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Vampire 2006 - #8 : Bienvenue en Birmanie !
#9
Vampire 2006 - #8

L'hélicoptère rasait les frondaisons des arbres au risque de partir dans le décor, tandis que les Mig-23 "Flogger G" se rapprochaient. Les pilotes préparaient déjà leur système de visée : dans quelques secondes, ils enverraient au bout à coup sûr deux missiles...
- Des Vympel R-60, cria le pilote, qui ne pouvait pas descendre son hélico plus bas.
Graziella était bien heureuse d'apprendre le nom des missiles qui allaient la réduire en cendres ! Les instruments de bord s'affolaient : ils venaient de détecter qu'ils étaient pris pour cible. Plusieurs alarmes retentissaient en même temps.
Les Russes se positionnaient derrière leur cible sans se presser. Graziella ne pouvait qu'imaginer de gros Russes cruels et hilares, en train de rire grassement et de se parier une bouteille de vodka à qui abattrait la cible !
On entendait les branches taper le ventre de l'appareil.
Les Russes décrochèrent brusquement, chacun dans une direction, une seconde avant qu'un missile ne vienne exploser là où il se trouvaient !
Deux autres traînées tombèrent des nuages et poursuivirent les Mig-23. Le pilote remonta son appareil, et vit arriver, face à lui, deux "Phantom" !
Loren les avait vus aussi :
- Des Ricains !
Mig contre Phantom, c'était un scénario de guerre froide !
Les deux McDonnell croisèrent nos héros et partirent après les Russes. Sur le radar, on vit que ceux-ci abandonnaient la partie, car deux autres avions américains faisaient leur apparition. Bientôt, les quatre appareils se remettaient en formation et entouraient l'hélicoptère.
Le pilote cria plusieurs phrases dans une langue asiatique et finit, hilare, par crier :
- Nous sommes sauvés ! Sauvés !...
Il reprit de l'altitude et suivit la trajectoire imposée par les "Phantom".
- Ils nous emmènent où, comme ça ? demanda Loren.
- Je ne sais pas, mais nous sommes sauvés !

L'appareil à gauche de l'hélicoptère fit un salut des ailes. Le navigateur retirait son casque et fit un grand signe amical à nos héros : c'était Haqim !
Loren et Graziella n'en revenaient pas.

Une heure après, l'hélicoptère, à bout de carburant, se posait sur un mauvais aérodrome, dans un plateau montagneux au coeur d'une vallée encaissée. Les quatre Phantom "touchèrent" peu après et on vit Haqim descendre en treillis de son appareil.
- Quel baptême de l'air, grogna Graziella.
- Oh, moi, j'en ai vu d'autres, soupira Loren.
Il comptait que près de la moitié des vols qu'il avait faits s'étaient mal passés !
Haqim, tout sourire, arrivait avec son casque sous le bras.
- Bienvenue dans le Triangle d'Or, mes amis !
- C'est quoi ça, le "Triangle d'Or", murmura Graziella. Une secte suicidaire ?
- Mais non, rit Haqim à belles dents, c'est le nom que les Occidentaux ont donné à cette région ! Venez !
Nonchalant, plein de prestance, il emmena ses deux invités au mess des officiers où il commanda trois pochettes de sang.
- Tenez, mes amis, buvez !
Nos héros ne se le firent pas dirent deux fois.
Les quatre pilotes des Phantom étaient des Cathéens. Ils étaient partis s'asseoir à une table et sirotait leur hémoglobine sans plus se préoccuper des Caïnites.
- Vous voudriez nous expliquer ce qui se passe ? fit Loren, impatient.
- Ce n'est pas compliqué, dit Haqim. Je vous ai sauvé d'une mort certaine ! Ces gens-là sont furieux, car ils s'étaient promis une belle chasse à courre. Heureusement, ici, vous êtes en sécurité !
- Nous sommes dans le Triangle d'Or ? dit Graziella.
- Le Triangle d'Or, chère demoiselle, est le nom que vous autres Occidentaux donnez à cette région aux confins de la Thaïlande, du Myanmar et du Laos.
- C'est ici surtout, ajouta Loren, qu'est produit une bonne partie de l'opium mondial. Et depuis quarante ans, de l'héroïne...
- Monsieur est un vrai connaisseur !
- C'est un marché intéressant, fit Loren, et je ne néglige aucun commerce juteux.
Graziella pensait que rien qu'à Paris, il y avait suffisamment d'artistes ratés Toréador pour avoir besoin de se poudrer le nez dans leurs salons de prétentieux !:ahah:
- Si vous nous racontiez comment vous nous avez retrouvé, dit Loren.
- Mon cher ami, vous êtes un homme moderne. Vous êtes pressé. Vous ne savez pas prendre le temps, ce qui est pourtant le début de la sagesse.
- Vous aurez remarqué que je ne suis pas venu chez vous chercher l'illumination, Haqim...
- Certes, sourit leur hôte. Néanmoins, je vous dois bien une explication.
"Si je vous ai fait tourner en rond pendant une semaine, ce n'était pas pour le plaisir du tourisme. C'est que j'avais besoin de temps pour savoir comment vous faire rencontrer ce Bernard de Latréaumont. Je m'étais en effet renseigné sur le pourquoi de votre visite avant votre arrivée. Or, il m'aurait fallu encore quelques jours... Malheureusement, vos ennemis sont passés à l'attaque avant. Vraisemblablement avertis par ce vilain traître qui était venu avec vous...
- Anatole, fit Loren, celui-là, quand on va le retrouver...
- Allons, allons, il ne sera pas le dernier à tourner casaque. Il était en contact avec ce Latréaumont, qui a usé de ses pouvoirs psychiques pour le convaincre de rejoindre sa cause. Je pense qu'il n'a pas hésite longtemps. Cet homme-là connaît son intérêt.
- Son intérêt, je n'en suis pas certain, dit Loren. Il va apprendre que ce n'est dans l'intérêt de personne de me trahir.
- Certes, certes... Mais l'heure n'est pas encore venue... Quoiqu'il en soit, quand j'ai vu que votre hôtel était attaqué, j'ai réuni quelques amis à moi. J'ai d'ailleurs vu cet Anatole sortir de l'hôtel, secouru des flammes par vos ennemis. Et ensuite, j'ai vu qu'ils vous emmenaient, monsieur Loren, et qu'ils poursuivaient mademoiselle de Valori. C'est donc vous que j'ai suivie, chère Graziella, et au lac Inya, j'ai juste eu le temps de vous secourir, avant que vous ne receviez une dose mortelle de plomb...
- Vos amis devaient être très fort, car j'avais une dizaine de tueurs après moi.
- Ce fut une belle bagarre, sourit Haqim, je dois le concéder. Longtemps que l'on n'avait pas vu cela...
- Ce qui ne m'explique pas comment je me suis retrouvée dans un tonneau...
- Simple, très simple... Nous vous avons emmenée, inerte, poursuivis à notre tour par nos ennemis...
- Attendez, dit Loren, qui sont nos ennemis ?
- J'y viendrai plus tard, si vous le voulez bien... Je continue. Nous vous emmenons, inconsciente, et nous vous cachons dans des containers. Malheureusement, nos ennemis repèrent le navire et entreprennent de fouiller à bord. Le jour va se lever. Nous n'avons d'autre choix que de vous jeter à l'eau et d'aller nous abriter. Rapidement, vous êtes emportée par le courant et vous passez, j'en suis certain, un bien mauvais moment...
Graziella ne mentionna pas les singes et se contenta d'approuver.
- Pendant ce temps, terminait Haqim, monsieur Loren est emmené dans le pénitencier où séjournait Bernard de Latréaumont et où il était devenu une sorte d'éminence grise. Il faut en effet savoir que ce personnage, du fait de ses facultés mentales surdéveloppées, a su plier à sa volonté plusieurs seigneurs du crime et de la guerre de la région du Mandalay... Et il est à craindre qu'il n'étende bientôt son influence sur des zones plus vastes.
- Comment un Européen pourrait réussir un coup de force pareil ? dit Loren. Les immortels d'Orient détestent les gens comme nous. Normalement, ils auraient dû dévorer Latréaumont dès qu'il mettait le pied chez eux.
- Certes encore, mais ce fou n'est pas un fou ordinaire. Il est animé d'un esprit sauvage, sanguinaire, qui a forcé le respect des immortels du pays. C'est cet esprit qui a frappé chez vous en prenant le nom de "Shrek".
- C'est quoi exactement, cet esprit ?
- Une entité Malkavienne collective, qui s'est éveillée peu à peu dans l'esprit de Latréaumont...
- Je ne comprends pas bien, dit Loren. Une entité collective ?...
- Je ne sais pas bien, pour vous le dire franchement. En revanche, je sais que les Cathéens, comme vous dites, ont reconnu en lui une divinité de la destruction. C'est pourquoi ils sont tellement fascinés.
Le Ventrue pensa qu'ils n'avaient qu'à attendre de le voir à l'œuvre, lui François Loren, et qu'on reparlerait alors de divinités destructrices !

- Et chez qui sommes-nous ? demanda Graziella. Chez vous ?
- Par le Huitième Voie, certainement pas ! Ne dites pas cela, fit Haqim qui souriait pour cacher sa gêne. Ne redites pas cela. Vous êtes chez l'un des plus grands sages de notre monde. Je dis "sage" pour que vous compreniez. Dans notre langage, nous dirions "bodhisattva", mais je ne pense pas que cela vous parle tellement.
- J'ai déjà vaguement entendu le nom, dit Graziella. C'est en rapport avec le bouddhisme.
- Les bodhisattva sont des créatures exceptionnelles pour nous, un peu comme vos saints. Ils ont atteint l'illumination mais au lieu de disparaître dans le Nirvana, ils ont choisi de redescendre dans notre monde pour aider d'autres à s'élever vers la sagesse. Vous comprenez ?
Loren comprenait que ce n'était pas le chemin qu'il s'était tracé ! Il demanda juste :
- Comment s'appelle donc ce grand personnage ?
- Lum-Khan, cher monsieur Loren.
Haqim prononçait le nom respectueusement.
- Lum-Khan ?...
- Oui, le maître de l'Océanie et des Sept Voies. Le maître du Triangle d'Or. Je pense que si quelqu'un peut vous aider désormais, c'est lui. Il règne sur un Empire qui s'étend d'ici jusqu'aux confins de la Micronésie. Rien ne peut échapper à sa vigilance. S'il le veut, demain, il peut surgir devant Latréaumont et l'écraser comme un insecte sous ses pieds.
- Quand pourrons-nous le voir ?
- Dès qu'il le voudra.
- C'est à dire ?
Haqim haussa les épaules et sourit encore :
- Demain ? Ou l'année prochaine ? Ou dans trois siècles ! Qui sait ! ses voies sont impénétrables !


Virus

Un grand temple à l'abandon, rongé par la jungle.

La toiture effondrée, la lumière lunaire rentre dans la grande salle de méditation.

Un homme en robe de bonze, sans un poil sur le corps, ni cheveux, ni sourcils, médite seul, face à un petit bol d'eau pur, au centre d'un grand motif complexe en sable coloré.

Son visage est presque androgyne, ses traits lisses, et son regard est fascinant comme celui d'un pharaon. Un immortel averti verrait
aussitôt qu'il a déjà contemplé plusieurs millénaires et qu'il est sûrement assis dans ce lieu sacré depuis des années.

Il trempe le bout de son doigt dans le bol et dépose une goutte sur sa langue. C'est son premier mouvement depuis des jours. Il retrempe son doigt dans le bol puis examine la goutte qui glisse sur son doigt, lentement, et tombe à terre, sur le marbre tiède. Les effluves de la jungle et les cris nocturnes alourdissent l'atmosphère qui devrait être plus pure. Le sable frissonne sous le vent nocturne et la créature méditative prononce du bout des lèvres :
- Que se passe-t-il, Œil ? Tu m'observes depuis le début de mon séjour ici, et ce n'est que maintenant que tu te manifestes.
Le vent souffle encore et brouille les motifs à terre.
- Qui sont les étrangers qui ont pénétré sur mon territoire ? Tu me dis qu'ils m'apportent un trésor indispensable à mon cœur ? J'ai du mal à le croire, Œil. Sais-tu que j'entrerai bientôt dans ma millième et dernière vie ? Qu'est-ce que de chétifs petits Caïnites pourraient m'apporter ? Pourquoi ne m'ont-ils jamais rien appris dans les neuf cent quatre-vingt-dix-neuf autres et que m'apprendraient-ils aujourd'hui ?... Que dis-tu, Œil ? Que je dois rencontrer ce fou qu'ils sont venus chercher ?... Que c'est lui qui peut me dévorer ?... Je suis surpris, Œil. Et donc encore plus impatient d'entrer dans cette millième vie.

La créature jeta dédaigneusement le bol et se leva, puis s'en alla dans la jungle.

A suivre...
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Vampire 2006 - #8 : Bienvenue en Birmanie ! - by Darth Nico - 12-04-2009, 06:09 PM

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