22-03-2008, 03:45 PM
New Age
- Un instant, dit le Baron, qui tentait de garder son calme, qu’est-ce qui nous prouve que le II a survécu à l’injection… Et que c’est bien, par conséquent, enfin… que c’est Nello ?…
- Vous avez vu comme moi les enfants être marqués au laser, au niveau de la clavicule gauche !
- Oui, mais…
- Ridicule, dit Nello. Je n’ai pas de marque à cet endroit ! Je m’en serais aperçu !
- Encore une erreur ! Docteur !
Le médecin s’approcha, une petite lampe à la main. Le Baron s’approcha, pas trop près quand même. Pic s’écarta un peu pour laisser faire le médecin.
- Veuillez ouvrir votre chemise, dit-il.
- Et pas de gestes brusques, grinça Pic.
Avec son bras, Nello dénuda son torse. D’une main, le docteur tenait un miroir devant Nello. De l’autre, il approcha sa petite lampe, sur la clavicule gauche. C’était une lumière infrarouge. Elle laissa voir, nettement, juste sous la peau, une petite inscription : II.
- Non !...
Nello hurla de désespoir.
Le Baron préféra s’éloigner. Pic bondit et fit plusieurs sauts et ricana tant qu’il put au visage du Jedi.
Celui-ci serrait la mâchoire et maudissait le monde entier. Tous ses muscles étaient tendus et il ne retenait pas ses larmes.
- Le Nello d’origine est mort, mon cher ! Vous n’aviez pas à chercher bien loin pour trouver le Preston II ! Puisque c’est vous !
Le Baron Fel se dit qu’il ne regarderait plus jamais son ancien soldat de la même façon…
Nello se sentait vidé.
Il n’était rien ! Rien ! Qu’un amas de cellules stupides ! Un projet du Soleil Noir qui avait bien tourné !
- Ensuite, expliqua Krispen Loktar, j’imagine qu’il n’a pas été difficile de vous conditionner pour vous faire retrouver les souvenirs « authentiques » du vrai Nello. D’ailleurs, avant l’âge de dix ans, la mémoire est si confuse ! Et Baados a repris votre entraînement, parce que vous, le II, étiez sensible à la Force et vous étiez le seul, peut-être même plus que l’original ! Je parie que c’est grâce à cela que vous avez pu accepter l’injection.
- Ils m’ont injecté des souvenirs de Jedi, balbutiait Nello, et je suis devenu Jedi… La copie conforme d’un gamin sacrifié…
- Un instant, intervint l’ancien Korbo. Si la moisissure a « pris », pourquoi son bras amputé n’a t-il pas repoussé ? Ou alors, son organisme a-t-il simplement réussi à éliminer le parasite ?...
- Non, expliqua le docteur. Mais voilà déjà plusieurs années que le sujet n’a pas reçu d’injection, comme il aurait fallu. Or, l’organisme n’a pas éliminé entièrement la « moisissure », mais il lui en reste très peu. Par contre, une nouvelle injection les réactiverait… Pour l’instant, en effet, les darzulocoques tendent à se dégrader au bout d’un moment, si…
- Si vous nous montriez, docteur ? Je suis certain que le Baron est impatient de voir ce produit à l’œuvre. Et vous mon cher, dit Loktar en se tournant vers le Jedi, non seulement vous pourriez récupérer votre bras, mais en plus, vous auriez la preuve que vous êtes bien un clone… Qu’en pensez-vous, mon cher Preston II ?
C’était le mot de trop. Le Jedi croisa le regard du Grand Vigos. Puis il tomba inanimé.
- Oh, le malheureux, il se sent mal…
Le Baron pouvait le comprendre…
- Pic, réveille-le !
Le docteur préparait sa seringue.
Pic envoya une baffe griffue à Nello, qui fit comme s’il ne se réveillait pas. Le docteur s’approcha :
- Je vais lui faire l’injection, et ensuite, on le réveillera avec une décharge d’adrénaline.
Pic s’écarta pour laisser opérer l’homme de science, que son assistant suivait.
Des mains de ce dernier Nello attrapa l’appareil pour l’adrénaline et en infligea une décharge ! dans le déjà intenable Pic ! Pour le coup, le vilain gnome fit un bond de deux mètres de haut, électrisé des pieds à la tête ! Le docteur reçut le poing de Nello dans la figure et le Jedi bondit sur la table. D’un coup de pied, il écarta l’assistant et sauta en arrière. En vol, il prit par télékinésie le sabre de Cyruus, toujours allongé dans son coin. Pic, qui tremblait frénétiquement, ne parvenait pas à reprendre ses esprits.
Nello alluma le sabre au moment où Loktar lui tirait dessus. Il dévia le tir sans problème. Des soldats entrèrent à ce moment. D’un coup de sabre, Nello blessa le premier et désarma les autres rapidement. Le médecin gémissait et se tenait le menton. L’assistant se cachait sous la table. Nello mit le sabre à sa ceinture et fit voler à lui la seringue de « darzus ».
Il fixa Loktar droit dans les yeux.
- On va voir si vos recherches ont servi à quelque chose, Vigos !
A l’aide de la Force, Nello disposa l’aiguille au-dessus de son bras. Il serra les dents. Il arrêta la circulation sanguine dans son bras, comme s’il se faisait un garrot.
L’aiguille s’enfonça dans sa veine. Tout le monde regardait, même Pic.
Nello s’injecta tout le liquide.
Le Baron avait la main sur la bouche. Si la moisissure se mettait à jaillir de partout !...
La seringue tomba à terre.
- Ça peut mettre du temps à agir, signala timidement l’assistant.
Nello s’essuya la bouche et reprit son sabre.
- Oui, on a un peu de temps…
« Alors, toi l’avorton, lança t-il à Pic, viens que je te fasse ta fête !
Le Vigos voulut l’en empêcher : mais Pic avait bondit, furieux, encore sous le coup de l’adrénaline ! Et il ne lui en fallait pas tant pour bondir en l’air et crier au sang !
Visible, Pic était un adversaire bien moins redoutable. Nello reçut les attaques de l’enragé petit ami vert. Il bondissait tant qu’il pouvait, de façon désordonnée. Il tournait autour du Jedi, qui sentait venir ses attaques. Les sabres se croisèrent rapidement. Les deux duellistes saccagèrent une partie de la pièce. Loktar et Fel avaient reculé au fond de la pièce. Nello attaquait avec vaillance, tandis que le produit faisait son chemin dans son organisme. Il ne sentait rien, mais la fatigue pesait lourd sur ses épaules. Pic le harassait de coups rapides, peu précis mais incessants.
Nello allait placer une attaque quand il fut secoué d’un hoquet. Pic attaqua et lui lacéra l’autre bras. Nello lâcha son sabre en hurlant et tomba un genou à terre. Il poussa un hurlement de rage et projeta à l’autre bout de la pièce son adversaire, comme un fétu de paille. Pic se reçut souplement, ricana devant la faiblesse de Nello. Il le regarda et avança vers lui en se rendant peu à peu invisible.
Nello entendit le même ricanement. Il sentait maintenant l’horrible chose se répandre en lui. Il avait des tics nerveux de partout. Il sentait que ça remuait en lui, des courants souterrains qui le parcouraient comme des vagues. Il sentit alors une brûlure au bras : l’entaille chauffait. Pic approchait. Dans quelques secondes, ce serait fini. Il finirait comme le garçon, comme l’original !
Puis, la sensation de brûlure se dissipa d’un coup. Et sa blessure s’était refermée ! Il ne sentait plus rien ! Aucune trace sur son bras !
Il retint sa respiration. Il sentait un afflux de vie en lui. La moisissure le dévorait peu à peu. Il devenait une technobête… Non seulement un clone, mais une créature comme en rêvait Belia Darzu ! Ni un homme, ni un humanoïde ou du plancton ! Un monstre sans nom, un virus, un grouillement !
Il gardait une forme humaine mais de son œil s’échappa une seule, unique, et lourde larme verte. Elle laissa une trace colorée le long de son visage, et sur sa poitrine.
- Ça, ça marche… fit l’assistant, admiratif et effrayé.
Preston II sentait Pic près de lui, sabre brandi, prêt à l’achever. C’était presque comme s’il lui lançait le défi de le trouver. Le Jedi regarda son bras coupé : la blessure, cautérisée par le coup de sabre, se mettait à saigner. Et il voyait des filaments de chair s’agiter, comme des tentacules minuscules ! Ses muscles se tendirent atrocement, lui lançant des douleurs jusque dans la nuque. Il voyait sa chair grandir !
Oui, peu à peu, elle repoussait !
Pic allait frapper quand le Jedi fut pris d’une nausée affreuse. Littéralement soulevé par le hoquet, il cracha tout : une pleine grosse gorgée de liquide visqueux, vert, pleine de moisissure !
Le liquide resta suspendu en l’air et s’écoula, dessinant la forme de Pic !
Il avait tout pris sur lui !
On l’entendit hurler, et on vit sa silhouette partir en courant dans la pièce !
Le Jedi se releva…
Il se sentait mieux ! Il avait rejeté le trop-plein. Il s’était quand même injecté la seringue entière !
Il prit le blaster paralysant. Pic, redevenu bien visible, s’était débarbouillé en vitesse. Le visage dégagé, il put voir le Jedi le viser. L’instant d’après, il partait en arrière, touché par le paralysant. Il eut droit à la triple dose, comme Cyruus.
Le bras de Nello repoussait lentement. Loktar avait réactivé la protection laser.

Nello alluma son sabre et en lança un grand coup sur le bouclier. Sa lame ne pénétra pas le laser, mais s’y dispersa, et Nello fut rejeté en arrière par une forte décharge. Il tomba à terre, sonné.
Loktar et Fel ne pouvaient rien faire !
- Vos hommes ne viendront pas vous défendre, dit le Jedi.
Celui-ci planta d’une main son sabre dans le bouclier laser. La lame ne le transperçait toujours pas et son laser s’étendait en un disque crépitant à mesure que Nello l’enfonçait. Et le disque propageait sa décharge à toute la demi sphère. Le Jedi concentrait toute sa Force dans son arme pour saturer le bouclier. Les traits crispés par l’effort, il avait les cheveux qui se hérissaient.
Loktar et Fel s’étaient placés au centre de leur protection, pour éviter de recevoir une décharge.
- Je savais bien que c’était un clone ! fit Loktar, reprit d’une bouffée de folie ! Le produit fait son œuvre !
Oui, le bras sectionné du Jedi repoussait à vue d’œil ! Il l’avait déjà récupéré jusqu’au coude, et la croissance se poursuivait !
- Attention, cria Loktar.
Les deux hommes se protégèrent le visage et la tête de leurs bras. Le bouclier devint éblouissant, satura, crépita de toute sa surface et s’éteignit d’un coup. La lame de Nello resta quelques instants plus lumineuse qu’à l’accoutumée, alors que des particules laser s’en échappait et que son vrombissement caractéristique était plus lourd.
Le Jedi recula, tremblant. Il se tenait l’épaule, douloureuse, et tendait son bras devant lui. Il voyait son poignet s’achever, sa paume se reconstituer, ses phalanges repousser…
- Je ne t’ai pas menti, Nello, dit le Grand Vigos. Tu es Preston II, sans aucun doute, autrement dit la dernière Technobête de Belia Darzu !
- Taisez-vous ! cria le Baron, il va nous tuer !
Nello remua ses doigts reconstitués et fit quelques mouvements du bras. Il remit son sabre à la ceinture.
- Non, je ne vais pas vous tuer, Baron. Ni même vous, Loktar… Vous pouvez bien penser que je suis une créature de D-Tronic, un clone… Mais j’étais programmé pour devenir un Sith. Mais je suis devenu Jedi, et ça, c’est moi qui l’ai voulu !
- Imbécile ! Ce sont les souvenirs qu’on t’a inculqués ! Tu ne peux pas échapper à ce que tu es ! Un tueur ! Un soldat génétiquement amélioré !
- Hé bien, je ne sais pas si c’est mon génome ou le code Jedi qui me le prescrit, mais je vais vous livrer à la Nouvelle République !
- Tu ne comprends rien !
Loktar ne se contenait plus. Nello le regarda, haineux.
Puis il sourit légèrement.
Et il lui écrasa son poing reconstitué sur le nez !
Le Vigos tomba, le visage dans les mains.
- Avec les compliments de votre moisissure !
- Pitié, murmura le Baron.
- Je vous en prie, soupira Nello, qui, longtemps, avait admiré cet homme. Tâchez au moins de perdre dignement… Il est temps d’ouvrir le procès du clan Korbo.
- Le procès n’aura pas lieu.
Nello était dos à la porte d’entrée de la salle.
Il se retourna lentement.
Loktar se relevait. Les deux médecins étaient dans un coin, dos au mur, et ne remuaient plus un cil.
Deux créatures venaient de passer la porte monumentale. Nello prit son sabre en main.
A gauche, un humanoïde, haut de deux mètres. Une queue hérissée qui battait le sol. Des écailles sombres, un long museau de reptile, une gueule pleine de crocs et des ailes noires de jais, luisantes. Des yeux rouges.
A côté de lui, un humanoïde de taille moyenne, robuste, à la peau rouge, avec des cheveux et deux moustaches rouges, qui étaient en fait des tentacules. Mais ce n'était pas un Barabel !
- Qui êtes-vous ? fit Nello.
Il sentait le côté obscur diablement présent chez ces deux personnages. Ils portaient chacun un sabre à la ceinture.
- Mon nom est Sirius. Sirius Ranfeust. Bras gauche du général Konen…
- Sirius…
Le nom entendu sur Khomm. Le responsable de l’abominable projet de Khommites éveillés au côté obscur.
- Et voici, dit Sirius en présentant le Dragon, Liaashan Antékriphe. Un ami. Nous venons vous chercher, monsieur Dewelden.
Un troisième personnage entra : il était vêtu du long manteau noir des soldats du Soleil Noir. Il avait la peau noire, les cheveux en brosse, deux épaisses pastilles blanches à la place des yeux et une large balafre à son menton qui laissait apparaître un circuit électronique.
- Pressons, monsieur Dewelden, dit-il. Ou quelque soit votre nom. Nous sommes attendus.
- Que voulez-vous de moi ?
- Il sera temps d’en parler plus tard. Vous n’avez aucun moyen de fuir cette planète. Même vos pouvoirs de Jedi ne forceront pas toutes les barrières de Libria. Maintenant, nous sommes votre seule porte de sortie.
- Que voulez-vous ?
- Retrouver le Gardien de l’Eternité.
- Je ne connais personne de ce nom. Et ce n’est pas moi !
- Non, mais vous nous conduirez à lui.
Les trois personnages fixaient Nello posément.
Nello, qui regardait par la fenêtre l’immense Cité de Libria. Ses miradors, ses patrouilles au sol et dans les airs.
Ses sondes de surveillances omniprésentes.
- Je vous suis.
- Bien, fit Sirius. Kuti-La, prévenez le capitaine Jeeherio de se tenir prêt au décollage.
Nello et ses trois « sauveurs » passèrent la grande porte. Le Jedi jeta un dernier regard à Loktar et au Baron, piteux, vaincus.
Peu après, Nello pénétrait dans un transport blindé aux couleurs du Soleil Noir. Le Noir alla dans le cockpit et ordonna au pilote de contacter les tours de contrôle.
- Prévenez-les que le commandeur Kuti-La demande une autorisation complète, pour départ immédiat du système.
Le vaisseau décolla et passa sans encombre les systèmes de sécurité.
Nello avait été amené par le Dragon dans sa cabine, d’où il avait consigne de ne pas sortir. Par le hublot, le Jedi vit l’atmosphère disparaître et le ciel devenir entièrement noir. Il aperçut un morceau de Libria, qui disparaissait à grande vitesse.
Le Jedi avait juste eu le temps de demander :
- Où allons-nous ?
Le Dragon avait juste grogné :
- Sur D-Tronic.
Après quelques minutes de navigation, Nello vit les étoiles se transformer en comètes de plus en plus longues, et disparaître à leur tour. Il s’allongea sur la couche inconfortable, les bras croisés derrière la tête, et ressentit à ce moment l’immense solitude de l’espace.
FIN<!--/sizec-->
- Qui sont ces trois sombres personnages ?
- Que va découvrir Nello sur D-Tronic ?
- Qui est le Gardien de l’Eternité ? <!--/sizec-->
Les réponses vous seront données dans la dernière partie de cette campagne, intitulée :
NEW AGE<!--/sizec-->
GUARDIAN OF ETERNITY
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GUARDIAN OF ETERNITY
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