"Tu ne veux rien me dire, très bien. Je te laisse réfléchir pour le moment.
Et Ayame resta le front à terre longuement, après le départ de Hiruya, incapable de chasser de sa mémoire sa rencontre nocturne avec Nahoko, et le nom maudit qu'elle lui avait donné : Ninube.
"Tu détruiras l'honneur d'honorables samuraï, à cause de ce nom, et peut-être même de familles entières !..."
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Ryu et Shigeru passèrent une première nuit à l’entrée de la vallée où ils avaient été envoyés, dans le village dit du Torrent - Serpent, nommé ainsi en raison de ses sinuosités.
Les habitants eurent droit à une démonstration de la méthode d’enquête Hida Shigeru : rassemblement dans la plus grande taverne du village et interrogatoire général !
Les quelques rumeurs parvenues jusqu’ici parlaient de meurtres au village de la Pierre Rouge, à une journée de là.
Nos héros y arrivèrent le lendemain soir et recommencèrent leur interrogatoire : le samuraï qui protégeait le village, membre de la famille Bayushi, avait disparu depuis plusieurs jours, en compagnie de ses yorikis. On avait entendu des cris et des hurlements, dans le bois voisin.
- Ce sont les esprits de la Forêt qui les ont emportés ! Ils sortent parfois et s’en prennent à ceux qu’ils rencontrent.
C’était le doyen du village qui avait parlé et les autres hommes hochaient la tête d’approbation.
Le lendemain matin, une mère amenait devant les deux samuraï son fils :
- Allez vas-y, dis-leur donc ce que tu as vu, puisque tu es si sûr de toi !
Shigeru fit au gamin son plus large sourire, ce qui lui donnait l’aspect d’un de ces monstres légendaires capables de manger des montagnes et d’abattre des armées de leur seul souffle !
- J’ai vu un Ninja…
Il baissait la tête, pendant que sa mort le tapait du coude :
- Alors continue…
- Il était prêt de la rivière, je crois qu’il m’a vu…
Shigeru se grattait le menton, très sceptique.
- Dis-nous où tu l’as vu.
Le gamin emmena les deux magistrats près du ruisseau qui courait derrière le village.
Ryu examina les lieux, haussa les épaules et remercia la mère.
- Qu’en pensez-vous ? demanda Shigeru
- Je ne sais pas. Je n’ai rien repéré de suspect dans les parages. Nous devrions aller voir au village suivant.
- Je peux m’en aller aussi ?
Le gamin osait à peine respirer, face à l’immense Shigeru.
- Oui mais sois prudent, dit Ryu. Le Ninja est dangereux, il peut découper les gens, n’en parle à personne…
Le gamin s’en fut pleurer dans les jupes de sa mère.
- Qu’aviez-vous besoin de lui dire ça, maugréa Shigeru.
Mais Ryu n’avait pas de réponse à cette question.
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Dans l'après-midi, le Crabe et la Dragon partirent en direction du prochain village. Ils se firent de là conduire au bois où le samuraï Bayushi avait disparu. Il faisait très froid, dans l'ombre des sous-bois. La neige se remit à tomber, silencieusement. Ils étaient sur leurs gardes, car, au village, il y avait eu un mort.
Un gardien de chêvres, qui avait obtenu l'autorisation de chasser du petit gibier dans le bois. Il posait des collets. La veille, on l'avait retrouvé mort. Et le samuraï avait disparu deux jours avant. Et enfin, on affirmait que le poseur de collets avait été tué par un ninja...
Les branches et les plaques de glace craquaient sous les pas de nos deux samuraï, qui observaient attentivement, dans le jour gris, les arbres décharnés, grêles, tremblants et les marécages où grenouilles et insectes frissonnaient.
Ils progressaient sur le mauvais chemin poisseux boueux ; au moindre paquet de neige qui chutait d'une branche, on entendait l'affolement d'une volée de petits oiseaux ou la fuite de petits rongeurs. Ici ou là, un chat sauvage mort de froid, une poule d'eau à moitié dévorée.
Alors qu'ils progressaient depuis une bonne heure, ils firent une pause pour boire une petite liqueur de fruits que Shigeru avait pris au premier village.
Assis sur une grosse pierre, Shigeru maugréait contre cette saleté de pays. Ryu restait debout, attentive.
- Elle est encore en train de guetter un signe du ciel, se dit le Crabe.
Une corneille s'envola.
Ryu fixait des branchages, plus loin, à côté d'épaisses ronces.
- Des traces de lutte...
- Quoi ?
Shigeru s'essuyait la bouche. Il n'osait pas proposer de la prune à la Mirumoto : elle ne buvait pour ainsi dire jamais.
- Où ça des traces de lutte ?
Elle s'approchait des ronces, la main près du sabre. Shigeru la suivit prudemment.
Il y avait bien du sang sur les branches, par terre. Du sang séché, des morceaux de vêtements. Et au fond d'une mare à côté, des formes humaines, attachées à des pierres.
- Zakennayo !
Ryu s'approcha de l'eau, plongea la main pour prendre les cordes ; elle les coupa d'un coup de couteau. Les cadavres remontèrent à la surface : trois yorikis, portant le mon des Scorpions.
Un dernier corps, en armure, restait au fond : le samuraï assassiné.
En fin d'après-midi, les etas ramenaient les corps au village. Les victimes avaient eu la nuque brisée. Pas de traces de lames ni de griffes.
- Voilà comment je vois les choses, dit Shigeru, en aspirant un bon bol de nouilles brûlantes : le Ninja a pour complice le gardien de chêvre. Facile pour lui d'aller en forêt : il a le droit d'y poser des collets. Ensemble, ils tuent le Bayushi et ses yorikis. Et ensuite, le Ninja se débarrasse de son complice.
- Possible...
- Il faudrait que nous examinions de plus près ce poseur de collet. Pour savoir comment le Ninja s'y prend.
Après le repas du soir, nos deux assistants allèrent à la cabane du gardien de chêvre.
Il avait eu la gorge entaillée profondément. Mais par une lame très fine, même pas par un couteau. Une entaille fine comme du fil...
Ryu le fit tourner. Aucune trace de blessure ou de cicatrice. Notre enquêtrice ne vit d'abord rien, puis elle aperçut, sous le bras droit, une vilaine tâche, très sombre. Et il y en avait une autre sur la cuisse. Elles n'étaient pas sur la peau, mais plutôt dessous.
Ryu eut une moue de répulsion. Sa lèvre inférieure trembla.
- Ca ressemble pas à de la Souillure, dit Shigeru.
- Non, l'Ombre...
Ryu préfera reculer. Shigeru se tut, et fit signe qu'on brûle rapidement ce corps.
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Le lendemain matin, Kakita Hiruya reçut un messager de sa famille, vêtu de blanc. La couleur du deuil. Il venait d'arriver des terres de la Grue et affichait un visage dur et triste.
Notre Magistrat comprit qu'il fallait s'attendre au pire.
- Je suis porteur de mauvaises nouvelles, Hiruya-sama.
Le messager s'inclina plusieurs fois.
- J'ai le douloureux devoir de vous annoncer la mort de l'honorable Kakita Yobe, votre senseï. Il a été emporté par la peste voici dix jours.
Hiruya baissa les yeux et soupira.
- Hiruya-sama, votre senseï a combattu les Lions avec un courage qui l'honore. Sa famille s'en souviendra toujours. Il a pensé à vous jusqu'à la fin. Et il m'a chargé de vous porter ceci : son daisho.
Hiruya trembla en le voyant.
- C'est un présent magnifique...
- Il sait que votre famille a maintenant un autel dans le temple de cette ville. Son esprit sera honoré que son daisho y soit placé.
- Oui, je le ferai. Puisse ce daisho m'apporter un peu de sa bravoure et de sa noblesse.
Hiruya remercia le messager. Il alla revêtir un kimono blanc. Katsu demanda à lui parler. Ensemble, ils évoquèrent Yobe-sama, que Miya Katsu ne connaissait que de réputation.
C'était le père de Yobe qui avait tué le démon qui avait attaqué Kakita Takaaki, le père de Hiruya. Et Takaaki, avant de mourir, avait dit que Yobe serait le maître de son fils.
Yobe avait failli mourir, frappé d'une flèche, dans la Vallée des Cloches de la Mort. Il était le seul à connaître la vérité, avec sa mère, concernant Daidoji Dajan.
- Tous reconnaissaient la dévotion de Kakita Yobe dans l'art ancestral de votre famille, Hiruya-san. Il a incarné l'excellence de l'idéal de la Grue. Et nous savons que vous marchez sur ses pas. Chez vous aussi, l'honneur, le sabre et la vie ne font qu'un.
- J'aimerais le croire, soupira Hiruya.
Katsu resta silencieux, l'air grave.
- Yobe-senseï ne voudrait pas vous voir hésiter.
Hiruya s'inclina bien bas.
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Dans la journée, Hiruya retourna au temple, pour voir Ayame, et elle seule. La shugenja le vit habillé de blanc et ne fit aucune remarque. Elle respectait ce deuil tacitement.
- Je crois que peu à peu je retrouve la sérénité, dans ce temple...
Hiruya fut agacé par cette remarque. Elle essayait de noyer le poisson et aujourd'hui, il ne se sentait pas d'humeur !
- Hier, je vous ai posé une question, Ayame. Je vous ai même, généreusement, laissé une journée pour y penser. Maintenant, j'attends que vous répondiez.
La shugenja était dos au mur. Elle aurait voulu fuir, très loin, sans se retourner, pour ne pas affronter ce moment. Mais elle ne pouvait échapper au dur regard de Hiruya.
- C'était le mois dernier... J'ai revu une connaissance sur l'île de Larme.
Elle toussota.
Hiruya attendait. Et il attendrait le temps qu'il faut.
- C'était... c'était Nahoko.
Hiruya faillit bondir au plafond :
- QUOI ! Nahoko !
Mais dans quel monde vivait-il ! Qu'avait-il fait pour mériter ça ! Le karma pourri de quel ancêtre expiait-il à cause de cette shugenja !
- Nahoko !
Il avait les poings crispés ; il lui fallut toute la maîtrise de soi, apprise au cours des années, pour ne pas hurler. Et Benten savait qu'il était aux abois, durement frappé qu'il était par la mort de son senseï.
- Nahoko ! Mais comment as-tu seulement pu rencontrer cette traîtresse et, par dessus le marché, ne pas m'en parler ! Mais c'est insensé !
- La nuit... les circonstances...
- Quelle nuit ! quelles circonstances !... ton devoir aurait été de l'abattre sur place ! Tu le sais parfaitement !
Ayame s'inclinait. Elle avait entendu parler de ces bêtes gaijin, de gros oiseaux au long cou, incapables de voler, très rapides à la course, qui s'enterrent la tête.
- Que t'a t-elle dit ?
Ayame voulut retenir la vérité, ne pas la laisser sortir de sa bouche. Mais le ton impérieux, l'assurance et la colère noire du magistrat l'écrasaient. Elle voulait demander pitié.
- Que t'a t-elle dit, par Benten !
- Elle m'a reparlé de Heibetsu... De notre venue, de sa fuite avec la Grue Noire... Elle a dit qu'elle se sentait traquée par l'Ombre, menacée de l'intérieur.
- Excellent ! Elle a donc fait le voyage jusqu'ici pour dire qu'elle ne sentait pas bien et qu'elle était désolée de ce qui s'est passé !
- Elle m'a dit qu'elle est venue avec la Grue Noire, pour lutter contre le Condor.
- Ca, nous l'avons appris à la tour Nihai, Ayame !
- Mais elle voulait nous aider...
- Nous aider à quoi !
- A trouver le Condor, à lutter contre l'Ombre...
- Pourquoi m'avoir caché ça ?
- Nous avions déjà tant à faire...
- La sollicitude de Nahoko était déplacée, de même que tes scrupules ! A cette différence près qu'elle est déchue de l'Ordre Céleste, mais que toi tu en fais partie !... A t-elle seulement dit quelque chose de vraiment intéressant ?
- Je ne peux rien affirmer. L'Ombre est subtile, imprévisible... Pour lutter contre elle, il faut en apprendre sur elle. Le savoir, la sagesse, sont nos meilleures armes.
- Qu'es-tu prête à risquer pour acquérir un tel savoir !
- J'ai risqué mon honneur, je le sais... A la cour d'hiver, loin de me couvrir de gloire, je suis restée à l'écart... De même ici, j'ai renoncé à me faire connaitre, à briller...
- En éprouves-tu des regrets ?...
Ayame fixait toujours le sol. Elle sanglotait entre deux phrases. Hiruya n'était pas décidé à se laisser intimider.
- En éprouves-tu des regrets ?...
- Non.
- J'en étais certain. Ce qui me fait dire que d'ici peu, tu ressembleras tant à Nahoko que tu ne feras qu'un avec elle ! Tu n'as aucune limite à tes ambitions ! Que dira ton senseï ?
- Je suis certaine qu'il y a un moyen... Je n'en parle pas, pour éviter des ennuis à la magistrature...
- Ou plutôt, tu n'en parles qu'au dernier moment. Si j'ai bien compris, tu as tourné le dos à la voie de l'honneur !
- Non, s'écria t-elle, accablée. Je n'ai pas abandonné l'honneur ! J'en ai sacrifié, mais je ne l'ai pas perdue ! Je sais que je me bats pour le bien de l'Empire !
- L'honneur, ce n'est pas ça ! Combien sont-ils, persuadés de faire le bien de l'Empire, à demander du pouvoir aux démons ! Personne ne t'écoutera et toi, tu continueras sur cette voie.
Hiruya se tut. Des moines passaient dans le couloir.
Quand ils furent partis, il dit :
- Et je suis certain d'une chose : s'il le fallait, tu sortirais du temple pour trouver des informations. Tu braverais mon interdit.
- Non. Cette retraite au temple éclaircira mon esprit. Je ne désobéirai pas.
- Rappelle-toi ces paroles. Je suis sûr qu'un jour, j'aurai à te les rappeler.
A suivre...
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