19-05-2007, 11:52 AM
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¤CRISTAL AGE¤
LA LEGENDE DE L'EPAVE DE LUMIERE
LA LEGENDE DE L'EPAVE DE LUMIERE
- Je n'aimerais pas être à ta place, mon ami...
Tremayne marchait aux côtés de Sadim et épiait ses moindres réactions. Les longs couloirs austères du grand Temple de Byss, nimbés d'une lumière vert-bleu sombre tombant de lourds nuages, résonnaient d'un inquiétant silence.
C'était un temps orageux, d'avant des averses qui balaieraient une grande partie de la planète. Au loin, on pouvait apercevoir les colonies agricoles collectivisées, où des milliers d'esclaves pris dans toute la galaxie avaient été déportées, pour les plans de reconquête palpatiniens.
Lors de la prise de pouvoir de l'Empereur, Sadim avait douze ans. Il fut capturé avec ses parents et emmené dans ces camps collectifs. Là, il fut bientôt repéré par les recruteurs de l'Inquisition, qui le choisirent pour devenir élève. Ils tuèrent ses parents sous ses yeux, afin de lui inculquer la haine et le couper de toute attache avec son passé.
Pendant huit ans, il fut entraîné dans le côté obscur et à vingt ans, devint Inquisiteur-assistant. Depuis deux ans, il avait mené quelques missions de traque et d'assassinat d'opposants. Et voilà que Tremayne l'emmenait avec lui sur Neti pour cette campagne d'extermination.
- Que vas-tu dire pour ta défense, Sadim ?
La voix de Tremayne était glaçante.
- Je t'avais confié la mission de ramener ces Neti dans notre Temple. Et tu me dis que tu as été incapable de les protéger.
Sadim transpirait.
- Je suis prêt à répondre de mes actes dans la Salle de Vérité.
- Je te le souhaite, mon ami...
Tremayne donna une tape sur l'épaule de son collègue, avec un amusement cruel et le laissa devant une lourde porte gardée par deux novices encapuchonnés de la Confrérie des Ténèbres.
Sadim passa la lourde porte et se retrouva dans une pièce noire.
Il tremblait. Il avait une vague idée de ce qui pouvait arriver à ceux qui passaient dans la Salle. Mais lui-même n'avait pas assisté à une séance dans ce lieu sacré.
Il resta dans le noir une longue minute, puis une grande lumière apparut et des dizaines, qui l'éblouirent.
- Deshabillez-vous entièrement et ensuite, avancez dans le couloir.
Effrayé, Sadim s'exécuta. Il savait que sa nature humanoïde ne plaiderait pas en sa faveur. Ses quatre yeux, sa peau bleue... Il avait toutes les chances d'être jeté dans l'incinérateur ! Si ça se trouvait, on l'y envoyait déjà !
Sadim serra sa poitrine. Il sentit sous sa peau le signe de Sheer'Kalah.
Ce signe te protégera, avait dit la Presque-Déesse, et nul serviteur du côté obcur ne pourra le voir. Tant que tu parleras pour la cause du peuple Neti, nul des Inquisiteurs de Byss ne pourra détecter tes mensonges. Mais si tu oses dire un seul mot pour sauver ta vie seule, si tu tentes de te rétracter, alors tes mensonges apparaîtront clairement à tous.
Sadim, prisonnier de sa cellule, s'était incliné. Il avait alors été renvoyé avec le Neti au-dehors du grand huit renversé et déposé sur un astéroïde où le pilote de la navette Lambda l'avait retrouvé, bientôt à court d'oxygène.
- Il n'y a rien là-dedans... Tâchons de retrouver un couloir spatial, avait dit Sadim, encore haletant, surveillé de près par Dna Rood.
On était alors revenu au Vectivus, qui s'était arraché de l'atmosphère de la nova.
Sadim avançait sur un tapis roulant, dans un couloir sans fin où alternaient des zones d'obscurité et de pleine lumière. Sur des écrans, Sadim voyait son visage holofilmé, agrandi des dizaines de fois, et ils commençait à sentir la peur lui serrer l'estomac. Il avait l'impression de se liquéfier, que ses os flottaient dans le sang ! Il ne pouvait réprimer un tremblement. Qui allait le juger ? Bartok ?... L'Empereur en personne ?
Il ne connaissait pas chaque Juge de l'Ordre mais il avait entendu que certains n'avaient jamais administré d'autres peines que la mort. D'autres appréciaient les châtiments corporels, les pénitences atroces ; d'autres encore préféraient confier au coupable une mission desespérée. S'il en revenait vivant, il était acquitté.
Qui serait aujourd'hui le Juge ?

Nu comme un vers, il entra dans la Salle de Vérité. C'était un grand hémicycle, presque désert, mal éclairé. Sur les centaines de places disponibles, il n'y avait guère qu'une dizaine de sièges occupées, par des silhouettes encapuchonnées, assises sans ordre précis.
Au pied des gradins, Sadim se tenait debout dans un cercle de lumière.
D'un coup d'oeil, il aperçut alors Tremayne, goguenard, assis vers le centre à mi-hauteur, qui observait son "ami".
Et Sadim ne reconnaissait aucune autre silhouette. Il se retourna et vit qu'il était au pied de la grande chaire où aurait dû siéger un Juge, avec ses greffiers et ses assistants autour. Mais le siège était vide. On se serait cru à la répétition d'une pièce, sans effets, presque sans public.
- Ne cherche plus, Sadim, dit Tremayne, c'est moi-même qui te jugerai.
Dans le fond, des capuchons se penchaient sur leur voisin et ces êtres de noirceur parlaient à voix basse.
- Oui, je serai ton Juge aujourd'hui.
Tremayne se leva et commença à descendre lentement les marches.
- Vois-tu, mon ami, ton échec me met dans l'embarras au premier chef. Car qui a décidé de cette campagne sur Neti ? Moi. Pour plaire au seigneur Vader et devancer ses désirs. Qui a décidé de la destruction de ce peuple ? Moi. Qui a décidé de garder quelques specimens vivants ? Moi encore. Pour plaire à nos scientifiques, qu'ils puissent les étudier. Qui a souhaité à un jeune Inquisiteur fraîchement adoubé le soin de ramener ces prisonniers ici-même, sur Byss ? Moi encore et toujours. Or, vois-tu, dans mon orgueil, Sadim, j'ai eu la faiblesse de révéler la surprise que je réservai à notre Grand Maître. Oui, je n'ai pas attendu ton retour pour présenter les Neti. Trop impatient, j'ai dit au seigneur Bartok que nous avions devancé le seigneur Zegmor et ses serviteurs. Que notre branche est la meilleure.
"Et toi, Sadim, que fais-tu ? Tu arrives ici, et tu m'expliques que tu as perdu nos précieuses prises !
Tremayne était arrivé en bas des marches et s'assit d'une jambe sur un pupitre. Sadim, debout, baissait la tête.
- Que va t-il se passer, maintenant, Sadim ? Vais-je aller dire à Maître Bartok que ma surprise s'est envolée... Tu imagines sa déception...
- Mais ce sont les-
- SILENCE ! Qui t'as permis de parler !
Sadim reçut alors une violente décharge électrique venue de la sphère d'éclairage au-dessus. Il tomba à genoux, tordu en deux par la douleur.
Furieux, Tremayne s'approcha, une canne de Juge à la main et remonta le menton de Sadim.
- Debout, misérable, si tu veux espérer ne pas finir au crematorium dans la minute qui suit !
Sadim se releva. Tremayne retourna s'asseoir. L'accusé voyait des étoiles et tenait difficilement debout. Il était prêt à vaciller, à s'évanouir.
- Tu vas donc nous faire un récit détaillé de ton voyage, afin de nous expliquer comment tu as pu laisser échapper tes prisonniers.
"Nous t'écoutons.

L'accusé raconta son voyage de retour depuis Neti.
- Alors que nous approchions du Noyau, nous avons soudain été sortis de l'hyperespace.
Il lui sembla que les silhouettes écoutaient maintenant bien plus attentivement. Sadim pensa à Sheer'Kalah. Si elle devait le protéger, c'était maintenant !
Il était clair que Tremayne avait réuni dans l'urgence ce tribunal. Il était assez haut dans la hiérarchie pour siéger comme Juge dans certains cas mineurs. Notamment l'échec de subordonnées n'impliquant pas la sécurité de l'Empire ou n'incluant pas la trahison. Et Tremayne avait réuni quelques fidèles qui n'iraient pas bavarder une fois le jugement rendu. L'Inquisiteur était lui-même sur la sellette : s'il ne chargeait pas Sadim de toute la responsabilité de cette affaire, c'est lui qui aurait à rendre des comptes. Sadim imaginait d'ailleurs que le seigneur Bartok souhaitât etouffer cette affaire pour ne pas perdre la face vis-à-vis de Zegmor.
Tout cela se tenait, c'était parfaitement rationnel. Tremayne souhaitait en finir au plus vite. Qu'on récupére les Neti ou qu'on oublie vite cette malheureuse affaire !
Sadim reprit :
- Mon vaisseau, le Vectivus, était revenu dans l'espace normal. Et il était cerné par de grands vaisseaux de guerre d'un type inconnu. Nous avons été contactés et on nous a ordonnés de livrer séance tenante nos prisonniers. J'ai bien sûr refusé mais nous avons reçu un coup de semonce : un tir qui a éteint nos boucliers. Et les canons ennemis étaient prêts à nous annihiler.
L'ordre a été répété. On m'a ordonné de livrer les prisonniers dans la minute !
"J'ai exigé de savoir qui m'ordonnait cela ! D'autres tirs sont partis, nous frôlant de très près. J'ai alors ordonné à un pilote de monter dans notre navette Lambda. Il allait décoller quand nous avons reçu un autre message :
- Non, venez vous-mêmes, Inquisiteur, avec tous vos prisonniers !
"Sur ce, un tir ionisant nous frappait, mettant hors d'usage nos canons. Je m'exécutais donc, voyant à quel point nous étions cernés. Et nous ne recevions aucune information sur le système où nous nous trouvions. Impossible de contacter des renforts !
"J'ai fait emmener presque tous les Neti dans le transport. Si je devais mourir, je préférais en laisser quelques-uns dans le Vectivus pour qu'ils puissent peut-être arriver jusqu'ici. Mais par l'holocom, on m'ordonna de les emmener tous, vraiment tous ! Et si je tentais encore de tricher, nous serions tous détruits !
"Je partais finalement avec tous les prisonniers. Nous entrâmes donc dans le vaisseau ennemi, moitié aussi grand qu'un de nos destroyers stellaires. L'intérieur était peint de signes barbares et l'ensemble de l'équipage était composé de soldats obéissants à des femmes aux allures sauvages, marqués de tatouages rituels.
"Je vis alors s'allumer un holocom et apparaître devant une abominable vieille femme dont je sentis sans mal qu'elle avait la Force avec elle.
![[Image: 313px-Gethzerion.jpg]](http://images.wikia.com/starwars/images/thumb/8/8c/Gethzerion.jpg/313px-Gethzerion.jpg)
"Elle me dit qu'elle se nommait Gethzerion, qu'elle était la Dirigeante des Soeurs de la Nuit de la planète Dathomir...
- Mensonge, hurla soudain un des capuchons ! MENSONGE ! Dathomir a été soumise sur ordre de notre Empereur, dès la première année de son règne !
Tremayne le laissa parler et regarda Sadim en souriant.
- Reconnaissant la menace représentée par les utilisateurs de la Force s'y trouvant, notre Empereur a ordonné à une flotte d'aller soumettre Dathomir. L'officier en charge de cette opération, Zsinj, n'aurait jamais laissé échapper une flotte entière de cette planète ! Ou alors, contactons-le sans tarder pour savoir si cela est possible !
- Nous verrons cela, dit Tremayne qui, au moins aux yeux de Sadim, ne put cacher sa gêne. Dis-moi, Sadim, pourquoi les Soeurs de la Nuit voudraient-elles mettre la main sur les Neti ?
- Il me semble qu'elles, ou bien un autre clan de leur planète, soient des ennemis ancestraux du peuple Neti. Ils voulaient mettre la main sur les derniers représentants de l'espèce...
- Comment ont-ils pu apprendre leur présence dans ton vaisseau ?
- Je crois qu'ils étaient au courant de notre expédition sur Neti. Et puis, la Force était avec cette Gethzerion. Il n'était pas possible de la tromper...
Tremayne avait perdu sa colère d'un coup. La peur prenait le dessus.
Il remonta lentement dans l'hémicycle.
Sadim tremblait. Il avait menti et Tremayne, apparemment, l'avait cru.
- Je demande, prononça l'Inquisiteur, une suspension de séance.
Et il mit quiconque au défi de protester. Les capuchons s'inclinèrent et sortirent de la salle en silence.
Tremayne attendit qu'ils fussent tous partis.
Sadim restait debout. Il reprenait confiance. Il avait presque gagné. Sheer'Kalah était avec lui.
- Bien sûr, mon ami, ce procès n'aura pas de suite. Nul n'y a intérêt, à commencer par moi. Nous n'irons pas poser de questions à l'amiral Zsinj car Dathomir est quelque peu un sujet tabou.
Sadim le savait aussi : il était notoire que l'Empereur avait échoué à soumettre réellement les Sorcières de Dathomir. Elles étaient trop puissantes pour lui ! On évitait de parler de ce sujet. Palpatine avait seulement ordonné que la planète soit surveillée en permanence.
Mais si les Sorcières avaient pu repousser l'Empereur, quel mal auraient-elles eu à tromper un simple officier, si talentueux soit-il ?
Et si jamais l'Empereur apprenait que Tremayne, pour un "cadeau", avait fini par réveiller ses pires ennemies, que se passerait-il ?...

Trois jours après son procès, Sadim quittait Byss à bord d'un petit transport.
- Cap sur la planète Ossus, dit-il au pilote.
C'est là-bas que Tremayne l'envoyait. Il avait pour mission de se rendre maître d'une grande Cité de cette planète, sur laquelle se trouvait une grande librairie qui intéressait particulièrement l'Empereur, ainsi que plusieurs vestiges de l'Empire Sith. Sadim avait donc à charge de surveiller cette planète sans en prendre officiellement le commandement, et ceci pour une durée indéterminée. Tremayne lui avait ainsi trouvé un placard doré. Mis à l'écart sans être condamné, ce qui aurait été une première dans l'ordre de l'Inquisition. Des opposants au régime étaient jugés, parfois des novices, ou des officiers impériaux. Mais des Inquisiteurs, jamais !
Tremayne ne voulait plus entendre parler de lui !
Le transport quitta le Noyau et ressortit en orbite de Coruscant, où il signala sa trajectoire. Puis il eut une étape dans les abords du coeur galactique, zone à partir de laquelle on n'osait plus contrôler les déplacements d'un Inquisiteur. C'est là que Sadim ordonna soudain à son pilote :
- Change ta trajectoire.
Interloqué, celui-ci hésita :
- Nous partons en direction de la planète Mon Calamari.
N'ayant rien à redire à un Inquisiteur, le pilote s'éxécuta et changea le trajet. Mon Calamari : un célèbre nid de Rebelles !
Bientôt, le transport arrivait en orbite de la planète aquatique. Sadim y retrouva les Neti, cachés dans le Vectivus, gardé par les Quarren. .
Officiellement, ce vaisseau avait été capturé par les Sorcières de Dathomir, Sadim ayant pu repartir à bord de la navette Lambda. En réalité, après son retour de chez Sheer'Kalah, Sadim avait fait plonger le Vectivus vers la nova, pour être sûr de brouiller les instruments de bord. Puis, il avait libéré les Neti, qui avaient emprisonné l'équipage. Et le Vectivus avait mis le cap vers la planète aquatique.
Sadim et son pilote entrèrent dans le Vectivus.
- Où allons-nous ? demanda le soldat, qui n'y comprenait plus rien.
- Met le cap vers Felucia.
Saa sentait que Sadim ne leur tendait pas de piège.
- Vous voyez, princesse, j'ai accompli l'impossible pour votre peuple. Vous ne me remerciez pas ?
Mais Saa garda un air farouche, refusant de parler à cet Impérial auquel elle devait sa vie.
Le Vectivus ressortit en vue de Felucia, la planète à la jungle exubérante. Elle était occupée par les Impériaux qui, dans ce coin reculé de la galaxie, n'auraient jamais pu soupçonner la trahison d'un Inquisiteur venu directement de Byss. Sadim avait une petite réputation dans la Bordure Extérieure, pour les quelques fois où il avait "traîté" d'homme à homme avec des syndicats criminels ou des organisations politiques trop turbulentes.
Il fit diriger le Vectivus vers le pôle nord de la planète, dans une région perpétuellement envahie par une froide brume. Bientôt, après un rapide survol des mers glacées, les Neti reconnurent la colonie où Sheer'Kalah souhaitait les envoyer, à l'abri de tous.
C'était une grande île dont le point culminant était un volcan éteint.
- Luleö, c'est ici, fit Saa, admirative.
Sadim en terminait avec ses devoirs entre la Presque-Déesse en amenant les Neti à Luleö, île perdue au milieu d'une mer de brouillard. Grâce à l'activité du sous-sol, il faisait en réalité plutôt chaud sur cette île, alors même que les régions polaires étaient plutôt froides (Felucia étant dans l'ensemble une planète aux températures très élevées). Et les Impériaux n'auraient jamais l'idée d'aller fouiller le pôle nord, se cantonnant à leurs quelques bases au milieu de la jungle luxuriante.
Les Neti descendirent sur l'île qui serait désormais la leur tant que l'Empire régnerait sur la Galaxie. Avec Sadim, et son pilote, ils firent l'ascension du volcan. Arrivés en haut, ils virent une grande lumière jaillir du cratère, et Sheer'Kalah s'adresser à eux :
Sadim, tu as tenu ta promesse. Tu as bravé la mort pour aider le peuple Neti à venir ici, sur Luleö. Tu es donc maintenant délivré de tes devoirs envers moi. Le peuple que je protège vivra sous ma protection. Dans longtemps, nous aurons l'occasion de nous revoir, Sadim, quand tu auras à nouveau pour mission de sauver le peuple Neti. Souviens-toi de qui je suis : Sheer'Kalah, la Presque-Déesse de l'Epave de Lumière.
"Maintenant, redescend la pente derrière-toi. Tu trouveras l'entrée d'une grotte. Je t'y ai réservé un présent, qui achévera qui te relie à moi dans la Force...
Sadim obéit, sous l'oeil curieux des Neti.
Il trouva l'entrée de la grotte, descendit à travers un boyau éclairé par la lumière de la lave du cratère. Il entra dans une petite caverne où se trouvait une armure intégrale faite de cuivre et d'or. Elle lui correspondait exactement.
En acceptant ce présent, tu rompts avec ta vie passée. Seuls les serviteurs de l'Empire te verront encore comme un des leurs, mais au fond de toi, tu auras changé. A présent, brûle ton passé.
Sadim obéit, subjugué. Il enleva ses habits d'Inquisiteur, défit la ceinture à laquelle était attaché son sabre et, résolument, jeta le tout dans la lave.
Puis, il revêtit l'armure aux motifs délicats, à la fois solide et légère et y attacha le sabre-laser à manche en or et argent marqué du sceau de Sheer'Kalah. Il ressortit de la grotte et retrouva les Neti en bas, près du prés Vectivus. Dans le ciel, ils virent alors la lumière de la Presque-Déesse luire, puis disparaître. Elle veillerait sur Luleö.
- Il est temps pour moi de partir, dit Sadim. Je suis attendu ailleurs.
Les Neti auraient presque commencé à apprécier leur sauveur. Même la princesse ne pouvait cacher sa reconnaissance pour lui -quoique ce fut à contrecoeur.
Le pilote faisait déjà chauffer les moteurs du Vectivus. Sadim s'apprêta à monter. Il s'arrêta et dit alors à la princesse Saa :
- Vous venez avec moi.
Eberluée, celle-ci n'osa rien répondre.
- Je ne plaisante pas, princesse, vous venez avec moi.
Il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras, la fixant de derrière son masque d'or.
- Lâchez-moi !
Les autres Neti s'agitèrent, prêts à enserrer Sadim dans leurs branches !
- Elle vient avec moi, lança Sadim, ou bien je ne réponds pas de votre sécurité ici !
- Nous allons te tuer, dit alors Dna Rood.
- Non, cria Saa. Pas de ça ! Nous ne sommes pas comme l'Empire ! pas comme lui !
- Je ne pourrai pas vivre sans vous, princesse. Vous savez très bien que je suis tombé fou amoureux de vous au premier regard. L'amour n'est pas interdit, même à un Inquisiteur vous savez !
- Il va l'emmener, lança Dna Rood, et ensuite nous vendre à l'Empire !
- Nous, dit Saa, qui s'était dégagée de l'étreinte de Sadim, sans quoi Sheer'Kalah ne le protégerait pas. Il n'aurait pu la tromper !
- J'aime mieux mourir ici que de partir sans toi. Là où je t'emmène, tu auras un palais magnifique. Je te protégerai et je ne te traiterai jamais mal. Je ne toucherai pas si tu ne le permets pas. J'exigerai juste que tu reste près de moi, rien de plus.
- Misérable ! rugit Dna Rood.
- Attends, fit la Princesse. Tu le jurerais sur Sheer'Kalah ? Tu sais que si tu mens, elle pourrait te foudroyer sur le champ.
- Je le jure.
Il n'avait pas hésité.
- Très bien, fit la princesse.
- Je te laisserai revenir ici de temps en temps. Mais si un jour tu me trahis, j'ignore de quoi je serai capable pour te retrouver.
Emue mais, en réalité, heureuse, la princesse monta dans le transport. Puisque telle était sa libre décision, le peuple Neti l'approuva.
C'est ainsi que Sadim et la princesse Saa quittèrent Felucia pour Ossus.
A suivre...
