24-07-2007, 12:28 AM
(This post was last modified: 24-07-2007, 12:45 AM by Darth Nico.)
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE
Les portes de la Cité du Chêne Pâle s’ouvrirent pour laisser passer le Magistrat d’Émeraude et sa petite escorte.
- C’est un honneur pour nous, Kakita Hiruya-sama, de vous accueillir chez nous.
Le Magistrat descendit de cheval et se fit conduire au palais, où il put saluer Isawa Masanaga qui traitait des affaires courantes avec ses magstrats. Les deux hommes appréciaient ces retrouvailles.
- Ce qui m’amène de nouveau dans votre ville est une requête de mon assistante.
- Oui, Isawa Ayame est arrivée dans la Cité quand j’en étais absent. On me dit qu’elle a passé son temps dans les bibliothèques.
- Les temps ne changent pas tant que nous pensions, soupira Hiruya.
Comme on parlait d’elle, Ayame fut annoncée et entra. Elle était fébrile. Le visage fermée, elle était inquiétante à voir. On la sentait possédée par sa passion de connaître. Ni Masanaga ni Hiruya ne supportaient de la voir ainsi, mais ils ne pouvaient non plus exprimer clairement un reproche. Ce n’était pas une dépendance évidente, comme celle qu’elle avait eu à l’opium.
- Bien, dit le seigneur Phénix, puisque vous êtes sur une enquête importante, je ne vous retiendrai pas pour des formalités. Puissent les divinités de notre Cité vous protéger.
- Elles nous assisterons dans nos recherches, j’en suis certain, dit Hiruya.
Les deux Magistrats ressortirent. Une fois dans le couloir, Hiruya s’enquit des résultats obtenus par Ayame. Celle-ci la mit au courant de ce qu’elle avait découvert.
- Ce qui, je pense, justifie que nous nous rendions chez ce Gempachi.
- Entendu, dit Hiruya. Je vous y accompagne.
La shugenja se mordit la lèvre : la guigne ! Ikky n’était pas mécontente de la venue de Hiruya : avec lui, Ayame serait obligée de se contenir.
Le voyage dura deux petites journées. Le vent du printemps soufflait sur les côtes, depuis le grand océan houleux. Nos héros retrouvèrent le chemin qui menait à la cabane du pêcheur. Sa bicoque s’était agrandie et il y avait plusieurs beaux poissons qui séchaient dans le jardin.
Les trois Magistrats mirent pied à terre et passèrent la barrière. Gempachi, du riz plein la bouche, se précipita au-dehors et tomba à genoux devant ces hauts personnages qui foulaient le pied de son domicile.
- Finis ta bouchée, ordonna Ikky, car tu vas devoir répondre à quelques questions.
- Que désirent vos seigneuries magnifiques ?
- Laisse-là tes compliments, coupa Hiruya. Dis-nous plutôt ce que tu penses de ce plan.
Notre Magistrat lui mit sous le nez le papier trouvé par Ayame. Gempachi blêmit :
- Ce... cela semble bien indiquer ma modeste demeure.
- A propos, dit Ikky en passant derrière le pêcheur, elle est sûre, cette « modeste demeure » ? Plus de démon ?...
- Non, rien, rien... Elle a même été bénie par un moine de la cité voisine...
- Plus de créatures maudites ? Hein Gempachi ?...
- Peut-être, de temps à autre, des gens qui veulent partir en mer, dit Ayame.
- Comment ça ?
- Des gens qui louent ton embarcation pour aller pêcher du gros poisson, reprit la yojimbo.
- Je ne comprends pas, balbutia Gempachi, qui mentait mal.
- Ça suffit, dit Hiruya, tu vas nous dire ce que tu sais.
Gempachi voulut se débattre mais Ikky l’attrapa par les épaules et le fit asseoir sur son tatami.
Hiruya s’assit devant lui, pendant qu’Ikky restait debout derrière lui et qu’Ayame fouillait sans ménagement la demeure.
- Nous savons que tu fais passer des gens, Gempachi. Nous avons perdu du temps, la dernière fois, avec cette saleté de malédiction. Et nous avons été plutôt occupés, depuis cet hiver-là. Cependant, aujourd’hui, nous avons notre temps.
- Alors tu as intérêt à te délier la langue, dit Ikky en lui serrant les épaules dans sa poigne.
- Pitié, pitié...
- Il n’y aura pitié que si tu parles...
- C’est vrai que je fais passer des gens...
- Ils te payent cher ?
A ce moment, Ayame renversa un pot en terre, qui se brisa et laissa s’échapper quelques belle pièces. La shugenja les compta rapidement :
- Il y en a pour près de quatre kokus.
- Quatre ? Autant pour un pauvre pêcheur... Alors, dis-nous où tu emmènes ceux que tu fais passer ?
- Je ne fais qu’utiliser ma barque. Je les emmène en mer, au large. Là-bas, un grand bateau attend. Je laisse mes passagers au moment où ils grimpent à l’échelle. On me descend au bout d’une corde un sac avec mon argent. C’est tout. Je ne suis jamais monté à bord de ce navire.
- Il n’a pas de marque de clan, bien sûr.
- Non, seigneur Magistrat.
- Essaie de nous le décrire.
Gempachi bredouilla, en s’accompagnant de gestes, une vague description du navire. Mais pour nos héros qui ne s’y connaissaient presque pas, ce fut inutile.
- Donc, tu as fait passer du monde. Parmi lesquels ces deux personnes...
Hiruya montra un portrait de Nahoko.
- Oui, c’est vrai...
- Et d’un samuraï masqué, n’est-ce pas ?
- Oui, c’est vrai.
- De quand date la dernière fois où ils ont fait appel à tes services ?
- C’était pendant l’hiver...
- Sois plus précis.
- Ils avaient besoin de revenir sur le continent.
- Tu es donc allé les chercher en mer ?
- Oui.
- Ils étaient à bord de leur navire ?
- Oui, toujours le même. Ils sont descendus et je les ai amenés à terre avec ma barque.
- Quand était-ce ?
Gempachi se creusa la mémoire, aidé par une claque d’Ikky.
- Oui, je me souviens, maintenant ! C’était au mois du Chien !
- C’était peu avant que nous ne nous « occupions » de la famille Soshi, dit Ayame.
- Oui, je dirais même, fit Hiruya, un peu avant une rencontre nocturne que tu as faite, Ayame-san, avec cette shugenja que nous cherchons.
La shugenja toussota.
- Bon, je suppose que nous avons ce que nous voulions, dit Hiruya.
- Peut-être qu’il en sait plus, grogna Ikky.
- Oui, dit Hiruya en se relevant, peut-être que Gempachi fait passer d’autres personnes ou qu’il a organisé d’autres petits trafics, mais cela ne nous concerne plus. N’est-ce pas, Gempachi ?... Tes autres « clients » ne sont pas aussi louches que la shugenja et le samuraï masqué ?
- Oh non, oh non, magistrat !
- Et combien y en a-t-il ? Fit Ikky.
- Allons, peu importe, sourit Hiruya. Laissons ce malheureux tranquille et rentrons chez le seigneur Isawa Masanaga.
- Désolé pour la casse, dit Ayame.
Nos Magistrats laissèrent là le pauvre Gempachi, devant sa petite maison perdue au milieu de la lande, au bord des falaises du grand océan.

Mirumoto Ryu descendait le pierrier pas à pas. Elle tenait fermement son cheval qui se prenait les sabots dans les grosses pierres, qui parfois se mettaient à rouler le lent de la grande pente, et tombaient de la falaise pour aller rouler dans le torrent.
Elle vit accourir à elle de solides montagnards du village, qui s’occupèrent de son cheval pendant qu’elle terminait sa descente.
- Merci de votre aide. Quoi de nouveau ? Un shugenja est-il arrivé ?
- Non, puissant Magistrat. En revanche, votre oncle est reparti.
- Quoi ?
Ryu courut au village, à la maison où son oncle était soigné.
- Nous vous l’avons dit, seigneur, il est parti.
- Il y a combien de temps ?
- Hier.
- Mais il n’était pas en état de marcher.
- C’est-ce que notre médecin lui a dit, seigneur ! Mais il n’a pas voulu nous écouter. Il avait encore de la peine à marcher.
- Pourquoi l’avez-vous laissé partir ?
Mais Ryu n’écouta pas la réponse. Des gens du peuple ne pouvaient bien sûr pas s’opposer à la volonté d’un samuraï.
Son oncle était parti. Kishidayu ne s’était pas trompé.
Deux jours plus tôt, au coucher du soleil, Ryu accourait donc aux temples des deux oiseaux. Elle voyait le yojimbo de sa mère sortir de derrière les rochers.
- C’était toi, toi, Kishidayu...
- C'est bien moi...
- Pourquoi ?... pourquoi ?...
Ryu ne savait par où commencer. Elle voulait tant savoir, et était si pressée d'en finir.
- Commençons par le début, si tu veux, Ryu-san...
- Vide ton sac.
- Voici. Quand tu as demandé un yojimbo pour ta famille, Ryu-san, ma famille s’est arrangée pour le capturer, sur la route entre Yamasura et Heibetsu. Il y a tant de régions désertes, où l’on peut agir sans témoin. J’ai alors pris sa place. Et depuis ce temps, c’est bien moi qui protège ta famille.
- Comment avez-vous su ?...
- Mon clan surveille tous les autres clans, Ryu, tu le sais. Et la tâche était presque plus facile quand nous étions des rônins. Tu as d’ailleurs combattu quelques-uns de mes compagnons, dans ces montagnes.
- Ils avaient enlevé des enfants...
- C’est de l’histoire ancienne maintenant.
- Et que vas-tu faire aujourd’hui ?
- Nous avons à parler, Ryu-san. Accepte de m’écouter, puisque tu me cherches depuis si longtemps.
Ce Kishidayu avait une petite trentaine d’années. Il était robuste sans être rustre ; il était bien fait de sa personne, son corps entretenu par des exercices physiques réguliers et une alimentation saine. Dans sa tenue de samuraï Mirumoto, ce traître n’avait pas une tête de traître, justement. Il avait une allure de gendre idéal.
- Ecoute, Ryu, si je te voulais tant de mal, je n’aurais pas eu de mal à te faire chanter... Pourtant, chacun pourra témoigner que je n’ai pas failli à ma mission de protéger ta mère et ta fille.
- Ce n’était pas ta mission !
Rétrospectivement, Ryu était effrayée en pensant à ce misérable Scorpion, qui aurait pu, n’importe quand, faire du mal aux deux femmes que Ryu chérissait.
- Pourquoi avoir usurpé ce rôle de yojimbo ?
- C’est simple, Ryu-san. Je voulais savoir qui diffamait mon nom, en prétendant que j’avais assassiné des gens de ta famille.
- Quoi ?
Pâle de fureur, notre Magistrate se serait jetée aveuglément, les sabres au clair, sur son ennemi juré. Celui-ci recula d’un pas et mit sa main sur la garde.
- Écoute-moi, Ryu-san, car les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être...
- C’est vous qui êtes tous des traîtres !
- Cette fois-ci, c’est différent. Je te dis que je n’ai pas tué ton mari ! Je me suis infiltré dans ton clan, sur ordre de ma famille, pour savoir qui m’accusait !
- Tu mens ! Tout le monde accuse les Scorpions ! Vous faites tout pour !
- Cette fois, c’était différent ! Écoute-moi... C’est vrai que nous ne nous renseignons pas chaque fois qu’on nous accuse... Nous n’en finirions pas. Seulement, l’affaire était un peu plus grave. On m’accusait, moi, Bayushi Kishidayu, d’avoir tué un samuraï Matsu qui venait d’épouser une samuraï Mirumoto. De par les coutumes particulières de la famille Matsu, c’était à ce samuraï de prendre le nom de sa femme. Donc mon nom était mis en cause autant par le clan du Dragon que par celui du Lion. Ce qui commençait à être trop pour un seul homme.
- Tu vas me dire que tu défendais ton honneur, peut-être ? Mais les Scorpions n’en ont pas !
- Attends... Si mon clan n’avait pas été déchu, je me serais battu en duel contre mes accusateurs, je pense. C’est-à-dire contre ta belle-famille, des Matsu. Mais avec la déchéance de mon clan, je n’étais plus qu’un rônin. Alors l’occasion était trop bonne d’essayer de comprendre.
- Tu mens ! Mon oncle t’a reconnu !
- Ton oncle ? sourit le Scorpion. Il prétend m’avoir reconnu lors de cette attaque. Mais le fait est qu’il ne m’a pas reconnu depuis que je suis le yojimbo de ta famille.
- Tu étais déguisé et masqué pendant l’attaque !
- Allons, Ryu-san, il m’est arrivé de porter un masque, en tant que Dragon. Ton oncle aurait fini par me reconnaître. Il est venu très souvent chez ta mère, ces dernières années. J’ai parlé avec lui.
- Tu as bien joué ton rôle !
- Non, Ryu. La réalité est plus simple : ton oncle ne m’a pas reconnu, pour la bonne et simple raison que ce n’est pas moi qui ai tué ton père et ton mari, et que c’est ton oncle qui a pris un nom de Scorpion au hasard, parce que nous sommes les coupables tout désignés ! Voilà la vérité !
- Non !
- Tu devras finir par l’admettre, Ryu-san. Depuis quatre ans, tu poursuis un samuraï innocent. Ton oncle t’a trompé... Et pire encore : je pense que c’est lui qui a tué ton mari !
- Non !
Ryu recula, terrifiée par ces paroles. Elle ne pouvait croire qu’elle s’était trompée... Tout ce temps, ces années... Ces années passer à haïr, jour après jour, le meurtrier de son mari.
- Écoute, si j’étais coupable, j’aurais aussi bien pu te tuer dans ton sommeil, chez toi. J’aurais pu tuer ton oncle. J’aurais même pu ne pas venir à Heibetsu, et tu n’aurais jamais pu me retrouver !
Ryu ne savait plus que dire.
- Seulement, les Scorpions sont curieux. Et nous voulons savoir ce qui se trame. Et nous sommes patients. Mais je crois que nous allons bientôt connaître la vérité.
« Je te propose ceci. Et je crois que ce sera conforme à l’honneur. Nous allons voir ton oncle. Nous nous expliquerons, devant toi, et tu arbitreras notre rencontre. Si nécessaire, nous nous battrons, et les armes décideront pour nous. Et d’ailleurs, tu peux même me livrer dès maintenant à la justice de ton clan. Et ma famille sera prête à vous aider dans votre enquête. Je suis certain que ton seigneur, le puissant Mirumoto Akuma, sera impatient de faire la lumière sur cette affaire...
Ryu ne se souvenait plus bien comment la discussion s’était finie. Avait-elle été victime du charme vénéneux du Scorpion ? Kishidayu avait dit qu’il resterait au temple jusqu’au retour de la Magistrate, à prier. Ryu était revenue à Heibetsu, et avait glissé aux soldats du village la consigne de bien surveiller sa maison. Elle n’avait encore rien dit ni à Akuma-sama, ni à son capitaine, Taro-san.
Et en arrivant au village de la source de jouvence, l’oncle avait disparu. Accablée, Ryu y passa la nuit. Le lendemain matin, arrivait Iuchi Shizuka. Ryu, bouleversée, n’avait presque pas dormi de la nuit. C’est à peine si la shugenja Licore la reconnut. Stoïque, notre Magistrate Dragon dissimulait de son mieux sa douleur. Toujours douce et prévenante, mais également pragmatique, Shizuka préféra ne rien demander pour le moment.
Ryu n’avait pas oublié les dernières paroles de Kishidayu, ce qui avait achevé de jeter le trouble dans son esprit.
- J’ai bel et bien rencontré ton oncle sur la route, à la sortie de Heibetsu. Je savais qu’il partait te rejoindre chez les Phénix. Je sentais donc le moment venu. Alors j’ai proposé de l’escorter un bout de chemin, en tant que yojimbo Mirumoto. Je l’ai laissé sur la route. Je me suis éloigné. Puis je me suis changé en samuraï Bayushi. J’ai contourné le chemin qu’il prenait.
« Au bord d’un ruisseau, j’ai vu qu’il faisait étape pour déjeuner Alors je suis descendu très vite, par les bois et dans l’après-midi, je me suis arrangé pour le croiser, comme si je montais depuis les vallées du Phénix. Et j’étais sous mon apparence de Scorpion.
« Il a semblé étonné qu’un membre de mon clan se trouve sur cette route. Mais je peux jurer qu’il ne m’a pas reconnu, alors que j’avais mon masque. Il n’a pas reconu non plus le yojimbo de sa belle-sÅ“ur. Nous nous sommes salués, et quand je lui ai dit mon nom, il n’a pas tiqué sur le moment. Néanmoins, je crois qu’il n’a pas tardé à comprendre. Il s’est éloigné sans rien dire, vers la frontière. Moi je revenais vers Heibetsu. Et c’est en fin de journée que j’ai vu monter à moi des guerriers armés. Sans marque de clan. Certains avec des têtes de sales étrangers ! Et ton oncle était à leur tête ! J’en ai expédie plusieurs dans le torrent. Et j’ai réussi à blesser ton oncle, pas loin du village de la source de jouvence. »
Ryu avait la tête qui tournait. Qu’est-ce que cela prouvait ? L’oncle, selon le Scorpion, avait attendu pour attaquer Kishidayu. Mais quoi de plus normal ? On ne s’attaque pas seul à un assassin.
Ryu ne savait plus qui croire. Il lui tardait trop de retrouver son oncle. Et il fallait bien qu’elle s’explique un peu à Shizuka.
- Nous devons retourner à Heibetsu, annonça-t-elle. Je dois voir le seigneur Akuma, j’ai un grand nombre de choses à lui raconter.

Mirumoto Akuma, dont le cri pouvait égaler le grondement du tonnerre, et provoquer des avalanches dans les vallées lointaines, faillit s’étrangler de fureur. A genoux devant lu, Ryu achevait son récit. Et la shugenja Licorne était pâle, puisqu’elle venait aussi d’apprendre ce qui s’était passé avec Kishidayu.
Aux côté de son seigneur, le capitaine Taro avait aussi du mal à en croire ses oreilles.
- Il est évident que ce Scorpion a essayé de vous abuser par ses paroles, dit le capitaine.
- Parfaitement, rugit Akuma-sama.
- Peut-être, mais cette affaire n’est pas claire, dit Ryu. Car il se trouve que Mirumoto Osamu n’est plus là. Et je dois lui parler.
- Cet homme, Ryu-san, est ton oncle ! Et tu oses mettre sa parole en balance avec celle d’un misérable Scorpion !
- Je dois servir l’Empereur avant tout. Chaque samuraï doit être entendu.
Ryu s’était relevée, fièrement. Elle n’était plus la petite bushi qui doit courber la nuque et obéir sans discuter. Elle était devenue Magistrate d’Émeraude et pouvait soutenir le regard de son seigneur. Elle avait son mot à dire.
Accablé, Akuma-sama ne pouvait rien répliquer. L’action de la Magistrature prenait le pas sur la justice locale.
- Je vais écrire à Hiruya-sama, dit Ryu.
Elle salua et tourna les talons. Iuchi Shizuka se releva et suivit la Dragon
Notre Magistrate rédigea sa lettre à son Magistrat, puis laissa par écrit ses instructions concernant Kishidayu.
- Voici, dit-elle au capitaine Taro. A l’heure qu’il est, Bayushi Kishidayu est au temple des Oiseaux. Je demande qu’il y reste, sous surveillance. Qu’on ne s’en prenne pas à lui, mais qu’on ne lui permette pas de quitter le temple.
Et Taro-san n’avait qu’à obéir à la Magistrate !
Pour elle et Shizuka, l’heure était venue de rentrer à la Cité du Repos Confiant. Akuma-sama avait lancé des patrouilles à la recherche de son oncle. Un homme blessé ne pourrait pas échapper longtemps aux recherches.
A suivre...
