Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Dossier #3 : Hôtel Manigance - Dépôt Labyrinthe
#8
DOSSIER #3<!--sizec--><!--/sizec-->


Vilnius, bonnet sur la tête, mains dans les poches, grelottait, et n’osait pas protester. Il peinait à suivre l’inspecteur, à la fois amusé et agacé par cette promenade.
- Où allons-nous ?
- Mais chez vous, voyons !
- Chez moi ?
Cette idée effrayait, elle aussi, le chauve.

L’inspecteur salua un Pandore en faction, à l’entrée des rues du Vieux Soupirail. Il fallait monter un escalier étroit, entre deux murs couverts de vieilles affiches politiques, en tournant à deux coudes droits, pour déboucher, vingt mètres plus haut, dans un entrelacs de petites rues commerçantes.
Les deux rues mentionnées par Sampieri étaient juste là.
- Alors, qu’avez-vous à me dire ?
- Ça alors, ces deux rues portent mon nom…
Maréchal commençait à se demander si l’autre ne se payait pas ouvertement sa tête !

La rue Kaupang était pleine de petites échoppes, de marchands et d’artisans. L’inspecteur, lanterne en main, s’engagea dans l’impasse Vilnius. Au bout, il découvrit une boutique d’horlogerie. Une fenêtre était brisée ; la porte, fermée à clef.
- Cet endroit vous rappelle quelque chose ?
Le chauve haussa les épaules, désolé de ne pouvoir…
Maréchal s’alluma une cigarette, fatigué. Il voulait retourner au Novö-Art, bien au chaud, au bar, à surveiller du coin de l’œil des gens riches et bien portants !
Il jeta son mégot et se hissa sur le rebord de la fenêtre, passa la main à travers la vitre et fit jouer la poignée.
- Suivez-moi…
Maréchal entra le premier.
- Silence, fit-il, à Vilnius qui avait fait tomber des éclats de verre.
On entendait un ronflement lourd, régulier. Quelqu’un était allongé, sur une couchette au fond du séjour. La pièce était encombrée de toutes sortes de réveils, horloges, cadrans, montres…
L’inspecteur alluma une lampe à pétrole et constata l’ampleur du désordre : des horloges étaient brisées, des cadres décrochés, des meubles abîmés… Le chauve avait l’air toujours aussi ahuri.
Maréchal s’approcha du dormeur, qui sentait l’ivrognerie à trois mètres.
- Debout là-dedans !
L’autre ouvrit un œil. L’inspecteur lui braqua sa lumière et sa carte de SÛRETE sous le nez. Il s’éveilla brusquement.
- Du calme, chef ! J’ai rien fait de mal !
Il parlait avec l’accent propre au langage de la rue.
- Qu’est-ce que tu fais là ?
- Je dormais juste ! Il fait trop froid dehors !
- On s’est battu, ici ! Où as-tu caché le cadavre ?
- Non je vous jure, chef ! Y a aucun cadavre ! Je faisais que dormir ici ! Oui, c’est ça… Je gardais les lieux contre des intrusions malhonnêtes !
- Ben voyons, un vrai petit saint…
L’homme s’assit et se frotta la tête. Maréchal s’éloigna, indisposé par l’odeur.
- Alors, toi, dit-il à Vilnius, ça te dit quelque chose ici ? Tic-tac ? Non ?…
Vilnius semblait aussi éberlué qu’avant.
- Bon, on rentre, j’en ai assez…
- Et moi, chef ?
- Toi ?
Maréchal s’alluma une cigarette et réfléchit.
- Laissez-moi ici. J’ai rien fait de mal. Je garde les lieux, je ne touche à rien, promis.
- Allez, va te recoucher, mais je te préviens, on sera de retour demain matin. S’il s’est passé quoi que ce soit ici…
- Comptez sur moi, chef. Je ferai même le ménage, si vous voulez.
- Non, ne touche à rien. Allez, on s’en va.

Maréchal frissonna en remettant le nez dehors. Vilnius était frigorifié. Tous les deux avaient froid de saleté et de lassitude. Ils arrivèrent transis au commissariat. Après un en-cas froid arrosé de café brûlant, ils s’endormirent d’un coup, l’un dans sa cellule, l’autre sur son hamac.

*

Portzamparc se réveilla, frais et dispo, après une bonne nuit de sommeil. Sa femme lui apportait le petit-déjeuner et le journal au lit. Le détective parcourut l’article de Ficelin sur le tournoi, puis feuilleta une revue spécialisée sur la Manigance, pour étudier le jeu de ses adversaires du jour. Il aimait y réfléchir, le matin en se rasant.
Sa femme terminait de lui repasser son costume, pendant qu’il se parfumait. Le couple entra dans le grand hôtel, après une petite marche dans le quartier, pour profiter de l’air vivifiant de ce beau matin d’hiver.
- Comment te sens-tu ?
- En veine, ma foi…

Le détective fut accueilli par un des Pandores.
- Si vous avez le temps…
- Oui, ma première partie est dans deux heures. Tu m’attends au salon de thé, comme hier ?
- Entendu.
Portzamparc suivit le policier dans le bureau du service de sécurité.
- Voilà ce que nous avons trouvé. La chambre du 2e étage, celle près de laquelle le vigile a été retrouvé, était normalement vide ces jours-ci. Elle n’était pas louée, à cause d’un problème de tuyauterie dans la salle de bains. Or, nous avons la preuve que cette chambre a bel et bien été occupée, ces deux derniers jours. La police scientifique est passée : ils ont trouvé des cheveux, des empreintes…
- Et à la réception, que disent-ils ?
- Aucune clef n’était portée manquante.
- Donc, dit Portzamparc, soit ils n’étaient au courant de rien (donc l’occupant avait un double), soit ils étaient complices. S’ils n’étaient pas complices, comment l’agresseur du vigile a-t-il pu pénétrer dans la chambre ? Comment aurait-il pu faire un double ?…
- Nous ne savons pas. Personne n’allait dans cette chambre, car avec le tournoi, le directeur n’a pas trop pris soin de la faire remettre en état.
- Allons voir.
Les policiers montèrent au deuxième.
- Vous voyez, dit le Pandore en passant sa main sur le mur, en certains endroits il y a des déformations. Comme si on avait donné des coups sur le mur. Mais avec un énorme marteau, une masse. Si c’est ça qui s’est passé, on aurait entendu des coups sourds dans tout l’hôtel. Or, personne n’a entendu quoi que ce soit de tel.
- Pas de trace de sang ?
- Non.
Portzamparc examina le mur qui séparait la chambre du couloir : c’est vrai qu’il était déformé par endroits.
- Bizarre… Il faudra demander au directeur s’il y a un vice de construction sur ce mur.
Portzamparc consulta sa montre : l’heure tournait.
- Je vous laisse, la rencontre approche.

Il y avait déjà du monde autour de sa table de jeu. Outre sa femme, Ficelin était déjà au poste, et une dizaine de passionnés. Cette fois, madame fit signe que son mari ne répondrait à aucune question. Portzamparc s’assit, se fit servir à boire et commença à se concentrer sur le plateau, en déplaçant quelques pions.
Il vit alors son contact, l’homme croisé à l’hôpital, un petit gros, avec une casquette de cheminot et un gros pull en laine. Il lui faisait signe, en code, de le retrouver aux toilettes à la pause. Portzamparc acquiesça d’un geste discret.
Déjà, son adversaire arrivait, suivi de ses propres admirateurs. Il s’agissait de Gédéon Ferenbuikk, important financier, qui avait réalisé quelques belles opérations immobilières dans le quartier. Il apparaissait régulièrement dans les journaux, car il avait des ambitions en politique. Il répétait volontiers qu’il tenait son flair de ses parties de Manigance, que les affaires étaient un jeu qui demandait autant de ruse, de flair, de patience et d’audace.
Portzamparc n’était pas du genre à se laisser impressionner par ces considérations. Généralement, ce qu’il connaissait le mieux chez son adversaire, c’était ses mains. Il devinait leur langage, à leurs gestes mal contrôlés, à leurs tremblements, à leur adresse et leurs manies, comme si, pour lui, c’était des organismes ayant une vie autonome.

L’arbitre lança la pièce en l’air et la plaqua sur la paume de sa main :
- Face. Monsieur Ferenbuikk, à vous de parler.
- Je prends les blancs.
- M. de Portzamparc, à vous les noirs. M. Ferenbuikk, vous commencez.

La partie s’engagea mal pour le policier. Sa femme se demandait si elle n’en deviendrait pas bientôt cardiaque ! Le pire étant qu’elle n’arrivait pas à savoir si son mari était vraiment distrait, ou s’il le faisait exprès de se mettre en difficulté pour retourner la situation. Ferenbuikk, l’air satisfait, replet, imposait une présence massive, d’homme d’affaires qui sait ce que parler veut dire, et qui n‘agit pas sans raison. Il perdit toutefois contenance quand Portzamparc, qui levait à peine les yeux vers lui, réussit quelques jolis coups et bientôt, revint à égalité. Des murmures parcoururent l’assemblée.
- Silence, ordonna l’arbitre.
Portzamparc eut le temps de placer encore une attaque que nul n’avait vu venir. L’arbitre consulta sa montre et annonça la pause.
Portzamparc finit son verre d’eau gazeuse, et partit aux toilettes, pendant que le gros industriel respirait, et s’allumait un cigare de bonne taille.

Le policier alla aux lavabos et se passa de l’eau sur le visage. Dans la vitre, il vit son contact sortir de la cabine de toilettes et s’approcher de lui.
- Le jeton que vous devrez récupérer sera dans la prochaine partie, en demi-finale. Donc vous ne devez pas perdre maintenant.
- Aucune inquiétude de ce côté. Le jeu de Ferenbuikk est plein de failles.
- N’empêche… Se fier tant que ça au hasard pour une opération si délicate…
- Le hasard n’y est pas pour beaucoup.
- Écoutez, je vais tâcher d’être bref. La femme qui a été assassinée, Marthe Lisander… Elle était de notre réseau. C’est elle qui aurait dû nous faire passer le jeton… Enfin, ce qu’il y a dedans…
- Et qu’y a-t-il dedans, justement ?
- Un micro-film, dit l’homme, à regret. Je n’en sais pas plus. Un micro-film avec des plans secrets, très importants.
- Si cette femme a été tuée, c’est que votre réseau a été découvert…
- Nous ignorons par qui.
- Et vous, « ils » vous connaissent ?
- Je n’en sais rien. Écoutez, c’est très grave. Quelqu’un nous connaît, et a embauché Horo pour nous éliminer !
- Qui embaucherait un tueur comme lui ?
- Je ne sais pas, mais mieux vaut en finir rapidement ici. Car si ce tueur est encore ici…
- Remonte dans ta chambre, dit Portzamparc, en se dirigeant vers la sortie. J’irai en début d’après-midi faire une ronde.
- Si Horo est pris vivant, il parlera. Il donnera des noms. Peut-être le vôtre…
Le policier fit signe qu’il avait compris. Il revint à sa place, juste au moment où l’arbitre annonçait la reprise. Portzamparc joua plus nerveusement. Ses coups se succédèrent, rapides. Il pensait et repensait à ce qu’il venait d’apprendre. Cette partie l’agaçait. Ces gens ne pouvait pas comprendre ce qui se jouait ! Cet industriel n’était au courant de rien. Il le gênait !
La tension du policier dut se sentir, car il n’y eut pas de bruit autour de la table. Tous crurent que c’était la partie qui créait cette colère muette, cette envie de vaincre. C’était le cas pour Ferenbuikk, mais pas pour son adversaire. Le policier en finit en quelques coups, plutôt humiliants pour l’homme d’affaires, qui se retira en vitesse, largement battu.
- Tu m’as fait peur ! soupira sa femme.
- Mais non, mais non…
- Tu joues vraiment n’importe comment par moment.
- Mais non, tout est prévu.
- Tu joues comme un trompe-la-mort. Au lieu de te contenter de tactiques classiques, efficaces, il faut que tu ailles chercher des attaques sorties de nulle part !
- Hé oui, on ne se refait pas, que veux-tu. C’est l’art de la guerre autrellien : surprendre et rester mobile. Sur Exil, ils apprennent à jouer frileusement, à rester statiques !

*

Maréchal, frêle, les traits tirés, le chapeau de travers, la cigarette paresseusement coincée dans la bouche, les chaussures encore sales, fit son entrée dans le commissariat. Il avait un air spectral. Il était tombé de son hamac, vers cinq heures du matin. Il était alors rentré chez lui, plus endormi qu’éveillé, et s’était jeté dans son lit tout habillé. Il avait rouvert les yeux, péniblement, un peu après midi et avait trouvé le courage de repartir au bureau.
Novembre, après deux interrogatoires serrés pendant la nuit, n’était guère plus frais.
Sur son bureau, Maréchal trouva le rapport du médecin, qui était passé dans la mâtinée ausculter Vilnius : lésions cérébrales… perte de mémoire… durée indéterminée… pas brusquer le sujet…
Le sujet en question se faisait servir un café par Sampieri. Ni seulement témoin, ni suspect, il avait un statut à part dans la « maison ». Encore quelques jours et il ferait partie des meubles.
- Vous avez bien dormi ? lui demanda Maréchal, pour la forme. J’espère parce qu’on « y » retourne.
- Où ça ?
- Chez vous !

Mécontent, le chauve suivit l’inspecteur. Ce dernier nota que ce drôle d’amnésique était imberbe : il n’avait pas besoin de se raser, et il n’avait plus un poil vaillant sur le crâne.
Impasse Vilnius, il y avait de la lumière, et du feu dans le poêle. Il faisait à peine moins froid que pendant la nuit.
- J’ai fait du café pour tout le monde, annonça, jovial, l’occupant des lieux, qui avait pris un bain et posé ses petites affaires sur la commode.
- Alors, on s’installe ?
- Oh, chef, vous exagérez ! Je me mets juste à l’aise…
Maréchal prit une bonne quantité de café. Il fit venir le Pandore du quartier, lui ordonna de fouiller l’atelier, avec l’aide du vagabond et du chauve.
- Pendant que je vais interroger les voisins.

Les petits commerçants n’étaient guère causants. Plusieurs demandèrent à Maréchal s’il était de l’inspection sanitaire ou du contrôle fiscal. Il fallait leur tirer les mots de la bouche, un par un.
- Donc il y avait bien un locataire au fond de cette impasse ?
- Oui, oui, disait un épicier, en détournant le regard.
- Bon, il était là depuis longtemps ?
- Oh, quelques années…
- Quelques années ? Et il a disparu il y a combien de temps ?
- Quelques jours. Une semaine peut-être…
- D’accord. Et il s’appelait comment ?
- Ma foi, je me demande si ce n’était pas Herbert.
Maréchal notait, en regardant le commerçant de travers. On lui cachait des choses. Et celui-ci n’était pas le premier. Les autres boutiquiers n’y mettaient pas plus d’entrain. Ils jouaient les honnêtes citoyens, comme les aime ADMINISTRATION : pragmatiques, âpres au gain et pas indiscrets.

- Inspecteur ?…
C’était le Pandore.
- Du nouveau ?
- Un peu, oui. Vous devriez venir voir !
Intrigué, Maréchal retourna dans l’atelier. Le clochard et le chauve avaient aidé le gendarme à déménager les meubles. Derrière une armoire, apparaissait nettement la découpe d’une porte dérobée.
- Tiens, tiens, Vilnius, tu n’as rien à nous dire à propos de ce passage ?
- Hé bien, non.
- On n’arrive pas à l’ouvrir, dit le Pandore. Pas de poignée. Et elle est bien verrouillée. Je peux faire venir des hommes, avec une masse.
- Non, on va éviter la casse inutile, dit Maréchal. Regardez plutôt ça.
Dans le mur étaient enfoncés trois cadrans de montre. Ils portaient chacun un indicatif : SHC, RUS et IEI.
- Tu as une idée de ce que cela signifie, Vilnius ?
- Non, vraiment pas.
- Regarde ces cadrans. Observe-les bien. Si tu vivais ici, comme j’ai lieu de le croire, tu devais connaître ce passage…
Le chauve s’approcha des cadrans et commença à changer l’heure.
- Il doit y avoir une combinaison qui ouvre la porte.
On regarda Vilnius changer les aiguilles.
- A propos, le nom de « Herbert » ne te dit rien ?
Le chauve s’arrêta. Il tournait le dos à l’inspecteur, qui ne put voir s’il était troublé.
- Non…
Il continua ses manipulations. Après quelques minutes, on entendit un déclic.
- On remet les pendules à l’heure, dit le Pandore.
Le panneau pivota lentement et s’ouvrit sur une petite pièce sombre. Les quatre hommes entrèrent, le clochard tenant une lampe à la main.
- Qu’est-ce qu’il y a comme poussière ici, fit-il. Il faudra nettoyer !

Le sol était recouvert de feuilles et d’enveloppes de papier épais. Un bureau, lui aussi recouvert de dossiers et documents en pagaille. Plusieurs consoles avec divers instruments de mesure : hygrométrie, pression… Et surtout, trônant au milieu de la pièce, un grand siège avec repose-pied, accoudoirs aux nombreux rangements pour de petits outils, et des lanières de cuir pour les poignets et les chevilles.
- Dis donc, on est chez un dentiste ou quoi, Vilnius ?
Le chauve n’en menait pas large. Au-dessus du siège, un casque en demi-coupole adaptable pour le « patient ». Et, pointant vers le dossier, se trouvaient au plafond divers bras mécaniques, terminés en cône cernés de cercles de cuivre. L’ensemble de cet engin était relié à une console de commande.
En soulevant les papiers, Maréchal découvrit un, puis deux, puis au total cinq chromatographes, de modèle récent !
- Regardez ça, dit-il aux autres, un vrai réseau de communication ! La pointe de la technologie, Vilnius ! Il y en a vraiment pour une fortune. Tu te payes ces petits joujoux en vendant tes montres à gousset ?
- Je ne sais pas, je ne comprends pas…
- Moi, j’ai comme l’impression que c’est pas un cabinet de dentiste ici, mais plutôt une salle de torture. Tu me diras, les deux se ressemblent…
Ahuri, Vilnius aurait bien eu envie de décamper. Mais le Pandore s’était mis dans l’embrasure du passage.
- A ton avis, à quoi peuvent servir ces crochets ? Ces pointes ? Ces aiguilles ?… A extraire de vilaines gencives ? Et le casque ? Pour sécher les cheveux ?… Tu ne dis rien. Pas clair, cette histoire, Herbert…
Maréchal revint dans le séjour, se servir un café. Des gens regardaient par la vitre poussiéreuse. L’inspecteur s’assit deux minutes, le temps de fumer une cigarette, puis se releva.
- Je retourne les interroger. Je pense qu’ils sont à point.


A suivre...
Reply


Messages In This Thread
Dossier #3 : Hôtel Manigance - Dépôt Labyrinthe - by Guest - 18-08-2007, 12:54 PM
Dossier #3 : Hôtel Manigance - Dépôt Labyrinthe - by Guest - 18-08-2007, 12:56 PM
Dossier #3 : Hôtel Manigance - Dépôt Labyrinthe - by Guest - 18-08-2007, 12:56 PM
Dossier #3 : Hôtel Manigance - Dépôt Labyrinthe - by Guest - 23-08-2007, 04:26 PM
Dossier #3 : Hôtel Manigance - Dépôt Labyrinthe - by Guest - 25-08-2007, 05:58 PM
Dossier #3 : Hôtel Manigance - Dépôt Labyrinthe - by Guest - 01-09-2007, 02:33 PM
Dossier #3 : Hôtel Manigance - Dépôt Labyrinthe - by Guest - 08-09-2007, 04:00 PM
Dossier #3 : Hôtel Manigance - Dépôt Labyrinthe - by Guest - 17-09-2007, 04:57 PM
Dossier #3 : Hôtel Manigance - Dépôt Labyrinthe - by Guest - 23-09-2007, 07:27 PM

Forum Jump:


Users browsing this thread: 1 Guest(s)