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Rots OZ - Episode VII : La planète de l'équilibre
#7
REVENGE OF THE SCUD

Ce jour-là, "No-Gun", le petit malin de la bande à Chef-Chef, avait décidé que c'en était trop avec ce Merwyn !
Il était là, à tourner en rond, avec son petit air d'en savoir plus long que les autres, de petit fayot des gardiens, à pas faire comme les autres !
- Hé Chouchou ! Tu tiens les murs ?
Rires gras de sa bande, et de quelques autres truands.
Merwyn sourit poliment, avec une légère pointe d'ironie que le Trandoshéen, pourtant peu subtil, dut percevoir. A l'aise dans le monde des signes et des sous-entendus, notre Jedi avait appris à faire passer subtilement ses messages, même sans parler. Et le regard qu'il avait lancé à "No-Gun" en disait long :
"Tu peux toujours causer, tu ne sais pas qui je suis vraiment ; tu n'es qu'un pauvre indic enfermé ici pour des années, alors que moi je vaux de l'or pour le Soleil Noir. Alors tu peux bien essayer de jouer les durs, j'ai connu pire que toi ; non seulement tu ne m'impressionnes pas mais tu n'es même pas très divertissant.

Sans saisir tous les détails, le Trandoshéen avait saisi le message.
- Approche un peu Chouchou ! Le patron veut te parler.
L'énorme et brutal Chef-Chef se planta devant Merwyn, entouré de ses acolytes. Il grogna d'une voix caverneuse quelques phrases, que No-Gun traduisit :
- Il veut savoir pourquoi tu es là, dans notre section spéciale.
Merwyn toussota, montrant qu'il était flatté qu'on s'intéresse à lui.
- Enchanté, monsieur Chef-Chef. Je me nomme Peake. Merwyn Peake.FrimeVous n'avez jamais entendu parler de moi ?...
Le T'surr grogna quelques paroles.
- Nan, le boss te connaît pas mais ton air de petit rigolo a cessé de l'amuser maintenant. Je te conseille de pas trop traîner près de nous.
- Je n'ai nulle intention de vous gêner, Chef-Chef, dit Merwyn d'une voix doucereuse.
Il fixait l'animal droit dans les yeux.
- Après tout, je ne compte pas m'éterniser ici.
Le T'surr se retint d'exploser de colère. Les gardiens n'étaient pas loin, la main sur leurs battes magnétiques.
Merwyn s'éloigna.
- Ca va comme ça, Peake, lui souffla un des hommes, on veut bien te protéger mais faudrait quand même pas nous compliquer la tâche, hein !

Un officier s'approcha :
- Peake, vous êtes convoqués chez le directeur.
- J'en suis ravi.

Solidement entouré, Merwyn quitta la section 4, sous les sifflets de ses compagnons de cellule. Puis, par une série de couloirs et d'ascenseurs, il rejoignit les hauteurs du pénitencier.
C'était un autre monde, près des nuages, loin au-dessus des quartiers des prisonniers.
Le directeur Sullustain était assis derrière son grand bureau, trop grand pour lui, sur son trop grand fauteuil. A ses côtés, un humain, la soixantaine, le visage fermé, qui regardait ailleurs. Les stores étaient presque clos : quelques maigres rais de lumière passaient au travers, formant des tâches éparses dans la pièce.
- Monsieur Peake, fit le Sullustain, j'ai l'honneur de vous annoncer que le général Cypher désire s'entretenir avec vous.
- Très bien.
Une plateforme holovidéo s'activa et le général, dans son exosquelette complet, apparut :
- Monsieur Peake, je viens aux nouvelles...
- Je n'ai pas à me plaindre de mes conditions de vie. Votre pénitencier est plutôt accueillant.
- En effet. Libria réserve la section 4 de son pénitencier à ses hôtes les plus importants. Rien à voir avec les autres sections, sans parler des quartiers de haute sécurité.
- Ma situation commence à créer des jalousies.
- Parlons peu, parlons bien, Peake. Nous avons contacté Vinovo. J'ai exigé de traiter avec le gouverneur Captinson elle-même, mais on m'a fait savoir qu'elle était absente pour le moment...
- Sans doute est-elle partie refaire sa garde-robe sur Corellia.
- Ne faites pas d'esprit monsieur Peake. Ignorez-vous que je suis persuadé qu'elle tentera de vous délivrer...
- Comment le pourrait-elle, dans votre propre prison ?...
- J'ai conseillé à son bras droit Sacratiff de ne pas tarder à la contacter. Plus tôt elle m'aménera l'holocron d'Andeddu et plus tôt vous sortirez de là.
- Alors je suis certain qu'avant peu, j'aurai quitté Vostromo.
La communication cessa.
- Remmenez-le, maugréa le directeur, qui, jamais, n'aurait pu se permettre de parler ainsi à Cypher !
Et c'est ce Peake qui se permettait de lui parler avec une telle insolence !

Merwyn

Il n'était plus que quatre, en cette fin de journée, assis derrière leur vaste bureau, à faire semblant d'être occupés. Ils ne se parlaient pas. Leurs regards se croisaient parfois, mais aucun n'esquissait un sourire. On entendait le ronronnement de la climatisation et des pas, qui résonnaient, lointain, dans les vastes couloirs du bâtiment. Des patrouilles qui martelaient le sol de leurs bottes en cuir, fusils en main.
Nello tapotait sur son clavier et regardait défiler devant lui des tableaux et des dossiers holos.
Il n'avait pas entendu Mccrage s'approcher de lui. Il mit une main sur le bureau et dit :
- Alors, Preston 8, vos recherches avancent ?
Nello eut du mal à cacher sa nervosité :
- Ma moi, monsieur, je me renseignais sur la section Preston... Je cherchais en fait à...
La vérité c'est qu'il cherchait à en apprendre plus sur ses clones !
- Hé bien pour tout vous dire je cherchais à comparer mes performances à celles des autres !
Mccrage sourit :
- C'est bien naturel, Preston 8.
Il ajouta, plus sec :
- Evitez d'être nerveux ainsi. Votre rendement en est abaissé pour au moins une demi-heure.
- Bien monsieur.
Mccrage passa à côté des autres agents.
Il termina par Westen Partridge, qui travaillait à l'autre bout de la pièce. C'était le plus ancien ici : quand Mccrage monterait en grade, il deviendrait à son tour le chef de la sectio. Nello tendit l'oreille, grâce à la Force, pour entendre ce qui se disait :
- Westen, vous allez me faire un check-up complet de ce que nous savons de Vinovo. Et j'attends une fiabilité de 100% pas moins.
- Bien monsieur.
- ... les ordres-viennent-d'en-haut, Partridge, vous me comprenez ?
- Oui monsieur.
Mccrage s'éloigna, satisfait.

La tension de Nello monta d'un cran. Gaeriel et lui étaient là depuis plusieurs jours et les pontes du Soleil Noir devaient s'impatienter. A lui donc, d'empêcher Partridge d'en apprendre plus. Avec ce qu'avait dit Mccrage, il allait maintenant rester à faire des heures supplémentaires. Nello ne lui connaissait pas de famille, mais de grosses ambitions. Donc il y passerait le temps qu'il faut pour satisfaire la hiérarchie.
C'était l'heure normale pour partir. Le soleil baissait à l'horizon : on pourrait bientôt ouvrir les stores, quand la nuit viendrait pénétrer cette grande pièce nocturne.
- Vous restez aussi ce soir, fit Partridge.
Il avait été obligé de hausser la voix, pour parler à l'autre bout de la pièce.
- En effet, répliqua Nello. Je souhaite boucler quelques dossiers ici.
- Votre femme ne va pas s'inquiéter ?
- Non. Je vais l'appeler.
Et pendant le temps où il appela Gaeriel, Partridge ne cessa de le fixer. Soupçonnait-il quelque chose ? Ou bien n'était-il pas jaloux, lui qui était célibataire ?
- Oui, je dois rester plus tard, ma chérie. Je t'embrasse. Ne m'attends pas pour dormir. Bonne soirée.
Nello esquissa un petit sourire, que Partridge ne lui rendit pas. De manière générale, il en rajoutait dans la froideur et l'impersonnalité, pour monter plus vite en grade. Mais ce soir-là, Nello crut sentir de la méfiance chez lui.
- Et sur quoi allez-vous travailler, Preston ?
- Ma foi, un peu comme vous sans doute... Sur les affaires urgentes du moment.
Partridge le fixa encore quelques instants puis se plongea dans ses holodata.
Pendant plusieurs heures, Nello fit semblant de travailler assidûment. Il n'était pas difficile, dans cette vaste pièce sombre, d'avoir l'air affairé sur son holordinateur. Mais il savait que le successeur de Mccrage avait des nerfs en acier. Il allait peut-être y passer la nuit. Qui sait d'ailleurs s'il ne cherchait pas à montrer son endurance ? Ce serait à qui abandonnerait le premier, vaincu par la lassitude ou la fatigue.
Et Partridge n'apprécierait pas que Preston montre autant d'acharnement au travail que lui.

Nello connaissait un moyen de faire cesser cette longue attente, d'envoyer l'agent dormir. Mais il prenait un risque.
La nuit était tombée et on entendait que le bruit des images holo s'affichant et disparaissant. Encore quelques patrouilles, qui se croisaient devant l'entrée de la salle et les droïds ménagers qui passaient discrêtement. Dehors, le trafic nocturne : les files de véhicules aériens qui se croisaient à angle droit, entre les grands ensembles de bâtiment.
En utilisant la Force, Nello aurait pu tenir des jours ainsi. Mais il se serait découvert. Il s'efforçait donc d'avoir l'air fatigué, pour ne pas agacer Partride, pour endormir sa méfiance.
- Bientôt onze heures, dit-il. Je crois que j'en ai encore pour quelques heures, Preston. Et vous ? Votre dossier est-il aussi long à boucler ?
C'était un défi.
- Non j'ai bientôt terminé.
Le Jedi, nerveux, se leva et partit au toilette, où il se mit à siffloter.
Quand il revint, Partridge lui lança cette remarque acerbe :
- A quoi cela vous sert donc de produire ces bruits infantiles ?
Au fond, il était satisfait de voir que ce Preston avait une discipline moins rigide que la sienne.
Nello mettait son manteau : en sortant, il allait passer à côté du bureau de son collègue.
- Bonne soirée.
- Oui, bonne nuit à vous.
- Vous avancez ?
- Evidemment.
Partridge avait dit cela avec un mélange d'agacement et d'orgueil : Preston pensait-il donc qu'il perdait son temps, qu'il ne serait pas à l'heure pour rendre son rapport ?
- Peut-être qu'un jour, Preston, on vous confiera des dossiers importants comme celui-ci.
Quand Partridge aurait pris la place de Mccrage.
Cette phrase était une aubaine pour Nello :
- Je l'espère de tout coeur.
- Ne laissez pas votre coeur parler, Preston.
- Ils vous ont sûrement demandé de vous renseigner sur cette Captinson...
Tant pis, il fallait tenter le tout pour le tout !
- Oui, vous aussi ?
Partridge avait le rouge qui lui montait aux joues.
- Hélas, dit Nello, je n'ai rien trouvé.
De fait, il ne mentait pas !
- Moi je crois que je tiens quelque chose.
Sourire carnassier de Partridge.
Nello se lança : il lui passa la main devant le visage et dit :
- Non, vous n'avez rien trouvé.
Il remit sa main dans sa poche, tremblant. Partridge le regardait fixement.
Si jamais il avait échoué, si l'agent était immunisé aux pouvoirs Jedi !...

- Non, je n'ai rien trouvé, hélas.
Moue de dépit.
Et Nello retint un soupir de soulagement.
Agacé, Partridge enfila son manteau. Nello, dos à la console, tapota quelques touches, pour effacer les derniers dossiers.
- Je vous raccompagne, proposa t-il gentiment.
- Non merci, Preston.
Et il partit, rageur, sans voir le large sourire de Nello.

Le Jedi prit son speeder noir et décolla vers sa banlieue résidentielle, parcourant le ciel noir de Libria, que fendaient, à l'horizon, de silencieux éclairs.

A suivre...Merwyn
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Rots OZ - Episode VII : La planète de l'équilibre - by Darth Nico - 01-07-2006, 07:10 PM

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