26-11-2009, 11:17 AM
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CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE
<span style="color:orange">Les 5 Rônins : 15ème Episode</span><!--/sizec-->
Chien 402
Les créatures secrètes<!--/sizec-->
(2) Dans les limbes ou en-dessous<!--/sizec-->

<span style="color:orange">Les 5 Rônins : 15ème Episode</span><!--/sizec-->
Chien 402
Les créatures secrètes<!--/sizec-->
(2) Dans les limbes ou en-dessous<!--/sizec-->

Le bakeneko désignait un grand tourbillon au bord de l'eau, d'où sortaient de grandes créatures ailées, des vouivres noires, rouges ou vertes, qui montaient dans le ciel en hurlant.
- Je connais ce genre de monstres, dit l'Inquisiteurs, ce sont des prédateurs de l'Outremonde ! S'ils sont arrivés ici, c'est qu'Akuma n'est pas loin !
![[Image: wyvern-1.jpg]](http://noreaster-design.com/annalise/dragons/page4/files/wyvern-1.jpg)
Les vouivres fonçaient comme un seul monstre sur nos héros en poussant des cris déchirants. Sasuke fit une courte invocation aux esprits du Feu et leur envoya quatre crépitantes boules de feu ! L'Inquisiteur fit une invocation aux fortunes de la Terre et envoya un tourbillon de jade qui enflamma les monstres en même temps que le sort de Sasuke !
Les samuraï avaient dégaînés leurs sabres et tranchèrent trois des vouivres. Le bakeneko avait reculé et, d'un coup, se détendit comme un ressort, sauta de plusieurs mètres pour planter ses griffes dans les yeux d'une autre créature, qui s'effondra à terre, où Mamoru lui écrasa le crâne.
- Bien joué, le chat.
Une dizaine des reptiles volants était à terre. Les autres s'enfuirent vers la mer et replongèrent dans le tourbillon.
- Bakeneko, où allons-nous ? dit tout haut Mitsurugi.
Le chat miaula et partit vers un grand temps de bois, entouré d'un jardin traditionnel à l'abandon. Mamoru y était passé la dernière fois : c'était la résidence de ce "Hanteï Ojime". Nos héros découvrirent, surpris et inquiets, que l'idéogramme "Hanteï" avait été frappé plusieurs fois, rayé délibérément. Ils se consultèrent, mais personne ne connaissait ce personnage. Mamoru et l'Inquisiteur firent comme s'ils découvraient ce nom.
- Akuma, cria Mitsurugi, main au sabre, où te caches-tu !
Ils traversèrent le jardin abandonné, avec ses bassins envahis par les lentilles et les mouches et ses sentiers boueux.
Ils pénétrèrent dans le temple, Mitsurugi en tête et regardèrent la grande pièce d'accueil : il y avait une table de banquet, avec des restes récents. Des bouteilles renversées, des assiettes cassées, des plats plein de riz moisi...
- Nous allons nous séparer en deux équipes, décida Mitsurugi. Maya et Sasuke, vous viendrez avec moi fouiller ce temple. Je propose, Inquisiteur, que vous fassiez le tour des jardins avec Goemon et Mamoru... et le chat.
Le groupe des Crabes alla observer les chemins et les différents petits bâtiments du jardin. L'ensemble était saccagé. Une petite armée avait dû piétiner l'endroit.
- Il n'y a que des barbares de l'Outremonde pour profaner un jardin comme celui-ci, appartenant à un Hanteï.
Il y avait un bois derrière le temple, dont Mamoru savait qu'il menait à la falaise qui faisait la pointe nord de l'île. Ils entendirent du bruit et y coururent. Mamoru arriva le premier et, comme il était déjà venu, trouva le chemin qui grimpait. Il vit alors, assis sur une branche, un moine au chapeau conique, à la peau blafarde et aux yeux brûlant d'une lueur écarlate.
- Chair...
C'était bien lui, le dernier membre de son groupe, l'ancien moine qui avait protégé spirituellement les samuraï quand ils étaient allés chercher Yasuki Kuma.
- Tu nous suis toujours, Yasashiro ? Pourquoi ne pas nous rejoindre ? Il est encore temps... Akuma a besoin de guerriers comme toi. Il a admiré ta bravoure folle quand tu t'es jeté dans le torrent. Il a besoin d'hommes de ta trempe.
- J'ai déjà dit non et je n'ai qu'une parole !
- Alors, ces limbes seront votre dernière demeure...
Chair bondit sur une branche plus haute et passa sur un autre arbre. Goemon et Tadao arrivaient avec le chat.
- Là-haut ! cria Mamoru.
Ils eurent le temps d'apercevoir la silhouette qui s'enfuyait.
- Va prévenir les autres, dit l'Inquisiteur. Goemon et moi allons l'attraper ! Viens le chat !

Mamoru repartit au temple en courant, fit le tour du jardin et entra dans le temple. Mitsurugi, Sasuke et Maya fouillaient ; ils s'arrêtèrent et suivirent Mamoru dans le bois.
- Ils sont partis par là ! Un des sbires d'Akuma s'enfuit !
Les samuraï escaladèrent la pente et sentirent bientôt l'air marin.
- Tadao-san ! criait Mitsurugi.
Aucune réponse. Ils avaient monté le chemin et ressortaient du bois sur la falaise nue comme la main, et qui tombait à pic dans une mer d'étoiles. Pris de vertige, nos héros reculèrent face à cette immensité.
- Quel est ce monde ? dit Mitsurugi.
- Aucune trace de l'Inquisiteur, dit Sasuke.
- Ils ne peuvent pas être loin. Redescendons et fouillons chaque recoin !
Les samuraï s'exécutèrent ; ils taillèrent dans les branches, fouillèrent, cherchèrent des trous dans le sol ou dans les troncs, des passages dissimulés par des taillis, n'importe quoi... Rien. Les deux Crabes et le chat avaient disparu.
- Misère, et c'est le bakeneko qui sait nous rouvrir le passage pour retourner chez nous...
Il fallait se rendre à l'évidence qu'ils étaient bloqués dans les Limbes.
C'est alors que trois moines semblables à Chair surgirent dans les arbres et se laissèrent tomber devant nos héros. Ceux-ci réagirent vite et engagèrent le combat. Leurs ennemis étaient des doubles de Chair, fabriqués par la maho. Ils portaient des coups très rapides, meurtriers. Maya eut l'occasion de reprendre son entraînement de kazedo, car elle avait des maîtres en la matière face à elle. Mitsurugi reçut plusieurs coups mais il se laissa pas désarmer, et un coup de lame Shiba bien placée eut raison de son ennemi ; de même, Mamoru encaissa un beau déluge de coups de poings mais rien de suffisant pour entamer sa peau tannée comme du cuir. Et quand il décolla la tête de son ennemi d'un coup de tetsubo, celui-ci gesticula soudain moins. De même, les katas traditionnels des doubles de Chair furent de peu d'effet face aux boules de feu de Sasuke !

Mitsurugi rengaina son sabre.
- Ils devaient couvrir la fuite de leur maître.
L'un était encore en vie. Mamoru le serra à la gorge :
- Tu vas parler... Où est ton maître ?
- J'ignore... j'ignore...
- Que vient faire Akuma dans les Limbes ?
- Récupé...rer des artefacts appartenants... à des créatures...
Les autres doubles tombaient déjà en poussière et celui que Mamoru serrait connut le même sort. La magie qui les animait se dispersait.
- Des artefacts de ce pays entre les mains d'Akuma, il vaudrait mieux l'éviter, dit Sasuke.
- Bon, allons-y méthodiquement, ordonna Mitsurugi. Retournons fouiller le temple.
Les samuraï finirent de faire le tour de la pièce de banquet. Ils entendirent du bruit au premier étage. Mitsurugi décida de monter avec Sasuke pendant que les autres attendraient en bas.
Un couloir étroit, trois panneaux sur le mur gauche, deux à droite. Mitsurugi ouvrit le premier, d'un coup bref : une salle de prière, avec un autel aux Ancêtres. Sasuke s'approcha d'un autre et l'ouvrit en grand, prêt à attaquer : une chambre vide.
Mitsurugi ouvrit le troisième et recula, choqué. Il avait mis la main sur le katana, par réflexe. Sasuke s'approcha. Dans la chambre, des corps ensanglantés. Des samuraï portant des kimonos de la famille Hanteï.
Nos deux héros entrèrent, stupéfaits. Il y avait une dizaine de victimes. Ils n'étaient pas mort selon le rite de l'honorable suicide. Ils avaient été tranchés, égorgés, mutilés... Nos héros se mirent un mouchoir sur le nez car l'odeur devint vite intenable. Ils refermèrent le panneau et coururent dans l'escalier qui montait au deuxième : ils venaient d'y entendre des gémissements. Mitsurugi arriva le premier, l'arme à la main. Un samuraï à l'agonie rampait à terre. Il crachait du sang et se tordait de douleur. Il se retourna et tendit une main pitoyable vers le Lion.
Mitsurugi vit qu'il portait un kimono de la famille Hanteï : il rangea aussitôt son arme et se précipita pour l'aider.
Il l'adossa à un mur.
- Seigneur, ne bougez pas, cria l'ambassadeur, nous allons nous occuper...
- Inutile, Matsu-san, ma fin est inévitable...
Sasuke arriva et les deux Lions s'agenouillèrent devant le parent des fils du Ciel.
- Mon nom est Hanteï Ojime...
Il prit un mouchoir et s'essuya le visage.
- Mes compagnons... et moi, avons été... bannis dans les Limbes, jadis... Nous vivions... en pénitence... Puis ce démon est arrivé... Il portait un grand étendard... de Lotus aux pétales de sang...
- Nous sommes après ce démon, seigneur...
- Il a massacré mes compagnons... J'en ai réchappé de peu... Je voulais en finir rituellement, mais...
Nos héros comprirent : estropié, le seigneur Ojime ne pouvait plus se passer le sabre au travers du ventre. Il comptait sans doute se jeter par la fenêtre pour en finir...
- Puisque vous êtes là... gémit le samuraï. Mais nous n'avons pas été... présentés.
- Mon nom est Matsu Mitsurugi, ambassadeur du clan du Lion auprès de la Muraille ! Et voici mon conseiller, Matsu Sasuke !
- Je vous croyais l'ambassadeur des Limbes, sourit le Hanteï, très affaibli. Allons, vous allez m'aider... Le Lion a toujours le bras droit de l'Empereur, n'est-ce-pas ?...
Ils transportèrent le seigneur Ojime dans la chambre d'à côté, où se trouvait un autel à la famille impériale. Le samuraï récita une courte prière, et trouva encore la force d'écrire quelques mots sur le papier, puis il tira son sabre.
- Vous ferez donner... mon poème à l'Empereur, Mitsurugi-san...
Notre héros toucha du front par terre. Ojime-sama prit une profonde inspiration et s'enfonça le wakizashi dans le ventre. Il gémit, sa main et son avant-bras mutilés pouvant à peine bouger. Il serrait les mâchoires, de la sueur perlait à son front ; il pouvait à peine remuait. Mitsurugi avait tiré son sabre, ferma les yeux et lui trancha la nuque.
Nos héros se recueillirent un moment, en silence.
Mitsurugi ramassa ensuite le poème et l'enroula dans un tube en satin frappé du sceau des Hanteï et il le glissa dans sa manche. Nos deux héros redescendirent : ils dirent à Mamoru et Maya qu'il n'y avait plus rien à trouver ici. Ils ressortirent dans le jardin puis Sasuke mit le feu au temple.
Ils étaient maintenant quatre, dans cette île inconnue, à poursuivre un démon et ses âmes damnées.

Mamoru n'avait pas mentionné tout ce qui s'était passé quand il avait couru dans le bois et qu'il s'était heurté à Chair : il avait vu son daisho, perdu chez Akuma, pendre, accroché à une branche d'arbre. Cet outrage mortel, c'est Chair qui l'avait commis, promettant à Mamoru de lui rendre ses sabres s'il rejoignait leur compagnie de zombies !
Dégoûté, Mamoru avait refusé. Il savait qu'il était sans sabre, réduit à l'état de paysan s'il ne retrouvait pas d'armes bientôt. C'était pourtant impossible d'accepter de les toucher en sachant que ce démon de Chair les avait souillés de ses doigts !
En plus de ce déshonneur, Mamoru devait faire attention à ne pas montrer qu'il était déjà venu sur cette île, et rajouter un autre motif de déshonneur. Il avait, on s'en souvient, juré à la Fortune du Secret de ne pas révéler son alliance avec elle.
Nos héros se trouvaient sur la grande route qui traversait l'île des Limbes. Sasuke et Mitsurugi examinaient un parchemin usé, auquel Mamoru jeta un œil : il reconnut alors les cryptogrammes indiquant l'emplacement des Réprouvés. Le rônin se garda bien de dire quoi que ce soit.
![[Image: cryptolimbes.gif]](http://altabtv.free.fr/images/cryptolimbes.gif)
Ils ne comprenaient rien pour le moment, pas même Maya, connue pour avoir de temps à autre des intuitions géniales incompréhensibles.
- Je propose de suivre cette grande route, dit Mitsurugi.
Il leur fallut deux heures pour arriver au village à l'abandon. Ils furent surpris d'apercevoir l'étrange masse dorée dans les airs ; Mamoru se garda bien de leur dire que c'était un temple. Ils entrèrent dans le village désert. Ils fouillèrent, trouvèrent quelques provisions de riz bien conservé au sec, ainsi que du petit matériel, tel que des couvertures, des torches, de la corde. Ils firent le tour du village et trouvèrent le temple d'entrée de l'île.
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- Je suis intrigué par ceci, dit Mitsurugi en désignant la case d'Akodo Neko [neko = le chat]. Se pourrait-il que...
Avec Sasuke, ils s'étaient compris à demi-mot.
- Il y a autre chose, dit le shugenja. Sous la poigne de Mamoru, un de ces moines corrompus nous a dit qu'Akuma cherchait le temple de Petite Vérité. C'est ce lieu qu'il faut chercher.
- Rien ne dit que ces symboles forment une carte, dit Mitsurugi.
- On le dirait bien, dit Sasuke. A une extrêmité de l'île, la maison du seigneur Hojime, qui est dans un coin de ce parchemin ; et l'autre bout, sur l'île et sur le parchemin, cette forme ۩ qui représente le temple là-bas.
- Alors, la demeure de ce Akodo Neko ne doit pas être loin...
- Oui, et le temple de Petite Vérité doit se trouver à côté de la maison de Ojime. Encore que nous ne l'ayons pas vu...
Ils trouvèrent plusieurs chemins qui sortaient du village : ils prirent celui qui menait à la côte nord, celui où se trouvait l'arbre géant. Mamoru sentait déjà venir la suite... Et cela ne rata pas :
- Mamoru, dit Mitsurugi, monte donc là-haut nous orienter ! Vu la taille de cet arbre, tu verras loin !
Le rônin fit semblant de ne pas avoir idée de la taille de l'arbre, et grimpa. Il atteignit la couche de brume, et se reposa sur une grosse branche. Il savait ce qu'il verrait en allant plus haut. Il n'allait donc pas se fatiguer pour rien !
Il redescendit et raconta qu'il avait nettement vu une maison à la sortie de la ville.
- Dans quelle direction ? demanda Mitsurugi. Par là ?... Cela correspondrait en gros à la case "Akodo Neko"... Nous irons y voir.
Ils montèrent jusqu'à la côte, et se trouvèrent au bord de la grande mer étoilée, vertigineuse. Ils continuèrent le long du rivage de l'abîme, comme pour retourner au temple d'Ojime. Ils arrivèrent au bâtiment brûlé, sans avoir aperçu de temple.
- Nous n'avons pas pu le manquer, dit Mitsurugi. C'est rageant... Peut-être que ces cases ne forment pas une carte...
- Peut-être pas, fit Sasuke, fatigué.
Ils étaient bon pour reprendre la grand'route.
- Nous irons nous reposer dans le village, bâilla Mitsurugi.
Ils retournèrent user leurs sandales sur les dalles de pierre et arrivèrent, fourbus, au village. Ils se trouvèrent un bâtiment dans un état acceptable. Mamoru et Maya furent désignés pour passer un coup de balai. Nos héros s'accordèrent quelques heures de repos dans cette bâtisse en ruine, dans ce village balayé par le vent.
Au réveil, ils avalèrent du riz cuit dans une vieille marmite. Le bon feu leur fit grand bien, et ils purent repartir d'un bon pied pour leur marche. Ils étaient comme saoulés par le grand air marin, qui mugissait en permanence sur cette île oubliée des dieux. L'immense clameur du vent emplissait ces lieux et ressemblait au cri d'une foule qui gémirait dans le désert. La lassitude s'abattait sur nos héros, qui se demandaient ce que cela ferait de se retrouver prisonnier ici... Ils ignoraient que pendant qu'ils arpentaient ces terres désolées, leur ancienne amie, Yatsume, traversait trois mers et le désert étouffant à la recherche de sa famille, et qu'elle avait encore moins qu'eux l'espoir de revoir un jour Rokugan.

Une marche à travers la lande de bruyère amena nos héros à la maison désignée par Mamoru. Ils entrèrent et trouvèrent des effets de la famille Akodo : un daisho, des vêtements et un autel consacré au fils borgne de la Lune et du Soleil, le plus grand général que l'Empire ait porté.
- Je ne sais pas si c'est bien de rentrer comme ça chez un samuraï, toussota Mamoru.
- Il n'y a personne ici, dit Mitsurugi. Si cette maison était occupée, nous ne serions pas rentrés.
- Regardez ça...
Sasuke venait de mettre la main sur des parchemins reliés dans une couverture en cuir.
- "Journal d'Akodo Neko"...
Nos héros le parcoururent avec avidité. Il n'y avait hélas pas beaucoup à apprendre : la plupart des feuilles avaient disparu. Il ne restait de lisible que le début. Les quelques lignes étaient éloquentes : "Ami, ennemi, parent, historien, simple curieux... Tu tiens entre tes mains le journal d'Akodo Neko, qui, pour avoir commis une erreur de jeunesse, s'est retrouvé changé en chat... Ne ris pas tout de suite, accepte de me croire un instant, et tu découvriras une histoire bien plus triste que comique, crois-moi..."
- Je me demande vraiment si...
Mitsurugi et Sasuke se regardaient encore, d'un air entendu.
- Nous aurons à parler à ce bakeneko quand nous l'aurons trouvé...
- Après tout, dit Sasuke, qui peut faire confiance à un chat ?
- Personne il est vrai, dit Mitsurugi.
- Hmmm, dit Maya pour approuver.
Nos héros laissèrent la maison du Akodo, et prirent le sentier qui descendait sur la côte. Ils étaient sur le rivage de la mer de brume.
Ils s'assirent pour faire le point :
- Les localisations correspondent, dit Sasuke. La case Neko, la case du petit temple, celle d'Ojime... Nous avons raté le temple de Petite Vérité mais il devait bien être là-bas. Il faudra retourner et chercher à fond !
- Si on en croit ce plan, dit Mitsurugi, nous serions proches de cette case avec ces signes étranges...
C'était la case à gauche de celle du temple ۩.
- Il n'y a aucun temple en vue.
Mamoru faisait semblant de regarder ailleurs. Ils n'étaient qu'à quelques pas du temple de la Fortune du Secret ! Il eut un coup de sang quand il vit Maya qui s'approchait du bord de la falaise, prise d'une de ses transes imprévisibles dont elle avait le secret, et grâce à laquelle elle devenait une fouineuse insurpassable... Mamoru mâchouillait un grand brin d'herbe et se désintéressait du parchemin que les deux Lions étudiaient attentivement, comme si lui, simple rônin, n'avait pas les lumières pour un sujet aussi ardu...
Et voilà que Maya continuait ! Elle se penchait au bord de la falaise, s'allongeait carrément par terre pour mieux voir et criait :
- Venez voir ! une entrée plus bas ! Et des traces !
C'était les traces laissées par Mamoru, bien sûr ! D'ici à ce qu'elle ait l'intuition de lui demander de comparer...
Les trois hommes s'approchèrent :
- Une entrée, oui, dit Mitsurugi, mais difficile d'accès... Et que peut-il bien y avoir là-dedans ?
- Le temple de la Fortune du Secret, dit Sasuke.
Mamoru dut faire un gros effort pour ne pas se trahir. Heureusement, les autres étaient à mille lieues de se douter qu'il était déjà passé par ici.
- Allons bon, Sasuke, comment sais-tu ça ?
- J'ai réussi à déchiffrer ce qui est inscrit sur la case. C'est un code universel, très vieux, mais qu'on apprend à tous les shugenjas, quel que soit leur clan.
- Tu ne séchais donc pas ce jour-là ? Hahaha...
Maya arrimait déjà une corde pour descendre.
- On la voit rarement aussi active, souffla Mamoru.
- Oui, elle va se mettre à fumer par les oreilles tellement elle a l'air de réfléchir !
- Et han !
Maya accrochait solidement la corde à un rocher et commençait à descendre.
- Le mieux serait que je l'accompagne, suggéra Mamoru.
- Oui je crois que c'est mieux, dit Mitsurugi. Elle serait capable de se casser quelque chose...