Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Vampire 2006 - #8 : Bienvenue en Birmanie !
#16
Vampire 2006 - #8

A quelques milliers de kilomètres de Beijing, Tuang-Loc et ses deux Caïnites sortaient de leur hôtel cantonais et se rendaient à une grande maison de thé.
- Vous verrez, dit le Cathéen, cet établissement est l’une des plus réputés de la ville.
A l’étage, c’était une grande pièce avec des dizaines de cages à oiseaux pendues au plafond. Avec les pépiements en bruit de fond, les clients dégustaient, agenouillés à trois ou quatre par table, leurs thés aux mille senteurs.
- Nos amis de la Porte Azurée se rendent ici chaque soir. Ils sont prévenus que nous serons là.
Ils s’assirent dans le fond de la salle, derrière une alcôve. Le serveur apporta, stoïque, une théière et des petits verres.
- Buvez sans crainte, dit Tuang-Loc, c’est du sang qu’ils ont « récolté » aujourd’hui même.
Le Cathéen trinqua avec ses deux invités après avoir prié les esprits de bénir cette théière.

Nos trois clients sirotèrent leur consommation en gardant un œil sur la salle. Il n’y avait que des humains, qui discutaient, qui jouaient au mah-jong, qui fumaient et lisaient le journal.
- Il faut que vos amis nous disent où sont Anatole et « Shrek », dit Loren. C’est la première chose à faire.
- N’ayez crainte, je pense qu’ils sont déjà au courant.
Les humains commençaient à quitter les lieux.
- N’ayez crainte, dit Loc, c’est normal. Bientôt, nous serons seuls ici.
- Ils leur disent quoi ? demanda Graziella, moqueuse. Que ce soir, c’est soirée privée ?...
- Vous savez, les gens d’ici se posent moins de questions que vous autres Occidentaux, qui voulez toujours tout savoir. C’est pourquoi nous autres avons moins besoin de nous cacher.
- Comment ça ? fit Loren. Vous voulez dire que les humains ici sont au courant de … ?
- Ils ne sont pas au courant véritablement, mais ils n’ont pas besoin, comme les humains de chez vous, d’être gardés dans une ignorance complète. Vous savez, le surnaturel est beaucoup mieux accepté ici que chez vous. Les croyances aux esprits, aux retours des morts… Ce sont des faits que les gens admettent. Les Orientaux savent que tout se mélange à tout : il y a un peu de yin dans le yang, et un peu de yang dans le yin…
- C’est bien joli, dit Loren, mais comment vous faites pour… ?
Il fut interrompu par un bruit de rafales qui venait du rez-de-chaussée. Des hurlements. Nouvelle rafale. Les humains s’enfuirent aussitôt par la porte de secours, les mains sur la tête –on aurait dit qu’ils étaient habitués. Seconde rafale, d’arme automatique !
Les trois immortels s’étaient levés :
- Ca aussi, c’est admis dans vos coutumes ? dit Graziella.

Virus

Cinq affreux en costumes, avec des têtes comme les yakuzas dans les films, grimpaient lentement les escaliers, des Uzis à la main. Tuang-Loc sortit un révolver de sa poche arrière et ouvrit le feu. L’un des Cathéens reçut deux balles dans la poitrine et recula, contrarié. Il heurta le mur, se redressa et reprit sa marche. Les autres continuaient à avancer, mécaniquement et mettaient en joue nos héros.
Loren eut juste le temps de bondir sur le côté derrière un canapé, et la bande ouvrit le feu : la rafale déchira tout sur son passage, dans un vacarme assourdissant. Les cinq tueurs tirèrent avec acharnement et ne s’arrêtèrent qu’une fois leur chargeur vide. Une épaisse fumée enveloppait le coin où nos héros avaient pris leur collation.
On entendit les chargeurs tomber sur le plancher, et les Cathéens rechargèrent. Ils rirent et l’un d’eux alluma une cigarette.

Celui qui fermait la marche entendit alors une marche d’escalier craquer : il vit juste une forme ectoplasmique noire bondir sur lui en sifflant et il reçu un coup de katana à travers la gorge. Les autres se retournèrent et ouvrir le feu sur leur camarade, étranglé dans la masse gluante et sombre. Des dizaines de balles transpercèrent son corps et la masse sombre bondit au plafond et disparut derrière une poutre.
Soudain, du plafond retomba Tuang-Loc, juste devant les tueurs, mais un Tuang-Loc métamorphosé : une gueule énorme pourvue de deux fois plus de dents qu’à l’ordinaire, des griffes géantes aux mains et des bras démesurément agrandis, avec la chair à vif, de même que le cou ! Comme un fauve, il se jeta sur ses ennemis et déchira littéralement le visage de deux d’entre eux, avant de prendre une rafale, qui l’envoya rouler au bas des escaliers. Il chuta en poussant un grondement effrayant : deux Cathéens lui renvoyèrent une rafale, pendant que le troisième encore debout surveillait la salle.

Loren ressortit de derrière son rideau et courut sur lui. Le Ventrue fut arrêté par une rafale, recula mais ne chuta pas. Il contracta sa poitrine et les balles tombèrent en tintant. Et il reprit sa course et sauta sur son adversaire : il lui asséna un coup de poing qui aurait assommé un buffle en pleine course, lui prit son arme des mains, le repoussa d’un coup de pied et lui tira dessus à bout portant. L’autre, secoué, s’effondra dans une mare de sang.
Les deux autres virent alors retomber sur eux la forme noire du plafond : Graziella reprit forme humaine dans sa chute et en éventra un d’un coup de katana, tandis que Loc, qui saignait des pieds à la tête, remontait d’un bond prodigieux l’escalier, se jetait sur le dernier et lui dévorait proprement la tête en poussant un cri de tyrannosaure !

Virus

Le silence était revenu. Au milieu de la fumée tombaient au ralenti des plumes d’oiseaux et d’oreiller. Quelques merles se remirent à pépier doucement, inconscient du carnage qui venait de se produire. Loc inspira et reprit forme humaine.
- Donc, nous disions, fit Loren, les coutumes de par chez vous…
- Filons d’ici, dit Loc.
- Oui, je crois que c’est mieux. Chez nous aussi, c’est ce qu’on ferait…
En partant, Loc jeta une liasse de billets sur le comptoir derrière lequel la patronne se cachait :
- Pour le dérangement…

Fatigués, nos trois héros se retrouvèrent sur les quais. Il bruinait. On entendait une sirène de paquebot meugler au loin.
- Mettons-nous en chasse, dit Loren.
Ils se dépêchèrent d’attraper quelques passants pour refaire leur force. En une demi-heure, ils avaient bu quelques « calices » de solides dockers.
Loc finissait de s’essuyer la bouche et dit :
- Ceux qui nous ont attaqués n’étaient que des humains… Seul l’un d’eux était un immortel comme nous.
- C’est vexant, fit Graziella. Ils nous prennent pour qui, ces malotrus ?
- Les Immortels d’Orient, dit Loc, ont tendance à penser que les fils de Caïn ne sont que des fillettes…
- Tiens donc, dit Loren… Et ils habitent où, ces gens de la Fraternité Pourpre ?... Qu’on aille leur montrer si on a du jus de chaussette dans les veines ? Ils m’ont bien échauffé avec leurs goules, je me sens en forme pour continuer ! Pas vous, Graziella ?
- Du calme, monsieur Loren, fit poliment Tuang-Loc.
- Du calme ?... Non, monsieur Loc, il n’y a pas de calme...
Loren remit sa cravate droite et pointa son doigt sous le menton de l’Asiatique :
- Je ne vais pas traverser l’Asie en long et en large en attendant qu’on veuille bien me dire où est le Caïnite que je cherche. Vous voulez que nous participions à votre guerre ? Très bien. Elle m’a l’air de commencer à merveille. Maintenant, je propose d’aller directement au quartier général de la Fraternité Pourpre, et de leur expliquer notre façon –très occidentale – de voir les choses.
Loren regarda le Cathéen droit dans les yeux. Ils voulaient des pleurs et des grincements de canines, ces Asiatiques, ils allaient en avoir leur dose !
- Graziella, vous en dites quoi ?
- Je suis d’accord. Ces gens nous ont offensés. Or, dans nos traditions, quand un affront est commis, il faut y répondre.
- Voilà, ça c’est parlé, dit Loren. Allons leur faire avaler leur yin avec leur yang, à ces frères pourpres, et rentrons à Paris.

Virus

Anatole et Latréaumont passèrent la nuit à écluser les bars. Ils vidèrent bouteilles après bouteilles ; ils titubèrent, vomirent, reburent, des heures durant. Alors que l’aube approchait, ils se retrouvèrent, ivres morts, à l’entrée d’un tunnel au-dessus duquel passait une autoroute.
Anatole n’avait pas les yeux en face des trous. Il vit à terre un groupe de cinq ou six humains, égorgés et mutilés.
Il se souvenait vaguement d’eux : ces imbéciles avaient essayé de braquer les deux étrangers. Latréaumont avait ri comme un damné, avant de vomir, et Anatole leur avait sauté dessus sans ménagement. Il se souvenait aussi de les avoir attachés, et de les avoir torturés l’un après l’autre… Ils rampaient, ils suppliaient, ils pleuraient… Lassés, le Nosferatu en avait fini avec eux, puis avait vidé une bouteille et il s’était endormi à même la route. Latréaumont, lui, dormait déjà.

- Tu as raté quelque chose, mon ami, dit le Lapin de Garenne.
Latréaumont hoquetait, vaseux :
- Oui, je vois cela… Tu aurais pu me réveiller…
- Tu ronflais comme un pochetron…
Ils partirent, appuyés l’un à l’autre et finirent de vomir par-dessus la rambarde d’un pont, sur une voie de chemin de fer.
Le Malkavien, qui tenait à peine debout, rit encore de bon cœur.
- Tu es un brave compagnon, Anatole… Sais-tu que nous pourrons faire de grandes choses ensemble !
- Comme tu dis, « Shrek »…
- Tu me flattes, mon lapin. Mais je ne suis pas Shrek… Tout du moins, Shrek, ce n’est pas que moi.
- Je n’y comprends rien…
- Shrek n’est pas un individu. C’est une force, une conscience collective… Vois-tu, nous autres Malkaviens sommes en permanence reliés les uns aux autres, comme par une ligne de téléphone… Mais Shrek n’est pas notre chef… C’est une voix qui s’est éveillée, une conscience qui nous parle… Shrek peut nous guider. Nous nous plongeons en lui pour savoir quoi faire. Nous puisons dans sa force, pour atteindre la Vérité… Car, le savais-tu, les Malkaviens ne paraissent fous que parce qu’ils sont plus proches de la vérité que les autres… Ce que nous cherchons, c’est à montrer aux autres comment le monde est vraiment, par delà le mur des apparences…
- Moi, la vérité, ce n’est pas mon problème, Nanard… Ce que je veux, c’est me venger de mon clan.
- Tu te trompes ! Tu dois leur montrer la vérité ! Eux se trompent : sur les fils de Caïn, sur la Bête, sur le sang… Ils ont faux de A à Z…
- Je ne suis pas Malkavien, Nanard. Shrek ne me parlera pas.
- Mais si ! Depuis que tu travailles pour moi, tu fais partie du réseau de Shrek. Tu as accès à la conscience du monde de l’au-delà… C’est Shrek qui nous guide. Il nous parle…
- Je ne suis pas sûr de comprendre… D’abord, tu es bourré comme un coing. Viens, on rentre…
Les deux Caïnites trouvèrent un tunnel désaffecté et s’enfoncèrent dans le noir. Ils se trouvèrent un coin à l’abri et se calèrent à leur aise.

Anatole s’inquiétait de l’état de santé de son compagnon. Si c’était vrai que ces Malkaviens pouvaient se parler, cela devenait dangereux. Latréaumont pouvait très bien préparer un sale coup dans le dos du Nosfératu. C’est là que ce dernier se demanda s’il n’était pas encore temps de se racheter auprès de Loren et Graziella en leur livrant le Malkav’ !


A suivre...Virus
Reply


Messages In This Thread
Vampire 2006 - #8 : Bienvenue en Birmanie ! - by Darth Nico - 03-05-2009, 04:22 PM

Forum Jump:


Users browsing this thread: 1 Guest(s)