30-07-2008, 01:18 PM
(This post was last modified: 01-08-2008, 04:27 PM by Darth Nico.)
[GUARDIAN OF ETERNITY]
Le Raven's Claw passa en orbite de Coruscant, se mit sur le circuit principal et repartit vers l'extrémité du système. C'était là-bas que se trouvait une des entrées secrètes vers le Noyau galactique, entrée que Merwyn percevait par la Force depuis la fois où il avait été capturé pour être amené devant l'Inquisition.
Kyle Katarn suivit les indications de son camarade et bientôt, il eut dans le senseur la planète Khomm.
- Il y a un problème, Merwyn, nous ne sommes pas seuls...
Sur les scanners apparaissait un nuage de points rouge clignotants. Les appareils firent la mise au point et on eut bientôt une bonne estimation de ce qui se trouvait là : une flotte impériale !
- Ce doit être Zsinj, dit Merwyn. Nous n'avons pas le temps d'aller lui dire bonjour. Plonge sur la planète. Tu vas me déposer au temple.
Le Raven's Claw partit dans l'atmosphère, pendant qu'un escadron de Tie se lançait vers Khomm pour dire deux mots aux intrus. Katarn manoeuvra pour approcher du temple en rase-mottes, et se fixa quelques instants à la verticale. Merwyn ouvrit la verrière et sauta hors de l'appareil. Il était temps : les Tie apparaissaient dans le ciel.
Katarn redécolla brusquement, aplatissant les herbes autour de Merwyn. Le Jedi courut se mettre à l'abri, alors qu'une mauvaise averse de tirs de Tie s'abattait près de lui. Katarn engagea un combat tournoyant contre ses intercepteurs et parvint à rejoindre l'espace, où il sema ses poursuivants.
Merwyn se trouvait devant l'entrée du temple où étaient "traités" les malheureux khommites pour devenir des sbires de la LEB. Aux dernières nouvelles, c'était le dénommé Sirius qui supervisait ce macabre projet. Sadim l'avait rencontré sur Boz Pity ("C'est un as du sabre, pas de doute. Il ne se laisse pas feinter et il a de quoi surprendre son adversaire.")
Le Jedi entra dans le temple, qui semblait vide. Pas d'agitation à l'intérieur. Pas de gardes dans les couloirs. Il n'eut pas de mal à trouver son chemin vers les sous-sols où se trouvaient les laboratoires.
Deux rangées de cuves emplies de liquide bleuâtre visqueux, avec des silhouettes entubées à l'intérieur. Merwyn ne se sentait pas trop de tripatouiller les ordinateurs, de peur d'expédier en quelques clics les Khommites dans l'autre monde... Il se contenta de récupérer des données sur un databloc. Les ingénieurs du Moustache Noire trouveraient toujours à se régaler avec le traitement de ces documents. Il accéda aux circuits de surveillance qui, pour la plupart, étaient désactivés. A se demander si le "traitement" des Khommites n'était pas terminé. Mais que faisaient encore ces individus dans les cuves ?
C'était étrange de se trouver, pour ainsi dire seul, dans ces laboratoires abandonnés. Le Jedi afficha les plans complets du temple. Il n'avait pas tout visité. Il restait un étage avec un ascenseur verrouillé. Merwyn se dit qu'à défaut de rentrer dans la sécurité du temple pour le déverrouiller, il l'ouvrirait au sabre.
L'ascenseur, aux portes blindées, se trouvait au fond du couloir après les cuves. Il n'y avait que deux veilleuses rouges à la lumière tournante.
Et la protection de la cabine était désactivée ! Les voyants étaient au vert... A croire que Sirius avait oublié de fermer les portes avant de quitter les lieux... Merwyn entra dans la cabine et partit vers le dernier étage du bas.
Il lui sembla que la descente fut très longue.
Quand l'ascenseur s'immobilisa enfin s'ouvrit, il reçut une bouffée de chaleur : il faisait chaud, si loin sous terre !
Un long couloir courbe, aux murs de crépis, qui descendait en pente douce. Merwyn aimait de moins en moins cela. Une base secrète, ouverte à tous les vents, désertée... Il aurait été presque rassurée de se voir enfermé d'un coup à l'intérieur, vingt Khommites surgissant devant lui pendant que toute retraite lui serait coupée par des dizaines de portes blindées tombant du plafond !
Mais non ! Rien... Que le silence et l'obscurité, et les courants d'air... En bas du couloir, une porte blindée, elle aussi déverrouillée. Et derrière, attendait ce qui serait une des rencontres les plus malsaines de la vie de Merwyn...

Le vaisseau qui transportait Ixxos Sadim et Gaeriel quitta l'espace Hutt et partit vers la bordure de la galaxie, en direction des ultimes frontières inexplorées. Il y eut une halte à la cité indiquée par Mambo : Port-au-Gouffre. C'était un rocher à la dérive dans un système en gravitation autour de trois vilains soleils mourants. Le rocher donnait directement sur le vide spatial. C'était une falaise plongeant dans la noirceur intergalactique, avec des installations de base pour les rares transports s'aventurant dans le coin.
Nos deux héros commencèrent leur enquête par le centre névralgique de Port-au-Gouffre, le cœur de son activité : sa cantina. Le barman était un sympathique Rodien qui avait une bobine à être recherché dans une centaine de systèmes galactiques, et à cacher un blaster mitrailleur sous son comptoir. Sur une estrade, jouait un groupe de musiciens Ugnaughts qui attendaient de décrocher un contrat pour devenir l'orchestre officiel du Sénat Galactique.
Accoudé au comptoir, un policier en imper gris présentait sa plaque au barman :
- Inspecteur Maréchal, police d'Exil... On est dans quel bloc ici ? J'ai l'impression d'avoir emprunté le mauvais passage souterrain...
Gaeriel prit son air le plus charmeur pour amadouer le Rodien et lui soutirer quelques renseignements, pendant que Sadim gardait un œil sur la salle. Le nom de Sabre-Noir ne disait rien ni au barman, ni aux rares autres clients, pour la plupart des petits employés de la station, ou bien des explorateurs en quête de trésors mirifiques. Il y avait bien une colonie d'Ithoriens pouilleux qui résidaient dans les montagnes de détritus, à la sortie du Port... Sadim alla leur rendre visite : entre les carcasses de vieux transports, on découvrait des habitations en matériaux de récupération, qui réverbéraient l'inquiétante lumière rougeâtre qui tombait du ciel étoile. Ces Ithoriens-là avaient la peau foncée, et des yeux hagards. Qu'attendaient-ils ? De quelle obscure catastrophe avaient-ils été victimes ?... Sadim ne voulut pas s'attarder. Il parvint à leur arracher quelques renseignements : en continuant vers les régions inconnues, on découvrirait l'entrée d'un autre monde...
Les Ithoriens parlaient dans un mauvais basique, guttural et haché.
- Qu'est-ce que c'est, cet autre monde ? Qui y vit ? Il y a un rapport avec Sabre-Noir ?
Les indications que les Ithoriens lui soufflèrent étaient plutôt maigres.
Il en savait assez pour savoir qu'il y avait des mystères dans ce coin de la galaxie.
- Une porte vers un autre monde ? dit Gaeriel. Je vais commencer à avoir l'habitude d'emprunter ce genre de chemins... Allons toujours voir.
Le transport repartit du misérable Port-au-Gouffre.
Vinrent ensuite de longues heures d'explorations dans ces parages galactiques à peine explorées. D'autres transports évoluaient dans l'espace proche : des prospecteurs, essentiellement, retirant ce qu'il pouvait des astéroïdes qui heurtaient de temps à autres les planètes inhabitables du secteur.
Gaeriel poussa plus loin l'exploration.
Le navordinateur n'indiquait presque plus rien : on sortait des cartes holographiques.
- Tenez-là, dit Sadim en pointant du doigt une formation de la taille d'une lune, qu'est-ce que c'est ?
- Pas une planète... Pas une petite planète, ça c'est sûr... Bizarre, cette forme...
Le transport s'approcha encore pour avoir en visuel l'étrange objet qui, sur les scanners, apparaissait comme une grande masse, très haute et étroite...
On l'apercevait enfin : une sorte d'immense plaque grise qui dérivait dans l'espace...
- C'est hallucinant, dit Sadim. Cela fait au moins deux kilomètres de haut ! Sans parler de la longueur !
La plaque mesurait bien une centaine de kilomètres, pour quelques dizaines de mètres d'épaisseur. Sur ses deux faces, elle était recouverte d'écritures primitives : sortes de longs vermicelles presque linéaires.
- C'est écrit en quelle langue, ça ?
- Je ne sais pas, dit Sadim. Jamais lu...
- Moins non plus !
Pourtant, si l'écriture avait été du Sith ou un dérivé, Gaeriel l'aurait déchiffré sans problème !
Sadim brancha l'enregistrement. Gaeriel fit un passage pour obtenir un film satisfaisant de la plaque.
- Regardez ! une autre !
Il y en avait même deux autres ! Deux plaques, de format similaire, gravées d'inscriptions semblables.
Gaeriel fit un passage pour obtenir des images.
- Le scanner détecte une perturbation, qui vient vers nous !
Par la verrière, nos héros ne tardèrent à voir de quoi il s'agissait : il s'agissait, venu du fond de l'horizon, d'une sorte de typhon cosmique ! Un vortex blanc éblouissant, de la taille d'un système solaire !
- Ce ne serait pas ça, la porte vers un autre monde ?
- Vous croyez ?
- Allons y voir...
- Attendez, nous ne savons rien de ce phénomène ! dit Sadim. Et... la Force est présente là-bas...
- Raison de mieux pour y jeter un oeil... Accrochez votre ceinture !
Sadim obtempéra et Gaeriel mit les moteurs à fond pour rejoindre le typhon. A mesure qu'on le voyait grossir, on distinguait des tourbillons secondaires, des masses d'orages immenses, des nuées, des formes fantastiques créées par les déformations de l'espace.
- Si la cause des attentats terroristes contre la République se trouve là-dedans, se dit Sadim, il faudra m'expliquer le lien entre les deux !
Déjà, le vaisseau tremblait, les instruments de bord s'affolait. Le tourbillon se tordait et s'ouvrait comme une gueule de montre titanesque, pour engloutir peu à peu nos deux héros. La lumière devint insoutenable, le vaisseau fut de plus en plus secoué, des éclairs saturèrent les écrans, on eut dit que la verrière allait craquer.
Le transport fut pris dans un vaste mouvement tournant, de plus en plus rapide. On ne voyait plus que des décharges électriques qui auraient rôti d'un coup une planète, des flots de lumière et de formes étranges, puis un grand blanc.
Les secousses diminuèrent. Le transport était encore en un seul morceau. Par la verrière, on ne voyait encore que blanc. Gaeriel rouvrit les yeux : le vaisseau flottait dans un vaste brouillard lumineux.
- Pas d'avarie matérielle à signaler, dit Sadim.
Il se détacha et alla quand même voir à l'arrière. Non, pas de dégâts physiques.
- Les écrans vont juste mettre du temps à se réactiver. Leurs circuits ont pris un coup de chaud... Surtension... Il faudra réparer. Des résistances ont fondu...
- Si ce n'est que ça, ça va ! Moi je voyais plutôt fondre le vaisseau tout entier !
Gaeriel mit en marche le navordinateur, qui ne trouva aucune information à transmettre.
- Je me demande à travers quel genre de porte nous sommes passés...
Elle connaissait déjà les anneaux d'accélération spatiale ; les portes de téléportation comme à Kwiland ; les passages creusés au fond des holocrons Sith... Est-ce que c'était un genre inédit qu'elle venait d'essayer ?
Alors qu'elle cherchait dans l'ordinateur de bord, elle eut soudain l'oeil attirait par un léger détail : elle fonçait droit sur une planète !
Le senseur ne lui avait rien dit ! Il n'indiquait rien !
Une planète-fantôme !
Sadim revenait au cockpit : effrayé, il aperçut ce qui ressemblait à une étoile noire fantôme !
Une étoile noire encore en construction.
La collision allait avoir lieu !
Mais non, le vaisseau passa au travers des structures métalliques ! C'était de plus en plus fou...
Une planète artificielle, semblable à une Etoile de la Mort encore en construction. Elle était pleine de trous, de vides, comme un mécano.
- Les senseurs n'affichent rien, dit Gaeriel... Cette "planète" n'est pas sur le même plan spatial que nous...
- Elle est dans une autre dimension ?...
- Oui... La porte tourbillonnante a dû nous projeter sur une sorte de plan parallèle...
On "ressortait" déjà des mailles serrées de la planète. Le brouillard commençait à se dissiper.
- J'ai a peine eut le temps d'enregistrer ça, dit Sadim. Refaisons un tour...
- Je ne peux pas... Les commandes ont l'air bloquées, comme si on était chassés de cette zone...
- Tant pis... Si ça se trouve, nos terroristes se cachent à bord de cette station...
- Ils y sont bien protégées, si c'est le cas...
Le transport retrouvait l'espace normal. Et il arrivait en vue de Port-au-Gouffre.
- Nous n'avons pas eu à repasser entre les grandes plaques gravées, dit Gaeriel. Nous avons été "recrachés" ici. Rentrons. Je suis certaine que les services de la République trouveront des réponses dans les films que nous leur ramenons...
Le transport quitta ce bras mort de la galaxie et mit le cap sur Kessel, puis sur Onderon où les documents furent déposés pour être transmis aux services du Moustache Noire.
A suivre...
