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10e Episode : La nécropole
#3
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE

L'expédition de Kuni Tadao marcha une journée entière, campa le soir, sur la route du nord-ouest et reprit sa route aux premières lueurs de l'aube.
Ils étaient à la recherche de dangereux adeptes qui versaient leur sang pour obtenir des faveurs démoniaques. Des cas de souillure avaient été signalés dans la région, et les gens du cru avaient vu rôder de nombreux esprits inquiétants, même de jour.
En fin de matinée, nos héros arrivèrent en vue d'un village isolé au milieu d'un plateau rocheux aride. Il avait fallu grimper raide pour arriver sur cette hauteur et la chaleur commençait à peser lourdement. C'était comme entrer dans une marmite. L'Inquisiteur sentait que sa troupe avait besoin d'une pause et de rafraîchissements.
- Buvons la bière avant qu'elle ne tiédisse...
On distribua une ration aux hommes puis Tadao-san ordonna à son garde du corps, Hida GoemonTroll2, d'aller en reconnaissance ; Matsu Yatsume accepta de l'accompagner ; Maya, Mamoru et Yojiro se joignirent à la troupe.
L'Inquisiteur s'assit dans l'herbe et but goulûment à sa gourde. Isawa Nobuyoshi restait debout et observait le ciel, distrait. Personne ne lui en tenait rigueur car on savait chez les Crabes que les shugenja Phénix sont volontiers dans la lune.

Nos héros entrèrent dans le village où ils furent accueillis par une délégation de paysans armés ; isolés, ils devaient se défendre seuls contre les prédateurs et les bandits. Ils n'étaient pas rassurés, c'était le moins qu'on puisse dire. Ils étaient même effrayés. Hida Goemon fit un pas en avant de sa troupe et se présentaTroll3; il demanda à faire le tour du village, ce qu'on lui accorda.
Il faisait un grand silence sur ce plateau, renforcé encore, d'une certaine façon, par les grands vents sauvages qui passaient sur ces pentes rocheuses dénudées. Mais dans le village, on était curieusement à l'abri du vent ; il n'y avait pas un brin d'air et les gens semblaient maladifs. On connaissait dans les régions montagneuses ces difformités affectant les membres de communautés isolées : ils devenaient stupides, comme des bêtes apathiques.

Les samuraï firent le tour du village : ils inspectèrent les rues et quelques habitations au hasard ; puis ils se retrouvèrent à l'entrée. Personne ne parlait, comme si on craignait de troubler les esprits du vent, qui imprégnaient ces contrées d'une atmosphère presque religieuse.
Nobuyoshi continuait à regarder au ciel ; il fermait les yeux, laissait les courants d'air caresser ses oreilles et il respirait profondément. Il entendait les esprits virevolter gracieusement, tournoyer et rejoindre en un instant les sommets les plus lointains. Il rouvrit les yeux et murmura quelques mots à l'Inquisiteur :
- Les esprits de l'Air sont troublés, Tadao-san. Il y a quelque chose de pourri dans cette région.
- Où ça ?
- Dans les sous-sols. Quelque chose comme un repaire du mal...
- Par les aisselles d'Osano-Wo...
L'Inquisiteur se releva, grognon et ordonna à sa troupe de se préparer à repartir. Les hommes maugréèrent et rangèrent leurs affaires. Tout ça à cause des intuitions du shugenja !

Au village, nos samuraï étaient prêts à repartir. Chacun avait signe à Goemon qu'il n'y avait rien à signaler. Un des villageois, dont les mains étaient fébriles, s'essuya le front et s'adossa au mur d'une maison.
- Votre homme est malade ? demanda Yojiro.
Le villageois penchait la tête, comme s'il allait vomir. Il tremblait de plus en plus fort. Il releva la tête : ses yeux étaient maintenant injectés de sang. Les samuraï se tournèrent vers Goemon : c'était lui le chef de l'expédition, c'était à lui d'agir. Ce que nos héros ignoraient, c'est que Goemon, depuis son gempukku, était hanté par l'esprit d'un de ses Ancêtres, qui venait au moins une fois par jour le tracasser :
- Alors, tu fais quoi, mon gros ?
Goemon n'arrivait pas à chasser cette voix quand elle se présentait :
- T'as les jetons, c'est ça ?... Hooou, tu m'fais honte ! La fillette !... Tu vas pas laisser les autres décider pour toi, non ?... Fonce, mon vieux ! Casse le crâne à ce crétin de paysan ! Boum boum boum, allez !...
Goemon se frotta les oreilles et son Ancêtre cessa ses brimades.
- Dites-donc, vous...
La voix de stentor de GoemonTroll3aurait impressionné un taureau en rut.
- Que vous arrive-t-il ?
Sa peau devenait verdâtre. Goemon tira son sabre et nos héros en firent de même ; ils virent alors que les paysans qui faisaient cercle derrière eux s'étaient transformés encore plus vite, et étaient devenus des zombies ! Ignobles, puants, décharnés, ils bavaient comme si c'était leur plaisir dans la vie !...
Nos héros se mirent en garde et attaquèrent ensemble leurs ennemis, qui étaient au moins deux fois plus nombreux.
La troupe de Tadao arrivait au pas de course mais ils étaient encore loin.
Le combat fut bref mais féroce : il fallut tuer tous les membres du village sans exception, car plus aucun d'eux n'avait visage humain. Nos héros taillèrent dans la chair pourrie de ces damnés et envoyèrent leurs os rouler sur les pierres, et leurs crânes se fendre dessus. Maya décolla à coups de pieds et de poings plusieurs têtes, Mamoru aplatit plusieurs récalcitrants au tetsubo et Yatsume en empala plusieurs à la façon d'une brochette sur son yari. GoemonTroll1et Yojiro tranchèrent comme des bouchers dans les côtes ennemis et finirent le travail.
La troupe de Tadao arrivait enfin. La terre se mettait à trembler, les maisons se fissurer.
Nos héros sortirent du village en vitesse, pour assister à son effondrement complet !
Le terrain se dérobait sous les bâtiments, la terre aspirée dans un trou, ce qui forma rapidement un cratère tourbillonnant dans lequel le village fut englouti et broyé !
Terrifiés, les samuraï reculèrent pour ne pas être emportés et assistèrent à la formation de ce cratère, qui s'agrandit encore, continua de s'effondrer et s'ouvrit en son centre sur un grand trou ; on n'en discernait pas le fond et des vapeurs de soufre s'en dégageaient.

[Image: trouformation.jpg]
Rokugan, de nos jours. L'état fédéral Crabe avertit désormais les promeneurs des dangers encourus.

- Quelle malédiction est-ce là ? cria Tadao.
- Je vous avais dit qu'il y avait quelque chose de pourri dans la région, dit Nobuyoshi.
- Alors dans ce cas, nous irons purger cette fosse infernale !

Plusieurs rônins volontaires descendirent la pente et revinrent dire ce qu'ils avaient vu :
- Le trou n'est pas si profond ; la paroi est raide mais pas impraticable, avec de solides cordes. Il y a un étang au fond et on distingue l'entrée d'une grotte.

Tadao ordonna aux samuraï de s'attacher les uns aux autres et tout le monde descendit au bord de l'étang. Il faisait soudain très frais ; l'eau, très pure, devait venir de l'accumulation de minuscules gouttes qui suintaient du plafond et tombaient en provoquant un écho magique et inquiétant.

Les samuraï avalèrent une ration de nourriture et se reposaient une dernière fois. Ils sortirent des lanternes et ceux qui en avaient mirent leur casque. Il était possible de contourner l'étang par un petit passage le long des parois humides. Quand tout le monde fut remis d'aplomb, Tadao ordonna le départ de l'expédition. Il vit alors que Maya tremblait : elle ne pouvait pas avancer d'un pas ; elle était prise d'une irrépressible peur du noir et des souterrains. Tadao fit mine de ne rien voir et dit qu'elle était désignée volontaire pour retourner à la Cité de la Pieuvre pour y demander du renfort. Elle accepta et remonta la pente. Le petit jeu de l'Inquisiteur n'avait trompé personne mais les apparences étaient sauves.

Samurai

Mitsurugi coulait des jours heureux à la Cité de la Pieuvre.
Les charges de sa fonction étaient loin d'être écrasantes et se résumaient surtout à des réceptions mondaines. Quelques tractations politiques, et surtout, beaucoup de réceptions, de saké, de jolies femmes et de soirées très tardives dans les meilleures maisons de la Cité. Ce genre de bonheur semblait inépuisable et l'ambassadeur ne se lassait pas d'y goûter. Il se disait que les Ancêtres le récompensaient pour l'injustice subie : quelques mois d'errances lui étaient maintenant rétribuées par des semaines et des semaines de plaisirs faciles. Sasuke en profitait autant que lui et ne faisait pas de démonstrations excessives de piété. Lui aussi goûtait à cette vie d'insouciance.

Insouciance, pas totalement, en vérité. Nos héros n'avaient pas oublié leur déchéance. Ils n'oubliaient pas le dignitaire Scorpion et le juge impérial qui les avait fait condamner. C'est pourquoi les plaisirs qu'ils goûtaient avaient un arrière-goût amer.
Yojiro non plus n'avait pas oublié l'humiliation subie. Il ruminait souvent sa déchéance, et son sabre le démangeait d'aller transpercer la poitrine des coupables. Comme il le disait dans son langage fleuri, quand il avait des humeurs mélancoliques dans une mauvaise taverne, dans les bras d'une prostituée plus si fraîche :
- Tout ça c'est bien joli mais il y a comme un arrière-goût de pisse...

Par contre, on ignorait ce que Maya en pensait. Il semblait que son couvent l'avait envoyée de par le vaste monde pour y trouver la sagesse. Il était difficile de savoir si elle avait un tant soit peu progressé dans cette voie ; mais indéniablement, elle avait découvert un monde bien différent de celui des hautes montagnes des Togashi !
Sasuke et Mitsurugi reparlaient régulièrement de leur voyage sur l'île des Mantes et ne comprenaient pas ce qui s'était passé.
- Un jour, nous irons chez les Tortues, se promettait Mitsurugi.
Seulement, quitter le confort douillet du Palais d'Ivoire pour aller traîner sur les routes, cela ne le tentait guère.

Deux jours après le départ de Kuni Tadao et ses hommes, l'ambassadeur fut averti qu'un rônin voulait lui parler. Mitsurugi était justement paresseusement étalé sur des coussins, avec de charmantes servantes qui lui faisaient de l'air avec de grandes feuilles ; elles lui jouaient de la musique et il grignotait négligemment des fruits confits.
- C'est que l'ambassadeur est en réunion extraordinaire, répondit-on au rônin qui se présentait à la porte.
Au bras de ce rônin abrité sous son chapeau conique, le mon du clan du Loup...
Mitsurugi bailla en arrivant dans la cour du palais : pour se distraire, il avait même accepté de rencontrer son visiteur. Quand il aperçut la tête de loup en brassard, il se raidit et ordonna qu'on fasse entrer le visiteur dans son bureau.
C'était un des hommes de Juro, celui qui avait pris la tête du clan depuis qu'ils étaient partis de la Cité du Levant.
- Que veux-tu donc ?
Mitsurugi ne se doutait évidemment pas de la trahison de Yatsume, puisqu'il avait transmis la lettre de celle-ci sans l'ouvrir.
- Les nouvelles ne sont pas bonnes, Mitsurugi-sama, dit le rônin. Comme tu le sais, nous étions partis sur une île au large de la Cité de la Forêt des Ombres, où nous pensions que nous vivrions tranquilles ; normalement, personne n'aurait dû nous y retrouver. Or, nous avons dû fuir, car nous avons été attaqués par des pirates fort nombreux. Nous en avons capturé un, heureusement, malgré la mort de cinq d'entre nous. Cette vermine a avoué qu'ils avaient été payés par le clan du Scorpion pour nous tuer tous.
- Les Scorpions ont vraiment des yeux et des oreilles partout pour vous avoir retrouvés...
- Il n'y pas la grand mystère, selon Juro. A vrai dire, il y avait peu de personnes au courant de notre destination en-dehors de notre clan. Il n'y avait en fait qu'une seule personne, celle qui nous a accompagnés : Matsu Yatsume.
- Attention à ce que tu dis, rônin...
- C'est la vérité. Je le constate juste. Elle seule savait où nous allions.
Mitsurugi soupira. Pour quelle raison Yatsume avait-elle pu ?... Il n'osait pas y croire...
- Comment va le senseï ?
- Bien. Mais il exige réparation.
- Si Yatsume est bien coupable, il y aura réparation.
- Tu m'en vois ravi, au nom du clan du Loup, Mitsurugi-sama.
Le rônin salua et s'en alla.
L'ambassadeur mit Sasuke au courant. Circonspects, les deux hommes se demandèrent ce qu'il fallait faire.

Samurai

Les rônins pénétraient dans le tunnel derrière l'étang d'eau calcaire. L'eau gouttait toujours, fascinante autant qu'inquiétante. La lumière du jour était déjà diffuse. Il fallut allumer les lampes. Pendant ce temps, à vive allure, Maya repartait sur le plateau rocheux.
Le tunnel devenait un mauvais boyau, étroit, tortueux, où il ne passait qu'un homme à la fois. Des phosphorescences rouges montaient des profondeurs avec l'écho de bouillonnements de lave. L'expédition découvrait la plus hallucinante des grottes : les parois semblaient avoir été sculptées par quelque artisan démoniaque. Partout, dans la roche, des formes de dents, de griffes ; des milliers d'alvéoles et des esquisses de gueule, des écoulements solidifiées et des forêts de stalactites qui ressemblaient au dos poilu et hérissé d'un oni. Aux murs, des formes d'animaux fantomatiques, des scènes d'affrontements avec des sorciers et des bêtes énormes.
- Nous sommes dans l'estomac d'un démon, ce n'est pas possible, dit Tadao.

De l'air chuintait par des trous de la roche et à certains endroits, ces souffles formaient des vibrations qui ressemblaient à une musique infernale. Les rônins les plus téméraires sentaient leurs genoux trembler. Il avait fallu se séparer en petits groupes pour avancer dans cet entrelacs de couloirs minuscules. Tout le monde avait son arme à la main.
Yatsume observait prudemment autour d'elle : il était impensable que quelque créature n'habitât pas un repaire aussi dément. Elle sentit alors le sol se dérober sous ses pieds et tomba en hurlant. Juste derrière elle, un rônin n'avait pu l'attraper à temps. Horrifiés, Mamoru et Yojiro éclairèrent le trou ; la pente était presque verticale.
Yatsume tomba, glissa pendant d'interminables instants, avant d'arriver à enfoncer son yari dans la terre meuble, ce qui la freina, et juste à temps : elle se retrouva les pieds dans le vide, accrochée à son arme à bout de bras. Elle retint un nouveau cri ; à bout de bras, elle n'allait pas tenir longtemps.
La lame ressortait peu à peu de la terre. Sous elle, elle vit des bassins de liquide noire, dans une grande caverne à peine éclairée. Elle estimait même difficilement la distance au sol. La lame se décrocha encore un peu et le yari se mit presque à la verticale. Yatsume descendit donc encore un peu, et sentait qu'elle était bientôt prête pour le grand saut. Elle pria ses Ancêtres et sentit la lame se désolidariser : elle tomba dans un liquide épais, comme de la poix refroidie, et en ressortit gluante, couverte de boue. Dégoûtée, elle remonta sur la rive et vit juste au dernier moment venir à elle la créature humanoïde qui était sorti de l'eau juste derrière elle et qui allait la saisir à la gorge. Yatsume hurla et lui passa son yari dans le ventre. La créature retomba dans l'eau.
Notre héroïne recula en tremblant.
C'était un homoncule, petit, aux membres très maigres, à la peau blanche, sans poil.

A "l'étage" d'au-dessus, Yojiro avait collé son oreille au-dessus du trou et entendit distinctement le cri.
- Il faut lui envoyer une lanterne !
- Nous ne savons même pas si elle a survécu, dit l'Inquisiteur, qui était à l'avant du groupe.
Yojiro cria à Yatsume de répondre. Celle-ci dit qu'elle allait bien. Tadao consentit à la demande de Yojiro. A l'aide d'une corde, il fit descendre la lanterne, dont la flamme dansait, fragile.
Yatsume leva les bras pour recevoir ce précieux cadeau. Elle cria "merci !" et dit qu'elle allait chercher de son côté une sortie. Elle posa la lampe à terre et s'assit, éprouvée.
Elle entendit des pas près d'elle et se releva juste à temps : elle était cernée de trois habitants de ces profondeurs, qui avait manifestement l'envie de la dévorer vivante. Elle hurla et les attaqua, féroce, et trancha leurs corps maigres et dures de la pointe acérée de son arme.

Elle avait les larmes aux yeux. Elle but à sa gourde, prit la lanterne et alla vers le fond de la grotte, où elle apercevait le départ d'un autre tunnel.

Samurai

Le groupe de Tadao s'était réduit. Il était à parier qu'un groupe entier de rônin s'était perdu. Il valait mieux prier pour qu'ils retrouvent leur chemin en sens inverse. L'Inquisiteur ordonna la poursuite des recherches. Ils allèrent au bout du tunnel asphyxiant, en passant parfois de côté entre deux parois très rapprochées.
- Où est passé Isawa Nobuyoshi ? demanda Tadao.
- Il n'est pas dans notre groupe, dit Yojiro.
- Malédiction, son clan ne me le pardonnera pas si je l'ai perdu...
L'avancée devenait de plus en plus pénible. Au bout du tunnel, l'Inquisiteur demanda à Maya d'approcher la lanterne :
- Par les dieux...
Ce n'était plus la pierre étrangement sculptée, c'était cette fois, à coup sûr, du bronze forgé. C'était une petite porte avec un gros anneau à boule accroché dessus.
- Qui a pu travailler du métal à ces profondeurs ?
L'Inquisiteur tenta de pousser sur la porte, de manipuler l'anneau, sans obtenir de résultats.

A quelques mètres sous ses pieds, Yatsume se retrouvait devant une semblable porte, qui luisait d'une étrange aura. Notre héroïne effleura à peine la porte que celle-ci se souleva d'un coup. Et la porte devant Tadao s'ouvrit en même temps.
Yatsume entra : elle arriva dans une caverne bien plus haute mais étroite, où, avec l'éclairage de sa lanterne, elle découvrit un alignement effrayant d'une bonne vingtaine de momies en armures. Elles étaient accrochées au mur, des couronnes de pierres précieuses sur la tête et des plastrons de couleur émeraude sur le torse. Leurs sourires macabres était comme une bienvenue pour Yatsume. Celle-ci s'attendait à ce que, d'un moment à l'autre, ces joyeux trompe-la-mort s'animent. Elle entendit alors des pas derrière elle : son cœur fit un bond et elle se mit en garde.
Elle vit avancer la silhouette d'un samuraï. Elle s'apprêtait à attaquer.
C'était Isawa Nobuyoshi.
Elle respira.

Celui-ci lui fit signe de ne pas faire de bruit. On entendit des cris de petits animaux qui nichaient dans les grandes parois de la caverne. Yatsume vit alors un grand mur de pierres qui fermait le fond de leur petite grotte. Une autre porte en bronze permettait de passer le mur. Yatsume s'approcha et la porte s'ouvrit sans mal.
De l'autre côté du mur, elle brandit sa lampe et découvrit aussitôt un décor spectaculaire : de grands tombeaux, des caveaux et des tombes, disposés sur plusieurs étages, entourés de remparts solides, avec des escaliers vertigineux, qui remontaient jusqu'en haut de cette nécropole pyramidale, dont la pointe touchait presque la surface.
Des chauve-souris voletaient en criaillant et sur les créneaux, des créatures comme celle de la grotte avançaient à quatre pattes et sautaient d'un chemin de ronde à l'autre.

Samurai
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10e Episode : La nécropole - by Darth Nico - 27-06-2009, 12:57 PM
10e Episode : La nécropole - by sdm - 29-06-2009, 10:07 PM
10e Episode : La nécropole - by Darth Nico - 30-06-2009, 02:46 PM
10e Episode : La nécropole - by Darth Nico - 30-06-2009, 05:16 PM

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