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La véritable histoire de Tange Sazen
#5
Chapitre 5 : Massacre au dojo de la voie d'obsidienne<!--/sizec-->

Les quatorze bushis arrivèrent trois jours après devant le dojo de la voie de l’obsidienne.
- Sors de là, Bayushi Natsu, hurla Otomo Jukeï. Sors avec tes disciples !
Un serviteur vint ouvrir la porte et demanda poliment ce qui se passait et pourquoi on faisait tant de bruit. Jukeï, pour toute réponse, dégaina et lui trancha la tête.
- Allons-y !
Furieux, les quatorze hommes en colère pénétrèrent dans le dojo.
- Méfiance, dit Jukeï, ce chien a pu poster ses disciples dans les recoins ! Surveillez vos arrières !
Les samuraï envahirent les lieux, mais ils ne trouvèrent personne.
C’est par le panneau ouvert de la salle d’entraînement qu’ils virent le senseï, assis en tailleur, méditatif. Deux solides Matsu et un Daidoji fracassèrent proprement le mur à coups de katana et toute la compagnie entra. A leur tête, Otomo Jukeï cria :
- Tu vas payer tes crimes, Bayushi Natsu ! Je viens ici défendre tous ceux qui ont été victimes de ta lubricité !
Calmement, Natsu se leva et sourit :
- Je n’ai peur d’aucun samuraï, surtout pas d’une belle troupe de cocus comme la vôtre… Si vous voulez vous battre, je suis votre homme. A condition que vous promettiez de ne pas utiliser vos cornes !
On l’aurait taillé en pièce sur place, mais Jukeï voulait faire cela dans les formes.
- Nous allons exterminer ton dojo, misérable ! Mais où sont tes disciples ? Cachés, prêts à nous poignarder dans le dos ?...
- Tu te trompes, Jukeï-sama.
Natsu ouvrit alors le panneau derrière lui. Dans la salle d’à côté, on vit alors les douze disciples, allongés, vêtus de leurs kimonos blancs, le ventre ouvert par leur wakisashi.
- Sachant ce qui m’attendait, dit le senseï, je leur ai ordonné de faire seppuku. C’était plus honorable pour eux de mourir ainsi…

Effrayés par cette détermination sans faille du Scorpion, les samuraï firent un pas en arrière. Otomo Jukeï ne bougea pas :
- Tu vas donc te battre seul contre nous tous !
- Je n’ai pas peur de mourir. Ma vie est faite. J’ai servi mon clan.
Aujourd’hui, je ne me vois pas finir comme un petit vieillard qui prodigue ses conseils de sagesse... Ce ne serait pas en cohérence avec mes actes passés.

Et Natsu repensait en cet instant au vieux daimyo, Bayushi Gensshin. Lui, Natsu, était un homme de cette époque, avant le Gozoku et le shinsen-gumi. Il n’avait donc que mépris pour cette caricature de gouvernement, quand bien même celui-ci servirait les intérêts de son clan. La fidélité de Natsu allait d’abord à la famille Hanteï, pas à ceux prétendant combattre pour lui.
- Devant un vrai Magistrat d’Emeraude, capitaine, lança Natsu, je me serais incliné. Mais pas devant toi !
- Suffit ! fit Jukeï, blême de rage. Tu viens de mettre à mort ton honneur pour de bon ! Vous autres, finissons-en !
Un Daidoji s’avança le premier et se mit en garde devant Natsu pour le duel iaijutsu. Le Scorpion le toisa sans cligner des yeux.
- Nous allons peut-être enfin voir à l’œuvre ta technique secrète, dit le Daidoji.
- C’est vrai, ricana un Matsu, la fameuse technique du Scorpion d’Obsidienne !
Le Matsu n’avait pas fini de rire que la tête du Daidoji volait dans les airs. Et son corps tombait à terre.
Stupéfaite, l’assistance fixa Natsu.
- Je m’excuse, dit ce dernier, le rire de Matsu-san a troublé ma concentration. Je n’ai pas su retenir mon coup.
Il rengaina son sabre :
- Je voulais juste lui entailler la joue.

Le Matsu avança :
- Moi, je vais découvrir le secret de ta fameuse technique !
- Je suis sûr qu’il vient de l’utiliser sur Daidoji-san, dit un grand Shiba. Par traîtrise, bien sûr…
Natsu se remit en garde. Son adversaire allait dégainer mais le Scorpion le précéda et lui lacéra le visage. Le Matsu recula en hurlant et s’écroula par terre, le sang giclant de sa face. Il n’y perdrait pas la vie, mais il resterait marqué.

Natsu respira. Ils étaient encore onze, sans compter Otomo Jukeï.
- Je n’ai rien vu, dit le Shiba.
- Moi je crois que j’ai compris, dit un Kakita, impatient d’en découdre.
Il s’avança.
- Mes deux prédécesseurs étaient trop pressés, dit-il. Moi, du coup, j’ai eu le temps d’étudier ton mouvement de sabre.
- A ton service, dit Bayushi Natsu.

Les deux hommes se mirent en garde. Leurs sabres jaillirent presque en même temps, mais les deux coups ratèrent. Ils reculèrent chacun d’un pas et s’observèrent, alertes comme des prédateurs.
- C’est maintenant qu’on va bien voir, se dit le grand Shiba.

Natsu et le Kakita étaient immobiles. Le Bayushi abaissait lentement son sabre. Les autres samuraï n’osaient plus respirer. D’eux tous, le Kakita était sans doute le plus à même de vaincre le Scorpion d’Obsidienne.
D’un coup, les deux hommes, poussant un cri de rage, attaquèrent. La passe d’armes fut instantanée. Le Kakita entailla profondément le bras de Natsu, et celui-ci lacéra le ventre du Kakita. Il allait hurler mais Natsu lui trancha proprement la tête.

Cette fois, le Scorpion pâlit. La douleur était insupportable. Il ne sentait plus son bras droit, d’où le sang coulait abondamment.
- A partir de maintenant, lança le Shiba, c’est du travail de boucher !
Il fit un pas en arrière, signe qu’il ne se battrait pas aujourd’hui.
- Tu es un lâche, Phénix ! rugit un Crabe. Je vais te montrer comment en finir avec une vermine malfaisante comme lui !
Natsu prit son sabre dans sa main gauche. Il n’était pas habitué à se battre comme ça. Il allait devoir apprendre aussitôt à changer tous ses mouvements de combats. Et avec la montagne de muscles qui s’avançait, il allait devoir apprendre sans faute !
- Avoue ta défaite, dit Otomo Jukeï, et tu auras droit au seppuku !

Natsu fit un pas en arrière et rengaina. Il déplaça lentement son fourreau vers la droite sans quitter son ennemi des yeux. Le Crabe se mit en position. Derrière ses airs de brute, il n’était pas si stupide et avait observé attentivement. La douleur empirait. Natsu retint ses larmes.
- Alors, geisha-san, ricana le Crabe, où est passé ton maquillage ?
Natsu dégaina brusquement et manqua son coup. Il avait frappé comme un débutant. Le Crabe partit d’un gros rire. C’était à lui de dégainer. Il prit son temps et frappa dans le bras de Natsu. Le Scorpion hurla de douleur, recula et, voyant rouge, attaqua de plus belle. Il taillada la cuisse du Crabe, qui fléchit, et Natsu désarma d’un revers de lame. Le Crabe le fixa, atterré, et Natsu lui fracassa le crâne.
- Tu n’avais pas le droit, cria le Shiba. Pas le droit de l’achever après l’avoir désarmé. Tu t’es battu comme un chien sans honneur !

Le Shiba jouait la vertu effarouchée, mais le résultat était là : ce satané Scorpion avait déjà mis à terre quatre adversaires !
- A ton service, Shiba-san, cria Natsu.
Le Phénix, quoiqu’il ait dit auparavant qu’il ne se battrait pas, ne pouvait reculer devant ce défi. De tous, c’était le plus posé, le plus calme. Contrairement aux autres, qui étaient arrivés ivres de fureur.
Tous savaient qu’il n’y avait rien de dangereux qu'un Phénix calme et serein, capable de puiser dans l’énergie du Vide pour accomplir des exploits.
- Arrête-toi là, dit le Shiba, tu n’es même plus en mesure de me défier du regard…
Natsu se tenait toujours le bras, crispé par la douleur.
- Silence, fit le Scorpion, bats-toi ou bien… retourne dans les jupons de ta mère !
L’insulte piqua au vif le Shiba, qui se donnait d’habitude une allure de grand sage qu’aucune contingence humaine ne peut atteindre.
- Silence ! hurla-t-il.
Il restait encore dix prétendants. Chaque fois que l’un d’eux avait perdu, ils avaient été partagés entre la peur de ce Scorpion, et l’impatience de se mesurer à lui. Mais ils se doutaient bien que le Phénix serait le dernier. S’il avait montré de la colère, il gardait encore pour lui la puissance mystique de son clan.
- Utilise-la donc face à moi, ta technique secrète face, dit le Phénix. Que tous la voient avant que tu ne meures !
Natsu toussa et cracha du sang.
- Finissons-en…
- Cette fois-ci, murmura un Akodo, on va bien voir ce qu’il en est…


Samurai


Chapitre 6 : Frappe par devant, frappe par derrière<!--/sizec-->

Les deux duellistes restèrent face à face longtemps. Natsu reprenait son souffle. Il tenait son bras droit dans son dos et sentait le sang qui continuait à goutter. Il fléchit les genoux, écrasé par la douleur.
Le Phénix sentait que c’était la fin pour son adversaire. Il dégaina, se préparant à l’achever d’un coup. Et il abattit son sabre.
Il fut surpris de voir que son sabre rencontrait le vide. Son adversaire s’était esquivé ! Il venait de lui passer dans le dos ! Le Phénix voulut alors pivoter ; il se sentit bousculé dans le dos et il vit alors, surpris, une lame ressortir par son ventre. Natsu, dos à dos avec lui, poussa un cri et remonta la lame jusqu’au cœur du Shiba !
Ce dernier cracha, vomit et s’écroula à son tour.

- C’était donc cela, dit Otomo Jukeï, sa technique secrète ! Une frappe dans le dos à la vitesse de l’éclair.

Natsu tomba à genoux, appuyé sur son bras gauche.
- Non, votre Excellence, dit le duelliste Akodo. Avec tout le respect que je vous dois, j’ai déjà vu d’autres Scorpions pratiquer ce coup. Ces chiens sans honneur ne reculent devant aucun moyen pour vaincre…
- Ce n’était donc pas ça, la technique de la voie d’obsidienne !

Dans le dojo, c’était un beau carnage. Le Matsu qui se tenait le visage. Et les quatre autres qui gisaient sur le tatami.
- Il a vaincu cinq adversaires en duel à la suite, murmura un Mirumoto. Cet homme a le démon en lui…
- Du moins, il l’avait, ricana Otomo Jukeï.
A cet instant en effet, en essayant de se relever, Bayushi Natsu venait de tomber sur le dos.
- Hippon ! rit le capitaine. Tu as perdu, Scorpion-san…
Natsu haletait. Jukeï s’approcha de lui, prudemment suivi des huit autres samuraï. Le Scorpion essayait de remuer mais rien n’y faisait. Il était paralysé. Lentement, Otomo Jukeï tira son sabre.
- Tu t’es battu vaillamment, mais ton courage ne fait pas oublier tes insultes envers ces honorables samuraï… ni surtout envers le Gozoku !
De la pointe de son arme, il déchira les insignes de clan de Natsu.
- Tu as proféré des paroles d’insulte contre le Gouvernement du Peuple… Tu n’es donc plus considéré comme un samuraï, mais comme un chien sans honneur… Tu n’as pas droit au seppuku…
Il continuait à lacérer son kimono.
- Tu as droit de crever le nez dans la boue… parmi les vermines, tes semblables !…
Natsu le fixait, humilié, son œil noir plus terrible que jamais.
- Ah oui, susurra Jukeï, le fameux regard, hein… Le regard du Scorpion d’Obsidienne… qui a fait chanceler bien des femmes…
- … dont la tienne !
D’un coup de sabre, Jukeï lui creva l’œil gauche. Natsu hurla à la mort et se recroquevilla.
- Tu me prends pour un sadique, Natsu, parce que je me venge de ce que tu as fait à ma femme...

Les autres samuraï n’osaient plus bouger.
- Ton regard noir, mon pauvre Natsu, est un regard en sang…
Jukeï ricana, et comme Natsu continuait de le toiser de son autre œil, il cracha dessus.
Et il rengaina. Il s’agenouilla devant le samuraï dans son kimono blanc.
- Hein, tu me crois sadique, n’est-ce pas, Natsu-san ? Et pourtant, tu vois, je crois que je suis plus masochiste que jamais. Car je n’exécute pas sur place l’amant de ma femme…
- Ne te prive pas ! gémit Natsu.
- Partons, mes amis, clama l’officier. Laissons-le mourir, à petit feu…

Les samuraï s’éloignèrent, en aidant le Matsu à marcher. Ils laissèrent le senseï Bayushi Natsu gésir au milieu de flaques de sang, entouré des corps sanglants de ses adversaires et de ses disciples. Le dojo devait ressembler de près à une antichambre de Toshigoku, le Royaume du Massacre !

Peu après le départ d’Otomo Jukeï, des villageois, qui entendaient des gémissement, osèrent pénétrer dans le dojo. Révulsés par tout ce sang, ils trouvèrent le senseï, plus proche de la mort que de la vie.
- Emmenons-le, dirent-ils.
Ils firent appeler les etas, qui emmenèrent les cadavres, et mirent ensuite des jours à nettoyer tout ce sang et ces déjections organiques.

Natsu fut recueilli chez le barbier du village qui se vantait d’être le meilleur guérisseur de la région, et que d’aucuns croyaient sorti de Toshigoku tant il avait envoyé de "clients" chez les morts avec une adresse surprenante !
Ce barbier, grand échalas sûr de lui, se nommait Koan-radu et se chargea d’examiner les blessures du senseï.
- La gangrène risque de prendre sur le bras, jugea-t-il. Il va falloir amputer.
Il se fit assister de deux autres sympathiques personnalités du village, le fossoyeur eta, qu’on soupçonnait de trafiquer des cadavres avec le barbier lui-même, et un honorable pilleur de champ de batailles local.
Cette belle compagnie allongea Natsu sur la table d’équarissage et le tint solidement, tandis que Koan-radu sortait le couteau de boucher.
- Tenez-le bien, dit-il, un éclat sanguin dans l’œil.
Il abattit sa lame et on entendit le Scorpion hurler dans tout le village.
Il y avait une belle entaille dans le bois.
Essoufflé, le barbier cracha à terre, se fit éponger le front par son assistant et dit :
- Il y a encore des tendons qui tiennent...
Et il abattit de nouveau sa lame.
Natsu défaillit

Le barbier, qui s’épongeait encore le front souffla :
- Amenez des herbes pour le ranimer.
Il n’était pas peu fier d’avoir réussi. Ce n’était pas tous les jours !


A suivre...Samurai
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La véritable histoire de Tange Sazen - by Darth Nico - 18-01-2009, 01:44 PM
La véritable histoire de Tange Sazen - by sdm - 04-02-2009, 09:49 PM

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