09-07-2006, 12:18 PM
(This post was last modified: 11-07-2006, 01:06 PM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Le lendemain de la chasse à l'homme, les prisonniers étaient bien calmes : ayant dégorgé toute leurs passions, leur haine et leur joie, au cours de cette cérémonie cathartique, ils étaient presque sereins.
Merwyn fut appelé à l'infirmerie pour une visite de contrôle.
Le droïd médecin finit de lui enlever ses bandages, lui refit une piqûre et lui donna de la pommade pour sa nuque endolorie. Von Braun entra, des papiers à la main, affairé.
- Dites-moi, docteur 22-B...
Il releva la tête et vit le patient :
- Tiens, monsieur Peake...
Il était très intéressé de le rencontrer ici. Merwyn aussi, maintenant qu'il savait pour Cyrillis Baelun.
- Comment se portent vos cervicales ?
- Mieux, merci...
Merwyn n'avait aperçu le docteur, jusqu'à présent, que dans l'ombre du bureau du directeur. Pourtant, il y avait une certaine familiarité entre les deux hommes.
- Si j'étais vous, je me dépêcherais de contacter mes amis, monsieur Peake. Le directeur s'impatiente.
- Je pense qu'il a tort. Les négociations devraient bientôt commencer...
- Je crois que vous connaissez le professeur Sagnar Sting, dit-il abruptement, comme si cette question lui brûlait les lèvres.
- Oui, en effet, herr Von Braun.
- J'ai entendu parler de ses travaux sur les organismes vivants. Intéressants. Certaines de ses recherches recoupent les miennes.
- Vous pratiquez aussi des expérimentations sur le vivant, professeur ?
- En quelque sorte...
Brusquement, Von Braun salua et tourna les talons. Avait-il jugé que Merwyn en connaissait finalement trop ?
Penaud, fatigué, Merwyn regagna sa cellule ; les nouvelles n'étaient somme toute pas bonnes. Par Gaeriel, il avait appris ce qui s'était passé : l'épreuve imposée à Nello, qui avait été encore pire que la chasse à l'homme. Si bien que si Merwyn n'avait pas proposé d'aider Nello la première fois, il aurait moins eu à enfreindre le code moral des Jedi.
Et dans le pénitencier, il sentait encore plus d'hostilité de la part du gang de Chef-Chef, à cause du Wookie. Mais ce n'était pas la faute de notre Jedi si cette brute n'avait pas pu se contenir !
Et avec les négociations qui traînaient (et le gang devait plus ou moins être au courant), Chef-Chef et les autres devaient attendre le jour où Merwyn pourrait leur être livré pour un lynchage en règle !
Au fond, notre Jedi finissait par comprendre ce qu'était la section 4 : c'était la partie réservée aux prisonniers les moins dangereux, ou qui payaient le plus l'administration pénitencière. Donc il était en quelque sorte dans l'hôtel de luxe parmi le complexe de Vostromo. Bien sûr, Chef-Chef et compagnie avaient tendance à se laisser aller à leurs pulsions bestiales, mais ils savaient se contenir la plupart du temps et pouvaient supporter la présence d'autres êtres autour d'eux.
Et pourvu qu'on soit obéissant et sage quand il le fallait, la vie n'était pas trop pénible dans la section spéciale. Les gardiens n'étaient jamais fâché d'arrondir leurs fins de mois avec les petits trafics qui animaient la vie des étages. Rien de tel qu'un peu de troc et de marché noir pour se divertir au quotidien. Le bienveillant directeur l'aimait bien, cette section. En réalité, ils étaient tous des chouchous ! Mais ils avaient décidé de l'ignorer en rejetant ce titre sur Merwyn !
Pourquoi n'allait-il pas remercier directement le général Cypher pour tant d'égards !

Nello n'avait pas pu dormir de la nuit. Tourmenté par les visions du passé, fiévreux, il s'était senti redevenir le sombre exécutant qu'il était quelques années avant : ambitieux, cynique, fier d'appartenir à une confrérie secrête.
- J'ai été obligé de puiser dans le côté obscur, Gaeriel. Sans cela, je n'aurais pas pu vaincre Partridge...
C'était en lui faisant une clef de bras qu'il avait utilisé la Force pour lui infliger une douleur atroce.
- Et après, j'ai laissé Mccrage l'abattre sous mes yeux.
- Ce sera bientôt fini. Nous allons délivrer Merwyn. Nous allons reprendre notre combat contre le Soleil Noir, Nello.
- Mais un Jedi n'a pas à se venger de ses ennemis !
Ce matin-là, il prit encore une douche glacée et partit de bonne heure.
- Preston 8, comment allez-vous ?
Mccrage lui parlait maintenant comme il parlait à Partridge. Il voulait maintenant obtenir son affectation permanente sur Libria.
- Pourquoi retourner sur Nar Shaddaa alors que vous feriez un excellent agent ici-même ? Je vais contacter vos supérieurs là-bas.
Nello fit de son mieux pour le remercier sans perdre son sang-froid ; ce que Mccrage apprécia.
- En attendant, voici votre autorisation. Vous déménagez dès demain.
- Merci, capitaine.
- Profitez-en pour faire le point, Preston 8. Sachez que votre exemple est très encourageant pour nous. "Ils" envisagent de développer d'autres sections de clones comme vous.
- Entendu, capitaine. A partir de qui cette fois ?
- Comme vous pouvez l'imaginer, cela relève du secret-défense, Preston.
- Bien sûr, capitaine.
Nello comprit que Mccrage savait pour lui. Il savait pourquoi le Soleil Noir avait créé des clones à partir de lui. Il était venu sur Libria au moins autant pour sauver Merwyn que pour en apprendre sur ce projet. Mais il ne pouvait rien demander !
- La discipline que nous exigeons de vous et des autres, Preston, est certes difficile. Mais l'individu doit savoir se vouer à une Cause supérieure !
Il prenait maintenant des accents lyriques !
- Chaque individu doit savoir rester à sa place pour être vraiment libre.
En entendant ces mots, Nello pensa à toute la misère créée par le système de Libria, à tous ces déserts d'ennui, déserts climatisés, déserts synthétiques urbains, dans lesquels vivaient les citoyens de la planète, à ces êtres abrutis par les drogues et la propagande inlassable du Soleil Noir.
- N'est-ce pas plutôt, capitaine, que si ces individus se réunissaient, ils pourraient penser à contester notre pouvoir puis à le combattre, pour finalement nous renverser ?
- Qu'est-ce que vous dites ?
Regard stupéfait, déjà scandalisé, de Mccrage.
Nello passa sa main devant le visage de son supérieur :
- Je n'ai rien dit, capitaine.
Il s'inclina et se retira.
Le lendemain, Nello conduisait le speeder qui les emmenaient, Gaeriel et lui, vers la grande sierra noire qui constituait le coeur de Libria. Après plusieurs contrôles aériens et un passage à travers un grand tunnel éclairé de lumières rouges, le couple Bane prit un tapis roulant qui l'emmena le long d'un interminable tunnel bleuté, aseptisé, où se diffusait une douce musique. Ils rejoignirent ensuite plusieurs autres couples dans un grand hall, qui attendaient la descente de la vaste plateforme qui emmenait un kilomètre plus haut. Ils montèrent dans un grand tube de verre et débouchèrent dans l'immense hall d'entrée de la Cité Parfaite.
Ils passèrent les tourniquets où étaient vérifiés leurs codes génétiques pendant qu'une voix féminine impersonnelle répétait : Bienvenue à Cattaga... Bienvenue à Cattaga...
Nello passa et vit sur un petit écran s'afficher son propre code, immense suite de c, t, g et a ; ils prirent ensuite un escalator en haut duquel brillait la lumière du soleil. Le cercle ébouissant s'agrandissait peu à peu et bientôt, ils furent inondés par l'éclat du jour. Ils se trouvaient dans un grand jardin, entre une cité de verre bleu ; des couples en tenue standardisée se promenaient dans les allées ombragées, faisaient de la barque ou pique-niquaient sur le gazon. Derrière les grands forêts alentour, on discernait à peine les murailles noires qui séparaient la Cité du reste de la planète. Le climat était froid, humide, sur le reste de Libria, mais il ici, il faisait printanier. Encore cette douce musique diffusée dans ces jardins. Et les échos, montant des profondeurs des sous-sols, de la voix qui répétait mécaniquement : Bienvenue à Cattaga... Bienvenue à Cattaga...
A suivre...
