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11e Episode : Tengoku to Jigoku
#12
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE

Yatsume s'endormit. Elle se mit à rêver rapidement et entendit un chat qui miaulait.
Elle se revoyait, avancer, hébétée, dans un paysage sinistre, vert-de-gris, noir et désolé. Elle vit une grand tour famélique cernée de brume, et un grand château qui tombait en ruine, envahi d'une végétation dévorante.
Sur un rocher, derrière elle, un chat blanc miaulait, solitaire, comme un loup qui hurle à la mort. Puis elle voyait au loin la Muraille.

Elle se réveilla en sueur. Elle réalisa qu'elle était passée par l'Outremonde. Où elle avait toutes les chances d'être corrompue. Elle ne comprit pas comment elle était arrivée là-bas, ni par quel miracle elle en avait réchappé.
Elle ne retrouva pas le sommeil de la nuit, effrayée après coup de ce qui lui était arrivé. C'était d'ailleurs à peine croyable, à peine distinct d'un cauchemar.

Pendant ce temps, Mitsurugi et Sasuke s'amusaient avec Noyuki, en compagnie de charmantes geishas entraînées à défier les hommes à la boisson. Noyuki commit l'erreur stratégique ce soir-là de ne pas assez manger et fut le premier à céder. Rond comme une barrique, il gesticulait, riait ; il s'affalait, se relevait, tout hébété...
- Vous savez, "Migurusti"... Je peux vous parler à vous, et à "Kusase", parce que nous sommes amis, hein... L'autre soir, je me suis étendu sur ma vie, je vous ai raconté, tout... Faut pas m'en vouloir, n'est-ce pas, vu que j'avais bu un coup de trop, hein ?... C'est vrai que j'ai eu des malheurs à cause de cette salope de Doji...
- Ha, les Doji, dit Mitsurugi, il faut s'en méfier !
- L'amour, hein ! L'amour ! queellleee connerie, entre nous !... Depuis, j'aime mieux les geishas rigolotes comme celles-là... Plus question de jouer le poète amoureux. Maintenant c'est saké, soshu et p'tites pépées, vous voyez le genre !
- Vous savez ce qui est bon dans la vie, dit Sasuke.
- Merci, "Susake", hein, merci... Tiens, c'est rigolo, dans votre nom, il y a "sake", vous avez remarqué ?...
Il piqua ensuite du nez et dormit comme un bébé, bercé par une des geishas, qui l'emmena ensuite dans sa chambre.

Nos deux fringants héros rentrèrent dans la nuit en pouffant de rire. Ils se souhaitèrent bonne nuit et dormirent sur leurs deux oreilles.

Samurai

Le réveil fut des plus difficiles. Mitsurugi avait vraiment abusé de la boisson. Il sentait qu'il serait à plat pour la journée. Il se gratta sa barbe naissante, grognon et tenta de recomposer ses souvenirs. Il avait un tetsubo en travers du front. On frappa alors à sa porte. Il maugréa d'entrer.
- Seigneur, dit un serviteur, je m'excuse de vous déranger, mais il y a là quelqu'un qui veut vous voir... Une femme moine nommée Togashi Maya.
Pour le coup, Mitsurugi faillit rendre tout le repas d'hier soir !
- Que me veut-elle, celle-là ?
- Elle n'a pas dit, seigneur ambassadeur.
- Bon, vous la faites attendre le temps que je sois prêt...
Mitsurugi se leva, la bouche pâteuse. Il jurait d'arrêter les geishas pour un moment. Il craignait tout de même que ce ne soit un serment d'ivrogne. Il avait du mal à s'empêcher de jouer les jolis cœurs. Et à chaque fois, il se disait après coup que les femmes ne sont pas importantes, qu'il ne faut pas s'attacher à elle...

Quand il fut sur pied et présentable, il se présenta à son bureau. L'Ize-Zumi attendait, immobile. Elle devait méditer profondément.
- Maya, que puis-je faire pour toi ?
Il se donnait un air empressé, comme si sa journée était remplie de rendez-vous.
- Je suis sur une enquête, dit-elle.
- Allons donc !...
- Sur un nuage et un serpent.
Mitsurugi tiqua en entendant le mot "nuage".
- Pourrais-tu être plus précise ?
- Voilà.
Maya tendit un papier sur lequel elle avait noté l'énigme exacte donnée par la vieille voyante.

"Quand le nuage et la cendre couvriront le serpent,
Il pleuvra des regrets

L’enfant aux trois étoiles
Frappera un gong

Le silence couvrira cinq nuits
Et l’oubli couvrira la honte"

Mitsurugi lut le papier, dubitatif.
- C'est une prophétie ?... Si on peut la croire, cela peut signifier que des serpents vont avoir des ennuis avec ce nuage. Or, un "Nuage", nous en connaissons un. Ce conspirateur dont Tange Sazen nous a parlés... Et des serpents, il y en a dans cette ville. Le clan mineur du Serpent !... C'est de ce côté qu'il faudrait chercher, à mon avis. Quant au reste de cette énigme, je ne le comprends pas.
- Moi non plus. J'ai cherché ce matin des temples avec des gongs, mais il y en a plein en ville.
- Évidemment.
- C'est pourquoi je voudrait l'autorisation d'aller lire des documents dans votre bibliothèque.
Mitsurugi releva un sourcil. Il se demandait bien comment on pouvait avoir l'idée d'aller chercher des informations dans une bibliothèque ! Au lieu d'aller interroger les gens et de punir les coupables !
- Tu as mon autorisation, Maya, fit notre héros, négligemment. Ce sera tout ?...
- Oui.
C'était parfait !
Intérieurement, l'ambassadeur souhaitait bon courage aux assistants de bibliothèques qui devraient aider Maya et comprendre ses consignes. Mais cela ne le regardait plus. Il alla prendre un bain.

Pendant qu'il soupirait d'aise dans l'eau brûlante et qu'une servante lui frottait le dos, un serviteur entra et s'inclina bien bas.
- Quoi encore ? fit notre héros, aigre.
- Une lettre pour vous, seigneur.
A moitié assoupi, Mitsu y jeta un œil. Il faillit se noyer en voyant le sceau de son supérieur, Matsu Kokatsu, gouverneur de la Cité des Apparences. Le général arrivait très bientôt à la Cité de la Pieuvre ! Il ne précisait pas pourquoi.

C'était sûr, les Ancêtres punissaient Mitsurugi pour ses nuits de débauche !
- Une mauvaise nouvelle, seigneur ? demanda sa masseuse.
Pour toute réponse, notre héros descendit la tête dans l'eau et fit des bulles de mécontentement.

Samurai

Maya passa la fin de matinée entre les rayonnages de parchemins de la bibliothèque du palais d'Ivoire. Elle chercha tant qu'elle put et repensa au meurtre du garde Lion, retrouvé mort sur les terres de Yasuki Kokaï. Elle consulta des arbres généalogiques dressés par les fonctionnaires du palais, et découvrit que ce Lion avait pour cousin... un membre du clan du Serpent !
C'était une coïncidence trop belle. Elle nota le nom du cousin et partit. L'après-midi, elle décida de faire des recherches dans la bibliothèque du palais du Crabe. Encore lui fallait-il l'autorisation d'y accéder. Mitsurugi avait accepté mais il n'était pas sûr que les Crabes seraient aussi conciliants. Elle se présenta à la "Carapace" (c'est ainsi qu'on surnommait le palais fortifié massif des Crabes à la Cité de la Pieuvre), et demanda à rencontrer l'Inquisiteur Tadao. Ce dernier était absent mais son garde-du-corps, Hida Goemon, avait vu arriver cette charmante petite Ize-Zumi. Et il connaissait sa réputation...
- Elle a la cuisse légère, disait-on dans les tavernes des Hida.
- Mon salaud, dit alors à Goemon son Ancêtre, tu tiens là un joli coup. Je compte sur toi pour ne pas déshonorer ta famille, ton père, ton grand-père et tes autres aieux, qui n'ont jamais faibli face à la femelle, et ont laissé derrière eux, outre de vigoureux descendants, un nombre imposant de bâtards, à droite et à gauche, grâce à leur vigueur peu commune !
L'esprit de l'Ancêtre repartit en ricanant. Maya entrait dans le bureau de Tadao, où Goemon s'était installé pour la recevoir.
- Mon Maître est absent, dit le Crabe. Que puis-je pour vous ?
- Je désirerais profiter de votre excellente bibliothèque, dit Maya.
- Normalement, ce n'est pas possible pour quelqu'un d'extérieur au clan.
Goemon l'avait dit d'un air convaincu, alors que rien n'était plus faux -le clan du Crabe ne demandant qu'à partager ses connaissances sur l'Outremonde !
- C'est bien dommage, soupira Maya.
- Exceptionnellement, je peux peut-être vous obtenir une autorisation, dit Goemon, mais c'est une faveur que je vous fais...

- Une faveur ? dit Maya. Je comprends. Mais j'ai besoin d'aller fouiller dans vos documents, c'est indispensable.
Un marchand Yasuki aurait dit que Maya négociait à la hausse !
- Écoutez, dit Goemon en regardant si personne n'écoutait, c'est assez simple. Je peux vous faire accéder à la bibliothèque si, en échange, vous consentiez à passer ensuite un moment en ma compagnie...
On lui avait toujours déconseillé, à la guerre comme dans la vie, d'y aller par quatre sentiers !
- Le plus court chemin est la ligne droite, aimait à répéter le sensei de son dojo.

Maya ne délibéra pas trop longtemps.
- D'accord.
Goemon entendit son Ancêtre déboucher le saké !

Et Maya put passer l'après-midi dans la bibliothèque de la "Carapace" !

Samurai

Cette fois-ci, les recherches de Maya furent plus fructueuses. Elle découvrit le bref rapport d'un magistrat qui avait enquêté sur la mort du Lion. Il disait également que ce garde avait pour cousin un membre du clan du Serpent, et il précisait de plus que ce Lion avait envoyé un message à son cousin peu avant sa mort. L'enquête n'était pas allée plus loin. Les Yasuki n'étaient pas trop pressés de faire la lumière sur cette affaire qui les embarrassait plus qu'autre chose. Il y avait eu des rencontres entre les magistrats Yasuki et le chef de la garnison des Matsu gardant le Palais d'Ivoire. Mais comme le soldat avait abandonné son poste, cette nuit-là, et avait couru jusqu'à se retrouver chez Yasuki Kokaï, la situation était également des plus embarrassantes pour les Lions. Il n'était pas difficile de comprendre que l'enquête allait traîner, et si personne n'insistait, elle serait bientôt enterrée.

Maya retourna au Palais d'Ivoire et dit à Mitsurugi ce qu'elle avait appris. Celui-ci s'apprêtait justement à partir avec Sasuke au temple des Phénix, où étaient hébergés les quelques Serpents résidant chez les Crabes.
- Bien, je tâcherai de parler à ce cousin, dit l'ambassadeur.

Lui et Sasuke partirent, fiers et résolus. Ils se présentèrent au temple de la Sagesse Céleste où résidaient les shugenjas Phénix. Les Serpents avaient un petit temple pour eux à l'intérieur de la propriété. Mitsurugi se présenta devant la bâtisse ornée d'un fronton où s'entrelaçaient deux cobras royaux. Il salua les shugenjas de la famille Chuda et demanda à parler à Chuda Akagi. Celui-ci était en tailleur devant une statue dédiée aux esprits de la famille. Mitsurugi s'assit à côté de lui et pria les Ancêtres du clan avec lui. Puis les deux hommes sortirent dans la cour.
Akagi devait sortir de son gempukku. Il était timide, presque farouche.
- Je viens pour parler d'une histoire douloureuse, dit Mitsurugi.
Chuda Akagi baissa la tête.
- Je suis honoré que vous veniez me parler, seigneur ambassadeur. Je porte encore le deuil de mon cousin.
Il avait une bande de couleur blanche autour du bras.
- Nous savons qu'il vous a fait parvenir un message peu avant de mourir. Nous savons aussi que c'était un soldat brave et dévoué, qu'il n'aurait pas quitté son poste sans raison.
- J'ignore ce qui a pu le pousser à une telle faute.
Akagi rougissait de honte.
- Que disait son message ?
- Il me disait avoir découvert une menace... Je n'ai pas compris contre qui. Son écriture était nerveuse. Il a parlé d'un certain nuage... Je n'ai pas compris. J'ai cru qu'il délirait. Quand j'ai reçu ce message, il était déjà tard le soir. Je suis allé à votre palais et j'ai demandé à lui parler. On l'a alors cherché et on a découvert qu'il n'était pas à son poste, à la tour ouest... Ce n'est que le lendemain qu'il a été retrouvé...
- Il ne précisait rien quant à cette menace ?
- Non. Il disait que moi aussi je devais me méfier. Que ce "nuage" savait des choses sur nous... Je crois qu'il a surpris une conversation... Croyez-vous que ce soit bien ça qui explique sa fuite ?
- Je ne sais pas trop, dit Mitsurugi.
L'ambassadeur se gardait de conclure. Toutefois, si ce Lion avait surpris une conversation traitant de Nuage... dans le palais d'Ivoire !... Il faudrait à l'avenir se méfier de tout le monde !
- Il a entendu parler d'un nuage, demanda Mitsurugi, ou bien il a entendu ce "Nuage" lui-même ?...
Il redoutait la réponse...
- Je crois qu'il a entendu prononcer ce nom...
On n'osait à peine se l'imaginer... Nuage préparant tranquillement sa conspiration en plein palais d'Ivoire ! A quelques portes de la chambre de nos héros !
Heureusement, cela ne semblait pas être le cas... Sasuke avait découvert que les conspirateurs de Nuage utilisaient une amulette pour communiquer... Il pouvait donc y avoir des conspirateurs dans le Palais ! Espionnant les conversations de Mitsurugi et Sasuke !...
Il y avait de quoi en avoir froid dans le dos.
Mitsurugi avait pensé cela en quelques instants. Il remercia Chuda Akagi, songeur...

Samurai

Matsu Sasuke était allé à la salle de prière réservée aux tensaï. Il y vit Isawa Nobuyoshi et Isawa Mizu, qui vérifiaient que les jeunes élèves frottaient bien le parquet et astiquaient avec précaution les statues ancestrales. Tout apprenti shugenja doit en passer par là, et en leur temps, Sasuke et ses camarades avaient eu le droit à ce traitement. Les deux tensaï Phénix saluèrent d'un regard complice Sasuke. Puis ils lancèrent aux jeunes élèves :
- Et quand vous aurez fini, lançait Mizu, revêche, vous irez au lavoir !
- Et nettoyer vos chambres !
Quel plaisir de se venger sur eux !
Sasuke salua ses anciens camarades.
- Quel bon vent vous amène ici ? demanda Nobuyoshi.

Il entendit alors quelqu'un entrer.
C'était le tensaï de la Terre, Isawa Ichibeï.
Les deux hommes se regardèrent un moment, Ichibei tendu, Sasuke ironique. C'est à peine s'ils se saluèrent. Les apprentis arrêtèrent de frotter ; même Mizu et Nobuyoshi ne disaient plus rien. C'est d'un coup comme si le tonnerre d'Osano-Wo était prêt à tomber sur le temple !
Lentement, Sasuke et Ichibei sortirent du temple. L'énervement montait chez Ichibei. C'était un tremblement de terre qui frissonnait, prêt à éclater. Et Sasuke, plus sûr de lui que jamais, commençait à avoir des flammèches autour de lui. On sentit le sol vibrer légèrement.
Mizu allait intervenir mais Nobuyoshi l'en découragea d'un geste.
Ichibei et Saske se fixaient toujours. C'était terrible.
Si personne ne faisait rien, le duel allait être vite réglé ! Sans effets d'annonce superflus !

Un personnage s'approcha alors et lança :
- Mate !
C'était sec et sans contestation. La colère d'Ichibei retomba et même Sasuke fit disparaître ses flammèches. Instinctivement, il avait obéi à cette voix. La voix de son ancien maître, Isawa Masaakira, tensaï du Vide.
- Que se passe-t-il, ici ?
Masaakira, digne et inflexible, croisait les bras et foudroyait du regard l'assistance. Les petits apprentis prirent leurs balais et leurs serviettes et disparurent en vitesse.
Sasuke s'inclina devant le senseï.
- Je suis venu ici pour parler à Isawa Ichibei, dit Sasuke, fanfaron.

("Hé oui, noble senseï, tu peux rouler des gros yeux, aujourd'hui, je ne suis plus ton élève et je ne vais pas m'arrêter ! Attends un peu d'entendre la suite !")
- En effet, reprit notre héros, je l'accuse de ne pas être capable de maîtriser ses pouvoirs et de mettre par là-même la vie de nombreux valeureux samuraï en danger, comme il l'a fait alors que nous allions détruire cette nécropole maudite !
Sasuke croisa les bras à son tour, content de son effet.
- J'entends ton défi, gronda Ichibei, et si mon maître le permet, je te prouverai que je possède en moi une puissance qui dépasse de loin la tienne, et que je peux maîtriser parfaitement !
Mitsurugi revenait à ce moment de chez les Serpents.
- Je soutiens Sasuke, bien évidemment, lança-t-il.
C'était le concours du plus fanfaron des deux !
Masaakira n'esquissa pas le moindre sourire et répondit à Mitsurugi :
- J'accepte également le duel. Ichibei se lavera de cette accusation !
- Excellent, approuva Sasuke.
Ichibei s'inclina devant son maître et se retira avec Mizu et Nobuyoshi.

Après cette démonstration publique d'ergots et de poitrines gonflées, Masaakira invita poliment Mitsurugi à boire un thé. Ils discutèrent, la tête froide, des modalités du duel, sans se monter la tête.
- Inutile que cela traîne, dit Mitsurugi. L'attaque de la nécropole remonte déjà à un mois.
- Oui. Je vous propose que cela soit réglé dès demain, au coucher du soleil. Il y a un grand terrain de joute, au nord de la ville. Il accueille régulièrement des duels.
- Ce sera parfait.
Les deux hommes se saluèrent. Mitsurugi retrouva Sasuke dehors ; sur le chemin du retour, le tensaï marchait d'un air dégagé, le torse bombé.
Mitsurugi secouait la tête :
- Tu n'as pas fini de faire le fier-à-bras, va ! Je te rappelle que ce soir, nous sommes invités chez Hanteï Norio-sama. Tu auras toute la soirée pour vanter tes capacités !
- Aucun problème de ce côté-là...
Chacun alla dans sa chambre se préparer. Ils savaient tous deux que Yatsume préparait sa sortie nocturne. De son côté, Yojiro se tenait prêt.

La fin d'après-midi fut encore très chaude. Hida Goemon retrouva Maya en ville et lui rappela poliment sa promesse. Il lui offrit un verre et l'emmena ensuite chez lui.
C'est Togashi Ojoshi, s'il avait su, qui aurait désapprouver cette retombée de Maya dans la luxure ! Goemon eut droit à une détente à l'horizontale de tout premier choix. Il fit trembler les murs de sa maison et remercia ensuite Maya d'une petite claque sur la fesse. Et il éclata d'un bon gros rire de Crabe !
Maya se rhabilla et partit sans en redemander.
- Pas mal du tout, approuva le vieil Ancêtre en allumant sa pipe.
Le vieux libidineux était dans un coin de la pièce et n'avait pas manqué un instant des performances de son vigoureux descendant !

Samurai

En fin d'après-midi, alors que Mitsurugi et Sasuke allaient chez les Serpents, Bayushi Kokamoru et ses hommes étaient à leur taverne habituelle. Des musiciennes leur jouaient du biwa et l'hôtesse s'approchait pour verser un thé noir brûlant.
- Merci, comme ça, très bien...
Le rideau d'entrée se soulevait, laissant pénétrer la chaleur accablante de la rue, et Yatsume entra, aimable comme une corvée de garde sur la Muraille.
- Venez donc vous joindre à nous, dit chaleureusement Kokamoru. Ce thé est délicieux. Venez goûter à ce subtile arôme de colchique.
La plupart des petits Rokugani apprenaient cette comptine :
Colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent
colchiques dans les prés, c’est la fin de l'été …


Au même âge, les petits Scorpions apprenaient que c'était un poison violent.
- Non merci, dit Yatsume en s'asseyant entre les gardes du corps.
Ceux-ci ne se départissaient pas d'un sourire moqueur comme on apprend au dojo Bayushi.
Kokamoru faisait tourner son bol lentement et respirait le liquide frémissant.
- C'est bien, dit la rônin en baissant la tête, j'irai avec vous ce soir.
- Il était temps de donner votre réponse. Nos amis Shosuro auront juste le temps de se préparer... Et vous aussi. Mettez vos plus beaux habits !

Yatsume ressortit, la respiration lourde. Elle avait fait passer le message à l'Inquisiteur Tadao, plus tôt dans la journée, qu'elle irait avec lui. A présent, elle cherchait quelle excuse inventer.
Elle revint au palais peu après le retour de Sasuke et Mitsurugi. Yojiro était dans la cour, à affûter son katana sur une meule. Au palais des Crabes, l'Inquisiteur réunissait ses troupes : ses élèves, des soldats Hida et Mamoru.
- Nous aurons face à nous un maho-tsukaï. Et peut-être ses séides !
Goemon revenait à ce moment.
- Où étais-tu, toi ? Encore à la taverne ?
- Chez moi, seigneur...
Il ne mentait pas, à proprement parler !
- Préparez-vous à vous battre sans rémission et sans pitié.
Tout le monde cria en chœur et s'inclina devant l'Inquisiteur.

Quand le soleil eut disparu du ciel, le laissant assombri et plein de longues trainées de nuages rosés, Yatsume sortit du Palais d'Ivoire. Yojiro, qui la guettait depuis la fenêtre du corps de garde, fut surpris de la voir partir si tôt. Il enfila son daisho et prit ses habits sombres avec lui, et la suivit dans les ruelles tortueuses du quartier des artisans, jusqu'à la porte nord de la Cité.
Une heure après, Tadao et ses hommes se mettaient en route, et une petite heure plus tard, Mitsurugi et Sasuke, lavés, rasés, parfumés, partaient au palais de la famille impériale.

A suivre...Samurai
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11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 02-07-2009, 02:12 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by baronpiero - 02-07-2009, 08:15 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by sdm - 02-07-2009, 09:12 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by vengeur77 - 02-07-2009, 09:28 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by sdm - 02-07-2009, 09:35 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by vengeur77 - 02-07-2009, 09:46 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 03-07-2009, 01:03 AM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Gaeriel - 03-07-2009, 03:45 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 21-08-2009, 06:19 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by sdm - 21-08-2009, 11:48 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 22-08-2009, 12:33 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 24-08-2009, 06:48 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by sdm - 26-08-2009, 12:27 AM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 27-08-2009, 09:58 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 28-08-2009, 04:55 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by sdm - 29-08-2009, 04:21 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 29-08-2009, 07:09 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 30-08-2009, 05:52 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 31-08-2009, 03:05 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by sdm - 31-08-2009, 11:56 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by vengeur77 - 03-09-2009, 01:12 AM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 03-09-2009, 03:08 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by sdm - 03-09-2009, 09:25 PM
11e Episode : Tengoku to Jigoku - by Darth Nico - 03-09-2009, 09:57 PM

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