11-07-2006, 11:11 PM
(This post was last modified: 11-07-2006, 11:58 PM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
De petits éclairs giclaient dans la pénombre de l'atelier. Nello terminait les circuits, pendant que Gaeriel assemblait les élèments réunis et travaillés ces derniers jours. Bientôt vingt jours que nos héros se trouvaient sur Libria. Il leur semblait que cela faisait des années !
Le jour était sur le point de se lever : il pointait derrière les tours monumentales, écrasantes, sinistres de la Cité de Cattaga.
- Resserre les boutons et enclenche bien la cellule d'énergie. Revérifie mes soudures.
Gaeriel peinait à garder les yeux ouverts. Elle fit comme Nello disait.
Celui-ci s'essuya les mains puis alla chercher le beau cristal turquoise. La chambre de la garde était prêt à l'accueillir. Lentement, précautionneusement, il le déposa dedans et s'assura de la bonne connection aux piles et au canalisateur.
Puis, sans respirer, il prit le tube d'acier, le referma et le verrouilla.
L'instant était solennel. Le sabre était complet.
Nello le brandit devant lui et tourna lentement le bouton d'activation.
On vit surgir une belle lame bleu, en même temps que se faisait entendre le bourdonnement caractéristique de l'arme.
Doux bruit, douce vision ! La lumière turquoise éclairait la pénombre de l'atelier et à chaque mouvement, la lame vibrait et restait unie. Nello tenta quelques mouvements plus rapides et plus complexes. L'intensité du laser ne faiblit pas.
Quelle émotion !
- Je crois que nous avons bien travaillé, conclut le Jedi.
Il le passa à Gaeriel, qui fit quelques gestes puis éteignit la lame.
- Puisse Merwyn nous aider à le sortir de là maintenant !...

Tôt le matin, le Boltrunien ouvrit la porte de la cellule de Merwyn :
- Debout, le Chouchou ! On veut te parler.
Déjà, Von Braun entrait dans la pièce.
- C'est l'heure du brunch, professeur ?...
- Vous ne perdez jamais le sens de l'humour, monsieur Peake...
- On apprend ça, en risquant sa vie face à l'Empire.
- Vous vous intéressez toujours aux anneaux d'hyperespace ?
- Plus que jamais.
- En êtes-vous seulement digne ? Vous êtes sans doute comme les autres, à me flatter, monsieur Peake...
- Professeur, lui dit Merwyn sur le ton de l'évidence, ou plutôt de la confession, vous savez que je suis le seul à vraiment m'intéresser à ce que vous faites...
Agacé, Von Braun ressortit de la pièce aussi sec. Mais notre Jedi savait qu'il n'avait pas perdu la partie.
- Merwyn, lui dit Gaeriel, nous avons terminé le sabrelaser avec Nello.
- J'ai besoin d'encore un peu de temps. J'essaie de convaincre Von Braun de me faire découvrir ses recherches.
- Fais vite. Cypher va finir par nous tomber dessus. Même armés, nous ne pouvons pas nous battre contre tout Libria !
- Je fais de mon mieux mais ce type est un mégalo, un détraqué !
- Peu importe, trancha Gaeriel. Nous comptons sur tes talents de diplomate avisé !
Elle avait dit ça, elle avait tout dit.
L'heure de la promenade.
- Tout va comme tu veux, Chouchou ?
- Ca va, ça va...
Merwyn se sentait inquiet. Tout allait se jouer aujourd'hui. Et il ne devait rien en laisser paraître : c'était un jour comme les autres, ni plus ni moins, à s'ennuyer, à tourner en rond et à se faire charrier par les prisonniers.
Dans l'après-midi, le Boltrunien vint le trouver :
- Tu dors pas ici ce soir, Peake.
- Ah non ?
- Tu pars avec Von Braun. Prépare tes affaires.
- Ce sera vite vu.
Il avait gagné, il le sentait.
- Gaeriel, je ne serai pas à Vostromo ce soir. J'ignore où le professeur veut m'emmener, mais c'est le moment ou jamais.
- Compris. Nous allons louer un speeder pour ce soir et tu nous tiendras informé en temps réel de tes déplacements.
L'après-midi fut longue à passer. Quand le soleil se mit enfin à descendre sur Cattaga, alors qu'on sortait les prisonniers pour les emmener au réfectoire, pour le ratafia du soir, Merwyn fut conduit hors de la section.
Surprise d'abord des prisonniers, puis sifflets et cris :
- Chouchou avec nous !
- Chouchou reviens !
- Je serai bientôt de retour, ne vous inquiétez pas.
Il parlait comme une vedette qui se fait désirer.
- Allez, n'en rajoute pas, fit le gros Boltrunien.
Il retrouva le grand couloir blanc de l'entrée, où on lui avait fixé un bracelet aux chevilles et au poignet.
Von Braun était là, en treillis, entouré de plusieurs soldats.
- Nous sommes de sortie ce soir, monsieur Peake.
- Avec plaisir. Une petite excursion ne me fera pas de mal.
- Elle pourrait vous emmener plus loin que prévu.
"Tu ne crois pas si bien dire, pensa Merwyn."
Mais il était quand même inquiet de savoir ce que le professeur avait voulu dire !
On lui retira ses bracelets et on lui fit revêtir une combinaison de civil.
- Là où nous allons, vous ne pouvez pas arriver habillé en pyjama rayé blanc et gris !
Une grande cour, avec un camion speeder blindé, du même modèle que celui par lequel il était arrivé depuis l'astroport. On le fit monter à l'arrière, entouré par les soldats.
On allait refermer la porte quand :
- Un instant, professeur. Je ne peux pas venir seul ce soir.
- Ah oui et pourquoi donc ?
- Je veux que Cyrillis Baelun vienne avec nous. Vous savez qui il est, professeur.
Merwyn regarda intensément le scientifique, dont les yeux étaient cachés par ses petites lunettes aux verres blancs.
- Entendu, monsieur Peake. Vous ne serez peut-être pas trop de deux pour m'assister ce soir...
Si bien qu'il fallut attendre. Les hommes fumaient une cigarette, sans perdre Merwyn des yeux. Celui-ci gardait la tête baissée, soutenue par ses mains. Il ne pouvait cacher sa nervosité. Il ne pouvait encore rien apprendre de nouveau à Gaeriel et Nello.
Une civière arriva, sur laquelle Baelun était enroulé dans une couverture. Il pouvait avoir la quarantaine passée. Rasé de près, il grelottait de froid et un droïd s'occupait de lui.
On vint le placer près de Merwyn, au fond du speeder. Le Jedi prit la main de l'instructeur :
- Baelun, c'est moi, Merwyn Peake... Vous êtes sortis du bacta. Tout va aller bien maintenant.
La porte se referma et le speeder s'ébranla.
A l'autre bout de la Cité, Gaeriel et Nello quittaient leur domicile à bord de leur véhicule de sport. Ils emportaient le sabre dans un sac. Ils se dirigèrent vers les avenues éblouissantes de lumière et tournèrent en rond un moment, puis allèrent plus franchement vers les abords du pénitencier.
Nello se brancha sur la fréquence de surêté à laquelle, en tant qu'agent, il pouvait prendre des informations.
- ... convoi exceptionnel en partance Vostromo... direction Von Braun Labs, 48-32...
Nello consulta le plan holo de la Cité. Après une petite recherche :
- 48-32, c'est ici. C'est le repaire de ce quartier. Des laboratoires de R&D, des chaînes d'assemblage au nanite et des salles d'essais bactériologiques... Von Braun doit avoir ses quartiers dans ce complexe militaro-scientifique.
Nello quitta le centre-ville agité et vivant pour s'engager dans des ruelles sombres, étroites, en bordure de lourds bâtiments cernés de grillages et de miradors.
Le camion speeder se posa après quelques minutes de vol. Les hommes sortirent les premiers, puis ordonnèrent à Merwyn de descendre en prenant Baelun sur sa civière.
Von Braun suivait la manoeuvre, ses bottes bien cirées et sa casquette à tête de mort lui allant à ravir.
Baelun commençait à émerger doucement de son sommeil glacé. Il avait de la fièvre. Il fut secoué d'un spasme et retomba. Le droïd lui fit une injection, qui fit retomber la fièvre.
Merwyn poussa la civière, entouré des soldats, pendant que Von Braun pénétrait chez lui, dans son laboratoire personnel, en bordure de la zone de recherche réservée.
Un grand hall blanc, gardé par des droïds, où des assistants en blouses blanches, impersonnelles, au garde à vous, accueillait leur maître.
- Bienvenue, messieurs, bienvenue aux Braun Labs ! L'endroit de l'univers où se poursuivent les recherches les plus incroyables, les plus bouleversantes qui soient !
"Si je vous ai invité ici, ce n'est pas seulement pour que vous assistiez, muets de stupeur, à une démonstration de mes découvertes. J'attends de vous que vous participiez à une expérience fondamentale, décisive, pour l'avenir de la galaxie !
Le professeur se fit suivre dans une vaste pièce circulaire, semblable à celle où il gardait ses "sujets" dans Vostromo. Même coupole très haute, perdue dans la pénombre. Mais au sol, un vaste bassin lumineux, laiteux, visqueux.
Et un chemin de ronde, quatre mètres plus haut. Le bassin pouvait avoir dix mètres de diamètre environ.
- Aidez-moi, Peake, gémit Baelun.
Il voulait se lever. Impressionné par l'endroit, Merwyn passa son bras autour de son épaule et l'aida à s'asseoir.
Seuls deux agents du Soleil Noir avaient été autorisés à pénétrer dans cette pièce. Autour du grand bassin, des indicateurs holos multicolores. Von Braun avait revêtu une blouse et des gants.
- Que croyez-vous que ce soit, messieurs ?
Les deux Jedi contemplaient ce grand cercle liquide brillant.
- Il s'agit, messieurs, rien moins que d'un anneau hyperspatial ! Oui, je vous l'affirme !... Quand je vous disais, Peake, que j'en avais un chez moi, je ne mentais pas !
"Sans entrer dans des considérations techniques inaccessibles au profane, je vous dirai juste que le liquide que j'emploie est un dérivé du bacta mis au point avec mon équipe. Le bassin est entouré d'un anneau, immergé juste sous la surface de l'eau.
"Seulement, cette petite merveille n'est pas encore opérationnelle. Elle est à l'essai. Et je compte bien sur vous, monsieur Peake, pour l'essayer !
- Mais où mène t-il ?
- Excellente question, monsieur Peake ! "Où mène cette anneau ?" Ce que je sais, c'est qu'il est capable d'ouvrir un véritable passage hyperspatial. Jusqu'à présent, j'ai réussi à y projeter des objets inertes, mais ils n'ont jamais atterri là où j'aurais voulu. Mais je suis certain qu'un Jedi peut y pénétrer et en ressortir pour me dire ce qu'il a vu !
- C'est de la folie, murmura Baelun.
Merwyn ne pouvait détacher son regard du bassin.
Tenter le saut ultime. Passer dans l'hyperespace. Aller chercher dans les profondeurs du temps et de l'univers ce qui s'y trouve. C'était presque à coup sûr le délire d'un mégalomaniaque. Mais si la Force était avec Merwyn, si cet anneau pouvait le conduire ailleurs ?...
- N'y allez pas, Merwyn... Vous allez juste finir noyé.
Baelun toussa et préféra se rallonger.
- Très bien, Von Braun, j'accepte !
- Parfait, parfait !
Le scientifique regarda Merwyn avec admiration et envie.
Notre héros dut revêtir une combinaison intégrale -dont il se demandait bien si elle serait utile si d'aventure il allait valdinguer du côté des anneaux de Farfax ou des astéroïdes de Minos...
Il pénétra dans l'eau peu à peu, ébloui par la lumière. Baelun le regardait s'enfoncer, jusqu'aux chevilles, jusqu'aux genoux, à mesure qu'il avançait vers le centre du bassin.
- Allez-y, monsieur Peake ! n'ayez pas peur ! plus loin ! Un aller direct pour les nébuleuses et les espaces interstellaires !
L'eau jusqu'aux épaules, Merwyn se retourna vers Baelun puis Von Braun. Soudain, un courant sous-marin lui fit perdre pied et il se sentit emporté dans un typhon. Il inspira tout l'air qu'il put et plongea.

Nello gara le speeder à l'entrée du complexe. Il prit le sac sur le dos et entra résolument dans les rues entre les bâtiments. Il arriva devant un poste de garde, suivi de Gaeriel et brandit sa carte d'agent Preston.
- Visite de contrôle, messieurs. Vérification de vos dispositifs de sécurité.
- A vos ordres, monsieur. Désirez-vous que nous vous accompagnions ?
- Non, j'irai seul avec mon assistante.
C'est d'ailleurs elle qui lui avait conseillé de passer au culot : plus c'est gros, plus ça marche !
Nos deux héros marchèrent à grands pas vers l'entrée des Braun Labs, entre l'obscurité de la nuit et la lumière crue, blafarde, des miradors et des speeders qui tournaient en l'air. Ils ne pouvaient plus reculer et ils jouaient gros jeu !
Ils se présentèrent face aux soldats qui gardaient le laboratoire :
- Qui êtes-vous ? Où allez-vous ?
- Visite de sécurité. Agent Preston 8, des Milices Spéciales !
- Nous avons reçu ordre du professeur Von Braun de ne laisser entrer personne.
Gaeriel s'avança : cheveux noués en chignon serré, tailleur strict, lunettes rectangulaires, une tablette à la main :
- Faites vite, je vous le conseille, nous sommes pressés.
Nello toisa durement les soldats, qui vérifièrent rapidement les papiers.
- Bien, écoutez, je pense que vous pouvez passer.
- Merci.
Nello reprit sa carte, toucha sa casquette à tête de mort et entra dans le bâtiment, pendant que Gaeriel lançait un sourire charmeur aux soldats.
Quatre droïds de surveillance s'avancèrent vers eux : ils allaient être moins faciles à convaincre, ceux-là. Nello déposa le sac à dos par terre.
- I-den-ti-fi-ca-tion re-quise !
Nos deux héros firent leur plus beau sourire et tendirent le bras vers le sac : un blaster sauta dans la main de Gaeriel et le sabre dans celle de Nello. Tirs nourris, jaillissement de la lame turquoise : les droids s'effondrèrent en morceaux, grillés.
Gaeriel se retourna et verrouilla la porte. Ils coururent au centre du laboratoire, croisant plusieurs assistants apeurés.
Maintenant, le temps pressait trop. Trois agents les braquèrent : Gaeriel tira au paralysant sur l'un, pendant que Nello coupait l'arme de l'autre et fracassait la porte.
Les deux héros plongèrent dans la pièce, répétant la même manoeuvre contre les deux soldats à l'intérieur.
Gaeriel braqua Von Braun qui, à une dizaine de mètres, sur la coursive, jubilait, levait les yeux au ciel, riait, criait de stupeur, complétement ignorant des nouveaux arrivants : il n'en avait que pour l'anneau lumineux dans lequel Merwyn avait plongé !
Le Jedi courut auprès de Baelun :
- Par la galaxie, c'est moi, Nello Dewelden !...
- Nello, murmura l'ancien instructeur. Sale garnement, tu n'as pas changé...
Le Jedi en avait les larmes aux yeux.
- A mon tour de vous aider. Je vais vous sortir de là. Vous m'avez fait sortir de Coruscant. Nous sortirons de Libria.
- ... plus facile de fuir avec un gamin qu'avec un vieil homme fatigué...
- Tenez bon !
Tirs contre la porte : Nello se retourna, sabre en main, fier de faire démonstration de ses talents ; il allait montrer ce que le vilain petit canard du temple Jedi était devenu !
Les agents qui entrèrent dans la pièce furent accueillis par une volée de coups de sabres, qui fracassèrent leurs armes : ils reculèrent en désordre face au guerrier furibard qui leur faisait face.
- Où est passé Merwyn ? cria Gaeriel, qui ne contenait plus sa colère.
Elle mourrait d'envie de vider sa cartouche blaster sur la tête de ce Von Braun !
- Parti ! parti ! envolé ! disparu au fin fond de la grande galaxie !...
Et il entamait quelques pas de danse maintenant, pris d'une folie jubilatoire.
Baelun dut tirer sur tous ses muscles pour se mettre debout. Nello vint aussitôt le soutenir.
- Ce n'est pas possible, murmura le Jedi, nous ne pouvons pas l'avoir raté de si peu...
- Il s'est enfoncé dans le bassin il n'y a pas deux minutes, dit Baelun.
- J'y vais, lança Gaeriel.
- Non, cria Nello.
Mais elle revêtait déjà une combinaison.
- Gardez l'endroit quelques minutes, je vais ramener Merwyn !
- C'est du suicide, toussa Baelun.
Sur un écran de contrôle, on vit arriver, dans le ciel du Braun Labs, un air-speeder aux couleurs de l'Inquisition impériale, suivi de plusieurs Tie-Fighter.
- Tremayne, murmura Nello, je le sens.
Les Impériaux se posaient sur le toit du laboratoire ; une barge de transport passait, s'ouvrait et posait cinq assassins, tandis que Tremayne descendait de son véhicule.
- D'ici peu, nous allons être cernés, fit Nello.
- L'alerte a été donnée maintenant, dit Baelun. Toutes les forces de Libria vont nous tomber dessus...
A ce moment, Gaeriel plongeait dans le bassin, Von Braun repartait de plus belle dans son rire et les couloirs du bâtiment étaient envahis par les agents du Soleil Noir et les assassins impériaux !
A suivre...
