16-05-2007, 03:26 PM
(This post was last modified: 16-05-2007, 11:34 PM by Darth Nico.)
¤CRISTAL AGE¤
LA LEGENDE DE L'EPAVE DE LUMIERE
LA LEGENDE DE L'EPAVE DE LUMIERE
- Maintenez le cap vers cette nova.
- Seigneur, je dois vous avertir que ces corps peuvent perturber gravement nos instruments de navigation. Ils émettent des ondes qui-
- Capitaine, maintenez le cap. Je vais voir nos prisonniers.
- A vos ordres, seigneur. Sergent ?
- A vos ordres, capitaine.
Sadim, nerveux, partit à la grande soute sécurisée, suivi de deux soldats.
- Attendez-moi dehors.
- A vos ordres.
Les soldats se mirent face à la porte, tandis que deux autres continuaient à surveiller l’entrée, dos au mur.
Sadim referma la porte. Les Neti s’agitèrent. Leurs racines remuèrent, les branches s’agitèrent. Ici, l’Inquisiteur savait que son uniforme ne trompait personne. Il tâcha de garder sa posture d’agent de terreur mais il la sentait se fissurer rapidement, sous le regard des captifs.
- Vous avez entendu que nous sommes sortis de l’hyperespace.
- Cette notion, fit un des vieux Neti, n’a guère de signification pour nous, Inquisiteur. Nous avons vécu depuis toujours sur la Planète Vivante. Nous n’avions aucune raison de quitter notre monde. Loin de lui, nous sommes condamnés à dépérir.
- Vous savez bien de quoi je parle. Je sais que vous devinez vers quoi nous allons.
- Nous sommes vos misérables prisonniers, Inquisiteur et c’est à nous que vous demandez ce qui se passe ?
- Ne joue pas au malin, vieil homme ou bien…
- Ou bien quoi ?…
C’est la « princesse » qui avait parlé. Sadim avait approché la main de son sabre mais les paroles de Saa suffisait à le désarmer. Les autres le sentaient.
- Vous finirez par me dire ce qui se passe !
L’Inquisiteur ressortit à grands pas, pressé. Il retourna dans la cabine de pilotage.
La nova n’était plus loin. On avait quitté le champ de falaises et on entrait dans un nuage de plasma ionisé qui cernait la nova. Le Vectivus tremblait de plus en plus fort. Les pilotes maintenaient le cap fermement, avec l’Inquisiteur au pont supérieur, mains appuyées à la rambarde, fixant l’espace à travers la baie vitrée.
La lumière devenait vraiment insoutenable. Le sergent abaissa un filtre sur la baie.
- Non, enlevez-le, cria Sadim.
Il venait d’apercevoir quelque chose que le filtre lui masquait.
La vue découverte, l'Inquisiteur fixa le centre du nuage lumineux. Il apercevait un phénoméne étrange : des flammes bleues et oranges traçant une forme de 8 renversé : ∞. Etait-ce encore le nuage ou déjà cette nova ?
- Apprêtez-moi un vaisseau et un pilote. Je vais m'y rendre.
Le premier officier de bord osa émettre une protestation, fait très rare dans l'Empire :
- Mais Seigneur, c'est extrêmement dangereux !
- Votre mission n'est pas de veiller sur moi, capitaine, mais sur la sécurité des prisonniers.
- Bien, seigneur.
"D'ailleurs, à ce propos..." songea Sadim.
Il se dirigea vers le quartier des prisonniers. Il les fixa d'un oeil terrible et en choisit un au hasard.
- Toi, viens avec moi.
Il n'aurait su dire quel âge avait ce Neti. Il avait l'air encore robuste. La princesse voulut s'interposer. Les troopers la braquèrent :
- Assise !
Elle ne fut pas assez prompte à s'exécuter. Elle reçut une décharge de blaster paralysant, et encore un autre qui remuait trop.
- Bien, fit Sadim, en tenant fermement le Neti, je pars voir cette Nova. Je sais qu'elle est liée à vous. Inutile de me mentir. Je souhaite pour vous que je trouverai là-bas une voie de sortie hors de ce système, sans quoi...
- Le destin qui nous attend sur ta planète, gémit le Neti, est pire que la mort.
Les troopers firent reculer les autres et Sadim alla vers la navette, suivi du Neti solidement ligoté. Le pilote fit démarrer le moteur et déploya les ailes de ce modèle Lambda standard.

- Debout, caporal, dit Sadim.
La nuit avait passé vite sur Felucia. Rayden était encore fatigué. Il ressentait le contre-coup des épreuves d'hier.
- Saleté de planète...
Dans le ciel, on n'entendait plus aucun bruit.
- C'était bien la peine de déranger toute une armée pour se retrouver dans cet état...
- Caporal, si tu perds l'espoir à la moindre épreuve...
- La moindre épreuve !
- Ce n'est pas la première fois que je perds des hommes, et amis, pour la Rébellion. Et ces soldats n'étaient pas tes amis. Alors de quoi te plains-tu ? Que notre mission soit retardée ?
Le caporal en restait sans voix.
- N'as-tu jamais frôlé la mort dans ton passé ?
- Si...
Rayden n'avait pas envie d'en parler. Mais sur Qeten-Nek, il avait connu le froid, et les nuits en embuscade. Et son supérieur, un fou sanguinaire qui menait ses hommes vers la mort sans hésitation.
Les deux soldats se remirent en route.
- Que font-ils ? se disait Sadim. Normalement, n'ayant aucun contact, ils devraient tenter une approche. Ou bien ils nous croient morts.
- Où allons-nous, exactement, commandant ?
- Nous cherchons les Neti, caporal. Et d'après mes informations, nous les trouverons dans leur principale colonie sur Felucia.
Rayden avait enlevé son haut d'uniforme, à moitié brûlé par l'agent rouge. Il avançait en débardeur, son barda et son fusil sur le dos, avait noué un bandana sur sa tête, les grosses bottes crottées et le pantalon griffé par les ronces. Il enrageait de voir Sadim, ses manières raffinées, son pas svelte, avancer dans la jungle presque comme dans une réception mondaine, dans son armure intégrale. S'il fallait ça pour devenir commandant !...

La navette approchait du mystérieux ∞.
- Analysez l'atmosphère à l'intérieur de ce nuage, ordonna l'Inquisiteur.
- Atmosphère irrespirable. Gaz xénons, diazote, résidus ferreux, traces d'oxygène.
- Viens, dit Sadim au Neti. J'espère que tu rentres dans les scaphandres.
Farouche, le Neti se laissa emmener vers le sas de sortie de la navette.
Le vaisseau tremblait. Le pilote avait éteint le plus de servocommandes possibles et manoeuvrait presque entièrement en manuel.
- Quel est ton ? dit l'Inquisiteur en s'équipant.
- Dna Rood, dit-il, peu aimable.
C'était un représentant de son espèce trapu, d'une taille moyenne. Sadim se méfiait : il savait les capacités de métamorphose des Neti.
- La vie des tiens repose sur ta collaboration à cette mission, Rood. J'ignore ce que nous allons trouver près de cette nova, mais tu vas m'aider à le découvrir.
Le pilote avait arrêté la navette.
- Impossible d'aller plus loin, seigneur, dit-il dans l'intercom. Nous risquons de nous abîmer pour de bon dans ce nuage.
- Cela ira comme ça. Prépare la dépressurisation.
Sadim jeta un oeil au Neti : il avait correctement enfilé sa tenue spatiale aux couleurs de l'Empire.
- Je souhaite pour toi qu'il soit bien fermé. Dans quelques secondes, nous serons dans le vide spatial.
Les combinaisons étaient chacune attachées à la navette par un solide filin en synthécorde améliorée.
Le pilote vida le sas de son atmosphère et les lourds verrins jouèrent pour ouvrir la porte blindée.
Les scaphandres étaient équipés de petits propulseurs à air comprimés. Sadim passa derrière le Neti. Ils flottaient dans l'espace mais ils n'étaient pas dans le vide complet. Des particules lumineuses circulaient autour d'eux, échappés de l'étoile.
- Il n'est pas normaln dit le pilote, que nous ayons pu approcher de si près sans être brûlés par les rayonnements solaires. Je ne parviens pas à comprendre la composition de cette étoile.
Le Neti et l'Inquisiteur avançaient dans cette purée lumineuse, approchant du ∞, qui lui dégageait une chaleur importante. Il pouvait faire une centaine de kilomètres de longueur, pour une vingtaine de hauteur. Les deux explorateurs spatiaux se trouvaient encore loin de ce double anneau, au moins deux cent kilomètres.
Sadim avait son sabre à la ceinture et avançait au travers des grains lumineux. Il y avait aussi quelques débris solides, dangereux avec leurs bords tranchants, capables d'endommager le scaphandre ou le filin.
- Sergent, de nouvelles informations sur ces corps stellaires ?
- Rien, seigneur. Les senseurs sont perdus. Ils ne parviennent pas à décoder le-
Le silence se fit dans le casque de Sadim.
- Allô, sergent vous m'entendez ?
Le pilote ne répondait plus.
- Sergent ? sergent ?
Sadim se retourna et vit que son filin avait été sectionné !
Le Neti s'était tourné vers lui. Il croisa la trajectoire d'un petit caillou, prit appui dessus et se propulsa vivement, vers le ∞. Sadim vit que son filin aussi était rompu !
Et la navette était complétement prise dans ces grains lumineux.
L'Inquisiteur fut soudain heurté par un gros débris qu'il n'avait vu venir dans ces épaisseurs éblouissantes. Il sentit qu'il tombait à toute allure et perdit connaissance.

Quand Sadim se réveilla, il flottait, encore vêtu de son scaphandre, dans un grand espace bleuté, irisé. Il s'aperçut alors qu'il était prisonnier d'une membrane gélatineuse, qui épousait à peu près la forme de son corps. Et il était entraîné au travers du nuage de plus en plus épais et il voyait approcher le grand ∞. Il plongeait au travers de son premier anneau, dans un froid de plus en plus mordant. Il ne pouvait rien faire pour diriger la cellule. Celle-ci commençait à givrer, à durcir mais continuait son avancée. Il avait maintenant de la buée sur son casque. Il était perdu dans un lieu indéfini, en route pour un immense voyage. Il avait beau remuer, se plier, rien n'y faisait. Il ne pouvait influencer sur le cours de son déplacement. Il se retrouva parmi des milliers d'autres cellules semblables aux siennes, mais vides. Il était à l'intérieur d'un gigantesque organisme !
Il en était sûr maintenant !
Les grains de lumière, agglomérés, formaient une sorte de grand bain dans lequel baignait ce monstre spatial ! Et il évoluait au travers de son organisme ! Il voulut crier encore, frapper la paroi, mais la membrane était trop résistante.
Il perdit connaissance un moment et quand il se réveilla, il avait bien moins froid. Seulement, il approchait de la zone brûlante. Et la chaleur augmentait rapidement ! Après le gel, la fournaise !
La membrane se dilatait, devenait plus molle, mais pas plus fragile. Sadim transpirait. Il pouvait cuire à petit feu, prisonnier comme il était !
Il voyait les millions de cellule converger vers une grande caverne et se mettre en orbite d'un grand champ cristallin, haut comme un destroyer stellaire.
Sur une des branches du cristal, il aperçut alors le Neti, Dna Rood, debout à l'air libre, qui l'observait approcher.
Au moment où il entrait dans le circuit circulaire, Sadim vit le cristal, d'abord transparent, prendre des teintes multicolores, en même temps que résonnait des notes à chaque branche qui se colorait. La mélodie de couleur se doublait d'une mélodie musicale qui faisait frissonner les cellules. Sadim en avait les cheveux qui se dressaient sur la tête.
Il n'était plus loin du Neti. Sa cellule se stabilisa à quelques mètres de lui, au bord du champ cristallin.
- Par ma voix, dit Dna Rood sentencieusement, une entité dont le pouvoir dépasse ton imagination, désire te parler. Elle est la divinité qui a créé mon peuple.
La voix du Neti était transfigurée, effrayante et sublime à la fois.
- Es-tu prêt à écouter, Inquisiteur ?
- Par les étoiles de Byss, soyez maudits, vous les Neti !
- Tu t'es rendu complice du massacre de mon peuple, Inquisiteur !
- Un tribunal !
Oui, il était bien dans la salle du jugement des Neti !
- Arrêtez !
- Tu trembles, Sadim. Le côté obscur te rend lâche, peureux, toi aussi. As-tu tremblé quand l'Inquisiteur Tremayne a ordonné le bombardement de la Planète Vivante !
- Finissons-en ! Tuez-moi puisque c'est sans doute la peine que je mérite !
- C'est le sort que tu réserves aux derniers représentants de mon peuple, misérable !
- J'exécute les ordres ! Si tu es si lucide sur mon cas, Neti, tu saurais qu'au fond, je n'approuve pas ces massacres ! Je venais juste vous soumettre !
- Tu n'as pas levé le petit doigt pour empêcher Tremayne.
- Il m'aurait tué et n'aurait laissé aucun survivant !
- En sorte que nous devrions te remercier de ta bonté, Sadim ?
- Si ta divinité veut s'adresser à moi, qu'elle parle ! Je préfère m'adresser directement à mon juge !
La cellule se stabilisa complétement et Sadim fut à peu près debout devant Dna Rood.
Tu oses prendre la parole le premier, Sadim...
La voix venait du champ cristallin. Elle parlait directement dans la tête de l'Inquisiteur.
Sais-tu pourquoi tu es ici ?
- Il n'est pas difficile de le deviner. Tu veux me mettre à mort pour avoir presque exterminé ton peuple !
Si je voulais ta mort, tu ne paraîtrais pas devant moi
- Tu veux offrir aux Neti un semblant de procès ou bien me faire mourir à petit feu. Qu'ils s'estiment en partie vengés de mes actes.
Si tel était le cas, nous ne vaudrions pas mieux que les séides du côté obscur de la Force.
- Alors que vas-tu faire de moi ?
Silence ! Je t'offre une occasion unique de réparer ta faute. Je t'offre cette grâce car je sais que tu n'es pas complétement perdu, contrairement à Tremayne et aux autres.
- Qu'ai-je à perdre, maintenant ?
Misérable, tu vas accepter ma proposition rien que pour préserver ta vie...
- Tu peux me tuer sur le champ. Qui n'agirait pas ainsi à ta place ?
Tu as eu tort d'attaquer les Neti. Ce peuple était sous ma protection. Sache que je suis Sheer'Kalah.
- Si tu sais lire dans mes pensées, tu sais que je n'ai jamais entendu ce nom.
Les serviteurs du côté obscur, privés à jamais de la pureté de la Force, ne peuvent connaître mon existence. Ni tes Maîtres, ni même ton Empereur, ne peuvent discerner ma présence, car les ténèbres dont ils vivent les rendent aveugles aux êtres de ma sorte.
- Qui es-tu donc, pour te dire si puissante ?
Ignorant ! Sheer'Kalah est une entité émanant de la Force. Je suis apparue dans des temps immémoriaux, bien avant que la moindre créature intelligente de cette Galaxie ne connaisse la Force et ne voyage dans les étoiles. A cette époque, les constellations étaient encore jeunes. Ceux que vous appelez les Jedi ne viendraient pas avant longtemps. Sans même parler des premiers qui corrompirent la Force pour se vouer au côté obscur, et se nommer les Sith...
Sache donc que les rares êtres pouvant appréhender ma nature m'appellent, moi et les autres, les Presque-Dieux.
Sadim écoutait, incrédule mais de plus en plus fasciné.
Nous autres Presque-Dieux sommes presque immortels. Presque seulement. Nous incarnons quelques aspects les plus puissants de la Force. Notre réalité est bien au-delà de la compréhension des simples mortels comme vous, et pourtant, nous avons la faiblesse de nous attacher, parfois, à certains d'entre vous. Et même à ceux qui ont été corrompus, comme toi, Sadim.
Aujourd'hui, je t'ai fait venir ici pour que tu répares le crime inqualifiable qu'a commis Tremayne. Je veux que tu deviennes le protecteur du peuple Neti.
Abasourdi, Sadim ne sut que répondre. Il regardait tour à tour Dna Rood et le champ cristallin.
Tu restes sans voix, comme je pouvais le prévoir. Cependant, je sais que tu vas accepter...
- Mais comment pourrais-je seulement protéger les Neti !
Déjà tu trembles, Inquisiteur, en pensant à la mission que tu dois accomplir...
- Si je trahis, on me pourchassera où que je sois. On me traquera à mort, moi et les derniers Neti !
Crois-tu que je n'aurais pas envisagé cela ?... Voici donc ce que tu vas faire... Car je suppose que tu acceptes...
- Une divinité comme vous devrait le savoir !
La cellule se resserra brusquement autour de Sadim. Il allait étouffer !
- Arrêtez !
Ne crois pas pouvoir plaisanter avec moi. Tu n'es pas en position, Sadim... Acceptes-tu de servir le peuple Neti ?
- Tu sais à quoi cela t'engage, dit Dna Rood. Tu devras abandonner ta vie d'Inquisiteur et te tourner vers la Force.
- Mais même si je le voulais ! Avz-vous le pouvoir de me protéger de l'Inquisition !
- Accepte sans condition, Sadim. Ou bien nous saurons que tu ne dis oui que pour sauver ta vie. Ce serait l'acceptation d'un lâche.
Il y eut un moment de silence. Le champ cristallin ne se colorait plus. Sadim était seul, dans sa cellule flottante, dans le grand et lent ballet des cellules de la caverne merveilleuse.
- J'accepte, fit-il enfin.
Et sa réponse résonna. Elle se répercua, en écho et Sadim vit son image apparaître, dans des centaines de reflets, sur le cristal, et répéter "j'accepte".
- Mais si vous êtes si puissante, Sheer'Kalah, vous saurez protéger les Neti sans moi !
Détrompe-toi. Les mortels ne sont pas si faibles que tu crois et ont su servir les Presque-Dieux, par le passé. Notre alliance est donc scellée.
Sadim vit alors sur sa poitrine un signe briller, à travers sa combinaison.
Désormais, tu portes ma marque. Tu es lié au sort du peuple Neti. Tu reçois ma protection mais tu ne pourras te détourner de la tâche que tu as acceptée.
A suivre...
