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14e Episode : Les créatures secrètes (1)
#1
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE

<span style="color:orange">Les 5 Rônins : 14ème Episode</span><!--/sizec-->
Chien 402



Les créatures secrètes<!--/sizec-->

(1) Chez les vivants et dans les limbes<!--sizec--><!--/sizec-->



Samurai

L'automne était déjà bien avancé quand nos héros revinrent de la Vallée aux Esprits. L'Inquisiteur Tadao avait visité l'impressionnante grotte où le Shuten-Doji du Regret avait été emprisonné, vraisemblablement par Akuma, avant d'être détruit par Mitsurugi et Sasuke. Il avait purifié les lieux des émanations démoniaques qui l'empuantissaient. Il avait fait récité des prières collectives pour les esprits qui habitaient dans la vallée puis il avait déclaré que nul ne devrait plus approcher cette grotte pendant un an. Il ordonna qu'une garde vigilante se tienne à l'entrée des bois pour prévenir les moines de la Vallée si des kansen en approchaient.
L'Inquisiteur s'était contenté de dire aux pélerins de la Vallée qu'un monstre avait été détruit mais il n'en avait pas publiquement remercié Mitsurugi et Sasuke, à leur demande. Nos deux héros gardaient cette information précieuse dans la manche de leur kimono... Il savait que la cour d'hiver approchait et qu'il serait bon de lancer cette victoire sur le démon, un jour, à un adversaire un peu trop sûr de lui. Ce jour-là, il n'y aurait rien à redire à la victoire de deux samuraï contre un des pires monstres construits par Fu-Leng.
- Le Shuten-Doji était puissant, grommela Tadao en partant, mais il n'était pas moins puissant celui qui a réussi à l'emprisonner après l'avoir suffisamment affaibli. N'oublions pas que c'est ce monstre qui a détruit le clan du Serpent. Akuma a réussi à s'attirer ses faveurs sans succomber à son pouvoir. Cela devrait nous mettre suffisamment en garde contre le pouvoir de cet ancien capitaine.

De retour à la Cité de la Pieuvre, Mitsurugi organisa un grand repas pour fêter cette victoire. Officiellement, c'était seulement pour célébrer le retour du pélerinage... Les festivités durèrent deux jours et se tinrent après plusieurs réunions beaucoup moins officielles avec les différents protagonistes de ce combat. Mitsurugi écouta en particulier l'incroyable récit du voyage des deux rônins dans les Royaumes d'Ivoire. Mamoru et Yojiro racontèrent à l'ambassadeur et à l'Inquisiteur comment ils avaient atteint le palais de Marbre ; puis comment le Raja s'était entiché de Yatsume. La fuite le lendemain, l'arrivée au poste avancé des Licornes (car il y avait l'ancien clan de la Licorne là-bas, en plus des Mantes !wink, l'assaut contre la Pyramide d'Akuma, puis la capture de Mamoru. Ensuite, l'arrivée du Raja, le second assaut sur la Pyramide, la disparition d'Akuma ; le retour de Yatsume au palais de Marbre et le coup d'Etat du Fakir. Enfin, le retour : comment la BEC était revenue à bord d'un navire de la Mante, pendant que Yatsume et Avishnar, le Raja déchu, partaient vers l'ouest lointain, en direction des Sables Brûlants.
- Qu'allait-elle faire là-bas ?
- Nous l'ignorons, Sasuke-sama. Elle a dit que c'était en rapport avec sa fille. Un sage du clan de la Licorne lui a dit qu'elle trouverait la trace de celle-ci dans le désert, si nous avons bien compris. Mais elle n'en a presque rien dit.
- Il est bien peu probable qu'elle revienne jamais de là-bas... C'est déjà un miracle que vous soyez revenus de chez ces sauvages...

Yojiro repensait aux sauvages qui vivaient au poste des Licornes, à l'entrée de la jungle, et se dit qu'ils n'étaient pas si sauvages que cela. Ils avaient été accueillants, attentionnés et ils ne semblaient vouloir de mal à personne... Mais le rônin n'en dit mot. Il en restait seulement troublé. Il se disait que ces sauvages auraient été bien incapables de la cruauté et du manque de compassion qui s'observe quotidiennement à Rokugan...
- Donc Akuma est en fuite, conclut Mitsurugi. Vous avez tué la plupart de ses sbires. Mais c'était bien lui qui se trouvait là-bas... Lui qui avait pactisé avec le démon du Regret. Est-ce lui qui a lancé ce démon sur les Serpents ?
- Je ne crois pas, dit Sasuke. Je pense que les Serpents ont été corrompus de leur côté... Je pense aussi que cela venait de leur daimyo, si j'en crois Maya, qui m'a dit être allé dans leur château et avoir découvert une malédiction pesant sur la famille dirigeante du clan depuis ses origines. Je pense que le Shuten-Doji aurait un jour ou l'autre corrompu les Serpents. Et ce n'est pas Akuma qui a précipité leur chute, mais bien cet autre conspirateur dont nous retrouvons le nom régulièrement : Nuage... Celui qui a en revanche détruit l'honneur du senseï Tange Sazen, qui a fait tuer le garde de notre palais.
- Et tu nous dis, Mamoru, qu'Akuma, en plus d'être un ancien capitaine Yasuki, était le chef du Lotus en personne ?
- Oui, Mitsurugi-sama, c'est lui qui portait le titre de Lotus.
- Yasuki Kuma est arrivé dans notre clan avec sa famille de marchands, dit l'Inquisiteur, méprisant. C'est dans le clan de la Grue qu'il a été endoctriné.
- Cela montre, dit Sasuke, que la secte du Lotus venait de chez les Yasuki, et que son influence s'est répandue dans votre clan quand ceux-ci y sont arrivés, après la guerre...
- Maudite engeance, dit Tadao -sans qu'on sache s'il parlait seulement des Lotus ou des Yasuki en général.
- Le problème d'Akuma n'est pas encore réglé, dit Mitsurugi. Reste à savoir s'il retournera voir ses anciens complices, dont ce Nuage...
- Je ne pense pas, dit Mamoru. Akuma a été corrompu par l'Outremonde. Il est mort dans les terres du Dieu Maudit, il a été ramené à la vie. C'est une créature démoniaque, comme toutes celles qui sortent du Puits Suppurant. L'ancien Lotus n'est plus fidèle à la conspiration de Nuage...
- Reste à savoir s'il les ignorera, dit Sasuke, ou s'il va revenir se venger d'eux.
- Je pense qu'il voudra se venger de Rokugan dans son entier, dit Mamoru. Selon lui, l'Empire l'a envoyé à la mort quand il a été nommé pour aller dans l'Outremonde... C'est un serviteur du Dieu Maudit. Il ne pense plus qu'à ravager et détruire...
- Nous avons deux ennemis, dit Mitsurugi, et ils ne sont pas alliés entre eux... Ils pourraient même, cela nous simplifierait la tâche, s'entredétruire...
- Je crains que les choses ne se passent pas si simplement, fit Tadao.

Le soir de la fête, l'Inquisiteur ne put honorer l'invitation au palais d'Ivoire. Il emmena son garde du corps, Hida Goemon, dans une bicoque isolée du quartier des pêcheurs et lui dit, comme l'autre fois, de l'attendre dans la pièce d'entrée, pendant qu'il se rendait dans la cour intérieure pour y rencontrer de bien intrigants personnages.

Samurai

Hida Goemon s'était une fois de plus collé l'oreille à la porte...
- Je n'ai pas le choix, Lotus, disait Tadao. "Lotus", puisque c'est bien votre nom... J'ai appris qui était votre prédécesseur... Lourde charge, n'est-ce pas, de reprendre sa suite ? ironisait l'Inquisiteur.
- Ce n'est pas moi qui importe, Inquisiteur, mais ce qui doit être fait pour cet Empire...
- Pour l'Empire ou pour votre famille de marchands corrompus ?
- Que voilà de fâcheuses paroles... Je crois que le conseil de votre famille vous a ramené à la raison...
- Je les ai rencontrés à mon retour de la Vallée, oui. Ils m'ont signifié qu'il n'y aurait plus d'autres expéditions vers l'Outremonde...
- Voilà qui est plus sage, à considérer le massacre qu'a été la dernière...
- J'obéis à ma famille, les Kuni, pas à vous...
- Vous persistez à nous confondre avec les Yasuki, Inquisiteur. C'est avoir la vue bien courte. Nos projets sont plus vastes que l'enrichissement.
- Nous finirons bien par mettre au jour vos projets odieux. Nous exposerons votre hérésie...
- "Nous" ? Il semble que vous soyez bien seul... Et ne me parlez pas de vos amis du palais d'Ivoire. Ces Lions ne sont pas en mesure de nous atteindre.
- Nous n'allons pas continuer plus longtemps dans l'échange de politesses. J'obéis, mais je ne me plierai pas à vos desseins immondes...
- Nous voulons détruire mon prédécesseur, Inquisiteur. Ce n'est pas "immonde" que je sache.
- Je n'ai pas besoin de vous pour détruire un démon. Cela, c'est ma tâche, et je ne le fais pas pour vous. Il y aura d'abord l'ancien Lotus, puis ce sera votre tour.
- Nous ne sommes pas des démons, Inquisiteur. Votre magie ne vous sera d'aucune utilité pour nous trouver. Face à nous, vous êtes désarmé, car vous savez bien que l'emploi de la force brute ne vous aidera pas non plus. Il faudrait en effet que vous puissiez mettre un nom sur nos visages, et vous ne connaissez ni nos noms ni nos visages...
- L'honneur et la droiture, si ces mots ont encore un sens dans notre Empire, nous guideront, et provoqueront votre perte...
- Si ces mots ont encore un sens, oui...

Goemon entendit l'Inquisiteur tourner les talons et s'approcher de la porte. Il se recula vivement et fit semblant de surveiller l'extérieur de la maison.
- Partons, dit Tadao.

Les deux samuraï rentrèrent à la Carapace, alors que des feux d'artifices partaient des jardins du palais d'Ivoire. En sueur, l'Inquisiteur se versa un bon verre de saké dans son bureau.
- Goemon, nous n'avons plus de temps à perdre. Il va falloir que tu me trouves ce sacré bakeneko !... Il détient le secret d'une magie puissante dont je vais avoir grand besoin...

Le garde du corps s'inclina. Il était content de se l'entendre dire ! Il allait enfin s'occuper de ce matou soi-disant inoffensif qui avait trouvé refuge chez Doji Ikue après s'être enfui de la maison de geisha, et qui avait révélé ses pouvoirs dans la forêt avant la Vallée aux Esprits. Il allait falloir capturer ce félin sans que sa maîtresse s'en doute. Goemon demanda à Mamoru de l'aider dans cette tâche délicate. Et le lendemain, les deux hommes se mettaient au travail.

Hehe

L'aube pointait à peine, que les deux compères étaient déjà pied d'œuvre. Ils avaient repéré le chat, qui s'était aménagé un petit coin sur la terrasse du palais des Grues. C'était au bord de la rambarde, en surplomb d'une petite ruelle où les deux hommes de l'Inquisiteur observaient leur proie. Le yojimbo était massif, trapu, solide comme un arbre de la forêt Shinomen. Mamoru était plus svelte mais il était très grand : il dépassait le Rokugani moyen d'une bonne tête. Les deux hommes mirent un peu de temps à décider qui allait faire la courte échelle à l'autre. Finalement, on convint que c'est Goemon qui allait monter et attraper le chat.
Personne dans la rue pour les découvrir dans cette position bien peu honorable, le chat qui dormait sur la terrasse, bienheureux : le moment était idéal. Goemon mit le pied dans les paumes de Mamoru qui le souleva comme il put, pendant que le gros yojimbo s'accrochait à la rambarde. Mamoru devenait tout rouge et une veine des tempes menaçait d'éclater. Ses joues gonflées à bloc, il ne savait pas comment il supportait le poids du garde du corps.
- Y êtes-vous ? murmura-t-il, en souffrance.
- Presque, grommela Goemon, qui ne se rendait pas compte de son poids.
Le yojimbo sortait de sa poche un sac en toile et s'apprêtait à saisir d'un geste le chat. Il tirait la langue en s'approchant pouce après pouce du matou, prêt à l'enserrer. A l'étage d'en-dessous, les genoux de Mamoru flanchaient.
- Je ne tiens plus, Goemon-san...
Goemon approchait sa patte velue du chat, qui roupillait toujours paisiblement. Il allait enfin le saisir quand une voix aiguë et joyeuse se fit entendre :
- Minou minou minou !
C'était Ikue. Le chat ouvrit un oeil, aperçut les gros yeux de Goemon juste devant lui alla se réfugier entre les jambes de sa maîtresse.
Goemon tenta un mouvement en avant, Mamoru fut balancé par le poids du yojimbo, et c'est de justesse que Goemon évita la chute en s'accrochant au mur. Mamoru le reposa en vitesse par terre.
Goemon s'épongea le front :
- L'approche par là est trop difficile...
Mamoru, haletant, était plié en deux :
- Je crois, aussi, qu'on devrait, essayer, autrement...

Hehe

- Attends-moi ici et surveille le coin...
- A vos ordres, dit Mamoru.
Goemon repartit à la Carapace, pendant que le rônin faisait le guet. C'était presque le milieu de la mâtinée. Le chat avait passé la journée à se promener dans le palais, où Mamoru ne pouvait le voir. Il avait fait quelques timides réapparitions sur la terrasse, méfiant, les moustaches frémissantes, avant de repartir en courant.
Goemon revint en sifflotant, une canne à pêche à la main.
- Vous voulez l'attirer avec du poisson ? Pourquoi ne pas aller en acheter ?...
- Tu vas comprendre, fit Goemon, secrètement content de lui. Veille plutôt à ce que personne n'approche.
Le yojimbo cracha dans ses mains et se hissa au mur. Mamoru était contrit de voir ce gros Crabe accomplir des choses si déshonorantes rien que pour un stupide chat... Malgré sa corpulence, Goemon arrivait en haut du mur et ne se faisait pas voir. Il attrapait alors le rebord du toit et se hissait sur les tuiles. Mamoru le regardait en se protégeant le visage de la main. Il était drôlement agile, l'air de rien !
Le voilà qui se hissait carrément sur la cheminée ! Heureusement que personne n'avait l'idée de regarder au ciel en passant près du palais Grue, sinon ces témoins auraient vu un spectacle des plus insolites : Goemon s'asseyait en haut de la cheminée, sortait un poisson de son sac et le piquait au crochet de la canne à pêche, puis il faisait descendre l'appât dans le conduit.
Le poisson dodu descendit lentement vers l'âtre où brûlaient quelques charbons rougeâtres. Le chat dormait, bien à son aise, tièdement bercé par la chaleur rassurante.
Une délicieuse odeur de poisson grillée vint lui chatouiller les narines ; ses moustaches frémirent et il ouvrit un œil. Il voyait ce gros poisson à l'œil blanc, bouche bée, qui ne demandait qu'à se faire engloutir. Prudent, le chat le guetta comme une proie susceptible de s'enfuir. Il fit semblant de rien, referma l'œil, et se décala d'un coup vers la cheminée, puis s'immobilisa de nouveau.
Il rouvrit l'œil : le poisson n'avait pas bougé. Il commençait à cuire doucement. Le chat sortit sa patte avant et l'amena discrètement vers l'âtre en sortant peu à peu les griffes. Sa langue parcourut la longueur de sa lèvre et sa griffe tapota par terre.
Soudain, il se détendit comme un ressort et attrapa le poisson à quatre pattes, en mordant dans sa gorge, acharné. Il était tout à lui !
C'est alors que le poisson commença à remonter dans le conduit. Le chat se raccrocha à lui des deux pattes avant, pendant qu'il patinait des pattes arrières pour remonter. En haut, Goemon moulinait, moulinait et tirait tant qu'il pouvait. Le chat ne lâchait rien mais il aperçut soudain le gros menton poilu de Goemon. Un éclair de malice traversa son regard.

Goemon tirait toujours plus fort : il y avait eu un blocage mais maintenant, cela venait mieux. Il était lourd ce sacré poisson avec son chat ! Il sentait que c'était presque là ! Il donna encore une bonne secousse, le bout du fil sortit d'un coup de la cheminée et Goemon se reçut une bûche sur la tête !
Il serra les mâchoires pour ne pas crier car, de surcroît, le bois était brûlant !
Goemon descendit du toit aussi vite qu'il put. Il décrocha quelques tuiles au passage et se retrouva en bas, puis décampa avec Mamoru.
Près de l'âtre, le chat dégustait son poisson cuit à point.

Hehe

L'Inquisiteur Tadao passait à table. Il passait sa serviette, attablé à son auberge préférée, dans le quartier des Pêcheurs. Il ne disait à personne que c'était sa table favorite, car elle était tenue par des gens du peuple. La vérité, c'est qu'on ne mangeait pas à la Cité de la Pieuvre de meilleures soupes -mais, comme les champignons, c'était son coin favori et il ne le donnait à personne. En plus, il pouvait se laisser aller dans ce lieu ; il n'avait pas à faire des manières et à prendre des attitudes dignes et hypocrites. Il pouvait manger à son aise , rire et s'amuser, en sachant qu'il ne perdrait la face devant personne. A chaque fois, le personnel se mettait en quatre pour le servir, car l'Inquisiteur avait les cordons de la bourse déliée quand il venait chez eux.
- Alors, vous me mettrez d'abord de votre excellente soupe de calamar, puis de cette truite que vous faites si bien, avec la sauce au beurre, n'est-ce pas... Ensuite, je vais goûter vos filets de sabre, sur du riz aux brocolis (avec de la crème), et nous finirons par des petites crevettes, hein, à la sauce asahinienne... Voilà. Et pour patienter, je vais déguster de votre eau-de-vie que vous faites venir de la péninsule...

Ici, il se régalait, et personne ne venait lui casser les pieds avec des histoires d'envoûtement, de persécutions par des esprits frappeurs, d'ancêtres gémissants et de buffles ensorcelés. Il attaquait la soupe au calamar quand il vit entrer Goemon et Mamoru, que le personnel conduisit jusqu'à lui, dans son alcôve discrète, dans le coin de la salle.
- Que faites-vous là, bande d'incapables ? J'ai horreur qu'on vienne me déranger ici, vous le savez bien !... Vous avez ce chat, au moins ?
Les deux hommes toussotèrent, gênés.
- Vous vous rendez compte, j'espère, que vous êtes tenus en échec par un simple chat ! Quoi un bakeneko ? C'est un chat, jusqu'à preuve du contraire !... Il n'a pas utilisé de sort sur vous ? Il ne vous a pas changé en grenouille (alors que vous le méritiez) ? Bon, alors, c'est juste un chat... Écoutez, vous avez de la chance que je sois bien disposé aujourd'hui... Je vais vous aider, dans ma grande bonté.
Il prit dans son sac un talisman portant le sceau de la famille Kuni.
- Entre nous, je me doutais bien que vous ne seriez pas capable d'attraper ce chat... Alors j'avais prévu le coup... Ce talisman a le pouvoir d'attirer les créatures magiques comme ce bakeneko. Arrangez-vous pour l'attirer et capturez-le pour de bon ! Allez, ouste maintenant ! Vous allez me gâcher l'appétit !
La vérité, c'est que l'Inquisiteur était de bonne humeur, et il s'amusait de ces deux grands nigauds, qui avaient survécu à l'Outremonde mais qu'une simple petite créature tenait en échec.

- Cette fois, c'est la bonne, dit Goemon. Grâce à l'Inquisiteur, pas d'échec possible...

Hehe

C'était le début d'après-midi. Le chat faisait un tour dans les somptueux jardins du palais des Grues. Doji Suzume et des amis jouaient à la balle, les femmes cousaient à l'ombre des grands arbres au feuillages roux. Mamoru et Goemon avaient approché d'une petite entrée pas gardée. C'était une grille rouillée par laquelle ils auraient eu du mal à passer. Mais le chat n'était pas loin. Goemon avait mis le talisman au bout d'une ficelle. Il lança l'attrape-chat par la grille et imita le cri de la femelle en chaleur. Le bakeneko ouvrit un œil, se demandant quel mauvais tour ce gros Crabe allait encore lui jouer.
C'est alors qu'il aperçut la femelle la mieux roulée qu'il ait vue depuis longtemps ! Même à la maison de geisha les femmes n'étaient pas comme ça ! Il se mit à baver et ses yeux faillirent se décrocher !
Il commença à se déplacer vers elle mais voilà que la donzelle faisait sa timide mais, d'un clin d'œil, l'invitait à la suivre. Le chat, de l'amour dans les yeux et un frisson sur tout le corps, sauta vers elle. La belle s'était déjà esquivée. Elle passait la grille. Goemon tirait sur la ficelle, pendant que Mamoru attendait à l'angle du mur, le sac ouvert. Le chat s'arrêta, regarda la femelle, affamé, et bondit à travers la grille. Mamoru referma le sac sur lui et le ficela très serré.
- Filons ! souffla Goemon.
Les deux hommes décampèrent comme des voleurs. Le chat, fou, était dans le sac un tourbillon de griffes et de morsures.
Dans les jardins, Ikue l'appelait :
- Minou minou, où es-tu ? Minou ?...

Au restaurant, Tadao terminait son repas, la panse remplie, bienheureux comme Shinseï.
- Bénis soient les dieux d'avoir créé le poisson et l'alcool !
Ses deux fins limiers entraient justement. Mamoru brandit le sac percé de plusieurs coups de griffes, dans lequel le chat se débattait.
- Parfait, dit Tadao en retirant sa serviette. Nous allons avoir de quoi nous occuper cette après-midi !
L'Inquisiteur fit craquer ses doigts et dit aux deux hommes d'emmener cet animal suspect dans la chambre d'interrogatoire...

A suivre...Hehe
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14e Episode : Les créatures secrètes (1) - by Darth Nico - 19-11-2009, 04:29 PM

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