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[AFFAIRE] - Dossier COPS Z128-F "Le madre de Dios"
#80
COPS #9



Carlos se ressert une pina colada, les jambes sur la table basse en marbre. Je le rejoins et je m'affale à mon tour dans les immenses canapés en cuir de Juan.
- Le général Jamon est venu chercher Felipe, Billy... Ils vont l'emmener pour l'interroger en ville.

Jamon est un grand ami de Juan. Il ne peut rien lui refuser.

Carlos s'allume un bon barreau de chaise cubain et m'en offre un. Il me tend la flamme de son Zippo en or :
- Qu'est-ce qui s'est passé exactement ?
Je prends une copieuse bouffée et je recrache des grosses boules de fumée.
- Je te l'ai dit. Felipe nous a trahis. Il s'est allié à la CIA, qui a débarqué avec des hélicos, des cyborgs de combat... Ils veulent reprendre le cartel en main et mettre leur pion à la tête.
- Comment Felipe a pu nous trahir ?...
Je ne réponds pas à sa question. Je lui demande :
- Comment va Juan ?
- Le docteur lui a donné un sédatif. Il s'est endormi.
Il écrase son cigare à moitié consommé dans un cendrier en ivoire.
- Demain, nous avons du travail, Billy. Il y a eu une attaque contre un de nos laboratoires. Une dizaine d'hommes, solidement armés. L'un d'eux a été arrêté.
- D'accord. Si tu veux, je l'interrogerai.
- Tu ne te refais pas, Billy. Tu es bien un flic.
- C'est terminé ça...
Comme pour appuyer mes dires, on voit à ce moment à la télévision mon portrait qui apparaît dans les infos de dernière minute. Le LAPD diffuse le portrait du tueur présumé de Carl Forrest : mes empreintes ont été retrouvées sur la bombe qui a soufflé sa maison, et le corps retrouvé dedans a été identifié comme étant le sien.
- Te voilà devenu une vedette, Billy.
- Oui...
Si je retourne à L.A., tous les services de police, tous les agents du LAPD seront après moi, prêt à m'abattre au premier coin de rue !
- J'ai parlé un peu avec père, Billy. Il m'a dit que tu cherchais des informations. Je n'ai pas bien compris sur quoi.
Je toussote.
- C'est une vieille histoire. Quand j'avais dix ans, des hommes de Juan ont fait abattre mon père... Enfin, mon père adoptif, monsieur Costigan. J'ai toujours cru que c'était Juan. Et j'ai appris qu'en fait, c'était des associés de Juan qui l'ont fait sans lui dire, en déguisant le meurtre en accident... Ils sentaient que Juan leur échappait, se laissait fasciner par ma mère... Je veux les retrouver.
- Haha, je comprends pourquoi tu as quitté la Californie, alors. Pourquoi tu as voulu revoir Juan... Tu es venu te venger.
Il sourit, il le dit sans méchanceté.
Je suis embarrassé. Je lui concède que c'est pour cela, mais pas que.
- Je n'aurais pas plaqué toute ma vie rien que pour une vengeance... Mais j'avais besoin... Enfin, je devais... Il fallait que je rompe...
Je m'embrouille. Il sourit toujours. La télévision continue de diffuser mon portrait en boucle.

*

J'écrase mon mégot.
Je me lève, je traverse le jardin et je toque à la porte de Maria. Les stores sont baissées et j'aperçois par les rideaux une silhouette allongée sur le lit. Elle se lève, enfile un peignoir et m'ouvre. Elle tient une boîte de cachets.
- Je n'arrive pas à dormir, Billy.
- Je peux rentrer ?
Elle me laisse le passage et s'allume une cigarette. Elle veut se donner une constance mais elle craque rapidement.
- Dis-moi, dis-moi que tu ne m'aurais pas tiré dessus !...
Je m'assois sur le bord du lit.
- Écoute, je suis un ancien flic. J'ai déjà vécu ce genre de situation de combats. Dans ces cas-là, je suis habitué à donner des ordres et à ce qu'on m'obéisse... Tu peux comprendre qu'entre l'attaque à la roquette, la fuite, ce chien, la trahison de Felipe et les révélations de Juan, j'étais un peu à cran... En plus, si je te disais de rentrer dans la voiture, c'était pour te protéger...
- Dis-moi que tu ne m'aurais pas tiré dessus !
- Mais non, bien sûr... J'étais à bout de nerfs... Mais pas au point de...
Elle me prend dans ses bras.
- Il faut que tu te reposes maintenant. Tout le monde est éprouvé.
- C'était trop pour moi... Cette attaque, cette trahison...
- Oui, bien sûr. Je ne sais pas pourquoi Juan a voulu t'emmener... C'était une mauvaise idée. Désormais, on fera en sorte de t'éviter ça, d'accord ?
Je lui caresse la joue. Elle m'enlace.
- William, qu'est-ce que tu dirais de partir d'ici ?... Loin... Tous les deux...
- Écoute, Maria...
Elle me supplie par ses étreintes et son regard. Je suis pris de court.
- D'accord, oui... Mais je ne peux pas partir comme ça...
- Est-ce que tu m'aimes ? Est-ce que tu veux faire ta vie avec moi ?
- Mais oui, bien sûr, mais il ne faut pas se précipiter... D'abord, pour partir, il faut de l'argent. Le cartel en a, et après ce que Juan m'a dit... j'ai droit à ma part.
- De l'argent, j'en ai aussi...
- On partira loin. A Kingston ou à la Havane, je ne sais pas.
- Oui, oui, comme tu veux. On pourra avoir un enfant...
J'ai des suées !
- Oui bien sûr...
- Tous les trois, on sera bien...
- Dors maintenant.
Je la sens qui tombe. Je l'allonge sur le lit et je la couvre d'un drap. Je lui serre la main et j'entends sa respiration devenir plus régulière et plus douce, et son corps se réchauffer.
Je quitte la chambre sans bruit.
Les bêtes de nuit criaillent et la lune trempe dans le chlore de la piscine.

*

Le soleil est à peine levé sur les frondaisons du parc qu'on frappe à ma porte. Allongé de travers sur le lit, je me dépêtre des draps avec lesquels j'ai passé une partie de la nuit à me battre.
- Entrez.
Une accorte hôtesse entre avec un portant roulant où sont accrochés une dizaine de costumes.
- Le petit-déjeuner est servi au bord de la piscine, monsieur Costigan. Et monsieur Vargas vous fait envoyer ses meilleurs costumes.
- Comment t'appelles-tu ?
- Marisol, monsieur.
Je me gratte les cheveux :
- Dis-moi, Marisol, tu crois que tu pourrais me monter un grand verre de jus d'orange ?
Elle sourit et ressort.
Je vais m'asperger le visage d'eau et je fais un brin de toilette. Marisol me rapporte un grand verre, que j'avale en trois gorgées. Je soupire de satisfaction.
- Merci beaucoup.
Je vais derrière un paravent enfiler un short de bain.
- Pour le costume, je prendrai le crème, là. Avec le panama blanc et les pompes en croco.
Avec ma carrure de pilier de football, ça va m'aller à ravir !

Juan est déjà attablé avec Carlos et Maria. Je pique une tête dans la piscine et je me frictionne vigoureusement la tête en ressortant. J'ai une faim de loup.
Tout le monde a l'air d'aller mieux. Je me fais une grosse tartine et je prends deux bonnes saucisses et des œufs.
- Prends des forces, Billy, dit Juan.
Il est très heureux de sa petite famille.
- La journée va être longue, alors mange bien.
Juan a mis ses plus belles bagouses, la Rolex offerte par le Presidiente-General, le Panama acheté à Panama et son costume taillé à Palerme. Maria sourit, parle beaucoup et ne se prive pas de yaourt à la banane et au miel.
- Maria, lui dit Carlos, arrête de t'empiffrer. Tu as envie de ressembler à une paysanne à gros cul ?
Elle l'envoie chier sèchement.
- Allez, arrêter de vous disputer mes enfants.

Il y a un rayon de soleil radieux sur la piscine. Je me sers un grand café, frais moulu de la veille. Carlos finit de ranger des papiers dans sa valise blindée.
- Nous partons, camarade ?

Les grosses limousines nous emmènent sur la piste à l'est de Bogota, précédée d'une jeep armée d'une gatling. Carlos me passe des documents relatifs au laboratoire.
- C'est là que nous raffinons la coca, mais pas seulement. Nous avons surtout une équipe de scientifiques qui expérimentent de nouveaux produits de synthèse. L'équipe qui a attaqué a dérobé des plants d'ayahiline, une base pour plusieurs drogues comme le quetzacoalt, le Mojo 17 et l'ayabuchca.

J'ai entendu parler du "quetz" à L.A. C'est la drogue vendue par l'Aztec Mafia. Carlos me confirme qu'ils traitent avec eux. Les "Aztèques" vendent leur produit à un groupe appelé la "Pyramide". C'est une secte où se retrouvent de nombreuses personnalités du gratin de L.A. (vedettes, politiciens, hommes d'affaires...), qui ingèrent le "quetz" pour trouver en eux l'instinct d'un totem animal.
C'est ce que va confirmer l'interrogatoire du prisonnier.
- Cette sombre merde est un mercenaire engagé par un groupe de chez toi, Billy -de L.A.. Ils s'appellent Genson Biotech. Ils sont en concurrence avec les "Aztèques". Nous, nous refusons de traiter avec eux. Ils veulent nos prototypes. Ceci dit, on ne comprend pas pourquoi ils ont pris le risque de nous attaquer.
La limousine entre dans un grand hangar où des portes blindées se referment. Nous passons ensuite dans un ascenseur, et nous arrivons devant un laboratoire hermétiquement fermé. Des scientifiques en blouses blanches avec respirateurs travaillent sur des échantillons végétaux. Le chef du labo doit passer à travers un sas et se laver soigneusement les mains avant de venir nous saluer.

Nous passons ensuite dans un second ascenseur qui est plutôt un monte-charge. Carlos referme la grille en fer forgé et nous descendons dans ce qui ressemble aux entrailles de chez Vulcain. Le point lumineux du laboratoire finit par disparaître et nous arrivons dans les sous-sols de la base. L'étage est construit comme un pénitencier. Des gardes armés de fusils mitrailleurs surveillent depuis une coursive des cellules. Dedans, des hommes affamés, hagards, faméliques. Certains ressemblent à des lépreux, d'autres à des victimes du "gob" de L.A. Ils sont rachitiques, terrorisés.
- C'est ici que nous expérimentons des produits. Nous avons beaucoup de cobayes.
Nous traversons cette cour des miracles et nous arrêtons devant la cellule du fond. Il y a un type attaché, fou de peur, qui se débat en nous voyant arriver.
- C'est lui, ce fils de pute vérolée, que nous avons capturer.
"Ils étaient dix. Nous en avons tué trois et six autres se sont enfuis. Lui payera pour les autres.
Le type hurle à la mort.
J'allume une cigarette.
- Je vais l'interroger, si tu veux.
- Si tu peux lui faire cracher d'autres informations, Billy, ce sera bienvenue.
Une voix féminine dit, derrière nous :
- Après la nuit qu'il a passée, ça m'étonnerait.

Je me retourne et là, je dois faire un violent effort pour cacher ma surprise. Je revois l'image de la tueuse qui abat sous mes yeux un flic, lors de la capture des prisonniers de droit commun.
Elle est là, juste devant moi. Elle ne peut pas me reconnaître, car je portais mon masque de COPS ce jour-là.
- Billy, je te présente Eve. Elle travaille pour nous.
Une Asiatique, la trentaine, en tenue de combat, avec le pantalon moulant, les rangeos. Et le wakizashi à la ceinture, entre deux flingues de bon calibre.
- Enchantée. J'ai l'impression de vous avoir déjà vu, non ?
- Vous n'avez qu'à allumer la télé. Je suis une vedette ces jours-ci...
C'est elle qui a interrogé le prisonnier, toute la nuit. Il est terrifié rien qu'à la voir. Elle l'a brisé mentalement et physiquement, cette petite Khmer rouge... J'apprends qu'elle est plutôt Chinoise d'ailleurs. Je ne sais pas si l'agent Jade apprécierait cette compatriote...
Je demande à Carlos et Ève de me laisser avec le prisonnier.

J'entre dans sa cellule, dans laquelle sont diffusées en boucle des images insoutenables de camps, de génocides et de tortures en tous genres.
Je commence par éteindre les écrans. Le type tremble moins fort mais s'abat par terre.
- Tu as de la chance, je lui dis en lui tendant une cigarette, le bon flic est arrivé.
- Vous êtes en retard...
- Comment tu t'appelles ?
Je lui tends mon briquet.
- Tito...
Il tire une longue bouffée. Il parvient à se rasseoir, adossé au mur.
- Écoute, Tito, tu ferais mieux d'être loquace, si tu veux avoir la moindre petite chance de t'en sortir.
- J'ai déjà tout dit...
- Tu as été engagé par qui ?
- Genson Biotech. Je leur ai dit.
- Vous aviez pour objectif le vol des plants expérimentaux ?
- Oui.
- Vous connaissiez les lieux avant même d'entrer. Qui vous a renseignés ?
- Ha, écoutez, il y a une taupe de chez vous qui nous l'a dit...
- Qui c'est ?
- Je ne sais pas, je vous jure...
- Il faut que tu le saches...
- Je peux vous proposer un marché... Laissez-moi sortir d'ici et passer un coup de téléphone et je l'apprendrai...
J'allume une cigarette.
- Tu comprends bien que je n'ai rien à perdre avec toi, Tito. Au pire, tu ne m'apprends rien et je te tue, ou je te remets entre les mains de ta tortionnaire de cette nuit.
Il me supplie.
- D'accord, on va te sortir. Si tu me files le nom de la taupe, tu sortiras.

*

William ChadWell Sendford : nous a vendu la Mangouste. Également intermédiaire pour la Bombe des SJ.
La clef de décodage de Juan : HYL
La Californie a fourni des cobayes jusqu'à il y a 1 an et demi
Sénateur Emfield, drogué de la Pyramide ; lié à Genson<!--sizec-->
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[AFFAIRE] - Dossier COPS Z128-F &quot;Le madre de Dios&quot; - by Darth Nico - 16-08-2009, 06:58 PM

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