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9e Episode : Dans les entrailles de la pieuvre
#3
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE

La conclusion à laquelle arrivait Maya était simple et assurée : on avait grossièrement voulu déguiser l'assassinat du Matsu en suicide sous le coup de la folie. En réalité, on l'avait proprement étranglé. Maya avait vu les traces sur le coup.
- C'est maigre, constata Yatsume, le lendemain de son "expédition".
Elle n'avait plus la tête à cette enquête. Elle n'avait pas dormi de la nuit. Secrètement, elle avait déjà pris sa décision mais n'osait pas se l'avouer. Ce n'est que dans l'après-midi, alors qu'elle avait exigé de rester seule, qu'elle osa s'avouer qu'elle n'avait pas le choix. Vaincue, elle écrivit une lettre à l'intention de Tange Sazen, qu'elle fit envoyer à Mitsurugi en lui demandant de la faire transmettre au clan du Loup. Elle indiquait l'adresse où il fallait l'expédier : une petite île au large des côtes du Phénix, au nord de l'archipel des Mantes, où les Loups avaient trouvé refuge.
Puis elle retourna à l'auberge, où Kokamoru et ses hommes l'attendaient.
- C'est d'accord...
- Excellent, Yatsume-san. Nous savions que votre loyauté était sans faille. On ne quitte jamais notre clan, vraiment.
- Oui, quelle droiture, vraiment, rajouta un second, que d'avoir traversé toutes ces épreuves, et de rester fidèle à notre seigneur, le Maître des Secrets.
Yatsume donna, la mort dans l'âme, la localisation approximative de l'île.
- Nous trouverons cette île, sourit Kokamoru. Vous en avez fait assez, rassurez-vous.
- Maintenant, dis-moi !
- Nous savons, dit Kokamoru sans emphase, que votre mari a été tué par un maho-tsukaï. Celui-ci a été initié à la magie maudite par un démon du nom de Yaagoth.
Yaagoth... Elle retint ce nom.
- Quoi d'autre !
- Nous en saurons bientôt plus. Ce démon est connu des Inquisiteurs et des chasseurs de démons. Il a des adeptes, qu'on nomme les Scarificateurs. Ceux-ci versent leur sang pour obtenir ses faveurs.
- Je me renseignerai sur ce démon. Et si vous m'avez raconté des histoires...
- Nous avons été aussi sincères que vous, Yatsume. Les Scorpions ne se mentent pas entre eux, n'est-ce pas ?
Yatsume ne répondit et partit, fébrile.

Samurai

Yojiro passa plusieurs jours dans les quartiers mal famés de la Pieuvre et il revint au palais d'Ivoire avec des nouvelles fraîches pour Sasuke, qui se plaisait à jouer l'âme damnée de Mitsurugi (sans le consentement réel de ce dernier) !
- Je t'écoute, Yojiro, dit Sasuke, très à l'aise.
- J'ai passé plusieurs jours à écouter ce qui se dit dans les plus mauvais quartiers de la ville... En deux mots, la mort du Lion est mise sur le compte d'un tueur appelé la Grue Noire...
- Intéressant... Tu en sais plus sur cette personne ?
- Non. On dit qu'il ne vient pas d'ici. Ce serait un maître du sabre, possédant une technique redoutable. Mais ce n'est peut-être qu'une énième histoire de ninjas. Les commerçants, en particulier, raffolent de ces histoires, de même que les membres des yakuzas.
- Bien, et quoi d'autre ?
- Sur les milieux de l'ombre, j'en ai appris un peu plus. On parle d'une organisation très puissante, qui se fait appeler le Lotus.
- Des yakuzas ?
- Non. Plus que ça. Cette secte comprendrait aussi bien des hommes du peuple que des samuraï. En fait, d'après certains, le Lotus tirerait les ficelles derrière la famille Yasuki. Depuis que ceux-ci ont rejoint les Crabes, le Lotus serait devenu plus puissant que jamais.
- Tu penses qu'il y a un rapport avec nos amis des Lotus Noir et Blanc de la Cité du Cri Perdu ?
Douloureux souvenir pour Yojiro qui, avec Mamoru, avait involontairement servi les criminels du Lotus Noir, avant que leur chef ne soit démasqué et que nos héros en terminent avec eux, ainsi qu'avec les moines combattants du Lotus Blanc.
- Je ne sais pas, dit Yojiro. Les gens d'ici ne connaissent pas ce qui se passe dans d'autres villes. Ils ne connaissent que la Cité de la Pieuvre, point.
- Bien. Autre chose ?
- Non, Sasuke-san.
- C'est bien, tu peux te retirer, je te remercie.
Yojiro inclina la tête et sortit. Sasuke avait noté soigneusement ces informations. Il se demandait à quel point cette organisation du Lotus pouvait être liée au départ des Yasuki du clan de la Grue.

Samurai

Comme son enquête ne progressait plus, Yatsume partit rejoindre Mitsurugi, en compagnie de Maya. Mamoru demanda en revanche à rester quelques jours car il pensait être sur une piste. Yatsume accepta, estimant que son départ aurait pour effet de relâcher la vigilance des assassins du Matsu.
Le voyage ne dura qu'une petite journée pour la magistrate. Elle découvrit à son tour la tentaculaire Cité, ses rues tortueuses et ses quartiers immenses, agglutinés les uns dans les autres au point qu'on aurait pu croire à un assemblage de plusieurs villes. Quand elle trouva enfin le Palais d'Ivoire, Yatsume, qui dut finir le chemin à pied, se fit accoster par une mendiante encapuchonnée.
Un garde du palais lui cria de s'en aller mais la fille souleva sa capuche et, à sa face défigurée, Yatsume reconnut la compagne de Sazen, la prostituée qui avait été ébouillantée !
C'était elle qui avait fourni à nos héros la liste des samuraï conjurés se trouvant sur la liste de Sazen.
Yatsume lui fit signe de la suivre. Maya n'entra pas au palais et se trouva une auberge à côté.

Dès son arrivée, Yatsume fut reçue par Mitsurugi. Elle avait amené avec elle la fille.
- Que veux-tu nous dire ? demanda l'ambassadeur.
- Je viens de la part de Sazen. Il voulait que je vous rencontre, pour vous mettre en garde...
- Contre quoi ?
- Le vieux senseï pense que Nuage est ici...
- Comment ça, ici ?
- Dans votre Cité. Peut-être même dans un des palais.
- Que racontes-tu là ?
- C'est ainsi.
- Et que sais-tu sur ce Nuage ?
- Rien de plus, sinon qu'il va continuer ses machinations ici.
- Merci, tu peux te retirer.
Mitsurugi était agacé. Que pouvait-il faire de plus, juste en sachant que ce Nuage était dans la Cité ?... Il aurait voulu tirer les choses au clair avec le vieux senseï, qui lui apportait pour le moment plus d'ennuis que d'aide.
Et l'Inquisiteur Kuni Tadao constaterait bientôt que l'enquête chez Yasuki Kokaï n'avait pas porté ses fruits. Mitsurugi écouta le rapport de Yatsume et lui ensuite qu'il avait reçu sa lettre à l'intention de Sazen, qu'il l'avait fait transmettre, sans l'ouvrir. Cependant, il regardait son assistante d'un air soupçonneux.
Yatsume, gênée, s'inclina et se retira. Mitsurugi était décidément mal à l'aise ! Sur qui pouvait-il compter ? Sasuke et Yatsume, chacun de leurs côtés, avait leurs petites affaires, sans doute pas franchement honorables, dans une ville qui ne l'était guère ! Cette Cité était vicieuse, hypocrite, étouffante. Les conseils de Hanteï Tokan étaient certainement judicieux : se faire une petite vie paisible, ne pas créer de remous et chercher à s'amuser...

Samurai

Mamoru était resté en arrière pour mener une enquête dans les milieux criminels. Il pensait y trouver des rumeurs sur le crime. C'est quelque chose qu'il avait appris en même que Yojiro : que les gens du peuple, que les samuraï n'écoutent pas, en savent bien plus, et sont disposés à parler pourvu qu'on les écoute. C'est pourquoi notre rônin prétendit avoir terminé son travail auprès de la magistrate du Lion et finit par trouver un emploi de garde du corps dans une auberge défraîchie des alentours du palais de Kokaï. Mamoru avait compris que la famille Yasuki n'hésitait pas à tremper les mains dans l'argent et les manigances sordides pour défendre ses intérêts.
Le second soir, Mamoru somnolait dans un coin de la salle. Il n'avait pas eu à jouer des muscles, car sa seule carrure suffisait à décourager même les casseurs les plus intrépides. Le patron l'avait prévenu qu'il y aurait une réunion importante dans l'arrière-cuisine et qu'il n'avait qu'à boire des coups ; et il serait bien payé pour tenir sa langue. C'était les pratiques ici, manifestement.
Mamoru promit de se tenir tranquille mais quand il entendit que, derrière cette porte, on parlait du Lotus, il bondit ! Le Lotus, oui, il était certain d'avoir entendu le nom. Il hésita puis attrapa son tetsubo et défonça carrément la porte du fond !
Il rentra et vit le patron de l'auberge et un homme encapuchonné et masqué entouré de deux gardes du corps. Ceux-ci se levèrent, couteaux en main. Mamoru lâcha son tetsubo et prit son katana. Il abattit son premier adversaire, prit un coup de couteau dans l'épaule et abattit proprement ce deuxième ennemi, bien trop audacieux.
Le patron, terrifié par ce géant furieux, recula, et Mamoru attrapa de sa poigne titanesque l'homme masqué.
Il lui mit son sabre sous la gorge :
- Lotus, c'est toi ?...
L'autre ricana mais prit une claque en travers du visage.
- Réponds !
Mamoru lui arracha son masque : il ne le connaissait pas.
- Parle !
- Non, ce n'est pas moi, Lotus...
Mort de peur, le patron s'écria que ce n'était que son assistant !
- Merci, dit Mamoru.
Et il attrapa par le col le sbire en second du Lotus !
- Il y a des gens à qui tu dois parler !
La nuit était déjà bien avancée.
- Pauvre imbécile, criait le malheureux, emmené de force et ligoté sur le poney de Mamoru, tu ferais mieux de me délivrer immédiatement, et de t'enfuir ! Mes hommes seront bientôt là !
- Nous partons, dit le rônin.
Il avait ni plus ni moins que l'intention d'aller à la Cité de la Pieuvre à la faveur de la nuit ! Il prit un autre poney et il partit sur la route après avoir attaché les selles des deux bêtes ensemble. Dans un galop de poussière, l'équipée improvisée sortit de la cité Yasuki s'enfonça dans la campagne.
- Pauvre imbécile, hurlait le Lotus, tu es mort ! Mort !
Mamoru n'écoutait pas. Il permit aux chevaux de souffler puis les fit repartir d'un bon trot.
L'autre continuait à hurler.
- Silence, dit Mamoru, la main sur le tetsubo, où je t'assomme !
Le Lotus se résigna, fataliste. Il soupira juste que c'en était fini autant pour eux deux.
- Nous allons chez l'ambassadeur Mitsurugi. Tu raconteras ton histoire là-bas.
La chevauchée dura encore une heure. Le Lotus suppliait régulièrement Mamoru d'arrêter. Il avait maintenant encore plus peur pour lui que pour le rônin. Il n'y eut pas, malgré ces menaces, d'embuscade sur la route.
A l'aube, la Cité de la Pieuvre était en vue. Fatigué, nerveux, Mamoru fit descendre son prisonnier, s'assura qu'il était bien ligoté, et approcha de la porte ouest de la Cité. Ahuris, les gardes Yasuki virent ce grand gaillard approcher et lui demandèrent qui il était. Manifestement, la vue de ce complice du Lotus mettait en émoi tous les soldats et la plupart des marchands, qui regardaient Mamoru, terrifiés. C'était bien : il avait dû ferrer un gros poisson !
Et son audace avait payé : il avait livrer ce plat de choix pour le repas du matin de Mitsurugi ! Il avait frappé un grand coup, à tous les sens du terme !
Deux officiers arrivèrent, furieux. On devinait aussi, derrière la colère apparente, une peur ignoble. L'officier du poste d'octroi gesticulait sous le nez de Mamoru et lui expliqua qu'il venait de commettre un acte impardonnable. Il ordonna à ses hommes de le mettre sous les verrous !
Les soldats approchèrent, pas rassurés par ce grand gaillard qui aurait pu les assommer d'une pichenette. Mamoru se laissa faire. On allait prévenir l'ambassade du Lion, ne serait-ce que pour se plaindre, et c'était du temps de gagné.

Le rônin ne s'était pas trompé : on n'avait pas refermé sur lui la porte de sa cellule qu'un message partait au palais d'Ivoire. Sasuke et Mitsurugi étant sortis à une réception mondaine, c'est Yatsume qui reçut le message et qui traversa la moitié de la ville pour aller délivrer le rônin et dissiper le malentendu.
Quand la magistrate arriva, on lui expliqua, avec force indignations, que Mamoru avait commis un enlèvement et qu'une peine extrêmement grave pourrait lui être infligée. Yatsume, qui commençait à comprendre la mentalité marchande du coin, dit que la famille Yasuki ferait l'objet d'un dédommagement et qu'en attendant, elle récupérait, au nom de l'ambassade Lion, le prisonnier. Devenus conciliants, on alla chercher Mamoru. Il demanda à voir son prisonnier mais on expliqua alors que d'importants officiers de la famille étaient venus le chercher. Le rônin retrouva Yatsume et ils quittèrent le poste. Mamoru l'avait en travers de la gorge : il était à deux doigts de livrer un criminel de premier plan !
- Nous ne sommes pas chez nous, dit Yatsume, ce sont les Yasuki qui sont les maîtres ici.
- Ils ont été très forts, dit Mamoru.
Yatsume invita le rônin à se consoler autour d'un verre de saké dans une auberge. Ils retrouvèrent là-bas Yojiro et, après quelques levées de coude, cet échec fut digéré !
Le soir, Mitsurugi écouta attentivement le récit de cette histoire et dit qu'il ferait de son mieux pour récupérer l'homme du Lotus. Il doutait pourtant de pouvoir y parvenir. Les Yasuki allaient le faire disparaître et on en entendrait plus jamais parler, ni à la Cité de la Pieuvre ni chez Kokaï.
- Cela prouve au moins, dit Sasuke, que le Lotus n'est pas qu'une rumeur... Ils ont eu une peur bleue qu'on arrête un homme qui n'était sans doute pas un samuraï, mais l'employé d'une maison marchande... Il faudra débusquer ce qui se cache sous ce nom de Lotus.

Samurai

Mitsurugi apprit le lendemain que l'ambassadeur Hanteï Norio organiserait bientôt une grande réception dans son palais, avec des ambassadeurs des clans majeurs.
- Nous allons nous frotter au grand monde, dit Mitsurugi.
- Je serai prêt, dit Sasuke.
Yatsume aussi était invitée. Et même Maya, au titre de représentante du clan du Dragon !
Mitsurugi fit la moue en voyant son nom parmi la liste des invités.
- J'espère qu'elle ne créera pas de problème.
- Son cher capitaine Otomo Jukeï sera sans doute ravi de la revoir, dit Sasuke.
Mitsurugi avait encore quelques paperasseries à régler, avant une charmante petite soirée en compagnie de l'ambassadeur Ikoma Noyuki, dans leur maison de geisha préférée. L'après-midi, Sasuke alla faire des recherches en bibliothèque sur le Lotus, mais ne trouva pas mention de cette organisation dans les archives.
De son côté, Yatsume reparla avec la fille défigurée, qui dit le Lion qui avait été tué avait surpris l'annonce d'un enlèvement, au sein même du palais impérial.
- Comment le savez-vous ? demanda Yatsume.
Elle ne voulut pas en dire plus.
C'était bien vague, en réalité. Le palais impérial était proche des autres ambassades qui, à vrai dire, ne formaient qu'un seul vaste palais, une sorte de petite Cité Interdite, avec des passages abrités entre les bâtiments et des jardins communs. De fait, il y avait des séparations nettement marqués entre les palais mais quelqu'un d'un peu habile n'aurait aucun mal à circuler d'une ambassade à l'autre.
Un serviteur vint dire que Sasuke requérait sa présence sur le champ. Yatsume rejoignit le shugenja à la bibliothèque.
- Que se passe-t-il ? Rien de grave, j'espère.
- Regarde, Yatsume...
Sasuke lui montra un papier sur lequel étaient griffonnés quelques mots.
- Où était ce papier ?
- Ici, dit Sasuke, dans les archives des correspondances de la garde Matsu.
Le message mentionnait que l'auteur avait surpris une conversation derrière une porte, et il donnait le nom d'un des serviteurs du palais.
- Je vais le faire chercher, dit Yatsume.
- Non, ne donnons pas l'alerte, dit le shugenja. Nous allons le surveiller.
Yatsume alla dans sa chambre et prit son déguisement de femme du peuple. Maintenant qu'elle s'en était servi une fois...
Elle alla traîner près des cuisines, où travaillait le serviteur en question. Celui-ci, après avoir fini la grosse vaisselle, sortit, comme c'était son habitude (une cuisinière le confirma), pour aller boire une bière avec des amis.
Yatsume lui emboîta le pas à travers les rues encombrées. Ils passèrent la porte du quartier noble et entrèrent dans les rues des marchands Yasuki, les plus proches des palais samuraï.
Yatsume portait un habit grossier et un chapeau conique sur la tête, maintenu par un ruban qui lui passait sous le menton. Qui aurait pu soupçonner qu'elle était une noble magistrate du clan du Lion ?...
Personne... sauf peut-être le serviteur, qui ne cessait de jeter des regards par-dessus son épaule. Yatsume finit par être convaincue que l'autre l'avait reconnue. Il ne fallait plus traîner. L'homme entra dans une auberge et, alors qu'il n'avait pas encore touché à une chope de bière, se mit à tituber. Il renversa une fille qui portait tout un plateau de boisson, se rattrapa au comptoir, abruti. Yatsume joua du coude pour s'approcher de lui. Il agrippa notre héroïne, desespéré ; il suffoquait mais parvint à articuler, à l'agonie :
- Quand les fleurs tomberont... il ne sera plus là, et pourtant, il sera toujours là...
Yatsume voulut lui faire répéter mais l'autre fut emporté, en un dernier hoquet, vers le monde des ancêtres...
Les clients s'agitaient furieux, et une patrouille Yasuki arrivait. Yatsume fut saisie vivement ; les gens criaient qu'elle était après l'homme et qu'elle s'était approchée de lui.
Yatsume se débattit ; son chapeau tomba et elle cria qu'on prévienne le palais d'Ivoire. Elle n'avait pas le choix, même si elle risquait un beau scandale. Resté à la bibliothèque, Sasuke entendit la nouvelle et se précipita dehors, sans prendre le temps de se vêtir correctement ni d'avoir un palanquin. Il arriva devant l'auberge où les soldats, débordés, essayaient de garder Yatsume tout en repoussant ceux qui voulaient la lyncher !
Sasuke écarta plusieurs excités mais n'arrivait pas à passer à travers les gueux. Il invoqua alors le pouvoir des kamis et des flammes jaillirent autour de lui ! Elles disparurent aussitôt mais l'effet était réussi : le pasage était dégagé. Sasuke écarta les Yasuki, qui voyaient arriver sur eux cet espèce d'incendie sur pattes, et notre shugenja repartit en vitesse avec Yatsume.
Pour la discrétion, on repasserait !
De retour au palais, Yatsume, essoufflée, rapporta les dernières paroles du serviteur :
- Quand les fleurs tomberont... il ne sera plus là, et pourtant, il sera toujours là...
- Quelle histoire, dit Sasuke en se frottant le visage.
Le soir, Mitsurugi revint, insouciant et guilleret comme l'enfant qui vient de naître ; il reprit son sérieux pour écouter l'histoire de Yatsume.
- Avec ce que la fille de Sazen t'a dit en plus, dit Mitsurugi, on peut fortement penser à un enlèvement.
- Mais quand et où ?
- C'est bien le problème.
- Peut-être pas un enlèvement, d'ailleurs, dit Mitsurugi. "Il sera là et il ne sera plus là..." Pourquoi pas une substitution ? Un sosie...
- Ce serait drôlement audacieux ! dit Sasuke.
- Qui sait de quoi ce Nuage est capable, quand on sait ce qu'il a fait à Sazen !
- Oui... D'ailleurs, le moment rêvé serait la réception de Hanteï Norio, dit Sasuke. Il y aura plein de monde et les ambassades autres que celle de l'Empereur seront moins surveillées... A moins que les ravisseurs n'agissent carrément au milieu de la réception !
Nos trois héros se regardèrent, hésitants. Ils ne savaient à qui se fier, sinon à eux-mêmes.
- Bon, vous mettrez quand même Mamoru et Yojiro au courant, dit Mitsurugi. Ils pourront être utiles à surveiller l'extérieur du palais impérial.
L'ambassadeur toussota :
- Et puis si vous croisez Maya, parlez-lui en aussi. Elle a quand même quelques talents d'enquêtrice...
Et notre héros voulait être bien être réincarné quatre fois de suite en crapaud si cette folle de Maya appartenait à cette conspiration !

A suivre...Samurai
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9e Episode : Dans les entrailles de la pieuvre - by Darth Nico - 19-06-2009, 10:33 PM

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